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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1934-04-01

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 01 avril 1934

Description : 1934/04/01 (Numéro 26511).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2495448

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOMHAIBB

PAGE i

Le Problème du désarmement. En Allemagne. PAGE 2

Lettre d'Allemagne U 'Nouveau paganisme, René Lauret. Nouvelles de l'Etranger. Le Futur palais des Soviets ANDRÉ PIERRE. Le Rendement général des impôts ert janvier et en février 1934. •̃̃"̃

PAGE 3

En passant les Rapports du spiritisme avec le théâtre, PIERRE Mille. L'Affaire Stavisky. L'Assassinat de M. Prince. Armée. Air. La Philosophie, Louis Lavbllk.

PAGE 4

L'Enquête sur les événements de février* Nouvelles du Jour. La Vie économique.

PAGE 5

Deux appendices à la vie de Mme Roland, Mm* CLEmenceau -Jacquemaire. Académies. Art et Curiosité. Courrier scientifique, CLAUDEGeorges BOSSIÉRE.

Feuilleton « Les Endiablés », par Ernest PéroCHON. (iV" 9.)

PAGE 6

Intellectuels et universitaires Léon Brunschvicg, RENÉ Johannet. Echos et Informations, Faits-divers. Conseil d'Etat.

PAGE 7

'Tribunaux. Tourisme. AutomobiLisme. Théâtres.– T. S. F. Les Echecs, ANDRÉ Chéron.

PAGE 8

LA JOURNÉE Dernières NOUvELLES. Le Problème du désarmement. L'Italie et l'Europe centrale. L'Assassinat de M. Prince.

Les Enquêtes du --S Temps » L'Avenir maiiriel des jeunes diplômés (XKVI) Carrières artistiques, GUY Laborde.

Paris, le 31 mars

BULLETIN DU JOUR

LES DÉCLARATIONS DU CHANCELIER HITLER Le chancelier Hitler a fait au représentant de 1' « Associated Press » à Berlin des déclarations qui ne manqueront pas d'être très commentées. Le « Führer » semble faire en ce moment un gros effort' de. propagande, comme s'il sentait la nécessité d'entretenir à force d'éloquence une confiance que .les résultats réellement obtenus jusqu'ici dans les différents domaines de l'activité allemande risquent d'ébranler. Il y a quelques jours, à propos de la « bataille pour le travail », il prononçait à Munich un discours qui soulignait, une fois de plus, les tendances révolutionnaires du régime national-socialiste, et qui en tout cas marquait l'intention de faire marcher de pair l'exécution de la partie socialiste et de la 'partie nationaliste du programme de son parti. Le chancelier y proclamait, notamment, que les salaires et les dividendes* doivent passer à l'arrière-plan dans la lutte économique et sociale engagée. D'autre part, des porte-parole du parti qui p&sàent pour avoir l'entière iconftein.ee du Fulu'ër )»3e.I.Mi'Iiëy,CÏiëfTdu'.if.rônt du travail, ne manquent point d'affirmer que les entraprises privées ne doivent pas faire de gros bénéfices. En somme, M. Hitler s'est servi des .éléments conservateurs "et nationalistes pour conquérir le pouvoir et s'imposer en maître absolu du, peuple allemand. Maintenant que grâce à la mystique hitlérienne les masses profondes de la nation le1 suivent aveuglément, il entend's'appuyer sur' elles pour réaliser le programme social, qui fait le fond de sa doctrine et qui, on le sait, a des tendances nettement anticapitalistes. Ceux qui suivent de près l'évolution de la situation intérieure en Allemagne ne sauraient en être surpris, car le chef du parti « nazi » n'a répudié à aucun moment tes principes essentiels du fameux programme de 1922. La façon, dont il a écarté, dès son arrivée à chancellerie, les conservateurs qui eurent la naïveté de lui ouvrir la voie dû pouvoir- le cas de M. Hugenberg fut caractéristique à cet égard a clairement démontré que chez lui la tendance socialiste accompagne étroitement la tendance nationaliste. discours de Munich était destiné aux Alletnands en vue d'une op'ération de politique intérieure; les déclarations, que M. Hitler vient de faire à la grande agence américaine visent <une opération de politique extérieure. Aussi longtemps que le chancelier a cru possible d'obtenir par la voie des conversations bilatér&iéb îa reconstitution de la puissance militaire allemande qu'irréclame au nom du principe de l'égalité de "droits, il s'est gardé de toute imprudence de langage, et sa réserve contrastait vivement avec ses discours anciens et avec les commentaires de la presse inspirée d'ouitre-Rhin. Maintenant qu'il commence à se rende compte- que les pourparlers diplomatiques ne lui permettront pas d'arriver à ses fini, il estime le moment rvenu pour lui de travailler l'opinion internationale comme il n'a cessé de travailler l'opinion allemande, encore qu'il soit infiniment plus difficile de donner le change à des opinions publiques averties et informées librement des faits que d'égarer un peuple systématiquement maintenu dans l'ignorance des véritables aspects des problèmes internationaux et auquel on interdit désormais tout esprit critique.

Pour les Américains, le « Fûhrer ». plaide la cause allemande avec des arguments qui ont déjà beaucoup servi,: et qui ne gagnent pas en valeur politique à force d'être répétés. Il essaye, en somme, d'expliquer laborieusement que le réarmement de l'Allemagne n'empêche nullement le gouvernement du Reich et son chef tout particulièrement d'être animés de la plus ferme volonté de paix. « Personne plus que moi ne désire le désarmement mondial », déclare M. Hitler. C'est le thème que tous les porteparole de Berlin ont développé avec ardeur pendant deux ans à Genève, jusqu'au jour où, à la suite de l'accord de principe franco-angloaméricain du 14 octobre 1933, ils ont compris qu'on allait aboutir effectivement à une limitation et .à une réduction, des. forces nationales, et où ils ont quitté avec éclat la table de la conférence parce que l'Allemagne;, en réalité, ne voulait d'aue.un; désarmement pouvant faire obstacle à son propre réarmement. Le « Führer » affirme que les Aj4einànds entendent que leurs ressources servent 'dés buts productifs, qu'ils veulent supprimer le chômage, élever le niveau dé la vie pour tous, dessécher les termains marécageux, améliorer les terres appauvries, « faire en sorte- que la nation se suffise à elle-même et trouver des moyens artificiels pour "produire des matières premières dont elle a besoin ». Le malheur est que ce programme est ainsi défini à l'heure même où le Reich va augmenter formidablement ses dépenses pour l'armée, la marine et l'air, alors que les finances allemandes sont en détresse et qu'on ne trouve pas l'argent nécessaire pour réaliser le grand programme de travaux publics, par l'exécution duquel on espère réduire définitivement le chômage.

Le chancelier a évidemment prévu l'objection, car il a ajouté qu'étant responsable du bien-être de son pays il n'a pas le droit d^exposer l'Allemagne à la possibilité d'une attaque étrangère, d'un raid aérien sur ses centres -industriels « ou d'une guerre soi-disant

préventive ayant pour but de détourner 'l'attention de troubles intérieurs ». O'est pour cette raison, à l'on croire, que l'Allemagne veut uiie armée appropriée aux besoins de sa défense. A q€î croit-il encore faire illusion par de tels arguments? G'esfc l'Allemagne qui réarme. de façon massive et en violation des clauses militaires du traité de Versailles, mais c'est elle qui serait menacée par les nations qui précisément t sont disposées à réduire leurs'forces nationales en contre-partie de sûres garanties de sécurité! Il n'y'a pas bien longtemps encore, on insinuait volontiers à Berlin que la puissance militaire de la Pologne constituait une menace permanente pour le Reich désarmé, ce qui était faux. On n'oserait certainement plus 'invoquer ce prétexte maintenant que le chancelier Hitler. lui-même a pris l'initiative de consolider les relations polono-allemandes. Alors qui menace l'Allemagne? Qui pourrait songer sérieusement à une guerre préventive ? En vérité, en, "essayant de jeter la suspicion sur les intentions des autres, M. Hitler oublie uh peu trop que c'est l'Allemagne qui n'a pas rempli ses obligations, que c'est elle qui viole les clauses des traités, que c'est elle qui réarme effectivement et menace la paix de l'Europe.

« Je n'ai aucunement l'intention, a-t-il dit, d'accepter une armée de 250,000 hommes, et en aucune circonstance je ne me soumettrai aux ordres de quiconque. » Voilà l'aveu et le défi. Le chancelier a réclamé 300,000 hommes indépendamment des effectifs des formations paramilitaires et il n'entend pas transiger sur ce chiffre. Pourquoi ? Parce que ces 300,000 hommes, l'Allemagne les a déjà enrôlés, instruits, entraînés et pourvus d'un armement adéquat. Ce qu'elle veut obtenir par une convention-générale, c'est tout simplement, 'la régularisation de la situation de fait qu'elle a créée, la légalisation de ses manquements aux clauses militaires du "traité de Versailles. Pour elle, toute l'opération est là. Les Anglais et les Américains, qui ont de solides raisons pour avoir de la sécurité une autre conception que celle du « Führer » national-socialiste allemand, ne peuvent manquer d'y réfléchir en conscience.

DÉPÊCHES DE L'ÉTRANGER

1 •̃̃' Rome, 31 mars.

Le roi de Siam a remis à M. Mussolini' Tes insignes de première classé de l'ordre de l'Eléphant

Blanc, .̃.̃̃̃̃• ̃̃•̃(.

Rome, 31.mars.

On annonce que M, Sûvich, sous-secrétaire aux affaires étrangères, se rendra le 23 avril à Londres pour rendre au gouvernement britannique, au nom du gouvernement italien, la visite que MM. MacDonald et Sir John Simon firent à Rome. Vienne,- 31 mare.

A l'occasion des fêtes de Pâques, le gouvernement a ordonné une distribution gratuite de ragoût et de pain par les détachements de l'armée fédérale, dans les quartiers ouvriers de Vienne. Toklo, .31 mars.

Depuis quinze jours, déjà, M. Bickerton, sujet britannique, professeur dans une épole primaire supérieure de Tokio, est en prison. Il a été arr%té et incarcéré pour propagande ^communiste.

Ci" <

LE.M,AtH{SO~: Rt~m£

Les deux commissions parlementaires d'enquête ont décidé d'interrompre leurs travaux pendant quelques jours. On n'a pas de raison légitime de leur en faire reproche.' Le repos est parfois opportun, parce qu'il prépare à un nouvel élan. Et puis, pendant ces brèves vacances; les commissaires auront sujet de réfléchir, et peut-être les verrons-nous, à leur retour, perfectionner encore leurs méthodes d'investigation, se montrer, sinon plus diligents, plus expéditifs, et ne plus paraître se complaire à l'examen de cas secondaires que la malignité ou l'ignorance- du public seraient tentées de placer au premier plan. Les enquêteurs du Parlement ne sont évidemment pas chargés d'accroître le scandale, mais au contraire d'y mettre un terme'le plus tôt possible. Les interrogatoires de certains commissaires laissent croire parfois qu'ils s'abandonnent à des curiosités inutiles, ou bien qu'à l'inverse ils manquent de curiosité. Loin de nous l'intention d'insinuer que leur impartialité est soupçonnable nous remarquons seulement qu'ils peuvent donner à supposer, par telles insistances comme par telles négligences, qu'ils n'ont pas toujours un souci suffisant de 1'objéctivité de leur délicate mission. Au surplus, une entreprise d'information à laquelle partirent quarante-quatre informateurs 'ne saul-ââi se poursuivre sans qu'incidemment l'hésitation ou la confusion viennent en gêner la marche. Cette critique, si c'en était une, s'adresserait du reste à constitution des commissions d'enquête, plutôt qu'aux honorables parlementaires qui les composent. Si l'on néglige, comme il le faudrait, de s'arrêter aux cas individuels, ou à des confrontations qui ont paru « sensationnelles », ce qui ressort de cette première partie des travaux des deux commissions, c'est qu'un inconcevable désordre règne dans les institutions et les administrations. Ici, des « services sont en état de guerre les uns contre les autres; là, les fonctionnaires d'un même service passent le temps à se dénigrer, et par conséquent à s'empêcher d'accomplir loyalement leur tâche. Quelques-uns d'entre eux ont peut-être failli à l'honneur; mais ils Sont vraiment trop nombreux ceux qui ont failli au devoir. Et ces indolences, ces défaillances, ces abandons proviennent du fait que la notion du devoir est maintenant confuse. Beaucoup d'auxiliaires de l'Ejtat ne font plus ce qu'ils devraient faire parce qu'ils ne savent plus ce qu'ils ont à faire. Il importe bien moins de savoir si ces fautifs seront blâmés' ou châtiés, qu'il importe de savoir si l'Etat va enfin recouvrer son autorité et impcfs«r;des discipiinBSi:: Les yrliis resp^pnsabîes <fe: cette décàdence:, q%i é&ëitïès1' gouvernements et les Parlements, semblent maintenant a^oir le ferme propos de «B'fmendeE et de se réformer eux-mêmes. Des abominables accidents de notre vie publique, on pourra dire qu'à quelque chose malheur est bon, si lès pénibles leçons qu'ils nous fojxrnissent ne sont pas oubliées. L'oeuvre de régénération est urgente.. Il n'y va pas seulement de la dignité de l'Etat, il y va de son existence même. Le désordre révélé devant les commissions d'enquête par ceux à qui est confié le soin d'assurer l'ordre, c'est déjà de l'anarchie, une anarchie sourde, latente, mais qui ne tarderait pas à devenir une anarchie subversive, s'il n'y était pas mis fin résolument. Il faut inculquer de nouveau à. tous ceux qui servent l'Etat le sens des responsabilités, et pour cela il faut que les détenteurs de la responsabilité suprême leur donnent l'exemple par les rigueurs auxquelles ils se soumettront eux-mêmes,'et les premiers. Réformons donc l'Etat; mais que messieurs les hommes d'EJaJ commencent }

DYSTROPHIE

Sii le génie n'était! qu'une longue' patience, au. lieu de Rotary-Glubs on aurait pu fonder, desGénius-Clubs; et la liste des membres aurait éî& d'une longueur, .exaltante. -La patience, vertu moyenne, perfectible, serait aisée à développer, au détriment de quelques autres, chez. tous, les peuples. Et l'humanité compterait Plus, de « grands peuples », selon M. Georges Duhamel; car, dit-il, en ses Discours aux nuages, un grand peuple est celui qui produit de grands hommes. On ne saurait, d'ailleurs, dire mieux^ ni plus sévèrement à l'égard de notre temps, où le monstre nombre est maître et où, pour faire vite, on a renoncé à accorder des droits au « qualitatif ». Qu'est-ce:que le génie? Nous ^possédons maintenant une réponse, en ce qui concerne le génie musical: c'est une dystrophie de la boîte cranienne. L'auteur de l'Homme qui rit s'est amusé à conter une histoire de Chinois. Les Chinois, jadis ou naguère, faisaient grandir, des enfants dans, des pots de formes, étranges. Quand le pot était plein d'os et de chair, on le brisait. Il en sortait un être qui avait la forme du pot. De même, si nous pouvions modeler le crâne tendre des embryons humains, et créer une bosse, sur la gauche, le cerveau,' éminemment ductile, croîtrait davantage de ce côté; et il naîtrait un musicien ou un mathématicien; la symbolique des sons et la symbolique des grandeurs sont sœurs. Le pourrat-on ? Nil desperandum.

Le docteur Raoul Blondel, anatomiste et musicien, vient de publier sur ce sujet une étude solide, documentée, et troublante. On n'a pas do nombreux schémas de crânes de musiciens, ni d'autopsies pullulantes de cerveaux musicaux. Mais 'le docteur Blondel peut rappeler les travaux de Siegmund Auerbach, ceux de Lutijizky, et .ses obSérvàtioris personnelles; d-où il résulte que le crânes de;Han's de Bulow, et de quelques grands chefs d'orchestre, de Helmholz, de Gallote, le prodigieux mathématicien tué en duel, à vingt ans, et de quelques bons compositeurs contemporains, sont asymétriques, et plus développés du côté gauche. Il existe un instrument parfait pour ce genre de mesures: le conformateur du chapelier. On doit seulement l'enfoncer un peu plus que ne l'enfonce le chapelier, et horizontalement. On ne voit pas, d'ailleurs, pourquoi les schémas ju conformateur ne figureraient pas sur toutes les fiches antliropométriques.Ce seraient de précieuses archives. N'a-t-on pas, dernièrement, dû identifier le crâne de. R9n~ard? Faute de ce schéma, on s'est servi des bustes du poète. En poésie, le conformateur, c'est une couronne de lauriers.

.-La contre-expérience, n'est pas moins probante. Anatole France, qui n'aimait pas là musique, il n'était sensible qu'au rythme des phrases, la musique des mots. mais n'est-ce rien? et qui ne paraît pas s'être intéressé aux intégrales,' avait la frontale ascendante et. le pied de la deuxième frontale, (langage) très compliqués; mais la temporale gauche simplette et plate. Pauvre cerveau de notre bon maître, qu'on, fit aller et venir, sur la route de la Béchellerie à Tours, dans une boîte au lait! ,e

Le don de la musique est! donc un don de nature, comme le disaient déjà' les braves' gens. Don héréditaire, ou accidentel; puisque c« peut être un microbe qui travaille la matière osseuse de l'enfant. Que l'anatomie soit bénie. Elle ne fait point intervenir la réincarnation des âmes; et les petits pianistes pradiges n'ont pas nécessairement dans leur tête il'âmet- redesceiulao des cieux,:de Bach pu de Mozart. Le génie est un caprice de la Providence, disent les uns, Un accident' prénatal, diront, les autres. •.̃•• Le docteur Blondel a traité xtii sujet, diff toile avec beaucoup de logique, et d'audace. Mais les partisans de la musique pure seront plus vite satisfaits par sa théorie que ceux de la musique passionnée. La musique pure est sœur de la mathématique. Mai's le mathématicien ne son^e point à exprimer en équations sa mélancolie, son désir, sa frénésie amoureuse. Il reste quelques difficultés à résoudre, et. des liens anatomiques à .découvrir entre le lobe temporal et ceux qui aiment et quî désespèrent.. Le résultat de ces travaux est déjà intéressant. Comment osera-t-on contrarier la vocation d'un enfant, quand le conformateur la soutiendra ? R. K. '-̃

t.

LEitEl|0|RÉÈÉ

LE PROBLÈME MDÉSAHMEMEHT Les garanties d'exécution

Notre correspondant particulier de Londres nous téléphone samedi matin 31 mars

Les ministres britanniques auront à envisager de nouveau dès là rentrée du Parlement le 9 avril la question du réarmement de l'Allemagne. Un député conservateur, M. Boothby, a en effet l'intention do demander au premier ministre 'si le gouvernement compte faire approuver un accroissement de l'aviation britannique. Ce même député posera ensuite au ministre des affaires étrangères., Sir fTonn Simon^ la question de savoir si les nouvelles' dépenses militaires, navales et aériennes du Reich constituent une infraction au traité de Versailles. On pense que les représentants du gouvernement seront à ce moment en mesure de préciser assez nettement l'opinion de la Grande-Bretagne sur ce sujet ainsi que sur le problème des, garanties de sécurité allant de pair avec un réarmement contrôlé de l'Allemagne.

Le Daily. Telegraph affirme avec force que. contrairement aux«..bruits qui) ̃ circulent, la Grande-Bretagne* ne s'est encore erigagée d'aucune façon dans un accord avec la France basé sur des garanties de sécurité « En fait, ajoute ce journal, '̃< fe Vgouf èrnement britannique •' a j à précisé à Paris -et ailleurs qu'il ne garantira aucune frontière autre que celles dont il est question dans le pacte de Locarno, c'est-à-dire les frontières franco-allemande et germano-belge. » Le Daily Telegraph accuse les gouvernements de Paris et de Bruxelles de vouloir constituer avec l'Angleterre « une alliance dirigée contre l'Allemagne, qui détruirait le caractère mutuel et réciproque de Locarno ».

Lord Rothermere reprend dans le Daily Mail sa thèse qui consiste à rendre à l'Allemagne les colonies qu'elle possédait avant la guerre pour améliorer la situation en Europe occidentale, Déclarations dn chancelier Hitler On mande de Berlin à New- York que le correspondant de l'Associated Press obtenu une entre/vue de M. Hitler.

Le chancelier allemand a rappelé ;qne l'Allemagne demande pour son armée un effectif de 300,000 hommes. ̃ Je n'ai aucunement l'intention d'accepter une armée 250,000 hommes, et en aucune circonstance je ne me soumettrai aux ordres de quiconque. Quand je suis ̃convaincu:: qu'une certaine ligne de conduite est la bonne, je la suis jusqu'au tout. ITouJ <çe que jî) ferai le sera ouvertement. Par exemple, je rie prétends pas accepter de bon gré 150,000 hommes comme base de notre armée, pour, .ensuite, en, armer secrètement 150,000, autres.

.Personne plus que mol ne désire le désarmement mondial, a poursuivi le chancelier allemand. Nous voulons que nos ressources servent de buts productifs nous voulons éliminer le chômage, élever le niveau de la vie pour tous; nous voulons dessécher des terrains marécageux, améliorer les terres appauvries, faire en sorte que la nation se suffise elle-même et trouver des, moyens artificiels pour produire des matières premières dont la nation manque.

Mais, étant responsable du bien-être de notre pays, je ne peux pas exposer l'Allemagne à la possibilité d'une attaque étrangère quelconque ou d'un raid aérien sur nos 'centres industriels, ou d'une guerre soi-disant préventive ayant pour but de détourner l'attention de troubles intérieurs. Dans ce but, et pour cette raison seulement, nous voulons une armée adéquate pour nôtre- propre défense..

Pour arriver à nos principaux buts, je dois suivre ma ligne de conduite avec ténacité. Il se peut que je .n'aime -pas tel ou tel deJLail, mais je laisser à mes

collaborateurs le soin d'éliminer les petites difficultés., iNous avons de grands idéaux les. coaliser, lentement, Éméthodjflucment, est mon plus grand souci. ._$}! besoin, de quatre ans pour réaliser ce que nous iafÇpjxà èafrepris, ce qui constitue la première partie de notre', programme; ensuite, nous aurons besoin de. quatre autres ann-éès pour la deuxième partie, -etc. Notre but e*6 une Allemagne plus grande, meilleure, plus

liéureùsev,, .•

'̃' ,ï-i "«»

EJ:{;AUTRICHE'

L'épilogue judiciaire de i'iticident de frontière de novembre Notre correspondant particulier de Vienne nous téléphone samedi matin 31 mars

Le tribunal d'Innsbruck a jugé hier et condamné à deux mois de prison .avec sursis le gendarme auxiliaire. Strele qui, au cours d'un incident de frontière, le 23 novembre, avait tué d'un coup de fusil le soldat bavarois Schuhmacher. Ce jour-là un détachement du 21° régiment d'infanterie bavarois, fort de deux sous-officiers et 20 hommes en tenue deîski, procédait à des exercices aux environs du pôfceau frontière >n° 6,près'd'Eekalpenkogel. Une patrouille autrichienne de trois gendarmes auxiliaires, croyant que les Bavarois forçaient la frontière et voulaient la faire. ̃ elle-mêmo prisonnière, ouvrit le feu. Le,corps du soldat Schuhmacher, tué d'une balle dans la tête, fut.cependant trouvé à sept mètres de la frontière, en territoire allemand, mais dès traces dë'p'as dans la neige prouvèrent qu'il y avait eu violation de frontiere. Le chef de.patrouille Strele, qui avait fait tirer ses deux hommes et avait atteint lui-même Schuhmacher, a. affirmé qu'il avait agi dans la conviction de remplir son devoir.

Nous savions que notre camarade Schwanenger avait étéitué à la frontière de Kufstçiû, qu'un poste-frontière autrichien avait été démoli par les Allemands près de Kœberii et que les formations, allemandes de S. A. et de S. S.'distribuaient des primes 'pour }a capture de ••'tout-gendarme- auxiliaire ou de ses însi'g-ne's' de services (|grd apus avons vu les Allemands se dissimuler derinère les rochers,, tjous n'avons plus douté qu'il B'agissait d'un guet-apens, et j'ai fait ouvrir le feu. Les deux hommes do la patrouille ont confirmé entièrement le récit de leur chef. Le procureur général a fait appel à minima. Le débordement d'injures de la propagande radiophonique allemande à la nouvelle de cette sentence inspire à l'officielle Wiener Zeitung son éditorial d'aujourd'hui, où elle rappelle que si les Allemands trouvent cette condamnation insuffisante, par contre aucun des incidents de frontière où des Autrichiens avaient été les victimes n'a reçu de châtiment en Allemagne. Les autorités du Reich donnehtasile à tous les auteurs d'attentats hitlériens qui peuvent franchir la frontière. L'organe gouvernemental évoque les plus connus de ces cas, « dont la liste pourrait être allongée de plusieurs douzaines », et conclut

lie procès d'Innsbruck montre que l' Autriche s'en tient scrupuleusement aux obligations du droit et aux usages diplomatiques, et que l'indépendance de ses tribunaux est assurée dans tous les cas. Quant aux excitations de 4a propagande allemande, qui n'a jamais cru devoir rectifier par exemple ses mensonges sur les événements autrichiens, de février, elle démontre la vérité éternelle du mot biblique de la paille et de la pputre, .̃̃

Ji' L'agitation terroriste hitlérienne

rNotre correspondant particulier de Vienne nous ̃ téléphone samedi, matin 31 mars

Le Weltblatt publie' des instructions secrètes tjdur l'agitation terroriste, récemment saisies çfi'éZiTta nazi allemand, lors des dernières bagarres uiïi vers i taires. Ces instructions précisent que., la 1 direction' âe l'agitation' terroriste en Autriche est qçntralisée dans les villes allemandes de Munich et' 'iblirig, d'où viennent toutes les instructions et ïpù doivent être adressés tous les rapports et informations.

;Les instructions prescrivent un redoublement dèj -terrorisme contre les autorités, contre les juifs çi-V contre le Front patriotique. Le moyen dos pétards doit être largement utilisé, en s'arrangfea'nt pour qu'à la même minute on en fasse exploser sur plusieurs points d'une ville à la fois Le même jour doivent être distribués dans les rhes' une foule de tracts et de croix gammées de papier, afin de prouver à la population que le national-socialisme vit toujours, malgré les in-

terdictions.

Les actes de violence contre les heimwehri'ens doivent être multipliés pour prouver qu'un nazi ne1'* craint pas la cour martiale. Cependant, les vrais chefs doivent rester dissimulés et n'avoir dans les bureaux du parti que des hommes de pallé: On doit surveiller particulièrement les personnalités dirigeantes de la police, de la gendarmerie, de l'armée et des Heimwehren dans teus rieurs déplacements. Un point essentiel est l'organisation de la « désinformation » (sic). c'est-à-dire l'organisation d'un service méthodique de fausses nouvelles, «destinées à égarer l'adversaire. Ces diverses instructions répondent en grande partie à d'anciennes directives du parti communiste.

D'autre part, on mande de Vienne 1

z.,

La journal Sturm ueber Œsterreich, organe Qf$ci.el,des Sturmscharen catholiques, dit apprenâm de source sûre que l'es étudiants nationauxs.%sialistes de l'université autrichienne ont reçu, çfi&'iqurs derniers, un mot d'ordre secret, les incitaâVa' organiser la terreur dans les diverses facultés, dans le dessein de provoquer la fermeture délînitive des universités. L'exécution des actes terroristes, dit le manifeste, national-socialiste, ne doit plus, à l'avenir, être organiée par la fédératoin des étudiants, mais par les chefs de groupe dès S.A., dans lesquels tous les étudiants nazis devront être incorporés.

En cas de réouverture des universités, les étudiants nationaux-socialistes devront y répondre par une recrudescence de la terreur, notamment ̃puv, le lancement de bombes et en troublant les cours.

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EN ALLEMAGNE ]ba disparition de la « Gazette de Voss »

'Notre correspondant particulier de Berlin nous

éorit': ̃

,La disparition de la Gazette de Voss à partir du 1" avril ne laissera pas un si grand vide dans la presse berlinoise que si elle avait eu lieu quelques années plus tôt. Depuis le dépait de M. Georges Bernhard, cet excellent organe de (Ja' démocratie libérale avait constamment dé^m.é. Peu après l'avènement du nouveau régime, il avait dû subir, comme tant d'autres, une « mise au pas » qui lui avait enlevé toute raison d'être s'il reste encore des démocrates en Allemagne, ils ne liront pas une Vossische Zeitung nationalesp'oialiste; quant aux nazis authentiques, ils lilj'o<nt de préférence le Vœlkische Beobachter. Le .tarage de la Voss n'avait cessé de baisser depuis f" UjeTquejSiinois; eUe avait dû se réduire de deux allions journalières à une seule, ce qui marque Ùiiè d'échéance pour un journal allemand. Fina-

4ejnent'41 faut admettre qu'elle était devenue une

'^Mrie trop lourde pour la maison Ullstein, qui, ïM|gré son adaptation, est en butte aux attaques ffèSTmaîtres de l'heure. (M. Gœring, l'autre jour, désavouait la publication par elle de ses. souvenirs d'aviateur.)

î'ïEa- Gazette de Voss était de beaucoup le doyen des journaux allemands. Elle a vécu 230 ans. Fondée en 1704; elle parut d'abord à intervalles inégaux sous la forme d'une petite feuille qui relatait « ce qui se passe dans le Saint-Empire romain ». Par le mariage de la petite-fille de son fondateur, le Rhénan Rüdiger, avec le frère de Lessing, elle, entra dans la famille du plus célèbre critique allemand. Il y collabora lui-même durant quelques années. Un de ses arrière-petitsneveux, Cirï Robert Lessing, était encore à la tête .du journal en 1904, lorsqu'il célébra son deuxième centenaire. Les frères Ullstein l'acquirent en 1914.

La, V03S, qui s'appela d'abord Berliner Privilegiërte Zeitung (elle paraissait alors comme seul et unique journal en Prusse, en vertu d'un privilège royal), reçut son nom de Christian Friedrich Voss, gendre de son fondateur. Elle était alors sounnse I l.a censure de Frédéric Ilj'flui ne

craignait pas de lui envoyer de. fausses nouvelles rédigées do sa main en français. En 1792, le censeur lui intimait. lVp.rdfé ((d'éviter tous ar- ticles, principes et expressions révolutionnaires »;

et, en 1798, de laisser de côte « les descriptions

trop fréquentes/' et superflues, des fêtes fran-

"ses .et~~ntros°f~ia's'' é~ wbfiié'â~irieS' sfïm'blables::>:

çâ'ises -et làiïtré&'fêïèi? re'pïïDMéaïîies: semblables.? En 1802, la Vo**1. commence -'publier râle* partie économique. avec;'les cours* des changes,' de "la • Bourse et du marché des' céréales.1 Elle .est dirigée à cette époque parole -pasteur Catel, des- cendant d'émigrés français. En 1824, elle devient quotidienne; en 1848, elle reçoit le sobriquet de « Tante Voss », qui devait lui rester. Elle tirait alors à 24,000 exemplaires.

« Un journal de combat pour des idées », c'est ainsi que M. Georges Bernhard, qui en fut dixsept ans l'animateur, a 'défini' la Vossische Zei-, tung. Pendant la guerre, elle se montra «-jusqu'au' boutiste >>, pour devenir, du- temps de Strese-; mann, le grand -champion de- Paneurope et de la politique dite « continentale'», avec une pointe antianglaise. Les successeurs de M..Bernhard, l'ancien ministre démocrate Reinhold, le docteur Welther, qui prétendait en faire un « Times allemand »; enfin le nationaliste Stapel, ne pouvaient arrêter sa décadence. Les .idées que. défendait la Voss étaient' mourantes en Allemagne, et dans le III" Reich-, mis au' pas et' totalitaire, il n'y a plus de place pour les luttes d'idées. R. L.. On annonce de nouvelles disparitions de journaux. C'est ainsique.lo Hamburgischer Correspondent, un quotidien hambourgeois édité depuis 150 ans" cessera de paraître le 1" avril. Un commissaire à la colonisation intérieure Le, gouvernement allemand vient de nommer un commissaire pour la colonisation, intérieure, Le. nouveau c.pnimissariat dépend du ministère de

l'économie 'diîr Reichv

Le cqmmijsSaire, dotifr., le nom- n'est' pas 1 .enciorfl publié, ;estl'4pmnïé 'par 'le ch'ancélîer et "prend j ses dê(ïisioîiis>*en»accord avec le'1 ministre du travail. Bien qu'un'o réserve soit faite pour sauvegarder 'les compétences de M. Walter Darré, ministre de l'agriculture, on ne comprend pas pourquoi la colonisation intérieure est placée tout d'un coup sous la direction du ministre de l'économie. Cette mesure tendrait à confirmer les bruits qui prétendent que l'autorité de M. Darré et sa compétence en matière agricole sont contestées jusque dans les milieux dirigeants.

Une nouvelle ligne souterraine à Berlin La compagnie des chemins de fer allemands va commencer la construction d'une grande voie souterraine qui reliera les quatre principales gares de Berlin et établira une liaison directe entre les quartiers suburbains du nord et de l'ouest de la capitale. » La réalisation de ce projet nécessitera des travaux de grande envergure: de nombreuses maisons devront être démolies, les fondations des rues et des'immeubles situés au-dessus du tunnel devront être renforcées.

Le budget total est évalué à 140 millions de marks, dont 20 millions sont prévus pour cette année.

.Une fois la ligne en service, 48 trains par heure relieront les gares de Potsdam et d'Anhalt, et 36 les gares de Potsdam et de Stettin.

Visite d'anciens combattants anglais

Une délégation d'anciens combattants anglais, venus en voyage d'études en Allemagne, séjourne actuellement à Munich. Les officiers anglais ont déposé des couronnes au pied du monument aux morts de la guerre et du monument élevé à la mémoire des partisans de M. Adolf Hitler tués à Munich en novembre 1923.

E:i~ ITAL'IE r

La maîtrise de la Méditerranée

Notre correspondant particulier de Rome nous téléphone samedi matin 31 mars

Le chef des nationaux-socialistes maltais, M. Mizzi, se trouve depuis quelques jours à Rome, où il est venu pour participer au congrès des chevaliers de Malte. M. Mizzi n'est pas un inconnu sur les bords du Tibre. Il fut même, jadis, l'un des fondateurs de Vldea Nazionale, organe des nationalistes italiens les plus intransigeants et les pjus farouches. Et, comme on le sait, c'est lui qui se trouve actuellement à la tête des italianisants de Malte, alors que l'Angleterre s'efforce d'empêcher que l'île subisse trop fortement l'attraction du mouvement national italien. Or, M. Mizzi vient de faire à la Tribuna des déclarations qui ne seront pas sans avoir en Angleterre un certain retentissement. Après avoir rappelé que lord Rothermere a récemment exposé qu'en temps de guerre les avions italiens venus de Sicile pourraient, en quelques heures, rendre Malte intenable et forcer les navires anglais à abandonner la Méditerranée, il a déclaré qu'il était de l'intérêt de la GrandeBretagne de consolider l'amitié italo-britannique plutôt que de la compromettre par des mesures contre l'italianité de l'île. Il a ajouté qu'à Malte on vivait sous le régime d'une dictature politique et militaire, mais que le peuple maltais n'était nullement découragé.

Notre mot d'ordre, conclut-il, est résister, résister jusqu'au triomphe définitif de l'italianité de Malte. La manifestation de M. Mizzi à Rome fait ressortir une. fois de plus le problème .italien qui existe dans le cadre de la domination britannique en Méditerranée.

11 Le plébiscite et le clergé

Notre correspondant particulier de Rome téléphone: La Tribuna proteste contre le fait que l'Osservatore romano se soit contenté de donner, en quelques lignes et sans commentaires, le résultat des élections politiques. Elle reproche au journal du Vatican de réduire de la sorte le plébiscite national à un événement insignifiant d'ordre administratif. Et cependant, poursui t la Tribuna, l'Osservatore romano aurait pu noter que, dans de nombreux diocèses italiens, se sont déroulées des manifestations de nature à intéresser ses lecteurs. A Naples, le cardinal Ascalesi, à Gênes, le cardinal Minoretti se sont rendus ostensiblement au bureau de vote au milieu d'un véritable concours de population à Assise, à Podi, les évêques sont allés aux urnes en tête de leur clergé. Ce qu'il y a de certain, c'est que le clergé a été le meilleur agent électoral du plébiscite fasciste et, dimanche, il a donné son plus large appui au régime. Dans la grande majorité des villes le prêtre, le premier, a marché à la tête des fidèles pour le fascisme et le Duce. Dans les villages, les adhérents aux organisations catholiques se sont rendus en masse au bureau de vote précédés de leur drapeau et en acclamant le Duce. Une agence, la Corrispondenza, écrit que, dans les sections électorales, ce sont les prêtres et les religieux qui, le matin, se sont présentés les premiers aux urnes en ne cachant pas leur satisfaction de pouvoir témoigner ouvertement de façon tangible leur adhésion au régime et leur approbation à l'œuvre accomplie par le gouvernement fasciste, spécialement dans le domaine moral et religieux.

La situation monétaire et économique La Stampa, dans une note anonyme, résume la situation monétaire et la situation économique da l'Italie. Elle conclut que l'Italie doit, de plus en plus, réduire ses importations et vivre sur ellemême.

Après avoir rappelé comment, dans le cours de 1933, les réserves or de la Banque d'Italie ont augmenté, la Stampa'poursuit

La situation, dans les premiers mois de 1934, se présentera, vraisemblablement, au contraire; sous un aspect moins favorable. Au cours des deux premiers mois, notre déficit commercial est passé de 344 à 516 millions, c'està-dire qu'il a augmenté de 172 millions de lire. C'est la raison principale, même si l'on tient compte des phénomènes saisonniers, de l'alourdissement de notre balance des payements.

Le journal note également que, du 10 au 20 mars, l'or de la Banque d'Italie a diminué de 98 millions, et la circulation de 90 millions. Y a-t-il l'espoir d'une augmentation de nos exportations au cours des mois prochains? La situation mon'diale fait envisager cette éventualité comme peu probable les méthodes de l'économie fermée ne diminuent pas, mais au contraire s'entensitlent un peu partout. S'il n'est pas possible de porter nos ventes sur les marchés mondiaux, il faut évidemment diminuer nos achats. La nécessité ne connaît ai lois ni théories.

1

TRIBUNE LIBRE

La ligne Hindenbur 9

7,1 a 9- La. 1ig~e fiindenburg}}

't'et\

« La; Prusse n'est pas une démocratie. Laç •Prusse est une armée. Elle possède de grandes industries, hautement développées. Elle a un grand système d'éducation, Elle a ses'univer-i sités. Elle a développé sa science. Mais tout cela est subordonné à ce but unique et prépondérant une armée irrésistible qui intimidera le monde. L'armée est la pointe de la lance pour la Prusse. Le reste n'en est que le manche. Voilà ce que nous avons en face de .nous dans ces anciens pays. L'Europe en est 'excédée. Elle sait ce que cela signifie. C'est une armée qui ces derniers temps a fait trois guerres, toutes de conquêtes. Le bruit incessant des pas de ses légions en marche à travers les chemins de la Prusse, sur les champs de manœuvre et les champs de parade, montait au. cerveau du kaiser. Il faisait la loi au monde comme si Potsdam était le nouveau Sinaï d'où il dictait la loi du sein des nuages chargés de foudre. Qu'on ne s'y trompe pas. L'Europe se sentait mal à Taise. L'Europe était à demi intn midée. Elle était surtout dans l'anxiété. Elle éprouvait des appréhensions. Elle savait tout le temps ce que tout cela voulait dire. La seule chose qu'elle ne savait pas, c'était le moment où cela arriverait.

» Voilà la menace, voilà l'oppression do.aï l'Europe souffrait, depuis cinquante ans., Gela 'paralysait dans tous les Etats l'activité bien-' faisante qui aurait pu et. être entièremen!» consacrée à faire le bien des populations. Les Etats avaient à songer constamment à cette menace q\ii pesait sans cesse sur eux comme un nuage sur le point de crever sur la jjams pagne.

» La France Nul hormis les Français ne peut dire ce qu'elle a souffert de cette tyrannie. Patiemment, vaillamment, avec dignité, jusqu'à ce que l'heure de la délivrance eût sonné, les meilleures énergies de la France démocra-i tique ont été consacrées par elle à se défendre contre le danger imminent. La France, comme une nation qui met son bras droit en garde pour parer les. coups et ne peut employer sa force entière aux grandes choses dont elle est capable, la France, qui ne pouvait plus donner carrière à son esprit d'imagination si fertile, si grand et si hardi, qui aurait été autrement employé à frayer de nouveaux chemins au pro- grès, la France était comme paralysée. » La démocratie française ne voulait pas de la guerre. La démocratie anglaise en tremblait, en frissonnait, et si ce n'avait été l'invasion de la Belgique jamais elle ne serait entrée dans la mêlée. La démocratie cherche la paix, lutte pour la paix, et si la Prusse avait été une dé-, mocratie il n'y aurait pas eu de guerre. » Il y a dans l'histoire des époques où le monde suit avec si peu de hâte l'orbite de sa destinée qu'il semble être resté pendant des siècles sans bouger. Il en est d'autres où il se précipite avec une vitesse vertigineuse et par* court en une année la piste de plusieurs siècles., C'est à une de ces époques que nous vi-: vons aujourd'hui. Aujourd'hui, nous sommes plongés dans la guerre la plus dévastatrice que le monde ait jamais vue. Demain, peut-être un. demain rapproché, la guerre pourra être rayée à jamais de la catégorie des crimes de l'humanité.

» De toutes les institutions prussiennes, lai plus caractéristique est « la ligne Hinden^ burg ». Qu'est-ce que c'est que la ligne Hindenburg ? La ligne Hindenburg est une ligne ,tracée sur les territoire des autres nations avec l'avertissement que. les habitants de ces territoires ne franchiront cette ligne qu'au péril de leur vie. Cette ligne a été tracée dans de nom- breux pays de l'Europe pendant cinquante années. Vous vous rappelez ce qui arriva en. France il y a quelques années, quand un mi-, nistre des affaires étrangères français fut virtuellement chassé de ses fonctions par l'intervention prussienne. Pourquoi ? Qu'avait-il fait ? Il n'avait rien fait qu'un ministre d'un Etat indépendant n'eût pas le droit absolu de faire, mais il avait franchi la ligne imaginaire tracée en territoire français par le despotisme prussien, et il dut quitter le pouvoir. » L'Europe, qui a souffert de cela pendant plusieurs générations, a enfin pris la décision que la ligne Hindenburg devra être placée le long des frontières de l'Allemagne elle-même. Il ne saurait y avoir aucune autre attitude que celle-là pour l'émancipation de l'Europe et du; monde. »

Ainsi s'exprimait, le samedi i4 avril 1917, dans un discours retentissant. qu'il prononçait au Luncheon Club de Londres, le Très Honorable David Lloyd George, Premier ministre de S. M. le roi d'Angleterre. Je l'ai retrouvé par hasard en classant des' papiers. Il n'y a, rien de tel que la lecture des vieux journaux pour vous donner le sentiment de Pimmuabilité des choses sinon des hommes. Ce discours est particulièrement intéressant à relire aujourd'hui où les négociations relatives au statut militaire des ex-belligérants sont arrivées au point décisif et où le gouvernement britannique va prendre ses ultimes responsabilités. Point de malentendus cependant En ressuscitant le texte qu'on vient de lire, en rappelant ce que la Grande-Bretagne, par 'la bouche éloquente de son premier ministre, pensait de l'Allemagne, de l'esprit prussien et des dangers qu'ils faisaient courir au monde, je ne conclus pas que la logique et le devoir commandent aujourd'hui à l'Angleterre de forger avec nous et quelques autres un cercle de fer autour de l'Allemagne puisque cette nation non seulement ne s'est pas convertie à l'éthique démocratique en qui M. Lloyd George mettait sa confiance et son espoir, mais qu'elle la renie bruyamment et se dresse tout entière contre elle. Non, il ne s'agit pas do cela. La situation psychologique où se trouve aujourd'hui le peuple allemand n'est d'ailleurs, pas la même que celle où il se trouvait il y a vingt ans. Négliger les enseignements do l'histoire est un crime. Croire que l'histoire se répète sans changements est une sottise. Mais il y a deux points qu'il faut retenir du discours de M. Lloyd George. Car ces deux points restent entièrement valables et projettent une vive lumière sur le problème qui se pose actuellement devant les Anglais et devant nous.

C'est d'abord que l'Europe d'avant-guerre vivait dans l'anxiété. « Elle savait tout ce que cela signifiait. La seule chose qu'elle ne savait pas, c'était le moment où cela arriverait. Cette oppression paralysait dans tous les Etats l'activité bienfaisante qui aurait pu et dû être entièrement consacrée à faire le bien des, populations. » Rien à changer à ces lignes. Leur actualité est accablante. L'état catastrophique de l'économie mondiale les rend même mille fois plus'pressantes.

Le second point, c'est que pour délivrer les nations du retour de ce fléau il n'y a qu'un moyen, c'est de « rayer la guerre de la catégorie des crimes de l'humanité », et pour cela,. comme le proposait M. Lloyd George, de « tracer une ligne Hindenburg » c'est-à-dire d'avertir les peuples qui seraient tentés de pas* ser leurs frontières les armes à la main qu'ils ne les franchiront désormais qu'au péril, de leur vie.

Ainsi, dès les premiers mois de 1Ô17, le chef du gouvernement anglais posait le principe qui


engendra le pacte de la Société des nations, le pacte. Briand-Kellogg, toute la politique que l'on a essayé de mettre debout depuis- quinze ans-èt -qui était légitimement fondée sur ce dogme (en dehors duquel il n'y a qu'anarchie, course aux armements et" catastrophes) la responsabilité collective de la paix.

Nous en sommes toujours au même point. Ou l'organisation de la paix sera collective, ou la responsabilité de la paix sera collective; ou l'on retombera dans le chaos que M. Lloyd George dénonçait avec tant de vigueur en 1917. Mais l'organisation de la paix, la responsabilité de la paix! forment un bloc. On ne peut pas concevoir une réglementation technique collective du statut des armepientg sans une réglementation politique parallèle des garanties de ce. statut. C'est le grand mérite de la note remise à l'Angleterre par M. Barthou, au nom du gouvernement de la République et l'on peut ajouter au nom dé la France tout entière, d'avoir rappelé, en ter.mes nets, ces vérités essentielles. C'est le. mérite du communiqué QÏfifciel pttbîié à la suite de l'entrevue BarthoviT Ifynianss d'avoir également précisé les ternies du problème' que maintenant il faut. résoudre. Sans doute, chacun porte ses responsabilités devant ce problème; Nous avons les, nôtres. Mais l'Angleterre a les siennes. Que lui demandons-nous, en fin de compte? Simplement de mettre à exécution les principes qu'elle a filemême conçus. Remarquez-le. La « ligne Hindenburg «dont parlait M. Lloyd George symbole qui, bien entendu, ne saurait aujourd'hui, s'appliquer à l'Allemagne seule, mais à tous les pays participant à une convention, ce n'est pas autre chose que la « définition de l'agresseur » dont il a tant été parlé sans succès à Genève, et au sujet de laquelle M. Politis avait établi une judicieuse rédaction. Définir l'agresseur; déterminer les sanctions immédiates militaires, navales, aériennes, financières, économiques qui joueraient vis'à-vis de l'agresseur reconnu; situer ces mesures sur un plan régional si l'on veut éviter qu'elles ne se perdent sur un plan universel telle est la tâche qui s^impose à tous ceux qui veulent de bonne foi selon la formule de M. Lloyd George « rayer la guerre de la catégorie des crimes de l'humanité ».

