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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1869-10-08

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 08 octobre 1869

Description : 1869/10/08 (Numéro 280).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k271643q

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Ce n'est pas à moi qu'on peut adresser un tel reproche..Ainsi, tenez, j'ai déméragé aujourd'hui. Dès sept heures du matin, un grand' chariot- s'est arrêté devant ma porte. Quatre Porthos, vê.tu.sde blouses et puant le'vîn, ont envahi ma calme demeure et m'ont jeté hors de mon lit, qu'ils ont démonté, tout chaud encore de mon doux contact. Et puis, ils ont jeté pèle méle, dans d'énormes paniers garnis de foin, mes livres, mes plumes, mes papiers, mes œuvres! Dans leur précipitation, ils ont accouplé à la même corde les objets les plus disparates. Us ont enfermé, dans mon meuble le plus. intime, des photographies de famille, mes pipes turques et mon petit chien anglais Finalement, ils ont bouclé le tout sous la bâche grossière de leur fourgon. C'est à peine si j'ai pu, obtenir, polir mes tableauxet ma pendule, les honneurs de la civière

"̃̃ «**

iLa civière! c'est le grand mot des déménageurs U! Ils appellent ainsi le rectangle suspendu par des chaînes, entre les roues dé la voiture. Si ce dont j e ne doute .pas vous avez dans votre vie changé de domicile par les soins de la maison Bailly ou toute autre, vous avez dû remarquer la solennité avec laquelle M. lé facteurchef (celui qui dirige la translation des mobiliers) prononce le mot civière un substantif emprunté au vocabulaire des 'hôpitaux.

Tandis que les colosses ses acolytes chargent sur leurs robustes épaules les commodes, les bahuts et les canapés, lui, il range en un coin les objets qu'il « soupçonne de fragilités (sic), et, si vous l'interrogez sur ce triage méticuleux, il vous crie

C'est pour la civière, mossieu

Et notez ceci il n'est pas rare que les bibelots transportés dans ce hamac arrivent à leur destination dans un état de compote qui justifie pleinement le nom lugubre qu'on lui a donné 1

i Quoi qu'il en soit, je ne sais pas de journée plus fatigante que celle passée à < changer dé local, à remettre ici ce qui était là. Le soir venu, on est rompu. et dépaysé, car l'horizon des fenêtres n'est plus le même!

Je faisais part de ces impressions, tout à l'heure, à « mon facteur-chef. »

Ah! je ne voudrais pas déménager tous les, jours, lui disais-je en m'épongeant le front.

Moi, monsieur, je ne fais que ça! me répondit-il, et je ne m'en porte pas plus mal.

Farceur, va!

= Farceur, vai Adrten Marx.

PARIS AU JOUR LE JOUR

§i j'étais rédacteur en chef d'un journal "périclitant, mû par une inspiration,que "j'oserai qualifier de sublime, je donnerais une prime qui m'attirerait des armées d'abonnés. Je ferais voir le bois de l'arche de Noé de près aux abonnés d'un an, de loin aux abonnés de six mois les abonnés de trois mois n'auraient que la photographie. La chose parait absurde au premier abord, mais je parle sérieusement. Voici ce que le Cosmos nous apprend sur cet étrange sujet

M. Robinet a offert à un de ses collègues de la Société- d'agriculture, M. Payen, de f mettre' à la disposition de celui-ci un morceau du-bois de la vraie. arche de Noé. Si on tient.à savoir comment il se l'est procuré, nous sommes aujourd'hui en mesure de le dire. M. Robinet a lui-même détaché ce morceau de la fameuse mosquée d'Ahmed, au 'Caire.

Il faut dire d'abord que, dans cette fameuse "mosquée, achevée en l'an 263 de l'hégire (877 de l'ère chrétienne), Ahmed fit placer i une frise contenant en caractères konfiques, le Coran tout entier, et que, suivant les his4orienB arabes, cette frise, en bois de sycomore, fut formée des planches de l'arbre de Noé, dont Ahmed avait retrouvé les débris "sur le' mont Ararat.

Or M. Robinet, visitant cette mosquée, y a pris deux de ces planches, et voilà comment il s'est trouvé en mesure de faire à M. Payen l'offre que l'on sait.

En avant! arche! 1 t

ç*# Constatons le mouvement épiscopal qui se dessine contre le livre de Mgr Maret sur le Concile il y avait hier dans l' Univers une lettre de Mgr l'évêque de Nîmes qui condamne les conclusions gallicanes de Mgr Maret. Il y a quelques mé-i chancetés dans cette petite homélie Aujourd'hui, Mgr l'évêque de Snra est comblé des faveurs d'un pouvoir dont le rédacteur de Y Ere nouvelle était jadis fort éloigné. Si vous changez de voie, si vous vous rapprochez de ce que. vous appelez l'école italienne, et de ce que .d'autres nomment avec plus de justice l'immense majorité des pasteurs unis à leurs chefs, vous risquerez

FenilletoD du FIGARO da 8 Octobre

HIÂGAIE DE LEOJAC

-PREMIÈRE PARTIS

II

Moins de deux jours plus tard, les paysans commençaient à craindre que l'arrivée du lieutenant criminel fût leur affaire, plus qu'ils ne l'avaient pensé.

