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Titre : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert. 10, Par les champs et par les grèves ; Voyages et carnets de voyages. [1] / Gustave Flaubert

Auteur : Flaubert, Gustave (1821-1880). Auteur du texte

Éditeur : Club de l'honnête homme (Paris)

Date d'édition : 1973

Contributeur : Société des études littéraires françaises. Éditeur scientifique

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34294076b

Relation : Titre d'ensemble : Oeuvres complètes de Gustave Flaubert

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb351133616

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (614 p.-16 p. de pl.) : ill ; 22 cm

Format : Nombre total de vues : 656

Description : Collection : Club de l'honnête homme

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k26953w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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lumineuses tendaient à représenter le serpent python on a dit que l'entrecroisement des dessins symbolisait le cours des astres; enfin chacun a donné son avis, et on est toujours au même point, à l'ignorance absolue. Ce dolmen passe pour le plus beau qui existe et, malgré notre celtophobie, nous l'admirons consciencieusement, mais ce que nous trouvâmes bien plus beau encore c'est un genêt qui a poussé ses tenaces racines entre les pierres et qui secoue ses grappes d'or au-dessus du souterrain.

Le courant qui passe au pied de l'île nous emporta rapidement et nous arrivâmes à Locqmariaquer, qui est un amas de maisons assez proprement alignées derrière les quais du port. Nous allâmes immédiatement parcourir les environs, qui ont de grands champs de blé et une quantité désastreuse de champs celtiques. Le plus grand poulvan de Morbihan est là, mais couché par terre et brisé en trois morceaux. Non loin, dans une cour de ferme, derrière des bottes de paille et des charrettes, un dolmen s'abrite sous un noyer et porte, fixée à ses flancs, une [boîte] en bois qui est un tronc pour les pauvres, puis, tout autour et partout, des menhirs, des lichavens, des allées couvertes, enfin un spécimen pompeux de l'archéologie druidique, un exemplaire plus ou moins bien conservé de chacun de ses ouvrages; au milieu de cette armée de pierres s'épanouissent de belles digitales pourprées qui ouvrent au soleil leur calice rose tigré de taches noires.

Le lendemain, nous partîmes, l'estomac plein et le cœur léger, comme il convient à de gais compagnons. Deux lieues, nous avait-on dit, nous séparaient de Carnac deux lieues, et nous marchâmes pendant cinq heures au reste, nous ne nous plaignîmes pas, car la route était belle, rarement elle perdait la mer de vue elle serpentait au milieu des landes et des rochers, passant auprès des moulins, franchissant des ponts de bois, enjambant les ruisseaux et côtoyant les grèves. En arrivant auprès de Gac'k, elle nous fit gravir la pente d'un coteau frissonnant sous les ajoncs, les bruyères et les genêts. A ses pieds, s'arrondissait un petit bras de mer dont les rives basses et rapprochées se pommelaient d'arbres touffus, s'éclairaient et s'assombrissaient sous la lumière du soleil. L'eau était bleue comme le ciel et quelques mouettes blanches volaient silencieusement audessus de nos têtes.

Là, nous prîmes un bateau qui nous jeta sur l'autre bord. Nous perdîmes notre sentier, nous le retrouvâmes et enfin nous aperçûmes le haut clocher de Carnac qui nous attendait à l'horizon. Avant de l'atteittdre, nous escaladâmes un tumulus qu'on a condamné à porter une chapelle dédiée à saint Michel et nous regardâmes. Derrière nous des landes et des sinuosités du golfe qui mord la terre et la découpe comme un jeu de patience à droite, de longues plaines tachées d'arbres et de villages remontent jusqu'aux montagnes d'Auray à gauche, les prairies de la mer en face de nous, Carnac avec ses alignements celtiques, Quiberon étroit et sablonneux, puis l'Océan, et tout ait fond, dans la lumière, Belle-Ile, couchée sur les flots comme un grand monstre de pourpre et d'azur. Maxime Du Camp