2034. À PHILIPPE LEPARFAIT.
jeudi soir, 6 heures, [12 octobre 1871].
Mon cher Philippe,
Tu dois recevoir, au moment où je t'écris, un télégramme de moi pour hâter la copie du manuscrit. Il me la faut tout de suite, mon bon. Envoie promener les vins, prends un copiste, passe la nuit, et expédie-moi la chose à grande vitesse 1
Je viens de voir Perrin 1 qui a été charmant.
Le présent hiver des Français n'est pas si bourré de pièces qu'on le disait 1 Perrin a grande envie d'une pièce en vers et, s'il est empoigné, je suis sûr qu'Aīssé sera jouée cet hiver aux Français. Il a compris parfaitement ma position et m'a promis le secret.
Donc je n'irai pas samedi à l'Odéon. J'écrirai à Duquesnel « que je suis forcé de manquer au rendez-vous parce que je n'ai pas reçu de réponse de Philippe ».
Perrin m'a promis de lire Aissé deux fois et de me donner une réponse définitive lundi ou mardi; tu vois qu'il est chaud.
S'il accepte Aissé, je te dirai ce qu'il faudra faire pour nous dégager de l'Odéon. Il faudra, sans doute, que tu viennes toi-même à Paris.
La pièce de Cadol est un four 2, à ce que m'a dit le commis de Lévy. Raison de plus pour se hâter.
Donc ne perds pas une minute, envoie-moi le manuscrit par la poste (c'est plus rapide que par le chemin de fer). Je l'attends au plus tard samedi matin. Je croyais même le recevoir aujourd'hui! 1
Encore une fois envoie bouler les barriques.
Axenfeld 3 n'a pas été appelé à Évreux donc l'enfant de d'Osmoy va mieux?
Je t'embrasse.
Ton
De l'énergie, foutre
i. Cf. lettre 2029, note 5. z. Cf. lettre 2029, note 2. — 3. Cf. lettre 2029, note 6.
2035. À SA NIÈCE CAROLINE. LOV
[Paris], jeudi soir [12 octobre 1871].
Pauvre chère Caro,
Tu m'as bien amusé et bien attendri ce matin avec ton plan de roman! J'exige que tu le montres à Vieux Comprends-tu combien cela me charme de t'avoir pour disciple ? Moi qui n'ai plus d'amis littéraires
Je tombe sur les bottes Néanmoins j'arriverai à mes fins. Il est inutile que je t'ennuie avec le détail de mes courses, ou plutôt que je me fatigue à te les écrire. Bref, je ne désespère pas de faire jouer cet hiver Aîssé aux Français. Mais il faut de l'astuce.
J'ai dîné hier chez les Cloquet. Madame a été extra-charmante, et ce matin