Tout était en mouvement dans les campagnes, autour de Roquevert. On voyait par tous les chemins courir les archers de la maréchaussée, chargés daller prévenir un grand nombre de gens qu'ils auraient à comparaître dans les vingt-quatre heures par-devant monsieur Gaultier, conseiller au Parlement de Toulouse.

Ce n'était point chose commune dans le pays, de voir des archers courir les chemins aussi chacun avait-il quitté ses affaires pour aller les voir passer. Quant à ceux qui étaient cités à comparaître, ils étaient fort pâles et très effrayés car, dan» ce temps plus encore qu'au nôtre, les petites gens avaient grand'peur des juges. Plus d'un, sans doute, flt à cette occasion son examen de conscience, et pour peu qu'il y trouvât quelque méfait, commença de redouter un châ-t timent terrible. Du reste, ceux mêmes qui n'y "trouvaient rien n'étaient pas tranquilles un malheur est si vite arrivé, et c?est*

de rencontrer la disgrâce des souverainetés d'iei-bas.

### Savez-vous comment on appelle la nouvelle coiffure de cheveux tressés, tombant en paquet sur le cou.

Le Moniteur universel affirme que ce système, si favorable au commerce des fausses nattes, a été baptisé le queue de castor. #*# Deux anecdotes amusantes dans le Sport, la première signée René de Rovigo. La presse de la Restauration n'était pas aimable pour les gardes-da-corps. Un M. Moreau, rédacteur du Journal des Débits', se permit un jour, à leur endroit, quelques plaisanteries désobligeantes. Une députation de la compagnie d'Havré vint prier M. Moreau de choisir sur la contrôle de la éompagnie l'adversaire qui "lui conviendrait. M. Moreau était de ces hommes auxquels aucun adversaire ne convient; il refusa. On l'avertit qu'à sa première sortie il serait houssiné d'importance; M. Moreau se claquemura chez lai. Un poste de donzo hommes, com- mandés par un brigadier et un maréchal des logis s'installa dans le café le plus voisin de M. Moreau un factionnaire fat placé à sa porte, et à partir de ce moment le service se flt chez M. Moreau comme chez le roi. L'infortuné journaliste finit cependant par s'ennuyer de sa réclusion il pria le joyeux Perpignan, mort depuis inspecteur des théâtres, d'ouvrir des négociations. Celui-ci obtint un succès complot. M. Moreau se confondit en excuses et on s'embrassa. Mais le journaliste n'avait fait que changer de supplice Perpignan se mit à lui emprunter de l'argent. ikÊpJoreau essayait parfois da refuser. AlorsÎFerpignan tirait lentement de sa poche nn*<dÇSs»n' fui représentait un garde du corps en grafrae*tenué. A la vue da casque, M. Mospîu s'dx^etttait. Jamais M. Moreau ne put obtenir la suppression du dessin..#<̃̃ #

«

Aux bains de Dieppe

M. X. riche banquier de Paris, se ren*"dait, il y a un mois environ, dans cette élégante watering place. Dans le wagon se trouvait un célèbre médecin, se rendant également aux eaux. La connaissance entre les deux voyageurs fut vite faite, et on convint de descendre au même hôtel.

Le lendemain de son arrivée, le banquier envoya au rédacteur du journal de la localité une note ainsi conçue

« M. X. banquier, avec son médecin. » Ce que voyant, le spirituel praticien riposta par cette autre note

««M. un tel, médecin à Paris, ave* son banquier. »

a*# Je crois pouvoir promettre un certain succès au nouveau livre de M. le docteur Donné, Hygiène des gens du monde. Cet ouvrage ne s'adresse, en effet, qu'au petit nombre de gens qui ont le loisir et le moyen de se soigner effectivement ou pré- ventivement, mais à cette minorité-là il sera utile et agréable,

Figurez-vous l'effet d'une phrase comme celle-ci, tombant de la plume d'un médecin autorisé

Pourquoi, parlant du bal, n'ajouterais-je pas que c'est le véritable exercice des femmes, que la danse est pour elles ce que la chasse, est pour les hommes.

