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Titre : La Croix

Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte

Éditeur : La Croix (Paris)

Date d'édition : 1913-01-18

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 18 janvier 1913

Description : 1913/01/18 (Numéro 9153).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k258510p

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Adveniat regnum tuum Diea protège la France 1

B. 18 janv. CH. de St-PIERRE A ROME VENDREDI 17 JANVIER 1913

La journée L'Assemblée nationale s'est réunie à Versailles aujourd'hui, à 1 heure. La soirée d'hier et la matinée d'aujourd'hui avaient été remplies par les intrigues des « pamsistes » dirigées par M. Clemenceau.

Ils ont vainement cherché à obtenir le désistement de M. Poincaré, qui eût été une absurdité, ou l'entrée en lice de M. Bourgeois, qui a refusé.

Au moment de l'ouverture de l'Assemblée, l'impression était évidemment en faveur de M. Poincaré.

D'importantes mesures d'ordre avaient été prises sur le parcours de Paris à Versailles et à Versailles même.

Premier tour il y a ballottage.

La note des puissances n'a pas encore été remise à la Porte, mais on croit qu'elle le sera aujourd'hui. On dit qu'elle est rédigée de façon à laisser la porte ouverte aux négociations. Les Bulgares n'en discutent pas moins la reprise des hostilités. Leur conflit avec la Roumanie paraît s'atténuer.

La Chambre des Communes anglaise a définitivement voté le projet de « Home Rule » qui accorde son autonomie à l'Irlande. La Chambre des Lords va l'examiner à son tour.

La campagne féroce menée contre l'abbé Wetterlé par les pangermanistes continue. Mais il se défend avec ténacité, soutenu qu'il est par l'opinion alsacienne.

Au cours d'un combat dans la région de Meknès (Maroc), 1 officier a été tué et hommes blessés.

L'Autriche accélère fiévreusement ses préparatifs militaires.

Prières publiques pour la France Dimanche prochain, 19 janvier, doivent avoir lieu, dans toutes les églises du diocèse de Paris, lee prières publiques pour la France, ordonnées par S. Em. le cardinal Amette.

La gravité des circonstances fait sentir plus v ivement, cette année, à tous les croyants, la nécessité de la protection divine pour notre pays.

S. Em. le cardinal archevêque exhorte donc les fidèles à prendre part avec plus de ferveur que jamais aux prières prescrits. Une allocution patriotique de Mgr Sevin

Jeudi matin, la section de Lyon de la CroixRouge faisait célébrer, en l'église Saint-François de Sales, un service solennel pour les soldais de l'armée de terre et de nier tombés au «champ d'honneur. Au premir rang des assistants on remarquait le général Gourbebaisce, peur de Lyon, plusieurs généraux et médecins inspecteurs, la plupart des chefs de corps de la garnison et une roue d'officiers de l'armée active et de la. réserve. Après l'évangile, Mgr Sevin monta en chaire. L'allocution qu'il prononça est tout entière un hymne au dévouement et au courage militaires. ̃< Ce sont des norts que l'on célèbre aujourd'hui, mais sur la tombe d'un soldat le deuil ne peut être que triomphant. » Tour à tour, sur les lèvres éloquentes du vénéré prélal se pressent les noms des héros qui sont tornbés pour la France le lieutenant Roze, le sergent Blandan et tant d'autres qui sont les plus beaux Qeurons de la «̃ouironne de gloire de notre patrie. En terminant, Mgr Sevin fait l'éloge de la Croix-Rouge. Les femmes, à l'exemple de Jeanne d'Arc, ont montré que la vaillance n'était pas l'apanage des seuls hommes et qu'elles les égalaient en courage.

