renseignements que je ne puis avoir ici. Il faudra donc cet hiver, et probablement l'autre, que je sois à Paris pendant assez longtemps. Et l'idée de l'argent revient à ia traverse! 1 (ces points sont pour indiquer la rêverie).
J'imagine que vous avez passé un joli petit dimanche à Pissy 2. Enfin, en voilà pour longtemps 1
Hier, sur le bateau de La Bouille, je me suis trouvé avec un de tes anciens amis, Édouard Play il m'a paru absolument imbécile. C'est une chose étrange comme il y a maintenant des gens bêtes 1
Mlle Julie me demande sans cesse « quand tu viendras »; elle a l'air de s'ennuyer beaucoup. Mon serviteur juge à propos de se laisser pousser la barbe, ce qui le rend hideux. Voilà des nouvelles bien intéressantes. Faut-il que je sois vertueux pour résister aux séductions que tu m'offxes, Mme Lapierre, Frankline et Mme Roquère 1 C'est comme ça pourtant. Tu n'as pas besoin de moi puisque tu as « de la compagnie ».
Ton vieux Bedollard, ton vieux Pis-aller t'embrasse.
Quels livres veux-tu que je t'envoie ? et comment te les envoyer ? Tu trouveras à Dieppe beaucoup de ceux que je t'ai indiqués (dans la collection Charpentier).
i. Flaubert adopta ce chien qu'il nomma Julio et le conserva pendant les dernières années de sa vie. Il en parle souvent dans ses lettres. z. Pissy-Pôville, propriété de Mme Commanville, où habitait son grand-oncle, Achille Dupont. (Note de l'éd. Conard.)
2256. À SA NIÈCE CAROLINE. LOV
[Croisset], jeudi [f septembre r872].
Rien ne peut me faire plus plaisir que te savoir en bonne santé, pauvre Loulou 1 Est-ce Luchon qui t'a raffermie ? Laisse-moi le croire. Ça me flatte. J'ai été bien maussade pendant tout ce temps-là. Je t'aurais souhaité un compagnon plus aimable et surtout plus sociable. Mais je crois que tu ne pouvais pas en avoir de plus bygiénique.
Reprends courage, pauvre fille, continue à peindre avec cette bonne Frankline1 il me semble que sa compagnie doit te faire du bien. Franchement, si tu m'avais eu en tiers, je vous aurais gênées. Il faut que les amis soient libres. Et puis j'aime mieux aller te voir quand tu n'auras personne. Alors tu seras tout à moi.
[Juliet viendra chez toi quand tu auras quitté Paris où elle arrive dimanche.] Je pars d'ici samedi matin.
Aujourd'hui je refais. J'attends à dîner Laporte, Lapierre et Fortin.Ta spirituelle tante Achille [qui tâche d'arracher tout ce qu'elle voit] a pris en journée Alphonse, le vieux bonhomme de Canteleu, si bien qu'Émile a fait venir de Rouen un de ses amis pour servir à table. Ne trouves-tu pas superbe d'aller à Canteleu chercher des gens de journées ? Quel singulier besoin d'imitation 1 Il y a là un point psychologique très drôle et très profond. A propos de serviteurs, je suis très content du jardinier; lui et sa femme ont l'air de bonnes gens.