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Titre : La Croix

Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte

Éditeur : La Croix (Paris)

Date d'édition : 1911-12-30

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 104176

Description : 30 décembre 1911

Description : 1911/12/30 (Numéro 8829).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k258184c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Adveniat regiium tuiina Dieu protège la prance

Samedi 30 décembre,. SAJ.VT LIBERE VENDREDI 29 DECEMBRE

La journée La séance de jeudi après-midi, à la Chambre, a donné lieu à un important débat soulevé par M. Delahaye, sur la question d'un emprunt du Paraguay qui voilerait des opérations financières des plus louches.

La discussion, ou le gouvernement a eu des attitudes successives assez singulières, s'est terminée par le vote d'une motion l'invitant à prendre des mesures immédiates pour sauvegarder l'épargne française.

Les 3 millions versés ne sortiront pas des maisons de banque qui les ont reçus, et les 22 millions encore à verser resteront aux mains des souscripteurs. La Chambre a voté, vendredi matin, quelques articles de la loi de finances, et discuté l'après-midi, pour la .ième fois, une motion de M. Colly sur la réintégration des cheminots révoqués.

La Commission sénatoriale de l'acIcord franco-allemand a tenu, hier, une très importante séance. Quatre incidents d'une extrême gravité ont mis en lumière une fois de plus l'incohérence du ministère Monis, les erreurs de M. Cruppi et les oublis de M. de Selves. La fête religieuse autorisée à l'occasinon du cinquième centenaire de la naissance de la bienheureuse Jeanne d'Arc est renvoyée, pour le diocèse de Paris, au 14 janvier.

Le nombre des morts dans l'empoisonnement de Berlin s'élève maintenant à près de 60. Il y a plus de 100 malades et l'on redoute de nouveaux décès.

Le capitaine français Lux, injustement condamné à six ans de forteresse pour espionnage, s'est évadé de la forteresse allemande de Graez où il était interné. L'interview du ministre espagnol de la Guerre, où la France était accusée de soulever les Marocains contre l'Espagne, est officiellement désapprouvée.

L'Autriche-Hongrie a donné son adhésion au traité franco-allemand.

Le gouvernement' portugais a pris des mesures de rigueur à l'égard du patriarche de Lisbonne et de l'évêque de Guarda.

La dynastie mandchoue accède aux 'demandes révolutionnaires une Assemblée constituante se réunira pour décider de la forme du gouvernement. Les princes mongols ont déclaré que leur pays proclamerait son indépendance au cas où prévaudrait le régime républicain.

Sun-Ya-Tsen a été proclamé, à Nankin, président de la République chinoise. Le commissaire impérial chinois, à la Conférence de Shanghaï, est passé du a.» -Jôté des insurgés.

Le général espagnol Ros a été grièvement blessé par les Marocains au cours d'un nouveau combat, très violent, livré dans le Riff.

Le comte d'Aehrenthal, ministre des ̃Affaires étrangères d'Autriche-Hongrie, la prononcé un important discours. Romans à 20 centimes if A partir du janvier 1912, les Romans a 20 centimes adoptent un format plus petit et plus commode et doublent le nombre, de leurs pages 128 an lieu de 64, sans augmenter le prix qui reste le même 20 centimes.

Toutefois, l'affranchissement étant doublé à cause du poids et la poste ne pouvant pas avoir les mêmes complaisances que la Bonne Presse, le port de chaque exemplaire est de 10 centimes au lieu de 5.

Par suite, à cause de ces frais de poste, l'abonnement à ces romans est augmenté de 50 centimes, soit

Abonnement d'un an France et Colonies. it exemplaire, 3 fr. il partir de 5 eremplaires il la même adresse, 2 fr. 75 par exemplaire.

Etranger, I exemplaire. 3 fr. 50 à partir de 5 exemplaires la même adresse, 3 fr.25 :par exemplaire.

Fantaisies

et réalités

Les graves événements qui viennent d'agiter l'Europe et qui persistent encore à t'inquiéter ont avivé, comme il fallait s'y attendre, la verve de-s dessinateurs amusants. Sans vouloir assigner a la caricature un rôle qu'elle n'aspire pas d'ailleurs à jouer, on ne peut méconnaître chez elle un certain, don pour concrétiser les étals d'âme et les arrièrepensées. A ce titre elle est instructive autant et plus que les discours des leaders internationaux, car elle peut oser ce qu'ils n'osent pas. et elle déchire ce qu'il:- effleurent.