L'absoute a été donnée par l'archeiOque de Lyon (D. P.) «

VIENT DE PARAITRE

L'Annuaire pontifical catholique pour 1913

par Mgr Aliïert Baîtsnàier

L'Annuaire de 1913, qui s'ouvre sur !a reproduction d'une lettre autographe de S. S. Pie X, adressant au docte. Mgr Battandier « ses plus sincères félicitations pour la rédaction de fAnnuairc pontifical ,catholique », continue d'être, selon la parole de Mgr Eyssautier, « un répertoire d'une richesse d'informations très prévieux, apportant une variété êt un à-propos d'études et de documents, qui en font pour les évêques et les prêtres un recueil hors ligne. »

Annuaire pontifical catholique pour 1913. Un fort vol. in-lG de 832 pages deux colonnes, <8.~> illustrations. Prix, 5 1'rama prl, 0 fr. 4fi Maison de la Bonne Presse, 5, rue Bayard, Paris

ASSEMBLÉE NATIONALE L'élection du président de la République

La matinée

Telle la Belle au Bois dormant se réveillant après ses cent ans de sammeil, l'Assemblée Nationale se retrouve aujourd'hui, dans le cadre de Versai-Iles, la même qu'il y a sept ans mêmes physionomies, mêmes passions, mêmes intrigues sans grandeur, mêmes conflits d'ambitions mes(Ptiasi .# persojcineUes.

Il faut toutefois reconnaître que, plus peut-être que jamais, bon nombre de parlementaires et tous nos amis sont du nombre placent au-dessus de leurs sentiments personnels l'intérêt supérieur du pays. On sent l'heure grave.

Mais, instinctivement, la vue de ces hommes tenant en leurs mains, hélas le sort du pays et l'orientation. de ses destinées, amène du cœur aux lèvres une prière Dieu protège la France I

Le départ pour Versailles Toute la matinée, des trains n'ont cessé de quitter les gares Saint-Lazare, Montparnasse et des Invalides, emportant à Versailles les friands du spectacle, assez banal en somme, d'une élection présidentielle. Le monde parlementaire sénateurs, députés et journalistes, est parti plus spécialement par Saint-Lazare où, depuis la première heure jusqu'à midi, une animation extraordinaire s'est manifestée. Mais l'automobile a quelque peu détrôné l'Ouest-Etat, en attendant que 1920 nous offre l'attraction de groupes sympathiques se rendant au Congrès par la voie des airs qui vivra, verra. Puis les trains parlementaires et le train ministériel ayant, à leur tour, disparu dans la direction de Versailles, les gares parisiennes ont repris leur physionomie ordinaire.

Sur tout le parcours, les trois lignes Saint-Lazare-Versailles, Montparnasse-Versailles et Invalides-Versailles sont gardées militairement par des soldats du génie qui, depuis jeudi à midi, fusil sur l'épaule, baïonnette au canon, reçoivent stoïquement les torrents d'eau qui se sont abattus sur ia banlieue pendant les nuits, ou contemplent mélancoliquement le ciel que les nuages traversent sans cesse. Au demeurant, aux heures où la pluie ne tombe pas, ils sont plutôt heureux de la liberté relative que leur vaut l'élection du chef de l'Etat. Car nos troupiers, qu'ils appartiennent à l'infanterie, à la cavalerie, à l'artillerie, au train des équipages, au génie, sont de toutes les fêtes grève, réception royale ou. élection présidentielle, et s'accommodent à toutes les sauces. Et ils n'en sont pas plus fiers pour cela

Aux gares Saint-Lazare, des Invalides et Montparnasse un service d'ordre fonctionne depuis la première heure. Outre les pelotons de soldats domt nous venions de parler, des sergents de ville remplissent les gares de la baril ieue tout cela sans préjudice d'agents de la Sûreté en bourgeois qu'on devine partout.

Aux différentes gares de Versailles-, à l'arrivée des trains, un service imposant est assuré par les troupes de la garnison, par des gendarmes venus de tous ,les pointa du département et aussi par les pompiers de Paris.

Tout le long dies trains se forment de petits cercles d'amis ou d'adversaires politiques, dans lesquels prévisions, commentaires, discussions, voire même gageures, sur le résultat final de, la journée, s'échangent ferme, et avec une animation souvent fort gaie. Et aux fenêtres des maisons qui bordent la voie, les curieux se penchent, avec l'espoir d'apercevoir quelque personnage de marque.

L'entrée au pobiic privilégié 1

A Versailles,

Versailles garde son aspect calme, et ce n'est guère qu'à partir de midi que le mouvement s'accentue quelque peu, presque tout entier, d'ailleurs, du côté du

palais où, tout- à l'heure, va se livrer la bataille.

Il faudrait, du reste, pour remplir les immenses avenues, une invasion de 200 000 hommes.

