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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1860-11-29

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 29 novembre 1860

Description : 1860/11/29 (Numéro 604).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k269948h

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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trop beau, cela ne peut arriver. Pourtant, je m'endors .avec un immense espoir au cœur. Pourvu, ô mon Dieu! que je n'aille pas demain matin me réveiller mort!

̃̃ ̃

« 4 novembre. Ca y est!! merci, merci, mon Dieu la joie m'inonde mais prenons garde, la joie fait peur. Décidément, tout vient à point à qui sait attendre. Que la Providence est grande! qu'elle est bonne comme il ne faut jamais désespérer d'elle. Désormais que pourrais-je désirer? Je me moque pas mal aujourd'hui du Figaro, du Figaro-Programme de Chambon et même de ma collection d'ennemis un de perdn, cent de retrouvés Mais que c'est donc bon, le bonheur, que c'est donc bon! Je sors de chez moi je respire à pleins poumons; j'ai'vingt ans, je suis léger, dispos, plein d'illusions; je descends si allégrement, qu'il me semble que mes bureaux sont encore à l'entresol. D'habitude, quand il vous arrive un grand bonheur, on croit que ses amis en seront envieux eh bien! je ne rencontre que des amis qui prennent part à ma joie. Voilà donc assurés mon avenir, celui de mes enfants, celui de mes gendres, celui du Figaro. Sauvés, mon Dieu, sauvés! Allons, allons, il y a encore de beaux jours pour la France.

25 novembre. On sait que le' Piineh^ journal fort aimé à Londres, tient là-bas, dans la presse humoristique, un rang aussi important que celui occupé par le Times dans la presse politique. La principale cause du succès constant de ces deux journaux, c'est la persistance et le soin avec lesquels ils étudient, pour la flatter, la pensée publique. Les journalistes français osent parfois résister à l'opinion, les rédacteurs du Punch, comme ceux du Times, se font une loi d'écrire sous'sa dictée; c'est cela qui donne de l'importance à quelques lignes publiées dans le dernier Punch. En n mainte circonstance, ce journal a atlaqué la France et les Français. Mais, pour ma part, je lui pardonne aujourd'hui ses accès de gallophobie en faveur d'un article inspiré par un sentiment si français. En voici le texte, suivi de la traduction très exacte. A HMiSOM F ARE

THE Esipbess OF THE Frexcii in a 'eommon street cab"! (1). What a shock to Snobbesses who think it "not genteel" to ride in one What a lifting up ot hands must there have been amorg fine ladies when their husbands called their notice to this startling Court intelligence: What shrieks of -'Did you ever?" from their féminine acquaintances who think itvuigar to read newspapers, on being made acquainted with the appall;ng fact!

Weil, after this, we hope that we shall hear of no more nonsense being talked to struggling husbands who can't afford a carriage, about ladies losing caste by being seen in common cabs. At any rate, when Akceuxa hints at her reluctance to enter such a vehicle, Euwix may Withoutfear of Sir Chesswell-Cres.swell (2) make rfply, "My pet! The Empress Eugénie once rode in a street-cab, and what an Empress, love, bas done, surely, sweetest, you may do!' lndeed, seeing how the Empress lias always led the ladies' fash'ons.it would not mucli surprise us if soon it becaran vulgar to ride in private «arriages, and if our fine ladies paid their calls and did their shopping in a 'eommon cab."

Is it known, we wonder, whether the street vehicle in which the EXPRESS rode was a Hansom 3), or four-wheeler? As the fact is now historical, that Eugénie did take a cab, it ought to be rec.Jrded what sort of one she took. We half incline ourtelves to guess it was a Hansom and we think wboever dro*e ber certainly had never a more handsome tare. Clearly he, in future, ought to charge a double mileage, for his vehicle has now obtained a place in iiistory, and somettling extra surely should be charged for riding in it. Indeed, we think it would pay well tu make a public exhibition of it. We are contident that thousands would pay a willing shilling for the privitege of seeing where an Empress once has sat, and a shilling more to be allowed themselvesto fit there. Yes; Punch gives ail honour to his pet, the Empre«s and of ail his Court acquaintances, proclaims her la plus vaillante, as well as la plus belle. The Triumphal CarofdsAR will henceforth stand in the same rank as EUGÉNIE'S Triumphal Cab; tite Cab wherein she rede over the shams of false genlility, and bravely triumphed over the mock rules ot étiquette.