Supposons maintenant, mademoiselle, que M. votre père vous fasse d'effrayantes descriptions des ravages produits par le corset, vous lui répondrez, toujours avec le docteur Donné

Non, les corsets tels qu'on les porte maintenant, et qui n'ont plus rien de ce qu'on appelait autrefois les corps, les corsets si bien faits, si bien ajustés et en même temps si souples, non-seulement ne gênent en rien les fonctions des organes et ne compromettent nullement la santé, maWn's sont fsffffrables par l'appui, par le soutien qu'ils donnent au corps, aux viscères qui tendent à étre entrainés par leur poids on qvjj sont mal contenus dans leurs cavités. Le tout est de ne pas en venir à un excès, aussi nuisible à la bonne grâce qu'au jeu des organes.

Vous, monsieur, de ;yotre côté, si madame votre épouse vous^supplie de porter de la flanelle, vous trouverez de quoi résister à ses instances chez notre docteur, qui dit avec justesse.:

On vous conseille toujours dqvous vêtir de laine pour aller en Afrique, sous prétexte que les Arabes le font; mais, ne voyons-nous pas en Amérique les planteurs se promener vêtus da toile.

Il n'y a donc rien d'absolu dans toutes ces matières, et l'hygiène du docteur Donné, comme celle de tous les hommes sages, doit, en définitive, se borner ceci Dormir, boire, manger et marcher le tout modérément. In medio virtus.

#*#Je trouve dans le Peuple Irancais unarticle de M. Albert Villeneuve (lisez Albert Duruy) suçi'influeii.qltde la littérature et ses rapports avec les mœurs. Il soutient cette thèse excellente qu'il y a entre les lettres et le public de chaque époque une sorte de communion et d'entente. Il cite à l'appui un fin passage de M. SainteBeuve.

S'il devient banal de redire que la littérature est toujours l'expression do la société, il n'est pas moins vrai d'ajouter que la société aussi se fait l'expression volontiers et

si peu de chose, pour MM. du Parlement, que la vie d'un pauvre hère. Quant aux commérages et aux, suppositions sur ce déploiement de forces ]udiciaires, on peut penser s'ils se donnaient carrière.

Presque tout le monde était disposé à se rallier à l'opinion de Jean, qui soutenait de plus en plus qu'il s'agissait d'instruire' sur la mort de M. de Léojac.

Cependant rien d'extraordinaire ne semblait se passer au château. Vers midi, on vit le pont-levis s'abaisser madame de Léojac allait à la chasse avec M. de Rivèro Guillaume les suivait, menant les chiens.

Il faisait un beau soleil de janvier, une de ces journées tièdes et claires qui semblent une bouffée de printemps au milieu des temps froids.

Anne passa, comme de coutume, impassible sur son cheval. Les années qui s'étaient écoulées depuis son mariage n'avaient guère changé ses traits tout au plus avaient-elles donné à son visage plus de majesté. Le bonheur avait adouci les éclairs de ses yeux noirs toute sa physionomie était imprégnée d'un calme profond elle était dans la plénitude de la jeunesse, de la force et de la beauté. Elle traversa les campagnes sans faire attention aux paysans qui se rendaient à Figeac pour voir le grand appareil de justice ou répondre à leur citation. Elle ne remarqua pas qu'en s'écartant sur son passage, ils la;. regardaient avec plus d'au-

dace et de çujst^^m&d^çoiUum^.

Que lui irMBpH||MFies* soÉHL et les passions do é^S" êtres infimesljÉiïe ayait touftfuW passé près d'eux sfnsïes voir, et comme s'ils n'existaient pas.

Moins d'une heure après, les vallons de

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la traduction de la littérature. Tout auteur tant soit peu influent et à la mode crée un monde qui le copie, qui le continue, et qui souvent l'outrepasse. 11^ a touché, en l'observant, un point sensible* et ce point-là, excité qu'il est et comme piqué d'honneur, se développe à l'envi et se met à ressembler davan-. iisge. Lord Byron a eu depuis longtemps ce' rôle d'influence sur les hommes; combien 'd'imaginations atteintes d'un de ses traits se sont modelées sur lui!

Depuis, c'a été le tour des femmes; l'émulation les a prises de lutter au sérieux avec les types, à peine apparus, à'Indiana ou de Lélia. Je me rappelle avoir été témoin, certain soir et dans un hôtel de la meilleure compagnie, d'un drame domestique réel très imprévu, et qui justifiait tous ceux de Dumas. Un magistrat m'a raconté qu'ayant dû faire arrêter une femme mariée qui s'enfuyait avec un amant, il n'en avait pu tirer à l'interrogatoire que des pages de Balzan qu'elle lui: récitait entières.