Bien entendu, ces réflexions ne valent que pour la caricature politique relevée par le souci de l'art. Rarement inconvenante, elle se pique maintes fois de fantaisie, et dans ce munde que le souci du bien-être endort, elle revendique souvent avec bonheur la part de l'énergie civique et de l'idéal. Depuis que la poésie satirique se tait, elle' est seule à occuper la place. Héritage pesant qui ne manque pas de noblesse.

Cela dit, u'esl-il pas tout indiqué de feuilleter les collections de journaux illustrés parus au delà du Rhin durant la période critique des relations germano-françaises, c'est-à-dire du mois de juillet au mois de novembre, du coup d'Agadir jusqu'à l'accord de Berlin ? L'enquête nous démontrera de quelle façon m. m équivoque la population' de l'empire a répondu, dans son fof intérieur, aux sollicitations diverses de la politique.

Qu'on s'adresse au Kladderadaluch, organe radical, accusé récemment par la de trahir sa mission de journal amusant, tant ses goûts e! ses préventions politiques réagissent sur son illustration qu'on s'adresse aux Liislige Blœtter, feuille bourgeoise d'une tenue douteuse, qu'il s'agisse de l'art ou de la morale qu'on s'adresse au Simplicissimus, plaquette d'une originalité incontestable, pourfendeur de prêtres et de rois, d'industriels et de junkers. bref de tout ce qui représente l'autorité dans tous les pays du monte, on sera frappé de l'identité des réponses.

Certes, un journal satirique a pour premier besoin d'être frondeur, mais vraiment tous ceux-ci dont les clientèles se recrutent dans des milieux si opposés. semblent s'être donné le mot pour afcabler la diplomatie impériale.

Au début, lors de l'expédition de Fez, ce furent des railleries faciles sur ta « magnanimité » de ,:ÿ1. de Kiderlen, On représentait le coq gaulois passant pardessus la tête du Miche) allemand endormi pour attaquer sur son perchoir un perroquet cacochyme costum en marabout. On crayonnait encore un hussard noir, présentant les armes au général Moinier et lui indiquant la direction de la route qui mène il Fez. Généralemeu1. l'acte d'Algé-ira- était figuré à cette époque par de vieux papiers jetés, dans une corbeille.

L'envoi de la Paalher Agadir. ]a terreur, assez vite passée, de nos ministres l'attitude plus ferme de l'Angleterre ouvrirent le champ à de nouveaux symboles. Sous la protection d'un vieux gentleman paralysé, on voyait, par exemple, deux bambins en uniforme espagnol et- frartçais faire voguer leurs bateaux <ur la ptèce d'eau d'un parc. Mais voici qu'un pefit garçon bourru, le petit Allenrand, jouant des coudes et tapant, du pied, émet la prétention de faire Dotter son joujou il côté de ceux des deux autres. Avec une irrésistible drôlerie, le bambin français se tourne vers le vieux monsieur « Dis, tonton, n'est-ce pas qu'il n'a pas le droit de s'amuser avec nous, le petit?')

La durée interminable des -négociations, les influences financières qui s'y manifestent nous valent des croquis de plénipotentiaires jouant avec des cartes frappées à l'effigie des frères Mannesnianu ou de M. Etienne. Sous un ciel lunaire, deux squelettes à moitié enfoncés dans la neige de la fin des temps continuent à argumenter ce sont MM. Cambon et de Kiderlen. Ailleurs, on nous les montre, l'un accoutré en cuirassier, l'autre vêtu de la longue redingote de M. de Metternich, tâchant de s'effrayer réciproquement en se couvrant le visage d'un masque tragique.

Tout cela ne sort pas de l'ordinaire, mais déjà, chose notable, la bête noire de l'Allemand ce n'est pas nous. c'est l'Angleterre. In grand flandrin d'habit rouge s'amuse a exciter le coq gaulois, paisiblement perché aux côtés de l'aigle germanique. Malgré les piqûres de la badine, le brave coq reste impassible. .Saluons au moins, dans cette allusion qui n'a rien de flatteur pour notre indépendance, l'hommage rendu à notre sang-f roid.

