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Titre : Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche

Éditeur : Le Figaro (Paris)

Date d'édition : 1906-07-21

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Description : 21 juillet 1906

Description : 1906/07/21 (Numéro 29).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k272869k

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-246

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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être péniblement impressionné par une recherche continuelle de l'excentricité, par un désir évident de se singulariser à tout prix (désir qui peut fort bien coexister avec une originalité véritable, rien n'étant aussi complexe qu'une âme d'artiste) comment ne pas signaler surtout d'insupportables imperfections de facture? La trame-des ouvrages dramatiques de Wedekink est incertaine, leur action indigente, leur technique souvent maladroite et prétentieuse à la fois; ces pièces singulières, et qui atteignent pourtant si souvànt à un degré de beauté et d'éloquence imprévu, Qes drames ultra-modernes déconcertent et.irritent au premier abord par les réminiscences agressives, les obscurités tendancieuses, le parti pris d'innovation à outrance. Et nous sommes singulièrement blasés en France sur certaines audaces, sur ce ton de provocation à l'adresse du public bourgeois dont nos dramaturges de l' « Œuvre « ou du Théâtre*Libre ont usé et abusé. Rien de plus démodé, de plus superficiel, -et ces prétendues hardiesses de psychologie arbitraire, de situations brutales ou de symbolisme facile semblent aujourd'hui navrantes d'indigence ou d'enfantine vanité. Tout cela est icutile, primitif et confus.

Noiis ne dissimulons nullement, on le voit, les lacunes du théâtre dé Wedekind, 'où se manifeste à chaque instant l'influence de notre littérature française, surtout de Baudelaire, de Verlaine, de Mallarmé, de l'école symboliste, des décadents et de Maurice Maeterlinck, avec soh sentiment du mystère des destinées, sa profonde et angoissante poésie subjective. Mais Wedekind n'est pas un imitateur, ses défauts, comme ses qualités, lui appartiennent en propre, et nous constations simplement, une fois de plus-, l'irrésistible attrait qu'exercent l'art et le lyrisme de notre cher pays sur tous les esprits inquiets et ardents, épris de beauté subtile, d'émotion raffinée ou de frisson esthétique inconnu. L'usage qu'ils en font est plus ou moins heureux, mais le fait subsiste il atteste toujours notre suprématie. Les réserves que nous venons de formuler en toute franchise ne diminuent en rien l'admiration dont le tribut est à un effort tellement méritoire, vraiment exalté et généreux d'inspiration. Il y a là, très certainement, dans ces pièces bizarres, inégales, où le ridicule involontaire voisine avec le sublime, les promesses d'un art nouveau, d'un théâtre à la fois réaliste, symbolique, social et métaphysique dont l'esthétique apparaît encore nuageuse, la réalisation incertaine, mais dont l'auteur de Erdgeist aura été le précurseur. Le drame, tel que le conçoit Wedekind, trouve ses motifs d'inspiration et le cadre de ses péripéties dans la vie moderne et la réalité de l'heure présente, mais il cherche à en dégager la part du mystère qui enveloppe toujours les choses humaines. Un tel symbolisme, sous la forme ultraxaoderne qu'il lui plaît de revêtir, nous semble conforme aux plus ^anciennes traditions du symbolisme yéritablè^Bt digne de ce nom, i car il est vieux comme le monde et comme la poésie, et tout l'idéalisme platonicien y palpite. Et il y a surtout, dans les œuvres de Frank Wedekind; une recherche de l'absolu, de là beauté parfaite, de l'idéal mystérieux si véhémente, si noble et si sincère dans son affectation apparente.