En d'autres termes, poqjr être un grand écrivain, il faut arriver à son temps. Avancez Jean-Jacques Rousseau de deux siècles, vous n'avez plus que le rêveur Raoul Spifame; déplacez Balzac, et vous aurez un romancier confus, inégal, inventif, qui ressemble un peu à Rétif de la Bretonne retardez Bossuet, et vous n'avez plus que Mgr Plantier, st ainsi de suite. #*# Le Monde a, comme feuilletonniste, un critique étonnant de verve et de bonne humeur, un dévot gai qu'on appelle M. Venet, qui n'est pas content de grand'chose,– a-t-il si tort que cela ? et qui le dit bien drôlement.

A- propos d'une péripétie du Bàtard de M. Touroude, M. Venafc recherche les ancêtres de cette situation

Dans un ancien roman très connu Victor ou l'Enfant de la forêt, on trouve une situation analogue à celle qui termine le Bâtard. Le jeune et brave Victor, défendant le château de son aïeul contre la Biid:) formidable du chef de brigands Roger, avait fait rencontre de celui-ci, et, victorieux après un combat seul à seul, il allait le pourfendre de son sabre, lorsque la mystérieuse madame "Wolf apparaît, saisit le bras de Victor prêt à frapper, ce qui permet au chef de brigands de

fuir.

Il en résulte de longues et difficiles explications. Madame Wolf a un seeréf*qu'elle garde. Enfln.vpoussée à bout, elle s"écrie, s'adressant ÏVictor

Eh! malheureux, voulais-tu que je te » laissasse égorger ton père?.

Certainement ce magnifique imparfait occupait sa place légitime. Il avait néanmoins pour effet d'insinuer dans notre jeune terreur une allégresse qui dure encore après cinquante ans, et à laquelle aucnn lecteur n'échappait.

On .pourrait aussi se rappeler le Ah vous-êtes ma tante qui allonge d'une manière si regrettable le dernier acte de Lucrèce Borgia et qui même, à la lecture, :` provoque l'hilarité des gens non prévenus. Francis Magnard.

RÉCOLTES

On disait l'autre jour à un homme de lettres 'de notre connaissance, en parlant d'un jeune écrivain, fils d'un riche médecin de Blois Mais il parait qu'il aura de la fortune un jour.

Je crois,bien! fit notre ami son père a au moins sept arpents de cadavres au cimetière.

m. LOUSS LACAZE

Malgré les détails intéressants publiés sur M. Lacaze par Avenir national et. partiellement reproduits par le Figaro, il ne sera pas superflu de revenir un instant sur un homme qui fit peu de bruit de son vivant et fut cependant une personnalité. Je lui aurais consacré plus tôt quelques lignes de bon souvenir si la nouvelle de sa mort na fût venue me surprendre bien loin de Paris, et c'est au Figcro que je m'empresse de les envoyer aujourd'hui, car c'est ici même qu'il y a un an je consacrais une courte esquisse à cette figure originale que l'on avait confondue avec celle de son, homonyme, le sénateur, qui fit, un instant, quelque bruit parla malencontreuse provocation qu'il adressa,à M. Sainte-Beuve. M. Lacaze fut un original dans la bonne aoception du mot, sans chercher à l'être ni surtout.à le paraître, en suivant simplement la voie que ses goûts lui indiquaient. Né dans de conditions de fortune qui lui créaient une très belle indépendance, il étudia la médecine et fut reçu docteur en 1828.

Mais, par une exception très rare dans la profession médicale, il fit ces études par goût et nullement par nécessité; aussi n'exerca-t-il jamais; mais, passionné pour l'art, on le vit, pendant plus de trente an?, suivre avec assiduité les diverses cliniques des hôpitaux de Paris.

A la passion de la médecine, M. Lacaze en joignit une autre, celle de la peinture; je crois pouvoir affirmer qu'il ne connut jamais que ces deux-là. Comme exécutant, il ne s'éleva jamais au-dessus de quelques

Roquevert étaient remplis du son des trompes et des coups de gueule des chiens. Madame de Léojac suivit la chasse jusqu'au soir. Au retour, Henri, de Rivero lui baisa la main en la laissant à la porte de Roquevert et prit le chemin de sa demeure.

Anne soupa avec le plus grand appétit, puis elle monta dans sa chambre. C'était une haute et vaste pièce meublée dans le goût italien du seizième siècle. Les tentures d'or et de soie aux couleurs éclatantes, les carreaux octogones des fenêtres, les étroites glaces de Venise, limpides comme l'air et profondes comme la mer, les torchères en bois doré accrochées aux murs, tout retraçait à l'imagination et aux yeux ces voluptueux appartements d'un temps qui fut à la fois le plus brillant pour l'art, et en amour le plus raffiné.

Madame de Léojac avait ôté sa rote de cheval et laissé tomber ses longues tresses; assise au fond d'un grand fauteuil, devant un feu de châtaignier qui remplissait de capricieuses lueurs la colossale cheminée en pierre peinte, elle 'goûtait le plaisir du repos absolu, si exquis après les grandes fatigues physiques.