WLADIMIR D'ORMESSON.

Zietî-re <i'A.llemagxxe

LE NOUVEAU PAGANISME (De notre correspondant particulier)

Berlin, mars; ̃ ̃;

:tFû'v'dè!£s lôuv'râ'ges qui -se- 'vendent jie plus ien Allemagne est une brochure intitulée rJudentuni, Christentum, Germanentum (Judaïsme, Christianisme, Germanisme), recueil de cinq sermons prononcés à Munich par te cardinal Faulhaber. Ces sermons ont mis les dirigeants du troisième Reich de fort méchante humeur. On peut croire que si leur auteur n'était pas un cardinal-archevêque, il eût tâté immédiatement du camp de concentration. M. Rosenberg s'est déclaré offensé par certaines de ses paroles, comme celles-ci « La grâce de Dieu ne nous a pas protégés contre le paganisme russe pour nous faire retomber aujourd'hui dans un paganisme germain. » Mais le grand théoricien du nazisme n'a pas osé relever publiquement quelques passages du cinquième sermon (Christianisme et Germanisme), qui sont des pius édifiants. Se reportant à une source classique, la Germania de Tacite, Mgr Faulhaber affirme que les anciens Germains étaient paresseux, ivrognes, joueurs, superstitieux et cruels. Ils faisaient travailler leurs esclaves et leurs femmes, consacrant le meilleur de leur temps à des luttes fratricides ils exerçaient des vendettas sanglantes, faisaient à leurs dieux des sacrifices humains. Au surplus ils adoraient aussi bien des divinités gréco-romaines, comme Hercule ou Mercure, Castor et Pollux, que Thor ou Wotan. Ils n'avaient pas encore une loi de stérilisation, mais se débarrassaient des enfants malingres ni une loi « aryenne », mais considéraient comme mésalliance toute union avec un non-Germain: le racisme existait déjà chez eux en pratique, sinon en théorie.

Contrairement aux racistes, qui voudraient remonter, par delà le christianisme, aux traditions et aux usages germaniques, Mgr Faulhaber estime qu'à devenir chrétiens les Germains ont beaucoup gagné, et qu'ils n'auraient aucun intérêt à renier: quitiz^ siècles dê^ivfiiSatio.ri-TomàîWe'; II examine aussi les vieux usages populaires, d'oui on recherche aujourd'hui les sources païemies. N'exagérons pas, dit-il il y en a tout de même qui sont d'origine chrétienne, on en trouverait même rhorreur! qui découlent de l'Ancien Testament ils portent bel et bien la marque israélite.

Le cardinal-archevêque rappelle encore que l'on a proposé de donner à trois jours de la semaine des noms de divinités germaniques, que le « calendrier du. travail allemand » substitue aux prénoms, chrétiens de vieux prénoms germains il signale avec inquiétude les tentatives qui ont pour but de faire «̃econnaître officiellement, à côté des deux confessions chrétiennes, une troisième religion « nordique-germanique ». M. Rosenberg y a fait allusion dans des discours récents il y aurait même un projet autorisant les fidèles de cette nouvelle religion à en porter la mention sur les feuilles de recensement, de' sorte qu'elle pré- lèverait sa part de l'impôt pour le culte. Elle est d'ores et déjà organisée comme communauté religieuse on la connaît sous le nom d'A, B. G.Sit l'on juge que ces initiales rappellent un peu trop l'A. E. G. ou I. G. Farben, il convient de remarquer que le nom complet est « Arbeitsgemeinschaft Deutscher Glaubensbewegung: »; ce qui signifie communauté de travail du mouvement, de la foi allemande. Osons dire que ce nom, pour une religion nouvelle, n'est pas des plus fiëurèûx. o.. p

Un de ses apôtres est le comte Reventlow. Il affirme que ce mouvement (dans la dynamique Allemagne tout est mouvement, la religion comme Oa politique) n'est pas une simple « Weltans̃chauung », une philosophie, mais bel et bien une religion. Pour l'A. D. G., comme pour les Védas, Je monde des phénomènes ne constitue pas la réalité, la .plus haute. « Nous pressentons, nous •cherchons en tâtonnant un je ne sais quoi que l'on appelle Dieu, ou divinité. Le comte Reventlow invoqué, en dehors des livres sacrés de l'Inde (l'Inde, terre primitive des aryens), Platon, maîire Eckhart, ce mystique Allemand du moyen âge que l'Eglise condamna comme panthéiste, Kant, Fichte, Gœthe et Wagner. Parrainage aussi varié. que vague. On notera cependant que, parmi ces noms poétiques ou philosophiques, aucun ne se rattache à une tendance positiviste ou matérialiste.' La nouvelle religion paraît relever de cet idéalisme, avec inclination au panthéisme, qui est tout à fait dans la ligne de la philosophie allemande. Il serait'excessif de la traiter de néopaganisme, ses fondateurs critiquent du reste les formules « Sang et terre », qui est celle des vrais racistes: ils voient en eux des « matérialistes ». De l'autre côté ils prennent Leurs distances visà-vis du christianisme, condamnant les notions de péché et de rédenjption, qui sont au centre de la doctrine chrétienne. Leur position ne serait donc pas exactement celle que semble leur assigner Mgr Faulhaber lorsqu'il affecte de les confondre avec les adeptes de Wotan ils se placeraient entre ceux-ci et les « chrétiens allemands.», a qui l'on assure qu'ils font déjà une séreuse concurrence.

Cas derniers, comme leur nom l'indique, entendent demeurer chrétiens, et même, avec l'appui du pouvoir, ils ont réussi à prendre en main la direction de l'Eglise protestante. Mais on sait que leurs menées ont provoqué de graves querelles, que lés protestants orthodoxes, ou simplement croyants, les considèrent comme entachés d'hérégie, voire de; paganisme. Leur ancien chef, M. Mûller, promu Führer du protestantisme allemand, a cru devoir faire machine en arrière il a proclamé son attachement au christianisme « posi- tïtf », c'est-à-dire au dogme, et IlEgltee évangélique saxonne a même publié « 28 thèses » ou ellf s'évertua à concilier ce dogme avec les. principe* du nationalisme-socialisme. Néanmoins, l'opposition aux « chrétiens allemands » grandit sur les deux ailes les -pasteurs hostiles ont fondé ur .«synode libre », qui menace de devenir une vérfr table Eglise dissidente; et l'A.D.G. récolte un gran< nombre de u chrétiens allemands », qui, au fond étaient plus allemands que chrétiens.

Ce dernier mouvement avait dû son rapid< succès non seulement à la pression politique, i son union étroite avec le national-socialisme, maii au fai't qu'il avait su embrigader une foule d< protestants qui ne l'étaient que de nom, qu étaient en réalité des tièdes, des indifférents, e ne s'étaient jamais souciés, jusque-là, ni d'allé au temple, nt de prendre part aux votes dans le communautés. Les. « chrétiens allemands » ni tardèrent pas à s'apercevoir que ces faux fidèles s'ils venaient grossir leurs rangs, étaient un con timgent dangereux pour l'Eglise. Dans cette seau daleuse' réunion du Sportpalast, où l'Ancien Tes tament fut condamné en bloc et le Nouveau ej détail, en présence de M. Hossenfelder,' évoque d Berlin, des masses d'Allemands prétendus chré tiens applaudirent et depuis que ce dernier démissionné et que son supérieut, M. Mûlfejc

fait une volte-face vers le dogme, ces masses se l portent vers l'A.D.G. La nouvelle religion,:qui n'est e plus du tout chrétienne, bénéficie de l'impulsion j l donnée par les « chrétiens allemands », quii le t sont encore à moitié. C'est une pente fatale le i ï national-socialisme, w. voulant incorporer à l'Etat l'Eglise protestante, y a introduit un fer- I ment de dissolution qui pousse d'un côté au ( schisme, de l'autre à la libre pensée. 1 A vrai dire, les membres de l'A. D. G. ne sont 1 pas autre chose que des libres penseurs bon-: ç feux ils répudient ce nom et se targuent d'une c « intériorité », c'est-à-dire d'un vague «îysti- c cisme 'dont le caractère serait religieux. Mais s qu'est-ce qu'une religion sans articles, de foi, i sans dogmes? L'A. D. G. invoque l'esprit et la j morale nordiques, la race, les traditions popu- r laires, et même, pour chacun de ses membres, i la liberté de conscience, c'est-à-dire la latitude < de combiner ces idées et ces tendances suivant t des préférences personnelles c'est le propre de i ce que nous appelons en France la libre pensés. 1 D'ailleurs, l'A. D. G., si elle ne se confond pas 1 avec le racisme et le wotanisme^ intégral, ne s'en i t distingue que par des nuances :.on passe parlées j i transitions insensibles de la; religiosité panthéiste < nordique au culte du- sang* et de la terre, base de l'Etat natiônalrspcialisfe' 'et "c'est encore une 3 gamme, de demi-teintes qui iùônè du comte R&- ventlow aux vrais luthériens, en passant par le ( protestantisme officiel et sécularisé de l'évoque Müller. Ainsi, s'opère, par une série de gradations, le glissement du protestantisme vers le paga- nisme nouveau. On conçoit que les derniers croyants proclament la nécessité de réagir vigoureusement et de; délimiter les positions chré- 1 tiennes avec une intransigeante netteté, Beaucoup plus-forte apparaît la position de l'Eglise catholique, malgré les concessions imprudentes consenties par le Vatican au troisième Reich. Ici, du moins, la doctrine ne permet aucune com- promissions vis-à-vis de 1 Etat comme du.v^r cisme, du judaïsme ou du germanisme, le Cardinal Faulhaber a défini l'attitude catholique avec une précision susceptible de raJlier tous les fidèles.

Bkn# Lauret.

NOUVELLES 1)E LtTRANGEB

Oti~~ L~,ES DE L ~TRANG

BELGIQUE

Grave accident dans une carrière

On mande de Bruxelles

Un accident s'est produit vendredi à Seilles, près d'Andenne, où une importante société exploite un vaste chantier d'où on extrait le calcaire destiné à alimenter les fours à chaux.

Vers 14 heures, une violente, explosion se produisit. C'était une mine, forée à 42 pieds de profondeur et chargée d'environ 200 kilos d'explosif, qui venait de sauter prématurément. La déflagration surprit les ouvriers .qui travaillaient sur le chantier. Cinq d'entre eux furent ensevelis sous les décombres; un sixième fut grièvement^blessé par l'écoulement de pierres; les jambes fractur^esj il a4té transporté^ l'hôpital de.JS'a.mur.. ï; Vendredi soir, on avait pu dégager,, les cadavre]» de deux des ouvriers ensevelis. Trois- autres victunes restaient sous les éboulis de pierres et qui ont dû être complètement écrasées. Les travaux de déblaiement avancent très lentement, en raison du poids énorme des blocs de pierre effondres, 'l

CITÉ DU VATICAN

Mort du cardinal Ehrle

Le cardinal-diacre Franz Ehrle, bibliothécaire et archiviste de l'Eglise, est mort cette nuit à l'âge de 89 ans. Il était doyen d'âge du SacréCollège.

à Isny (Fribourg-en-Brisgau) le 17 octobre 1845, il avait été créé- cardinal le 11 décembre 1922, par le pape actuel, après avoir exercé pendant plus de vingt ans les fonctions de préfet de la bibliothèque vaticane. Il était le prédécesseur de Pie XI à ce poste.

Le défunt avait été frappé d'une pneumonie il y a une quinzaine de jours, mais après avoir inspiré de sérieuses inquiétudes, son état s'était progressivement amélioré et tout danger semblait désormais écarté. Ses forces n'ont cependant pas résisté, longtemps et il est mort cette nuit, presque à l'improviste.

Le cardinal, qui était jésuite, est mort à la maison généraliste de la compagnie, où il habitait. La mort du cardinal Ehrle succédant à celle du cardinal Scapinelli, décédé en septembre 1933, porte à 15 le chiffre des chapeaux vacants. La France n'a toujours que six cardinaux, chiffre inférieur à la tradition.

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La situation politique

La prochaine semaine parlementaire sera char- j i gée. Le gouvernement lira probablement dès mardi aux Cortès le projet de loi rétablissant la peine de mort dont il demandera la discussion j rapide. D'autre part, l'Assemblée .continuera la discussion du projet de crédits destinés au clergé rural. La « guillotine n, qui permet aux Cortès de décider qu'un projet a été suffisamment discuté, sera probablement appliquée, une bonne partie des députés estimant que. les 170 amendements déposés par la gauche ont un but d'obstruction. ̃ > Il est possible également que le Parlement commence la discussion du, projet d'amnistie que le gouvernement voudrait voir adopter avant l'anniversaire de la proclamation du ré-

gime. •<

On annonce, d'autre part, que l'assemblée constitutive du parti de la Gauche républicaine uura lieu demain dimanche. Ce parti comprendra les groupes suivants républicains de Galice, radicaux socialistes indépendants, Action républicaine, Le président du nouveau parti semble devoir être M. Manuel Azafia. L'Espagne et l'acte d'Algésiras

Notre correspondant particulier à Madrid nous écrit: Les Espagnols s'intéressent au Maroc. C'est du moins fimpression que l'on éprouve en lisant leurs journaux. Les grands quotidiens de Madrid donnent sans cesse des nouvelles du Maroc; ils les commentent volontiers, qu'elles proviennent de la zone française ou de la zone espagnole. On peut admettre même que l'Espagnol moyen est plus abondamment renseigné que le Français moyen sur les événements civils et militaiçeft de notre grand protectorat. •=• ̃̃̃̃(̃ Mais les Espagnols n'admettent pas: que, leur, présence de -l'autre côté du détroit .leur coûte encore des sommes relativement considérables. Les efforts des gouvernants (Alcala Zamora, Azana, entre autres) pour réduire les frais d'occupation et d'administration se sont manifestés plus d'une fois d'une façon concrète. Dans le projet de budget t non encore voté pour l'année en cours, les crédits prévus pour le Maroc sont pourtant augmentés, par rapport au budget de l'an dernier, de huit millions de pesetas. Par ailleurs, nous voyons se manifester un courant d'opinion (conférence de M. Larraz, article de M. de la Escalera) favorable à des mesures dont le but serait d'enrichir les finances marocaines pour leur permettre de renoncer aux secours de l'Etat espagnol. Outre les charges militaires et administratives que le Maroc impose à l'Espagne, nous voyons figurer au budget des dépenses de la métropole une subvention remboursable (?) de 25 millions de pesetas destinée à l'administration du protectorat pour couvrir son déficit. L'économiste M. Larraz voit deux moyens de faire disparaître ce « prêt » du budget espagnol. Il propose que, le Maghzen frappe de la monnaie d'argent, ou iju'il élève ses droits de douane. Le deuxième procédé demanderait une modification préalable de l'acte d'Algérisas, cela même que réclame M. de la -EsP calera, dans une étude publiée récemment par El Debate, pour permettre au Maroc français et espagnol, d'abord, de solder le déficit de son commerce extérieur (pour la zone espagnole 58 mil- lions de pesetas en 1930 88, millions d'importations; 30 millions d'exportations), puis de poursuivre son développement économique naturel. On connaît le singulier régime auquel est soumis le Maroc en matière économique. Depuis le traité hispano-marocain de "1799, un droit de 10 0/0 ad valorem, augmenté- de 2,50 0/0 par la conférence d'Algésiras," frappé toutes lés marchandises importées, quelle qu'en soit' la prove* nance. :C'est en quelque sorte le libre-échange (avec cette légère entrave de la taxe de 12,50 0/0) pour toutes les nations, sans possibilité pour le Maroc d'organiser librement sa prospérité économique sur la base d'accords commerciaux. Cette situation 'était admissible pour l'ancien Maroc, primitif dans son état social, insignifiant dans 1 sa production et sa consommation. Mais depuis le 1 début de ce siècle, les choses ont changé et le régime de porte ouverte imposé au Maroc est devenu d'autant plus détestable que la crise,mondiale a rejeté sur lui tous les produits dévalorisés que les barrières douanières empêchaient d'entrer ailleurs. Avec cela l'agriculture marocaine en plein essor ne trouve guère que deux clients, les nations protectrices, France et Espagne, qui dotvent faire un sacrifice de plus, alors que des pays • comme le Japon, la Chine, la Tchécoslovaquie, la • Russie vendent lâ-bas ce qu'ils veulent, sans avoir à acheter en compensation.. Relevons que 1 l'Espagne est la meilleure cliente pour les phos3 phates marocains, le premier produit d'exportation de notre zone (en 1931, sur une production l totale de 900,731 tonnes, elle en a absorbé 217,(>75 1 tonnes)_ et qu'elle constitue à peu près' le seul dé-

bouché des produits de sa propre zone (en 1930, < elle lui a acheté pour 30,489,525 pesetas;en 1931, ( pour 17,733,273 pesetas, lorsque les chiffres te- 1 taux des exportations étaient respectivement de 30,609,090 pesetas et de 18;335,638 pesetas); < L'acte d'Algésiras qui, on peut le dire, afaitdu Maroc une colonie de toutes les nations, peut- il être dénoncé?;Sans aucun doute, dit M. de la Esca- lera et M en donne des raisons convaincantes. L'acte déclare intangible l'autorité du sultan, ce qui revient à dire dans ce pays autocratique celle de l'Etat;: comment pèut-il donè la nmitër ̃: dans le droit fondamental d'organiser librement son ïrégime économique et de le défendre par .Jss mêhies moyens licites et juridiques que les adtrgs peuples? Car sa situation de-pays protégé ne <3i-mïnue en rien la personnalité ni les droits du Maroc il appartient seulement "M pays protecteur d'exercer ceux-ci et de faire valoir celle-là. D'au- tre part, l'acte d'Algésiras (dans son article '<$) maintient en vigueur des traités précédents* Cbn1- tenant des clauses de réciprocité dont bien des Etats, qui pourtant bénéficient largement de, la situation du Maroc, ne tiennent aucun Compte ils opposent aux produits marocains 'des jÔàmêTes, douanières infranchissables; N'eét-ce, b^j-t^M.? t

infraction flagrante ces préceptes 'i'TCtèryBt t

M:- de la Escalera de conclure: :• « Le fameux acte

peut être dénoncé devant les principes généra, du droit, devant la pratique et' devant le droit positif international lui-même. De toute façon^; il est d'une injustice irritante ret fie saurait prévaloir, » '• y- ']( SUISSE `..

Les détournements dans une banque de Genève Les détournements de l'employé de la Caisse hypothécaire de Genève, Jacques Dick, signalés avant-hier, remontent au mois' de septembre 1932 En compensation de l'argent dérobé et remis à, son complice Hugli, Dick devait recevoir 4 millions de dollars de titres de terrains pétrolifères. Il n'est pas impossible que la négociation de, ce? titres, au sujet de la valeur desquels on enquête ne permette de récupérer une partie du montant des détournements. D'autre part, le directeur et le sous-directeur de la banque ont été relevés de leurs fonctions; à la demande du gouvernement genevois. L'uij, et l'autre étaient depuis février au courant desvdétournements, dont l'auteur est le propre beaufrère du directeur. Ce dernier et le sous-direc'|eûr de l'établissement laissèrent jusqu'à maintenant le conseil d'administration dans l'ignorance des

faits relevés.. [

faitg TCHECOSLOVAQUIE f

Affaire d'espionnage 1

'On mande de Prague ». j.. La police tchécoslovaque vient de déçouvrir^une affaire d'espionnage au profit de l'Union soviétique; 23 arrestations ont déjà été opérées à Prague et 20 en province.

Depuis quelque, temps, la Sûreté et Jes autorités

militaires avaient -eu leur attention: attirée r

l'activité louche de certains. individus, actiyftflJÉui' r s'exerçait surtout dans les villes de. garnison, .;Uçg .enquête habilement menée révéla l'existence, 4'un véritable réseau d'espionnage qui 6'étendait put tout le territoire tchécoslovaque. Le- chef de cette organisation, nommé Frahti&ek ftampl, ancien élève des cours Lénine à. Moscou et rédacteur du journal communiste Rovnosi; semblait disposer de ressources considérables èt.jeritieprenait de fréquentes tournées en Tchécoslovaquie. Il. avait organisé une vaste association dont les membres ne se connaissaient pas entra .eux qui utilisait un langage chiffré et disposait d'une imprimerie clandestine où était éditée la revue communiste le Soldat, destinée à être diffusée dijns

les caserne?. '.̃'̃;̃ }. -•

BULGARIE

Û. Mouchanov et le pacte balkanique *"̃ A l'occasion du débat sur le budget du ministère des affaires étrangères,' le président Moucha- nov a fait, à la Chambre, un exposé détaillé sur r la politique extérieure de la Bulgarie. ` ,.». 1,~ m. Mouehanov a affirmé de nouveau que Ve biit Unique de la politique extérieure de la Bulgarie est la paix, l'entente et l'amitié avec toutes, lés nations, et, en premier lieu, avec les nations vpi"

sines. ̃̃i"w

Au sujet du pacte balkanique, le président- (dp conseil bugare a déclaré ̃?!;̃ Nous l'avons considéré et nous le considérons comme superflu. Tel qu'il est conçu, ce pactee vise à" la consolidation de la'paix; mais d'autre part; il tend ̃̃ admettre un obstacle à la possibilité, prévue par la Sociétéi-dee nations, d'une rectifloation paciflque des traités pakxî. AdlMsrer à ce pacte signifierait donc pour nops-'lgliè nous renonçons volontairement à l'espoir 'foiûîé te fit* <1ft stipulation ^pJennelle de l'artiple 49, du çoven^nL qui repose" etu11! 'l*idéë què-lestraftës tië peuvent pas? être immuables éternellement,, et que. les intente même» de la paix exigent que la situation, puisse, .s'adapter sus circonstances nouvelles et aux (besoins.manifestes ^ee peuples. Nous pouvons dire, dans ce eens, quo le\p!aote d'Athènes n'est pas en harmonie avec les. principes gui présidèrent à la création de la Société des nattons- set avec, l'esprit du covenant. ..••̃ ̃: ̃ :,tl';

ROUfflANIE

Le procès de la «: Garde de fer a ° M. Vaïda Voëvqde, ancien président du conseil, a déposé vendredi au procès de la Garde de -1er, dont il prit la défense. Il reconnut qu'il avait toujours suivi avec sympathie le mouvement national de la jeunesse roumaine et qu'il avait même ̃collaboré à la rédaction de..certains maniffistesi.jde la Garde de fer. '>«jh' «Les erreurs commises par ce parti sent;, dmputables seulement la jeunesse de ses membres,-», s'est notamment écrié M. Vaïda Voëvode. « fflWee ont été le fait de personnes isolées.» » ;̃̃>,(. La déposition de M. Vaïda a confirmé l'impression que le procès de- la Garde de fer est exploité à fond par les adversaires du régime libéral -Vq-ro les chefs de l'oposition qui se sont succédé? .ces derniers jours à la barre ont reproché avec une Significative unanimité d'avoir commis une lbûnle": faute en dissolvant le parti de la Garde de fer. C'est bien le procès du gouvernement libéral que l'opposition essaie de porter devant le tribunal militaire en s'attachant à démontrer qufef: la Garde de fer, en tant que parti,- n'a pas ourdide complot qui a coûté la vie au président Du«aoet que le crime fut un geste d'isolés qu'agit exaspérés la lutte engagée contre eux, par .Je,gJ9lir

vèrnement libéral et résolus à venger leurs cja^iar

racles arrêtés après la dissolution, deG£i>oté;çk! fet et emprisonnés.. i.v TURQUIE

Le sort de M. Insull

L'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara, M> Robert P, Skinner, à la suite d'instructions reçues de Washington, a demandé au gouvernement turc l'arrestation de M. Insxfjl, actuellement à bord-'âu Mâioiis, ancré dans le Bosphore. •Le gouvernement turc prenant texte de- l'article 9 du code pénal a promis qu'il arrêterait le banquier lorsqu'il recevrait copie certifiée du mandat d'arrêt et du dossier des poursuites. ̃ Le département d'Etat. fi envoyé immédiatement -i par câble à Ankara une copie du mandat d'ar^t et se prépare à envoyer aussitôt que possible le dossier. ̃ 'v Le traité d'extradition avec la Turquie a ete signé en 1923, mais le Sénat américain ne l'a ratifié que le 24 février 1934. Là Turquie n'a pas eàcore ratifié ce traité. On croit qu'au cours de. sa réunion d'aujourd'hui le Parlement ratifiera la convention d'extradition turco-amérteaine. ̃?' -W; Les autorités turques ont demandé hier #u commandant du bateau de livrer le banqù^r Insull. Le commandant a refusé'. Le consulat hellénique à Stamboula été saisi de l'affaire. T- Un fonctionnaire turc est à bord du bateau. ">v

;̃̃ états-unis- :n, n,^ La propagande hitlérienne ïup La revue Today, éditée, par l^ï. Moley, faÏHâ&f conseiller de M. Roosevelt, commence la .gUbliçation d'une série de six articles consacrés hWpfptf pagaijde hitlérienne aux Etats-Unis, propagaïfdê qui, suivant cette revue, est encouragée paEeiles représentants officiels du Reich aux BtatSrPnis, La revue précise, en effet, que les nazis nQ\\i envoyé aux Etats-Unis des officiers de l'armée allemande pour entraîner les formations Biilitàires nazis.

Les organisations hitlériennes, dit cette revue, sopj- divisées en 3 groupes l'un pour la région de l'est, l'autre pour la région du centre, le troisième pour' la région ouest, sous les ordres d'un quartier général situé à Chicago. Depuis que Spanknœbel, menacé d'être arrêté, s'est enfui, le mouvement, nazi aux Etatsï«Unîs a été dirigé par Fritz GrisM, de Chicago. Ce dernier a d'ailleurs annoncé son prochain départ pour l!Allemagne il sera probablement remplacé par M. Bcahold Walter, de New-York, un Allemand naturalisé américain. 4 vh'jv Selon le Today, les formations mWitaires nazis compteraient 6,000 hommes. Vingt-quatre cellules nazis existeraient à New-York, sous le nom officiel de « Amis de l'Allemagne ). Les adhérents jurent d'obéir sans réserve à leur chef et de" n'appartenir1 à aucune organisation sôcrète, franc-ma-j

çonnerie ou autre, et doivent justifier qu'ils sont de pure descendance aryenne. Les bulletins d'adhésion portent le drapeau américain agrémenté du « svastika », ce qui constitue une violation de la loi qui interdit d'ajouter aucun emblème au drapeau américain.

Les nazis 'des Etats-Unis possèdent une revue intitulée ta Garde américaine, éditée à Brooklyn et dirigée par M. Karl Ludecke, correspondant du Vœlkischer Beobachter aux Etats-Unis. Il n'est pas sans intérêt de signaler que la ̃revue Today est" commanditée par ̃ .Vincent Astor, propriétaire du yacht Nourmahal, bord duguel ne président-, Rooseyelt v effectue actuellement une. croisière. -Tous- ies1 journaux américains reproduisent 1 article de Today en insistant sur l'importance des révélations qu'il contient.

;lSttiJ. aï?. 'CUBA. ̃̃ ï. ï,.v

La préparation des élections

•La lutte effrénée entre les différents ..partis -politiques' pour la eomfùête des postes de gouvernement e.t de l'admmistrationj entrave tous, les effprts entrepris pour le relèvement -nationaL La .lûtye est .particulièrement ardente aûto.ur au ministère rintérieur;, qui est appelé à contrôler lestions. q ̃̃' ̃ La désignation des membres du Conseil d'Etat, qui doit assister le président pendant la période transitoire avant. la proclamation de la nouvelle àonstttutian, a été ajournée, en raisoa de la multiplicité'des candidatures. Cependant, le colonel Batista poursuit la réorganisation de l'armée et s'efforce d'en éliminer tous les éléments dissidents, afin d'éviter que la* confusion qui règne dans le pays n'engendre une complète anarchie..

Les étudiants du parti de M. Grau San Martin ont de nouveau ouvert une période de terreur. Les communications téléphoniques sont interrompues dans tout le..pays. ,̃

La police paraît complètemen., désorganisée. Selon le journal Informacion, M. Mendieta se rendra aux îles Bahamas, pour y rencontrer le président; Roosevelt, afin de discuter avec lui de l'aide américaine à Cuba.

BOLIVIE

l# conflit du Chaco

On "télégraphie de. Bueno6-Air«8 Le nouveau ministre des affaires .étrangères do Bolivie, M, Alvestegui, venant de Rjo-deJaneiro, est arrivé à Buenos-Aires, où il poursuivra' ses négociations en vue de la solution de: la question du Ohaco, de la mise à. exécution du projet d'accord argentine-bolivien pour le développement du- réseau de chemin de fer et des autres facilités qui permettront l'exportation des produits de la Bolivie par la voie du Parana.M.- Alvestegui a déclaré que l'accord argentinobolivien' n'aura pas d'influence sur le conflit, du Chaco, puisque celui-ci. a. trait à une question territoriale qui intéresse toute la Bolivie, tandis que l'accès de la-mer niimtoesse -qu'.une partie de la population bolivienne. >>

JAPON

] Les wmement^ navals

On télégraphie de Toklo ''̃'̃ Les milieux officiels s'abstiennent encore de commenter l'approbation donnée par président Rposevelt au projet Vinson, autorisant la construction de 101 nouveaux navires de guerre. Toutefois dans les milieux navals japonais on considère généralement que les accords de Londres et de Washington comportent certaines lacunes. Ces lacunes, estime-t-on, sont mises en lumière par le fait que la puissance navale -.qui bénéficie des avantages d'un tonnage naval supérieur peut, par ce fait même, invoquer la faculté de' poursuivre 'librement son programme de constructions navales et s'efforcer de s'adapter le plus avantageusement possible à la situation internationale. Semblable attitude, disent les milieux navals japonais, ne, peut qu'encourager sérieuse- ment la course aux Armements navals. Les relations commerciales avec l'Angleterre On télégraphie de T0M0

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères a fait allusi'on à l'échec des négociations commerciales anglo-japonaises dé. Londres. Il a déclaré aux correspondants de la presse étrangère que la Grande-Bretagne ayant pris elle-même l'initiative des premiers pourparlers, le Japon w prendrait aucune autre décision à ce sujet et. attendrait que la ̃Grande-Bretagne fit quelques nouyelles ^propositigris, permettant de reprendre ces

n~gQMatl'0~j ';r.St.H' -L. ,7;a.

MOUVEUES DIVERSES ''̃'̃jùé. U^AHoÈr

;~0/l~6A' I. l.,tr:tÚiNotil

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̃Italie:– On apprend la mort, survenue à l'âge de 77 ans, 'du général1 Alfred Saocî^l, qui avait ët'é le professeur cïé'teu »é duo d'Aœte a l'académie militaire de Turto.

Pendant la guerre, il avait, commandé l'artillerie dans lazorié à'Asiago, puis il avait oommandé les forces de terre dans la région de Venise. A cette époque, il avait parmi ses officiers le poète Gabriele d'Ahnunzlo. Grande-Bretagne. On annonce la mort à Londres, à l'âge de 77 ans, de M. William Alexandre Er6kine qui fut le premier à pratiquer en Angleterre l'hypnotisme curatif. H était le neveu du comte de Mat' and

Kellie. ,•̃̃ ̃:

Autriche. La municipalité de Tulfés, en Tyroî, a adressé' à Otto de Habsbourg un diplôme lui conférant le droit dô-ofté. ̃ ̃̃̃̃ ̃' ••̃•̃̃ ̃'̃'̃̃ ̃•̃̃.̃̃ LE FUTUR PALAIS DES SOVIETS A MOSCOU

nie t,

̃s!

On se souvient peut-être qu'il y quelques années le, gouvernement soviétique décida de jeter bas l'église du Sauveur, au Kremlin. La nouvelle fit sensation. Dans certains milieux on reprocha aux dirigeants de Moscou de pousser l'athèi'smî jusqu'au vandalisme. En réalité, il faut l'avouer, l'église du Sauveur n'était pas une parure de l'admirable Kremlin. Bâtie; pour commémorer l'heureuse issue de la « guerre patriotique de 1812.. c'est-à-dire la victoire d'Alexandre sur Napoléon et:ta libération de la Russie, elle avait des, formes lourdes et^ disgracieuses. Ce quiJ-ia«icondfemnaU t aux yeux du gouvernement actuel;! ce -n'était pourtant pas son esthétique défectueuse, c'était uniquement le fait que ce vaste sanctuaire s'élevait sur le plus bel emplacement de l'acropole moscovite, sur une terrasse incomparable qui domine la Moskva et la majeure partie de la capitale. Or. le régime nouveau avait élu ce lte& entre tous pour y édifier le monument symbolique de sa victoire, le' Palais des Soviets. ̃"̃•̃ Voilà des mois qu'on parle de ce monument. Tous les architectes de l'Union soviétique ont été pri'és d'exercer leur imagination sur ce thème grandiose. Le concours a eu lieu l'an dernier. le e jury officiel a reçu d'innombrables maquettes, dont quelques-unes d'une audace extravagante, et il a finalement arrêté son choix, le 19 février, sur le projet présenté par les architectes Iofan.Goldf reich et Chtchouko. ̃

En quoi consiste ce projet ? D'après l'image qu'en ont donné récemment les Izvestia, le futur Palais sera une immense bâtisse de forme pyramidate et d'un'style difficile à définir mais qu'on pourrait qualifier de babylonien. Le palais proprement dit, divisé en étages qui iront en se rétrécissant jusqu'au sommet, aura 335 mètres de hauteur, et il sera couronné par une statue gigantesque de Lenine de 80 mètres. La hauteur totale sera donc de 415 mètres. Dans le projet primitif, il avait été'déeldê de ne pas aller au delà de 215 mètres,, mais eela parut trop modeste et indigne de l'Union soviétique qui^eomme on le sait, s'inspire en tout et pour tout du mot' d'ordre de M, Staline « Rattraper et dépasser l'Amérique. » Dans- ses interviews à la presse, l'architecte Jofan ne l'a.$ias caché et il a rappelé que le plus haut skyscraçcr de New-York, l'Empire'Buildîng, se dresse à 407 mètires au-dessùsdu sol. Le PaIsïs soviétique te dépassera donc de 8 mètres et Moscou 'enlèvera à- New- York son record. Quant à la statue de terirae, qui ne devait avoir d'abord que 52 mètres, elle ne pouvait pas ne pas l'emporter sur toutes les statues existantes. Pour le revêtement de l'édifice, on a choisi une pierre des environs de Tiflis, qui donne l'illusion du marbre. Pour Lenine, on ne sait pas encore de quelle matière il sera fait, mais il est probable qu'on emploiera un métal, un acier inoxydable. Certaines parties du bâtiment, à l'extérieur et à l'intérieur, seront en granit poli, en marbre de 'Oural, et l'on se servira aussi, pour l'ornementanon, d'onyx et de malachite, -̃' Un escalier monumental de 150 mètres de large conduira à la porte d'honneur, qui donnera 1 accès au véslibUlë et la grande salle.'Voici quelles sont les dimensions prévues de ce hall circulaire pour lequel le mot « immense » paraît presque mesquin l'3.6' mètres de diamètre, 105 mfttrfis de hauteur. L'ancienne éfflise du

places de l'amphithéâtre, disent les architectes, les spectateurs auront l'impression de se trouver à ctel ouvert, tant la coupole sera élevée au dessus de leur tête. La grande salle pourra contenir 20,000 personnes et elle sera réservée aux congrès des Soviets, aux manimestations de masse, :i à la célébration des fêtes révolutionnaires. Plus loin, il y aura une « petite » salle qui aura la forme d'un amphithéâtre semi-ci!rculaire, avec, au fond une scène servant pour les représentations théâtrales ou pour les bureaux des congrès;, elle contiendra 5,900 places assises, et par conséquent cette petite salle sera plus vaste que celle de notre Trooadéro. Dans les étages supérieurs du palais, il y aura des salles de musée, un fcaste panorama de la révolution, etc. -••̃̃̃ Les sculpteurs de l'Union soviétique sont appelés à collaborer activement à l'ornementation extérieure du palais. Le projet officiel prévoit en effet dix-huit groupes de personnages sur chacun des étages du monument. Dans la pensée de l'architecte Iofan, ce seront des groupes, de travailleurs de >tous les pays, du; monde} qui semblerront monteïj je long. de la pyramide' vers Lenine, leur chef spirituel représenté dans son attitude familière de, tribun populaire, la main gauche dans la poche du pantalon et le bras droit tendu en avant dans un geste large..

Les journaux de Moscou donnent encore bien d'autres détails sur les' problèmes divers que pose la construction du palais chauffage, acoustique, ventilation, installation électrique, etc. Bien entendu, la radio régnera en maîtresse et il y aura partout des microphones et des hautparleurs. Sur les places entourant le palais on pourra entendre les discours prononcés à l'intérieur.et, dans les salles, des appareils mis a la disposition des assistants permettront d'entendre soit les discours en russe soit leurs traductions en langues étrangères.

Le Palais des Soviets coûtera sans doute extrêmement cher. Combien de centaines de aillions de roubles? On préfère rie pas le dire aux citoyens et contribuables soviétiques. On se borne à leur déclarer qu'ils pourront être fiers de posséder bientôt' l'édifice le plus colossal de l'univers, le temple énorme du communisme et du léninisme triomphant en comparaison duquel les plus vastes cathédrales gothiques ne seront que des pyigmées.

ANDRÉ PIERRE.

LA FRANCE D' OUTRE MER MAROC

Au conseil du gouvernement

Le conseil du gouvernement du Maroc, réuni à Rahatr-sous Ja "présidence de M.-Ponsqt>: résidènt-rénêfal, a,"commencé Jîexamen du budget. différents orateurs ont':pris. hier la parole'sur diverses questions "intéressant le budget des travaux publics. Les discussions sur les autres chapitres se poursuivent aujourd'hui.

LE RENDEMENT GÉNÉRAL DES IMPOTS f en janvier et février 1934 j

a

Le ministère des finances communique aujour- é d'hui' seulement et simultanément l'état des recouvrements opérés au titre du budget général j pendant lès mois de janvier et de février 1934. Ces s résultats, sont, du point de vue budgétaire, nette- d ment défavorables, puisqu'ils font apparaître pour n janvier et février réunis, une moins-value, par 1 rapport, aux évaluations budgétaires, de 579 millions 238,900 francs, dont 574,839,000 francs pour les impôts indirects et les monopoles et 4,399,900 francs pour les produits 'du domaine (on sait que pour les contributions directes il n'est pas possi- t ble d'établir une comparaison entre les recouvre- •* ments et les prévisions). j Ces résultats sont commentés par le ministère 1 des finances1, dans une note dont voici le texte Les recouvrements des impôts indirects pen- { dant les deux premiers mois de l'année, c'est-à- 1 dire pendant les deux mois de douzième provisoi- J res, font apparaître, par rapport aux évaluations, une moins-value de 579 millions, soit plus J de 10 0/0. ̃ Si les recouvrements des dix autres mois mar- quaient la même diminution, le budget de 193i se trouverait, de ce seul fait, en déficit de plus

de trois milliards..

Maïs l'.oii'dàii faire mmanqueryaue^ des^circons- ïàn'ces eMpïionnéllés' ont 'exercé une influence sur ces réebmn'e'nients. Des transactions ;(jûi> se sont multipliées à l'approche de la. loi dit 23 dé- cembre 1933 afin d'éviter les augmentations de tarif, se sont ralenties une fois la loi votée. La taxe de circulation sur les. automobiles, suppri- niée au 1" février, n'a, pas rapport pendant lu m,ois de janvier son produit normal. Le nouveau régime de taxation de' l'essence a entraîné au début de son application une diminution dans les recouvrements. Enfin, les troubles politiques du mois de janvier et du début de février n ont pas été sans ralentir la marche des affaires. Si ces considérations permettent d'éviter tout pessimisme, elles doivent conduire cependant à une double conclusion: ,~isablç que les eittre~

D'une part, il est indispensable que les entrer prises qui ont à- surmonter des difficultés économiques, n'aient pas à lutter contre des mouvements d'inquiétude ou de découragement, et que la paix sociale soit maintenue;

D'autre part, il est urgent que, pour parer à la diminution des recettes, le gouvernement réalise; uniquement par des. économies, un parfait équilibre budgétaire.

Les recouvrements opérés au titre du budget général pendant les mois de janvier et février 1934 réunis se sont élevés à la somme globale de 5,527,484,450 francs. Dans ce total, les ressources exceptionnelles, les recettes d'ordre cl produits divers entrent pour. 45,701,350 fr., dont 16,685,000 francs. pour la contribution extraordinaire sur les bénéfices de guerre.

Les ̃recuites normales et permanentes ont donc atteint, pour les deux premiers mois de l'exercice en cours, 5,481 millions 783,100 francs, savoir

contributions directes «v. 91t.0?9.(Hi0 Contributions indirectes et monopoles».: •. 4. 547.664, GuO Domaine ••: 20.09u.100 Les: recouvrements budgétaires «normaux et permanents opérés pour le compte de l'Etat pendant les deux premiers mois de l'exercice sont en. diminution de 49,654,000 francs sur les recettes correspondantes des deux premiers mois de. l'an passé, savoir contributions directes +254,216,000 fr.; impôts indirects et monopoles 299,850,000 fr:; domaine 4,010,000 francs. Par rapport aux évaluations (contributions indirectes, monopoles et domaine), la moins-value au 28 février atteint, comme il a été indiqué plus haut, 579 millions 238,000 francs, dont –574 millions 839,000 francs pour les contributions indirectes etles monopoles, et –4,399,900 francs pour les produits du domaine.

Voici le montant des recettes normales et permanentes (contributions directes, contributions in- directes et monopoles, domaine) encaissées men- suellement par le Trésor au compte du • budget général depuis janvier 1931 (en milliers de francs)':

1931 1932 1933 1934,

Janvier.. Fr 4. 2:S9. 847' 3.545.938 3.248.205 3.278. 2S5 Février. 2.890. iU 2.504.306 i.2,S3;232 3.203.498 Mars 2.787 923 2,526.552 2.442 255 ̃̃ ».:•̃ Avril. 3.31(3.431 .3.095.951 3.064.262 » Mai 2.6S8.810 2.396.967 2.58(5.504 ».

Juin 3.167.336 3.076.151 2.848.229 » Juillet. 5.489.0i!S .3.722 776 3.815.398 » Août 3.22y.862 3.157.441 3.076.430. » ̃: Septembre 3.617.598 2.509.991 2.857.fr>7 » Octobre. 5.203.164 4. («7.790 4 080.485 » Novembré i-' 3.909.973 3 312.315 3.275 875 » Décembre. -3.350,583 3.161.769 8.032.407 .>

Impôts indirects ei monopoles Le prodiiiï'des monopoles et des impôts reepu'vr'éè par tes trois administrations de l'enregis-^trement, des douanes et des contributions indirectes atternt pour,les mois de janvier et février 1934 un total de 4,547,664,000 francs. Ce total est inférieur de 574,839,000 francs aux évalua-: tions budgétaires, et de 299,860,000 francs aux recouvrements des mois de janvier et février 1933. :• Enregistrement. Les recettes encaissées en janvier, et février 1934 par l'administration de; l'enregistrement, tant en ce qui concerne les pro-. duits de l'enregistrement et du timbre qu'en ce qui touche l'impôt sur les opérations de Bourse et la taxe sur le revenu des valeurs mobilières, forment un total de. 1,462.259,000 francs. Cette somme représente une moins-value de 228,544,000 francs: sur les évaluations et fait ressortir une diminu-i tion nette de 102,297,000 francs, par rapport aux recouvrements de janvier et février 1933. La moins-value de 228,544,000 francs .par rapport aux évaluations budgétaires se décoinpo-c. comme suit 1" Les recettes de l'enregistrement présentent une moins-value nette de 151,664,000 francs qui porte ngtamment sur la. taxe de iransniissjoa des'

valeurs mobilières (33,732,000 francs), les droits sur les mutations de fonds de commerce (16 mitlions' 423,000 francs), les droits sur les immeubles (34,835,000 francs), sur tes dpnations (3,685,000 frahcs),Mes,'drdils sur: iles^fln^eh lions autres que le^ mutations et sur les actes '.éivils, administrar tifs et de Tëtat civil (57,275.1)00 francs) et les droits sur loi TiypothjèqueS-. t4,75A.000 .francs) 2° Les recettes du timbre sont. au total, inférieures de 60,104,000 francs aux évaluations. Les principaux éléments > de cette moins-value sont le timbre unique (30,047,000 francs), le timbre de dimension (2,877,000 francs), le-timbre des bi'llets de banque. (6.2S8.O00 francs). eMe; timbre des valeurs mobilières (19,'414iO0Ô francs); 3° Le produit de l'impôt s.ur les opérations Bourse est inférieur de 388,000 francs aux évà- lpations correspondantes .], ,?' ].

4° Enfin, la taxe sur le revenu des valeurs moibilières a produit 612,057,000 francs pour uré évaluation de 628,445,000 francs, sôît'une mbitevalue de 16,388,000 francs. Douanes. ̃ -™ Les..perceptions effectuées par le service des; douanes, y coinpris les -droits recou? yrés par. .cette administration au tifcre des-huileis minérales .et tes dçnrées ^Ip^ia^es, .des efsènc^a,,

et, pétroles, de/U'a ,purtaxe.s,wr,3és.I essençèl^éU 'iés

benzols, des A(J, ~a ~P, "J~~e, :w:, 'e, ,6, ,1 e,?,se.n~1~ l~

benzols,' des' huilés 'm|niéràTé^iburdesVâés. ̃• flen?

zols, des sels etdes •sucTësj s'élèvent a 972 fniplions 406,000 francs pour tes "mois' de janvier et février 1934. Cette somMe est inférieure'' d'ë 182,632,000 francs aux évaluations budgétaires et de 14,614,000 francs aux produits des mois correspondants de l'exercice» précédent.

La moins-value constatée; par rapport aux évaluations porte particulièrement sur les droits. à t'importation de marchandises diverses (161 millions 625,000 francs),, les taxes exigibles des importateurs de produits Contingentés (.40,184,000 francs), les droits sûr les denrées coloniales (2 mitlions 692,000 francs) et 'enfin •sur" les sels (3,636,000 francs). Ces moins-values"- sont atténuées par l'excédent dégagé au titre des droits sur les essences et .pétroles (7,169,000, francs), sur les benzols (2,332,000 francs)-, de in .surtaxe sur .les. essences et benzols (12,878,000 francs) et par une plus-value de 2,659,000 francs enregistrée au titre des droits sur les sucres,

Contributions indirectes. Quant aux encaissements réalisçs pendant lés mois de janvier et février 1933 par l'administration des contributions indirectes (taxes sur le chiffre d'affaires non comprises), ils s'élèvent à la somme de 958,991,QQ0 francs. Cette somme est inférieure de 62,436,000, francs aux évaluations budgétaires et de 106,762,000 francs au montant des recouvrements des mois de janvier et. février 1933. Les moins-values -constatées sur les évaluations concernpnt- notamment la taxe spéciale sur les spiritueux (20,960,000 francs),, les droits sur les vins (2,070,000 francs)', sur l'es bières (1,995,000, francs), sur les alcools et vins de tiqueur (3 millions 802,000 francs), la taxe sur les, eaux minérates (1,411,000 francs), iesrdroits sur tes selô (2,706,000 francs), l'impôt sur les chemins fer (2;327j000; frano8)ï< l'impôt, sur 'les '-automobiles (7,399,000 f raiics);i k taxe ^«^«les1* camb^stîb'IèS liquides uWliisés à:,la :traction:»routière (8;;fl9-,000 francs), et les droits, sur. les sucres > :(10;.340,Qop francs). Ces moins-values sont atténuées par les droits perçus sur les gas. oils;(6,536,00Û] francs): Taxes sur le chiffre d'affaires. Les taxes sur le chiffre d'affaires ont- pçoduit 1,152,472,000 francs. Cette somme est inférieure de 101,108,000 francs aux évaluations budgétaires des mois-de janvier.' et février 1934 et de 76,398,000 francs aux recouvrements enregistrés pendant les mois de janvier et février 1933.