Jusqu'à présent, la carrière littéraire de ce très intéressant artiste, d'un très grand talent, en somme, trouve, ce me semble, sa vivante expression dans"le héros le plus caractéristique, dans le protagoniste le plus curieusement établi comme psychologie de toute son

Poésie de Sully Prudhomme

œuvre actuelle. Je veux parler du réformateur incompris, Hetmann, le grand premier rôle de Hidalla où M. Wedekind, comédien professionnel et'qui joue un peu partout ses œuvres, ainsi que l'ont fait jadis Shakespeare, Molière et Hervé, est tout à fait admirable. Voilà vraiment une belle création littéraire. Hetmann, un soi-disant décadent, un rêveur, un grand idéaliste dont l'âme ardente se débat dans, un corps souffreteux, accablé par toutes les disgrâces, Hetmann, lui aussi, a voulu sauver, régénérer le monde en lui enseignant le culte de la beauté dédaignée, symbole de l'absolu, de l'amour libre, de la passion victorieuse, d'un idéal nouveau de bonheur et de libération obtenu grâce à l'épanouissement de toutes nos facultés de vivre, d'aimer et d'être heureux, de comprendre et de sentir le monde et le monde ne l'a pas compris. Hetmann connaît la persécution, la raillerie et le mépris des sôts, son rêve s'écroule, son idéal bafoué est vaincu. Découragé, désespéré, insulté par ceux-là mômes qu'il voulait affranchir,' il cherche dans la mort qui délivre l'oubli de la défaite, des illusions perdues, de la joie impossible; mais, dans son désespoir et son désastre, il y a plus de noblesse, de pathétique et de beauté que dans la victoire de ses persécuteurs et de ses ennemis. Le rêve de Hetmann ne meurt pas avec lui. Stanislas Rzewus-kii

Stanislas Rzewuski;

LECTURES ÉTRANGÈRES

ÏÎÏEM DES' ILUiraS

L'élevage des alligators est une industrie peu connue mais très lucrative. Pour les anciens planteurs de la Louisiane et de la Floride, la chasse aux grands reptiles était un plaisir d'autant plus apprécié qu'il n'était pas exempt de danger. Le gibier n'offrait que peu de points vulnérables et il prenait facilement l'offensive. D'une distraction élégante et périlleuse un caprice de la mode a fait une industrie. Il y a une quarantaine d'années, un cordonnier de Paris eut l'idée de mettre en vente des bottines en peau de crocodile et sa fortune fut faite -en une saison. Malheureusement, la matière première ne tarda pas à manquer à cet ingénieux industriel les- grands sauriens qui n'aiment pas à être troublés par le passage des bateaux à vapeur sont devenus rares sur les bords du Nil, et faute de peaux de crocodiles les fabricants de chaussures achetèrent des peaux, d'alligators.

Ce genre de gibier pullulait dans les lacs, les marais et les lagunes de la Floride et de la Louisiane. A peine la dépouille des grands sauriens avait-elle acquis une valeur commerciale que cinq cents chasseurs de profession se mettaient en campagne et organisaient contre les reptiles une véritable guerre d'extermination. Il est vrai que dans la vieille Europe les fantaisies de la mode avaient assez promptement délaissé les bottines en peau de crocodile, mais l'industrie américaine, plus active, sut approprier aux application les plus variées et les plus ingénieuses la nouvelle matière première qui venait d'être mise sur le marché.

Les chasseurs avaient beau se multi-

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plier à vue d'œil, ils ne pouvaient satisfaire aux exigences du commerce. Pendant la période comprise entre les années 1890 et 1900, dit M. Frederick Talbot dans le Wide World Alg.tjazine, trois millions d'alligators ont été tués dans le seul Etat de la Floride, et si le gouvernement n'intervient pas le plus tôt possible, les grands sauriens qui pullulaient autrefois sur le littoral du golfe du Mexique ne tarderont pas à avoir le même sort que les cas tors et les buffles. L'homme avait fait la chasse à l'alligator au début pour se procurer un plaisir, et dans la suite pour exercer un métier; il ne lui restait plus qu'une étape à parcourir pour satisfaire à une des lois les plus constantes de la civilisation chez tous les peuples de l'univers c'était d'éiever comme un animal domestique un animal sauvage dont la dépouille avait acquis une grande valeur.

