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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. 10, Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages. [1] / Gustave Flaubert

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : Club de l'honnête homme (Paris)

Date d'édition : 1973

Contributeur : Société des études littéraires françaises. Éditeur scientifique

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34294076b

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb351133616

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (614 p.-16 p. de pl.) : ill ; 22 cm

Format : Nombre total de vues : 656

Description : Collection : Club de l'honnête homme

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k26953w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Au Louvre, dans la Grande Galerie, entre un Rembrandt et lin Netcher, s'épanouit une délicieuse toile de Gabriel Metzu qui représente le Marché aux Herbes d'Amsterdam. Au premier plan, des vendeuses de légumes portant robe noire et béguin blanc, appuyant hardiment le poing sur la hanche, disputent le Prix des pyramides de choux et des faisceaux d'oignons entassés sur des tables. Au-delà, au pied de quelques grands arbres, coule un casral où deux ou trois grandes barques enflent leur voile tendue sur les mâts; derrière enfin, s'élèvent des maisons Zébrées de poutrelles de hauts pignons surplombent la rue et les fenêtres croisillonnées de petits carreaux s'encadrent entre des madriers sculptés. Osr sent que, derrière ces murailles de bois, dans des chambres où reluisent des pavés rouges, au coisr d'un feu soutenu sur des chenets de cuivre brillant, la vie doit être chaude et grasse, pleine de longs dîners et de pensants amours couronnés de nombreux enfants.

Ce tableau ressemble à Morlaix car Morlaix est encore une bonne ville du XVIIe siècle. Lorsque nous arrivâmes, le marché s'étalait sur la place les paysans en veste courte, en culotte bariolée, causaient haut et se frappaient dans la main les femmes, ornées de croix d'or au cou et de paniers au bras, coiffées de toutes sortes de bonnets, endimanchées de beaux jupons, marchandaient des oiseaux et achetaient des rubans. çà et là s'entassaient des piles de souliers à semelle de bois, de sabotsferrés, d'assiettes peintes et de ces larges soupières de faïence enguirlandées de fleurs rouges dont les bonnes ménagères sont si friandes. Des boeufs marchaient lentement parmi la foule, s'émouchaient de leur queue coupée, s'arrêtaient devant chaque obstacle et meuglaient en allongeant le cou. Nous regardions tout cela avec étossnement, espérant à. chaque minute voir paraître le bourgmestre ventru avec son feutre noir enrichi d'une plume, son rabat empesé, sa canne à pomme d'ivoire et son justaucorps de velours à crevés de satin mais un bateau amarré au quai de l'étroite rivière qui sort du port nous prouva que Morlaix n'était qu'un anachronisme partiel et nous rappela que maintenant il n' y a plus ni bourgmestre ni échevin, mais seulement des maires, des députés et des sous-préfets. Chauffée par le soleil,