Où les choses commencent à se gâter, c'est quand on devine que le Sous échappe à l'Allemagne et qu'elle devra se contenter d'un morceau de Congo C'est un aéroplane qui, croyant atterrir à Taroudant, s'étonne de tombe au milieu de nègres, d'éléphants et de crocodiles. JI s'e>t trompé de chemin La station du Berlin à Agadir n'a plus rien d'héroïque regardez le pauvre bateau enlisé sur la plage, converti en jardin. d'été, avec .ses multiples pots de fleurs et tout l'attirail d'une installation pacifique fourneaux, cordes tendues où sèdient des* vêtements. Les hublots sont

roucoulent des colombes. Ah les temps de la Panther sont bien loin. Ce n'est plus magnifique animal sauté d'un boni! petit, clic -'est rabougrie de la taille d'un loup, elle descend il la taille d'un petit chat qu'un soldat français eare-se. Les fêtes de Noël nous ont valu le speciacle d'une Germanie pleurant ses désillusions, car dans «<sn soulier elle n'a trouvé qu'un pi.w.l île cactus, piquera et là de bougies fumeuses. Oui. le Congo a mauvaise pressa en Allemagne,. On l'accuse d'être ravagé par !a maladie du sommeil, et ce jeune homme, qui se plaint de passer de mauvaises nuits, un de ses amis conseille d'aller vivre quelques ta Compensation. La signature du traité fut accueillie avec colère, el l'on l'u^tigea durement l'optimisme ministériel « Nous pouvons être tiers de notre œuvre, car nous avons encore l'Alsacc-Lorraine n, fait-on diire à M. de Bethmaim-Holhveg et à M. de Kiderlen, dont les statues s'érigent sur une vague terrasse. Certains poussent le regret fort loin et nous font surgir mie Allemagne dont la cuiirornre est tombée' il terre. Par-dessus des créneaux oit flotte le drapeau noir, die, eauteoiple. un horizon do tempête, pendant, qu'à son insu le chancelier lui pose sur le front -un bonnet de fnlle « Que de progrès en cent années Un ïéna, sans verser une goutte de sang » Telle e.-t la maigre consolation que lui ofTr-3 la légende. Le geste du kronprinz applaudissant au Reiclistag les détracteurs du ministère fut dûment célébré. Fièrement cambré sur son cheval, il galope au-dessus des tapis verts où l'un. signe, l'accord, et sa bête y met Je dernier point x de son effort vers l'impartialité nous est pourtant donné quelque part au.- m satisfaits j'un que l'autre, M. Fallière.s et Guillaume II .fixent, il leurs chapeaux respectifs des plumes super-bes, qu'ils se vantent d'avoir arrachée-, qui l'aigle, qui au coq.

Les rancune:- allemandes s'en prennent surtout à l'Angleterre et à M. Delcassé. On voiL par exemple, ce dernier hissé Sur de longues éeh.!sses p lrader sur des tréteaux de saltimbanque. 11 soufne furieusement dans un sifflet d'un sou; mais .-mi maître, un grand escogriffe d'Anglais, lui fait signe de 1:1 mail!

Les empoisonnements de Berlin

tains quartiers berlinois la vue d'uu long. dénié rie voiture d'ambulance transportant à différents hôpitaux des malades, quelquefois même des agonisants qui mouraient en Wu'iuiii. Ces

voitures sortaient non plus seulement cette fois celui de la Wiesenslr;)- postes de potion.

Cette panique n'a fait que croilre lorsque, par les journaux, on a appris successivement que le nombre de ceux qui avaient succombé aux suites des empoisonnements provoqués par l'absorption de harentçs avariés était Ci 8 heures du à 7 heures du soir de ÔT que le nombre des malades s'élevait plu; de 100 et que l'on redoutait encore de nouveaux décès,

Un grave empoisonnement s'est produit dans l'asile de nuit de Froebelstrasse, à Berlin, où près de 60 personnes sont mortes après avoir absorbé des aliments empoisonnés Nos photographies représentent La distribution de la soupe 2o Le dortoir

« Descende, moutard, lu pourras k« reprendre la première rois que je te donnerai la permission de jouer au grand. » Ce même M. Delcasse menace dans un autre dessin Il .\1. de Bethmann-Hoilweg de lui brûler la cervelle d'union? de revolver. Petit Ù petit. Je chancelier, pris de peur, se dépouille de tous ses vêtements. Quand Je dernier sacrifice est accompli, il s'empare de l'arme que son adversaire a lâchée. Trop tard « Il est charge Ia poudre il », déclare M. Delcassé. qui -Vii va tranquillement, et courbé sous ie butin.