Aucune lampe n'avait été allumée; Anne rêvait, en suivant d'un œil distrait les arabesques formées par les flammes du foyer. Elle songeait aux années écoulées, à l'étrangeté de sa destinée elle se demandait pourquoi elle n'avait trouvé le bonheur que par un chemin détourné et par un concours d'événements tout à fait imprévus, tandis qu'il aurait été si simple de l'atteindre naturellement, et par la grand'route. Sa pensée s'arrêtait avec complaisance sur Henri de Rivsro, et, pour la millième fois, elle se disait qu'il

fantaisies de nature morte; mais c'est surtout comme connaisseur d'un goût éclairé et sûr, comme collectionneur passionné, mais toujours très avisé, que M. Lacaze se, plaça au premier rang des amatenrs contemporains. Pendant trente ans, alors que le goût des tableaux ne sortait pas d'un petit cercle de vrais gourmets, que l'invasion des financiers n'avait pas mis le feu aux enchères et me les avait pas poussées à ces chiffres fabuleux qu'elles ont atteint depuis quelques années, M. Lacaze s'oét cupa avec amour, mais toujours avec beaucoup de discernement, de cette galerie qui est aujourd'hui l'une des plus curieuses de Paris, et l'on peut dire sans le surfaire qu'il fat pour les tableaux ce que fut Sauv3geot pour la curiosité. Pour compléter la ressemblance, j'ai quelques bonnes raisons de croire que M. Lacaze a pris des dispositions testaméntaires pour que sa galerie ne soit point dispersée ajjrès sa mort, et qu'il a dû ou la léguer au musée du Louvre, ou plutôt en faire un musée particulier, avec un legs spécial pour le traitement d'un conservateur choisi parmi les artistes que la fortune n'aurait pas favorisés.

Nous ne pouvons tarder à être fixés sur, ce point, et, pour mon compte, jesuis heû-- reux de penser que ce grand peintre qui a nom Watteau, qui a été pendant si longtemps l'objet de si injustes dédains, et que la postérité n'a peut-être pas encore mis à sa véritable place, que ce génie si fécond et si varié qui comme Raphaël, s'est éteint à trente six ans, ne sera plus représenté dans nos collections officielles que par l'unique tableau du Louvre, et que le public pourra désormais admirer à son aise les merveilleuses qualités de ce mal- tre. dans le magnifique Gille dont leMgaro parlait l'autre jour, et qui, avec le beau portrait allégorique de madame Jullienne, -dont M. Barroilhet est l'heureux possesseur, est peut-être l'œuvre la mieux réussie du maître.

Cette libéralité, que j'ai de bonnes raisons d'attendre des dispositions testamentaires de M. Lacaze, est d'autant plus vraisemblable, qu'en dehors de sa galerie, qui doit être estimée à plus d'un million, sa fortune, considérablement accrue psr des habitudes de grande économie, doit "T§élever à quinze cent mille francs au moins, et que ses héritiers sont fort riches.

Et, à ce propos, qu'il me soit permis d'ajouter quelques détails indispensables à cette esquisse.

M. Lacaze n'était pas un avare, mais il avait des goûts d'une simplicité excessive. Frère de deux hommes qui furent deux beaux de leur temps, dont l'un fut pair de France et l'autre député pendant le règne de Louis-Philippe, et qui existent encore, il était un client de la'Belle Jardinière et il y faisait une visite tous les deux ou trois ans pour y faire l'acquisition d'une de ces amples redingotes que nos pères appelaient une lévite; il mettait le vêtement neuf, laissait le vieux et s'en allait pour retenir le plus tard possible. D'habitudes très régulières, il sortait tous les matins de sept à huit heures et rentrait le soir à la même heure; bien qu'il eût une cuisinière, il ne mangeait presque jamais chez lui et était un des habitués les plus assidus du Bouillon-Duval.

Il n'allait jamais dans le monde; cependant il dut un jour l'aire infraction â ses vieilles habitudes, ne croyant pas pouvoir se soustraire à une gracieuse et pressante sollicitation de la princesse Msihilde. On dut être bien étonné, ce jour-là, à la, Belle Jardirière, en voyantM. Lacaze venir demander un habit.

Malgré ses habitudes modestes et réservées, M. Lacaza fut frèa ^ensible. à deux distinctions qui allèrent le ohercher, il y a quelques années, et que lui valurent sa grande notoriété de connaisseur en peinture* le choix dont 'il fut l'objet comme membre du jury pour le Salon et la croix de la Légion d'honneur qui lui fut donnée quelque temps après..

J.. d'Arçay,

COKRESPOWBANCE

Monsieur le rédacteur,

Nous vous prions d'insérer la réponse des employés de commerce à la rectification des propriétaires des magasins du Bon-Marché. La voici

Nous prenons acto de la déclaration. da M. Boucicaut, qui annonce que, depuis vingt ans environ, « il ferma ses magasins tous les di» manches et jours de fêté, et qu'il songe > moins que jamais à renoncer àacet usage » cependant, avan. le 23 mai dernier, voici ce qui se passait dans cette maison.