Monopoles. Le produit, des monopoles, en janvier et février 1934, s'élèvë'a 40,735,000 francs, somme inférieure de 4,832,000 francs au montant des évaluations budgétaires, et de 4,293,000 francs aux recouvrements des mois de janvier: et février 1933. '̃. Impôts directs

Les recouvremens effectués au titre des contributions directes au cours dès deux mois de janT vier et février 1934 s'élèvent â-914,029,000 franco Mate cette somme ne représente .que la part de l'Etat. Pendant la même période, il à' été recouvré au profit des départements, communes. et établissements' divers une' swinme de 790,020,000 fr. Le total des contributions directes, encaissées. en janvier et février atteint ainsi l,704,0'49iO0O francs. La comparaison du produit de ces. contributions recouvrées pour le compté .de 'l'Etat; pendant tes deux premiers mois de 1934 avec .'les recouvrements effectués au même titre pendant la 'période correspondante de 1933 fait -ressortir uiié aus-mèntation de 254,216.000 francs dont 196,350,000 fr, en janvier et 57,866,000 francs en fôvrieï. Voici le total des recettes;- '(part,, de l'Etat). dès: deu-x- premie-ps mçls çîevî193^,«!>Uiiit!r.é:4es; imptôtà directs, et la;Co'mparâi»o.Q;avec,ftel|:es.ides,4euX'<pjfe

mièrà moisdé 1933 £'̃ s, -̃̃

1 Comp«rai»on RaoojivrtimMiti avec 1833'

[mpôtscédulaires(ycompr. ̃->, •*̃̃* le foncierl et.impôt gêné- ."• ((ranos) T rai sur le revenu.. 869.90/î.ÔOU + 3u9.2Q5.000 Contributions directes et taxes assimilées. 39.5?.^000 '48.018.000 Apurement des rôles. iï.4^5. (XX) 6;9~i,()00 Total. 9][4,P29.OiX) + 254.210. UOo!

.1

Administration des postes

Les produits recouvrés, pendant les mois- dé janvier et février 1934 par ^administration* des postes, et qui, ont été encaissés au titre de, son budget annexe, ne figurent. pas dans :les .chiffres ci-dessus. Ils forment un total de 593.999:000 francs, supérieur 7.468.000, francs aux, évalua^ tions, et de 17.552.000 francs aux recopvrériients du mois corresporidantde 1932.

Recouvrements mensuels des impôts indirects de janvier et de février

Pour compléter les" renseignements qu'on vient de lire sur les recouvrements groupés des deux premiers mois de Texerc'ioo'èfr cours, voici, po'ùr chacun de ces deux mois, le tableau que nos lecteurs ont l'habitude de trouveï! ici. tous les «mois, indiquant le rendement par.; grandes catégories d'impôts, des impôts indirects, et des. monopoles perçus au profit de l'Etat, ainsi que la comparaison avec les produits de chacun des deux mois correspondants de 1933.

| i T I r n n K' & :1, f n^i

aE"ÛDïàEBBNTS V'OHPABAlSOH

PRODUITS •̃ ,;0»i. 8TW

PRO D t7 l '1' S'en ¡aDi 1'934 are~

en lanv 193t j>ny 1933

Enregistrement 310.92G 000 fin 504.000 Timbre 213 81:». 000 22 4H5.U00 Opérations de Bourse. 9.«66.000 3.487.udO Valeurs mobilières. ,.̃ v54-2.7Ql.uon -1- 18.3:13.100 Douanes 351.558.000- 937. i>00 Contributions indirectes.. 35i.6S0.(KXl T6.54(i.0OO Taxes' le chiffre d'affaires 6"5.i'n4.<K)0 3ô.8,'9.iflO Denrées coloniales 38. 58.000 7.611 .000 Droits de consommation

sur la vanilline. 29R.000 34.000 Sels 15.638.000+ 200.000 Essences et pétroles, 47.,â89.ÛO0. + 14.230.000 Surtaxe sur les essences

et benzols. S32 000 +- 1356 000 Benzols ̃ 27.122.000 ^j- 3.013 000 Huiles minérales lourdes. 3,76'.(X)O ̃ ,547.000 Sucres et saccharine, se,W?,000 -j-, 7,943.000 MONOPOLES •̃

Contributions indirectes et ̃ •̃ -:̃ produits de diverses èxr

ploitations. 12.612. OOP 2.232.000 Total. 4 2.570.756.000 165.043.000

w.

̃̃-̃ B-COfREI£SIS COBPABAISOIT

PRODUITS-. ei HyifM 1934, avec lévrier 1933

Enregistrement .196.2.75,000 48.908.000 Timbre. lO6.724,(K)0 5.199.ÔOO Opérations de Bourse ,.42,796.000 + 248.000 Valeurs mobiUères 6p.356.000 + 19.655.000 Douanes 353,382.000 41.911:000 Contributions indireotés 44^.301.000 19.7.52.00p Taxe' sr le chiffre d'affaires ̃̃' ̃ Denrées-colonia'lès SW^eS^OO ^«tl.OOO Droits de consommation ̃ 6ur ̃vanillinë > 38.269.000 –̃ "4.764:000 Sels. 256.000– 79.000 Essences et pétroles .v. 20.970.000 + 4.163.000 Surtaxe sur les essences .• ,<?' et benzols 53.955.000 + 16.045.000 Benzols 3Ô.674.OQ0 ̃ + 3.336.000 Huiles minérales lourdes 1 92îi.OOO + 895.000 Sucres et eaccharine 3.677.O0Ô i45.O0O MONOPOliES :̃̃̃. Contributions indirectes et 6i:70LÔ0p ̃ i«.821.0Q0 produits de diverses ex-'

ploitations •l28:i2S.O0Ô 2^61.000 Total 1.976.908.000 134.817,000 Total des deux premiers ••̃-

mois l'exercice' 1934. 4.547.664,000 –299.860.000

Ainsi, à la fin du 2" mois -de l'exercice 1934, le produit des contributions indirectes et des monopoles était inférieur .de 299.860.flOO. francs (dopt 165,043,000 francs en janvier. etîl34,817,OO0 francs en février) au produit des 'deux mois correspondants de 1933, et en déficit sur. les évaluations àf 574 aiillions 839.000 ftancs/- ̃:


JX-JtJLC~C~<tA~

DES RAPPORTS BU SPIRITISME avec le théâtre

IL est des hommes qui peuvent, sans excès d'outrecuidance, se vanter d'avoir « fait leur vie », avoir imposé à celle-ci une direction, être restés les maîtres de leur petit univers. Non pas moi. C'est la vie qui m'a fait. Elle m'a mené où elle voulait. Je s'y suis pour rien. Successivement le soleil qui nous éclaire m'a vu clerc d'avoué, poète au Chat-Noir sous un pseudonyme, à cause de ma famille, ayant montré en cela moins de courage que mon éminent ami Maurice Donnay, qui vient d'écrire de si charmants Souvenirs, puis correspondant du Temps à Londres, puis flanqué à la- porte, puis administrateur aux colonies, puis reporter aux cinq. cents diables et presque explorateur, ayant mon nom. dans le plus petit coin d'un atlas aujourd'hui périmé, puis économiste colonial, conteur, romancier, est-ce que je sais Si j'écris, je crois que c'est parce itfue ça me donne moins de mal que de faire autre chose. Le principe du moindre effort régit l'univers, depuis les minéraux, les cristaux, les végétaux, les bêtes et les hommes mais les hommes, êtres de vanité, le nomment alors « vocation ».

Il n'est guère que le théâtre que je n'ai abordé que très rarement, petitement. Et encore fut-ce comme tout le reste dans mon existence par hasard. J'étais convaincu, et le suis toujours, que le théâtre est un métier comme les autres, qu'il faut le savoir, et que pour le savoir il faut avoir été pris tout petit. Par exemple, en allant souvent au théâtre. Or je n'y allais pas souvent. Ayant lu beaucoup de livres, de nouvelles, de journaux, je pensais pouvoir être à peu près capable de ̃ composer un livre, une nouvelle, un récit, un article. Je ne me croyais pas capable d'écrire une pièce. .Au fait, je ne l'écrivis pas. Ce sont les Esrits L'histoire est impayable., Vous allez voir. C'était, je crois, vers i908. J'étais chez moi, soucieux de géographie. J'ai toujours aimé plus spécialement m'occuper de ce qui, selon toute apparence, ne me peut servir à rien. La géographie du sud-ouest de Madagascar. J'étais en train de me dire « Par où diable peut-elle passer, cette diablesse de cote 750 ? » On m'annonce une dame. Sur la carte: « Mme C. de V. » fi Connais pas; faites entrer. »

̃ .C'était une toute petite femme, bien mince, avec un assez 'grasa nez. Elle me dit, "Monsieur, je suis malade, très malade. Condamnée à mort. On ne me soutient qu'avec du sérum de sang de chèvre.

Je réponds n'importe quoi; Probablement que rien n'est trompeur comme la vie, la mort, et même les médecins. Sans m'écouter, ce qui, de sa part, était une incontestable preuve da bonne éducation et d'intelligence, elle poursuit

Je vais mourir, mais ça m'est égal, ça m'est égal, parce que je suis spirite. » Je suggère que ce'doit être en effet une bien grande consolation. Elle m'interrompt encore .Je suis spirite, et les Esprits m'ont dit « Avant de mourir, tu éprouveras un juste motif de joie et de fierté tu écriras une pièce en collaboration avec M. P. M. et cette pièce sera jouée! »

Là-dessus, je la crus folle. Je suis toujours de la plus grande aménité avec les fous, je ne les contrarie jamais, parce que j'en ai peur. Soit, dis-je, faisons donc une pièce! M'en sentant, comme je l'ai dit, tout à fait incapable, j'étais bien tranquille à l'impossible nul n'est tenu. Mais elle ajouta tout de suite que les Esprits avaient eu l'obligeance de lui indiquer le sujet de la pièce, qui serait justement une pièce, spirite, tirée d'une de mes nouvelles, intitulée la Peur.

Enfin, si ça l'amusait de l'écrire

Et j'étais bien persuadé qu'elle n'en ferait rien! Mais trois semaines plus tard elle m'apportait un manuscrit, en deux actes. Ça ̃appelait l'Angoisse, et suivait fort exactemenl le texte d'une nouvelle macabre, mais dont jfe n'étais pas trop 'mébbntént. Unscupteùr s'installe dans un nouvel atelier. Le sculpteur précédent y a laissé un gros bloc de plâtre, qui peut servir de piédestal. Son successeur se trouve en proie a des appréhensions bizarres. Il a l'impression d' « une présence ». Parfois, un souffle froid, qui éteint sa lampe. Il fait poser un modèle, une petite femme quelconque, qui est médium sans le savoir. Et voilà qu'il tremble, le petit modèle, de tout son corps charmant, juvénile et nu. Elle tombe en transe. Elle crie « Mais il y a quelqu'un, ici Quelqu'un en peine » Voilà qu'elle mime ce qui s'est passé du temps de celui qui est parti. Cet homme vivait là, avec une femme détestée. Cette haine grandit, grandit. Un' jour il prend sa massette, il poursuit la femme, il lui brise le crâne. Et puis il gâche du plâtre, du plâtre, encore du plâtre. Et il enferme ce cadavre à J'intérieur de ce plâtre. « Elle est là là » crie le médium improvisé, montrant le bloc. A son tour le nouveau locataire prend sa massette. Il frappe, il brise le bloc; et il est là, oui ïl'iést'là, le cadavï» là 'victime, moulé en creux.

Je parcourus le manuscrit. C'était bien ça.

FBUILLETOM DU $UtttP* DU l" AVRIL 1934

LA PHILOSOPHIE La liberté de la personne Pendant les époques troublées comme la nôtre, la conscience vit dans l'inquiétude, la violence et le désarroi. Elle se sent livrée à des forces qui la menacent et dont le contrôle lui échappe. Alors elle oscille elle-même entre ces deux extrémités ou bien elle se jette dans un égoïsme forcené et ravive sans cesse en elle tous les mouvements de l'instinct, de la colère, de la jalousie et de l'ambition, parce qu'ils lui donnent un sentiment plus intense et plus aigu de l'existence et la double anxiété du triomphe ou de la ruine; ou bien elle abdique cette indépendance pleine d'insécurité et dont elle n'ose, pas faire usage; elle demande à être soutenue par une puissance qui la domine, à laquelle elle est prête à se sacrifier, pourvu que cette puissance lui dicte ses décisions et lui permette de s'oublier elle-même en la dispensant de penser et de choisir. Fautil donc que l'humanité soit obligée de laisser libre cours à la frénésie de ses passions ou de Jes assujettir à une autorité qui, en paraissant les dompter pour les mettre à son service, les exalte encore, (et; îeur donne un.prestige qui les sanctifie? '̃•

Cependant, c'est au moment où toutes les valeurs sent en péril qu'on perçoit le mieux leur pureté et leur vérité. Il n'y à point d'homme aujourd'hui qui puisse ratifier autrement que par désespoir l'impulsion de l'instinct ou la soumission aveugle à un pouvoir qui n'a plus besoin d'avoir raison pour être obéi. Ce n'est pas tant l'ordre qui demande à être défendu que la personne. Car cet ordre s. peut être apparent et extérieur, et détruire la -v 'liberté au lieu de lui permettre de s'épanouir, tandis que ia personne est exposée plus qu'elle ne l'a jamais. été à être anéantie sous les coups des ennemis du dedans, c'est-à-dire sous les poussées du corps et de l'amour-propre, et des ennemis du dehors, c'est-à-dire par des forces qui cherchent à la réduire en faisant d'elle (1) L. Labwttiomiière Essais de philosophie religieuse (Lethleileux) te Réalisme chrétien et l'idéallsme grec (Lethielleux); Dieu d' Aristote, Dieu de l'Ecole, 'DieU des chrétiens (Archivio di fllosofla, Laneiano); Pages choisies, par Thérèse Priedcl (Vrin). Enrico Castelli Laberthonnière, traduit de d'italien paï Louis Ganet {Vrig>

Avec certaines petites « préparations » auxquelles je m'aurais jamais pensé. Si, moi, j'ignorais tout du métier, ma collaboratrice en avait sûrement quelque notion.

Je l'ai lue aux Esprits, me dit-elle. Ils en sont contents, très contents. Vous comprenez, ils aiment qu'on parle d'eux. Et ils m'ont dit que M. Choisy, le directeur du Grand-Guignol, n'avait rien, eh ce moment, pour sa saison. et qu'alors il prendrait sûrement la pièce, si vous alliez'la lui porter vous-même. Ça, comme communication des Esprits, c'était peut-être, une autre affaire Ces espritslà pouvaient avoir des relations sur le boulevard. A cette époque reculée, il n'y avait pas encore de taxis. Rien que des fiacres, sans compteur. Il n'en coûtait que trente' sous, prix fixe, plus le pourboire, pour aller de la rue d'Assas au Grand-Guignol. Je pouvais me payer le' voyage.

Me voici donc dans la petite cour qui donné ̃sur la rue Chaptal. Je grimpe un 'escalier très étroit. Je suis reçu par M; Choisyj. je lui tends « mon » manuscrit, avec un scepticisme magnifiquement dédaigneux. C'est peut-être ça qui l'a favorablement impressionné quinze jours après il me priait de venir assister aux répétitions de « mon » œuvre!

"̃ J'y ai été. J'y ai été une fois. Je vis sur le plateau deux messieurs et une dame, qui avaient l'air de savoir fort bien ce qu'ils faisaient, quoique, de temps en temps, M. Choisy, qui était assis à côté de moi dans la salle, les enguirlandât, sans doute pour leur donner du u courage. Moi, il ne m'enguirlandait pas, mais je n'y comprenais absolument rien. J'avais le sentiment justifié que si j'intervenais, ce serait pour dire des bêtises. Sagement, je pris le parti de m'en aller, et ne revins pas.

.Je ne revins pas, même pour la répétition générale Mais le lendemain un ami, tout échauffé, vint m'apporter des nouvelles. Il paraît que c'avait été un succès, un grand succès à preuve que trois spectatrices s'étaient trouvées mal de terreur, et que, ce qui était encore, s'il se peut, plus significatif, le fournisseur ordinaire de ces choses, au Grand-Guignol, avait déclaré que c'était infect

Toujours est-il que l'Angoisse tint l'affiche assez longtemps. Ma parole, je n'en revenais pas! Toujours est-il que la Société des auteurs versa, à ma collaboratrice et à moi, une somme qui m'étonna. Pour une pièce tirée d'une nouvelle qu'on m'avait payée cinq cents francs, et qu'aujourd'hui encore j'estime meil- leure que la pièce. C'est beau, le théâtre! Ou c'est plutôt que ceux qui écrivent des nouvelles sont des imbéciles.

L'année suivante, une notice nécroloijiquo publiée par les journaux m'apprit que m^ 'collaboratrice je ne l'avais pas revue était tnorte.En cela les Esprits ne l'avaient pas trompée. En ce qui concerne la pièce et l'avenir qui lui était réservé, non plus, du reste. Seraitce, comme l'a dit à peu près un de mes prédécesseurs dans l'art dramatique, -un certain Shakespeare, qu'il y a plus de mystère dans les guéridons que dans le fond abyssin, des océans ? `?

Je ne m'attardai pas l'ongtemps à me poser cette énigme. Maintenant, à mes heures de loisir, je creusais les bouquins de géologie de M. de Lapparent. Toujours cette manie de faire, vicieusement, ce qui ne peut me servir à rien. Le temps coule, et la guerre éclate. Je ne pensais plus qu'à ça, comme tout le monde. 1915. Un jour je prends un taxi. A cette époque, il y en avait. Au commencement, Gheusi les avait envoyés sur la Marne, mais ils en étaient revenus. J'arrive au terme de ma course, je veux payer et je m'aperçois que j'ai laissé mon portefeuille à la maison. Pas un sou pour mon chauffeur. Si, au lieu de rentrer chez moi en voiture, j'allais à la Société des auteurs? On m'y redoit peut-être encore quelques francspapier ?

Rue Henner, on me remet une somme, une somme inattendue Plusieurs milliers de francs. Je tombe des nues. On m'apprend que la pièce a été traduite en anglais, jouée en Angleterre, en Amérique.

Mais, fais-je honnêtement, la moitié de cette somme appartient à ma collaboratrice J Elle est dé'cêdé'êv Prenez tou^o'.urs. 'Ypus vous, arrangerez .avec les héritierË,;<sfil s'en 'découvre.. '.̃;̃ .Année 1917. Je suis chez moi. Je lis les Fables de La Fontaine « travesties en patois créole de la Martinique par un vieux commandeur » 1 éditées à Fort-de-France, 1869. On m'annonce « un monsieur ». Je fais entrer le monsieur. Il porte des culottes. de,cycliste, et arrive d'Alexandrie, Egypte. A-t-il traversé la Méditerranée à bécane?

Il ne me le révèle pas, mais il m'apprend qu'il est veuf de ma collaboratrice Ma collaboratrice était mariée Et elle ne me l'avait jamais dit. Et personne ne me l'avait dit, personne n'en savait rien! Le visiteur me parle de la défunte

C'était une femme de génie, me dit-il, et une épouse incomparable. Mais ça m'est égal, je suis spirite, et je continue à m'entretenir avec elle. Spirite, lui aussi Il est demeuré en communication quotidienne avec elle, dont, bien entendu, le génie s'est encore accru depuis qu'elle est désincarnée. Et, de, sa part, il me donne, sur l'issue de la guerre, des précisions rassurantes, mais dont aucune pourtant ne s'est

un pur instrument dont elles entendent disposer. Mai? le propre de la philosophie, c'est de faire naître dans la conscience de tous les hommes cette certitude que la véritable réalité réside là où réside pour eux la suprême valeur; que les choses matérielles ne sont jamais que des apparences -'ou des moyens; que; la pointe de l'existence se fait jour dans la conscience de l'homme libre, au moment où ill pense, où il veut, où il aime, et par conséquent où il est présent à lui-même, où il s'engage tout entier, où il sent sa force croître avec la responsabilité qu'il demande à assumer.

En France, l'attitude de Descartes est toujours à méditer, et nous chercherons un jour quels sont les enseignements qu'on pourrait en tirer aujourd'hui. Mais nous sentons bien qu'aucun homme de notre pays n'est capable de ployer devant une vérité ou un commandement qui n'auraient point fourni'leurs titres de créance ni obtenu l'assentiment radical'de l'être intérieur. C'est pour cela qu'on a prétendu que nous étions rebelles à tout mysticisme, ce qui est une. erreur sans doute s'il est vrai que le mysticisme, au lieu d'être un élan obscur vers un objet inconnu, est au contraire une pénétration de toutes les puissances de l'âme par une présence qui les fortifie et qui les éclaire. On le voit bien par l'exemple du P. Laberthonnière, dont on publiera bientôt précisément un- ouvrage sur Descartes, qui est toujours demeuré attaché, presque malgré elle, à l'Eglise catholique, qui a su ne pas faillir à la vertu d'obéissance dans les conditions les plus difficiles et même les plus do>iloureuses, et qui pourtant n'a jamais transigé sur cette exigence de la vérité d'être incorporée, vécue et pratiquée par un acte profond de la personne au lieu d'être simplement une soumission extérieure à un magistère, si haut soit-il. Il ne peut point être question pour nous de prendre parti dans le débat qui^a abouti en 1913 à la condamnation des Annales de philosophie chrétienne, puis à rinterdic'tion de rien publier, qu'il n'a point violée, bien qu'elle fût particulièrement cruelle pour un, homme de pensée qui a toujours regardé la vérité comme un message h transmettre et une œuvre à accomplir. Il y a une beauté singulièrement courageuse-et dépouillée dans cette fidélité à soimême et à la vocation qu'il avait choisie, qui, loin d'être ébranlée par les coups qu'il recevait et la suspicion dont il était l'objet, l'obligeait à témoigner avec plus de force encore une foi. qui était justement pour lui la délivrance de l'âme humaine et non point son asservissement. Mais, dans une situation aussi exceptionnelle, les paroles qu'il a fait entendre pour sauver cet acte inviolable et secret hors duquel chaque être n'est plus qu'une chose ont un accent si grave et si émouvant qu'il est utile de les invoquer en faveur d'une philosophie de la personne, dont toutes les consciences sentent le besoin aujourd'hui et hors de laquelle l'humanité est menacée de succomber à tous les périls conjugués du matérialisme, de la technicité et du conformisme.

réalisée. Il y a dans les guéridons, comma a dit à peu près Shakespeare.

Je l'écoute, bien tranquillement, puis je demande “< .Est-ce que les Esprits,, et celui de Madame, plus particulièrement, vous ont appris que je vous devais de l'argent ?

.N.non!

L'AFFAIRE STAVISKY

L'enquête parlementaire Le Temps, a publié hier aux Dernières nouvelles le compte rendu analytique des dépositions de MM. Simon, Peudepièce et Eugène Frot qui. ont éù lieu dans la 'matinée. ̃ ''•̃'̃

Nous reproduisons ci-dessous, après le communiqué officiel, J'audition du brigadier-chef Loublié, que nous n'avons pu, faute de place, faire paraître.

Ce fonctionnaire, qui appartient au cabinet du directeur de la police judiciaire, a.fourni quelques détails sur les enquêtes relatives à Stavisky menées par ses soins. Il n'a eu nullement l'impression que quelqu'un intervenait à la préfecture de police en faveur de l'escroc.

LE COMMUNIQUE

Voici le communiqué de la réunion d'hier matin 1

La commission d'enquête sur les affaires Stavisky s'est réunie à 9 h. 30, sous la présidence de M. Guernut. La commission, sans attendre la suite de son enquête, tient dès maintenant à signaler au gouvernement la présence dans trop de conseils d'administration d'anciens hauts fonctionnaires civils et militaires qui donnent à des affaires plus ou moins douteuses la couverture de leurs personnes ou de leurs titres. La commission invite le gouvernement à proposer ou à prendre toutes, mesures législatives ou réglementaires et par exemple, à retirer, le cas échéant, l'honorariat pour faire cesser cette collaboration compromettante à des entreprises qui risquent de mettre en danger l'épargne publique.

La commission exprime son regret que les magistrats chargés de l'instruction n'aient pris encore aucune mesure, pas même par interrogatoire à titre de témoin, en ce qui concerne certaines personnes dont les interventions ont été signalées dans les affaires Stavisky et notamment, MM. Vlnson, de Fontenay, Randouin-Berthler, etc. La commission a entendu MM. Simon, Peudepièce, Eugène Frot, député, ancien ministre, et Loublié.

t .ni, ~(ji ¡.

"̃' n> s "AUDITlbN DE M. LOUBLIÉ' :(l

Le témoin est Introduit a i2 h. 30.

Il prête serment.

Le témoin expose que, brigadier-chef à la police judiciaire, il a connu Stavisky le 22 juin 1932. Stavisky avait adressé une requête au préfet de police pour demander protection contre des maîtres-chanteurs. Le cabinet du préfet renvoya cette feuille à la police judiciaire avec cette note n S'adresser au parquet ». Le témoin se rendit 28, place Saint-Georges, où il ne trouva pas Stavisky. Il lui laissa une convocation. Stavisky lui téléphona pour lui donner rendez-vous. Suivant, l'usage, le témoin se rendit au domicile du plaignant il conseilla 1 Stavisky de déposer une plainte au parquet.

Quelque temps après, Stavisky téléphona pour essayer de voir le témoin. Il se présenta même à son domicile; il avait rendez-vous à 1C heures avec un maître-chanteur et demanda au témoin d'intervenir. Le témoin lui dit de s'adresser au commissaire de police. En décembre 1932, le témoin fut chargé officiellement d'instruire une plainte de Stavisky contre un agent d'affaires. Il flt une enquête très rapide et convoqua cet agent d'affaires à son bureau. Alexandre le remercia de cette intervention' et se désista. Ce n'était pas une affaire importante.

Le témoin eut à s'occuper d'une autre histoire. Alexandre était entré en rapports avec une personne qui faisait des affaires avec les Soviets et à qui il avait remis un chèque de 250,000 francs pour une opération de dédouanement.

Dans cette affaire, le témoin donna tort à Stavisky. Puis, le fi juillet 1933, il fut chargé d'une autre enquête au sujet d'une femme à qui Alexandre « avait fait autrefois un enfant » et qui venait faire du scandale au Claridge. Il conseilla a cette femme de s'adresser à la justice si elle avait quelque chose à réelameiv Elle, se retira, toute heureuse de se tirer si facilement d'affaire. C'est à, cette 'intervention que oo sont bornées les relations du témoin avec Alexandre. A la commission du 6 février, M. Frot a affirmé que le témoin était chargé de, la défense des intérêts de Stavisky à la police judiciaire. Sa bonne foi a dû être surprise par un rond-de-cuir qui a été révoqué de la préfecture pour une saleté infâme,

Le président. De quelles relations se targuait Stavisky ?

R. Il ne précisait pas. Il tutoyait les gens qu'il avait vu une fois.

D. Par quel fonctionnaire avez-vous été dénoncé à M. Frot ?

R. Je n'ai pas de preuves matérielles, et je vous demande la permission de ne pas dire de nom, Adressez-vous à M. Frot.

D. Connaissez-vous M. Fernand Laurent?

R. Très bien et j'ai une grande admiration pour lui; Je lui ai été présenté en 1920 par M. Emile Massard. Je l'ai vu à plusieurs reprises par la suite. En 1927, il me proposa de faire quelque chose pour mon avancement et j'ai été inscrit au tableau.

D. N'avez-vous jamais, comme on Fa écrit, été détaché auprès de lui?

R. C'est une légende. J'ai suivi la campagne électorale de M. Fernand Laurent. Comme sa campagne était très dure, le préfet lui a envoyé l'inspecteur Susini pour le protéger. Pour moi, je n'ai suivi cette campagne

Le P. Laberthonnière n'était pas un dialecticien. C'était une âme extraordinairement ardente et généreuse, brûlante de charité. Il n'avait point le regard naturellement tourné vers les objets, ni même vers les idées; en lui, en autrui, c'était la source même de l'être qu'il cherchait à atteindre, le mouvement ou l'élan intérieur par lequel la conscience prend possession d'elle-même, se donne à un intérêt dernier dont la valeur est pour elle infinie, et auquel elle est prête à tout sacrifier. La réalité des idées était pour lui pâle et décolorée si on la comparait à la réalité des êtres. Car l'idée n'est jamais qu'un intermédiaire, un doublet par lequel nous essayons de nous représenter un être qui s'en distingue et dont elle nous sépare autant qu'elle nous en rapproche. Les idées des choses ne sont pas les choses ellesmêmes elles nous en donnent une effigie, qui nous interdit de les posséder. Mais ni nousmême, ni les personnes que nous aimons, ni celles à l'égard desquelles nous nous engageons par un acte véritable, qui est toujours une promesse et un don, ne peuvent être regardés par nous comme de simples idées ce sont des êtres véritables. C'est en eux et dans les relations vivantes que nous avons avec eux que nous trouvons 'le réel, et non point dans les idées. Tel est sans doute le véritable centre de sa pensée, le principe de sa foi en un Dieu personnel, agissant, aimant, incarné, la raison de son goût pour saint Augustin et pour Pascai et de son éloignement pour saint Thomas, la clef enfin de toutes les études qui portent sur le Dogmatisme moral, la théorie de l'Education, le Réalisme chrétien et l'Idéalisme grec. On éprouve souvent un sentiment de surprise à découvrir chez le P. Laberthonnière, dans les affirmations mêmes qui avaient paru les plus suspectes au moment où triomphait un intellectualisme d'école, certaines thèses qui nous sont devenues aujourd'hui presque familières et dont le sort nous paraît lié au sort même de la philosophie à savoir que notre vie ne peut avoir un caractère de sérieux et de gravité que si elle obtient le contact avec l'Etre, au lieu de se contenter du phénomène; et que, si l'entendement ne nous permet pas de dépasser le monde de la représentation, du moins l'acte par lequel la conscience décide, s'engage et se donne nous établit au cœur même de la réalité et engendre en elle notre réalité propre. La foi du chrétien, dit-il, consiste à croire qu'il « faut obtenir l'être pour être sauvé ». Seulement on ne peut pas s'emparer de l'être comme d'une idée ou d'une chose: il faut s'identifier du dedans avec lui par sa vie personnelle. L'être n'est jamais un spectacle que l'on' contemple il est toujours un acte qu'il; faut accomplir. C'est pour cela qu'on ne peut l'atteindre par un effort de connaissance, mais seulement par une transformation, intérieure de la volonté. Ainsi, quand il semble que l'être nous manque, c'est nous qui manquons à l'être. L'absolu métaphysique échappe à la science; mais la morale nous le donne; Car on n'est que ce que l'on veut, et

Je lui signai un chèque.

Mais vous voyez que sans les Esprits je ne serai jamais devenu auteur dramatique. Je n'ai d'ailleurs recommencé qu'une fois et cette foislà, ça m'a rapporté 92 fr. 50. Il est vrai que les Esprits n'avaient pas collaboré. q

PIERRE MILLE.

qu'en simple citoyen et de façon très lointaine. Je ne suis, même pas électeur à Boulogne.

D. Savez-vous sI M. Fernand Laurent connaissait Sta-

visky ?

H. Je ne crois pas qu'il l'ait connu.

3l.,Ùàslon. Marlfn. Vous êtes intervenu auprès de lîtaviskj t,rqis fois et, deux fois au moins vous avez pjj>tej]{ji qu'on le laissât tranquille.

'R. Parfaitement, mais c'est sur l'ordre du parquet que. je suis intervenu.

D. Connaissez-vous les fiches roses à la préfecture de police?. • ̃ B. Il y en a peut-être à la police administrative, mais je ne connais pas ces choses-là. Je crois que c'est une légende, comme le prétendu meurtre de Stavisky par fe commissaire Charpentier.

M. Dormoy. Vous aviez eu pour ainsi dire le monopole des enquêtes Stavisky.

Ê, A la police judiciaire, il y a des fiches. Généralement, on charge toujours le même inspecteur de s'occuper du même plaignant ou du même malfaiteur. D. N'avez-vous pas eu l'impression que quelqu'un intervenait auprès du préfet de police en faveur de Stavisky?

R. J'ai eu une. impression toute contraire.

D. Saviez-vous que Stavisky était un indicateur 2 R. Pas du tout.

Sûr d'autres questions de M. Dormoy, le témoin indique qu'il reçoit un traitement de 30,000 francs, qu'il n'a ° pas deux automobiles, mais une qu'il a les moyens d'avoir et qu'il a en province, à 800 kilomètres de Paris, une maison habitée par sa, mère. M. Benand Jean. Est-il fréquent qu'un inspecteur de soit chargé de protéger un candidat aux élections ?

R. Très fréquent.

Sur questions de M. Ernest Lafont, le témoin, indique qu'il appartient au cabinet du directeur de la police judiciaire, qu'il dépend directement de M. Guillaume, commissaire divisionnaire, et que lorsqu'il fut chargé d'une enquête dans les conditions dont on lui parle, co fut par le secrétaire du directeur, l'enquête en question étant d'ailleurs sans importance.

(Le témoin est reconduit à 12 h. 55.)

La commission s'ajourne au mardi 10 avril. ̃£•, Uae lettre de m. Paul Lévy "'Sn^Paul Lévy a adressé a M. Guernut, président d'.vla commission d'enquête, une lettre relative a Ta" 'déposition de M. Frot, au cours de laquelle celui-ci déclare que « le directeur du Rempart et. d'Aux écoutes avait mené campagne contre les bons de Bayonne, et qu'il y avait eu concomitance entre ia cessation de cette campagne et les chèques Stavisky.

Protestant contre cette allégation, M. Paul Lévy affirme « qu'il n'y a jamais eu ni dans le Rempart, ni aux Ecoutes, ni dans Aux écoutes de la finance, aucune campagne contre les « bons de Bayonne » et qu'il ne fut Je « bénéficiaire » id'aucun chèque. Ii Il ajoute enfin qu'il dépose une plainte en diffamation contre M. Frot.

♦-

1/enquête Judiciaire

M. Louis Proust chez M. Demay

Ainsi que nous l'avons dit, M. Louis Proust a été entendu, hier dans l'après-midi, par M. Demay. Le dëputé d'Indre-et-Loire, accompagné de ses avocats, M" Pournin et Marcel Myrtil, a renouvelé devant le magistrat les explications qu'il avait déjà fournies devant la commission d'enquête. Il a affirmé n'avoir pas touché d'argent de Stavisky par l'intermédiaire de M. Schenaerts, garçon de recette, et nié formellement avoir encaissé le chèque de deux millions libellé à son nom. Il a fait remarquer en outre que ce chèque portait des mentions d'écritures différentes. ̃ M. Proust a reconnu néanmoins avoir fait/ sur la, demande de Stavisky, des recommandations qu'il juge sans importance. Il n'a traité aucune affaire

ayee,J'eseroc. ̃; ̃ ̃̃• .̃̃̃̃:̃ :i'c- •̃̃

Les explications du doctenr Vachet Mis en cause à différentes reprises, notamment par le témoin Zweifel et Je docteur Marie, au sujet des certificats médicaux délivrés à Stavisky, le docteur Pierre Vachet a été, de nouveau, interrogé, hier, par M. Hude. Le médecin et l'ami de Stavisky a dû, six heures durant, répondre aux questions du magistrat. Il a fourni des précisions sur l'état de santé de Stavisky, s'est défendu d'avoir jamais délivré de certificats de complaisance et a déclaré que le chèque de 20,000 francs établi à son nom représentait ses.honoi .ir:s.

L'affaire des bijoux

M. Ordonneau a entendu, de son côté, M. Pecquet, expert joaillier, qui avait été chargé de vériîier les bijoux de Bayonne, et le cor..missaire Peudepièce, retour de Londres.

Ce. dernier, accompagné de M. Seror, expert, s'était rendu dans la matinée rue des Saussaies où ^tous deux ont rendu compte de leur mission dan6 la capitale anglaise à M. Mondanel, contrôleur intérimaire des recherches, qui les a chargés de continuer leurs investigations à Paris. MM- Peudepièce et Seror sont, en effet, revenus à Paris avec des renseignements qui doivent leur permettre de poursuivre utilement leurs recherches.

ce. que l'on veut être est plus réel que ce que

Vôk. ;est.

Mais ce serait une erreur de penser que cette volonté pût demeurer en face d'elle-même et trouver en elle seule la source de tous ses àdt'es.'Xa volonté,, loin de resserrer l'être sur ëol^est au contraire pour lui une sortie ;de soi parée qu'elle l'oblige toujours à se dépasser. Ce n'est pas nous qui faisons la vérité, niais c'est nous qui la faisons nôtre. La vérité nous est toujours offerte, mais il faut être capable de 'la recevoir, et pour cela il ne suffit pas de la penser, il faut justement la vouloir, c'està-dire s'unir à elle par amour. Elle n'est pas, comme on le croit trop souvent, une convention ni même une construction de notre esprit mais elle n'est pas non plus une sensation, ni même une intuition. Elle est l'objet d'une expérience d'un caractère unique qui est une acceptation, une ratification de l'acte créateur, une coopération avec lui. On a bien le droit de dire que c'est la vérité qui est pour nous la vie, mais c'est « parce qu'il y a en nous uWvie de la vérité ». Saint Paul a raison de demander « Qu'avons-nous que nous n'ayons reçu ? Et pourtant qu'avons-nous que nous n'ayons acquis? » II est vrai à la fois que l'on reçoit tout ce que l'on a et que l'on n'a que ce que l'on gagne. Tel est encore le sens de cette affirmation de Newman que « les rayons de la vérité ne pénètrent jusqu'à l'intime de notre âme qu'à travers notre être moral ». "/Le monde n'est donc point un bloc de matière à travers lequel viendraient filtrer, comme par quelque fissure, ces traits de lumière que nous nommons des consciences et dont l'unique, vocation, serait de se retourner vers cette masse obscure dont elles sont issues afin de la connaître et de la dominer. Les consciences forment au contraire' la seule réalité véritable, qui est toujours intérieure elle-même, qui ne cesse, de s'engendrer par sa propre opération, .qûï"cïée éternellement les raisons qui l'expliquent et les valeurs qui la justifient la matitji'ê-, fournit seulement la condition qui les sépare, l'instrument de leur action, le témoignage par lequel elles communiquent. Et le monde est la société vivante que chaque conscience contribue sans cesse à former par son union indivisible avec les autres consciences et avec Dieu. Ainsi il existe entre tous les êtres ijf 'solidarité la plus étroite. Et chacun est responsable de lui-même et de tous. Je ne puis séparer mon sort du vôtre. En face l'un de l'autre nous sommes réciproquement maître et disciple ou plutôt nous sommes disciples tous les deux, mais du même maître, qui est la vérité, et je ne suis sûr d'avoir compris sa parole que lorsqu'elle me donne accès jusqu'à vous. En ce sens on peut dire que la vérité ce n'est jamais une chose que l'on trouve, mais c'est toujours une personne qui nous enseigne. Il faut que cet enseignement, au lieu de nous opprimer, nous ronde à nousiriême; il doit nous découvrir à la fois notre liberté et la signification même de notre existence.

Bonnaore transféré à Fresnes

Le député Bonnaure, dont la santé est toujours précaire, a éto transféré, hier, ve la prison à l'hôpital de Fresnes où une chambre lui a été affectée à l'infirmerie. L'inculpé souffre d'une bronchite qui nécessite des soins constants. Enquête à Chamonix

Un quotidien de Genève la Suisse, a publié hier, en article de tête, les résultats d'une enquête faite à Chamonix par son correspondant, et d'où il résulterait que certains témoins, entendus à Chamonix par la Sûreté générale, le jour de la mort de Stavisky, ont vu leurs témoignages écartés ou modifiés par les enquêteurs officiels, notamment en co qui concerne les heures de présence des policiers, de Voix et de Lucette Almeiras, au Vieux-Logis.

La Suisse annonce, qu'elle, poursuivra .aujourd'hui la publication de son enquête avant d'exposer la thèse de ceux qui « ne croient pas au suicide ». Stavisky en Suisse

La presse suisse continue à s'occuper de l'activité de Stavisky dans la Confédération. D'après un journal de Neufcftâtel, Stavisky était venu dans cette ville il y a un certain temps. Il y aurait eu, dans un restaurant de la ville, un rendez-vous d'affaires au cours duquel il aurait été question de passer une commande de munitions pour la Chine à une usine située hors du canton. Un avocat de la Chaux-de-Fonds servait d'intermédiaire, mais cette affaire paraît avoir échoué.

L'ASSASSINAT DE H. PRINCE

MM. Barra, procureur de la République, et Habut, juge d'instruction, dont la présence à Paris n'était plus nécessaire, ont, hier, regagné £>ijon où ils sont arrivés à 18 h. 31. Des journalistes les attendaient sur le quai de la gare qui les interrogèrent dès qu'ils furent descendus de leur wagon. Aux premières questions qui leur furent posées, ils répondirent

Il ne faut pas s'emballer. C'est le terme qui doit caractériser la situation.

Après avoir dit que les recherches de l'inspecteur Bonny auraient amené sans doute des résultats plus complets si des indiscrétions de presse n'avaient été commises qui purent alerter certains milieux visés, ils ajoutèrent que les charges relevées contre les individus qui sont actuellement sous le coup d'un mandat d'amener étaient sérieuses et suffisantes pour justifier la mesure prise à leur égard. Ils déclarèrent en outre Nous sommes tenus a la discrétion la plus stricte. Sachez que les individus suspectés avaient véritablement trop parlé de cette affaire dans le « milieu », avec trop de détails. Il y avait dans certains récits des précisions qui permettent, avec toutes les réserves nécessaires, de supposer que la participation au drame de ces individus wiVest pas d'une hardiesse mal fondée. L'inspecteur BtSnny a beaucoup travaillé, ainsi d'ailleurs que tous les enquêteurs. A Paris comme a Dijon, nous avons trouvé une volonté et un empressement qui nous ont beaucoup frappés. Tout est mis en œuvre pour arriver à la découverte des coupables. Les assassins du conseiller Prince seront pris. Nous en avons la conviction.

• Le crime a été commis par plusieurs individus qui se croyaient certains de leur impunité et se jugeaient « tabous ». De là des maladresses évidentes, certaines, qui vont nous aider, nous aident déjà.

L'achat du couteau au bazar de l'HOtel-de-Ville en flt 'partie. Nous avons, et non pas par le vendeur de l'instrument, le signalement détaillé de l'acheteur du couteau. Pensez-vous que nous n'arriverons pas à le connaître? Nous tenons trois individus. Rien encore ne les accable. Dans cette affaire, il faut infiniment de patience. D'infinies vérifications sont en cours, des vérifications à la seconde. Ce sont des gens qui se déplaçaient énormément. Il faudra contrôler des détails pré-,cieux sur la Côte d'Azur, dans des quantités de parties de la France, au Maroc. Mais nous avons la plus ferme confiance que cette affaire une affaire comme il n'y on a pas eu depuis cent ans se terminera par l'arrestation des assassins.

A Paris, M. Barra avait pu s'entretenir avec un témoin dont il a été souvent question, M. H. V. et qui ne voulait parler que si la promesse lui était, faite que son nom ne serait pas divulgué. M. H. V. est un représentant qui, le 20 février, se rendait à Dijon en automobile et fut, vers 20 h. 40, arrêté par une panne d'essence près de la Combe-aux-Fées. Descendu de sa voiture, il avait aperçu près du viaduc conduisant de la route à la Combe une automobile puissante arrêtée tous feux éteints. Il s'était approché et n'avait vu personne dans la voiture, mais la silhouette d'un homme .s'était brusquement dessinée dans la nuit et cet homme était venu vers lui et, d'un ton brusque, lui avait demandé ce qu'il faisait là et ce qu'il voulait. M. H. V. avait alors répondu qu'il était victime d'une panne et qu'il souhaiterait avoir de l'essence. Il avait à peine achevé qu'un second individu qui, manifestement, descendait du talus du chemin de fer, rejoignait celui auquel il venait de parler. Les deux hommes échangèrent alors quelques mots que le témoin ne put entendre, et remontèrent dans leur voiture qui prit, à vive allure, la direction de Paris. M. H. V. a pu fournir, et c'est là le point capital de sa déposition, un signalement très précis de la voiture et des deux individus qui l'occupaient.

G'est au début de la semaine prochaine que de Lussats et Carbone seront conduits de Paris à Dijon. M" Ceocaldi qui les assiste avait demandé au parquet qu'ils fussent, au cours de ce transfert, accompagnés par des inspecteurs de la Sûreté. Le parquet s'est opposé à cette mesure. Carbone et de Lussats seront confiés à des gendarmes, Spirito, dit Lydro, se trouve, quant à luil, à Dijon, où il est arrivé, à minuit 45, par l'express parti de Marseille à 13 h. 55. Il a été conduit en taxi de la gare au palais de justice, où il a subi un interrogatoire d'identité, puis du palais à la prison départementale où il a été écroué. Lo calme fut presque complet, hier, à la Sù-

Nul ii'a établi une coupure plus nette que le P. Laberthonnière entre l'idéal hellénique et l'idéal chrétien. Mais ce n'étaient pas pour lui deux phases successives dans ie développement de l'esprit humain; c'étaient sans doute pour lui deux attitudes permanentes et irréductibles de la conscience en présence de la'réalité. Il y a encore parmi nous et il y aura toujours des hellénisants. Le propre de la philosophie grecque c'était pour lui de subordonner la volonté à l'intelligence et d'absorber la vie spirituelle dans la connaissance. Ainsi le mal pour Socrate réside seulement dans l'ignorance: mais si l'âme ne cherche point autre chose que la possession de la vérité, cette possession est un acte de pure vision nous aimons la vérité parce que nous la trouvons belle, et le sage qui la contemple se désintéresse des autres êtres et se suffit à lui-même. De là le privilège extraordinaire des idées dans le platonisme; les idées sont la seule réalité; elles constituent un monde différent du monde sensible et dont celui-ci n'est qu'un retlet dérisoire. Aussi fautil s'évader de ce monde dans lequel la vie temporelle du sage lui-même est livrée à un inintelligible Destin, dont il détourne son regard, Le Dieu d'Aristote, qui est acte pur et suprême sagesse, ne connaît pas le monde.

Mais le propre du christianisme au contraire c'est de redonner au monde sensible sa valeur métaphysique car il en fait non point une image du monde spirituel, mais le moyen par lequel nous parvenons à pénétrer jusqu'à lui. 1. Y La matière et l'individu ne sont pas rejetés dans le non-être, puisque ce sont les conditions sans lesquelles la personne, qui a infiniment plus de réalité que l'idée, serait incapable de se former. Le temps n'est pas aboli en faveur de l'éternité, mais c'est en lui que chaque être est appelé à créer son essence éterneille. Le corps n'est plus méprisé, puisqu'il est le véhicule du, salut et l'instrument de l'incarnation. Ainsi l'esprit grec et l'esprit chrétien, malgré tous les: efforts qu'on a pu faire pour les unir, s'opposent radicalement les Grecs poursuivent un idéal intellectuel; dès lors, la matière, qui est opaque et nous sépare de l'idée, devient le principe même du mal, au lieu que pour les chrétiens ce principe réside seulement dans le vouloir, qui est l'unique source du péché; et lo vouloir garde toujours pour eux la primauté, de telle sorte qu'au lieu de penser, comme les Grecs, que la bonne volonté dérive toujours de la possession de la vérité, c'est la possession de la vérité qui est pour eux le fruit de la bonne volonté.