Evidemment, tous ces sentiments n'ont rien de nouveau. Ils n'en traduisent pas moins avec vivacité les haines et les regrets de l'Allemagne. L'opinion publique était persuadée que l'empire acquerrait au Maroc une colonie nouvelle elle regrette amèrement la solution intervenue, dont elle rend l'Angleterre responsable plus que ki France. Mais ne nous y trompons pas c'est la France que l'Allemagne visera'pour atteindre l'Angleterre elle s'excuse d'avance de cetlc « triste nécessité.

ROME

(Par dépêche de nnlre correspondant particulier) Le Corps diplomatique offre

ses vœux de bonne année au Pape Rouit;, 20 décembre.

Ce matin, les membres du corps diplomatiques accrédité auprès du Saint-Siège ont présente en corps, au Saint-Père, leurs vœux de nouvel an. Pie X les Il: reçus dans la salle du TrAne, où l'ambassadeur d'Autriche, en sa qualité de doyen. lui a exprimé ses vu'ux au nom dé ses collègues et des gouvernement- qu'ils représentent. Apres cette audience. les membres du corps diplomatique se sont, rendus chez le cardinal secrétaire d'Etat, auquel ils ont aussi présenté1' tours vteux.

Audiences pontificales

Le Saint-Père a reçu, jeudi matin, MM. Hertzog, .supérieur de la Procure do Saint-Sulpiee, et Vigouroux, secrétaire de la Commission biblique, qui lui ont présenté les vœux de la Compagnie de SaintSulpiee et les remerciements pour l'autographe adressé par Sa Sainteté à M. Vigouroux à l'occasion du cinquantième ataniver-. saire de son ordination sacerdotale. Le Saint-Père les retint, longuement dans une

11 a «té établi par l'autopsie des <'inq premières victimes qu elles ont succombé à un empoisonnement causé par d<es aliments gâté* Il serait prouvé yre cet empoisonnement en masse n'avait pas eté causé par la nourriture offerte par, l'administration, car dans cet asile, qui ouvre ses portes il 4 heures de l'après-midi, le repas ost servi à 8 heures, et les premiers cas d'empoisonnement furent constatés à 6 lieures de l'après-midi.

L'asiie reçoit près, de Ô.00O personnes, et l'ou peut imaginer les scènes qui se sont déroulées parmi ces malheureux, qui voyaient, les uns

le'; autres, tomber leurs compagnons et se tordre, en proie d'atroces douleurs tous vculurent s'enfuir. 'Mais l'administrât ipn se refusa les laisser sortir, car on ignorait encore s'i! ne s'agissait pas d'uns maladie contagieuse. La cause exacte de ces empoisonnements ne pourra être établie que d'ici quelques jours. Le docteur Neseman, chef du service sanitaire de la préfecture de polioe, incline à croire qu'il s'agit eu bolulismus ou intoxication par des saucissea, et quelques-uns croient encore que l'on se trouve en présence d'uae maladie infte-

R. T.

amieale conversation, renouvelant à M. Viffouroux les félicitations qu'il lui avait gracieusement adressées dan, son autographe au docte secrétaire de la Commission b&lique et au Sulpicien « exemple achevé de dignité sacerdotale » pour citer les expressions même du Pape.

Le Saint-Père a reçu aussi, jeudi matin, M. N isard, ancien ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, avec Mme Nisard. 11 avait reçu mercredi le cardinal Farley, archevêque de New-York.