Tous les dimanches, si lés magasins étaient fermés au public, les employés n'en étaient pas moins occupés aux travaux intérieurs depuis huit heures du matin jusqu'à cinq ou six heures du soir, heure à laquelle on les renvoyait sans les faircrdtner.

Tous les jours de la semaine, M. Boucicaut fermait, il est vrai, son magasin à huit ou neuf heures, mais le personnel n'en sortait, la plupart du temps, qu'à une heure très avancée de la nuit.

n'était pas possible de réunir une plus grande somme de qualités nobles et élevées qu'il était brave, tendre, généreux, qu'il lui prouvait son amour par des années de constantes assiduités, de sollicitude ardente et de renoncement à tout ce qui n'était pas elle.

Deux coups frappés à la porte de madame de Léojac vinrent l'arracher à ces douces pensées. Elle reconnut la voix de Guillaume qui demandait à lui parler. Assez surprise de cette requête, à une heure déjà avancée et après une journée tout entière passée avec le vieux garde, Anne lui ouvritea porte.

Elle comprit en voyant la physionomie bouleversée du fidèle serviteur qu'il s'agissait de quelque chose de grave. Qu'y a-t-il, Guillaume ? dit-elle d'une voix brève.

Madame m'excusera. l'heure n'est guère convenable pour venir la déranger. mais j'ai cru cependant que c'était nécessaire. Il y a des circonstances graves. En balbutiant ces excuses, Guillaume tournait son chapeau entre ses doigts et paraissait on ne peut plus embarrassé de sa mission.

Voyons, mon cher Guillaume, assez d'excuses. Je pense bien que tu n'es pas venu sans raison.

Madame peut bien en être certaine. mais véritablement je ne sais comment lui dire.

Tu m'effrayes. Serait-il arrivé malheur à M. de Rivero? dit-elle tout à coup, comme illuminée d'une terreur soudaine. Non, madame,, pas que je sache. Il s'agit seulement d'une nouvelle assez grave, que j'ai apprise ce soir, et que j'ai cru devoir vous apporter.

Eh bien dis-la donc; tu vojsMejg

Quant à l'évacuation de sa maison, non par un certain nombre, comme il le dit, mais par la presque totalité de ses employés, elle n'a eu lieu que provoquée par un ultimatum hautain et blessant de M. Boucicaut, qui imposait à ses employés de travailler le dimançlie < quand bon lui semblerait. »

Nous nous demandons de quel poids peuvent être, aux yeux du public, les prétendues idées libérales et philanthropiques de M. Boucicaut.

Agréez, etc.,

Pour la Chambre syndicale des employés de commerce,

Le secrétaire,

PETITE NÊMÉSIS"

RENTRÉE DE LA PATTI AUX ITALIENS Ca fut une belle chambrée "̃'̃

Que celle qui se pavana

Aux Italiens pour la rentrée

De la divine Adelina.

(Par parenthèse, la marquise

Qu'avec plaisir on retrouva

N'a jamais été plus exquise Ceci concernant la diva.)

Mats abandonnons la rivale

De Sontag et de Malibran

Et ne parlons que de la salle

L'aspect fut abracadabrant

Ce fut un singulier mélange,

v Un assemblage curieux '̃• Ce fat un pêle-mêle étrange

Et superlicoquentieux

On a pu voir croisant leur race En ce beau soir d'égalité,

Un tas de duchesses. d'en face

Avec des dacs du bon côté.

Un comte russe qu'on appelle D'un nom en off, un général.

Causait avec mademoiselle

Lasseny, du Palais-Royal.

Cette séduisante sirène

Posait, pensive dans son coin.

Mais vrai, ce n'était pas la peine De se déranger de si loin.

Girardino, flis du grand doge, Et monsieur B. au crâue uni,

Laissaient briller devant leur loge L'illustre Blanche d'Antigny.

Le duc de Brunswick, en,ruine, Avec abandon se courbait

Sur l'épaule de Caroline.

L'autre'nom est dans l'alphabet.

Bagier parcourait le programme Avec mademoiselle Urban.

Il est des jours'où, sur mon âme, On voudrait être petit banc

Cette mode assez. écossaise,

-Sans blesser nos chastes regards, Montre que la gentry française

Se plaît à protéger les arts.

Les arts, ou plutôt les artistes ` Le mot est plu» juste en tous cas Les arts sont un peu formalistes, Les artistes ne le sont pas "`

Ça prouve encor sans épigrammesQue ces messieurs, fins amateurs S'amusent plus avec ces dames

Qu'ils ne la font avec les leurs.

