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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. 12, Oeuvres diverses. [1] ; Fragments et ébauches ; Correspondance, 1830-1850 / Gustave Flaubert

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : Club de l'honnête homme (Paris)

Date d'édition : 1974

Contributeur : Société des études littéraires françaises. Éditeur scientifique

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34294076b

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb345606507

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (679 p.-26 f.) : ill. ; 22 cm

Format : Nombre total de vues : 730

Description : Collection : Club de l'honnête homme

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k26955k

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Non, tu ne m'as jamais aimée

Oh 1 Marguerite, oui je t'aimais, et je t'ai donné mon bonheur, car je me suis étourdi sur le crime de ton père, et j'ai perdu ma foi, et maintenant tout mon être est le mélange de tous les vices, de toute la haine qui peuvent tenir dans le cœur d'un homme; mais cette haine a débordé du vase des passions, quelques gouttes sont tombées sur toi et te rongent.

CieI serais-tu ici l'exécuteur ?

Écoute, Marguerite 1 Non, tu ne m'as jamais aimé tu croyais pouvoir me dire dans mon cachot « Lyonnet, tu m'as abaissée à la prière », tu voyais mes larmes sans pitié, tu contemplais mon orgueil qui venait mourir aux pieds d'un assassin; eh bien, j'assisterai à ton agonie, je contemplerai tes dernières convulsions, je verrai la main gluante de l'exécuteur s'abaisser sur ta tête défaillante, et je la verrai, cette tête, tomber et rebondir sur le pavé sanglant. Eh bien, maintenant, Marguerite, les temps sont changés et c'est moi qui suis le maître, et toi la victime; oui, Marguerite, j'ai l'ordre de Louis de t'étrangler avec tes cheveux.

Lyonnet, tu ne te souviens pas de nos amours, en Bourgogne, de tes promesses et de tes serments ?

Non, non, à toi les orgies à la tour de Nesle, à toi la trace de sang que l'on voyait sur ses murs, à toi les cadavres que la Seine chaque matin roulait dans son lit; à toi la honte, à toi l'ignominie, à toi la mort, à toi la malédiction

Oh grâce grâce, Lyonnet Nous partirons, nous irons vivre loin d'ici, vivre dans notre premier amour, oublier tout comme un rêve sanglant. Grâce 1 grâce 1

Eh faisais-tu grâce à ceux qui, dans la tour de Nesle, te demandaient la vie sous le poignard de tes assassins ? Marguerite, malgré tous tes crimes, malgré toutes tes nuits sanglantes et tes orgies infâmes, quelque chose n'est-il pas xesté ? As-tu quelque prière à faire ? Oh dis-la, et vite, car cette heure-ci est ta dernière.

Marguerite s'agenouilla, prononça quelques mots en balbutiant. Était-ce des sanglots ou une prière ?

Relève-toi, dit Lyonnet en la prenant par le bras; bien d'autres me font attendre comme toi; ils me demandent successivement une heure, une demi-heure, une minute, mais je donne plus l'éternité 1 Oh ne me parle pas de l'éternité

Allons, Marguerite, défais ton bonnet, tes cheveux. Oh l ils étaient beaux, tes cheveux c'était ta joie et ton orgueil. Oh tes cheveux 1 qu'ils s'ondulaient bien sur tes épaules Oh tes cheveug 1 qu'ils ont reçu de baisers brûlants et passionnés 1

Aussitôt il en prit deux mèches et en entoura le cou de Marguerite. On entendit un sourd râlement, un corps tomba par terre et la belle Marguerite était un cadavre 1