Ainsi, on reconnaît dans ces thèmes différents une inspiration identique c'est que l'être est là où la personne se constitue, et qu'elle ne peut se constituer que par un acte de liberté. De là ces formules si belles et souvent si hardies par lesquelles le P. Laberthonnière inquiétait l'autorité en lui rappelant ses devoirs « Ceux qui commandent et ceux qui obéissent ont la même fin à atteindre, et ils doivent s'inspirer du même esprit. Les premiers ont seulement une responsabilité plus grand »/

reté générale. Cependant, on s'y préoccupa d'envisager les vérifications minutieuses qu'entraînaient les réponses quelquefois contradictoires qu'ont faites de Lussats et Carbone. Certaines de ces vérifications ont pu déjà être réalisées, mais les autres qui s'avèrent infiniment nombreuses' seront difficiles et demanderont du temps. Un fait est acquis, mais il est d'une importance relative il est certains que, conformément à sa déclaration, de Lussats quitta la France le 23 février, pour se rendre à San-Remo, en Italie. Un papier trouvé sur lui atteste, en effet, son passage ce jour-là à la douane franco-italienne. Mais ce qui intéresse le plus, c'est de savoir où il se trouvait dans la journée du 20 février. Il dit qu'il était alors à Menton. C'est ce qui va faire l'objet d'une enquête approfondie. Au surplus, d'autres recherches se poursuivent parallèlement à celles qui ont permis l'arrestation de Carbone, de de Lussats et de Spirito. On se préoccupe, notamment, de retrouver deux Argentins que certains renseignements présentent comme des amis de Carbone et de Spirito.

On télégraphie de Nice qu'on trouve des tracés de de Lussats à Monaco et Menton pendant lapériode de préparation et d'exécution du crime sans pouvoir affirmer qu'il fut sur la Côte d'Azur le jour même de l'assassinat.

L'hôtelier du Carlton de Menton est formel de Lussats ne s'absenta jamais plus de trente-six heures. Mais comment expliquer alors le passeport trouvé sur de Lussats à Paris, et établissant qu'il serait allé en Italie du 17 au 23 février? Il est vrai, fait-on remarquer, que de Lussats a pu entrer ostensiblement en Italie avec son passeport, le faire viser, revenir en France avec un simple laissez-passer quotidien de touriste par un car dont les voyageurs sont autorisés à faire un court séjour, sans passeport, aux stations de la Riviera, comme San-Remo.

De même, après l'affaire de Dijon, il aurait pu rentrer en Italie avec un car et serait revenu, très ostensiblement, avec son passeport, le faisant viser, pour créer son alibi; mais alors celui-ci ne cadre plus avec les déclarations du personnel de l'hôtel.

Quant au passage de Carbone et de Spirito sur la Côte d'Azur, la police n'a pu établir si vraiment ils y étaient le 30 février.

ARMEE

Légion d'honneur

Le Journal officiel a publié ce matin une liste de promotions et de nominations dans l'ordre de la Légion d'honneur en faveur des mutilés do guerre 1O0 0/0.

Sont promus

Commandeurs

M. Otto Krebs, ancien capitaine au 'iw régiment da zouaves.

̃M. Antoine\Rossi, ancien lieutenant-colonel au 2i5" régiment d'infanterie coloniale.

M. François Duhourcau, ancien capitaine au Vu' régiment d'infanterie.

La promotion comprend en outre 28 officiers et 229 chevaliers;

AIR

La direction des constructions aériennes Comme le Temps l'a annoncé, un décret a éti$ signé le 5 mars dernier afin de constituer à l'administratilon centrale du ministère de l'air une direction des constructions aériennes, chargée de tout ce qui concerne la réalisation du matériel aérien.

Il a paru nécessaire de réorganiser simultanément les services d'exécution à la disposition de. cette direction..

Le statut de ces services prévoyait l'existence de trois services principaux le service des recherches, chargé des études à échéance lointaine;, le service technique, chargé des réalisations nouvelles à. échéance proche; le service des fabrications, chargé des constructions de série. A chacun de ces services étaient rattachés de nombreux organes dits communs laboratoires, sections d'essais, organes administratifs, fonctionnant au profit de l'ensemble.

Dans un rapport publié au Journal officiel de ce matin, le général Denain démontre que cetta organisation, fort complexe, provoquait des conflits d'autorité incessants, des retards considérables dans les réalisations, une dissolution des liens hiérarchiques normaux, une désagrégation des responsabilités. Par suite de la nouvelle répartition des attributions entré la ditrection des constructions aériennes et la direction du matériel aérien mili-s taire, résultant du décret du 5 mars 1934, les centres d'essais se trouveront d'ailleurs tous ratta-i' chés à la direction des constructions.

L'exécution des expériences et des essais gagnera ainsi en souplesse et en rapidité, grâce à la décentralisation, tandis que la concentration de l'autorité obtenue à l'administration centrale assurera la convergence des efforts et l'unité de direction.

Enfin, le service des marchés, qui a existé en fait de 1928 à 1933 sous l'autorité de la commitsion centrale des marchés, sera reconstitué, mais sous l'autorité de la direction des constructions aériennes, la commission des marchés, créée par le décret du 26 septembre 1933, dont les attributions et la composition seront modifiées par un décret spécial, devant garder un caractère obligatoire de consultation et de contrôle.

Le sous-secrétaire de l'aéronautique italienne On mande de Rome

Un décret de M. Benito Mussolini nomme le général Joseph Valle, sous-secrétaire à l'aéronautique, chef d'état-major de l'aéronautique.

Et encore « L'autorité doit 'être servante, mais. l'obéissance doit être libre. » 'Ou bien « Si nous avons des vérités à croire, nous n'avons pas de vérités à subir. » Il raillait Bossuet, qui définit l'hérétique « celui qui a une opinion », et il proposait avec ironie de définir le schismatique « celui qui a une volonté ». Il est utile d'avoir ces définitions toujours présentes à l'esprit, car il n'est pas sûr qu'elles ne trouvent point encore beaucoup de crédit à notre époque, et non pas seulement dans l'Eglise. Mais le P. Laberthonnière ne craignait pas de dire « En tout ordre de choses, et même en face de Dieu, l'homme relève aussi de lui-même et continue à. s'appartenir. » Ceux qui vont prêchant l'anéantissement semblent faire un grief à l'être d'être et d'agir. Pourtant, il n'y a pas entre Dieu et nous un rapport de subordination pure il arrive, il, est vrai, qu'on fasse de Dieu un maître qui commande, mais c'est toujours afin de mieux commander aux autres. Au contraire, la véritable liberté abolit la soumission, du moins si toute soumission est une révolte cachée. La foi doit faire de Dieu un père et non pas un maître. « Or, ce qu'un vrai père veut; c'est l'être de son fils, c'est que son fils soit et vive pour son propre compte; et si un vrai pèro veut néanmoins son fils pour lui, ce n'est qu'en se voulant lui-même pour son fils, dans vn rapport de circumincession. » II nous appelle à lui ressembler DU eslis, dit-il, c'est-à-dire vous êtes libres, capables de disposer vousmêmes de votre destinée; et mon secours ne vous manquera jamais.

Aussi ce chrétien ne reniait-il point la philosophie. « Il est indispensable de philosopher, c'est-à-dire de réfléchir, de méditer, de penser chacun ses ressources et ses forces pour s'assimiler librement la vérité. » Mais il refusait de subordonner la pensée chrétienne à une doctrine purement humaine, à Aristote ou à saint Thomas « Les définitions du concile de Trente ne nous lient à aucune conception systématique de la substance et de l'accident. » Le propre de la personne, c'est de créer u.io relation réciproque et ininterrompue « entre une vie qui n'a pas peur de se penser et une pensée qui n'a pas peur de se vivre ». I! n^ a que la vérité qui compte; mais elle ne peut être notre vérité que si nous l'avons nous-même cherchée, trouvée, pratiquée, manquée. èeuje-:ment, aux yeux du P. Laberthonnière, au-dessus de la vérité scientifique, qui nous met en rapport seulement avec des choses, il y a la vérité morale, qui nous met en rapport avec les hommes et avec Dieu. La vie spirituelle consiste à savoir l'accueillir. Alors les servitudes du dedans et du dehors s'abolissent. Nous découvrons le sens de notre destinée. Nous nous sentons délivré; et nous devenons justement une personne, car « nous voulons être librement ce que nous sommes et ce qu'au fond de nous-même directement nous voulons être malgré nous », Louis ̃'̃

Louis Lavsllb.


LENQDETE SUR LES É?ÉHEHEKTS DE FEVEO

La commission d'enquête sur. les événements du 6 février a entendu, avant de se séparer jusqu'au 10 avril, le maréchal des logis Vallade et l'adjudant-chef Gez, de la garde républicaitte, qui lui sont donné diverses indications sur l'organisation du service d'ordre dans la soirée tragique. Après la lecture de plusieurs rapports, M. Bonjhevay a rendu hommage au labeur de la commis- pion et à l'assiduité de ses membres. Le doyen, M. d'Andigné, à son tour, a rendu hommage au dévouement, à l'impartialité et au travail du président.

Voici 'le compte rendu officiel de la réunion | SÉANC3E DU VENDREDI 30 MARS 1934 La séance est ouverte à 14 h. 30, sous la prési- Bence. de M, Bonnevay; v

AUDITION

DU MARECHAL DES LOGIS CHEF VALLADE Le témoin prête serment

Le président. Noua avons à vous interroger sur une partie de ce que vous avez fait au cours de la çoirée du 6 février. H.' Je faisais partie d'un détaehement de trente hommes, sous le commandement d'un 'lieutenant, place de l'Opéra; mon chef m'a envoyé, vers 19 heures 30, place de la Madeleine, avec 14 cavaliers, pour me mettre à la disposition du commissaire Sollier. On me fit mettre parallèlement et, le dos à la Madeleine, face à la Concorde, les chevaux alignés contre le trottoir qui borde cette église au sud nous ne gênions donc pas la circulation. Les agents étaient à ce moment sur le coin de la rue Royale et des boulevards, dans le recoin qui existe là.

Vers 20 heures, une colonne de manifestants venait du boulevard de la Madeleine, avec des drapeaux en tête. Quelqu'un décoré de la Légion d'honneur s'est détaché vers nous et nous a demandé de lo suivre en disant « Les agents sont avec nous. Nous vous ferons vos retraites. »

Bien entendu, nous ne l'avons pas suivi, et je lui ai dit que nous n'avions pas. d'ordres à recevoir de lui. Puis le lieutenant Crozafond nous a requis de le suivre pour protéger le ministère de la marine qui brûHait. Nous y sommes allés; nous avons formé un barrage face à la Concorde, en travers de la rue Royale, un peu avant le carrefour Saint-Honoré puis, remplacés par des gendarmes, je crois, nous sommes revenus à notre première position au bout de dix minutes environ. Nous devions déjà être repartis quand la colonne de l'U. N. C. est arrivée nous étions donc au ras du trottoir, devant l'église de la Madeleine.

M. Dommànge. A quel moment avez-vous aperçu le cortège de l'U. N. C. ? 7

R. Quand il était déjà engagé dans la rue Royale. Trois quarts d'heure après, nous sommes revenus îpour dégager la voiture des pompiers que' l'on voulait incendier. Des projectiles tombaient sur nous, lancés des fenêtres de la rue Royale. LI était entre 21 h. 30 et 22 heures. Toujours les manifestants allaient verg la Madeleine, puis ils revenaient. Ils nous jetaient des projectiles. Les gardiens de la paix étaient entourés par Qes manifestants qui criaient « Vive Chiappe » A notre adresse, .ils criaient « Assassins » Jamais noua n'avons mis le sabre à, la main.

Après minuit, M. Sollier donna l'ordre de dégager les abords de la Madeleine. Nous sommes montés vers Saint-Augustin. Le boulevard était barré par des bancs. Nous avons chargé au pas.' Puis, jusqu'à deux heures, nous avons dégagé les abords du métro. M. Dommànge. Quand vous avez repris votre position devant la Madeleine, y avait-il des gardiens de la paix autour de vous ? 7

R. Non. Ils étaient à notre droite.

Le président. Et vous avez reçu des projectiles ? R

R. Beaucoup.

M. Dommànge. ̃– Est-ce un de vos cavaliers qui est lombé rue du Faubourg-Saint-Honoré ? 2

R. Ce n'était pas un cavalier de mon détachement. M. Pascaud. Quand vous étiez placé le dos à la Madeleine, avez-vous vu arriver une colonne de manifestants ? Y

R. La foule était compacte.

Le président. Les anciens combattants ont passé devant le ministère de la marine pondant d'extinction de l'incendie. Les gardes étaient-ils alors devant la rue du Faubourg-Saint-Honoré, ou s'étaient-ils déjà retirés vers la Madeleine quand les manifestants sont arrivés ? I R Nous avions déjà fait demi-tour.

Le président. Quand avez-vous vu sortir la coflonne de la place de la Concorde ? f

R Je ne puis pas préciser. La première fois que nouq avons vu les manifestants de l'U. N. Ç., «'était au mo-, ment où nous protégions les pompiers. Le président. C'est pendant qu'ils s'avançaient que vous êtes retournés vers la Madeleine ? 1

R. Parfaitement.

M. Paul Perrin (Seine). Quand vous êtes revenus vous ranger à la Madeleine, quelqu'un se trouvant dans la rue Royale pouvait-il avoir l'impression que vous barriez le passage ? R

R. Les voitures circulaient. H n'y avait pas de barra'ge Nous n'avions aucune consigne de barrer. Le président. Quand vous étiez devant la rue du Faubourg-Saint-Honopé, occupiez-vous la largeur de la chaussée ? 7

R. Pas tout à fait.

M. d'Audiffret-Pasquier. Avez-vous eu la vision de la colonne des anciens combattants s'engageant dans Ja rue du Faubourg-Saint-Honoré ? y

R. Il se peut qu'ils soient passés dernière nous et que nous ne les ayons pas vus.

M.' Pétrus Faure. Quand avez-vous vu les dra-

IDP3.UX ? 2 8 4a ~e Sairnf~Honoré, en allant

R. Nous étions près de ta rue SainWîonoré, en allant vers la Concorde.

M. Graziani. Au« delà de la rue du FaubourgBaint-Honoré vous n'avez jamais eu un barrage î R. Jamais.

Le témoin se retire,

DELIBERATION

Le président donne leoture d'une lettre qu'il a reçue de M. Victor Fêvre, secrétaire général de la Vie au arand air pour l'enfance malheureuse, qui se trouvait de 20 h. 30 à 20 h. 45 entre la Madeleine et la rue Saint-Honoré..

Le signataire de la lettre Indique qu'arrivés à la hauteur de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, Ifs dirigeants de la manifestation aperçurent un barrage de gardes, qu'ils «rurent destiné à les empêcher de passer, et qu'alors un certain flottement se produisit parmi les manifestants, les uns voulant aller tout droit, les autres obliquant vers la rue du Faubourg-SainWlonoré. Il ajoute qu'il a entendu un officier de police donner î'ordre de laisser passer les manifestants.

Sur les déclarations formulées par cette lettre MM. Graziani, de Tinguy du Pouët, Edouard Soulier, de Framond et Pétrus Faure et le président présentent diverses observations.

AUDITION DE L'ADJUDANT GEZ

M. Gez, adjudant de la garde républicaine de Paris, est introduit.

Il prête serment. Sur question du président, îe témoin expose qu'il )ëtait le 6 février, sous les ordres du commissaire divifeiohnaira Rouger, et qu'il devait se rendre à 16 h. 45 au Grand-Palais aveo le lieutenant Tirel et un détaohement de 50 gardes.

R Je me suis placé à l'angde de l'avenue de Marigny et du palais de l'Elysée, tandis que le lieutenant Tirel occupait un poste avenue Gabriel.

Le président. Combien d'hommes aviez-vous avec ÎFOU3 ? f

R. 25 gardes à cheval. Nous sommes restés jusqu'à 20 h, 50.

A ce moment, M. Rouger m'a dit qu'il allait me changer de place et m'a placé :devant l'Elysée, Faufcourg-Saint-Honoré, à l'angle de la rue de l'Elysée. « Vous aurez, m'a-t-il dit, à intervenir, soit dans Ja rue de l'Elysée, soit dans le Faubourg-Saint-Honoré, vous aborderez les manifestants au trot de façon à leur laire sentir que vous voulez les refouler; vous me vous servirez de votre sabre qu'à la dernière extrémité, »

̃ J'ai répondu « Je ne m'en servirai pas. » A • ce moment, M. Rouger m'a dit de prendre îes ordres, en son absence, de M. le commissaire divisionmaire, qui était avec lui.

Vers 20 h. 30, un agent cycliste m'a dit de faire monter mes hommes à cheval; je les ai disposée en bataille et je suis parti au pas, directement, vers la rue Royale, Trois ou quatre minutes plus tard, cet agent revient et me crie «Au trot! le barrage est rompu! » J'ai obéi. Arrivé rue d'Anjou, je me suis trouvé en contact avec les manifestants, c'est-à-dire que les agents, qui étaient commandés par un commissaire dont je ne connais pas le nom et un lieutenant de la garde mobile, se trouvaient violemment refoulés. Le commissaire de police qui se tenait à ma gaucho me dit « Chargez » Je n'ai pas chargé. J'ai continué mon petit trot. J'ai vu une colonne de manifestante qui s'étendait de cet endroit jusqu'à la rue Royale. Combien étaient-ils ? Je ne peux le dire, mais la rue était noire do monde.

J'ai vu une banderole dont je n'ai pas pu déchiffrer l'inscription parce qu'à ce moment j'ai reçu dans la figure un projectile qui m'a rempli le visage de sang et m'a aveuglé et que mon cheval, ayant pointé, est retombé sur la banderole qu'Il a brisée.

J'ai continué mon chemin non sans recevoir une grande quantité de projectiles. Exaspérés, nos chevaux ont pris le galop et ont traversé la rue Royale. Nous n'avons pu les arrêter que de l'autre côté de la rue Saint-Hofioré, après avoir reformé mon peloton et constaté qu'il y manquait des hommes. Je l'ai laissé reposer. Ma surprise a été. de constater que les manifestants, se dirisreaient vers la Madeleine en se coatea^

tant de nous insulter. « Vous n'avez pas honte, criaientils d'avoir frappé, des combattants, alors que vous l'êtes aussi ?» J'ai vu des agents au milieu de la rue qui formaient un groupe et dix cavaliers du côté est. Voyant qu'il me manquait des cavaliers, j'ai reformé mon peloton et je suis reparti vers l'Elysée pour voir ce qu'ils étaient devenus.

Poursuivis par la foule, nous sommes arrivés rue d'Anjou où se trouvait un de mes chefs qui était tombé dès le début et avait été protégé par ses cavaliers. Je me suis arrêté et j'ai revu le commissaire de police qui m'avait donné l'ordre de charger. Ce fonctionnaire me dit « Chargez 1 »' Je lui'réponds «Comment voulez-vous que je charge ? Les manifestants ont profité du répit dont Ils ont bénéficié pour mettre en travers de la rue des autos. » 11 a alors rassemblé ses gardes républicains dont il a pris le commandement et il s'est- dirigé vers cette barricade.

Quelques instants après on ^est venu me chercher pour organiser un barrage au coin de la rue Boissyd'Anglas, Lorsque ma tâche a été terminée, il était 22 heures environ. J'ai passé mon peloton au maréchal, des logis Carrier et suis allé ensuite me faire soigner au' poste de secours de la rue de Penthiêvre. j'ai été évacué. C'est tout ce que j'ai vu, M. d'Andigné. Vos chevaux, dites-vous, ont pris le galop dès qu'ils se sont sentis touchés par des projectiles. Pour moi, qui suis un vieux cavalier, cela me parait bien anormal.

R. Les manifestants s'ouvraient devant nous et se reformaient immédiatement derrière en d'autres ter-7 mes, ce que j'ai fait n'a servi de rien. 'J

D. Vous avez eu plusieurs gardes blessés? 1 R. Une dizaine assez sérieusement et deux désarçonnés en face de la rue Boissy-d'Anglas. D. Les manifestants étaient composés d'éléments divers ou ne s'agissait-il que de combattants? 1 R, Je ne peux préciser^ C'était plutôt une foule mélangée.

M. Dommànge.: A quelle heure la charge s'estelle produite? 1

R. Je ne peux préciser,.

Le président rend compte d'un certain nombre de renseignements qu'il a reçus

1" Une lettre de la présidence du conseil par laquelle il est fait savoir qu'un décret va être pris au sujet de la réglementation de la vente des armes; 2° La réponse de la Société des transports en commun de la région parisienne au sujet des dégâts causés par la manifestation au matériel de la société; 3° Une lettre par laquelle le préfet de polioe communique un certain nombre de rapports émanant du commissaire de police du 7° arrondissement; 4° Une lettre par laquelle on fait connaître qu'on n'a pas trouvé trace de l'ordre du jour dont il a été parlé;

Une statistique des ventes d'armes' antérieures au 6 février; ̃̃̃̃ U;' ̃̃" Enfin une seconde lettre donnant des renseigne"ments sur l'activité des ventes d'armes pour là période qui a précédé le 6 février. '̃̃̃̃ s M. Paul Perrin (Seine) demand». qu'il soit procédé à une enquête sur les tentatives de ventes d'armes dans les établissements scolaires de la région parisienne.

Le président répond que la demande a été transmise au garde des sceaux.

M. Rucart dit qu'il est surpris de la réponse qui vient d'être faite à la commission en ce qui concerne les ventes d'armes.

Il se déclare très étonné de constater qu'il n'existe pas de contrôle à la vente des armes chez les armuriers. Il signale que dans les grands magasins les feuilles de guelte portent mention non seulement du prix de l'objet vendu, niais de cet objet lui-même, et suggère que oes feuilles soient consultées. Le président communique ensuite les treize procèsverbaux d'autopsie qui lui ont été transmis par le ministère de la justice.

Ces procès-verbaux sont très nets dans la plupart des cas, on a pu saisir la balle meurtrière et il en résulte que toutes les victimes ont été frappées à distance, que toutes les balles sauf une, ohemisée de cuivre, de 8mm sont des balles de pistolet automatique réglementaire, du calibre 7mm 65. La balle ohemisée de cuivre a tué la femme de chambre de l'hôtel Crillon des renseignements ont été demandés à M. Marchand pour savoir si des inspecteurs principaux se trouvaient à proximité de cet hôtel; il ressort que trois inspecteurs principaux, armés du revolver 1892, se trouvaient dans le service d'ordre. Le directeur de l'identité judiciaire est chargé d'une enquête sur les projectiles, mais auoun rapport n'a encore été communiqué de ce côté.

Il est à noter, également, que plusieurs victimes ont été atteintes par derrière,

..M, Dommànge insiste. pour que le rapport sur les projectiles soit déposé le plus tôt possible" Le président. Je reçois à l'instant du ministre de la guerre un rapport sur l'information parue dans un journal- relative à la présence d'armes automatiques au ministère de la guerre le 6 février dernier. La commission a pris la délibération suivante: Dans l'état actuel de ces informations, la commission, à l'unanimité, constate qu'aucun commencement de preuve n'a été apporté que des mitrailleuses ou des fusils mitrailleurs aient été, non seulement mis en action, mais même placés sur le pont de la Concorde le 6 février.

Le président donne lecture d'une lettre de M. Demangeat, qui déclare protester de la façon la plus énergique contre le témoignage de M. Wourms, n'être jamais allé au café « Tout va bien », n'être pas pilote aviateur et n'avoir jamais eu l'idée de déclencher une attaque aérienne contre la Chambre.

Le président fait connaître qu'il a reçu une lettre de M. Fourès et une lettre de M. Laniel sur leurs entretiens aveo M. Martinaud-Déplat.

Le président présente à la commission le programme de travail établi par le bureau.

M. Catalan, au nom de la 1" sous-commission, donne lecture d'un rapport sur la préparation de la manifestation du 6 février (convocations, appels dans la presse, réunions, préparatifs des ligues, des associa- tiens d'anciens combattants, ordres donnés par les dirigeants, indépendance ou concert).

Le président rappelle que cette sous-commission est composée de MM. Amat, Vincent Auriol, Catalan, Jean Goy, Rivière, de Tastes; elle a désigné comme président M. Vincent Auriol, et comme rapporteur M, Catalan.

M. Ramadier, au nom de la 5° sous-commission, donne lecture d'un rapport sur la deuxième phase de' la Concorde, de 20 heures à 20 h. 45, puis de 20 li. 45 à 22 heures.

Le président srappelle que cette sous-commission est composée de MM. de Framond, Piot et Rantûdier. 4 M. Ramadier donne lecture, toujours iù nom de la 5° sous-commission, du rapport de M. Jean Piot sur la phase da 22 heures 4 23 h. 30, et •d&n-ïapport aanexe signé Jean Piot.

M. Mai'o Rucart, au nom de. la 6° sous-commission, donne lecture d'un rapport sur la triple, question du Conseil municipal de Paris, des Croix de feu et de la défense du Palais-Bourbon.

Le président rappelle que cette sous-commission est composée de MM. Bataille, Pétrus Faure, Henry-Haye et Marc Rucart.

M. Pétrus Faure, au nom de la même eous-commis6ion, donne lecture d'un rapport sur l'action des Croix de feu.

M. de Framond, au nom de la même. sous-commission, donne leoture d'un rapport sur la 2° phase de la Concorde, 3"1 partie, opération générale de déblaiement.

M. Paul Perrin (Seine) indique que des renseignements fournis par le ministère de l'intérieur il ressort que les ventes d'armes ont notablement augmenté à Paris dans les journées qui ont préoédé le 6 février; il donne à ce sujet communication des statistiques établies, tant sur la valeur totale des ventes effectuées que, tout au moins pour certains cas •̃particuliers, sur la nature et le nombre des armes ainsi i vendues au public.

Le président rend hommage au travail considérable fourni par teus les membres de la commission, dans des séances longues et très fatigantes, et aussi par les membres des sous-commission travail qui est resté ignoré du public, mais, qui permettra à la commission, dont l'assiduité et l'impartialité se sont montrées dignes de la confiance que la Chambre a plaoée en elle, de mener à bien sa tâche.

M. d'Andigné, en sa qualité de doyen de la commission, rend hommage au président pour son dévouement, son impartialité et l'admirable exempte de travail qu'il a donné à ia commission. (Applaudissements.) ̃̃. ̃̃

La séance est levée à 17 h. =40. ̃̃̃

La commission s'ajourne au mardi 10 avril.

RAPPORT DE LA SOUS-COMMISSION Voici le texte du rapport présenté par M. de Framond au nom dé la sous-commission sur la 2° phase de la Concorde (3° partie opération générale de délaiement)

D'accord avec mes deux çollôguea Ramadier et Piot, et au nom de la 5° sons-commission, j'ai assumé la charge de vous présenter la partie de rapport relative au « déblaiement de la place de la Concorde et des Champs-Elysées par le service d'ordre concentré et suivant un plan d'ensemble ».

Pour éviter toute confusion, je tiens à déclarer, à la suite d'un grand nombre de nos Collègues, et en particulier de mon ami Lerolle, que ce rapport, où j'ai tâché de me maintenir dans la Çlus stricte objectivité, ne constitue qu'un dépouillement de dossiers administratifs, qu'il enregistre les opinions des chefs de la police, de ceux de la gendarmerie et de la garde, des autorités administratives et militaires, sans en' tirer de conclusions définitives, à l'heure actuelle impossibles à mon sens à dégager encore, et qu'en un débat conïraiictoiTê d'enquête force cet Wen d'attendre pour

juger les témoignages nécessaires de la partie adverse. < I. Initiative et préparation. s Après les violents événements qui marquent la fin de la soirée et que viennent de relater les rapports c Ramadier et Piot, série de oharges, de bagarres, d'échauffourées et de tirs. il semble qu'une période r d'accalmie s'mstalle jusqu'aux environs de 23 h. 45. ( Mais le calme des manifestants, à ce moment constitués par une foule très mêlée, est de courte durée, et une masse composée des éléments les plus divers, ca- melots du roi, communistes, éléments troubles sans étiquette poHtique apparente, se livre à des violences J exaspérées contre le service d'ordre. Son ardeur com- battivo ne faiblit pas de tempe en temps, des coups' de feu partent du Cours-la-Reine. .{ M. Marchand déclare que la situation devient dé plus en plus critique, que les manifestants continuent à harceler le service d'ordre qui s'épuise, que de nouvelles barricades dressées en particulier entre les deux balustrades de la place de la Concorde et sur le quai à l'on- trée du cours de la Conférence, empêchent l'action de' la cavalerie, que des destruotions et des feux allumés aux emplacements des lampadaires alimenter au gazb entretiennent une agitation qui ne peut se prolonge!* i' sans dommages; il juge qu'a mesure que la' nuit s'avance la manifestation change do caractère et'déviént plus dangereuse pour le barrage fatigué et pour -l'ordre public.

Le colonel Simon, commandant la légion de gendarmerie qui dans son rapport déplore .l'insuffisance des forces mises en ligne et l'absence de cohésion, éléments de faiblesse auxquels il impute l'emploi douloureux des armes, estime qu'un plan arrêté d'avance et concerté est devenu nécessaire. « Les émeutiers, dit-il, devenaient des assaillante: leur audace était devenue telle qu'ils construisaient une barricade à soixante mètres du poril'et 1 truisaient une barricade à soixante mètres du pont et qu'ils pouvaient en un nouvel et décisif assaut empor- ter le pont lui-même. » « J'ai pris sur moi, dit-il, de décider une opération concertée de déblaiement général. »

I] semble que ce soit lui, en effet, qui ait conçu l'opé- ration à réaliser mate n'exerçant aucun commande- ment direct, et puisque les forces étaient à la disposi- J tion de la police municipale, il entretient de son intention le chef des forces de police. L'entente est tite réalisée. « L'expédition, écrit; l'inspecteur général LBuvel, fut ordonnée par M, Marchand (rapport du 28 fé- vrier). Le colonel de gendarmerie Simon y a donné kon adhésion. A ce point de vue, le règlement a été respecté. » ̃ Les forces de défense, effectifs décimés, mais successivement renforcés à 49 h. 20; à 20 heures et a 22 h. 30 sont alors regroupées. Elles comprennent la totalité de la gendarmerie, une partie des effectifs dé la garde républicaine et de la garde mobile, plusieurs brigades de gardiens de la paix.

Le bataillon du 24° d'infanterie, alerté, sans aucune réquisition écrite, arrive place du Palais-Bourbon à 21 h. 30, s'établit en réserve « face au nord, en barrage à l'entrée sud du pont de la Concorde », derrière les gardes et les barrages de camions. Le bataillon du 46° d'infanterie est en réserve place du Palais-Bourbon où il est arrive à 23 h. 10. L'escadron du 11" cuirassiers; °

arriva vers 22 h. 30, au sud de la jpare^es inv^Jfiies,

."11.. r.ii, h:~ v, ,rs 22 h.,30 ¡a, U, sud d.e, .Jo~~r~fes, .;IJ1"V~ )~de/¡.,I

;et'iïùi nfsErapàs'kui'npù plus engage', Nbfji en deuxième

réserve.' u* II. Dispositifs de départ i j,;

Cependant que les troupes occupent les positions ainsi déterminées, le 118° peloton .de gardes mobiles et le 3" groupe de gendarmes (S.-et-M.) sont en réserve, à la sortie sud du pont; le 139° P. G. M. est en réserve au milieu du pont: ni l'un ni l'autre ne seront engagés dans l'action. Le 137° P. G. M., en réserve au début vers le milieu du pont, remplacera le 116" à rentrée est du pont après le départ offensif de celui-ci. Les 16», 141», 106", 18», 32V 135', 224' P. G. M. et quelques brigades d'agents sont massés sur le pont (côté' ouest) soit' derrière, soit sur le côté du barrage des cars, couverts en avant, à l'angle nord-ouest du pont, en direction du Cours-la-Reine, par le 1er groupe de gèndar-.merie de la Seine et le peloton Brisson, des gardes, à cheval. En avant des barrages do cars se place tout ljeffcçtif de là garde républicaine a pied, soit 14 pelotons environ. C'est cette troupe qui, renforcée par des agents, -constituera la garde fixe du barrage. Le 2e groupe de gendarmes de la Seine lui fait couverture. L'aile droite est ainsi constituée.

A l'est de la tête de pont, et en bordure dé quai s'Établissent le 116" P. G. M., en avant de qui sont massés les pelotons Riou, Goussot, Tolbe, Perrin, Joussp, • de la garde républicaine à cheval. Cette troupe de oavalerie est flanquée à sa droite, dans l'angle sud-est de la Concorde, par les 9° et 7* compagnies de gardé' mobile, à 3 pelotons chacune, les 107-, 109», 111° pour la 1", les 119', 121e, 123" pour la seconde. Les deux pelotons de garde républicaine à cheval Leygat et Robelin sont massés un peu en avant de cette ligne. III. Dispositif de mouvement et dégagement, >. fie lo Concorde et des ChampsrElysées

f' L'opération est ainsi conçue: En idireotion du Cours-Ia-iReine et de l'allée sud des Champs-Elysées, où les rapports militaires et "de police ont toujours signalé la présence de nombreux éléments douteux et de voyous on casquette. (P. n4'12 et 13); -̃̃̃' 2° En direction de la rue Royale, à travers la'place de la Concorde, puis après vers l'ouest, vers l'avenue Gabriel et les Champs-Elysées.

Il est aux environs do minuit. Les masses de manœuvre s'ébranlent au milieu d'un indescriptible tu*. multe où percent des cris et des coups de feu. La première aotlon est conduite par les commissaires de police présents, et exécutés 1° par les gardiens? de la paix en première ligne, et 2° en disposition d'éventail du sud au nord en direction ouest-nord-ouest par le 135» G.M., 141" G.M.,141" groupe Farval de gendarmerie, 16" P. G. M., 18» G. M., 106° G. M. nul repoussent les manifestants et balaient le terrain du quai de la Conférence aux jardins sud des Champs-Elysées. Telle est la branche sud de la tenaille dont Tajjfere branche, articulée au pont, adopte le dispositif suivant. Cette seconde action ordonnée par M. Marchand est effectuée sous la direction du colonel Simon et du oommandant Quincy.

Le 224° P. G. M. piquant droit au nord vers les fontaines, oblique à gauche'et, entre les chevaux de Marly, s'engage dans l'avenue des Champs-Elysées.

Il est appuyé à sa droite par le S' peloton de gendarmerie, lui-même flanqué à droite par le chef de peloton du 106° G. M. un garde et un demi-peloton de. gendarmerie. Cette troupe s'engage dans les jardins des Ambassadeurs par la lisière sud-est.

Le peloton Riou des G. R. à cheval escorte ces unîtes à pied, s'engage par la partie sud des jardins des, A'mbassadeurs pour traverser les Champs-Elysées eri direction sud, à mi-distance entre la Concorde et laietatue de Clemenoeau.. = ,-r, Par des itinéraires légèrement différents mai?(.;dQ. même courbe générale; les unités suivantes opjèresfes la.' mouvement général de conversion et de rabattement autour do la place, en ligne générale avenue de Marigny; "Statue de Clemenceau. Ce sont les 7* et 9* ci>ï8p'&: gnies des G. M., les pelotons G. R. à cheval Robélin,' Jousse, Perrin, Tollet, Grousset, cependant que lo <peloton Brisson des G. R. à cheval, parti de la partie nord-ouest de la tête de pont, assure la protection, de la lisière est des Champs-Elysées et relie les deux treupes assaillantes.

̃ Cette opération logique, méthodiquement conçue et exécutée, obtient le résultat qu'elle recherchait l'évaluation complète de la Concorde dont on a le droit de s'étonner aveo le colonel Simon qu'elle ait été si légèrement laissée pendant toute la journée, et à diverses reprises, entièrement à la disposition des manifestants qui ne paraissaient d'ailleurs jamais avoir été clairement informés des événements graves qui ensanglantaient la plus harmonieuse place du monde et n'avoir jamais :su que le Palais-Bourbon, qui paraissait* ft'ùr objectif, était vide de ses hôtes depuis 9 heures et que l'Assemblée, expression de la souveraineté nationale, '1 n'était plus là pour écouter la protestation qu'ils vou- laient lui faire entendre; qu'il soit permis à ce .sujet d'émettre le vœu qu'a proximité des lieux et des vastes espaces prédestinés aux rassemblements populaires soient sans délai installés de puissants haut-parléurs, capables d'informer la foule tumultueuse et sourde aux moyens ordinaires des mesures de rigueur que ̃ les événements peuvent obliger l'autorité responsable/ prendre contre elle le sang, de quelque côté Qu'il coule, vaut bien la peine qu'on l'épargne l IV. Questions particulières

Pour me conformer au programme qu'a fixé à la 5° commission, la sagesse de M. le président, à la clair7voyance et à l'autorité souriante do qui je me plais à rendre hommage, il me reste à essayer de répondre à quelques questions posées par lui dans la limite des événements que j'avais à rapporter. t, j a) Y a-t-il eu des sommations?, ̃ 'T- 1! résulte des divers rapports .administr.atifs ( ,qu$, diverses reprises au cours d e cette' soirée tragique, des sonneries se sont fait entendre. Il ne semble pas' qij'auaucune nouvelle sommation ait été faite au moment dit déclenchement de la dernière charge dont le caractère de violence et de gravité n'est cependant pas douteux. (Rapport Pécheux, p. 106. R. Guillemet p. l"6.; Ler, maître 18.) .̃••: On peut supposer cependant que l'absence de sonneries réglementaires est due au fait qu'on n'a pas trouj|j de trompette disponible au moment do rébranlement-'ep masse.. ̃ b) A-t-on tiré, et pourquoi? ̃̃̃̃̃ Le rapport du commandant Desprez indique qu'au moment de la dernière charge des coups de feu sont tirés par les manifestants embusqués derrière les arbres et les statues des Champs-Elysées et du' Coursla-Reine.

l Un message téléphoné de $4 heures par un inspecteur des services des renseignements généraux précise « La garde mobile chargé en tirant des coups de îen., >> i II ne peut y avoir aucun doute sur la réalité du tir par les agents, par les G. M. des 141°, 16°, 18* » 10G" P.G.M. par le G. de G" Fraval, chargés de la prei mière action en direction du Cours-la-Reine et de l'ave-̃̃ pue des Champs-Elysées., Seul de cette colonne le pclo-> •̃ ton iS5 n'a pas. tiré,

L'ouverture du feu a eu lieu vers 23 h. 45 au cours de la charge finale vers les jardins des Champs-Ely- jsues. (Pièces n° 61, 62, 63, 64, etc.).

Les chefs de peloton et les officiers interrogés indiquent que les hommes ont fait feu parce qu'ils estimaient être en état de légitime défense. Des individus embusqués derrière les arbres des jardins leur tiraient dessus à bout portant. (M. mêmes références.) Au surplus, le rapport Louvel ne conteste pas que certains actes de brutalité aient pu être commis su;' des manifestants isolés par le service d'ordre; mais il note la difficulté d'être renseigné sur la responsabilité de certains actes individuels qui ont pu être rapportés.

Les seules armes employées par les forces de police et la troupe ont été le pistolet automatique Ruby ou Star, de 7 mm. 65, dont la portée maxima, sous un angle de 30°, est de 1,500 mètres, et le pouvoir vulnérant jusqu'à 400 mètres.

Il est impossible de savoir le nombre de balles tirées par les agents. Cependant, un très grand nombre déclarent avoir tiré en l'air. Le seul agent Huguenin déolare avoir déchargé les neuf balles de son pistolet automatique. L'adjudant Maee, du P. 141, indique que les agents qui précèdent les gardes tirent sans arrêt ̃de près ou de-loin sur les manifestants. L'un> d'eux fait. Au garde Durieux la réflexion suivante: « Tu.es bien bête de tirer on, l'air, fais comme moi, tire dans le tas. » ̃

Le maréchal des logis Lemaître, P. n° 18, déclare que des agents lui ont demandé au moment dé la levée de service s'il ne pouvait pas leur céder des munitions de pistolet; ayant épuisé les leurs, ils ne tenaient pas à rentrer chez eux désarmés (confirmé par les maréchaux des logis Regnault et Vitel, qui ont été, eux aussi, sollicités).

Des peloton G. M., le. 141' a «tiré. 50 cartouches; le 16e, 44 cartouches; le 18e, 20 cartouches; les 106°, 77 cartouches, le peloton de gendarmerie Fréval, 158 cartouches. (Rapport confirmé par le chef d'escadrori Desprez.)

̃ c) Qui a donné l'ordre de tirer?

Les chefs des unités qui ont effectué les tirs sont unanimes dans le rapport Le maréchal des logis Péeheux et le garde Renon ont reçu de M. Marchand, directeur de la police municipale, l'ordre de tirer au cours de cette charge. (P. n" 60.) M. Marchand « pour qui cette question constitue une accusation grave » (Louvel) oppose à cette affirmation une dénégation formelle.

« Au moment où un commissaire de police a entraîné mes troupes pour le déblaiement de la place, j'ai entendu les commandements répéter: « Tirez, tirez 1 (61). J'ai entendu un commissaire de police qui a dit: « Pis» tolet au poing, tirez, tirez (62), » J'ai entendu des commandements: « Tirez, tirez » donnés par un commissaire de police qui se trouvait en avant du pont (63). Un commissaire de police a donné l'ordre de tirer' » (64). » Un commissaire de police, je ne puis préciser si c'est M. Rottée a donné l'ordre de tirer (capitaine Cailliez, pièce n° 51). »

Par contre, le brigadier Pignier, du. 17* arrondissement, indique qu'un capitaine de la garde mobile, de petite taille, passant près de lui, crie: « Feu à volonté. » Je dois ici mentionner la déposition (P. n° 65) de M. ,de Gouvion-Saint-Cyr, annexée, au dossier militaire, et gui témoigne que le? premiers, coups feu cuit été tltis par le service d'ordre à la' tète du pà>it.:

Il y aurait lieu, sur ces points controversés, de rechercher les témoignages' utiles (M. Marchand, commissaire Jeannette, commissaire Challier, l'inspecteur principal Taohet, l'inspecteur Dubray, le capitaine' « de petite taille », le brigadier Pignier, commissaire Rottée et ceux des témoins civils susceptibles d'apporter les éclaircissements nécessaires).

d) Morts et blessés.

Je me suis efforcé de rechercher les morts et les blessés de cette période. Les renseignements dont nous disposons actuellement et les témoignages insuffisants ne permettent pas d'établir, même approximativement, combien il y eut, au cours cette opération dite « de nettoyage », de blessés et de morts, soit parmi Jee manifestants, soit parmi le service d'ordre. Il est poss'ble que la sous-commission médicale que vous avez constituée puisse, dans cet ordre d'idées, apporter quelques précisions utiles.

Immédiatement avant la 'charge finale, le brigadier Pignier a vu un garde mobile s'avancer jusqu'à l'angle du parapet du pont et tirer plusieurs coups de revolver sur la foule « deux manifestants s'écroulèrent ». L'agent Biclart qui a participé à la charge en direction du Cours-la-Reine déclare « A l'entrée du Coursla-Reine j'ai vu un manifestant tué, gisant à terre. » L'adjudant chef Maoé de P. M. 141 mentionne que le garde Dauzanne a vu un agent qui le précédait en courant s'arrêter, faire feu et abattre un jeune homme qui se trouvait à quarante mètres environ.

Dans son premier rapport, le commissaire spécial Challier relate que les manifestants étaient porteurs d'armes et qu'ils les déchargeaient en fuyant sur les forces de police; il prétend avoir acquis la conviction que parmi les manifestants tués ou blessés certains avaient été atteints par des coups de feu tirés par d'autres manifestants (un blessé par balle dans le ventre et un par balle dans la bouche). ̃ •:• C'est le même commissaire qui, dans son rapport du 23 février, écrit "Entre 22 et 24 heures, j'affirme que je n'ai entendu à aucun moment un seut coup de feu tiré par un homme du service et que je n'ai pas vu une seule arme entre les mains de qui que ce soit: » Je m'abstiens de tout commentaire, mais il serait peutêtre utile d'apprendre do la bouche du commissaire Challier quels soins il a pu prendre de ces blessés si grièvement atteints, ce qu'ils sont devenus et quelles dispositions ont été prises pour leur évacuation. Le' sieur Munier est amené à la Charité à une heure du matin, il est mort à l'entrée; le sieur Ramasso est amené à Lariboisière après minuit; un grand nombre d'agents, de gardes et de gendarmes ont été contusionnés et blessés, aucun ne l'a été par balle. V. Aux abords immédiats de la Concorde II ne me reste plus qu'à indiquer quelques mouvements aux abords immédiats de la Concorde vers minuit, une auto flambe à la hauteur de l'avenue' VictorEmmanuel. Cinq cents communistes, qui ont détruit des bornes lumineuses sur lesquelles ils ont placé différents matériaux qui ont été embrasés, se reforment dans les jardins des Tuileries, dont il convient d'ajouter ici qu'à aucun moment l'autorité responsable pour la fermeture des grilles n'a interdit l'accès. Pourchassés dans lès jardins, ces groupements sont finalement dispersés. La rue Royale est déblayée par les charges jusqu'aux abords de la Madeleine; de minuit 15 jusqu'à 1 heure du matin, une certaine agitation règne dans les ChampsElysées, du rond-point à l'Etoile, où se sont groupés quelques milliers de manifestants jeunes et ardents, et probablement appartenant à l'Action française, mêlés à quelques éléments louches. Quelques coups de feu sont tirés par les manifestants qui, fuient. Le service d'ordre spécialement assuré par quarante hommes de la compagnie de l'Ecole, 2 pelotons de gardj es républicains et des agents cyolistes du dixième arrondissement ne s'est pas servi de ses armes'. Après une; poursuite mouvementée et quelques allSés "et "venues air cours desquelles quelques déprédations furent commises, la police définitivement maîtrgsse du .terrain s'arrête à l'Etoile. Il ne reste plus que quelques centaines de manifestants qui s'égaillent sur la place. Après quelques Incidents partiels et disséminés, le service d'ordre général est levé à 3 h. 30j

Une lettre du colonel de La Rocque L'association des Croix de feu nous communique la lettre ci-après que le colonel de La Rocque a adressée à M. Bonnevay, président de la commission d'enquête sur les événements du 6 février, à la suite de la récente déposition de M. Lebecq, président de l'U. N. C.

Monsieur le président,

Je relève dans le compte rendu analytique de la séance du %l mars de votre commission une déclaration, de M. Lebecq, président de l'Union nationale des combattants, ainsi conçue « II nous fut téléphoné qu'il allait se produire des événements graves, parce qu'on savait que les Croix de feu avaient vidé leurs magasins d'armes. C'est M. Rivollet qui, de là part de M. Frot, téléphonait que les Croix de feu avaient vidé leurs magasins et que des événements allaient se produire qui pouvaient être graves. »

Vous avez bien voulu m'annoncer, monsieur le président, que vous me convoqueriez incessamment au sujet du rôle joué par les Croix de feu, sous ma responsabilité, dans la journée et la soirée du 6 février. Il serait. je crois; de la plus haute importance que des précisions fussent réunies avant ma comparution sur l'origine des renseignements communiqués par M. Frot à M. Rivollet, sur leur teneur exacte, sur les buts et la nature de l'intervention de M. Rivollet. Ces allégations mensongères et puériles auraient pu, le 6 février, aggraver criminellement les événements douloureux que nous, avons connus. 'Aujourd'hui .'fenoore, dans l'inquiétude générale des esprits, elles peuvent être exploitées de dangereuse façon. Croix de feu, d'attirer votre attention sur l'urgence d'une pareille enquête.

Veuillez agréer, etc.