L'Impératrice DES Français dans un fiacre de rue! Quel scandale pour ces dames qui estiment peu comme il faut de se servir de ces voitures populaires. Comme elles ont dû lever les bras, ces belles dames dont les maris ont appelé l'attention sur cet extraordinaire paragraphe des nouvelles de cour! Quels cris de Avez-voiis jamais vu? de la part de leurs connaissances féminines qui regardent comme vulgaire de lire les journaux, lorsqu'elles auront appris ce fait étourdissant. t.

Eh bien! après cela, nous espérons ne plus entendre dire que ces pauvres maris qui ne sauraient, à cause de leur état de fortune,donner un équipage à leurs femmes, sont encore tourmentés par toutes les absurdités qu'on répète à propos des dames qui perdent leur caste pour avoir été vues dans un fiacre. A tout le moins, lorsque Angélina exprimera sa répugnance à entrer dans une de ces voitures, Edwin, sans avoir peur de sir Creswell-Creswell (3), pourra répondre « Ma petite amie, l'impératrice Eugénie (t) Le mot cab appliqué aux voitures de place, fut primitivement Tabréviation du mot cabriolet.

(2) Sir Creswel-'Jreswell est le président de la cour nouvellement instituée pour les demandes en séparation ou divorce.

(3) Handsome signifie joli, agréable. Ransom. est le nom d'un cabriolet ou fiacre que le cocher conduit du siège de derrière, fiacre inventé par un monsieur Hansont.

a fait une fois une course en liacre, et ce qu'une impéra- trice a fait, ma chérie, assurément vous pouvez bien le faire. Par le fait, attendu que l'Impératrice a toujours été à la tête des modes du beau sexe, nous ne serions guère surpris si bientôt il ne devenait vulgaire d'aller se promener dans sa voiture, et si nos belles dames rendaient leurs visites et allaient faire leurs emplettes en fiacre. Qui pourra nous dire si la voiture qu'avait prise l'Impératrioe était un Hansmnoxi un fiacre à quatre roues? Puisque c'est un fait historique que l'Impéra1rice'prit un fiacre, il faut qu'on connaisse et-qu'on dise quelle espèce de fiacre. Nous sommes assez tentés de croire que ce fut un Hansom, et nous pensons que le cocher n'eut jamais une plus jolie rémunération. Il est évident qu'à l'avenir ce cocher doit toujours faire payer double course, caT sa voiture a maintenant conquis une place dans l'histoire, et cela vaut bien un' extra que de pouvoir y monter. Nous croyons même que ce serait une bonne spéculation que d'en faire une exhibition publique. Nous sommes certains que des milliers de personnes payeraient volontiers un schelling pour voir la banquette où une impératrice s'est assise, et un schelling de plus pour s'y asseoir elles-mêmes. Oui, Punch rend hommage à sa favorite l'Impératrice, et entre toutes ses connaissances de cour, il la proclame la -plus vaillante aussi bien que la plus belle. Sur le même rang que le char triomphal de César sera désormais le fiacre triomphal d'Eugénie, ce fiacre dans lequel elle a passé par-dessus les illusions de la fausse aristocratie, et triomphé bravement des prétendues règles de l'étiquette.

