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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1860-09-30

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 30 septembre 1860

Description : 1860/09/30 (Numéro 587).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k269931h

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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il n'est pas question de Magicienne de M. Halévy. Comment il arrive que toutes les femmes sont un peu magiciennes. Une -histoire que l'on ne trouve point dans Merlin V Enchanteur, de AI. Edgard Quinet. Comtesse, ambassadrice et. sorcière. Un tour de roue de la fortune en arrière. Le passe-temps, d'Artémise. MM. Victorien Sardou et Henry Delaage prophètes. dans leur paysl M. Home, sorcier démissionnaire. Une concurrence au Pied de Mouton et aux œufs d'or de la poule du Cirque. Un bijoutier volé et un bijoutier enrichi Histoire d'une pendule magique et d'une montre enchantée. Le miracle de l'Opéra. Mademoiselle Rachel et mademoiselle Karoly. Lord Castlereag. M. Alexandre Dumas. Les feuilletons de M. Louis Figuier. Une conversion au champagne. la bague de Delaage. De la vertu en chemin de fer. Le prince de Ligne. Encore M. Niemann. Un mot de mademoiselle Lagier.

Parlons un peu de la Magicienne, non pas de celle de M. Halévy, qui devait, hélas sitôt fuir comme une ombre, mais de celle qui nous arrive en droite ligne des bords, cependant peu enchantés, de la Sprée, et dont s'occupe, en ce moment, le tout Paris que l'on sait l

La magicienne en question a l'âge de la femme de Balzac, trente ans. Elle est intelligente, elle est belle, elle appartient à la plus haute aristocratie, elle est riche, elle est veuve, et il y a dans son esprit comme dans toutes ses manières, un charme et une grâce qui en font une personne accomplie.

Parbleu! dira-t-on. A ce compte-là, toutes les femmes seraient des magiciennes,- elles le sont souvent à moins, toutes les femmes connaîtraient l'art d'ensorceler 1

Et l'on aurait, ma foi, raison. Aussi, n'est-ce pas de l'une de ces enchanteresses bien connues qu'il s'agit, mais d'une enchanteresse dans le sens cabalistique du mot, c'est-à-dire d'une véritable magicienne! La comtesse de W. qui a reçu une de ces éducations à la fois solides et brillantes, comme les femmes du Nord en reçoivent seules, qui est par conséquent au-dessus de tout préjugé, aussi bien que de toute superstition, la comtesse de W. qui est un esprit fort, enfin, qui ne croit qu'aux choses qu'elle comprend ou qu'elle voit, la comtesse de W. s'est mise, un beau jour, à entrer en communication avec les esprits Pourquoi? comment? le voici en peu de mots La femme distinguée, bonne et charmante dont je parle, avait à peu près tous les bonheurs que l'on peut désirer en ce bas monde. Deux enfants qu'elle adorait, un mari qu'elle avait épousé par amour une haute

position auprès d'une cour étrangère, des succès de beauté et d'esprit, une fortune au-dessus de tous les désastres, des alliances magnifiques et une santé irréprochable.

Quand on est arrivé à ce degré de complète félicité, on n'a plus rien à souhaiter, mais tout à craindre. On a atteint le point culminant de la roue de la fortune si elle tourne, on ne peut. que descendre

La comtesse de W. 1 éprouva, hélas trop tôt! La maladie, cette ennemie qui frappe partout, dans les appartements lambrissés aussi bien que dans les mansardes, entra un matin chez elle, et lui prit d'un même cojip ses deux enfants et-son. aari! I41 douleur de l'épouse et de la mère fut profonde; immense A quoi servait désormais à cette femme, si heureuse la veille, d être jeune, d'être belle, d'être riche? Elle était d'un pays où l'on n'oublie pas, et elle se renferma dans ses larmes et dans ses regrets, pour penser aux chers êtres aimés qu'elle avait perdus, comme d'autres se renferment dans leur prétendue raison pour effacer jusqu'aux traces même de leur deuil 1

La comtesse de W. à partir de cet instant, n'eut plus qu'une idée fixe, plus qu'un désir, -revoir ses enfants, les revoir à tout prix

C'est ici que l'histoire, car ce n'est pas un conte,commence à devenir légèrement fantastique et invraisemblable. surtout pour des lecteurs du Figaro. Aussi je n'explique rien, je raconte, renvoyant, pour plus amples renseignements, à MM. Victorien Sardou et Henri Delaage, les deux prophètes du spiritisme et des tables tournantes 1