Les premiers parlementaires arrivés au palais sont MM. Brousse, député des Pyrénées-Orientales, et Quesnel, sénateur de la Seine-Inférieure ils sont presque aussitôt suivis par les membres des bureaux des deux Chambres et par les fonctionnaires attachés aux présidences des deux assemblées. ces derniers sont en habit ils prennent possession des bureaux spéciaux qui leur sont affectés.

On sait que, comme pour les séances du Sénat et de la Chambre, la réunion de l'Assemblée nationale doit obligatoirement être publique; pour assurer cette publicité, dixsept places sont, dans les tribunes, réservées à des personnes non munies de cartes. Les amateurs sont nombreux et tous ceux qui, déjà, attendent à la porte d'entrée, ne seront certainement pas admis.

A 10 h. arrivent les ministres qui sont conduits de la gare de Versailles rive gauche au château dans des bvndaux. Sur le parcours presque personne.

A 11 h. 1/2. on voit des défilés de députés et sénateurs se rendant dans tes divers restaurants de la ville, car c'est en déjeunant que les différents groupes prendront les dernières résolutions.

Sur la place d'Armes, un groupe assez nombreux de parlementaires stationnent autour die -NI. Puech. ancien ministre, et discutent âprement.

Vers midi, le plus grand nombre Kdes

La salle du dépouillement du scrutin

892 membres du Parlement appelés à nous donner un maître sont déjà arrivés. Après une courte visite au palais, où beaucoup ont retenu leur place dans la salla des séances en épingtant leur carte de visite sur le fauteuil à leur convenance, ils sont allés déjeuner. On devine si les res-

L'urne du vote

taurants ont été rapidement envahis et si leurs tenanciers se félicitent de l'affluence que leur amène l'événement exceptionnel du jour.

Ces dernières heures ont été, au château, mises à profit par une équipe d'ouvriers de l'administration des téléphones, pour l'installation de nouvelles lignes do Versailles à Paris il y en a, rien que pour le service de la presse, plus de 25.

Une équipe d'une centaine de télégraphistes. ohoisis parmi les plus rapides et les plus expérimentés, et placés sous les ordres du dévoué receveur du bureau télégraphique du Palais-Bourbon, M. Munier, doit assurer le rude service de cette journée.

De leur côté, le personnel de la Chambre et celui du Sénat ont activement travaillé à achever l'aménagement des salles, ainsi que des bureaux réservés au futur chef de l'Etat et aux membres du gouvernement.

Peintres, menuisiers et serruriers ont terminé en hâte les petites réparations indispensables.

On a installé dans une galerie un bureau de tabac, pour permettre aux sénateurs et députés de s'approvisionner de cigares et de cigarettes sans avoir à sortir du palais. Inutile d'ajouter que la buvette na pas été oubliée, et qu'elle a été alimentée largement des provisions, liquides et. solides, nécessaires.

Vers 10 heures, une compagne die génie en tenue de campagne est vornue prendre possession du palais et renforcer à l'intérieur le service d'ordre qui est assure par lc; huissiers de la Chambre et du Sénat.

Puis, à 11 heures, prewjue toute ta gar- nison de Versailles en armes eat disposée en cordon tout autour du château, et désormais personne n'approche plus sens montrer cartes et coupes-files.

Avenue Thiers, des fils de fer ont été tendus le long du trottoir bordant la gare de la rive gauche, ainsi qu'aux abords du kiosçue à musique situé en face de cette gare 150 artilleurs et 30 gendarmes ont été mis à la disposition de M. Oudaille, commissaire opécial chargé du service de cette gare.

Un cordon d'artilleurs, sabre au clair, est éohelonné sur t'avenue Thiers et tient éloignés les curieux accourus pour voir arriver les parlementaires et les membres du gouvernement.