–En bon confrère, je préviens M. Fiorentino que, la veille -du jour où a paru son dernier feuilleton de -théâtres, les-epreuves en étaient colportées et lues damdes coulisses et au café de la Rorte-Saint-Martin. Je n'avais pas vu le Pied de- Mbuim, c'-èst un tort* 'sans doute; mais enfin, à la grande rigueur, on peut ne pas avoir vu cette féerie, et cependant être un galant homme. Hector Crémieux lui-môme me l'accordera. J'y suis allé aujourd'hui, et, je le constate, je n'ai jamais vu, à aucune époque, dans aucun théâtre, des décors aussi beaux, une mise en scène plus splendide le dernier tableau est éblouissant d'inouïsme (ne criez pas, Philoxène, je vous le rendrai, votre mot) seulement- dame il y a toujours un seulement, j'ai demandé à un homme bien renseigné pourquoi on avait plaqué au milieu de cette féerie un personnage dont la mission consiste

A changer continuellement de costume sans cesser une minute de montrer ses jambes,

Et 2° de faire durer la pièce vingt minutes de trop, en venant chantonner des couplets qui ne se rattachent en rien à la pièce. C'est comme le soulier de l'Auvergnat égaré dans le potage Cha tient de la plache. Mais, m'a-t-on répondu, vous n'y pensez pas? Si mademoiselle Nelly n'avait pas eu de rôle dans le Pied de Mouton, la pièce était gravement compromise. Pourquoi ?

Oh vous m'en demandez trop.

J'ai bonne mémoire, et je crois me souvenir qu'un jour, dans une éclatante plaidoirie, M. Jules Favre, entraîné par son éloquence chronique, révéla à l'auditoire émerveillé que mademoiselle Nelly travaillait courageusement à se faire un nom au théàtre. Il ajouta que cette jeune fille avait un magnifique avenir, qu'elle était sérieusement éprise de son art, qu'au premier jour elle irait frapper discrètement à la Comédie-Française et que les portes de notre premier théâtre s'ouvriraient à deux battants devant cette nouvelle Mars ou cette autre Rachel. Eh bien, j'ose espérer que les locataires de la maison de Molière ne laisseront pas échapper l'occasion qui se présentera dans huit mois, époque où expire l'engagement de mademoiselle Nelly à la Porte -Saint- Martin. Si même, dans une louable impatience, mademoiselle Nelly s'avisait d'aller tout de suite frapper rue Richelieu et que MM. les sociétaires ne craignissent pas de lui tirer le cordon, il ne leur en coûterait rien de plus je connais M. Marc Fournier; dévoué avant tout aux intérêts du grand répertoire, il ne songeraitmêmepas à réclamer le dôditstipulé dans l'engagement de mademoiselle Nelly.

Et cependant M. Marc-Fournier prise à sa valeur le talent de sa pensionnaire. Il cherche continuellement à lui donner des preuves de sa haute estime; n'at-il pas fait abattre une cloison et réunir deux loges pour lui en faire une très richement décorée et digne autant que possible de recevoir mademoiselle Nelly, et de devenir, sous les auspices de cette spirituelle jeune fille, un centre de réunion pour les notabilités de l'esprit, de la finance et de la haute diplomatie. Autres temps, autre duchesse de Rambouillet.

La nôtre disait à son directeur en sollicitant l'installation dont nous venons de parler Voyez-vous, M. Fournier! il le faut absolument, car hier X. (un grand personnage) me disait encore « Mon Dieu, » Nelly, arrangez-vous donc un salon au théâtre, car il. n'y a vraiment plus que chez vous qu'on sache cau» ser.»

La loge est charmante, seulement (encore un) les visiteurs manquent à l'appel de la nouvelle Arlhénice -)

elle reste seule et dans ce lieu solitaire le fio seul lui répond.

La quatrième page des grands journaux consacre chaque jour trente lignes à l'annonce des pièces jouées à chaque théâtre, avec l'indication, entre parenthèses, des artistes à recettes.