On apprend

en vieillissant On apprend en vieillissant. C'est ainsi que te chef de l'Etat qui, aux termes de l'article s de la loi constitutionnelle du 1G juillet 1875, « négocie et ratifie les traités c'est ainsi que .U. Kallières n'a appris qu'hier, 28 décembre 1911. que dans une des conversation. de M. Cambon avec M. de Kiderlen à Ki-ssingeii, ce fut M. Cambon qui, à la fin de juin dernier, d'après les instructions de M. Cruppi, fit à M. de Kiderlen une ouverture sur le Maroc. Reconnaissant qu'il n'y avait rien à faire pour l'Allemagne au Maroc, il ajouta « La meilleure méthode serait donc de chercher ailleurs, Je ne peux rien ajouter, je veux en causer avec mon gouvernement. ('hercharts ailleurs. »

Et, en rendant compte- à .M. Cruppi de cette ouverture Chercher ailleurs », il déclare « J'ai agi aux intentions que vvus m'avez suggérées. » Le document est grave, n'edt-il pas vrai ? Il révèle que l'idée de donner au Congo uni.' compensation il laquelle l'Allemagne n'avait pas droit est venue d'un Français, sur les « suggestions » d'un autre Français. Et M. Monis, qui était alors président du Conseil, a affirmé hier « Je n'ai jamais été tenu au courant des entretiens de Kissinger, le Conseil des ministres n'en a jamais délibéré. J'affirme, de plus, que le président de la République n'en a jamais rien su non plus »

C'est donc M. Cruppi, ministre des Affaires étrangères, qui, lui tout seul, au mépris de toutes les lois, en dehors de son gouvernement, en dehors du chef de l'Etat, qui « négocie et ratifie les traités », c'est lui seul qui, spontanément. a ouvert le Congo à l'Allemagne.

Quand je dis que le chef de l'Etat n'a appris t'entretien qu'hier, j'exagère peutêtre. Car M. Monis l'avait appris depuis mais, lant qu'a duré le ministère Monis dont M. Cruppi était mi.iislre des Affaires étrangères, ni le président du Conseil, ni le président de la République n'en ont rien su.

En récompense de cette discrétion exceptionnelle, M. Cruppi est aujourd'hui garde des sceaux dans le ministère Gaillaux D'ailleurs, je ne sais pas si M. de Selves, actuellement ministre des Affaires étrangères, sait encore à l'heure actuelle quelle a été l'altitude la France à l'fgard de l'Espagne, car -NI. Poincaré lui ayant fait observer que son dossier était singulièrement incomplet, a a reconnu que les pièce auxquelles le rapporteur faisait allusion n'étaient pas encore en sa possession. Il s'en est pourtant trouvé une d'où il résulte que, non seulement nous n'avons pas protesté contre l'invasion du Maroc, par l'Espagne, mais qu'encore nous avons empêehé le mag-hzen de protester. En effet, NI. Cruppi, avisé par notre chargé d'affaires à Fez, d'une démarche du maghzen auprès de lui pour obtenir qu'il se joignît à la protestation qu'il adressait à l'Espagne. télégraphia à M. de Billy la réponse

Difes âu sultan qu'il vre renouvelle pas sa protestation contre l'Espagne. M. Cruppi s'est, paraît-il, mis à la dispo-

L'accord franco-allemand au Sénat

Les oublis de M. de Selves

Les erreurs de M. Cruppi

Les aveux de M. Monis

L'ignorance de M. Fallières

L'extrême gravité des incidents qui ont marqué, hier, la séance de la Commission sénatoriale chargée d'examiner l'accord franco-allemand, a soulevé une vive émotion parmi les sénateurs et dans tout le monde parlementaire. Des débats de Li Commission il reseort clairement que 1" Non seulement la France n'a pas formulé d'objections contre l'occupation d'EtKsar et Larache par les Espagnols, mais elle a empêché le sultan de protester. 2" Sur les instructions de M. Cruppi, M. Cambon, pendant son séjour à Kissingen, a proposé à M. de Kiderlen de chercher « ailleurs » qu'au Maroc une base d'accord, ouvrant ainsi les négociations congolaises; MM. Monis et Fallières n'ont rien connu de ces négociations.

3" M. Poincaré a démontré par une énumération de pièces connnues que M. de Selves ne présentait au Sénat qu'un dossier troiiQue.

sition de la Commission pour lui fournie des explications et éclaircissements. Il faut reconnaître que sa tâche est plu, tôt ingrate.

