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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1855-01-07

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 07 janvier 1855

Description : 1855/01/07 (Numéro 41).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2693800

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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CHRONIQUE PARISIENNE

REVUE J»E I>A SIÏMAIrVE

Les Visites.du Jour de l'An. Les Parvenus. Le Facteur. Le Porten d'eau et la suite. Les Étrennes de l'Épicier. Naïveté d'un Patissie Les Bourgeois et les Billets de Spectacle. Les Cartes de Visite. Réparation et Remerciements. L'Année 1855. Exposition Univ selle. Problèmes de Logements. Procédé économique pour devf ir un Prince italien. Les Gens de Lettres à Paris. Douleurs hypocr es. -Réponse à M. Frédéric Thomas.– Encore les Assassins et les Horlc ;ers. Les Théâtres et les Étrennes. Vaudeville les Paoisiens e la décadence. M. Barrière. La Pièce et les Acteurs.

J'ai vu peu d'amis cette semaine en revanr ue, j'ai reçu la visite d'un certain nombre d'inconnus qui éprouvaient le besoin pressant de me souhaiter une

bonne année.

« Mon ami, dis-je au premier de ces visiteurs, je » suis bien touché de vos vœux; mais qui êtes-vous ? Y » Monsieur, m'a répliqué cet hoir me, je suis » paveur,-c'est moi qui ai pavé votre i >.e. » Ce disant, il agitait une tirelire où j'aurais pu mettre toute ma fortune.

« Mais, mon ami, lui dis-je, votre théorie peut » me mener loin,-si le maçon qui a bâti ma maison, » l'éclaireur qui me fournit mon g .z, le percepteur qui » touche mes contributions vietw Qt me demander des » étrennes, je n'aurai plus ni. maison, ni rue, ni gaz, » ni contributions à payer, je serai sur la paille, et » on dit qu'on y est mal., tous les prisonniers s'en » plaignent, alors même que la paille de leur cachot » est un bon et loyal lit, desangle, surmonté d'un assez » bon matelas. ».

« Monsieur, n'oubliez pas les paveurs !.r. » Mais vous ite comprenez donc pas que je re- » pousse votre vïétention,– que je la trouve absurde » et dérisoire

»Çane sait rien, monsieur, n'oubliez pas les pa» veurs »

0 macadam pavé de la décadence, je te. bénis si tu me d^Uivres des paveurs, mais c'est peu probable,le ti- veur est souple, quand il ne pave plus avec du ̃ :é, il pave avec autre chose, et quand il rïe peut paver avec quoi que ce soit, il dépave.

Après le paveur vint le facteur, après le facteur le porteur d'eau,-après le porteur d'eau le petit clerc de M. Boniange. Ce dernier m'a tellement exaspéré que je lui ai cassé une bouteille d'eau de Cologne sur la tète. II s'est beaucoup essuyé et m'a demandé avec

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inquiétude si ça sentirait longtemps.– J'ai cru pouvoir lui donner l'assurance que dès qu'il aurait repris son ouvrage, il ne sentirait plus l'eau de Cologne. Mais, après tout, ces gens-là ne sont que naïfs, il en est d'autres que je trouve exlraâgants, Mon épicirr m'a demandé un billet de spectacle pour ses étreniios, r– sa chimère était de conduire sa femme à Faydeau (mon épicier n'est plus jeune), j'ai refusé, et mon" épicier a .repris d'un ton aigre « Je croyais » que fournissant à monsieur sa bougie, son sucre, son » huile et généralement son épicerie en général, je pou» vais compter sur un billet de spectacle, surtout » n'étant pas ordinairement indiscret. »

C'est toujours le fameux raisonnement du pâtissier Félix, l'inventeur du nom et de la boutique des Panoramas « Vous voyez bien ce petit bonhomme, disait » Félix à une de ses pratiques, c'est M. Brunet, le di» recteur des Variétés. En voilà un qui ne donne pas » ses coquilles! Figurez-vous que depuis vingt ans je » lui fournis tous les jours pour quatre francs de pàtis» serie, et il'ne m'a jamais donné un billet! » La pratique de M. Félix, qui était un autre bourgeois, ne voulait pas le croire. M. Félix fut obligé de lui en donner sa parole d'honneur.^

J'ai médit des cartes'de visites. Cet usage, très-simplifié par le timbre à cinq centimes, a ses partisans. Un de mes amis, homme très-supérienr par l'esprit et le savoir-vivre, plaide en faveur de cette institution, qui, sans dérangement réciproque, permet à deux personnes de s'envoyer un témoignage de souvenir. Je dois dire que j'ai reçu quelques cartes très-imprévues, très-inespérées, qui m'ont touché par l'intention qui les a dirigées vers mon domicile,-et comme en ce monde il est par trop commode de s'acquitter de tout en ruades philosophiques, je m'acquitte le plus poliment que je peux, par un remerciement.