Je regarde la Presse du 24 novembre, et je vois que, pour allécher le public

L'Opéra met le nom de madame Tedesco

Le Théâtre-Lyrique, madame Pauline Viardot; Le Vaudeville, mademoiselle Fargueil

Le Gymnase, madame Rose Chéri;

Et la Porte- Saint-Martin, mademoiselle Nellyl Voyez-vous d'ici un étranger indécis sur le théâtre où il ira passer sa soirée; il tient surtout à admirer une grande artiste il peut choisir entre mesdames Tedesco, Viardot, Fargueil ei Rose Chéri. Il hésite; mais tout à coup, apercevant, le nom européen de mademoiselle Nelly, il se jette dans une voiture et s'écrie Cocher à la Porte-Saint-Martin et brûlez le pavé

novembre. Ce matin un jeune homme est allé consulter un « prince de la science » comme je n'étais pas-en tiers dans l'entretien, il me serait difficile de commettre une indiscrétion, mais ce que je crois bien savoir, c'est qu'au bout d'un quart d'heure le jeune homme est sorti furieux, et qu'il a écrit ces trois mots à la craie sur la porte de l'illustre médecin N'arrachez pas guérissez.

Je ne m'explique cette inscription que si ce docteur est dentiste.

Alexandre Dumasseul ne s'en cache plus c'est lui qui a donné la Sicile à Garibaldi. Il se décide enfin à l'avouer dans un article de son journal, l'lndipendente, que reproduit l'Ami de la Religion. Mais comment notre grand Dumasseul s'y est-il pris pour venir à bout de cette grande entreprise, dont il nous semble que le roi de Piémont ne le remercie pas suffisamment? Il faut le laisser ici parler lui-même. Ecoutez et méditez, chefs d'armées et chefs de nations!

D'abord, comment Dumasseul s'est-il rendu maître de Naples? Réponse

Voici ce que je fais. Chaque nuit, on affiche une nouvelle proclamation qui, sans appeler les Napolitains aux armes, les maintient dans la haine vouée au roi. Voilà un moyen à indiquer à l'empereur d'Autriche. Veut-il garder Venise? Qu'il y fasse afficher de bonnes proclamations bien faites, ça lui coûtera moins cher d'entretien qu'une garnison.

Autre exploit. Comment Dumasseul a-t-il réprimé une insurrection à Salerne? Réponse

Je communiquai avec les montagnards, je leur distribuai soixante fusils à deux coups. Les défilés des montagnes furent gardes. Scotti et ses 5,000 hommes ne purent passer. Soixante fusils arrêtant 5,000 hommes Ceci est plus beau que l'histoire des trois cents Spartiates qui se sont fait tuer pour arrêter Xerxès.

Autre exploit. Comment Dumasseul prend-il une ville? Réponse

Je dipose donc de Salerne et de 8 à. 10,000 hommes aux environs. Si Medici, Menoti, Tûrr ou tout autre veut y débarquer, je débarquerai le premier comme parlementaire, et dans une heure, soldats et ville seront à vous. Il ne demande qu'une heure Déplorons l'aveuglement de Victor-Emmanuel qui ne fait pas débarquer Dumasseul devant Gaëte!

Nous n'inventons rien. Toutes ces citations sont textuelles. t

8? novembre. Mademoiselle A. me raconte l'anecdote suivante: Une charmante actrice avait prêté son nom à un camarade pour un bénéfice qui, sans cette petite précaution, serait passé dans la caisse de créanciers innombrables, mais avides.

C'était d'une bonne camarade, et voilà tout, n'est-ce pas ? Non ce n'était pas tout. La personne, que la dame avait un très grand intérêt à ménager, un intérêt mensuel, se formalisa pour tout de bon, disant « Vous me déshonorez. Tous ceux qui ne » sont pas dans le secret de cette représentation pensc» ront que, si vous en êtes réduite là, c'est que je ne » vous donne pas assez d'argent. »

Traduction On croira que je ne suis pas aussi bête qu'on le pensait.

Et, très vexé, il donna congé à la charmante ac-

trice.