Une lettre de M. Marchand

DIRECTEUR DES SERVICES DE LA POLICE MUNICIPALE Le directeur du Temps a reçu da lettre suivante Monsieur le directeur,

Désirant réserver à, là commission d'enquête mes explications et justifications, je me suis abstenu jusqu'ici de répondre aux imputations inexactes ou fantaisistes parues sur mon compte depuis près de deux mois à l'occasion des événements du 6 février. Je relève cependant dans le Temps d'hier soir un passage de la déposition du général Lavigne-Delvit'a qui tend à me ridiculiser aux yeux des miens ou de mes subordonnés, et cela je ne puis l'admettre. Le général Lavigne-Delville dit

1 « J'ai vu, à ce moment, M. Marchand il il avait un pardessus noir et un képi, et je me fis cette ré- -i flexion que, sans sa coiffure, il eût pu être facilement pris pour un manifestant.

» Nous lui avons demandé la permission d'aller à la Chambre M. Marchand a déolaré que nous ne .passerions pas. îîflua sommes alors partis dans une. djrec-

tien différente. Mais j'ai profité de cette conversation pour essayer de me rendre, compte de la façon dont le commandement des troupes de police était organisé, et voici ce que j'ai pu constater M. Marchand était en tête d'une sorte de magma d'agents en civil, de gardes mobiles, de gardes municipaux à pied et de gardes municipaux à cheval. Il donnait à cet ensemble des ordres semblables à ceux que peut donner un caporal ou un sergent d'infanterie à ses hommes. En un mot, il ne commandait pas et ne pouvait d'ailleurs pas commander, car ceux qui ont fait la guerre'sàvent que pour donner des ordres il faut être à l'arrière. »

Si le témoin a vu un personnage ainsi accoutré qui s'est dit M. Marchand, il a eu affaire à un imposteur; toute la documentation photographique ou cinématographique dont dispose la commission contlrmera mes dénégations.

La suite de la déposition du général s'en ressent en co qui me concerne, notamment quand il déclare que je ne pouvais commander par suite de ma position rnôme; il est -d'ailleurs là en contradiction avec un témoin entendu la veille qui insinué lui que mon manque du courage me portait à rester derrière les barrages. A la vérité rtfpus deux ont tort et tous deux ont raison sur ce pojfljj puisque, suivant tes heures et les *exi-' gences du moment, je'ine suis tenu tantôt a l'arrière et tantôt l'avant.

Voulez-vous me permettre d'ajouter qu'à l'heure dont parle le général Lavlgne-Del ville, je portais un pansement visible à la tête et que j'avais été atteint sept fois déjà par des projectiles divers, ceci pour l'édification du second témoin et surtout de vos lecteurs parmi lesquels je compte beaucoup d'amis. Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'expression de mes sentiments dévoués.

Le directeur des services

de la police municipale.

Marchand.

NOUVELLES DU JOUR A la commission des offices

La commission des offices s'est réunie hier,. au ministère de la justice, sous la présidence de M. Henry Chéron. A il'issue de la séance, la communication suivante a été faite

Le garde des sceaux l'a consultée sur la suppression d'un certain nombre d'offlces et établissements autonomes, 'envisagée par le gouvernement comme une étape vers le rétablissement de l'unité budgétaire. La commission a donné son accord à ce sujet. Elle a ensuite adopté les conclusions de M. Brin, conseiller maître de la Cour des comptes, au sujet de l'offlec national des pupilles de la nation.

Ajoutons à cette note' que la commission s'est prononcée pour la suppression de 19 offices. Il s'agit de petits offices qui, dans un but d'économie, seront rattachés aux ministères dont ils dépendent normalement. En ce qui concerne les offices plus importants, la question de leur maintien.ou de; l§jir suppression sera, l'objet d'un examen, ulterteur. ̃

Les projets financiers du gouvernement Une déclaration des fédérations de retraités civils et militaires

La déclaration suivante a été remise au ministre des finances

Les trois grandes fédérations de retraités civils et militaires (Union syndicale, Entente générale et ofûciers en retraite),

Constatant que les pensions des anciens retraités sont encore, selon leur catégorie d'âge, de 7 ou de 20 0/0 0 en moyenne inférieures à celles de leurs cadets, admis actuellement à la retraite;

Qu'il en résulte déjà une 'économie annuelle d'environ 450 millions, au détriment des retraités d'avant octobre 1933;

Que ces différences de pensions, à services égaux, oréent de criantes injustices auxquelles il importerait de mettre fln;

Conscientes d'autre part de la gravité de, la situation financière du pays;

Mais n'estimant d'ailleurs pas avoir ici à discuter des causes de oette situation ni à y préconiser des remèdes politiques;

Se déclarent prêtes à admettre, sur l'ensemble des pensions d'ancienneté, une contribution, à condition que cette contribution soit proportionnée aux compressions que subiraient en même temps lés autres parties prenantes du budget;

Et recommandent instamment au gouvernement, s'il cherohe à établir d'urgence de pareilles compressions, de n'opérer, en ce qui concerne les pensions de retraite, que par des prélèvements exceptionnels, calqués sur ceux qui frapperaient les traitements et les soldas, mals,vde ne point modifier, .sans examen, con'trâdi'CtolreV'lé's dispositions de la' charte des retraités; adoptée le 1S> avril 1924, après de mûres délibérations entre les pouvoirs publics et .les intéressés. Au caitell confédéré des services publics Sous la présidence de M. Guiraud, secrétaire de l'Union des syndicats de la Seine, le cartel confédéré des services publics avait organisé, hier, à 18 h. 30, à la Bourse du travail, un meeting contre les projets financiers du gouvernement. Les unitaires se livrèrent à plusieurs tentatives d'obstruction, ayant pour but de faire adopter par l'assemblée l'ordre du jour voté la veille au cours de la réunion qu'ils avaient tenue.

L'ordre du jour suivant a été adopté Les travai!leurs des services publics élèvent la plus véhémente protestation contre les dispositions iniques prévues dans les décrets-lois contre la rémunération des services publics et concédés, de leurs conditions de travail et de leur régime de retraite;

Dénonce avec la dernière énergie la politique de déflation qui, écrasant les travailleurs, consolide les privilégiés du régime et accentue la crise;

Ils affirment la nécessité' urgente de mesures de rénovation économique dirigées dans l'intérêt collectif des travailleurs;

Ils proclament leur volonté résolue de s'opposer par tous les moyens dont ils disposent pour faire face à cette nouvelle agression des pouvoirs publics.

Nomination de percepteurs

Sont nommés receveurs-percepteurs

De la 3° division du dix-huitième arrondissement de Paris, M. Brousmiohe, percepteur de la 2° division du onzième, arrondissement, en remplacement de M. Moisand,- admis à la retraite.

Pflo.ja 2" division du onzième arrondissement de Paris; M. Blum, percepteur d'ïvry4>aoiièue.

De la 1" division du sixième arrondissement de Paris, M. Grandry, percepteur de Montrouge, en remplacement .de M. Bernard, admis à la retraite. Do la i" division du douzième arrondissement de Paris, M. Pinchedez, chef de bureau à l'administration centrale des finances, en remplacement de M. Théodet, admis à la retraite.

De Saint-Ouen, M. Saulnier, percepteur de Colombes, en remplacement de M. Senné-Desjardins, admis à ia retraite.

De Colombes, M. Bonnaire, détaôhé à l'administration centrale des finances.

D'Ivry-sur-Seine, M. Bouillon, percepteur hors classe à Angers-rive gauche. P'Ivry-Jjaniieue, M. Robert, percepteur à Rouen, .Dé Montrouge, M. M, Ferial, percepteur à Brunoy. LA VIE ÉCONOMIQUE Les relations commerciales de la France

Le Journal officiel publie aujourd'hui Un décret portant mise en application à titre provisoire d'une convention de commerce entre la France et la Suisse signée à Berne Je 29 mars 1934. Un décret portant approbation de l'accord de règlement des payements commerciaux conclu eiitre la France et la Hongrie le 30 mars 1934. Un décret portant mise en application à titre provisoire d'un avenant à la convention commerciale du 12 avril 1930 entre la France et Haïti signé à Port-au-Prince le 10 mars 1934. Un décret portant promulgation des lettres portant additions et modifications à l'arrangement franpo-allérnand du 23 février 1924 au sujet des échanges cbmoierciaux du bassin de la Sarre avec le territoire, Ùouanier allemand signées respectivement à Parties 30 juin 1930 et 2 juillet 1932 par les représentants de la France et de l'Allemagne. Un décret. portant mise en application à titre provisoire' d'un protocole additionnel à l'avenarû commercial franco-hellénique du 7 mars 1932. L'importation des gas-oils

Le Journal officiel publie aujourd'hui deux décrets concernant la taxation des gas-oils et de-? fuels-oils et le relèvement du droit de douane, sur les gas-oils.

Service postal aérien de nuit de Paris à Bruxelles Le ministère des P. T. T. communique

M. André Mallarmé, ministre des P.T.T. fait connaître qu'à partir du 3 avril, un service postal aérien de nuit sera assuré tous les jours sauf le dimanche entre Paris et Berlin via Bruxelles, Cologne et Hanovre.

Les correspondances-avion déposées avant 20 h. 40 dans la boîte spéciale située sous le péristyle de l'hôtel des postes, rue du Louvre, parviendront ainsi le soir même à Bruxelles à 22 h. 20, le lendemain à Cologne à 0 h. 35, à Hanovre à 3 h. 35, à Berlin à 5 h. 20, à Dantzig a 9 h. 30, à Kowno à 12 h. 10 et à Moscou à 19 h. 55.

La surtaxe aérienne à payer, en plus des taxe3 postales ordinaires est de 0 fr. 75 par 20 grammes pour tous les pays d'Europe.

tes recettes des chemin: de fer

Les résultats de l'exploitation des grands réseaux pendant la 11. semaine de 1934 sont du même ordre que ceux de la précédente. Bien que, depuis le 1er novembre dernier, les réseaux bénéficient, par un relèvement correspondant de leurs tarifs, de la réduction de 32,5 0/0 à 12 0/0 de l'impôt sur les voyageurs transportés, les recettes brutes du 12 au 18 mars 1934 sont inférieures de 8,400,000 francs ou de 3,96 0/0 à celles de la semaine correspondante de 1933; pendant la 10. semaine, la moins-value avait été de 8 millions 936,000 francs ou de 4,20 0/0.

Voici, par réseau, le montant des recettes brutes de la 11" semaine de 1934

Différences avec 1933

1 Recettes ̃*̃

de la 11* sem. totales parkmf»/.)

Alsace et Lorraine 14.750.000 398.000 3 34 Est .27.361.000 3.2 4.000 –1103 Etat. 33 806 '.«XJ 4ô:00l> 006 Nord. 3l'-900.ÔO0 "̃̃718.000 2 20 Orléans et Midi. 43.075.000 •– 1:344. 000 3 02 P.-L.-M 57.810.000 2*680.000 4 44 Totaux. 20Ô' "02.000"' 8.400.1 00 3 96

Les recettes des six réseaux, du 12 au 18 mars, présentent une moins-value kilométrique. La recette kilométrique de la 11° semaine est passée de 5,146 francs en 1933 à 4,942 francs en 1934. Voici pour les onze premières semaines de l'année 1934 les recettes de chacun des grands réseaux et la comparaison avec la période correspondante de l'an passé

Différences avec t»33

Recettes •».

du 1" janv. au 18 mars totales par km (•)

AlsaceetLorraine 155.O70.oou 2.929.000 2 57 Est 299.885.000– 13.594.000 4 89 Etat 343.466.000– 4,923.noO 134 Nord. 358.l00.uuu 16.516.000 4 41 Orléans et Midi. 437 989 no 8.826.000 197 P.-L.-M. 607.470 000 11.130.000 180 .Totaux 2.201.980.000 57.918.000 2 65

Au 18 mars 1934, les recettes brutes de l'ensemble des grands réseaux étaient donc, malgré le relèvement des. tarifs voyageurs, en moins-value par rapport à l'année précédente de 57,918.000 francs, ou de î',65 0/0. Aucun réseau ne présente de plus-value kilométrique.

Le nombre des wagons chargés du 12 au 18 mars a été, en 1934, de 320,256 contre 337,220 en 1933, soit une diminution de 5,03 0/0. Le nombre des wagons chargés du 1" janvier au 18 mars a été de 3,370,316 contre 3,499,106 l'an passé, donc en diminution de 3,68 0/0.

'.̃̃ ̃̃• '̃̃̃ V^iét^s

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IE TRAVAIL, FACTEË1 GillSON r Nous avons pris l'habitude de considérer la œa^ ladie comme incompatible avec l'activité et le travail. Volontiers, s'il le peut, l'homme atteint dans sa santé se, persuade qu'il doit consacrer tout son temps, de façon exclusive, à réparer celle-ci et que tout travail ne pourrait que la compromettre. Or la chose est souvent erronée. Sans vouloir abonder dans le sens de ceux qui, utilitaires avant tout, estiment que l'industrie peut et doit employer et jusqu'au bout les forces qui subsistent chez les infortunés frappés par une maladie chronique, il faut bien reconnaître que, dans beaucoup de circonstances et pas toujours celles que l'on suppose non seulement lé travail est possible à beaucoup de sujets, même gravement touchés, mais qu'il peut être pour eux un facteur accessoire de guérison.

L'affirmation, en pareille matière, ne vaut pas l'exemple. Celui-ci, on peut le trouver multiplié d'éloquente façon à la Clinique-Manufacture, créée à Leysin par le docteur Rollier et qui est, sous son double nom si évocateur, une fondation d'une prenante originalité. On ne soigne, dans cet établissement, que la tuberculose sous la forme que l'on persiste à tort à nommer chirurgicale, puisque, aujourd'hui, la chirurgie la voit lui échapper; de plus en plus. On la soigne; quelque gravité qu'elle revête, par la cure solaire à l'altitude de façon exclusive, mis à part les moyens orthopédiques de contention nécessités par les lésions de quelques parties du corps. On rencontre là des sujets atteints de mal.de Pott (tuberculose des vertèbres), de coxalgi'e, de tuberculose des articulations, d'affections graves des mains; des pieds, du bassin, etc. Avec une prudente progression, on leur dispense tout d'abord le grand remède, les rayons solaires. Ce n'est pas ici le lieu de redire ce qui a été si souvent exposé sur les vertus do ce rayonnement et les bienfaits qu'il consent aux hommes de bonne volonté qui se fient à sa puissance. Il y a beau jour que nous sommes fixés à ce sujet et que nous savons quelle sorte de miracles il accomplit, chirurgien supérieur en tant de cas à tous les autres, ne serait-ce que par l'absence de mutilations qui caractérise son intervention.

Cette utilisation presque exclusive du remède solaire serait déjà un procédé qui mériterait d'être mis en valeur, étant donné les résultats si remarquables qu'il inscrit à son actif. Vient s'y ajouter, naturellement, à Leysin, l'altitude, c'est-à-dire la pureté incomparable de l'air exempt de germes et sa limpidité qui permet à la méthode de donner son plein rendement. Mais il faut surtout faire ressortir que s'y adjoint, pour le plus grand bénéfice des malades, cette cure de travail dont nous parlions en débutant.

Le docteur Rollier considère que cette cure a trois avantages qui sjadditionnent physique, moral et économique. Il semble bien qu'il soit dans le vrai.

Avantage physique d'abord, l'exercice, même modéré, étant un agent de développement, sinon de résurrection des masses musculaires mises en mauvais point par un repos qui fut parfois nécessaire au début, mais"qui ne Saurait se poursuivre sans dommage. Cet exercice vient doubler le travail de reconstitution osseux et musculaire dû à l'héliothérapie intensive. au grand air et dans la nudité à peu près -totale. Avantage moral découlant de la conscience qu'a le malade de n'être pas un inutile, un déchet social, et de continuer à s'entraîner pour le jour où, sa guérison étant parachevée, il se trouvera de nouveau devant le problème de la vie. Avantage économique enfin parce que ce n'est pas un labeur inutile et sans but que l'on poursuit à la Clinique-Manufacture. Il faut que ce labeur paye et que les objets que l'on y fabrique puissent être vendus au commerce ou utilisés par l'industrie. En fait, les malades, qui sont le plus souvent sans fortune, y trouvent une rémunération fort appréciée.

Bien entendu, il s'agit là d'un travail individuellement approprié aux possibilités de chacun, mais par cela même rendu accessible à tous, dès que les médecins se sont rendu compte qu'il était possible. Il existe des travaux pour sujets étendus sur le dos, pour ceux que leurs lésions maintiennent couchés sur le ventre, pour ceux qui peuvent s'asseoir dans leur lit ou ceux qui peuvent à leur gré y changer de position. Cela va depuis l'isolement et l'enroulement des bobines d'induction jusqu'à la soudure électrique, en passant par la vannerie, la fabrication des jouets de bois, l'horlogerie, la couture. Il n'est guère que les malades atteints aux membres supérieurs qui ne puissent espérer un rendement intéressant. Encore ne demeurent-ils pas inactifs. Quant aux convalescents, il n'y pas de limites étroites aux travaux auxquels ils sont aptes.

Les résultats obtenus, à la Clinique-Manufacture sont, d'après les rapports et les documents Iconographiques qui y sont joints, des plus satisfaisants. Il faut dire que le climat et l'atmosphère de cette station, qui compte les cliniques et les sanatoriums par dizaines, sont un appoint inestimable. C'est au lieu de cure d'air, d'altitude et de soleil auquel peu nombreux sont ceux que l'on peut comparer. Son panorama grandiose luimême et la sereine contemplation des sommets qui l'entourent ne sont pas sans action dans les réussites que l'on y enregistrerais son originalité lui vient, à n'en pas douter, de la direction générale imprimée à la cure par un animateur auquel les plus experts en matière de tuberculose ont rendu hommage soit en faisant de lui un correspondant des académies les plus fe-m^es, soit en acceptant de faire partie de son convié de patronage. Elle résidé surtout dans ta cr-'ation, dont nous ne connaissons pas l'analogue, d'une clinique où» les malades travaillent et contribuent ainsi à leur guérisoo, élément thérapeutique nouveau et de la valeur duquel il est certain que, dorénavant, la 'preuve; est faite.

Docteur, G,


Au château €L'A.gy

DEUX INÉDITS

DU

APPENDICE A U JE DE .1" ROUND Dans cette longue salle de la Bibliothèque Nationale où je passai jadis, face à Mme Roland, des heures vouées à l'espérance de ressusciter quelques bribes d'histoire défunte, je tombai un jour sur une petite note de M. Claude Perroud, recteur de l'université de Toulouse, qui a étudié, comme on sait, avec une admirable intelligence les manuscrits dé Mme Roland, pour la collection officielle des Documents inédits de l'histoire de France.

Dans la confusion des légendes accréditées et des séduisantes hypothèses, des faux documents .et des faux portraits, des omissions concertées .et des lacunes involontaires sans parler de ce qui s'est perdu par négligence ou de ce qui a été détruit pour garder un secret, la vérité historique se dérobait constamment, troublée aussi bien par le haineux fanatisme (1) des partis que par la dévotion d'un Bosc ou la légèreté d'un Dauban. Bientôt conquise par la probité de M. Perroud, je fus frappée d'apprendre, qu'en Normandie, les archives d'un certain château d'Agy, qui avait été acheté par le'petit-fils de Sophie Cannet, Pierre de Gomiecourt, n'avaient pas été explorées, et qu'elles contenaient, sans aucun doute,des papiers importants pour l'histoire de Mme Roland. Quelle nouvelle 1 Sur un terrain piétiné, était-il pdssible que, dans un coin perdu, des plantes fraîches et vivaces se découvrissent encore ? Hélas J'appris bientôt que M. Perroud lui-même n'avait pas longtemps résisté à la tentation de les recueillir pour son propre jardin, et qu'après avoir écrit que Jes archives d'Agy n'avaient pas été examinées, il avait demandé à la famille de Gomiecourt, restée propriétaire, l'autorisation d'en prendre connaissance. Désappointée, je tâchai alors de ne pas plus penser aux archives d'Agy qu'à cette mystérieuse collection Harrisson sur laquelle je ne pus trouver de renseignements et qui contient, paratt-il, un spécimen de l'écriture de Sophie Grandchamps, c'est-à-dire le moyen d'identifier le curieux cahier de Souvenirs du fonds Roland de la Bibliothèque Nationale.

Pour Mme Roland, j'allai donc à la découverte dans Paris, j'allai à Lyon, j'allai à Villefranchesur-Saône, j'allai, au Clos, j'allai en Dauphiné au château de Rosières, mais je n'allai pas à Agy, et '.la. Vie Âe Mme Roland avait paru depuis longtemps, lorsflue.pass.ant unjour par Bayeux, jeivouJus connaître, -iirioi aussi, la demeure des: Gomie-

court.

Partie de cette place déserte, où l'émouvante cathédrale semble jaillir du sol par un phénomène de génération spontanée, la voiture roula presque tout ,de suite sur une terre que l'adjectif grasse qualifie trop exactement pour que, cédant à la peur du lieu commun, je cherche à la caractériser par un autre terme quï serait moins bon. Entre les villages fleuris et cossus, des arbres pleins de sève, des cultures vigoureuses, des haies exubérantes, des talus couverts à foison de verdures fortes et, tout à coup, au milieu de la campagne, une perspective conçue dans un goût ravissant. Le capot de la voiture vient buter sur une ligne nette de rosiers en fleur qui borde un vaste rectangle de fine pelouse dont les deux côtés longs sont suivis, à droite et à gauche, par deux avenues de grands arbres, platanes, tilleuls, ou marronniers, je ne sais plus. Au bout du tapis vert, mis en valeur par cette belle symétrie, un de ces blancs châteaux Louis XVI où M semble que la France du dix-huitième siècle, à force de grâce et de simplicité, ait conquis les dernières faveurs de l'art grec dans son plus bel âge.

Reçue par une aimable châtelaine authentique descendante de Sophie Cannet je me trouvai dans un agréable salon où se voyait le portrait de l'aïeule, coiffée d'un « battant l'œil » et vêtue d'un négligé de fantaisie blanc et rose, à la fois btearre et seyant. Elle a plus de physionomie que de traits, avec beaucoup d'esprit et de vivacité. C'est; bien ainsi que je l'avais imaginée, d'après Mme, Roland. Son mari (2), 'son fils et son petit-fils lui font face. Ce dernier se plut dans l'étude des langues mortes, lisait l'hébreu, redressa, parait-il, certaines fautes de la Vulgate. Les tombes de ses'ancêtres Gomiecourt, gouverneurs de Picardie et d'Artois, sont au Moût SaintEloi, près d'Arras, et l'une des tombes porte la date de l'an 1011. Fidèle aux opinions monarchiques de sa famille, il aida au retour de Louis XVIII en levant un corps de volontaires en Picardie. De génération en génération, les portraits se succèdent, mais s'arrêtent tragiquement à un beau jeune cuirassier, dernier de son nom, qui mourut pour la France le 8 octobre 1918.

Bientôt, je me trouvai installée dans un petit salon, et deux belles mains mirent devant moi le plus aimablement du monde, des liasses de vieux papiers où je découvris du premier coup d'œil les marques du travail méthodique de M. Perroud. Hélas! c'était bien ce que je pensais, tout avait été vu, classé, publié par lui.

Le premier manuscrit sur lequel je tombe est le cahier de Mes loisirs. C'est là que la petite fille (1) C'est ainsi qu'un archiviste départemental que j^avais Interrogé sur les documents qui pourraient se trouver dans les familles de sa région, me répondit mélancoliquement que les papiers ne manquaient pas, mais qu'on refuserait de me les communiquer, par esprit de parti;

(2) Pierre Dragon de Gomiecourt, seigneur de Saillyle-Seo (Pas-de-Calais), épousa, le 16 novembre 1782, Sophie Cannet. Il mourut en 1788. Leur fils, PierreAntoine, épousa Pauline, de Quérecques. Ils habitèrent Sailly-le-Seo pendant plusieurs années, puis vendirent cette terre, Rou^ acheter Agy, dans le,, -Calvados, vers

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DU 1" AVRIL 1934 (9K

LES ENDIABLES P~EMIB~H: 1~ARTIE V. (Suite)

Gilles avait retrouvé Cosme et Marguerite. Le Coucou les rejoignit. Il apportait du pain et, dans une cruche, du vin de pommes. Cosme ne parlait plus de s'en retourner. Il sentait que c'eût été inutile. Et, d'ailleurs, où passer, maintenant que les Bleus étaient partout?

Quand ils eurent mangé, Cosme dirigea la prière. Et puis, comme le soir était frais, il sïnquiéta d'un abri pour Marguerite. Depuis, son départ de la Millauderie, elle n'avait jamais dormi sous le toit d'une maison. Ce soir-là, Cosme la fit entrer chez une dame, et elle coucha sur une paillasse, dans la chambre de la servante. Gilles et Cosme allèrent dormir à l'écurie. Le Coucou, lui, s'assit sur le seuil de la maison, son fusil entre ses genoux.

Le somme, au reste, ne fut pas long. Dès quatre heures du matin, les tambourineurs passèrent dans les rues l'armée levait le camp. Si près des Bleus, les chefs n'étaient pas tranquilles. Et; sans doute ne trouvaient-ils pas la place bonne pour combattre.

En fort ipeu de temps, tout le monde fut debout. Une foule de pauvres gens emplissait les rues; la ville était comme une fourmilière. Se disait que l'armée allait à Baupréau. Un autre bruit aussi pour fuir.les Bleus, on allait passer la Loëre

La foule sans armes se précipita donc sur le chemin de Baupréau. L'armée quitta aussi la ville; toute l'armée, manque une petite troupe qui demeura pour barrer la route aux cavaliers bleus, si ces derniers, par un coup de hardiesse, s'avisaient de galoper aux trousses des colonnes brigandines en retraite.

Traductioa fit reproduction interdU.es-

du graveur copiait, au cours de ses lectures, les passages les plus frappants. Elle avait donc envoyé ces pages ou les a-t-elle copiées ? ̃ à sa « chère Cannet » ? Ces Loisirs n'ont, d'autre intérêt que de nous montrer combien ce cerveau d'enfant était curieux et plein de passion pour l'étude. Mais voici les lettres.

Elles furent conservées par le frère d'Henriette et Sophie, Cannet de Sélincour, qui les laissa à son neveu Gomiecourt, lequel, après la mort de sa tante Henriette, (1838) les remit à M. Auguste Breuil, avocat à la cour d'Amiens, en l'autorisant à les publier (3).

Ce n'est pas sans émotion que je pris de mes doigts la première lettre de la petite Phlipon à la petite Cannet. Tout l'avenir de la future « reine de la Gironde » y est inscrit, puisqu'elle connut Roland, inspecteur des manufactures à Amiens, par ses amies Cannet. Cette lettre d'enfant, si inoffensive, si légère dans la main, si décisive pourtant, est datée du « 17 septembre 1767, un jeudy, à Paris '»'. Jeanne-Marié a djitfze ans. Son écriture est fort belle; plus régulière, plus redressée, plus haute que dans la suite –i mais se reconnaît à première vue. Sur l'adresse du papier plié, je lis

A Mademoiselle

Mademoiselle Cannet

La cadette chez Madame sa

Mère rue des jeunes Mâtins

près l'Hôtel de Ville d'Amiens

à Amiens.

Le cachet de cire, d'un rouge clair, porte les initiales J. M. P. dans, des rameaux et des couronnes de petites fleurs. Le relief est souple et régulier. Ce cachet devait être un. bon modèle du travail de l'atelier Phlipon. La lettre commence un peu plus haut que le milieu de la page. L'M est une majuscule de trois, ou quatre centimètres de haut et une petite branche fleurie, dessinée à la plume, la précède. Le style aussi est fleuri', classique, banal. De nombreuses majuscules. Pas de fautes d'orthographe, mais la ponctuation manque le plus souvent. L'écrivain en est à la préparation

Ma tendre amie,

J'ai reçu ta lettre aujourd'huy. Ton cher oncle a bien voulu se donner la peine de me t'apporter. Je lui ai toute l'obligation possible d'avoir contri^bué à me procurer le plaisir de recevoir, de tes nouvelles je ne m'y attendais nullement la surprise a été des plus agréables. J'étais dans le dessein de t'écrire pour te pri'er de recevoir les souhaits d'une bonne fête il est inutile de m'étendre icy à te dire tout ce que mon cœur contient de tendre et. d'affectueux pour toi, etc. La lettre est signée à.droite Phlipon, et; dans le coin de gauche, un cœur dessillé1 l'encre brûle sous l'inscription "in' Ce coeur t'aimera toujours.

Le 20 mars 1772, Jeanne-Marie écrit 1. J'étais allée dîner en ville mercredy. Tu peux juger quelle fut ma joie lorsqu'à mon retour je trouvai un de ces précieux monuments de notre commune amitié.

Le dimanche 21 juin 1772, Mlle Phlipon a dix-huit ans elle date sa lettre de son fameux « petit réduit sur le bord de la Seine à Paris ». L'une des déceptions d'Agy, c'est de n'y pas trouver le portrait que la future Mme Roland envoya à Amiens. Les Cannet, qui en avaient fait grand cas, l'avaient disposé dans le salon de compagnie où Roland, venu en visite, avait conçu, du premier moment, le plus vif désir de connaître le modèle. Le destin était en marche. J'ai justement sous les yeux, datée du 20 août 1774, la lettre quil annonçait l'envoi, et débutait ainsi Voilà une de mes petites folies, ma très chère, c'est mon portrait que je t'envoye. Puisque tu ne fais pas de voyage à Paris, je vais dans ta villa te rendre avec usure toutes les visites que tu m'as faites. Mon premier projet était de te le donner de ma main, c'est ce motif qui) me fit apprendre le dessin, mais j'ai jugé, toute réflexion faite, qu'il valait mieux que tu l'eusses bien fait de la main d'un autre que mal ressemblant de la mienne, etc.

Grâce à la parfaite méthode de M. Perroud, en quelques heures j'avais constaté qu'il n'avait riten laissé à- glaner derrière lui. Jîétais 'debout, les yeux sur le paysage riant et Tîche du parc anim£ par les jeux d'une petite fille qui courait comme un elfe dans les allées et je m'apprêtais, sans hâte, au départ, quand la maîtresse de la maison vint, par un dernier scrupule, m'apporter quelques fragments de lettres que M. Perroud n'avait point vus et dont elle ne savait rien.

Le papier, l'encre, l'écriture ne laissent aucun doute sur leur authenticité. Ce sont deux billets non signés, mais datés, ce qui me rend immédiatement attentive.

Voici, par ordre dg dates, le premier de ces curieux morceaux i

Quand on sait comme je le sais, mon bon ami, que les lettres sont ouvertes, on n'a pas le courage d'écrire. Tant de choses à -se dire et rien à s'écrire.

A quel prix la liberté triomphera-t-elle? On frissonne Et encore triomphera-t-elle ? Le sang humain coûtera, voilà ce qu'il y a de sûr. Je pleura et notre bonne amie aussi. J'ai été hier lui faire mes adieux 1 Tu sais que je n'irai pas la trouver sur ce grand théâtre. Il me semblait en la quittant que je la perdais pour jamais. Il n'y a pas d'amis comme eux quoi qu'on en puisse dire. Ils se sont occupés de moi pendant ces trois jours, moi instrument inutile [a] leurs grands projets. Ils m'ont envoyé chercher le 10, jour terrible, où je serais morte,de frayeur ou de tristesse. A y regarder de près, ces quelques lignes sont (3) L'édition de M. Breuil parut en 18<41. Elle comprenait 155 lettres (2 vol.) qui commençaient en 1772 et s'arrêtaient en 1780. M. Dauban, qui devait donner en 1864 une édition, bien fautive, des Mémoires de Mme Roland, réédita les lettres vingt-cinq onsî'plus tard.

De Cholet à Baupréau, il y avait près de quatre lieues à parcourir. Gilles marchait à sa place d'officier. Cosme suivait parmi les gens sans armes, à côté de Marguerite. Il ne lui parlait plus de s'en, retourner; il ne lui faisait aucun reproche. Il marchait à côté d'elle pour l'aider et la protéger.

Dans les paroisses du pays de Loëre, on n'entendait que cloches et cloches non cloches brandillées, mais cloches en branle fou. Entre Cholet et Baupréau, tous' les villages se vidaient. De partout, les gars accouraient vers l'armée, par deux, par dix, par compagnies déjà formées. Il en arriva le mardi pendant la soirée, puis pendant la nuit, et plus encore pendant la journée du mercredi. Ni à Châtillon, ni à Mortagne, ni à Cholet, jamais rie s'était vu rassemblement pareil Ne manquaient que les compagnies à Charette et part des gars bressuirais qui avaient trouvé les routes barrées.

Tous les autres étaient là; tous

Au château, les chefs discutaient leurs plans. Les gars campaient, dans les vergers et les prairies. Autour d'eux une foule pleine d'angoisse. qui, depuis quelques jours, gênait l'armée; une foule qui allait ici, qui courait là, toute semblable à un troupeau d'ouailles égarées. La nuit du mercredi au jeudi se passa en prières et'en tremblements. Se disait que les Bleus arrivaient au carnage. Des femmes, affolées, se sauvaient plus loin, entraînant leurs enfants vers le fleuve de Loëre. Tout cela lie donnait pas dé courage aux batailleurs. Au point du jour, on entendit le tonnerre du canon. Cela bourdonnait, non, du côté de Cholet, mais en galerne, vers les paroisses du fleuve. Qu'est-ce que cela voulait dire? Dans l'épaisse brouée qui montait de l'herbe des prés, les gars tendaient l'oreille. Une nouvelle passa comme le vent cette bataille qu'on entendait, c'étaient les chefs qui l'avaient décidée. Ils avaient envoyé des compagnies chasser les Bleus aux bords du fleuve; et c'était pour assurer le passage de toute l'armée.

A ce bruit, quelques peureux retrouvèrent leur aise.

Courons là-bas, disaient-ils, et passons l'eau Sinon, c'est notre dernier jour. Mais beaucoup d'autres n'étaient pas de cet avis. A la pensée de s'éloigner encore de chez eux, le sang leur montait; ils poussaient des cris et des jurements. Cela faisait un grand bourdon de colère.

Quel chef était assez fou pour les pousser ainsi vers ce pays de galerne, où ils ne connaissaient ni les gens, ni 'les bourgs, ni les

pleines de sens et d'émotion. Tout porte à croire qu'elles sont d'Henriette et adressées à son frère Sélincour. -fi Nous sommes au 14 août 1792. La journée du 10 août remonte à, quatre jours. Le roi est au Temple, prisonnier depuis quatre fois vingtquatre heures, et la Gironde atterrée, regarde son ouvrage, sans pouvoir imaginer comment elle va "utilïser pour « le triomphe de la liberté », et sans comprendre qu'elle a travaillé pour Robespierre, introuvable jusqu'au soir de l'émeute. Qu'Henriette « pleure » en pressentant des désordres plus graves même que ceux dont' 'lé royaume a déjà souffert, cela ne nous surprend pas. Mais quand elle s'exclame: « Et encore trioiriphera-t-elle ? » (la Liberté) on peut croire qu'elle cherche à se concilier'par ;une certaine bienveillance de la part d'un délateur éventuel, mais aussi qu'avec la magnanimité qui lui est propre elle parle du triomphe douteux de principes qui. ne sont pas les, siens. Les Cannet étaient ioya- listes et leurs opinions avaient- fait autant, que" Roland pour séparer des amies fidèles par $afture mais, aux mauvaises heures, Mme Roland, se retrouvait toujours généreuse et dévouée. Elle a trempé dans l'insurrection, et bien que son âme y soit attachée tout entière, elle pense à Henriette, dans le moment seule à Paris, et elle l'envoie chercher pour que cette ancienne amie ne meure pas de « frayeur ou de tristesse ». Sans doute ne lui donna-t-elle pas beaucoup d'explications sur ce qui se passait. Mme Roland, b^eji qu'elle se soit défendue d'avoir « jamais été confidente de ce qu'on peut appeler les petites manœuvres » (qui précèdent les émeutes les plus spontanées), avait au moins agi par Lanthenas dans les faubourgs et mis d'accord les Marseillais de Barbaroux avec l'actito de Paris, en se servant de son influence sur Barbaroux et sur le maire Pétion. En pleine séance du 10 août, Isnard, député Girondin du Var, réclamait à grands crte.jle retour immédiat de Roland, Clavières et Servan, les trois ministres renvoyés par Louis XVI à ia suite de la fameuse lettre écrite par Mme Roland et signée par Roland, ministre de l'intérieur. Celle-ci, dans l'intervalle qui s'écoula entre le 10 et le 14, « pleurait », nous dit son amie. C'était cependant, pour elle, l'heure du plus grand succès et par conséquent des plus vastes espoirs, car elle ne sépara jamais sa propre cause de celle de la Liberté; mais on versait aisément des « torrents de larmes », en ce temps où la sensibilité se confondait dangereusement avec la vertu. La- Muse girondine devait être à cette heure tout près de considérer la journée du 10 août comme 'j un duel entre le tyran et la « Liberté chérie »'; '1 (sous les traits de la petite Phlipon) combattant jes. Suisses à la tête de « ses défenseurs »} .!#&; voilà enfin toutes deux ensemble, hissée3v'« -.son' ce grand théâtre » où les amies d'Amiens, tant par leurs principes que par une réserve assez dédaigneuse, « n'iront pas la trouver ». C'est une marque de caste, un trait d'éducation, une nuance de pensée bien à sa place chez cette Henriette qui, un an plus tard, n'en sera pas moins prête à donner sa vie pour son amile.

Mais pour le moment, c'est-à-dire en ce jour du 14 août 1792, Mme Roland est au plus haut de ses espérances. Henriette écrit « J'ai été hier lui faire mes adieux. Il me semblait en la quittant que, je la perdais pour jamais ». On ne saurait s'y méprendre en relisant le contexte, c'est l'intonation de l'angoisse et du chagrin, l'explication même du sacrifice pour lequel, en pleine Terreur, la courageuse femme trouvera la force de s'offrir. Car il n'est plus question de brouille. Les événements publics ont ramené les. sentiments à leur vraie mesure. Henriette le proclame et c'est une preuve de l'indépendance de son caractère puisqu'elle va probablement heurter son correspondant: « II n'y a pas d'amis comme eux, quoi qu'on en puisse dire », prononce-t-elle fermement. Déjà les Roland ont été couverts de calomnies misérables, mais ce n'est pas de celles-là que. la charmante Henriette veut parler. Elle ne fait §yirdemment allusion qu'à ce qui se disait dans son cercle de famille et de relations. Là, on reprochait au « Philosophe n et à sa trop, intelligente épouse de semer le vent pour ébranler la société à la faveur delà tempête," et d'avoir pp.rdu,avec l'attachement au pouvoir légitime, le respect des traditions les plus.>,y.$n,$rables. ,.Sj, j Si l'on rajuste le reste des fragments, "on, trouve un morceau daté du jeudy 30 juin 12 Messidor (plus que probablement 1794, puisqu'il fait mention de la visite à Sainte-Pélagie qui se place entre le mois d'août et le mois d'octobre 1793). Jeudy 30 Juin 12 Messidor

Si tu vends mes livres je te demande en grâce d'y chercher le portrait. de Mme Roland queute crois être dans un des volumes d'Héloïse et, si tu ne vends pas mes livres, dans le cas où notre mère n'accorderait un délai, je te prierai encore de chercher ce portrait et de me l'envoyer. C'est elle qui me l'a donné (et elle en était contente) lorsqu'elle était à Sainte-Pélagie. Je le ferai mettre sous verre et elle sera dans notre salon. La pensée de cette bonne amie satisfait et mon cœur et mon amour-propre. Dis-moi si ma, dernière lettre du 19 Prairial aurait eu le malheur de te d«« plaire.

Ce texte, comme l'autre, doit être d'Henriette; et s'adresser à son frère Sélincour notre mère », dit-elle) resté avec Mme Cannet mère, rue des Jeunes-Mâtins, à Amiens. ••;• Nous ne savons rien de la vente des livres d'Henriette ou de Sophie. L'une ou l'autre aurait dû de l'argent à. sa mère, et le frère semblerait avoir proi posé de vendre les livres de l'une de ses sœurs pour payer cette dette. Nous avons tout lieu de croire que la famille Cannet qui était riche -r vivait en bonne intelligence, mais l'existence était difficile pour tout le monde aux mois de prairial et de messidor. A ce propos on pourrait s'étonner- qu'une dame royaliste, contre-révolutionnaire,

comme on disait alors, eût adopté le nouveau

calendrier. Mais elle savait elle dit ,!qû&>lés-

Phlipon.

14 août 92.

chemins, ni rien ?. Se disait que c'était le prince de Talmont?. Eh! parbleu! il en ve- nait lui, de ce pays.Il n'avait qu'à s'en retourner tout seul, si le temps lui durait. Mais non ce mossieu, il voulait emmener avec lui ceux du Bocage Ah le gros, poussif le gros bedon Au lieu de viser mossieu Lestiure ou tant d'autres, bons et braves, les Bleus auraient bien dû lui effondrer la panse, à celui-ci

Ainsi parlaient les gars du Bocage. Cosme était un des plus vifs. Il criait au milieu d'une compagnie Bren pour Talmont! Sommes-nous d$s-, chiens qu'on rassemble au sifflet ? Il en fit tant que des officiers vinrent lui repropher son mauvais langage. Pour lui donner une leçon, ils le conduisirent dans une écurie qui servait de prison. Et alors, Cosme, ne voyant plus Marguerite, se trouva très malheureux.

Peu après le lever du jour, les bruits changèrent. Les tambourineurs appelèrent ausemblement. Mais il n'était plus question d'aller vers la Loëre. C'était vers les Bleus qu'on allait. Une fois de plus, l'armée rebroussait chemin.

"On oublia Cosme dans sa prison. Par une lucarne, il voyait partir les compagnies. Il appelait ̃̃̃̃̃>'̃̃̃.

Hep les gars Tirez-moi d'ici C'était à cause de Marguerite qu'il ? criait ainsi pour sa liberté. Il se demandait ce qu'elle deviendrait, seule dans tout ce remuement. Il; eut beau faire, personne ne vint débàrrér s.â porte. Et il resta là jusqu'au soir, le sang brûlé

d'inquiétude.

L'armée marchait donc vers Cholet. On savait que les Bleus tenaient position en avant de la ville. On savait que, pour la première fois, ils étaient tous rassemblés ceux de Luçon, ceux de Niort et de Thouars, et les Mayenfjaîs de Nantes. Leurs bataillons venaient de passer sur le pays comme une herse. Il ne fallait attendre d'eux ni pitié ni répit.

Ah ce n'était plus une chose à rire Les gars sentaient bien que, cette fois, ils allaient livrer la bataille des batailles. Pour la première fois, l'armée avançait en ordre et en colonnes serrées comme une armée de vrais soldats.

Ce n'était plus une chose à. rire! Il falïân aller tous ensemble porter aux Bleus le coup de la mort. Une bonne précaution faire sa prière et demander à Dieu pardon. Suivez, poltrons, coliqueux, traîne-sabots! Ah la place n'est pas bonne, mais qu'y faire? La veze est commandée il faut danser. Mieux

L,~h(;1

lettres étaient ouvertes. Elle redoutailt les dangers de la délation. C'était sans doute pour mettre le' cabinet noir en bonne disposition qu'elle se servait d'une terminologie qui devait l'impatienter singulièrement.

La grande raison que nous avons d'attribuer ce billet à.Henriette, c'est que rien ne donne à croire que Sophie soit allée voir Mme Roland dans ses prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie. Mme de Gomiecourt était d'ailleurs malade de consomption à l'époque. C'est elle, cependant, qui avait été l'amie de prédilection de Jeanne-Marte Phlipon; mais la politique et le caractère hargneux et jaloux de Roland les avaient divisées, puis séparées. Nous savons au contraire par Mme Roland ellemême (et par d'autres sources aussi) (4) qu'Henriette vint la voir à Sainte-Pélagie pour la sauver. Les prisons étaient mal gardées. Suivant son plan, elles auraient changé d'habits, et grâce à cette substitution la prisonnière se serait échap-

pée (5).

'C'est sans 'doute du dessin, « exécuté dans la pri"son par un codétenu », qu'il est question ici. On en, avait donc fait une copie ? (Mais n' était-elle pas de trop grandes dimensions pour tenir dans une édition ordinaire de YHéloise ?) Il est bien intéressant de savoir que Mme Roland le trouvait ressemblant (6).

La marche des faits a dressé bien des barricades et les amies ne sont pas du môme côté, mais Henriette a le. cœur trop bien placé pour oublier une si grande amitié. « Quoi qu'on en puisse dire »i elle a toujours aimé Jeanne-Marie Phlipon et reconnu avec élan la hauteur de ses sentiments, la vaillance de son caractère et la, supériorité de ses dons intellectuels. C'est un chemin en ligne droite qui, un jour terrible, l'entraîne naturellement à Sainte-Pélagie pour dire à la prisonnière

« Je suis veuve et sans enfants. Tu as, au contraire, un mari déjà vieux et une petite fille charmante. Tous deux réclament tes soins d'épouse et de mère, etc.

Mais on te tuerait, ma bonne Henriette, s'écriait Mme Roland. Plutôt souffrir mille morts que d'avoir à me reprocher la tienne, etc.. » Les fragments de lettres retrouvés, à Agy aident à suivre et à démêler le fil des événements qui nous étaient connus. Ils font la liaison entre ce que nous savions du refroidissement survenu entre les. trois amies et le sublime dévouement d'Henriette. Ah! les bouts de papier inédits, qu'ils sont précieux quand on se mêle d'histoire, si peu que ce soit 1

MME Clemenceau-Jacqubmaire.

liADEMlES, UNIVERSITES, ECOLES Après le congrès national

des professeurs syndiqués

Le congrès national des lycées s'étant prolongé au delà de l'heure fixée pour la clôture, une ultime séance a dû être tenue à la fin de la dernière soirée, dans une petite salle d'un étage supérieur, où ne restaient plus, comme un dernier carré, que les plus persévérants parmi les derniers congressistes, surtout parisiens, à l'exclusion; des représentants de la presse qui avaient suivi complètement les travaux de toutes les séances plénières. Un des deux points restés à l'ordre du jour était celui, déjà discuté à la société des agrégés, de l'obligation imposée aux professeurs de siéger .dans les jurys du baccalauréat. La question a été traitée par le même orateur, qui aurait préconisé à ce congrès, comme à l'autre assemblée, la grève perlée par les professeurs décidés à entraver, en retardant la correction des copies, le bon fonctionnement d'un service dont ils n'acceptent pas l'obligation. Le congrès international de Rome

L'autre question en suspens était la participation du syndicat national des lycées au congrès international de l'enseignement secondaire public, qui doit se tenir, cet été, à Rome. Chose extraordinaire, les divers partis se sont, parait-il, entendus pour se refuser à toute participation. M. Bœgner aurait soutenu qu'il valait mieux pour les professeurs français ne pas être représentés à un congrès international que de l'être par des collègues communistes ou par les champions de partis qui méconnaissent ou qui) renient la patrie. L'amélioration du sort des licenciés

Dahs le rapport présenté au nom de la souscommission qui avait a étudier « l'amélioration du sort des licenciés », M. Léo Perrotin, le distingué professeur au lycée de Bordeaux, membre du bureau du syndicat national des professeurs de lycées, a réclamé l'accession des licenciés à Paris. comme une mesure d'équité, dont il s'interdisait de préciser aucune modalité, laissant aux deux promoteurs du projet, les représentants des syndicats des académies de Lille et de Toulouse, le soin de proposer les conditions d'accès qu'ils avaient mission de soumettre aux votes du cangrès, et qui se ralliaient à la proposition d'un dixième. Les professeurs licenciés non adhérent? au syndicat national ont constitué une association dissidente, qui, d'après M. Perrotin, comporterait une proportion d'un cotisant contre quatre adhérents du groupement syndiqué. M. Mérat, secrétaire de la F. G, E., a prononcé un plaidoyer dans 1.) même sens, en faveur des professeurs licenciés. mais sans dire que leurs collègues agrégés les méprisent.