GAZETTE Fiche ou lapsus?

Le Journal Officiel du 23 décembre 9 publié une longue liste des officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins qui se sont distingués lors de l'explosion de la Liberté.

Parmi les sauveteurs, il cite

Siou (Jean), quartier-maître républicain, de la « République

Qu'est-ce que vient faire ici l'opinion politique du sauveteur ? Est-ce une fiche égarée qui a été, par erreur, livrée iL la composition ?

Confession et restitution

Un de nos amis nous donne communication de la lettre suivant

« Monsieur,

» Je suis chargé de vous restituer une somme de 1000 francs autrefois prise à Monsieur votre père.

Je vous demande seulement de m'envoyer accusé de réception, afin que je puisse prouver à qui de droit que j'ai exécuté ma mission ile confesseur.

» Veuillez agréer, Monsieur. t'expression de mes sentiments respectueux.

» R. I.

» vicaire à X. (Centre).

C'est une nouvelle preuve que la confession est un moyen d'une incomparable etjustice.

Tyrannie d'adjoint

A Saint-Paul-de-Pont-Rousseau, près de Nantes, habite Mme Robin, dont le mari s'est noyé accidentellement il y a un an. Le surWdemain de cette mort, Mme Robin mettait au monde deux jumeaux. EU.- était déjà mire d'une fillette alors âgée de 3 an?. Au mois te septembre dernier, Mm Hobin. qui foii.-bait des subsides du bureau de bienfaisance, mit sa Miette aînée à l'école libre.

C'est alors qu'apparaît NI. Fouquet, adjoint au marre de Rezé-lès-Nantes. Il jura de venger les principes laïques et démoIl y a huit jours environ, Mme Robin se rendait chez M. t'adjoint pour toucher, comme elle eu avait l'habitude, un bon de viande. Il lui fut répondu

Madame, puisque vous envoyez vote fillette chez les chères Sœurs (sic' adressezvous aux chères Soeurs. La commune vous refuse le bon de viande. à moins que vous ne retiriez votre* fille de l'école libre pourla mettre à l'école laïque.

• Mme Robin, pressée par la misère et la faim, a retiré à contre-cœur sa fillette de l'école libre pour rentrer dans les vues de NI. l'adjoint Fouquet, qui chantait autrefois au lutrin.

Une famille privilégiée

Le Cri de Paris a plaisir à enregistrer les progrès de la famille Trouillot depuis six un.

En 190:i, NI. Trouillot, fils de l'ancien ministre, est nommé sous-préfet de Pontl'Evêque à l'âge de 24 ans.

En M. Saint, geudre de l'ex-ministre, est nommé préfet du après sept ans à peine passés dans les sous-préfectures.

En 1906, M. Saint est nommé préfet de la lièvre.

En 1908, M. Truuillot fils est nommé à la seconde classe.

En 1909, M. Saint est nommé préfet de seconde classe à Rennes.

En 1910, M. Trouillot fils est nommé sous-préfet de première classe à Coulommiers.

En 1910, NI. Trouillot, frère aine du précédent, est bombardé percepteur il Melun avec un traitement de 12 353 francs. En 1911, M. Saint est promu à la première classe.

En 1911, Ni. Trouillot est nommé souspréfet à Sens.

En six ans, neuf promotions est-on méritant dans la famille Trouillot

4° Enfin, M. Ribot a demandé, pour donner toute leur valeur à nos droits, qu'un traité de protectorat avec le sultan soit annexé à l'accord franco-allemand. M. Caillaux a promis d'en délibérer en Conseil des ministres.

Il faut un traité de protectorat avec le sultan du Maroc

A peine les ministres avaient-ils pénétré dans la salle des délibérations pour cuntinuer l'exposé des négciations relatives à la marche sur Fez que M. Ribot, s'adressant au président du Conseil, lui posait une question très importante

On a dit que la partie de l'accord traitant de nos droits au Maroc équivaut au protectorat. Cette opinion me paraît non seulement discutable, mais inexacte. J'en suis complètement d'accord, à approuvé M. Caillaux.

Ce n'est 4&nc que d'une entente directe, d'un traité avec le suitan du Man».-