Les mêmes dispositions ont été prises à la gare de la rue Duplessis, où lesfattroupements sont également dispersées. Au reste, les curieux sont encore fort peu nombreux seules quelques parflementaires et une foule de journalistes circulnt sur la plaoe d!' Armes et aux alentours. Des gendarmes renforcent encore te serviae d'ordre,

Toutes les portes donnant sur le parc sont fermées les casernes 'entourant la place d'Armas sont remplies de soldats. Comme on ignore encore si le nouveau président de la République voudra rentrer à Paris par le chemin die fer ou en automobile, les mesures ont été prises eau vue de il'une et l'autre de ces éventualités. Un relais, avec des chevaux ayant, heureusement, une autre ahlure que les pauvres haridelles dont 'l'économie un peu ladre de M. FaJlières nous infligeait le triste spectacle, a été établi au point de Sèvres, pour dé cavalerie est également posté à Sèvce*. A 1 heure, les abords du palais de l'Assomblée nationale sont fort animés. Un barrage dg fantassins est formé à la rue dés Récollets:. A part les députés et sénateurs, auxquels une entrée spéciale est réservés, c'est à grand'peine que le reste du public peut pénétrer dans le palais journalistes, ambassadeurs et simples curieux, munis de cartes, s éorasent à la porte unique de la rue Gambetta. Quant au reste du public, qui ne peut montrer patte blanche, il se dlécide, plein d'une patience dont il pourrait faire meilleur usage, à conbempler à distance les murajiles derrière lesquelles oh va lui confectionner un nouveau chef de l'Etat.

Dans la salle des séances, toutes les galeries et tribunes sont çomblps longtemps avant 1 heure.

Les immenses couloirs voisins, où sénateurs, députés et représentants de la presse peuvent seuls pénétrer, s'ani.ment rapidement et offrent un coup cFœM pittoresque. Dans la galerie des Bustes, notamment, les discussions sont immédiatement des plus vives révolutionnaires et catholiques, socialistes et modérés, s'y coudoient dans un bariolage des plus mouvementés, discutant les chances des candidats, allant et venant avoc entrain.

Et je songe à la fière inscription qui, au fronton de ce palais où s'agitent tant d'ambitions et d'intrigues, brille en lettres d'or: AUX GLOIRES DE LA FRANCE

Elles sont là, ces gloires. entourant dans la cour d'honneur la grand n-oi qui dirigea d'ici en maîtres, pendant soixante ans, les destinées du mondé. Elles sont là, représentées par les ministres de génie, les guerriers illustres, les marins intrépides, tes Suger, les Richelieu, les Coltoert, les Duguesclin. les Bayard, les Duguay-Trouin, les Tu!renne, los Jean-Bart, et tant d'autres, qui chassèrent l'étranger du sol de la patrie ou portèrent au loin l'éclat de sens armes et de son nom.

Du haut de tours socles de pierre, ces noblas serviteurs de la France semblent regarder avec une tristesse mêlée de pitié, à quelque pas d'eux, lies pauvre» petits pobiticiens tout occupés de leurs petites intrigues et de leurs petites aanbitkmsy à l'heure mémw de confier à un homme le redoutable honneur àe représenter ce pays qui fut si grand.

Impressions d'avant-scrutin Ce matin, de fort bonne heure, tes premiers parlement a> ivs sont arrivés à Versailles.

Beaucoup croyaient qu'une réunéon des gauches serait tenue au théâtre des Variétés. Cette réunion projetée, hier après-midi. avait éi;é supprimée et remplacée par ba tumultuouse séance tenue, hier soir, par les radicaux et radicaus.-sociaris.tes.

Députés et sénateurs se sont aussitôt répandus dans tes couloirs de 1-* Assemblée nationale. Et les conversations d'ailler leur train.

On peut affirmer que las adversaires ont couché sur leurs Positions. Point d'e modification sensibte depui.s hier soit d'ans la position des deux partis.

Les amis de M. Poincaré manifestent un invincible optimisau- M. Maujan, ancien lieutenant die M. Clemenceau, est passé avec

F. H.

armes et bagages à M. Poincaré. Avec des gestes et des paroles de vieux grognard an lui se reconnaît toujours le capitaine ctie territorial» il passe des consignes belliqueuses à ses amis Il arpente lies couloirs d'un air martial il répète à tout venant qu'il sait ami « Aujourd'hui, on se bat 1 n Comme un mot d'ordre.

M. Peiletan, fort souffrant, maugrée dama tes encoignures « C*est un nouveau boitIangisme Les répubflicains sont dos. L'énergie de son expression dépasse ce que les bienséances permettent de reproduire. Son pessismisme est des plus noirs. Un autre ami de M. Pams, M, J. CruppJ, avec des gestes mélodramatiques, clame son effroi. De ses deux mains élevées, il invoque les grands atncûtres et les granda principes.