Faits divers

«~» Dimanche dernier, Françoise Troppmann a reçu d'Arras une lettre anonyme lui disant que son frère fait bien de taire les noms de ses complices, et que s'il était condamné et exécuté, de plus grands ?nalheurs encore en résulteraient!

La lettre, très bien écrite, a été remise à la justice.

<~»~ Les vacances du conseil d'Etat, qui ont commencé le 15 août pour deux^ mois, vont finir conséquemment le 15 du lûurant. Depuis le lundi 27 septembre, les ouvriers fi leurs jd'Elbeuf sont en grève. Les trois quarts au moins de ces travailléurs ont abandonné les ateliers. Ils réclament tine augmentation d'environ 10 0/0 sur les salaires.

~?~* La nuit dernière, dit le Petit Marseillais dn' 4., à deux heures et Semie, un cri horrible s'est fait entendre à bord du Kingston, navire norwégien ancré dans le port de Marseille, près du quai de Rive-Neuve. Un se- cond cri, non moins douloureux, n'a pas tardé à lui succéder et à faire amasser quelques passants sur lo quai.

Daux matelots venaient de frapper à coups de poignard deux de leurs confrères qui dormaient .tranquillement dans leurs hamacs.

Los assassins sont les nommés Gasterson, Suédois, âgé de vingt et un ans, et Ouleùft

que je suis sur des charbons ardents, dit avec vivacité madame de Léojac.

Madame me permettra de lui demander. est-ce qu'elle n'a rien remarqué d'extraordinaire aujourd'hui, dans la campagne 1

Anne fit de la tête signe que non. Eh bien madame, le pays est fort agité il paraît que M. le lieutenant cri- mine! est arrivé à Pigeâc avec un conseil- 1er du Parlement de Toulouse.

Que t'importe? C'est là ce qui te met en émoi? î

C'est que. madame. ils sont venus pour faire une information.

Quoi d'étonnant à cela? c'est leur métier, et ils ne peuvent pas s'être dérangés sans raison.

Mais, madame, c'est à Roquevert même que commence cette information, et pendant que nous étions à la chasse, des archers de la maréchaussée sont venus citer les femmes de madame à comparaître.

Il y a donc eu récemment un crime dans les environs?

Guillaume, plus embarrassé encore qu'au début de la conversation; se remit de plus belle à tourner son chapeau dans ses mains.

Mais, parle Tlonc Tu viens me déranger pour me raconter tout cela, et puis tu t'arrêtes en chemin ?

-Je n'ose pas tout^ire à madame. Bon crois-tu |pie les histoires de, voleur me fassent pejaigf k

̃TjjMon Dieu, madame, aujsi bien faudr^tel que vous le sachiez. l'on inforrllf. du inoins c'est le brÉtf qui court.. En bien? 1 ̃»». L'on informe sur la mort. de M. de

Lécflac! J

m*m '•- Anne ̃̃- ̃̃̃ il ff

A ce nom Anne se redressa il passa J

GUSTAVE BULTEZ.

Swinson, également né en Suède, et âgé dp vingt-cinq ans.

Immédiatement après le crime, avant de s'êtra emparé de ces meurtriers, le capitaine a requis la police de venir à son bord. Dûs agents n'ont pas tardé à être là et à se mettre à la recherche des deux matelots. L'un d'eux a pu être découvert au fond de la cale. Il s'était égratigné en plusieurs endroits pour faire croire que c'était pendant une querelle que son camarade et lui avaient frappé leura adversaires, tandis qu'au contraire les deux malheureux ont été victimes d'un infâ4ae guet-apens.

On a eu plus de peine è, arrêter le second assassin.

Il était parvenu à grimper en haut du grand mât, et là, il défiait les agents qui, moins agiles que lui 'ne pouvaient l'atteindre.

Ces derniers ont alors demandé au capitaine du navire de leur fournir des matelots pour mettre entre leurs mains le meurtrier. Le capitaine lui-même a de suite grimpé dans les hunes, accompagné de deux honWg de son équipage.

Les pourparlers avec le meurtrier ont été assez longs. A la suito de cette discussion une lutte s'est engagée, et on est parvenu à saisir- le matolot, que l'on a garrotté et que l'on a fait descendre. du haut du mat au moyen d'une corde qu'on lui avait passée sous les aisselles.

Une fois entre les mains de la police, on à été obligé de porter les lâshes assassins, qui refusaient de marcher, jusqu'au canot qui les a conduits à la côte.

La Liberté dit que le titre du journal que M. Félix Pyat se proposé de fonder serait; la Conscience.

Aux médailles qui lui ont été décetv nées à Rouen, le sauveteur de Troppmann joint déjà une médaille d'or d'une valeur de 400 francs, fondation de M. Emmanuel, viceprésident des sauveteurs de la Seine. Haugael a été, en outre, nommé membre honoraire de la Société des sauveteurs médaillés de la Gironde.