(4) Henriette elle-même a plusieurs fois donné le détail de cette scène sublime à M. Aug. Breuil, qui l'a rapporté.

(5) Henriette avait alors 45 ans, Mme Roland 39. (6) L'original de ce portrait sans doute remis à Boso par la prisonnière fut dans la suite donné par lui à Eudora Roland. Il appartient aujourd'hui à Mme Marion, descendante de celle-ci. Je l'ai vu au château de Rosières, qui lui appartient. Une copie, signée Mélanie Guérin, dont j'ai donné une photographie dans mon premier travail sur Mme Roland, se trouvait a Paris, chez le général Marinier, arrlèrepetit-flls de l'héroïne révolutionnaire. J'ai vu une autre copie, .mais au-dessous du médiocre, signée I51i§a; Boeo, fc; Rosières également.

vaut encore tuer le diable, non pas que le diable vous tue. Donc, haut les armes, tous! C'est pour la mort ou pour la vie!

Le temps était gris; il y avait une petite brouée froide. Les compagnies suivaient les compagnies. L'armée, comme une grande eau. coulait sur le'pays. Combien de gars? Il eût fallu bien du temps pour les compter. A coup sûr, plus de trente ou quarante mille. Ah les Bleus étaient tous accourus ? Ils tremblaient de la babine en attendant la curée chaude? ,?

Eh tant mieux D'un seul coup, on leur casserait les dents à tous. Il fallait en finir une bonne fois

Les gars n'écoutaient l'oiseau chanter. Ils marchaient sans rien dire et sans lever la tête. Et ils serraient les dents.

A une heure de relevée, les têtes de colonne, abordèrent les Bleus sur la lande de la Papinière, devant Cholet. La bataille commença tout de suite; elle dura jusqu'à la nuit.

Dieu bon Jamais encore ne s'était vu rien d'aussi terrible Jamais ni à Saumur. ni à ÏSantes, ni à Luçon, ni à Torfou. Auprès de ce carnage, les rencontres passées n'avaient été que jeux et fleurettes.

Les Bleus étaient fortement armés; et, surtout, iils voulaient en finir, eux aussi. Le mal vint de là.

-Dès l'abord, les gars à mossieu Henri donnèrent une si rude bourrade qu'ils culbutèrent ceux qui se trouvaient devant' eux. Gilles était do cette partie. Depuis que mossieu Lestiure avait disparu de l'armée, Gilles et ses compagnons s'étaient donnés à La Rochejaqueleigne. gentil gars, très brave, et qui avait été leur premier chef de guerre. Donc, le coup fut si fortement porté que les Bleus plièrent à grand dommage. Les gars entrèrent dans l'armée ennemie comme dans du beurre. La compagnie où combattit Gilles arriva aux premières maisons de Cholet. Les gars criaient « Vive Dieu » croyant déjà la bataille gagnée. Pauvres ils ne tardèrent pas à comprendre, leur erreur. Bientôt, il leur fallut se défnndre. Les Bleus accouraient sur eux comme des endiablés.

A leur tour, les autres colonnes brigandines entrèrent au jeu. La partie devint effroyable. Canons et fusils faisaient un si grand bruit que, la terre en tremblait. I) se passa des cho,ses'que l'on a peine à croire. Par régiments entiers, des Bleus, pris de peur soudaine, troussaient guenilles, fuyaient comme des dératés; mais, l'instant d'après, ils revenaient, grinçant des dents, loups enragés. D'autres gagnaient leur place sur le champ de bataille au son do

Les instituteurs et institutrices des lycées et collèges

On nous communique

Les instituteurs et institutrices des lycées et collèges, réunis en congrès national à Paris, après examen de la situation dans laquelle se trouvent actuellement les classes primaires des lycées et

collèges,

Demandent à l'unanimité

1° Le maintien de ces dernières au titre de classes présecondaires avec des. programmes adaptés à leurs fins;

2" L'élaboration de statuts rattachant le personnel des classes primaires à la direction de l'enseignement secondaire.

Le bureau de l'association reste ainsi constitué M. Berge, président (Tours); Mme TaulisseBataille, vice-présidente (Tourcoing) M. Magnier, vice-président (Saint-Dié) Mme M. Paul, secrétaire (Calais); M. Charretier, trésorier (Tours).

Le. lycée de Bordeaux

Par décret "le lycée national de Bordeaux est dénommé lycée Michel-Montaigne. Cet établissement a été créé par arrêté des consuls du 4 vendémiaire an XI (6 octobre 1803) il fut ouvert dans l'ancien couvent des Feuillants où était le tombeau de Michel Montaigne. En 1880, le lycée national fut transféré cours Victor-Hugo, dans les bâtiments de l'ancien collège de la Madeleine. Le centenaire de cet établissement a été célébré solennellement le 25 juin 1905.

Parmi les élèves sortis du lycée de Bordeaux, mentionnons Aurélien Scholl, Armand Lalande, Ludovic Trarieux, Camille Debans, Albert Decrais, le général Duport, Charles Chaumet, Paul Berthelot, etc.; le grand peintre Eugène Delacroix fut lui aussi pensionnaire du lycée de Bordeaux son père, le conventionnel Charles Delacroix, mourut préfet de la Gironde, le 5 novembre 1805.

Prix littéraire franco-arménien

Fondé en 1930 par un comité de dames arméniennes, sous l'égide de la Société française des études arméniennes, le prix dit Prix littéraire de la générale Brémond a pour objet de perprétuer le souvenir de la générale Brémond qui, en Cilicie, au cours de l'occupation française, a soulagé tant do détresses, secouru tant de misères. Ce prix, d'une valeur de 2,000 francs, est attribué annuellement à l'auteur du meilleur ouvrage en langue française sur l'Arménie, ouvrage faisant connaître ce pays.

Attribué pour la première fois à Mlle Paule Henry-Bordeaux, pour son roman historique, Antaram de Trébizonde; pour la seconde fois au professeur Jorga, ancien président du conseil des ministres de Roumanie, docteur honoris causa de l'université de Paris, pour son étude intituléeflrèue histoire de la petite Arménie, le prix de la générale %émont n'a pas eu de titulaire en 1933, les arrérages de cette année 1933 'étant reportés sur l'année suivante. C'est donc un double prix que recevra, en 1934, celui qui en sera proclamé lauréat.

Le jury du prix de la générale Brémond est composé comme suit M. Paul Boyer, administrateur de l'Ecole des langues orientales, président; MM. Charles Diehl, Ferdinand Hérold, Macler, Antoine Meillel et Mme Herminé Aslanian, membres. A la Ligue Je l'enseignement

Pour faciliter aux familles l'envoi* de leurs enlants en colonie de vacances, le Cercle parisien de la Ligue de l'enseignement, après avoir réuni une vaste documentation sur les œuvres, a décidé d'ouvrir les jeudis de mai et de juin, de 16 à 18 heures, une permanence en son hôtel, 3, rue Récamier (métro Sèvres-Babylone). Sur les indications d'un médecin, les enfants seront dirigés sur les colonies, à la mer ou à la montagne, qui conviennent à leur tempérament. Cette permanence sera dirigée par des compétences qualifiées sous la direction de M. L. Conlombant, qui s'occupe de cetie question depuis 29 ans. Parents et dirigeants d'oeuvres y trouveront gratuitement toutes les indications qui leur seront nécessaires.

ART ET CURIOSITÉ- lia manufacture de Sèvres

et la petite sculpture au dix-huitième siècle On a inauguré récemment, à l'angle des Champs- Elysées et do l'avenue d'Iéna, une exposition à laquelle ont contribué la manufacture de Sèvres, la Bibliothèque nationale, la chalcographie et ,l'atelier des moulages des musées nationaux. Elle est d'une extrême variété. L'atelier des moulages du Louvre y a envoyé les reproductions de quelques-uns de ses plus beaux bustes du dix-huitième siècle; la Bibliothèque nationale des facsimilés de mitniatures persanes, d'enluminures du moyen âge, de dessins en manière de crayon d'après Boucher, la chalcographie d'excellents tirages des plus belles planches de portraits gravés des époques Louis XFV, Louis XV et Louis XVI, et tout cela est aussi charmant qu'instructif. Mais ce serait un faible élément d'intérêt si la manufacture de Sèvres n'avait collaboré à cette exposition en y faisant figurer, sous la forme du biscuit; les portraits qu'elle fit exécuter, entre 1770 et 1805, par les maîtres de la sculpture française.

Cette série iconographique, due au talent des Caffieri, des Jean-Baptiste Lemoyne, des Boizot, des Pajou, des Le Riche, des Pigalle, des Defernex, des Chaudet, etc., ne renferme que des bustes ou des figurines de format très réduit. Les plus piquantes de ces œuvres ne dépassent pas les dimensions des objets d'étagère. C'est un art spécial et qui tient le milieu entre la sculpture proprement dite et le bibelot. Il a bien çà et là quelques bustes qui se haussent jusqu'aux proportions de la nature, le portrait de Philidor, par exemple, ou celui d'Helvétius. Tout le reste est amenuisé au possible. Qu'il s'agisse de Montesquieu ou de Rameau, de Racine ou de Rotrou, de Franklin, de Louis XV ou de Louis XVI, de Marie-Antoinette ou de la Dubarry, de Jeannette ou de Jeannot, de la danseuse de l'Opéra ou de Voltaire, c'est l'objet de curiosité qui amuse et dont la place est sur un guéridon ou sur une table de travail. Il y a là des trésors d'esprit, car l'artiste a visé avant tout le pittoresque, et la recherche de la grâce domine. Il serait bon que la manufacture de, Sèvres ne se contentât pas

la musique, comme l'on va au bal danser. Les gars en demeuraient saisis et, après, s'écriaient, bouffants de colère.:

Attendez, beaux danseurs On va voue jouer la grand'gavotte! Vous allez sauter à la bedondaine

D'autres garous, encore, faisaient la frime de fuir, et quand les gars s'élançaient à la poursuite Boum Boum Boum 1. des canons, cachés par là, leur crachaient à la figure une volée basse de mitraille.

On ne peut tout dire; il faut en passer. Les Bleus avaient pour lès commander, non plus des généraux fuyards, mais le fameux Mange-Fer et Marceau, ce jeune que l'on com mençait à connaître. Ces deux-là jamais ne consentaient à longtemps reculer. Sans relâche, ils ramenaient leurs bataillons.

Les chefs de l'armée brigandine n'étaient pas moins opiniâtres. A peine dispersées, les compagnies se reformaient et revenaient à la bagarre en poussant des cris de rage.

Vers le soir, tout était mêlé cavaliers, pistons, canonniers, officiers et soldats. On se fusillait à bout portant. La fumée de la poudre noyait tout. Les chefs tombaient comme des quilles. Mossiëu d'Elbée fut cruellement blessé; mossieu Bonchamps reçut au ventre le coup de la mort. Leurs officiers les relevèrent et les emportèrent. Voyant cela, plus d'un batailleur en perdit son courage. Et ce fut à ce moment qu'au milieu du tumulte on entendit ce cri A la Loëre A la Loëre

C'étaient les Angevins à mossieu Bonchamps qui avaient crié. Mais peu à peu la même idée venait à bien d'autres. Puisque les Bleus ne cédaient pas et puisque le passage était préparé.

« A la Loëre A la Loëre »

Des compagnies rompirent, s'éparpillèrent. Les Bleus, qui avaient remarqué ce désordre, reformèrent leurs bataillons et redoublèrent d'efforts. Alors la partie fut jouée. Les gars durent retraiter. Les Bleus les poursuivirent tuant traînards et blessés. Mais la nuit était venue. Malgré leur rage, les poursuivants durent s'arrêter. Ils avaient bien du mal, aussi ils n'en pouvaient plus.

Telle fut cette bataille de Cholet. Telle fut cette grande bataille où tant de gars, beaux et braves, perdirent la vie.

Cosme fut délivré peu avant la nuit. Les premiers fuyards arrivaient déjà. Ceux-i-.i n'avaient pas longuement combattu. Peu fiers, ils couraient vers le fleuve. Et les pauvres gens craintifs couraient derrière eux.

Cosme reprit son fusil qu'on lui avait enlevé,

de montrer au passant ces légères 'et spirituelles œuvres d'art, dont elle possède, au surplus, une collection bien autrement importante que celle qu'on a groupée à l'office national du tourisme. Elle devrait en faire, soit au musée de l'Orangerie, soit au musée des Arts décoratifs, soit au Petit ou au Grand-Palais, une exposition d'en<*emble, et qui ne comporterait pas que des por- uaits. Le grand public ignore assurément le service de table, en biscuit, de Desportes. Si on le lui montrait, il en raffolerait, comme il raffole de tout ce qui est finement délicat et spirituellement français. Il y prendrait une leçon quil le dégoûte-! rait pour la vie de toutes les petites horreurs dont nous gratifient, sous prétexte d'art nouveau, des quantités de magasins faussement décorés du titre d'élégants. Et ce serait en même temps pour la manufacture de Sèvres un profit qui ne serait pas dédaignable. T.-S.

COUHHIER SCIENTIFIQUE La distribution téléphonique de l'heure

Voici plus d'un an depuis le 14 févrjer 1933 exactement que fonctionne l'horloge parlante de l'Observatoire de Paris. On sait qu'il suffit, à. tout instant du jour ou de la nuit, de demander le numéro Odéon 84-00 pour recevoir la communi-: cation parlée de l'heure exacte. Dans l'Annuaire du bureau des longitudes (1) pour l'année 1934j M. Ernest Esclangon, directeur de l'Observatoire de Paris, qui fut l'initiateur de cette installation, en donne une description complète.

La détermination de l'heure se fait à Paris; comme dans les autres observatoires, par des méthodes astronomiques. Cette heure exacte au centième de seconde près est « conservée » par un ensemble' d'horloges de haute précision placées dans les caves de l'Observatoire, à 28 mètres do profondeur dans le sol, et enfermées sous des cloches de verre hermétiques. Comment est-elle ensuite diffusée dans le public ?

Il y a quelques années encore, les horloges pu. bliques fonctionnaient à l'air comprimé. Il suI'h lisait alors de synchroniser les impulsions du fluide avec le mouvement des horloges de l'Observatoire. Et, toutes les 30 secondes, une rapide détente' de l'air sous pression faisait avancer d'une demi-minute la grande aiguille de toutes les horloges de la ville.

Puis nos horloges sont devenues électriques. Les impulsions pneumatiques ont été détrônées paR, les impulsions électriques. La mise à profit du caractère périodique des courants alternatifs dans les moteurs dits synchrones a même développé beaucoup l'usage privé des pendules électriques. I! en existe actuellement de nombreux modèles qui fonctionnent sur une simple'prise de courant. Seuléi'une panne du secteur peut vous priver momentanément de l'heure. Quand le courant passe ,à nouveau dans le circuit, sa fréquence correspond toujours à la bonne marche de l'horloge, mais il faut remettre celle-ci à l'heure exacte. Comment obtenir à un instant quelconque l'heure exacte ? 2 Par la T. S. F. ? Les renseignements parlés que fournissent la plupart des stations d'émission sont malheureusement soumis à plusieurs causes d'im-> précision. Quant aux signaux spéciaux émis par la tour Eiffel, ils sont transmis sur des longueura d'onde pour lesquelles ne sont pas prévus la plupart de nos récepteurs. Et puis ils ne sont lancéa dans l'espace que d'une manière discontinue. Quand, en 1929, M. Esclangon succéda à M. Des-* landres à la direction de l'Observatoire de Parte, les relations téléphoniques de l'établissement étaient à peu près bloquées par les demandes de l'heure, auxquelles répondait un employé spéciale, ment affecté à ce service. Et le nouveau directeur décida de mettre à l'étude une horloge parlante qui distribuât l'heure d'une manière parlée et con-* tinue, et sous une forme à la fois claire et pré-4 cise.

Le 14 mars 1932, il présentait à. l'Académie des sciences l'horloge parlante Brillié, qui, depuis plus d'un an, répond en moyenne à 250,000 appels par. mois.

Le principe de cette horloge, on le sailt, est base sur les propriétés des cellules 'photo-électriques.Un film sonore, ici une bande de papier fort, porte l'enregistrement photographique du son. Collé sur un cylindre, il se déroule à une vitesse déterminée et constante. Il y a les bandes des heures, celles, des minutes et celles des secondes. Et, de même, trois reproducteurs de son à cellules photo-élec- triques correspondent respectivement aux heures, aux minutes et aux secondes. Ils sont portés par des chariots, et des dispositifs mécaniques appropriés les' font se placer automatiquement devant la bande qui convient. L'ensemble du mécanisme est constamment en marche. Il est actionné par un moteur électrique synchronisé électriquement avec une des horloges de précision qui conservent l'heure. Pour éliminer tout risque de panne, l'alimentation est assurée par une batterie d'accumu-* lateurs.

M. Esclangon rappelle que le jour de la mise eut servke de l'horloge parlante de l'Observatoire, il y eut plus de 140,000 demandes. On avait alors prévu vingt lignes téléphoniques groupées sous le numéro Odéon 84-00. Il fallut porter ce nombre à trente.

En terminant son intéressante notice, le savant directeur de l'Observatoire de Paris émet le voeu qu'une fois par jour un poste officiel de radiodiffusion fasse entendre l'horloge parlante pen-i dant une ou deux minutes. Cette innovation ne saurait, certainement, qu'ajouter à l'intérêt des émissions radiophoniques. Et, contrairement' à ce qui peut apparaître à première vue, elle ne nuirait sans doute pas à l'exploitation lucrative des ljgneg téléphoniques de l'Observatoire, car elle contribuerait à développer dans le public le goût de lut notion exacte du temps.

CLAUDE-GEORGES BOSSIÈRE.

il) Gauthier-Villars, éditeurs.

et aussitôt chercha Marguerite. Il la trouva sur la route de Cholet, parmi des femmes qui écoutaient en tremblant le bruit de la bataille Elle fut bien contente de le voir près d'elle, mais le sort de Gilles la tourmentait encore grandement. Depuis le matin, elle était ainsi en attente, le cœur en fièvre. Elle n'avait ni bu ni mangé. Cosme lui mit dans la main un morceau de pain qu'il tira de sa pochette et deux poires qu'il avait gardées pour elle. Mais elle ne mangea point: elle était trop inquiète. Ah Cosme Je ne puis plus durer en ce tourment Allons au-devant de Gilles Cosme, sans rien dire, la suivit. Le bruit du canon s'était tu; il faisait noir. Les fuyards arrivaient de plus en plus nombreux. Beaucoup étaient sanglants tous paraissaient harassés. Et, pourtant, ils ne songeaient guère à se reposer ils allaient vers la Loëre. Cosme et Marguerite attendirent assez longtemps. Lorsqu'une troupe arrivait, Cosme, dans là nuit, appelait son frère. 11 arrêtait des gars et leur demandait s'ils n'avaient point rencontré Gilles. Et Marguerite tremblait en écoutant la réponse.

Gilles arriva enfin, avec le Coucou et cinq ou six autres de sa compagnie. Marguerite le vit la première. Elle courut à lui et, malgré les gars qui étaient là, se jeta sur sa poitrine. Ah dit-elle, je mourais d'inquiétude. Il ne la repoussa pas; il la garda tout contre lui. Cosme s'approcha, et ils revinrent ensemble vers Baupréau. Le Coucou marchait derrière il était blessé à la main gauche. Gilles avait un peu de mal aussi un coup de mitrai!le lui avait déchiré la chair de l'épaule. Sa veste était mouillée de sang et son visage, noir de poudre. Ils arrivèrent à Baupréau. Cosme dit Il faut se reposer; il faut manger. Il s'éloigna pour essayer de trouver du pain; le Coucou, malgré son mal, partit d'un autre côté.

Gilles et Marguerite demeurèrent seuls. Ils s'approchèrent d'une rivière qui passait là, et Gilles se lava le visage. Puis ils s'assirent l'un près de l'autre. Gilles était plein d'ennui. Ah Marguerite Pourquoi es-tu venue jusqu'ici ?

Ah Gilles Pourquoi es-tu parti ? Tu devais venir parler à mon père.i Tu t'avais promis 1

Oui mais il me fallait bien partir pour combattre les Bleus

Et moi, dit-elle, te sachant en danger, comment voulais-tu que je reste tranquille. chez nous ?

Ernest PÉaocHON.

LA §.uivrs,l


INTELLECTUELS ET UNIVERSITAIRES

LÉON BRUNSCHVICG

Pour le, Français moyen, M. Léon Brunschvicg est l'homme de Pascal. Pascal et Baudelaire étant, devenus les deux astres littéraires du moude contemporain, on aurait pu moins bien choisir, qui n'a pas sur sa table, à côté d'uùe édition quelconque des Fleurs du mal, le petit Pascal de chez Hachette, imprimé sur papier indien, si commode et si complet ? Tous les /cinq ou six ans, les faiseurs d'enquêtes nous demandent quel livre nous choisirions si nous devions finir nos jours dans une île avec ce seul livre. Il se trouve toujours parmi noue des amateurs de Pascal pour préférer cetto petite édition. Peut-être on leur particulier font-ils leurs délices d'Alexandre Dumas père ou de Simenon. Il leur plait de se réclamer de Mi Léon Brunschvicg et,de son Pascal scolaire. ̃ M. Léon Brunschvicg a fait beaucoup pour Pascal. Si son édition classique des Pensées est entre toutes tes mains, nul n'ignore que ce n'est là qu'un médiocre aspect de son œuvre pascalienne. Il a présidé à Ja- monumentale édition en quatorze volumes de la Collection des Grands Ecrivains. Il a publié le., l'aërsimilé du manuscrit des Pensées, permettant a tout le* monde de vérifier. les; lectures courantes- et au besoin d'en découvrir d'inédites ce qui, paraît-il, serait possible. Ce goûfde Pascal lui vient de loin. Comme c'est fcurieux !/M. Lévy-Bruhl, M.Abel Lefranc, M. Carcopino, dix autres, m'ont avoué que leur vocation d'érudit, de philosophe, d'historien, datait de leur enfance, de leur prime jeunesse. M. Léon Brunschvicg ne fait pas. exception à: cette sorte de règle: « En seconde, J'étais déjà' féru- de Pascal. Quant à Spinoza, qui occupe dans ma pensée l'espace laissé libre par Pascal, je me vois toujours, en troisième, relevant la tête, à ces mots de Jaliffier, notre professeur de géographie « Amsterdam, » où est né- Spinoza, le plus grand des philoso» phes. » Le sort en était jeté.En philosophie, avec Darlu, je faisais déjà sur lui une conférence. » Parisien, de Paris, M. Léon Brunschvicg est en 1869. Tout enfant, il a joué aux Tuileries avec Marcel Proust. A Condorcet il s'est lié avec Elis Ilalévy, Xavier Léon, qui fondera plus tard (1893) -la Revue de métaphysique et de morale. Puis (1888-1891) c'est Normale, où il subit t'influence d'Ollé-Laprune, de, Georges Lyon, dé Brochard, de Boutroux, de Lachelier. C'était l'époque où Bergson passait ?sa thèse. ̃ Lui ne passa Sienne, sur la Modalité du juqe'ment (que l'on va, je crois, rééditer), qu'.en-1897. Sa vie est une vie sans arrêts, sans accrocs? comme sa pensée.l'unè des plus cohérentes qui soient Professeur à Lorient, à Tours, à Condorcet, à Henri-IV, il- quitté 'Henri-IV, en 1909, pour passer maîtrë'de conférences à la Sorbonrie:Membre de d'Institut à l'âge où- il faut l'être, il devient, à son heure, professeur d'histoire de la philosophie moderne. L'image même de la continuité;

Un ordre également parfait signale le développement de ses théories. Ses trois grands ouvrages les Etapes de la philosophie mathématique (1907), l'Expérience humaine et la causalité physique (1920), le Progrès de la conscience dans to philosophie occidentale. (1927), se suivent à des Intervalles réguliers, comme des saisons intetlectuelles. Tous. les trois étaient d'ailleurs annoncés, fprévus, amorcés dans la thèse de 1897. Le vieillard de Vérone, à qui Claudien accorde le maximum de yie intérieure, n'eut pas une existence plus calme jet plus réglée.- Entre ces étapes majeures figurent quelques (relais, V Introduction à 'vie de l'esprit (1900), l'Idéalisme contemporain (1905), Nature et 'liberté (1921), le Génie de Pascal (1924), les Ages de l'intelligence, la Connaissance de soi-même, sans compter d'importants articles parus pour la plupart dans ïk Revue de niétaphysique •.l'Orientation du rationalisme contemporain,. Relations entre la mathématique et la physique, Vie intérieure et pie, spirituelle.

Par quel axe principal passent donc les pensées de M; Léea Brjinsûhvïcg'S S'il. 4uis4Jallaifc: d'un mot, d'une -phrase, caractériser, l'orientation de ges découvertes, en résumer tes, tendances, comment s'exprimerait-il ? L'intuition de. Bergson, •le prélogisme xlo Léyy-Bruhl, l'impérialisme du baron Seiilières, l'expérimentation politique du comte de Fels synthétisent en quelque sorte leur attitude principale. Quelle est la clef du système jbrunsehvicgien ? R « Plus. Je. vais, m'a-t-il dit, plus je me rends compta que les secrets du monde ne sont pas à l'échelle humaine. Entre la vie; et l'esprit il y a une coupure; Les rapports de l'un à l'autre sont iceux, si vous voulez, d'une ficelle au paquet qu'elle isert à pocter. Avec les siècles notre stock d'expériences, de connaissances augmente. II. faut inventer des ficelles plus longues.plus splides.plus' commodes, plus souples. Nous en avons tout un assortiment. Les mathématiques, par exemple, sont une 'de ces ficelles. » C'est, dans cet esprit qu'il a écrit Dans l'antiquité la représentation de l'espace était dominée. par la manière dont notre orga{nisme subit les effets de la pesanteur le monde avait un baut et un bas. Aujourd'hui c'est à l'action gravitique, mais repérée suivant son.cours intrinsèque, qu'il appartient d'indiquer la configuration de l'univers. »

L'homme., qui parle, ainsi est un homme doux, d'excellente: santé, qui a poussé l'exploration du ;monde, oui,; si vo.us préférez, de la vérité, de J'idée de vérité, jusqu'à ses plus extrêmes limites iaujourd'hui connues.pepuis Spinoza, cette exploration est devenue indirecte. Elle; consiste, à chercher dans le progrès des mathénialiques,de la physique,' de .l'attitude morale, les propriétés mêmes de la pensée -dont il émane. La sociologie; par exemple, a été fondée, presque à la même minute, par Condorcet, traqué dans sa petite chambre ds Ja rue Servandoni, et par Joseph de Maistre, exilé à Lausanne. Au liteu de chercher l'énigme qui les Sollicitait, au cœur d'une réalité fuyante, ils ont eu, l'un et l'autre, l'idée de la caractériser par ses reflets solides. Les progrès de 1' esprit humain » seront désormais mesurés, qualifiés par tes insPtutions qui sont issues,de lui au cours des âges. M. Léon Brunschvicg n'a pas suivi une autre Snétliode. Il ne m'appartient pas de la juger. L' « histoire de la raison » qu'il a écrite me dépasse par trop de bouts pour que Je l'ose. Sa comparaison du paquet et de la ficelle qui le noue- fait bien comprendre son attitude. Adversaire du réalisme comme de l'idéalisme absolus, il ne reconnaît ni fait pur, ni logique pure. Il n'y a pas, si vous voulez, de ficelle sans paquet, ni de paquet sans ficelle. La croissance de l'un est, solidaire de la croissance de l'autre. Autrement dit on ne saurait concevoir même de concept à l'exclusion de tout jugement actif. La conscience élémentaire elle-même n'est pas un état simple, mais le compte rendu d'un choc, d'une réaction. Seulement la raison comporte une indépendance qui résulte de toutes ses adaptations possibles. Les notions nouvelles que l'esprit formule sont Ses victoires successives sur les résistances qu'il rencontre. Ficelles trop courtes. Paquets trop gros. Comment rassembler tant d'objets hétéroclites V II faut alors perfectionner, élargir, trouver des correspondances inédites qui font disparaître les irréductibilités. C'est ainsi que la raison humaine est arrivée à maîtriser les idées d'infinï et de continu en se libérant peu à peu, des chaînes de la représentation spatiale. L'intuition spatiale ne dépend plus, depuis Leibniz, de la figuration géométrique. La quantité devient chose purement intellectuelle. A la limite, les notions mathématiques ne sont plus que des signes dont le calcul s'est emparé..

N'étant pas philosophe, ni encore moins mathéïiiaticien, j'implore- la pitié des mathématiciens et des philosophes pour ce que je vais dire mais je me demande si, les choses en étant là, ce n'est pas une sorte d'abus de continuer à parler d'espace et de dimension pour des données purement algébriques. J'ai trouvé dans les Lettres de Jules Lachelier (que la piété de ses disciples, dont fut Léon Brunschvicg, vient d'éditer à un petit nombre d'exemplaires) cette phrase qui me paraît d'un bon sens génial « Je conçois fort b:-n, dit Làchelier, qu'un être se mouvant sur un espace à courbure constante se déplace sur une dimension de plus qu'il ne croit, mais je n'arrive pas à me représenter que nous soyons de ces êtres-là. » Autrement dit, parler de géométrie à plûà de trois dimensions, c'est faire comme Christophe Colomb qui disait les Indes en ËârlMt des âfitilies; Que resEaç^ notre espace,

au fond peut-être le, seul. espace, ait été le point de départ de ces belles ratiocinations, c'est incon'testable mais que, chemin faisant, il n'y ait ou ni rupture ni décalage, c'est ce'que les profanes admettront malaisément. Les mots sont de terribles choses.; En syriaque, nature et personne s'expriment par le même mot. Des hérésies sanglantes en sont nées, à propos de la Trinité. Le passage dé la géométrie à l'algèbre est peut-être irréversible, et ne s'effectuerait au retour que grâce à l'insuffisance verbale qui est notre lot. En tout cas, ces circuits d'expérience à expérience que M. Brunschvicg découvro dans la pensée mathématique se présentent également dans la pensée physique. Ainsi le principe de causalité. Il apparaît au .début comme un pouvoir de. création arbitraire, analogue à la libre volonté humaine. Peu à peu il s'est incarné dans des figurations de plus en plus vastes mécanisme cartésien, dynamisme, énergétisme, mécanique statistique, prenant toujours l'aspect dès phénomènes qu'on lui demandait d'expliquer. Avec Einstein disparaissent les absolus du temps^de l'espace et de la masse, la physique n'est plus qu'un système de mesures adaptées aux choses à mesurer. Là encore la ficelle s'est allongée pour faire le tour d'un paquet plus volumineux. L'esprit et le donné qu'il organise progressent sans desserrer leur étreinte.

Quel est donc ce principe d'union, ce dynamisme explicateur, cette conscience croissante? Une liberté active, qu'on a plusieurs foi's comparée, non sans raison, à l'intuition bergsonienne. Parallèlement à la vérité de la connaissance se développe sans arrêt la liberté de la conscience. Enfermé dans ses passions, le moi originaire fait place peu à peu à un moi dégagé de subjectivité, qui arrive à aimer en Dieu le principe de la communion des esprits et substitue au devoir l'amour.

« Quand j'avais vingt ans, me disait M. Brunschvicg, les préoccupations de mes camarades, les miennes, roulaient toutes sur le théâtre. On n'avait d'yeux que pour les acteurs. Jules Lemaître .était notre grand homme. Nous sommes devenus plus sérieux. Qui a opéré ce changement ? Barrés. C'est Barrès qui a redonné de la noblesse à la vie intellectuelle. »

Pour son propre compte, M. Léon Brunschvicg s'est installé sur un sommet unique, où la solitude ne va pas parfois sans une ombre de mélancolie. La science, la philosophie; l'érudition sont allées si loin, chacune pour sa part, que le secret actuel de chacune est détenu momentanément par un -petit nombre de spécialistes de plus en plus rares. Il a écrit sur ce thème, de nobles pages. Et, comme tout se tient, il lui arrive parfois de se demander comment la vérité pojitiquèi elle-même ténue et délicate, arrive à s^accommoder. du régime des masses. Il songe alors^peutêtre à sa jeunesse, à ses illusions, à ce bel article de la Revue de métaphysique qui flt tant de bruit et où l'on prenait hardiment parti en faveur de l'impôt sur le revenu, et progressif, au nom de la conscience morale.

René Johannet.

ÉCHOS ET IUFORWJITIOHS

IL y A VN DEMI-SIECLE

Lu dans le Temps du 1er avril 1684 t

X L'Intransigeant ayant annoncé que M. Barbey d'Aurevilly posait sa candidature à l'Académie. l'écrivain dément cette nouvelle en ces termes <( Je ne pose point ma candidature à l'Académie et je ne La poserai jamais. Les groupes littéraires ne me tentent pas et je n'ai, jamais ambitionné d'en faire partie. Ce n'est là ni de l'orgueil ni de la modestie. Je ne suis ni au-dessus ni au-dessous. Jc suis à côté. Merci de m'avoir averti de ce qu'on dtsait de moi et merci de vouloir bien y répondre. »

Les vieux remèdes. A propos de l'expérience du traitement des plaies suppurantes par certaines larves de mouches que nous avons mentionnée dernièrement, un de nos lecteurs nous signale qu'un traitement semblable tiré de l'art vétérinaire a été jadis appliqué avec un plein succès, aux colonies, sur des chevaux. En 1858, le général E. Daumas, directeur des affaires algériennes, publiait, en effet, un ouvrage sur les Chevaux du Sahara et les mœurs du désert, dans lequel nous retrouvons la méthode importée d'Amérique et si heureusement appliquée à Paris, ainsi que nous le disions, par le docteur Robert Kaufmann. La tumeur du, cheval ayant disparu, et la plaie étant cautérisée puis saupoudrée de résine de sapin mélangée à de la graisse de mouton l'animal est, lisons-nous, « entravé de manière qu'il ne puisse pas se gratter les parties lésées qui sont recouvertes d'un morceau de rate de mouton maintenu par un linge; cet appareil est laissé sur la plaie jusqu'à ce que les vers s'y mettent, ce qui a lieu ordinairement au bout de quatre à cinq jours; ce délai expiré, en laisse les vers dévorer toute la matière caillée dans le fond de la plaie. » Les vers doivent être. laissés jusqu'à ce que l'on soit assuré qu'il ne reste plus rien de la matière synoviale qui existait dans la, tumeur et que les tissus organiques qui en ont été altérés soient rendus à leur état naturel; cinq à six jours suffisent ordinairement pour cela, après quoi on frictionne la. plaie avec du goudron, et le cheval est guéri. »

Maxime Gorki et son avion. On annonce de Moscou que Maxime Gorki a consenti a monter pour la première fois en aéroplane. Son premier vol servira de propagande aérienne et s'effectuera le 1" mai prochain. Prèndra-t-il place à bord de l'avion géant qui porte son nom et dont la construction s'achève? Les journaux soviétiques écrivent que le Maxime-Gorki sera l'oeuvre d'au moins cinquante fabriques différentes. L'avion, entièrement construit en métal et muni de huit moteurs, pèsera 40 tonnes et pourra transporter 63 =passagers. Son installation de T.S.F. et son haut-parleur lui permettront de desservir, d'une hauteur de mille mètres, un « auditoire » d'environ douze kilomètres carrés.

L'électricité à Lhassa. 2,000 caisses sont actuellement en route de Darjeeling, terminus du chemin de fer indien, pour Lhassa. Elles contiennent les sections de câbles électriques destinés à l'éclairage de la capitale du Thibet. Les 200 premiers milles seront faits à dos de mulet, à dos d'homme avec, sur certains secteurs, le concours de yaks. Le matériel vient d'Angleterre. Il est attendu à Lhassa par un petit groupe d'ingénieurs- thibétaitos sous la direction de l'un d'entre eux, M. R. D. Ringang, qui a fait son apprentissage à la Compagnie générale d'électricité de Witton. Un tunnel sous la forêt équatoriale. La Chronique des transports, qui vient de paraître, donne, de nouvelles précisions sur les travaux de la ligne Congo-Océan en Afrique équatoriale française, ligne dont les deux tronçons vont être définitivement reliés au milieu d'avril. Les ouvrages d'art y sont nombreux 46 viaducs, variant de" 20 à 100 mètres de longueur chacun, 12 souterrains d'une longueur totale de 1,265 mètres, enfin et surtout le tunnel de faîte de Bamba, long de 1,700 mètres. Ce tunnel est situé dans les monts de Cristal, en pleine, forêt équatoriale. Il rencontre dans toute sa longueur des terrains extrêmement accidentés qui ont rendu le travail très difficile. La section du tunnel est la suivante hauteur, 5 mètres largeur aux naissances, 5 mètres; largeur au niveau du rail,'4,5 m. L'épaisseur des revêtements varie de 0,40 à 1 mètre. Les travaux de terrassement ont été considérables, leur volume atteignant parfois jusqu'à 60,000 mètres cubes par kilomètre de ligne dans des terrains rocheux nécessitant' l'emploi d'explosifs.

Un almanach de, Corse. Les journaux italiens signalent qu'il vient de paraître à Oletta, petit bourg situé au nord de la Corse, un almanach populaire pour l'année 1934. Sur la couverture tricolore (mais blanc, rouge, vert et non bleu, blanc, rouge) on voit la Corse enchaînée et la « date fatale » de 1769 qui est, comme, on le sait, la date, de la défaite de Paoli. Le petit volume s'ouvre par un hymne du peuple corse à la Vierge, une prière à saint Théophile et des cantiques chantés le jeudi saint dans les églises. Tous ces textes sont en langue italienne. Vient ensuite un « lamento della Corsica qui a perdu sa' mère, c'ést-à-dira l'Italie. Il est curieux de constater que cette campagne irrédentiste parte de l'île même et non de Livourne, comme d'ordinaire.

Etablissement «d'un ferry-boat entre l'île d'Oléron et le continent. Le conseil supérieur des travaux publics, chargé d'examiner la question de la liaison de l'île d'Oléron au continent, vient de se prononcer pour le projet de ferry-boat indépendant des marées qui lui était soumis par les ingénieurs des ponts et chaussées de la Rochelle. Le conseil a écarté les autres projets viaduc, pont suspendu, tunnel sous-marin, téléférique. Le ferry-boat pourra transporter à chaque passage 18 voitures et 200 voyageurs; l'exécution de ce projet coûtera me trentaine de millions.

Nécrologie a.

> On annonce là mort, à l'âge de 82 ans, diïs docteur Paul Cazeneuvc, membre, associé national de l'Académie de médecine, ancien sénateur, du Rhône. Il avait été professeur à la faculté de mé- deèine de Lyon et s'était fait connaître par de r nombreux travaux de chimie organique. Il était entré dans la carrière politique comme membre du conseil général du Rhône, dont il avait par la suite été nommé président. Député de Lyon en 1902, sénateur en 1909, il marqua sa place dans' la haute Assemblée par d'heureuses initiatives dans le domaine de l'hygiène et de l'économie rurale. Mais c'est surtout pendant la guerre, à la commission de J'arniée, qu'il rendit, grâce à ses connaissances spéciales, les plus grands services dans les discussions relatives 'aux explosifs et au matériel chimique de guerre. Non réélu en. 1919, il était rentré dans la vie privée.. ̃ On annonce la mort à l'hôpital militaire Dcsgenettes, de Lypn, du médecin-général Niclot, an-" d'en directeur du service de santé de la 14° région1,' –•On nous prie d'annoncer la,morb;de :Mi ÏÏ^J. Sa.intrA.ubin, olficier de la Légion d'honneur, préfiî sident honoraire à la cour d'appel de Paris, ancien membre de commission supérieure des dpnimages de guerre; décédé le 28 mars à Bordeaux, dans sa 86' année. ̃ '•' On nous prie d'annoncer le décès survenu h Beaulieu-sur-Mer, le 29 mars ,1034/ de Mme veuve Edouard Roy.

Les obsèques auront lieu à Paris lundi 2 avril. Réunion à la chapelle du cimetière Montparnasse. 4, boulevard Edgar-Quinet, à 11 heures. De la part de Mme Henry Roy, de Mlle Geneviève Roy et de' M. Georges Roussin.

Remerciements '1 Les familles Leroux et Rolland, très touchée* des nombreuses marques de sympathie qu'elles ont reçues à la suite du décès de M. Georges Leroux, remercient infiniment tous ceux qui ont pris part à leur chagrin et les prient de trouver ici l'expression de leur reconnaissance émue. Cercle»

A la, dernière réunion de la commission d'admission du comité France-Amérique, ont été admis au titre de membres M. Maurice Petsche. député des Hautes-Alpes, ancien sous-secrétaire d'Etat M. Henri Piéron, professeur au Collège de France. 0'

Œuvres sociales

Xe grand gala de bienfaisance donné au proflt des œuvres de la société amicale et de prévoyance de la préfecture de policé (colonies de vacances et dispensaires antituberculeux) aura lieu aujourd'hui 31 mars, a 20 h. 30, à la Maison, do la mutualité, 22, rue Saint-Victor, sous là présidence de M. Langeron, préfet de police. •• Les billets portant datedulO février seront. valdbles pour cette fête. Nouvelles diverses

Un cours complémentaire d'enseignement. commercial destiné aux jeunes filles de 12 à 15, an$; • pourvues du certificat d'études primaires, et qui comporte trois années d'études, dont ki dernière facultative, fonctionne à l'école des filles, 12, rue Chaptal. Les inscriptions y sont reçues du 1" mai au 18 juin, à l'exception des jeudis et des ,dimanches.

Par arrêté du préfet de police, ayant effet du 1" avril 1934

M. Salvariet, commissaire d'arrondissement, chargé du 11* arrondissement, passe au 2" arrondissement, en remplacement de M, Tanguy. M. Lignères, commissaire de police des services; spéciaux aux compagnies do circulation, passe en ̃ qualité de commissaire d'arrondissement au 11" arrondissement, en remplacement de M. Salvanet. ̃ •̃• M. Cauquelin, commissaire de police de la circonscription de Saint-Denis-Nord, est nommé1 commissaire de police des services spéciaux, en remplacement de M. Lignières.

La messe de communion générale des hommes aura lieu demain à 7 h. 30, à Notre-Dame. Une allocution sera faite par le R.P. Pinard de La Boul'laye. A 9 h.. 30, grand'messe pontificale célébrée par le cardinal Verdier.

Selon une disposition prise depuis quelques années, l'autel pontifical sera érigé au milieu du transept. L'assistance peut ainsi suivre plus facilement les cérémonies du Saint-Sacrifice. A 14 h. 30, vêpres pontificales. Procession solenrièlîe"àwuX fonts baptismaux. Salut du SalntSacrèment. ̃ ̃ •••"•, •lii'. '̃̃ ̃ ̃ ;? Le « Pavillon d'Armenonville » au Bois de Boulogne annonce la réouverture de son restaurant pour le dimanche 1" avril.

On a le plaisir d'apprendre la nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur de M. François Dévé, de la Société Dunlop. CORRESPONDANCE Les traitements des fonctionnaires coloniaux. M. Alcide Delraont, député ds la Martinique, nous écrit la lettre suivante

Monsieur le directeur,

Au lendemain du vote du budget de l'Etat, dont. l'exécution va se traduire pour le fonctionnaire métropolitain par une diminution de traitement voulez-vous me permettre, après un voyage effectué en Afrique occidentale française, de vous exposer do quelle façon le personnel colonial contribue, lui aussi, au redressement financier? C'est seulement depuis la loi du 28 février 1933, portant prélèvement temporaire sur les traitements, que le fonctionnaire métropolitain subit sur sa solde des retenues relativement peu importantes c'est depuis 1931 que le fonctionnaire colonial participe à l'allégement des dépenses administratives supportées par les budgets de nos territoires d'outre-mer.

Certes, les mesures prises par l'administration coloniale et qui Consistaient tout d'abord dans l'admission à la rétraite, la résiliation des contrats; d'engagements, le retard dans l'avancement, n'ont. pas-toujours été accueillies de gaîté de coeur. Celles qui suivirent, et qui apportèrent une sensible ditninution aux accessoires de solde destinés à compenser les fatigues, les difficultés, les risques multiples consécutifs aux séjours coloniaux,; furent néanmoins acceptées par tous ceux qui concourent à l'administration de notre empire colonial et qui sont là il faut'bien le dire non pas par le désir d'un gain souvent illusoire (frais supplémentaires résultant si souvent .de l'obligation de se séparer, pour la santé de la' femme et des enfants et l'instruction de ceux-ci), mais parce qu'ils ont foi en-d'avenir de nos possessions lointaines. Et c'est ainsi qu'ils ont vu successivement leurs indemnités de zone ou de; résidence réduites dans une forte proportion pour: les uns et même supprimées pour les autres'; leurs indemnités de déplacement diminuées de près de moitié l'innovation de retenues exercées sur leur solde et représentatives du loyer d'un logement concédé jusqu'alors gratuitement. J'ajouterai encore que le personnel a subi un préjudice d'un autre ordre depuis qu'un arrêté du 20 décembre 1932 a modifié à son désavantage son classement a bord des navires. Enfin, son traitement se trouve amputé, depuis le 1" janvier 1933: de nouvelles charges fiscales qui sont un des derniers coups portés à son budget personnel, sans parler du prélèvement temporaire.

Il serait trop long de chiffrer ici le montant de chacune de ces contributions ou participations;. je me bornerai!, pour mieux illustrer* cet exposé, à établir un parallèle entre deux fonctionnaires,- l'un métropolitain, l'autre colonial Le fonctionnaire métropolitain au traitement brut de 20,000 francs a vu, en 1933, ses émoluments réduits de 136 francs, soit 0.7 0/0.; 'I Le fonctionnaire colonial au traitement de base égal, qui percevait en 1931, en Côte d'Ivoire par exemple, une somme globale de 39,005 francs (solde et indemnités), ne reçoit plus en 1933 que 34,899 francs, soit une réduction de. 10. 0/0. Autre eXemplo; Le fonctionnaire métropolitain .an traitement brut de 40,000 francs a vu, en 1933, ses «inoluments réduits de 328 francs, soit 0.82 0/0". Le fonctionnaire colonial au traitement de base égal qui percevait, en Côte d'Ivoire, une solde globale dé. 71,805 francs, ne recevait plus, en 1933, que 60,006: francs, soit une réduction de 16:4 0/0. Le très-bel effort accepté sans aucune récrimination par le personnel. d'outre-mer ne doit pas, me semble-t-il, passer inaperçu.

Veuillez agréer, monsieur le directeur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués et bien cordiaux..

rAECIDE DELMONT,

A propos'du titre d'ingénieur Nous avons reçu.la lettre suivante t Monsieur, le directeur, ̃ }' Sous le titre « Un personnage sympathique '»> et sous la signature J. B., je lis dans le Temps du 23 mars qu'avant « de partir en vacances, le Parlement a voté la loi qui réglemente te droit de porter le titre d'ingénieur en soumettant à'certaines conditions l'obtention de ce titre ».