Un spéculateur américain, M. Campbell, a créé dans l'Arkansas une ferme modèle exclusivement affectée à l'élevage des alligators. Non loin de Hot Springs, l'une des stations d'hiver les plus fréquentées par la société élégante des Etats-Unis, un ruisseau.coule sur le versant de la montagne et traverse ensuite la plaine en forma il un chapelet de petits lacs. C'est sur les bords de ce cours d'eau qu'une colonie de sept à huit cents reptiles goûte le plaisir de vivre sous un climat d'une exceptionnelle douceur.

Une escouade de chasseurs expérimentés fournit chaque année à la ferme modèle un certain nombre d'alligators de tout âge capturés vivants. Les exigences du marché international, où la production devient de.plus en plus inférieure à la demande, ne permettent pas à l'éleveur d'attendre que les animaux nés dans sa ferme arrivent à l'âge où ils sont particulièrement recherchés par les propriétaires des Jardins zoologiques et des ménageries.

C'est la chasse qui fournit à l'élevage un contingent d'animaux tout venus, d'autant plus indispensable que la croissance des sauriens s'opère avec une extrême lenteur.

Un alligator de soixante centimètres de long est âgé d'au moins quinze ans, dit M. Frederick Talbot, et s'il dépasse quatre mètres, vous pouvez tenir pour certain qu'il a atteint sa soixante-quinzième année, mais aucun indice infaillible ne vous révèle s'il est tout simplement septuagénaire ou s'il n'est pas loin de cent cinquante ans. Le collaborateur du Wide World ne craint pas d'affirmer que les alligators arrivent parfois à l'âge de cinq cents ans, mais nous lui laissons l'entière responsabilité d'une découverte qui bouleverserait toutes les notions admises sur la durée du permis de séjour alloué par la Nature aux habitants de la planète terrestre. Si un animal dont la femelle pond une soixantaine d'œufs chaque année vivait pendant quatre ou cinq siècles, le continent tout entier des deux Amériques serait depuis longtemps couvert de grands sauriens. Il est vrai que pour éviter la multiplication indéfinie de leur espèce, les alligators mangent un certain nombre de leurs petits, et ces habitudes de cannibalisme invétéré sont une des plus grosses difficultés qu'aient à vaincre les éleveurs de l'Arkansas.

Pendant l'hiver, dit M. Frederick Talbot,

les reptiles dorment d'un profond sommeil et leur entretien se réduit aux frais de chauffage des réservoirs où l'on a soin de les placer, afin qu'ils ne s'enfouissent pas dans la vase, suivant leur habitude à l'état libre, et qu'ils puissent être immédiatement livrés aux acheteurs dans le cas où ils seraient vendus.

Au mois de juin, des combats acharnés s'engagent entre les mâles, et il faut aux gardiens une extrême vigilance pour empêcher, par une prompte intervention, les blessures graves qui amoindriraient la valeur vénale des combattants.

En juillet, la femelle pond de trente à soixante œufs de la grosseur d'un oeuf de cane, et elle les recouvre d'un mortier fait d'herbes sèches, de petits branchages et de boue; puis elle laisse au soleil le soin de faire éclore la couvée.

On a raison de faire croire aux petits noirs qu'il y a dans chaque œuf d'alligator une sonnette qui, en cas d'alerte, appelle la mère; la femelle, en effet, n'est pas loin, et elle surveille son nid avec une férocité vigilante mais dès que ses petits sont nés, elle ne s'en occupe plus. Les gardiens n'ont pas une minute à perdre pour les empêcher d'être dévorés par leur père.

Une fois installés dans une enceinte où ils sont à l'abri des attaques des alligators adultes, les nouveau-nés ne demandent que très peu de soins, car les maladies du premier âge leur sont complètement inconnues'.

Devenus grands, leur entretien exige peu de frais.