«~~ Le sieur Jean Renggli vient de froBr ver un nouveau moyen de faire du commerce avec des bénéfices immodérés, mais il faut avouer que le procédé n'a guère réussi. Renggli avait une chaîne et une montre en argent dont i'1 voulait se défaire il s'en fut trouver, un glacier de Charenton, M. Baumann, avec lequel il traita pour une somme de 25 fr. pour la montre et la chaîne mais, une fois les 25 fr. en poche, la vendeur reprit les deux objets, et s'enfuit, pas assez vite pourtant pour que l'acheteur ne pût lui mettre la main dessus, et le faire conduire devant le commissaire de police qui l'a fait écrouer immédiatement.

Albert Millsud.

Los premières neiges ont fait aujourd'hui leur apparition sur nos Alpes, dit Ylmparlialdauphinois du 3 octobre. A la snite d'une pluie d'orago tombée cette après-midi, le ciel s'est dépouillé, et nous a permis d'apercevoir, revêtues de leur éelatant manteau d'hiver, toutes les cimes aui 8e succèdent db pic de Belledonne'à ceux dès'Sept-Laux et du Grand-Charnier.

̃ M. deVougy, directeurgrénéral des lignes télégraphiques, vient d'adresser au ministre de l'intérieur un rapport sur le service important qui lui est confié, et qui a fait en France de remarquables progrès. De ce document il résulte que, tandis qu'à la fin de -1851, il n'y avait en France que 17 bureaux, on en comptait 1,701 au 1" janvier 1869, non compris un millier de gares où le public est admis à déposer ses dépêches, par suite d'une entente entre l'administration et les compagnies de chemins de fer.

Aux mêmes époques, l'étendue kilométrique du réseau est représentée par les nombres 2,103 et 40,118;

Le total annuel des dépêches privées, par les nombres 9,014 et 3,503,182.

Les principales améliorations introduites dans la télégraphie appartiennent à la période comprise entre 1860 et 1869 les tubes pneumatiques, l'introduction de l'appareil Hughes sur toutes les grandes lignes, l'invention de l'appareil Meyer, l'adoption des tarifs uniformes et réduits.

C'est également dans la même période que le public a été admis à correspondre en lan-'gage secret, qu'a été organisé le service élactro-sémaphorique qui donne aux navires en mer le moyen de communiquer avec le continent, que le- câble reliant la France à l'Amérique a été construit et immergé, enfin qu'ont eu lieu les conférences internationales de Paris, qui ont abouti à l'adoption par toute l'Europe de tar.fs uniformes et réduits, et d'un ensemble de règles qui forment le code de la télégraphie internationale.

«~~ Un chiffonnier, nommé Feutiot, las de passer les nuits à la belle étoile, s'était introduit hier soir dans la chambre d'un de ses collègues, le sieur Magne, et s'était tranquillement endormi dans le lit de ce dernier, lorsque le véritable propriétaire s'en vint pour prendre possession de son domicile. Feutiot, réveillé au milieu d'nn rêve couleur de rose, allégua en vain qu'il croyait être dans la chambre de sa maîtresse absente, mais la police n'admit pas cette exe os»

dans ses yeux un éclair de colère qui 6t ployer les genoux du garde chasse. Guillaume! dit-elle, j'avais défendu qu'on prononçât devant moi-le nom de cet homme i

Deux larmes coulaient sur les joues du vieux serviteur..

Pardonnez-moi, madame, si j'ai tort! Mais j'ai cru que je devais vous faire connaître un événement si grave. Madame a pu voir que ce n'était pas sans hésitation. Je ne pouvais pourtant pas me coucher sans venir lui dire une chose qui la touche de si près! e

Anne, émue, tendit la main au gardechasse, qui la serra sur son coeur. Allons mon bon Guillaume, tu as bien fait. Ne songe plus à tout cela. Et quant à ces gens de justice, laisse-les faire leur métier. Que nous importe à nous, ce qu'ils peuvent faire ? Va te repd- ser, va.

Guillaume se retira et Anne referma sa porte.

Certes, elle n'avait pas plus d'inquiétude qu'elle n'en avait témoigné à son vieux serviteur. Mais ces souvenirs brusquement évoqués, ce nom qu'elle s'était habituée à ne plus entendre, subitement ramené .dans sa vie, étaient venus interrompre cruellement les douces rêveries auxquelles elle s'abandonnait avant la la visite de Guillaume.

Anne en demeura frappée de tristesse et de pénibles pressentiments; et pendant la nuit, des rêves lugubres vinrent agiter son sommeil. e LÊOPOLD VIRE Y.

« ,(is suite à demain.)