Pour éviter toute confusion dans l'esprit de vos

7" "f

lecteurs, voulez-vous me permettre les rectifications qui s'imposent

1° Jamais il n'a été- question au Parlement de (réglementer le port du titre "d'ingénieur. Le Parlement s'est simplement ocûupé de protéger le titre « d'ingénieur diplômé »;

2° Le 9 mars dernier la discussion de cette question est bien venue devant le Sénat, mate en raison des modifications judicieuses que le Sénat a cru devoir apporter au texte voté par la Chambre le projet de loi doit faire retour devant cette dernière; de sorte qu'actuellement il ne peut ,6ire Question de loi récemment votée;

{ 3° Etant donné les textes adoptés par les Cham'bres et ceux soumis à la discussion, lorsque le iprojet de loi aura été voté. n'importe qui pourra picore s'intituler ingénieur (tout court). Ce qui !est infiniment regrettable. ̃̃̃'̃, Veuille? croir.e,inohsi'eur le directeur,,etc. ;-̃̃̃̃• A. Morajc. Les fonctionnaires et la grève !i Le président de la Fédération nationale non syndiquée des professeurs des. lycées de garçons et des Membres du ̃̃personnel de renseignement 'seconâavre féminin nous écrit la lettre ..suivante

| .̃-̃• Monsieur le directeur du Temps, ̃ Un. certain nombre de professeurs et quelques journaux s'étant émus d'une lettre que j'ai récemftietil-ërtvoy-éeya'u ministre de l'éducation; nationale à propos de la grève des fonctionnaires du 12 février, j'ai l'honneur de vous adresser la note suivante pour mettre les choses au point.. J'ai rédigé la lettre au nom du bureau et l'ai Signée comme président.- Je ne m'explique donc pas les attaques personnelles dirigées contre moi û cette occasion, et dont'je ne veux pas.relever le ton discourtois. Ceux qui parlent toujours de, dis-; cipline corporative et qui parfois savent l'imposer rudement devraient comprendre.. La doctrine que nous avons exprimée paraît dure. Mais dans cette grave affaire, qui nous sour̃ligne- l'exceptionnelle gravité de notre situation intérieure, il n'y- avait pas de ménagements à garder, dût-: il en coûter à certaines amitiés indiiduelles. Il s'agit de savoir si oui ou:non lés syndicats illégaux et révolutionnaires pourront tout se permettre impunément. Ce que -nous réprouvons comme citoyens, nous le réprouvons comme professeurs. Nous avons posé nettement la question devoir pénible, mais nécessaire. Veuillez agréer, ^monsieur le directeur,, l'exprès-, sion de mes sentiments de considération distin-

guée. .•

Le président. R. Cf\NAT,

A L'BOTBL DE VILLE

Les assurances sociales et les grands travaux Un projet récent du ministre du travail prévoit l'utilisation, au bénéfice des collectivités, des fonds provenant des assurances sociales. Dans une quesien^osée au préfet de la Seine, M. Georges Ù'opi^'1 pt&mxi. conseiller municipal, le prie de bien,%jou4, Ioiclui faire connaître si ses services ont été aleiv téft ,rf?L ont, reçu les directives nécessaires pour ses mettre en relations avec le mintetre du travail,dans le but de défendre les intérêts de la ville de Paris. M. Copig-neaux rappelle à ce sujet que La ville do Paris et le département de la Seine effectuent les plus forts, versements aux caisses d'assurances sociales; ̃̃•••• ̃ 2"; Les assurés sociaux no pourraient avoir de meilleure garantie que celle de la ville de Paris ou du département de la Seine en ce qui concerne l'emploi, les arrérages et le remboursement des fonds prêtés;

3? Qu'il serait ainsi possible d'entreprendre un t'rés i'mportant. programme de grands travaux, même à longue échéance, et lutter; très efficacement contre la redoutable crise économique, que nous traversons.'

CONGRÈS ET RÊUfllOHS

{ A l'Association française

'i des Amis de la Tchécoslovaquie a Le conseil d'administration de l'Association française des « Amis de la Tchécoslovaquie » a tjenu hier sa, réunion annuelle.

i En remplacement du,, défunt président Paul Painlevé, M. -Edouard 'Herriot, ministre d'Etat, ancien président du conseil, a été élu président de l'association,; dont le bureau reste ainsi com-

posé ̃ v ̃

Vice-présidents MM. Paul Valéry, FranklinBouillon, Etieilne Fournol, Ph, Laurent, Eisen-

ïnann, Dorqinois. (

( Secrétaire générèf M. Cîïaïles îïë.nry.

Trésorier général- M. Gouget..

A l'issue' ,de la réunion, une adresse de félici|ation et dé svœux respectueux a été envoyée au président Masaryk.

BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE

i; de L'ôFFicae kational

I. Le temps du 30 ait 31 mars, à 7 heures j Maxima Bordeaux, Perpignan, Pau-ville ;+19», Biarritz, Toulouse, Marseille-Marignane, Antibes, ClermontFerrand 18°, Nantes, Royan-la Cçubre, Lyon 17°, -Dijon, Besançon 1G°, Rennes. Tours, Metz 15°. Paris, (O.N.M.), Strasbourg 13°, Brest 12°, le Havre il", A'alenciennes, Çalais-Saint-Inglevert 7°. •-̃̃–̃̃̃• ̃•- '> Minima Aiitibss ^11°, 'Biarritz 9°, Royan-la Coubre, Berpignan, Mareeille-Marlgnahe '̃•&•, Brest, 6°, Tours, Nantes, Bordeaux, Toulouse,' Dijon. 5°, Rennes 4°, Paris (P.N.M.), le Havre, Lyon 3°, Strasbourg 2°, ClermontFerrand, Nancy, Belfort 1°, Valenclenries,.Calais-SaintIhglevert 0», Pau-ville r+ 6°.

Vent sur les eûtes le 31 mars, à. 7 heures CalalsSaint-Inglevert, nord-est, 7 m.; le Havre, est-nord-est, 1 m.; Ouessant, nord-est; 5 m.; Rochef^rt, calme; Biarritz, calme; Cherbourg, nord-est, 7 m.; Sète, nord-est, 5 m.; Antibes, calme. Etat de la mer le 31 mare, à 7 heures: le Havre, belle; Antib'es, calme; Ouessant; Sètq,, peu agitée; Calais-Saint-Ihgl-3vert, agitée la Hague, Biarritz, houléuse.

? Pluie des 24 heures le 31 mars, k 7 heures traces, TjOuns, Pau, Bayonne, Toulouse, Marignane,, la Cour-

t}ne.

Situation barométrique et perturbationt le 31 mars, à 7 heures

tïi. Situation générale le 31 mars, à 1 heures

a,

ta* pression est élévéb sur le nord-ouest de l'Europe et la Scandinavie et atteint 1,021 mb en Islande elle est comprise entre 1,012 et 1,018 mb sur les Iles Britanniques, le Danemark et l'Allemagne, basse sûr le sud-ouest et le eud de l'Europe; on note des minima de 995 mb au iarge ouest du Portugal, 1,005 mb sur le nord de l'Algérie, 1,003 mb sur le sud-ouest de l'Italie. A Paris 1,011 mb. Le courantes perturbations efetiaible et peu net.

ï III. Evolution probable de la situation jusqu'au 1" avril à 18 heures

La baisse Bi s'est amortie et son système nuageux %i s'est déplacé vers l'est (voir, carte). La baisse B2.ét système nuageux S2 correspondant ont progressé vers le sud et n'ont pas touché la,, France (voir carte). Le système SI continuera à s'avancer vers l'est et intéressera faiblement l'extrême sud de la France par son bord ̃" septentrional, Le tempe 'actuel persistera .sur1 le ijeste dit pays, en l'absence de. toute perturbation. '̃̃•̃̃ En conséquence, en France, pour la journée du i". avril ̃ ̃ a) Vent,- Dans toute la France 'secteur est faible ou modéré.̃•,

h) Etat du ciel. Dans l'extrême sud légèrement bmmçux trois quarts couvert avec éclairciée = et. quête gues cliutee de plujc pouvant être accompagnée d'orages

locaux. Ailleurs légèrement brumeux quart ou demi-couvert avec belles éclaire-les.

c) Température. En. toute région en hausse. Région parisienne

IV. Précisions pour la soirée du 31 mars et la nuit du 31 mars au i" avril.

Vent, du secteur est faible, ciel légèrement nuageux quart couvert ou clair. Température en faible hausse. V. Prévisions pour la journée du 1" avril. Vent du secteur est faible; ciel légèrement brumeux quart couvert. Température en hausse.

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CONSEIL D'ÉTAT

La division des territoires urbains en zones grevées de servitudes particulières L'arrêt que vient de rendre le Conseil d'Etat a une particulière importance, parce qu'il sanc.tionne définitivement la légalité de la pratique administrative à laquelle on a donné le nom do « zoning ». Il s'agit dans les plans d'aménagement prévus par la loi du 14 mars 1919, complétée par celle du 19 juillet 1924, de la répartition des territoires urbains en zones ayant chacune une affectation exclusive la zone résidentielle, la zone, d'habitations collectives et la zone industrielle. Ces lois ont eu pour but et pour résultat de substituer au développement spontané et souvent incohérent des agglomérations urbaines, une prévision ordonnée.

Los projets d'aménagement et d'extension des localités doivent comprendre un programme déterminant des servitudes hygiéniques,, archéologiques et esthétiques, ainsi que la prévision d'espaces libres à réserver, la détermination de la hauteur des maisons, etc. En prévoyant ces servitudes, de la manière la plus large, le texte des lois de 1919 et de 1934 s'est borné à les définir par l'intérêt qui peut les, justifier, soit que cet intérêt ait trait à l'hygiène, soit qu'il relève da l'archéologie ou de l'eshétique.

Le sieur L. avait demandé l'autorisation de construire sur un terrain dont il est propriétaire à Nogent-sur-Marne. Le maire a répondu en l'invitant à modifier ses projets pour les adapter aux prescriptions contenues dans le plan d'aménagement. Le terrain du sieur L. est en effet compris dans une zone qui a été classée comme résidentielle, où tes constructions ne peuvent être édifiées qu'à une distance de 2 mètres au moin en retrait de l'alignement, ne peuvent excéder une hauteur de 12 mètres, et enfin la surface construite ne.yipe,ut.dépjas.se.i\ 50,, 0/0, de- Ja surface to- fcale de .ctiaqùe propriété;. C'est la légalité de la répartitîoà en zon'&s, et celle de ces sujétions qui ont été contestées, par le requérant. Il s'est adressé au Conseil d'Etat en demandant l'annulation pour excès de pouvoir de, la décision du rhaire.

Devant le Conseil d'Etat, le commissaire du gouvernement Parodi a fait remarquer que la loi lie formule aucune règle générale, ni quant à la question d'un droit éventuel des propriétaires à indemnités, ni en ce concerne les servitudes. Il a fait remarquer que* la division du plan d'aménagement en zones différentes résulte non seulement des travaux préparatoires de la loi de 19.24 et de l'esprit dans lequel elle a été. conçue, mais qussi du texte lui-même. C'est ainsi que l'article 2 de cette loi prévoit expressément des srones « réservées a une destination autre que l'habitation », ce qui est une allusion précise à division possible du territoire. La jurisprudence administrative, écartant l'établissement de zones agricoles, a admis les zones industrielles l'intérêt -de l'hygiène et de l'esthétique justifient l'isolement des établissements. Cette jurisprudence admet également la division do la Zone d'habitation en une zone d'habitations collectives et une zone résidentielle. On a voulu en effet établir à côté des quartiers proprement urbains à maisons élevées et manquant d'air, des quartiers plus aérés, à demeures plus espacées et moins hautes.

Le commissaire du gouvernement a-examina et approuvé successivement les servitudes dont la légalité est contestée par le pourvoi et qui concernent 'spécialement la zone résidentielle' de Nogent-sur-Marne. Il s'agit d'abord de la limitatïon à 12- > mètres de la hauteur des maisons, alors, que la limite est de 18 mètres pour la zone

d'habitatio'ns collectives.' Ensuite se placent la

limltàtipn jBe -,1a saillie des pow-wiriâows au ,1

Ihni!Ji.ti.Qn ¡:tIe .,là sài!,iie' ,desbow"7wiridà\vs au

vingtième" de la largeur réglementaire dé la rue et l'interdiction de bâtir à moins de deux mètres en 'retrait de l'alignement. M. Parodi n'a pas hésité à admettre la légalité de ces sujétions, conformes à l'hygiène, et à l'esthétique. Quant à la dernière des servitudes, qui comporte l'interdiction de construire sûr plus de 50 0/0 de la pro- priété, il a passé en revue les objections qu'elle peut soulever. Une des principales pourrait être l'impossibilité, de bâtir où se trouveraient les propriétaires de petites parcelles, ce qui pourrait être de nature à leur permettre de demander une indemnité, quelle que soit la réserve à faire sur le droit à indemnité résultant généralement dea servitudes. Mais, dans les circonstances de l'es- pèce et après examen du plan de* Nogent-surMarne, il a paru au commissaire du gouvernement que cette servitude ne présentait pas &s caractère excessif.

Le Conseil d'Etat, sur le rapport de M.Laroque, a en effet rejeté la requête. L'arrêt, après avoir reconnu la légalité de la répartition du territoire des villes en zones grevées de servi tudes particulières, ajoute que « le projet d'extension et d'aménagement de Nogent-sur-Marne, en instituant dans cette ville une zone résidentielle distincte de la zone d'habitations collectives, et en soumettant la construction sur les immeubles compris dans cette zone à des conditions spéciales qui répondent à des considérations d'hygiène et d'esthétique et sont justifiées par la situation locale, n'a pas imposé aux propriétaires des obligations excédant celles qui peuvent être établies en exécution des dispositions de la loi du 14 mars 1919 ».

La liberté de la charité privée

i Le. maire d'une commune du Nord avait pris un arrêté exigeant son autorisation écrite pour les quêtes et collectes organisées au profit des chômeurs sur la voie publique ou dans les établissements publics. Il ajoutait d'ailleurs que les autorisations ne. seraient accordées qu'aux personnes ou sociétés qui -s'engageraient à verser le montant intégral des sommes recueillies à la caisse municipale de chômage. Ainsi était institué au, /profit de cette caisse un véritable monopole. L'arrêté du maire a été;déféré au Conseil d'Etat Devant la haute Assemblée, je commissaire du gouvernement Roussellier a fait remarquer que le. maire avait méconnu les droits de la charité privée. Il a rappelé qu'en ce qui concerne les bureaux de bienfaisance eux-mêmes, si des droits spéciaux leur ont été accordés; pour les' quêtes dans les égalises et édifices publics, aucun privilège exclusif ne leur a jamais été conféré. Ce privilège exclusif nlappartient pas non plus au maire de la 'commune dont le droit consiste à prendre lés mesures destinées à assurer la conservation et l'emploi des sommes versées quand les quêteurs les compromettent ou les détournent du but charitable qui leur avait été assigné. De même le fait de subordonner une quête dans l'intérieur d'une église à une autorisation préalable apparait comme un empiétement sur les droits de -l'autorité ecclésiastique qui dispose du lieu de Culte.

Le Conseil d'Etal, sur le rapport de M. Blon-

del a prononcé l'annulation de l'arrêté du maire. Il semble d'ailleurs intéressant d'indiquer qu'au cours de ses conclusions, M. le commissaire du gouvernement Rousselier. a .fait observer que les idées professées par le maire de la commune interressée retardaient de beaucoup plus d'un siècle. Il a rappelé que îa Convention ayant déclaré que l'obligation de secourir les malheureux constituait une dette nationale, avait commencé par faire de l'aumône privée un acte délictueux. L'art. 18 de la loi du 24 vendémiaire an II portait que tout citoyen convaincu d'avoir fait l'aumône à un mendiant, serait condamné par le juge de paix à, une amende de la valeur de deux journées de travail. Il n'est d'ailleurs que juste d'ajouter que ces dispositions ont été abandonnées dès l'an III.

FAITS- DIVERS Une femme tue son mari, .-r- Un drame s'est déroulé, la nuit dernière, dans mu immeuble do la rue du Général-Grossetti, quartier, du P.oinï- du-Jour.

Le lieutenant Lallemant, 30 ans, du 6° groupe d'artillerie de Saint-Cloud. et sa femme, d'origine indochinoise, 29 ans, occupaient, 5, rue du Général-Grossetti, un appartement do trois pièces vers deux heures du matin, pour, des motifs qui n'ont pas encore pu être élucidés, Mme Lallemant a tué son mari d une balle de revolver à la tête. puis s'est elle-même grièvement blessée d'une balle à la poitrine.

Des voisins, alertés par .les détonations, ont pé- nétré dans l'appartement; ils ont trouvé le cadavre du lieutenant étendu dans son lit: Mme Lallemant gisait sur le sol, en chemise, atteinte d'une balle au poumon. Elle a déclaré avoir tué son mari puis avoir tenté de se suicider. Elle a ajouté, sans vouloir donner d'autres précisions, qu'elle avait agi ainsi « pour sauver son enfant ». Les époux Lallemant avaient en effet un bébé de dix mois dont le berceau était installé dans la salle à manger.

Mme Lallemant a été transportée à l'hôpital Boucicaut..

Les accidents de la circulation. Près de Lambesc (Bouches-du-Rhône) une automobile a dérapé et s'est écrasée contre un pylône. M. GeorgesElie .Borach, 43 ans, consul du Pérou à Zurich (Suisse), a été tué. Le conducteur, M. Molinsven, originaire' de Suède et domicilié également à Zurich, a pu être dégagé; il ne porte que des contusions sans gravite.. M. Léon Gaissard, charretier à Caissargu es (Gard), est tombé sous les roues de sa charrette et est mort peu après. t Un cadavre dans un puits. Dans un puits abandonné, aux environs de Paugnat, commune de Gharbonnières-los-Varennes (Puy-de-Dôme) on a découvert le cadavre do M. Annet Brosson, 77 ans, carrier; qui avait quitté' :son domicile le 3 mars, disant qu'il allait chercher du travail. M. Brosson vivait seul avec son petit-fils de 22 ans, François Sahut. L'autopsie ayant révélé qu'il avait été assommé avant d'être jeté dans le puits, une enquête fut ouverte. Elle a permis d'inculper son petit-ills, auquel M. Brosson avait fait don do son bien, moyennant une rente via- gère. L'assassin a avoué son crime.

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Freie Presse VIENNE;

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BIBLIOGRAPHIE GRANDS AVOCATS POLITIQUES

Sous le titre Grands avocats ̃' politiques, M. Georges Le Bail, batonnifer de l'ordre des avocats du barreau de Quimper, vient de publier un livre qu'il faut li!re.

Dans la préface qu'il donne à ce livre plein d'une érudition qui n'est pas pour étonner ceux qui le connaissent, le bâtonnier Le Bail se plait à rappeler que « c'est dans les rangs du barreau, parmi les, anciens bâtonniers ou les avocats éminents, que les assemblées politiques sont venues se recruter depuis plus d'un siècle ». Il précise que beaucoup d'entre eux ont été mêlés, au gouvernement ou dans l'opposition, aux événements de la grande histoire, car le barreau a toujours été l'école de la liberté.

Il dit encore « Je n'ai, dans ce volume, évoqué et célébré la mémoire que de quelques grands orateurs, à la fois avocats et parlementaires, de ceux qui mêlés aux affaires publiques ont été appelés de préférence à soutenir concrètement les principes primordiaux du droit, les grands intérêts nationaux ou de moralité publique en jeu dans des procès retentissants et qui sont en quelque sorte, au barreau, la couronne du dixneuvième siècle. »

Dès lors, on n'a; plus qu'à se laisser conduire par le guide impeccable et sûr qu'est le bâtonnier Le Bail dans la galerie où, par ses soins éclairés, ont été placés sur la cimaise une longue série de portraits qui, de Berryer, nous amèneront Viviani tandis que nous aurons pu, en cours.de route, reconnaître et saluer au passage, parmi tant d'autres qui furent illustres aussi, Crémicux, Dùfàure, Ledru-Rollin, Jules Favre, Gambetta, Allou, Waldeck-Rousseau, Labori et Briand., DU MARIAGE, DES REGIMES MATRIMONIAUX, DES SUCCESSIONS

Il vient d'être édité, à la librairie Marchai et. Billard, un fort volume dans. lequel M.LE.. Bour-§ bousson, avocat à la cour, se préoccupant des conflits de loi qui ne manquent pas de se produiro dans les questions si délicates du droit international, a plus particulièrement étudié c-je qui peut, « dans les cinq parties du monde », intéresser le mariage, les régimes matrimoniaux et les successions.

C'est là un livre trop spécial et trop savant pour qu'on puisse dire qu'il sera demain dans toutes les mains, mais il sera placé dans la bibliothèque, et en bonne place, de tous ceux auxquels iil a été destiné par son auteur, les jurisconsultes d'abord et, avec les notaires, nos agents consulaires que leur fonction appelle si souvent à administrer et à liquider à l'étranger les successions de leurs nationaux.

A ce volume qui. s'impose par la plus sévère des documentations, M. J.. G. Guerrero, yice-président de la Cour, de justice internationale, a donné une préface. >' Qu'a voulu faite" M.' Bourbousson ?• s'est-il de-" mandé. Combler de magistrale façon une lacune. Il n'existait, en effet, jusqu'à ce jour, aucun ouvrage offrant, ne fût-ce qu'un aperçu, de quel..ques-unes des questions graves qu avaient à traiter des législations différentes. Et M. Guerrero d'ajouter que la division que l'auteur a su donner à son ouvrage a été faite de la façon la plus judicieuse pour faciliter la connaissance des conditions de forme et de fond qu'exige chacune de ces législations.

C'est donc là un travail de législation comparée qui vient à son heure pour rendre les plus précieux services. On consultera avec profit l'ouvrage de Mc Bourbousson Du mariage, des régimes matrimoniaux, des successions dans les cinq parties du monde.

CAHIERS DE LA REVOLUTION FRANÇAISE I, 1934 ̃

publiés par le Centre d'études de. la- Révolution de l'université de Paris. Librairie Sirey. Le Centre d'études de la Révolution française organisme d'enseignement- est aussi un foyer de recherches. Le premier numéro de ses' Cahiers, publication strictement scientifique destinée a ceux qui s'intéressent à la Révolution française et à la vie internationale de cette époque, vient de paraître. Il contient en premier lieu l'étude de M. G. Le Febvre, professeur à la faculté des lettres de Strasbourg, sur la Révolution française et les paysans. M. Léon Cahen, secrétaire générai de la Société d'histoire moderne, est l'auteur de la deuxième étude, Question du pain à Paris -,£i il la fin du dix-huitième siècle. La troisième étude, Babeuf et le babouvismo, est due à M. Georges Bourgin, secrétaire général des Archives nationales. Ces trois travaux forment un tout, un seul ouvrage dont le héros serait le sol de France ou plutôt le paysan'qui le cultive.

Dans une lumineuse préface, le directeur du t-fiitre, M. Philippe Sagnac, professeur à la Sorbonne, souligne l'importance de ces synthèses, si pleines dans leur brièveté, et montre 1 activité générale du Centre d'études, qui publiera prochainement de nouveaux Cahiers sur différents problôaies de l'histoire politique, sociale, coloniale et internationale de la Révolution française,;


JRipljIsJAUX

A ^L'INSTRUCTION

Là" gèstîon de tV^ioU 4«s spgfétés de secours mutuels du Nord, -i A l'a suite* jde la communication,, par leVministrê du travail,; au- garde dés sceaux du, dbssier concernant la gestion de l'Union, des sociétés de secours, mutuels du Nord, le par-j quet de Lille ^a "décidé d'ouvrir une information judiciaire contre cette Union. Bien ga'il n'y ait pas de désigiiàtfon de persônnal'ifé, il n'est pas douteux .que É. '.Georges Petit, l'ancien président général, de l'Union y soit vise puisque c'est sa' festioh qui â^provoqué le. rapport du ministère du travail. Dès vendredi, le procureur général de' Douai, M. Bornay, a fait parvenir au procureur

de i RépuMï'qu'e'ctè- Mfë, -Mi Robin,- le dossier que

lui) avait. transmis la chancellerie, et M. Perret, juge 0nst;r|jc'ïi«r^ '^f ftijlë/, &, été chargé dfe ç'filte information^judiciaire; •: ±.J\iJ^ JPG J. O iïL Jli

.!f, '.n')~ .t––ILS–

EN ̃. RUANANT A JRAVERS UAtÇÉRiE ;̃̃̃' :c'" T-liP'a?^ ̃' TJne des plus impressionnantes promenades que l'on puisse faire en' débarquant en Algérie, cette: excursion à Tipaza endormie. dans la conque d'azur de sa baie, Tipaza dont les ruines sont enfouiesi dans une brousse exubérante, preuve mélanco-1lique de la, victoire ide <la nature sur toute entreprise ..humaine; i' ̃•/•'̃ ̃ ̃ ̃ •. Comptoir .phénicien, grec, peut-être, puis vassale, de Carthage,, Tipaza devint sous l'empereur Claude une colonie romaine qui reçut le droit latin. Vers le troisième siècle, prospère, sa population atteignait vingt mille âmes,: et son port commerçait, avec :1a Gaule, l'Espagne et l'Italie. Elle< se défendit- victorieusement contre les révoltes maures^ les. bandes de circoncellions, pilleurs de fermes, les intrigues donatistes. Chrétienne de bonne he,ure,. dès la fin des persécutions, c'est l'invasion vandale, au cinquième siècle, qui fut le signal de sa décadence. Les chrétiens émigrèrent en Espagne; les tribus barbares démolirent les monuments, lès tombés, les temples. Tipaza devînt pour ̃ lés indigènes Tefassed, Ja ruinée. Et lentement, sous la végétation vivace, les restes de ce qui avait été une 'cité prospère et heureuse disparut et l'oubli se fit. C est seulement en 1854 que naquit le nouveau village auquel sa situation, au milieu d'une riche région agricole; donne maintenant une certaine importance-' '•' '•

Les restes des grandes heures de Tipaza sont cependant considérables, On.;peut, juger, par la dimension^ de cle.jjukréslë .'dés ^hèrmes, de ce que

fut la ville Tamaînë. Des. temples,. des basiliques,

des,. i|i4âtres0 ,ft$;. des iégliSse's,.|.gn .ne., peu.4. guère, d'ap,rôs;qle.s "gîerre$}!4parBes,B qUQ, recqBgU.tuefljde plan., .Mais -le ̃fp.r-unv.a enc:o-re son dallage intact, jadis entouré de statues de dieux, d'empereurs ou de notabilités locales. A côté, la basilique ciivile, le Capitole sont .encoje reconnaissables. Sur. la colline .orientale, /de l'autre côté du port où existe encore, quelques mètres :du rivage, un monument singulier, taillé, dans; le roc, citerne ou cuve, au milieu d'une-immense nécropole, jonchée de milliers de sarcophages et de tombes, se dressent }es ruines de" là basilique de Sainte-SalsS, qui fut martyrisée et lapidée pour avoir détruit une idole païenne.. 1 Il faut;~aussii).visiter ce parc Trémaux' ^dont

l'hospitalier ;;propriptaire: fait un passionnant

musée en^pl'eMliir,- ou vb-jsinent des fr.ênes -portant l'insigne de Tariit où le Chrisme chrétien, des jarres à huile énormes,' des meules à grains, de somptueux sarcophages de marbre. Mais, pour apprécier le charme de Tipaza, il faut partir et i aventure, dans les petits sentiers envahis par la brousse, bordés de restes d'innombrables villas agricoles, de bains, d'huileries, de poteries, de temples. Dans cette solitude où l'on ne rencontre ni guides, ni importuns, le long de rochers ocres que vient battre une mer presque violette, on flânera avec délices toute une de ces belles journées où nulle brume ne vient atténuer la finesse des lignes ai la précision des profils, où la netteté des détails donne au paysage cet aspect d'attiqùë qui peut-être avait-sémiit les preîniers,.çolonisateuraida..Tjï)aza. La fête^du .Sçchsjel,aeuten à à Zurich Zurich s'âpprêfe 'à' fêter le « Sechselaeuten » dont lés origines se perdent dans la nuit des temps. J.X'j'X.'V' •̃<'̃• ̃ ̃̃ ̃ ̃.̃̃> Depuis des /siècles des feux de joie "ont flambé

sur "les cpllta^^où^salner^àpttarîtfolï du pi'lti'i

tem^s.1: %*W$^$gë,Wm&WÏ ';aù 'po,uy:bïr" des cdrp6ratîôns'"â quelque peu modifié le caractère de cette fête de la nature. Le nom même du « Séohsejae.irtgh », c'est-à-dire « la cloche de six heures >,iie paraît guère remonter au delà de deux 'sie0Tôs. Les cortèges qui se déroulent chaque année, a cette occasiop datent du début du siècle' delnïei1. Les formes,' peuvent changer,' L'esprit, "et. signification dé la fêté persistent et demeureront aussi longtemps que lés Zurichois célébreront autour du bûcher symbolique du « Bqegg»"làrfuitë';d0 l'hiver et la venue" du printemps. ̃'̃ Le « Sechselaeuten ». lieu, selon la tradition, le trôisiètrçe' lundi après Pâques. C'est' un spectacle en trois Vac'tesfoule, le cortège et :1e bûcher,: avec; 'un. 'épilogue: ̃: le .banquet des cbïporatipns. A midi, tout travail b^s'se dans la villes." Lentement la foule se masse .dans l'attente du cortège. Deux heures, Le' voilà! Derrière le, détachement de gehdarïries à cheval", flottent les bannières, des ..anciennes corporations les Treizes, avec leurs emblèmes héraldiques; le Chien de chasse du ^onstaffel, naguère le, refuge des .'familtes nobles évincées par le coup d'Etat de Brun; les B,â£ons fleùrdelysés' du Saffran, siège des grands coiriïner'ça'ntè.; Mésange des artistes et des savants; le Rriuleau dés boulangers; le Cor" des .forgerons; là Botte des cdrâonnïers; le Lion des tanneurs; le Bélier des bouchers; l'Aigle rouge dés charpentiers; les Deux paires de ciseaux des taille.urs; la Balance des tisserands; l'Ancre et' lesr'àmès des pêcheurs, et je Chameau (Kaembel) des petits commerçants.

Au moment* 'où- i.les premiers cavaliers dëbôuohent sur la place ̃ Belle.yue, le feu s'attaque au bûcher dressé à deux pas du lac. Tout là haut, le « Bœggj », vêtu ;;de blanc, «attend la moTt. Livré à la 'Vengeance 'pdiiùlairey le 'bonhomme ̃̃• Hiver expie les soardes rancunes qu'il a soulevées pendant son règne. Il paye de sa vie les brumes maléfiques,- les 'jûurs sans soleil et le clapotis des* averses. Au son des cloches et des fanfares le «Bœgg » se meurt, étouffé dans la chevelure de flammes qui monte jusquà lui. Justice est faite, la place est nette. Désormais le printemps peut venir et régner sur les collines, comme il chante dans le cœur de la foulé qui s'écoule lentement. i ̃ Lorsque « la Cloche de six heures » s'est tue et que tes tours du Grossmunster s'effacent dans la nuit, les banquets; où tes dames ne'sont point admises, commencent et se prolongent jusqu'à l'heure des visites d'une corporation à l'autre. Dans le mirage d'un retour au moyen âge, la villemoderne. a disparu; A UTQMOB1LISME ..Réunions pascales

L' Automobile-Club du; Nord de la France organise jusqu'à lundi prochain un rallye vers Le Touquet, avec parcours maximum de 1,000 kilomètres. L'épre«v6 i est complétée par -un concours de régularité qui se déroulera le lundi de Pâques sur un circuit de 45 km 950 passant par Etaples, Frencq, Cormont, Hubersent, Halinghem, Widehem et Camiers.

Ons annonce 'd'autre 'part que pour la deuxième fois, l'Automobile-Club de'l'Ouest, organisera, jus- qu'à lundi, le rallie A^ Bon Cidre, sur -Vimoutifers, avec "départs d'AlenÇon, -Caen, Chartres, Laval, Evreux, le Mans, Paris, Rennes, Rouen, Laigleet Vimoutiers, r. ,wnv f -v:- .«̃.)• Le 6° Grand rpriK 4e Monaco

{De. notre envoyé spÉcuitt: ii.

Monte-Càrld, 30 mars.

La première iséàncé s'essais pour la qualification dès-concurrents pour ta course de lundi prô- chain s'est poursuivie normalement et les séilze inscrits sont maintenant certains' de prendre le

départ dans le (îrând-Prix^ car ils, ont; tous rempli

l'obligation d'accomplir un tour à 87 kii. 700 de pioyeniié.j soit en 2 minutes 12 secondes. Lé,, pîlâtp" italien Balestrerb a é,galé; ce temps et, tous les autres ont accompli une nioyenne" meilleure, Ç'eM ainsi que Nuvolari a couvert lès 3,180 mètres dû parcours sinueux, en minutes et Trossi en. ï 'minute 59, soit à plus de .96 kilomètres à l'heure, ce qui égale le meilleur temps réalisé durant l'épreuve l'an dernier par Varzi. Les services de radio-reportage de Vlntransigeant diffuseront iundi ;le grandi-prix automobiJa- de Monaco par les stations de la Tour .Eiffel et de Marseille-Provèncf. ̃ La pr.emière.émissîon aura lieu de 13 heures à 14 h. 30 et permettra, de donner des.aperçus sur- la course, le départ et la première partie de ia course. elle-mênie;. la seconde émission, de 16 heu-res environ à 17-A..15, sera consacrée à la deuxième pairie de la fiOHr§e,# l'arrivég fit aux -interviewas}.

Le XIII0 Critérium de tourisme Paris-Nice ̃ Cette épreuve, qui débuta le 24 iftars, a pris fin jeudi, ainsi que nous l'avons annoncé, par la course de côte de là" Turbie. Des (53 concurrents réunis à Paris, au départ, 40 seulement ont satisfait aux conditions du concours et figurent au palmarès. Le grand vainqueur est Trévoux, qui, au volant de .sa voiture Hotchkfes,, totalisa i,489 points.' Voici d'ailleurs le classement dés 5 premiers du critérium de tourisme Paris-Nice Classement général

i. Trévoux, sur Hototyciss, 1,489 points; '2. Guérin, sur Panhard, 1,518 points; 3. Mary, sur Ford, 1,520 points; 4: Mahë, sur Bugatti,l,55fr points; 5. Legré,1 eur Panhard, 1,662 points^ etc. Les organisateurs ont également établi d'autres classements .celui des voitures de moins de t,500 eme de cylindrée, celui des( 'autocars, celui) des voitures de série de 20,000 francs, et aussi un ciassemênt des concurrentes féminines, Voici les premier^ de ces divers, classemeMs, «^ •̃ Voitures de moXns^de. 1,500 eme

1. E. $<puderoux, sur ÇitroSn, 1,744 points; 2.'):Mrae ̃ Mareuse,;a,798 .ptjlntis; 8. Ëàpotilri, 15B16 points; 4;-Mnie ]$ouault,r;l,88& .points.-?: 5. !A.Eoud8rfeuxt t,929 points. '{Wolturesjde* Sérlet de 2Û.0M francs. ;•' 1. E. wèuderoux; 2. Lapcbin; 3. A. Pouderou4';

̃•; •• Autocars' ;<r-i. >]

1. Lamberjaok, 2,703- points; 2. Haubôurdîn,- 2,750 points. ̃̃̃̃' ̃ '̃'

Classement des dames

1. Mme Schell, sur D'elahaye, 1,757 points; 2. Mme Mareuse,1, '1,798 points; 3. Mme. Rouault, 1,883 points; 4. Mlle Lamberjack, 1,922 points; "5. Mme Siko,' 1,937 points, etc.

Le rallye de la F.JV, C. A. &.

Le rallye organisé par la Fédération nationale des clubs, automobiles de France, épreuve qui dans sa dernière partie se déroula parallèlement au critérium de tourisme Paris-Nice, fut remporté par Legré, cinquième, par ailleurs, du classement général de Paris-Nice. Voici les premiers du rallye de la F.N.C.A.F.

1. Legré, 1,197 points; 2. Ogez, 1,473 points; 3. Lapohln, 1,676 points, etc.

Enfln,\le critérium de tourisme Paris-Nice comportait une épreuve accessoire, réservée aux concurrents' dont la voiture était pourvue d'un poste de réception des émilssions de télégraphie sans fil. C'est Lamberjack qui se classa premier de cet original concours.

Considérations techniques,

Renouvelant l'exploit 'qu'il accomplit eri sfe classant premier du rallye de Monte-Carlo, l'excellent conducteur Trévoux s'adjuge la place d'honneur dans PaVis-Nice. 'Cette double vfctcfïré^'met en valeur les qualités de la voiture Hotchfctes. Après là performance d,Eyston, qui vient de-.Jbattre le record du monde; de, vitesse. ,;des :48,,Àeures à Monthlér,y, la victoire de Trévoux -dans une épreuve de tourisme indique, dans la ^Hûtchkiss,

:la voitti.Ué~lii''iià1ité thtllle:P (',(,n"rm :,>

i\éfuàt~'tiallI't;X lst}.Í¿mentJ; 1¡¿iPicin~J~{rné;

« Éémàn5uait)lea çst^'égaiemenl l'èxploiï^d'e Mme

Schell, qui s'adjugea la première placië'du clasisrment- des dames. C'est sur une Delâhàye que Mme; Schell accomplit cette performance. Qu'il s'agiisse de la course de côte de la Turbié, de l'épreuve d'accélération et de vitesse, de l'épreuve de ralenti, toujours la Delahayé permet à Mme Schell de figurer parmi les meilleures., Longuesétapes accomplies sans fatigue, parcours' accidentés couverts à une allure égale, voilà ce qu'une conductrice peut obtenir de l'excellente fit splendide voiture qu'est la Delhaye.

Trévoux, grand vainqueur du rallye, Pouderoux, premier de la petite catégorie, Mme Schel), première des dames, tous avaient équipé leur voiture de pneumatiques Dunlop. Sûrs de la résistapce de leurs Dunlop, ils purent accomplir facilement les épreuves imposées et remporter la victoire.

Il ne s'agit plus ici d'une- course de vitesse, mais d'une épreuve où le conducteur exige de sa voiture un rendement parfait à' chaque moment. Pour obtenir ce rendement parfait, Guérin, Màry): respectivement deuxième et troisième du classe- ment général, utilisèrent la nouvelle' super-huilô Essolube.' Signalons que Legré, premier du rallye de la Fédération. nationale des Clubs automobiles de France et cinquième du classement général, utilisait, lui .aussi, la super-huile Essolube. Les coureurs prévoyants qui: confièrent la lubrification de leur moteur à Essolube furent bien récompensés..

L'alliance des superlubri'fîarits et des huiles" Spidoléine Spido Z et l'huile Spidoléine, permit à Lamberjack de se classer premier des autocars, à Mme Mareuse d'être deùxi'èmie, $la. fois du (bassement -de* • dames j et- dui^blassetnent des VjOituries dê'ïnoins'de;20;00p' frài.cf. De nombreux' autres' concurrente utilisaient lé' sUperlùbrifiant Spido Z et l'hùilë Spidoléine. Aucun ne connut d'-3nnui>. N'est-ce pas lit plus belle attestation dé la qualité de ces produits. ̃ BRILLANTS SUQCÈS

ESSOLUBE René Dreyfus qui sur Bngattl

.̃̃'• A BATTU

LE RECORD DE LA COTE DE LA TURBIÉ

MM. 6,uifiIN sur Panhard, MARY sur Ford,

LEGBÉ sur Panbard, placés respectivement

2«; 3' et du

CRITÉRIUM PÀRIS-NICÉ

utilisaient, la SUPEF5-HUILE ESSOLUBE, L'ESSO des Huiles qui, peine lancée suple-'1 marché, démontre ses qualités exceptionnelles

Déjà l'année dernière '.̃̃̃

ESSOLUBE L '.̃

avait été soumise ?t l'épreuve des courses soyg

le nom de STANDARD MOTOR-OIL RAOBR et eut un Palmarès unique 38

Victoires sur' 81 courses ou Grands Prix. AÉRONAUTIQUE Le record de vitesse sur 1 00 kilomètres

Sur le parcours .JËtampes-La. Mormognie et re-

tbtir, le,Parcours'Etampes-L,a.M,' ormogne,¡e.t, re.

tour, l'aviateur pelbotte, aoc&mpagné d\i ûiéca-

nicien Pûillét,;a battu, hier âçrès-midi,leJJrecqrd: dù monde, de vitesse' sur 100 fkilomètrçs, détenu par l'aviatipn américaine. Quoique gêne 'par un vent de 25 kilomètres, Delmotte a couvert les 100 kilomètres en 20 m. 22 s. 4/5, soit à la vitesse horaire de .292 kil. 017..

L'ancien record .mondial était de 269 kil. 541 et le record français de 250 kilomètres. Delmotte pilotait le nouvel avion bi-place, type sport, dérivé du type coupe Deutsch, pesant moins de 580 kilos, équipé d'un moteur 4 cylindres, 6 litres. La mission Hirschauer-Poutain

Les aviateurs Poulain et Hirschauer sont partis d'Inguezzam, aujourd'hui samedi, à 5 h. 30, pour Agadès.

LE TRAFIC AERIEN

Air-France communique les statistiques suivantes sur le trafic de ses lignes en janvier dernier

Passagers Fret Poste Kil." parc* ̃ (en kilos) Toulouee r Marseille

Casabïanoa 261 6.290 8.058 152.955 Casablanca -'Santiago 03 668 3.509 112.830 Marseille-Alger" 21 8S4 1.262 45.771 Paris-Prague-Varso-

vie-Vienne-Bucarest 187 8.642 822 83.777 Paris-Amsterdam 141 9:127 86 22.450 Paris-Cologne-Berlin 109 4.018 362 22.200 Marseille-Saigon. 67 798 1,542 J33. 749 Paris-Lyon-Marseille- r Cannes-Genève 368 6.572, 916 56.612 Paris-Londres ,664 46.786 681 62.533 MarsèiUe-Tunis 164 970, 983* 48. 000 Liignës'en p0ol'(K. t. "V M': et B.L.H.)noii ̃ >r;'i' '̃'• compris tt'a'flp Air. ;i/ France '491 11.232, '1.173 '48.804 Total 2.536 93.93.7 '18.894 789.481

Dépêches et informations financières

Dépijc~BS Btinfor¡pations, financi.àres'

avis

Aux porteurs de « Certlficadot » du Banco de la Naolon Argentin» concernant l'smprunt extérieur 4 O/O de la République Argentine de 1833 de 100,316,645 francs suisses ou la contre-valeur de ce montant en autres monnaies.

Les porteurs de Certiioàdos », remis par le Banco de la Nacion Argentins, aux souscripteurs à l'emprunt extérieur 4 0/0 1933 de la RëpubHqlie Argentine, sont priés de présenter leurs « Certîficados », contre remise de reçus, sans délai, c'est-à-dire jusqu'au lundi 9 avrU 1934 au plus tard, aux guichets de l'établissement soùsssignè\ Paris, 3.1 mars" 1934. Banque de Paris et des Pays-Bas,

3i tus. â'dBËni Poriji

MOUVEMENT MARITIME

MAROC-SÉNÉGAL -̃'̃ ̃ ;v- "̃/̃̃' ^Dépaâf£-: )^ ̃̃̃ ,i's^ 4 avril, Doukkala: Ceuta, Tanger, Casablanca, Las Palmas, Cakar, ̃:

fi avril, Azrou: Casablanca, Mazagan.

1 avril, kputoubia: Tanger, Casablanca* < 9 afril, Otied-Seboft-H Oran', Tangerj Càsabjaiicîi; Mazagan, Safl, Môgador, Agadir. ̃̃11 avril,1 Médlc-U: Casablanca,:

̃. 14 avril, Pjejmé: Tanger, Casablanca^ ̃̃̃̃ •̃̃.̃• ,•• 'Arrivées ̃̃>̃. ^n- .3 a.\tii,Kouioubia: Casablanci, Tanger. •̃̃̃ 4 avril, Azrou: Las Palmas, Casablanca. 10 avril, Djenné: Casablanca, Tanger, l { 12 avrji, Anfa: 0akar, -Las Pâlmàs, Casablanca, ^angera

,;̃̃'•" IJEVAÎiT-ItHÎRsKOIUE. «V !M;

'> f; '̃̃̃ ̃"̃• Départ' ••' -'̃̃•:̃̃̃'•-•; ff>i 1 ;,&. avril, Imérëthïe-II le Pirée, ^jniîr, .Istanbul;, v.ai'^ r Arrivée ̃̃̃\ '̃̃ ̃' ̃'̃ -̃̃1 19 avril, Iméréthie-ll: Izmir, Istanbul, le Pirée,

MARSEILLE-CASABLANCA EN 50 HEURES

La Compagnie, de navigation Paquet vient d'ae-1 eélérer la marche des paquebots Kouibubia et Djenné sur sa ligne du Maroc. ̃̃••-•%> Depuis le' départ du 10* mars par s/s Routoubiai et jusqu'au ̃ 10 octobre inclus, l'horaire de ces deux navires s'établit comme suit Départ de. Marseille ̃ <môle A), le samedi, -à: 11 heures. >

Arrivée à Tanger le lundi à l'aube (escale d'une heure environ).

Arrivée à Casablanca; le lundi, vers 16 heures (au lieu du mardi matin 7 heures)-, 1 La traversée sera ainsi réduite de 1-5 heures. ̃Les autres paquebots conservent leur marche1 actuelle. Cotte heureuse amélioration sur la ligne Marçeille-Tangeï--Casablanca ne manquera pas d'êtTe appréeiie par les passagers de la Compagnie" paquet.

LES SPORTS

boxe f .'>̃̃

i Le match Al, Brown-Kid Francis est conclu Le match. Kid Francis-Al. Brown est conclu. Il $uça lieu le 16 avril prochain. ̃- S Rappelons, que Brown et: Kid Francis s'étaient «enppijtré%è Marseille, le >W- juillet. 1932. Au. -^n&i (|emain-idof ce premier l combat,, qui .fut -msiiprôi par.ies ibeidents que l'on n'a sans doute «as ou» Bliés, on: parlait 'de. revanche; les pourpax*rers. tof a dons abouti yingt mois plus tard.r:f:

;il:

CYCLISME ï

Là course cyoliate Paris-Roubaix sera fadiodia~e'

course cycliste Paris-Roubaix sera radiodiflu^ée'

Les services de radio-reportages de l'Intrdnsfr oednt diffuseront demain la course cycliste Paris-

oubaix. .̃•̃̃•̃

Le départ d'Argènteuil sera diffusé de 7 h.-45- à 8 heures par Paris-P. T. T. et Lille, le passage- à Coulions, de 12 heures; à 12 h. 30 par Paris» P. T. T. et Lille; et l'arrivée à Roubaix vers 15 heu^' rës par la tour Eiffel et Lille. ̃>

r.r. ,i;"

~9~]~H~SS"~

t.' ,J:J

André CHÉRON

Le Le Tempsih ,14- mars 1934

F. 1

{Version corrigée)

̃̃- 8 blancs + 8 noirs = 16 pièces Mai en cinq coups

-882. A. RAUTANEN (Finlande) (inédit) y :>

Çûlution.U..l. F çiUT. f&S.JM-S, T ,ç6 3.MM., gagne..Ou.fr. P h3 R é5, P hB 3. R d6, T f64 Ïî.é6, Rfô 5. T b9+, R g7 6.Tg8 mat. Ou 1. fi d8 .t -H- éb;'R ç8 3. F"a6, T d8 i. R é6, T éS+' 5. R..d6:, T é4 6, T 1)6 -h gagne. r '.̃'̃] S83. Henri RINCK (inédit)

-• 10 blancs + noirs ̃: ̃• c

(.v ̃ Les blancs jouent et gagnent '̃' r Etude à variantes absolument symétriques (em* prfeonnement symétrique de la tour),' et domina-' tion directe de la crois de la tour (1.5 cases). ̃ Solution 1: Pé4, T <13 (lwC ÏÏÏ&XF éï+T R é2 domination, T b3 3. Fé5+, R;g8 4; F ç3>.° écho symétrique, R f8 5,'R d3'(où d2, dl), TxF+-

(sinon6. Rç2, etc. Si 5.TxP 6.F.XT, le roi htm^i

Vient à d5 et le fou se sacrifie contre le Dion^7fc 6, PxT! (et non 6. RxT? nulle, le roi blanc ne pouvant franchir la sixième traverse) après qu^i le roi blanc vient prendre le pion b5 et le pion ç3, avance jusqu'à ç6./ :l- '̃̃̃ -y

Ou 2. T h3 3. F g3! écho symétrique. Avec. variantes symétriques..