Toujours grandiloquent, M.' Lintilh&e» rasé de frais, exprime ainsi ses sympaithies poinearistes « C'est la lutte de l'intelligence et de je ne sais quoi »

M. Charles Benoist colporte des vers latins où pams » figure en bonne place, mais sans rien d'avantageux.

M. Ferdïnand Buisson, apôtre de la con-. ciliation universelle, s'escrime en vrai pacifiste, pour apaiser les adversaires. Tous les groupes se le renvoient avec les arguments dont il les accable.

Tout fier de son succès il a obtenu une voix à la réunion plénière M. Delaroche* Vernet ne se possède plus de joie, Pamsiste forcené, il mène une campagne éperdue et finit par dire sincèrement « Je me désiste pour Pams. » Il croit augmenter les voix de son favori.

Devenu soudain furieux clemenciste, M. Jacques Dumesnil abjure bruyamment ses anciennes amitiés.

M. Mascuraud, pour se composer une attitude, feint d'être fort affligé. Il exprime son ennui en cette formule impressionnante « C'est désolant C'est désolant » Tandis qu'il passe de groupe en groupe, des chuohotements le suivent comme un sillage trouble où l'on perçoit les mots « de l'or « caisse électorale », « il a a payé

On lance toutes sortes de bruits. Les partisans de la candidature Pams ne cessent de parler de « candidats possibles », « d'outsiders ). Ils disent, que M. Ribot a fait apporter des bulletins, que MM. Pichon, J. Dupuy, Bourgeois, ont fait de même.

Les amis de M. Poincaré soulignent l'inquiétude que ces propos révèlent.

Près du bureau de poste, M. d'Iriart d'Etchepare répond à mes questions « J'ai été voir, hier, une sorcière, elle m'a annoncé que tout le monde serait épaté de l'élu d'aujourd'hui. »

Ce partisan de M. Pams est vraiment rosse ou peu confiant.

Le calme succède à la l'orage La nuit a porté conseil. Ce matin, on discutait encore, mais moins âprement qu'hier. Les parlementaires, après un déjeuner conortable reviennent au château tout à fait apaisés. Les esprits sont plus cailm-es. Une digestion facile tavoriae les conversation courtoises.

Unanimement, on constate une détente généralo. Aux éclats de rage impuissante poussés, hier soir, par les radicaux, succèdent des lueurs de bon sens.

On entend nombre de pamsistes exprimer dans les couloirs une opinion favorable il; f'entente républicaine.

Or, qui dit enbente républicaine parmi les pamsistes est suspect de sympathie vers l'adversaire. m Allant de droite et de gauche dans la galerie dles bustes, je recueille la même réponse « On va se compter définitivment au premaier tour. » La plupart des parlementaires ajoutent >< Nous ne resterions pas tard à Versaii'les. »

Rapprochant ces réponses de l'opinion communément répandue dans les deux Chambres que M. ï'oincaré arrivera avec une grosse avance sur son concurrent. On peut conclure que l'élection de M. Poincaré est prévue et quc ses adversaires euxm6mes seraient étonnés de son échee. La confiance n'est plus entre eux.

Quand M. Clemenceau arrive, un remous se produit parmi les personnes entassées dans les couloire. Il est pris face à face avec M. Cailiaux survenant au même moment. On questionne le « Tigre »

« Eh bien Messieurs voilà que la fête commence. » M. lemenceau a laissé à Paris ses redoutables colères, il paraît calme, doux, bénin. Nous sommes loin des violences tragiques du Sénat.

M. Jaurès fait le facétieux. Avec des airs mystérioux, il répond à mes questions: Peu être. partirons-nous de bonne heume et peut-Atro tard. Mais, voyez-vous, ce n'est pas à moi qu'il faut demander çà, allez consulter la majorité radicale. »

J'apprends de bonne source que les amis de M. Ribot ont résolu, quelle que soit leur grande affection pour le sénateur du Pasde-Calais, de renoncer par discipline à toute manifestation sur son nom.

Tous les membres de l'Union républi-