Ils dorment pendant tout l'hiver, et pendant l'été ils se contentent d'un seul repas par semaine. Le festin est abondant, mais le menu manque de variété. La viande, parvenue à un degré de putréfaction où elle ne peut plus être employée même pour la fabrication des conserves alimentaires, est dévorée avec appétit par les reptiles. La police des marchés est la providence des alligators.

Si peu coûteuse que soit l'élevage d'un animal dont la nourriture est à si bas prix, cette spéculation aboutirait probablement à de médiocres résultats si la vente de la dépouille des bêtes arrivées à l'âge ou elles doivent être abattues était le seul revenu de la ferme de Hot Springs. Bien que la valeur de la peau des reptiles ait augmenté au point de susciter des contrefaçons qui déroutent les connaisseurs les plus expérimentés et que les dents de l'alligator dépassent en ce moment le prix de 12 francs la livre, le bénéfice net que rapporterait un animal dont la croissance est d'une extrême lenteur serait à peu près nul.

Un éleveur de reptiles obligé d'attendre qu'ils aient atteint l'âge de quinze an8 pour que l'industrie du cuir puisse en tirer parti aurait en effet de la peine à maintenir l'équilibre dans le budget de sa ferme.

Fort heureusement pour les spéculateurs qui ont enrichi l'agriculture américaine d'une nouvelle variété d'animaux domestiques, un caprice .des élégantes de New-York et de Chicago a mis à la mode le tout petit alligator de six pouces. Ce monstre en miniature, tropjeune encore pour être dangereux, est fort apprécié dans les salons. C'est par centaines, dit le collaborateur du Wide World, que ces sauriens minuscules se vendent chaque année. En moyenne, ils ne valent pas plus de six ou sept francs. Il sera prudent de la part dès dames

américaines qui ont du goût pour les jeunes reptiles de ne pas laisser trop longtemps grandir auprès d'elles leur petit gator. Cet affectueux diminutif devenu d'un usage constant donne une idée de la sollicitude qu'inspirent ces animaux, inoffensifs pendant leur premier âge, mais destinés à devenir dans la suite singulièrement dangereux. Un alligator ne s'apprivoise jamais, dit M. Campbell, dans le Wide World, et ne mérite aucune espèce de confiance. Vous êtes passé cent fois à côté de lui et il n'a pas .bougé mais voilà que la cent-unième fois, vous le croyez engourdi dans un profond sommeil et vous êtes brusquement saisi entre ses puissantes mâchoires qui ne lâchent jamais prise. La ténacité d'un bouledogue est insignifiante auprès de celle d'un saurien.

Cet animal essentiellement dangereux est aujourd'hui très recherché en Amérique comme le plus efficace des instruments de réclame. Dans les hôtels où la société' élégante va passer la saison d'été, un bel alligator de six à huit pieds de long- endormi sur la margelle d'un bassin entouré d'une solide barrièf est la distraction la plus intéressante qui puisse être offerte aux voyageurs. Le saurien de deux à trois pieds exposé derrière la vitrine d'un débitant de boissons' exerce un attrait irrésistible sur les consommateurs. Une fois entrée dans la voie des reptiles, la publicité américaine a marché de conquête en conquête. II y a peu de mois, dit le collaborateur du Wide World, une compagnie qui s'était constituée pour l'exploitation d'une spécialité eutl'idée d'acheter cent alligators de moyenne taille et de faire peindre en gros caractères le nom de sa marchandise sur le dos de chacun d'eux. Ensuite un de ces reptiles fut placé derrière la vitrine de chacun des cent magasins qui avaient été ouverts en Californie pour y débiter le nouveau produit. Les curieux s'entassèrent devant les vitrines pour y contempler des sauriens portant sur le dos une réclame imprimée sur la peau. En peu de jours le fabricant et son produit étaient devenus célèbres sur tout le littoral du Pacifique et les cent reptiles désormais transformés en commis voyageurs d'un nouveau genre obtinrent un succès qui alla grandissant de proche en proche dans chacun des autres Etats de l'Union.