La comtesse de W. évolua l'ombre de ses enfants, et l'ombre docile se rendit à cet appel maternel. Ce premier succès enhardit sans doute l'ex-ambassadrice, car bientôr elle ne se contenta plus de faire apparaître à heure fixe ceux qu'elle pleurait, mais elle se livra à toutes les pratiques de la grande magie, et obtint des résultats si complets, si étonnants, que leur simple récit suffirait pour faire rentrer M. Hume ou Home dans le troisième dessous du merveilleux, s'il ne s'était pas déjà modestement retiré dans le silence et l'obscurité de la vie privée.

La Magicienne on ne l'appelle plus autrement vient d'arriver à Paris, et il n'est bruit, dans le grand monde étranger qui se la dispute, que des tours accomplis par sa baguette magique. Le Pied de Mouton et tous les trucs de la Poule aux Œufs d'or ne sont rien en comparaison de la puissance surnaturelle de la belle comtesse. Ainsi, dernièrement (affirme-t-on), le médium féminin entre, sous prétexte d'oxaminer quelques hijoux, chez un de nos plus riches joailliers. Celui-ci, voyant le grand air de la visiteuse, et flairant une bonne vente, s'empresse de montrer ses écrins les plus précieux. Tout à coup, en prenant une rivière de diamants pour la faire ruisseler dans sa main, il se trouble, balbutie et pâlit.

Qu'y a-t-il donc? demande la magicienne en sou-

riant, tandis que son regard de velours caresse les pierres précieuses. t

Il y a, madame, que je suis volé 1

Comment cela?

Ces diamants n'ont plus le poids. ils sont faux r Oh c'est impossible, s'écrie la magicienne. Avec cet éclat, ils n'auraient qu'un feu d'emprunt? Je ne puis pas le croire 1 y Et, prenant à son tour la parure dans ses doigts rosés et charmants, elle ajoute;: t Mais non, monsieur, ces diamants ne sont pas faux, j'en étais bien sûre. Ils sont très lourds, au contraire. voyez vous-même 1 Le joaillier tendit la main, examina de nouveau la rivière, et ne fut pas peu surpris, cette fois, en constatant qu'elle pesait trois ou quatre fois plus qu'il n'était nécessaire pour valoir 100,000 francs

Le même phénomène, l'un des plus curieux de la magie, à ce que prétendent les initiés, se renouvela à propos de plusieurs bijoux, rendus tour à tour lourds et légers, et le joaillier faillit en perdre la tête; mais on ajoute que, du moins, il ne perdit pas son temps. On connaît la fameuse pendule d'Hamilton, qui sonne et marque les heures, au gré du spectateur? La comtesse de W. fait bien mieux que le célèbre et habile prestidigitateur du boulevard des Italiens elle opère sur toutes les pendules possibles, à volonté, et d'une façon bien plus originale.

Exem ple elle est dans son salon et reçoit la visite d'un monsieur qui l'ennuie. Que fait-elle ? De l'air le plus naturel du monde, et sans trahir la moindre préoccupation, elle jette un regard sur sa pendule. Aussitôt, celle ci se met à courir la poste, évitant discrétement de sonner les heures et les demies, et, cinq minutes après, le visiteur est tout surpris de voir qu'il est déjà aussi tard.

Ah! mon Dieu 1 demande-t-il avec effroi, cela n'est pas possible ?

Quoi donc ?

Votre pendule avance, il ne saurait être déjà l'heure qu'elle marque

Et, ce disant, il tire sa montre pour s'assurer du fait, mais que l'on juge de sa surprise lorsqu'il trouve celleci parfaitement d'accord avec la pendule! Il s'excuse, s'esquive, descend les escaliers quatre à quatre au risque de se rompre le cou, et croit avoir manqué un rendez-vous avec une femme charmante ou perdu un dîner excellent chez un ami qui n'aime pas à attendre! Est-ce, au contraire, la visite d'un homme aimable, d'un conteur spirituel que reçoit la comtesse? Elle fait, du coin de l'œil, un signe imperceptible à la pendule qui s'arrête et laisse s'envoler les heures.

C'est, on le voit, un petit talent de société fort agréable que possède là cette magicienne, et je comprends