Entrons maintenant dans cette nouvelle année, grosse d'événements, peut-être, et de merveilles industrielles; -cette année aura sa date dans le siècle parisien, celle de l'Exposition universelle.-On est toujours inquiet de savoir où l'on couchera le million de visiteurs qui traversera Paris du mois de mai au mois d'octobre. Je pense bien que ce ne sera pas dans mon lit, et, toutefois, je n'en répondrais pas, car on me dit que des princes italiens offrent l'échange d'un palais à Milan, à Florence ou à Gènes, contre une chambre d'étudiant à Paris c'est peut-être la seule occasion que j'aurai en ma vie d'être un prince italien, et je serais assez tenté de me tronsformer pour six semaines en Doria ou en Pallaviccini,-mais six semaines, pas davantage. Je crois que si j'étais condamné au Doria à perpétuité, je me surprendrais bien vite à regretter le boulevard, le Gymnase et la boutiqne de Figaro.

Les Parisiens de Paris ne respirent pas longtemps en. dehors de leur atmosphère,– il leur faut le bruit du moulin, le tapage de la comédie nouvelle, le clapotage du cancan quotidien. Quand le Parisien perd de vue madame Doche, mademoiselle Page, mademoiselle Ozy et mademoiselle Alphonsine, la nostalgie s'empare de lui, et s'il apprend, à l'étranger, que l'Ambigu a donné un mélodrame nouveau, il tombe en des désespoirs navrauts. Le Parisien de lettres est, plus qu'aucunautre, asservi à ces habitudes de dissipations de chaque jour et de chaque soir. Il ne voit plus clair si un lustre ne l'éclaire pas; il n'entend et ne comprend plus rien si on ne le berce pas, le vieil enfant, avec les vieilles chansons du Vaudeville.-Le Parisien de lettres soupire et se plaint de son sort; il gémit sur la servitude de son métier, mais au fond il serait désolé d'en pratiquer un autre.-Proposez à Siraudin de le faire hospodar de Valachie,-il refusera, ou s'il accepte, au bout de trois mois il fera gouverner sa province par son concierge et reviendra tout doucement à Paris lire à M. Dormeuil une balançoire pour Grassot et mademoiselle Duverger.-Quant à Privat-d'Anglemont, c'est un fait bien connu qu'il a refusé deux fois le trône des Espagnes et des Indes,-du moins Privat me l'a dit, et je le crois incapable d'un mensonge.-J'imagine d'ailleurs que Privat serait fort mal à son aise dans un empire sur lequel le soleil ne se coucherait jamais. Charles-Quint s'est passé cette fantaisie, mais il n'avait pas de créanciers. La fin de l'année expirée a été attristée par un gredin, encore anonyme, qui a coupé le cou à une femme dans le faubourg Montmartre. Cet événement me ramène à une thèse dans laquelle j'ai trouvé un contradicteur infiniment spirituel, M. Frédéric Thomas, le rédacteur du Courrier du Palais de l'Estafette. M. Thomas trouve que l'on traite bien légèrement les assassins.-Il se montre très-ému de savoir si la guillotine présente toutes les garanties de confortable qu'on lui attribue;-il se demande si le couperet glisse bien dans les rainures, si la planche bascule bien, et si ce n'est pas un peu trop de dix marches à monter pour un homme qui ne les descendra pas. Bref, M. Thomas incline à penser que Dombey, l'exécuté du mois dernier, n'a pas eu peut-être autant d'agrément que l'ont prétendu certains journaux enthousiastes des perfectionnements (s. g. du g.) apportés dans ce dernie'rs temps à l'instrument de mort.– Puis, M. Thomas n'est pas très-édifio sur la question de savoir si la sensibilite s'éteint chez le supplicié par la décollation. M. Thomas frémit de penser que Dombey a pu survivre quelques minutes au regret d'avoir perdu sa tète. Il est bien possible que M. Thomas n'ait pas tort. Les guillotinés ont fait beaucoup de révélations avant leur exécution, ils n'en ont jamais fait après. j'accepte