C'est ainsi qu'un industriel ingénieux entre tous a trouvé du premier coup la fortune sur le dos des alligators.

Les ennemis du système métrique aux États-Unis

S'il est un peuple sur la terre qui ait à bon droit la réputation d'être affranchi des préjugés et des entraves de la routine,'ce sont les Américains du Nord, et cependant la patrie de Franklin, de Morse et d'Edison est la'partie du globe où l'un des plus indiscutables progrès de la civilisation moderne a le plus de peine à conquérir droit de cité. Le décret du sultan Abdul-Hamid qui a rendu l'emploi du système métrique obligatoire dans l'empire ottoman n'a soulevé aucune protestation de la part des Turcs; malgré leur attachement à leurs anciennes coutumes, les sectateurs du Pro-

phète ont reconnu la supériorité d'une œuvre où les plus.profonds calculs de. la science aboutissaient à des résultats en parfaite harmonie avec les exigences pratiques de la vie quotidienne et les notions du plus élémentaire' bon sens; les Allemands eux-mêmes, qui n'étaient pas suspects d'une sympathie exagérée pour'une innovation d'origine française, n'ont pas hésité à adopter la seule institution dont les ennemis les plus implacables des idées du dix-huitième siècle n'ont pas songé à contester les bienfaits.• Comment le système métrique, ayant conquis le continent européen tout entier, l'Amérique latine et, à défaut d'une admission défînitive,ayant été autorisé à. titre facultatif dans la Grande-Bretagne et le Canada, a-t-il été arrêté net à la frontière des Etats-Unis ? Un savant américain, M. H. Suplee, s'est chargé de nous faire connaître, dans Engineering Magazine, les causes de cette inexplicâble proscription.

On reproche, dit-il, au système de poids et mesures en usage .chez les peuples anglosaxons son défaut de concordance avec le système décimal; mais -cet inconvénient n'existe pas dans la pratique, attendu que dans tous les travaux de précision nous faisons usage des divisions décimales du pied et du pouce. Ces unités sont, d'ailleurs, plus commodes à employer que le mètre et le centimètre.

L'inextricable multiplicité des anciennes mesures anglaises donnait lieu à des critiques parfaitement justifiées, mais en fait cette complication n'existe guère plus qu'à l'état de souvenir, grâce à une série d'éliminations successives qui ont fait tomber en désuétude des mesures sans utilité. Lorsque le moment sera venu d'introduire dans la système anglo-saxon des simplifications nouvelles, ce résultat sera facilement obtenu sans qu'il soit nécessaire de supprimer les unités sur lesquelles repose le gigantesque édifice de nos industries.

Les considérations purement scientifiques invoquées par le coUaborateur'de Y Engineering Magazine sont loin de paraître décisives, et les améliorations successives qui pourront être introduites dans le chaos des mesures anglo-saxonnes n'approcheront jamais de cette merveille d'unité, de simplicité et de clarté qui s'appelle le système métrique. Malheureusement, il est des cas où l'extrême civilisation devient un obstacle au progrès. Dans un pays où l'industrie est peu développée, un changement de mesuras bouleverse pendant quelques années les habitudes du commerce de détail, mais n'entraîne pas les sacrifices énormes qu'exigerait la reconstitution d'un outillage gigantesque dont les produits sont vendus sur toute la surface du globe. Le jour où les Américains du Nord adopteraient le système métrique, ils seraient obligés de reconstruire sur de nouveaux plans leurs machines qui fabriquent des marchandises mesurées en pieds et en ,pouces. Tout serait à changer, depuis le pas de la vis à chaussures jusqu'au diamètre de la roue de la locomotive. Le progrès serait fort appréciable sans doute, mais il coûterait bien cher.

G. Labadie-Lagrave.

L'Imprimeur-Gérant QU1NÏAKX). Paris, Imprimerie du Figaro, 26, rue Drouot.