!̃- ̃• André ei-iËRO.îi;'

'i ̃'̃ '• ̃-̃̃' NOUVEIiLES' '•

Le prochain Tournoi des nations a.ura" lieu ,ïi Varsovie on 1935. V<. Le célèbre docteur S, Tarrasch vient de mourir à l'âge de soixante-douze ans.

Un match pour le titre de champion d'Amérique oDpbsera prochainement Marshall (tenant) et Kashdan." Enjeu 5,000 dollars. Un Tournoi international, avec participatiàn de Capablahca et d'Em. Lasker, aurait lieu bien- tôt à Moscou. '• Un match entre A. Nimzowitsch et G. Stahlberg (Gœteborg, février 1934) s'est! terminé par la:"vio*.s toire de ce derniar, champion de Suède. ̃ Le Gérant: Victor Goedorp.

(MIïu du Btmt>î, Jf. Bsiter, impr., s, rue du IWlenj, farji.

'tBI'âtrës

iÇé soir ̃?̃;̃̃' ̃• '• (Comédie^JTrançàise, la Passion (MM. ;Lô 'Itoy,

Alexandre, d'Inès, Bacqué, Chambreuil, Dorivaî,

Dçnueaud; Mmes Delvair, Robinne, Navar, Sully, Barreau, Brou, Lherbay). .•;̃ 1 Opéra-Comique, Lahmé (Mlle Gatli.; MM. Àr-' ndult, Got; Lanzone, Mlle Tiphaine, Mlle Solange' ;8chwartz).. Chef d'orchestré: M. Bastide. Idylle funambulesque (Mlle Gauley; MM. Planel, J. Vîetiille). Chef d'orchestre M. Morih. bdéon, Troïlus et Cressida (MM. Bonifas, Clairval, Chamarat, Bourdel; "Mlles Crispin, Duret, ̃Lamy, L. Laugier)..

Variétés, Mon crime! pu l'heureuse aventure (Mlle Edwige Feuillère; MM. Paulev, Alerme,

Puis), .̃̃̃ ̃̃• ".̃••'

Sarah-Bernhardt, Cyrano de Bergerac^ avec M.. Roaiuald-Jou-bé, Mme -Marguerite Valniotid, Mftl.iltolla-IS'orman et Henri Monteùx. V i iGaïlé^Lyri^ue* le> Pays du sourire (MM. VVilly Thutiis, Darnois;' Miles Georgette Simon, Nado Maurin; MM, 'Descombes, Negery et D'tivaféix).; Jclo'gajdpf, l'Auberge du Cheval-Blanc, d'Erik Cnafell (Dorvaf, Charpin, Goavec, Allard, Mlles Hélène Regelly, Rose.Carday, Monette Dinay). ̃ Madeleine, le Passage des Princes (Jane Marnac, Parisys, Henri Rollan et R. Pizani). -.̃ Athénée, File indienne (Boucot, Blanche Monte], Aumé Clanond; ûelia-Col, Jean Gobet, Annette 0oria avec Robert Çlermont et Palau). ,¡~

Palais-Royal, la Famille Vauberlain (Duvairès. Suzet Maïs, Mireille, Mona Doll, Paul Fai'vre, Camu Guy Rapp, Bervil);

Michodière, les Temps difficiles (Mmes Marguerite Deval, Jeanne Proyost, Hélène Perdrière; MM. Victor Boucher, Jacques Baumer, Dalio)..

Nouvelles

1 Comédie-Prariçaisé- Demain dimanche, en matinée, à 14 heures, la Couronne de carton, de M. Jean Sarment, aura pour principaux interprètes MM. "ïonnel, Ledoux, Dorival, Chambreuil, Lucien Dubosq, M. Le' Marchand, Le Goît, Jean Martinelh, Roberf Vidalin, Jean Valcqtlït, 'Bàlpetre, Mmes Madeleine Renaud, Verà Koi^ne. Opéra(-Comique;' -r- Marie l'Egyptienne, de flespighi, qui sera créée au mois de mai, fera affiche i avec Angélique, jet fieflets. i Athénée. « Pièce bien menée, dans la vraie note du comique ainsi que Je dit M. Luciea Dubech dans Candide, File indienne est, au surplus interprétée, par les plus joyeux comédiens de fWf» en r&e desquels Boucot, Blanche Montel, Prués Pmati é6 Palau. Dimanche e^ lm>di de

Pâ'9uO,S, matinée.

J Capucines; Par suite' tl'mdispoéitiQ{i;'à,'à:È-' Ciste)»!» preiîTrère représentation de Mitzi-MmU devait avoir lieu ce soir, est remise 'à' mercréaT é/soïréé*'5^ ;Sén:éi;ate reste fixée à mardi,

Music-halls a r;

i ^FÇ'ies-Bergère. Folies en folie, grande' reVuetde MM Hermite.Le Seyeux etVilîemetz, avec Mistinguett, production PaulDerval,

PROGRAMMES e

t, DU SAMEDI 31 MARS :< "i m,. ET DU DIMANCHE i" AVRa, EN MATINEE

&

•) '̃•' •' .THÉÂTRES^ ̃. < ̃̃

Opéra,- relâche. ̃̃ > •• ̃

? DtaanOiiC) 20 h.: Faust^- Lundi.: Tannhœuser. Mardi: Rjgoletto. J^ Korrigane. -^Mercredi: la DamnaHon,d? Faust, le Spectre de la rosé. Vendredi, Hamlet, Soir de fête. Samedi: Faust. Wi"lcu" Comédie-Française, 20 h. 15: la passion.

Dimanche 1" avril, 14 h.: la Couronne de, carton -ai ii. 15: la Lundi, 14 h. l'Avare; la Double' .Inconstance; 20 h. 30: Coriolan: Mardi 20 h 45 la Couronne de carton. Mercredi, 20 h. 30- ies Affairçs sont.les affaires. Jeudi, 14 h.: le Médecin malgré lui les Femmes savantes; 20 h. 30: Coriolan Vendredi, 20 h.' 45: ia Belle aventure. Samedi 20, h., 45; ,1e; Tombeau sous l'Arc-de-Triomphe Dimanche, 14 h.; Coriolan; 20 h. 45: la Couronne de carton. '̃;

Qpéra-ComiquB, 20, h,, 15: Lakm<5, Idylle funambulesque.' Dimanche ̃{*' avril, 14 h. Carmen 20 h; 30: Hâdamà Butterfly, Printemps fleuri.– Lundi. 14 h. la Tosca, t Cavaleria rùstlcana; 20 h. 15: Manon. Mardi 1 20 h.: les Contes d'Hoffmann. Mercredi: réoos' s lieh.domadaire. Jeudi, 20 h. 15: Carmen. enl ̃$&i' ^s<îui^^ame.di,.2O h-,15: iscRoi < dYs; Printemps fleuri. Dimanche, 14 h.v Louisei 20 h.: la Vie de bohème, Paillasse.

0déon;:20 h. 30: Troïlus et Gressida. '̃̃

Dimanche 1" avril, 14 h. 30: Romance; 20 ii. 30: Troïlus et Cressida. Lundi, 14 h. 30: la Fleur merveilleuse 20 h. 40,; Romance. Mardi, 14 h. 30: le Jeu de 1 amour et du hasard, le Malade imaginaire; 20 h 40Troïlus et- Cressida.' Mercredi, 14 h. 80: le MlI santliropé,' le Médecin malgré lui; 21 h.: Madame i cSans*Gêne.î; Jeudi, 14 h. 30: l'Avare, les Précieuses ridicules; 20 h. 40: Troïlus et Cressida. Vendredi, 3 20 h. 40: Romanoe. Samedi, 14 h. 30: Madame Sans-Gêne 20 h. 40: Troïlus et Cressida. Dimanche, 14 h. 30: Troïlus et Cressida 20 h. 40 Romance ,Théâtre national populaire. Relâche. i Lundi, 14 ,h. 30 ;,Zig et Puce (Aliambra, 14 h. 17 h. 21 h. Les -Cl'ô'oh'ïs" M' Corneville.

-^mbigu, 20 h. 45 14 h. 45. Le Maître de forges, ,4rts, 21 h. 15 h. Ces Dames. Mtelier, 20 h. 45 14 h. 45. Richard III. Athénée, 20 h. 45 14 h. 45. File Indienne. Bj.-Paris.iens, 20 h. 45. 15 h. Le Bonheur, mesdames 'Châtelet, 20 h. 15 13 h. 30. Rose de France V iÇomédie des Champs-Elysées, 21 h. 15 h. Au grand large.

Daunou, 21 h. 15 h. Trois cœurs Béjazet, 21 h. 15 h. t- Jules, couche-toi .Deux-Anes, 21 h. 15 .h. Par fll spécial: :V. /aaité-iyrique, 20 h. 30 -14 h. 30. Le Pays 'au sourire' 'Grand-Guignol, 21 li. 15'h. L'Auberge rouée ̃' Gymnase, 21 h. 15 15 h. Le Messager Madeleine, 21 h. -14 .h. 45. Le Passage des Princes. Marigny, 20 h.45 -14 h.-45. L'Ecole des contribuables. «Matturins, 21 11. lâ,h; -r-. Le Mari que. J'ai voulu. Mayol, 21 h. 15 h. r*. La Madone-du promenoir1-- ̃̃ Michel. Relâche. <. ̃ ̃ n.t '̃: r' Miehodière 20 h. 30 14 h. 30. Les Temps difficiles. ^ogador. 20 h.3(M4 h. 30 L'Auberge, du Cheval-Blanc Montparnasse. 21 h. 15 h. Crime et châtiment. •Nouveautés, 20 U. 45'– 14h. '45. Ici. Paris I Couvre, 20 h, 45 14 h. ,45. -.Les Races. < palais-Royal, 21 h. 15 h. La Famille Vauberlain" lî.-SaintiMartin* 20 h, 30 14^30. Valses de Vienne Henaissanpe, 20,li.: 45 14 h, 45. La Porteuse dt pain"

Sjarâh-Bernhardt,, 20 ti. 15, 14 h. 30. Cyrano de Ber-

:-gerao.

Saint-Georges, 21 h. 15 h. L'Hbmme.

Théâtre de Paris, 20 h. 30 14 ti. 30 Tovarltch Théâtre Pigalle, 20 h. 30 14 h. 30. La Chauve-Souris Trianon-Lyrique, 20 h. 45. Le jour et la nuit. Dimanche, 14 h. 30; la Veuve Joyeuse; 20 h. 30 r Monsieur Papillon.

Variétés, 21 h. 15 h. Mon crime!

Vieux-Colombier, 21 h. 15 h. La Polka des chaises. O1NÊMAS

Agrioultonrs. L'Homme myisible. Artistio. La Vie privée d'Henry VIII.

Bonaparte. L'Homme invisible.

Caméo. Melody cruise, permanent de 10 heures à

minuit.

Cinéihades Champs-Elysées; Lw Croisière jaune, matii nées à 14 h. 30 et 16 h. 30; les samedi et dimanche à 13 lï.45. l!) h. 45, 17 h. 45; tous les jours soirée à.21 4U5. Cinéma des Voyages, 43 bis. boulevard des Batignolles.' La Croisière jaune, matinées à 14 h. 30 et 16 h. 30; les samedi et dimanôhe à 13 h. 4?, 15 h. 45; 17 h. 45; tous les jours soirée à 21 h. 15.

Ciné Madeleine. Esquimaux, 12 heures, 14 h.'1 25, 16 h. 50. 19 h. 15, 21 h. 4n, minuit 10. Le dimanche;» première séance à 10 heures. t Ciné Opéra. L'Homme invisible, perm..de 14 h. 15 ̃à 20 heures; soirée, 21 heures. Courcelles. The nuisance, permanent de 14 heures ià" 19. heures; solréç à 21 heures.

Colisée. Le club des casse-cou.

Elysée-Gaumont. Sérénade à trois.

Ermitage- Club des Ursulines. Vol de nuit: Perm. 14 h. 30 à 22 h. Sam., dim., fêtes, soirée. 21 h.Edouard-VjH; Le roi de la bière, permanent de 14 heuheures: à 19 heures soirée à 21 h., 30. i ( Gaumont-Palace. La Porteuse de pain.

ha Pagode. Le Président fantôme, permanent de r 14 h. 15'à 19 heures; soirée à 21 heures/

Le« Miracles. Au bout du monde, semaine matinée, j 15 1i. soin' 2i' h. Dim. fêtes, m&V.; perm. de 14 11,- à-: <ip heures; soir. 21. heures. ̃

î wm iuIll 'TiimiTimwMm '̃'

WÊÈTIùûmxïe reÀumur^H W KATE DE NAGY ^J

-U~KATE DE~ NAGY

# et PIERRE BLANCHARJ

.̃̃ •̃ ̃ ̃̃ '̃̃̃ dans ̃ ̃ I

I Au bout I

I du monde I `j ayec ~CNARLES~ IiANE.!

J ^ve^HAR^^ANEyl

Lord Byron. Roman Scandais. 14 h. 30 et 16 h. 45; •soirée, 21 h. 15.

Maillot-Palace. Le Maître de forges, 14 h., 17 h. 20. Olympia. La garnison amoureuse, perm. de 9 h. 30 3 heures du matin. Paramount. Fedoras permanent de 9 h. 30 à 2 heures du matin.

Rei; Toboggan.. ••'

Ylei.« Toboggan.' '< 30 0

Baspail 216. Aman's castlê, matinée, soirée, 14 h. 30, 16 h. 30, 20 h. 30, 22 h. 30. Studio 28. Soupe au canard (matinée et soirée). Studio <J«s Acacias^ r- Only ïesterday, 2 mat., i soirée. ]

Studio de l'Etoile. Symphonie inachevée, perma- nent de ih h. 30 à il heures soirée. 21 h. 15. Studio des Ursulinet, La Rue sans nom, matinée 15 h., spirée, 21 usures.

CINÉMAS PATHÊ-NATAN '•

PARIS

` MARIÛNAN PATnc.-»u(TAN, Volga en

ilaimnes (Alûert I'rejcau)

MAKiVAUX-PATHE, Ces Messieurs de

la Santé (ltuimu).

MOULIN ROUGE-PATHE, La Bataille

(Cnaries Boyer, Annabella).

MAX LINDER-PATHE, On a volé un

homme (Llly- Bamlta).

IMPERIAL-PATHE, Suzanne c'est mot

(L.lliiui Harvey. Vers, ovlg. s. t. F.).

ROYÀL-PATHE, La' Châtelaine du LI-

pan (Jean Murât).

VICTOR HUGO-PATHE, Les Miséra-

bles (3« film).

BARBES -PATHE, Les Misérables (1«

film).

BÉLLEVILLE-PATHÉ, RIng Kong.

'̃̃ CAP1TOLE-PATHE, Les Misérables '̃̃

.̃/ ̃ ii"y0,]m).

.DEMOUÏIS-PATHË, Les Misérables'' (s*" ̃ ̃'̃•̃- fllrisr. ,ri •'̃ ,̃̃•:•:̃ .̃> EXCELSiOp-PATHÉi Les Misérables

ii' min); t j

̃'̃ FEEIUÇOE-PÀTHË, King Kong.; '̃'

'LËCOURBÊ-PA THE," 'Klngr Xbng". ̃- ̃

LOUXOH-PATHE, Les- MIsérables (1«

nira).

LUTETIA-PATHE, Les Misérables <3«

film).

LYON-PATHE, Les Misérables (i«

fllm).1'

MAGTQUE-PATHE, Le Sexe faible.

MAINE-PATHE,' Kltig Kong.

METROP.OLE-PATHE, Lés Misérables

(i«î fllm).

MONTPARNASSE- -PAïHE, Le Mari

.garçon, ̃" ̃• ̃<•

MOZAHT-PATHE, Les Misérables (2«

fllm). ̃ < PALAIS DES CLACES-PATHE, Le Mari ?

garçon. PATHE-ORLEANS, Une fois dans la

vie (Nati Morales').

RECAMIER-PATHE, King Kong.

rochechouart-PATHE, Les Mlséra-

bles (fer fllm).

SAINT-CHARLES-PATHE, Ring Kong.

SAINT-MARQEL-PATHE, Les Misêra-

bles (l.«. fllm).

SELECT-PATHE, Les Misérables (3«

nim).

SEVRES-PATHE, King Kong.

BANLIEUE

ALHAMBRA D'ASNIERES, Une fois

dans la vie.

AUBERVILLIERS-KURSAAL', Une fois

dans la vie.

CASINO DE CLICHY, Lady Lou (Mae

West).

COLOMBES-PATHE, Les Misérables

(1" fllm).

KURSAAL BOULOGNE, Lady Lou

(Mae West).

OLYMPIA DE CLICHY, King Kong.

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Le décret sur les parasites du 1er décembre 1933 entre en vigueur le, i er avril. A partir de cette date, les propriétaires d'appareils engendrant des parasites devront munir ceux-ci de dispositifs éliminant les causes de troubles dans la réception :des, émissions radiophoniques.

PRO(iRAMMES .bU DIMANC$E !°~ AoRIy

PROGRAMMES DU DIMANCHE 1" AVRIL

Radio-Paris (longueur d'onde 1.G49 mètres). A 6 h. -45 et 7 h. 45, Culture physique; 7 h. et 8 h., Disques 7 h. 15, Revue de presse; 12 h., Concert d'orgue; 12 h. 30, Bilboquet coupeur; 12 h. 45, Disques 13 h., Orchestre; 14 h. 45, Reportage du Grand Prix du président de la République à l'hippodrome d'Auteuil; 16 h., Disques; 17 h., Orchestre; 19 h., Cirque Radio-Paris; 19 h.- 30, La vie pratique; 20 h., Music-hall; 20 h. 30, Revue de presse; Zi h. 30, Résultats sportifs; 23 .h., Musique de, danse.

Tour Eiffel (longueur d'onde 1,381 mètres). A 7 h. 45, Météo pour la journée; 8, h., Relais, P.T.T.; 12 h. 30, Concert; Informations; 17 h. 45, Journal parlé; 18 h., Magazine;,18 h. 45, Divertissement dominical 19 11. 30, Diàques;" La musiqua de Saint-Sae'ns. Paris-P. T. T. (longueur d^onde 431 mètres 7). A 8 li., :Revùe de presse; 9 h., Orgue; 10 h. 5, Relais de Lyon; 11 h., Orchestre-jazz; 12 h. 15, Informations; 12 h. 30, Orchestre.; 14 Il. 30,, Concert; 18 h. 15, Radiojournal 19 h. 30, Causerie 19 h. 45, Disques; 20 h. 30, Concert varié; 22 h. 30, Orchestre.

Radio-L. Ç, (longueur d'onde 364 mètres). A 10, h., Concert;. 11 h., Disques; 12. h. 30. Concert; 13 h., Journal des ondesï 14 h. 30', ̃ Radio agricole, f 15 •Jr.r;Mùslqi(feu de ':aà*se'; Ï9';th,f 'Co'nlSert'f "20 ̃'ff:l<ii? Musique viennoisç; 22 h, 30," Concert; 21 H,, Disques. Poste PAntsjBN (longueur d'onde 312-mètres 8). A 10. h., Reportage de course cycliste Paris-Roubaix; 10 h. 20, Revue do la presse; 10 h, 40, Opérettes de Lehar; 11 h., Disques; 11 ;h. 30 et 12 Il. y, Concert; 12 h. i'5, Extraits" de 'films; 12 Il. 50, Demi-heure do fantaisie; 13 h.'30, Concert; 14 h. 30, Reportage de l'arrivée de1 la course cycliste Paris-Roubaix; 19 h. 20, Journal parlé; 19 h. 35, Musique hawaïehne; 19 h. 45, Disques; 20 h.-10>Z,« Professeur, de H. Duvemois; 20 iï. 55, Audition d'un film 22 h. 30, Informations. Radio-Strasbourg (longueur d'onde 349 mètres' 2). A 9" h. 25, Office solennel de la-fête de Pâques; 10 h. 45, Audition protestante; 11 Il. 3D, Audition. catholique; .12 h., Disques; 12 h. 45, Concert; 16 h. 30, Disques; '17 li. 15, "Orchestre; 19 h., Causerie; 19 h. 30, Informations Disques; 20 h. '30, 'Soirée' théâtrale; 22 h. 30; Revue de presse;. Musique de daiiee. Radio-Toulouse (longueur d'onde 335 mètres 2). A 11 h;, Orchestre; 12 h., Airs d'opérettes; 12 h. 30, Culte catholique; 13 h., Orchestre; 13 h. 45, Culte protestant 14 h. 1.5, Musique -militaire; 16 h., Concert; 16 h. 15, Thé dansant; 17 h., Concert -varié-; 18 h., Opérettes; 19 h., Chœurs pyrénéens; 19 h. 15, Orchestre viennois; 21' h., Théâtre; 23. h., Extraits de films; 0 Il. 5, Fantaisie radiophonique.

BORDisAtix-LAFAïKiTE (longueur d'onde 278 m. 6). A 8 h., Revue d'3 presse; Récital d'orgues; 11 h., Relais Paris-P.T.T.; 11 h. 35, Récital d'orgues; 14 h. 45, Relais Radio-Paris 18 h. 15, Radlo-journal; 19 h. 45, Disques 20 h. 30, Emission fédérale.

National-Daventhy (longueur d'onde 1,500 m.). A 11 h., Service religieux.; 12 h., Piano;, 14 h., Disques; Musique, militaire; 14 h. 45, Quintette; 16 h., Concert; 16 h. 50, Cantate de Bach; .17 h. 45, ,Violon et piano;' 19 h. 30, Chante; 21 h. 5, Orchestre'; 22 h. 30, Epilogue. LoNÙRES-HÉùioNAL (longueur d'onde 342 mètres 1). A Si h., 'Nord régional; ,12 h. 30, National anglais; 16 h. 30 «t 17 h.- 30, Orchestre; 18 h. 30, Chœur et orchestre^' 20 h., Service religieux;- 21 h. 5, Concert dominioâl>;Y:22 h. 30, Epilogue. '•"> ;̃̃ BRùxetLËS-FRANÇAis (longueur d'onde- 48.3 m. 9).

A 9 h. '.M, Conseils pratiques; 10-h., Petit Orchestre

A 9 h,w,ji.Consells. pr,at"i, que. 6; W-I,l,pem, orohestr,e;

11 h. Disaues;' 12 h., Musique .religieuse; 13 h. 10,

Orchestre, 14 h., 17 h. et 18 h., Disques; 20 h., Orchestre; '21' h. 15, Orchestre symphonique; 22 h. Journal parlé; Disques demandés; Musique de danse. Radio-Milan (longueur d'onde 368 mètres. 6). A 10. h., M?sse chantée de Florence; 11 h. 30, Disques; 12 h., Concert; 15 h,, Disques; 16 h.. Concert symphonique 18 h., Disques; 19 h., Musique demandée par les auditeurs; 19 h. 55,. Relais d'un opéra. p Kadm-Kume (longueur d'onde 420 mètres 8).A 9 h. 58, Messe de Florence; 11 h. 30, Disques; 12 h., Concert; 15 h. 40, Disques; 16 h., Oratorio; 19 h., Disques; 19 h. 10, Musique; 19 h. 45, Opérette. Radio-Luxe.mbouru (longueur d'onde 1,304 mètres).– A 7 h. 45 et 12 h. 45, Disques; 12 h., Choral; 13 h. 30, Concert; 15 h. 15, Reportage de l'hippodrome d'Auteuil 16 h., Concerts variés; 20 h. 45, Disques; 21 h. 30, Concert; 22 h. 30, Musique de danse.

Radio-Prague (longueur d'onde 470 mètres' 2). A 16 11. 50 et 18 h. 5, Disques; 18 h. 15, Programme varié 21 h. 21, Disques; 21 h. 30, Musique da danse. Langenberg (longueur d'onde 455 'mètres 9). A 8 h., Culte évangélique; 13 h., Disques; 15 h., Con-' cert; 17 h., Faust, de Gœthe; 19 h. 15, Concert consacré à valse; 22 h., Dancing. ̃ Radio-Barcelone (longueur d'onde 293 mètres). A 7 h. 15, 13 h. et 15 h., Disquss; 11 h. la, Orchestre; 14 h., Sextuor; 18 h., Concert 18 h. 30, Chant; 19 h., Concert; 20 h., Dancing;. 21 hu Disques,

HIPPISME

concours central hippique

On a dit épreyves « de travail » les épreuves qui ont marque la journée d'hier consacrée aux chevaux de quatre, ans et à leur classement dans chacune des trais catégories suivantes poids lourds, anglo-arabes et poids moyens. Dans la première, Ischia, à .Mv Hardy, a été classée hors série; ont, été primées >: Intendante à' M. Sëchaût, Ibérique à Mi CàrvîlJe, Imperdable à Mlle: Vigneron, Indiana à M. Hardy, Image à M. Hyde, Inaudi à M. Tàcquet, Saint-Fortunat à M. Touillon, Invalide à M. Munet. Les plus remarqués des anglo-arabes ont été Isidora, jolie alezan, par Norniz, à M. Guidon,' qui a été classée hors série, puis ont été placés en première série: Clotho, par Clocheton II; Isabelle IX, par Velox; Indiana, par Dénoust'é, tous trois au comte de Mony-Pajol; Chat Botté II, par Fonténai, à M. Paulet, et Le Bienvenu II, par Vitex, à M. Rouleau. Enfin Idylle IV, à Mme Delorme, a été la triomphatrice des poids moyens et mise hors série, tandis que Inquiétude, à MM. Henry et Hyde, Idéal Parfum, au marquis de Croix, Isthos à M. Potin, Irisa à, M. Hardy, Mlle Double Croche au marquis de Tillière, Ile de France à M. Daillé,. Valmck à M. Berger, Iris XII à Mme Delorme gagnaient la première série. m

Demain, dimanche, à i4 heures, prix des Veneurs, parcours de chasse (officiers). Courses à Vincenn.es

C'est par leurs favoris respectifs qu'ont été gagnées, ,hier, les deus épreuves de 30,000-francs, au trot monté-

Dans le premier prix, de '2,500 moires, pouï? chevaux inédits de 3 ans, c'est .sans-: lutte que, sur les sept partants, Joyeux Convive ->(8 fr. 50), à Mme Olry-Rœderer, se détachait dès le petit bois pour l'emporter; la seconde-place était prise, loin derrière lui, par Jarnac II.

Sur les 2,800 mètres du second ;prixj;j)our chevaux de 4 à 6 ans ayant gagné, mais' moins" de 150,000 francs, c'est entre trois des neuf partants que s'est passée la course. Dès le début, Gas a mené, mais il ne tardait pas à être dépassé par Gare de Messéï, ce dernier finalement' battu par Hélios (10 francs), à M. Forcinal,

Demain, dimanche, le programme de la réunion à Auteuil comprend un des plus grands steeplechases de l'année, le prix du Président de la République, d'une allocation de 200,000 ̃francs, sur 4,500 mètres.

Le prix du Président de la République Paris-Sport fera diffuser, demain, depuis l'hip-, pqdrorae d'Auteuil, la description et les résultats' du prix du Président de la République: Ce radioreportage, donné sous les auspices de l'A. G. A. sera assuré par MM.Alex Surchamp, 'rédacteur au Radio- Journal de France,, et Robert Hamm, rét, dacteur à Paris-Sport. ̃. ,< ..•.̃ .̃̃ L'émission commencera vers. 14 h. 45. Elle sera ̃donnée par lé poste national Radio-Paris, RadioP.'T. T. Nord, Bbrdeaux-iafayèttë, Marseille-Prb- vence, Toulouse-Pyrénées, Radïô-Rennes-P. T. T. Elle sera également relayée par Radio-Luxenv bourg. •̃̃̃̃.

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NOUVELLES COMMERCIALES

NOUVELLES GOMMEîlÇIALES

MAEOHÉ DES iSUCRBS

L'approche des fêtes de Pâques a fortement réduit l'activité des marchés, qui d'ailleurs sont1 cloe depuis jeudi. Ce jour-là, le marché à. terme .de .New-York a. •clôturé en baiss-3 de 2 à 3 points pour presque toutes les époques, comparativement à la fin de la semaine dernière. Les achats des raffineurs américains, dont nous ne connaissons pas encore le chiffre- total, n'ont pas dû être importants.

On signale qu'il n'y aurait plus à Cuba que 126 usinas en activité. Les premières centrales mises en route commenceraient donc à éteindre leurs chaudières. Jeudi île stock dans l'île, en augmentation, de 171,000 tonnes, s'élevait h 1,624,000 tonnes, soit, en nombre rond, un million de tonnes de moins qu« l'an passé à-la même date.

Le marché à terme de Londres a été, dans l'ensemble, lourd. Le stock dans les trois principaux ports anglais a diminué de quelque 10,000 tonnes: il était avant-hier de 301,121 tonnes, contre 289,659 il y a un" an". Au marché à terme de Paris, les dernières séances de la fin du mois n'ont pas été marquées par des transactions bien animées. Au cours de la semaine on. a destocké une quinzaine de mille tonnes de sucre de l'excédent reporté de la précédente campagne. Pour cette raison, et aussi à cause d'une circulation relativement importante de filières, le mars a fléchi de trois francs.' Les autres époques cotées ont d'autre part accusé une tendance très calme. •̃'

Les pourparlers relatifs au contingentement ont con-. tiné ces jours derniers et l'on nous assure que le nombre des dissidents a un peu diminué.

MARCHÉ DES CHARBONS

Le comité intersyndical du commerce des combustn bles a fixé ainsi qu'il suit les prix des combustibles de foyers domestiques pour livraisons dans Paris à partie du 1" avril (prix d'été), par 1,000 kilos:,

Charbons demi-gras qualité extra. Têtes de moi-i. ̃neau 415 à 435; gailletins 405 à 425 gailleterie 383. à 403; braisettes 390 à 410.

Charbons deini-gras première qualité. Têtes d6 moineau 400" à 420; gailletins' 390' à 410; gailleterie 368 à 388-; braisettes 369 à 389; agglomérés sans fumé» 385 à 405; briquettes de lignite 340 à 360, Cliarbons flambants. Têtes de moineau 335 à 355; gailletins 325 à 345; gailletierle 315 h 335; braisettes 295 à 315.

Anthracites belges. Noix 425 à 445 gailletinâ 410 à 430; grains 360 à 380.

Anthracites français et similaires. Noix 410 h 430;]- gailletins 370 à 390; grains 350 à 370; fines 150 à 175. Anthracites anglais (Pays de Galles). Noix 525 à 565; gailletins 470 à 510; grains 15/25 425 à 445; 10/25 405 à 425; 10/15 345 à 365; fines 185 à 205. Anthracites russes (du Donets), Noix 473 à 493; ¡ gailletins 433 à 453. ̃•

Anthracites allemands. Noix 435 à 455; gailletins 420 à 440; braisettes 380 à 400; grains 365. a 385. Charbons de calorifères. Gailleterie. belge 383 à 403; française ou similaire 3,68 à 38,8; gailleterie flam- bante 315 à' 335; grosses briquettes 315 à 335; cokâ de four (concassé) 275 à 295. '̃ -Si Bois à brûler. Bois à 1 trait 310 à 340; 2 traita315 à 345; 3 traits 320 à 350.

Charbons de bois (les 25 kilos). N" i gros 25; n° 2 moyen 23; n° 3 petit 31; n° A Jjraisettes 17; margotins (le cent) 40; extra- 44; fagotiiip résinés .28^ Coke de gaz (l'hectolitre). ̃ N." 0 12 50, li" 1 12 50,' 2. 12-S0i grésillon 12. gQ.


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Le problème dujlésar mement L a visite de M. Suvich à Londres

Londres, 31 mars.

Le correspondant du Daily Telegraph à Rome écrit au sujet de la visite que fera M. Suvich, ,sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères dans le cabinet italien, le mois prochain, à Londres Je crois savoir que M. Suvich. discutera de la ques-; tion du désarmement, mais que sa visite ne doit pas être regardée comme une conséquence de la dernière, noté française répondant au mémorandum britannique. ̃ L& sous-secrétaire aux affaires étrangères fera ressortir, croit-on, au gouvernement, britannique, que la note française, de l'avis du gouvernement italien, ferme toutes les portes à. des discussions sur les lignes de .la note britannique. ̃

La note française a causé ici une certaine déception, mais peu de surprise. On l'a décrite comme confirmant de point de vue italien, d'après" lequel on ne pourra avancer qu'en se basant sur la note italienne, c'est-àdire par le maintien du statu quo pour les puissances armées le réarmement partiel de l'Allemagne. Les demandes françaises de nouvelles garanties' d'exécution sont considérées comme inacceptables. L'Italie estime que les accords de Locarno sont la limite jusqu'où elle ira pour garantir la sécurité du, pays. D'après le correspondant du Daily Herald à Rome, M. Suvich viendrait à Londres pour essayer d'obtenir du gouvernement britannique son adhésion au plan politique?éfc économique que M. Mussolini poursuit dans le bassin du Danube. On ne voit pas bien, ajoute le journal, ce que l'Italie donnerait en échange, mais on suppose qu'elle pourra adopter une attitude moins Inquiétante dans la question des langues à- Malte. •'̃

L'Italie et l'Europe centrale

{Par téléphone de notre correspundant particulier) Rome, 31 mars.

La possibilité, non seulement d'un rapprochement, mais même d'un accord entre Ta PetiteEntente et l'Italie, paraît se préciser. Dans ce seiis, un article que,, publie le Giornale d*ltalia est des plus symptomàtiques. Il commence, d'abord, par constater que, de façon générale, en Angleterre, en France et même jusque dans une certaine mesure, en Allemagne, la politique mussolinienne relative à l'Europe ̃centrale rencontre une certaine adhésion. Mais surtout la crainte de voir le danger aggraver les rapports entre l'Italie et la Petite-Entente du fait des protocoles italo-austro-hongrois de Rome et du dernier discours du Duce s'est dissipée. Les déclarations de M. Benès ont été des plus corjdiales et celles de M. Yevtiteh à la Skoupchtina n'excluent pas la possibilité de large collaboration. Les principes de la politique mussolinienne dans le bassin danubien'nont rien qui puisse alarmer la Petite-Entente. Ils ne visent qu'à une coopération tranquille dans l'Europe centrale. C'est sur cette base que peut s'accomplir 'le rapprochement entre l'Italie et la Petite-Entente, de même qu'entre la Petite-Entente., l'Autriche et la Hongrie.

Lors de sa formation, conclut le Giornale d'Italia, la Petite-Entente est apparue comme l'instrument d'une politique compliquée, hostile à Rome, 'Vienne et Budapest. Un changement se manifeste et il est de nature à faciliter, dans une large mesure, la solution du problème de l'Europe centrale.

L'article du Giornale d'Italia est d'une grande importance. Il semble constituer une sorte de réponse officieuse aux discours de MM. Benès .'et Yevtitch. Les deux ministres des affaires étrangères de Tchécoslovaquie et de Yougoslavie ont dit en effet ce que Rome espérait; ils ont montré que la Petite-Entente était prête à collaborer avec l'Italie, l'Autriche et la Hongrie. C'était là l'un des buts de la politique italienne, et Rome ne dissimule pas sa satisfaction.

Certes, il subisiste. encore ici une certaine réserve, on veut attendre encore pour voir ce que Prague et Belgrade vont faire, mais on croit que dès maintenant, la Petite-Entente a compris véritablement les intentions de l'Italie en Europe centrale. Sur ce point, on reconnaît franchement à Rome que l'Italie, comme tous les autres intéressés, tient à avoir ses positions dans le bassin danubien, mais on ajoute aussi qu'elle ne vise nullement à agir au centre de l'Europe dans un sens impérialiste de domination, mais dans un véritable esprit de collaboration. On juge donc que la Petite-Entente s'est inclinée devant la réalité des*rfaits, en constatant que Rome ne songe d'aucune façon à construire; au cœur de l'Europe, un bloc italien, mais cherche avant tout, par une collaboration large et étendue à affirmer la paix sur le Danube.

A la main tendue de la Petite-Entente, l'Italie répond donc par un geste semblable. Telle est J'importante démonstration politique qui marque Pâques 1934. On remarquera le chemin parcouru au cours de ces derniers mois. Mais le fait ne peut étonner, devant l'évolution des rapports entre l'Italie et l'Allemagne pendant le même ïaps de temps. A cette heure encore, en dépit de ll'attitude plus réservée du Reich, l'antagonisme italo-allerriand ne manifeste encore aucune tendance véritable à s'atténuer, car, en dépit de toutes les apparences, le problème autrichien ne paraît pas encore définitivement tranché. Jusqu'à ce jour, il n'a suscité qu'une escarmouche, ̃un combat d'avant-garde, mais la véritable bataille n'est pas encore engagée; les difficultés les plus graves demeurent, toutes celles notamment de nature économique. En dépit donc de la réussite de l'Italie jusqu'à ce jour, le terrain reste mouvant. Il s'agit de le consolider et d'empêcher, de la sorte, tout rétour à une politique allemande (expansionniste," dangereuse pour les destinées de la péninsule.

Dans ce but, l'Autriche et la Hongrie peuvent ̃paraître, aux yeux de l'Italie, des forces insuffisantes pour établir une barrière plus sûre, Rome doit être portée tout naturellement à grouper les autres forces danubiennes. Dans ce sens, 1 article du Giornale d'Italia peut être considéré comme une invite directe à la Petite-Entente de s'entendre avec l'Halïe, ce qui ne veut point, dire que Ilome. cherche, d'une façon quelconque, à exclure la coliaboîràtion de l'Allemagne en Europe centraie. L'Italie l'accepte, au contraire, mais à la condition que le concours du Reich ne s'effectue que sur

Les enquêtes du fentpa

L'avenir matériel

des jeunes diplômés

M Carrières artistiques

Nous avons souligné, au cours d'un précédent article, la complexité de la question des architectes. Les différences d'origine, le fait qu'un tters seuiemelit de ceux qui exercent la profession possèdent des diplômes, expliquent que la réglementation du titre domu lieu, à de délicates mises au point.

La place tenue ;dans la- profession, tant en France qu'à l'étranger, par' les anciens élèves- des Beaux-Arts est, on le voit, considérable. A l'extérieur, le rôle artistique se double souvent d'un rôle politique. A l'appui de cette affirmation, ne suffirait-il pas de rappeler combien; avant l'entrée en guerre des ,Etats-Unis, les anciens élèves américains dé l'Ecole se montrèrent d'uàles et d'agissants porte-parole de l'influence françatee ? M. iPontremoli

MEMBRE DE L'INSTITUT

DIRECTEUR DE L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE -̃• i ̃' ̃ DES' BEAOX-ARTS ̃]̃ '[ i Depuis deux ans qu'il dirige l'Ecole des beauxarts, où il fut longtemps chef d'atelier, M. Pontremoli, membre de l'Institut, se préoccupe non seulement ,,de maintenir mais aussi d'accroître (1) Voir ïe Temps des 14, 15, 16, 19, 20, 26, 27, 29 décembre, -1». 5, S, 9, 11, 15, 18, 23, 24, 28, 30 janvier, 3, 10, 15 février; 2, 5, 26 mars. ,'>,

le prestige de l'Ecole. On ne saurait assez dire ses efforts en vue de travailler à la sauvegarde d'une élite ̃

LA JOURNÉE: DERNIÈRES NOUVELLES Services télégraphiques et téléphoniques du &M$S fofdrrnatjôhs particulières et enquêtes'

la base absolue de l'indépendance de l'Autriche^ Mais jusqu'à ce jour, l'Allemagne n'a nullement. manifesté son intention de changer son point de; vue. Il est erroné, entre autres, que Berlin ait de-'mandé de participer aux négociations spéciales^ que les experts d'Italie, d'Autriche et dé Hongrie! vont commencer à Rome le 5 avril prochain, pour; mettre au point les rapports économiques des; trois Etats. On sait, d'ailleurs, que l'idée de l'Italie n'est nullement de convoquer tous les intéressés au relè-. vement de l'Europe centrale, autour de la même: table. Selon son point de vue, chaque pays doit: traiter séparément avec la Hongrie :et l'Autriche, comme la Tchécoslovaquie vient ,de: le faire, ,'en] s'Mre.ssant .à Budapest. L'Italie, ep .sommé, n'en- visag'é que des'actions séparées. Dëtoutes ces ac-: lions, il sortira, à son avis, le plan d'ensemble qui.; ne sera donc pas un Gommencenrent, mais le. point. filial. •:•̃ ̃̃̃[ •. ̃̃ i'

Le voyage de M.Barthou en Pologne; Varsovie, 31 mars.

Les' journaux polonais se félicitent du prochain voyage de M. Barthou en Pologne.

VÏllustrowany Kurjcr Codzienny, journal gou- vernemental, publie aujourd'hui un court article de M. Barthou, intitulé « Intrigue et politique », séries d'observations sur le rôle du « politicien » et de T « homme politique ».

« Le voyage de M. Barlhou en Pologne revêt une importance primordiale », écrit ce journal, qui insiste sur les mérites de M. Barthou en tant qu'homme politique et savait.

Le Kurjer Wai'szawski, journal de droite, souligne que le séjour du ministre des affaires étrangères de France Varsovie ne saurait se borner à un échange de compliments, mais doit être, de part et d'autre, l'expression d'une politique réaliste. M. Koskowski, l'auteur de cet article, estime que si M. Barthou n'était pas sûr des avantages que peut offrir sa visite à Varsovie, il s'abstiendrait d'accomplir ce voyage, car M. Barthou, aussi bien en qualité de membre du cabinet Doumergue qu'à cause de son passé personnel, n'aime pas donner des coups dans le vide.

M. Koskowski note les modifications qui se sont produites dans l'opinion française, qui n'hésite pas pas à manifester son 'mécontentement quand elle le juge nécessaire, Des changements, estinie-t-j'l, peuvent être notés également dans les ï "méthodes de la diplomatie française. ,(•• « L'époque des banalités est termînéé'^cTit-il, dans les relations franco-polonaises. La,,yisite de M. Barthou doit être l'annoncé; le 'sym'prôme et l'assurance d'un état meilleur.

» II appartient à la diplomatie polonaise, après avoir donné une preuve de fair play, de renforcer l'alliance franco-polonaise, qui constitue le fondement de la paix en Europe, l'assurance contre les entreprises des aventuriers européens et la garantie des accords constituant la grande charte de l'indépendance de la Pologne, » Les Événements d'Allemagne

Un sermon de Mgr Bares, évoqua de Berlin

Berlin, 31' mars.

'« L'Eglise triomphera de toutes les peines, même à cette époque-ci. Aucun adversaire ne parviendra à anéantir l'Eglise du Christ. Croit-on l'avoir abattue que, au même instant, l'Eglise est de nouveau là, calme, fière, forte et ceux qui croyaient lui avoir .ouvert une fosse tombent euxmêmes dedans. »

Ces paroles, prononcées hier à la cathédrale Sainte-Edwige par Mgr Bares, évêque de Berlin, soulèvent les protestations, de la presse :.« Un incompréhensible sermon de l'évêque de Berlin », « Un sermon étrange », écrivent les journaux. Il faut constater, déolare le Lokal-Anzeiger, que le sermon du nouvel évêque de Berlin rente- me des passages qui peuvent prêter à' des malentendus. Quelle peine a-t-on faite de nos jours à l'Eglise cr.' .olique, que de telles paroles de consolation, aient été jugées nécessaires?. L'Eglise catholique a 'été libérée du voisinage dangereux où l'avaient conduite pendant de longues années des partis comme le centre catholique. Le temps des mensonges et des compromis n'est plus. Le nouvel Etat a réglé ses rapports avec l'Eglise d'une manière claire et vraie. Nous sommes à Pâques, l'heure de la résurrection en Allemagne à tous les points de vue..11 convient de peser deux fois chaque mot, afin de ne pas donner naissance à un nouveau malentendu. On pourrait comprendre, écrit Der Tag, qu'un tel sermon ait été prononcé en France, où l'existence même de l'Eglise a été mise en danger, ou bien en Espagne, où de nombreux églises et ololtres ont été détruits et des ordres religieux chassés.

EJn Autriohe

Une cérémonie en souvenir de l'ex-empereur Charles Vienne, 31 mars.

Une messe commérative en souvenir de l'ex-empereur Charles sera célébrée demain, ail heures, dans l'église des Capucins. Elle sera suivie d'une procession dans l'église Saint-Michel.

Le prince Schœnburg-Hartenstein, général de division, ministre de la défense nationale, y assistera, ainsi qu'un détachement du Heimatschutz et un groupe des Sturmscharen (troupes de choc) catholiques.

La cérémonie sera close par un pèlerinage sur la place des Héros, devant le monument élevé à la mémoire de l'archiduc Charles.

Vers je rétablissement des conseils de guerre

ters )6 reiaMtssemBttt t!es canseits de gmj~

̃ !̃̃̃•̃̃ Vienne, 31 ihars.

Suivant la' Stunde, la nouvelle Constitution jntrodùiràit à nouveau la jus.ti.ee 'militaire;àous la forme de'conseils de guerre, pour les membres de l'armée. Cette institution avait été abolie par la Constitution en 1920, sur l'initiative dés soc&rlistes,

Mise en liberté de membres du Schufzbund

Vienne, 31 mars.

Deux cent cinquante membres du Schùtzbund socialiste, incarcérés, en raison des événements de février et contre lesquels une instruction avait été ouverte, ont été remis en liberté.

« Au point de vue du recrutement de l'Ecote, dit-il, le nombre des élèves qui se présentent aux différentes sessions est resté à peu près le même. On compte 50 élèves français par session et 15 étrangers, dont certains proviennent des Etats danubiens. » La vie, qui se passe ici entre 18, .19 et 30 ans, n'a pas, non plus, sensiblement varié. Comme, toujours, les élèves français viennent de tous les points de la culture :t de Polytechnique et Centrale jusqu'à l'enseignement primaire supérieur. » En raison de la difficulté des temps, la situation des jeunes architectes est moins bonne qu'autrefois, un certain nombre d'entce eux marquent, le pas. Nous devons iaire face des demandes dé* secours nous décernons les prix dont nous disposons, mais nous demeurons à l'affût des dons. En fait, beaucoup de nos élèves reçoivent des bourses et <4es subventions provenant; des départements. •̃•̃ vv-> ̃ Au point de vue du diplôme? ;notre politique doit être, je crois, de le rendre de plus en plus probant. Le minimum du cycle des études est de cinq' ans, pour parvenir à soutenir la thèse du diplôme. A mon sens, il faut, en tenant compte des circonstances actuelles, demander aux architectes sortant de l'Ecole le maximum de capacités. » Sans préjuger la valeur des diplôbés, il faut donner au diplôme la plus grande efficacité. » C'est en vue d'arriver à ce résultat que M. Pontremoli a institué des conférences (purement bénévoles et gratuites), notamment sur le béton armé, sur l'hygiène sociale.

« Je compte, ajoute-t-il, en fonder encore, et, bref, faire de cette maison un centre d'architecture générale et technique, formant des professionnels indiscutés. »

Quant au projet de réglementation de la profession, il doit s'appuyer, par la force des choses, sur l'enseignement de l'architecture. Il y a un assez gros déficit, du point de vue de la foVma~tion>- comme nous l'avons noté plus haut* puisque la somme des diplômés est très inférieure; à la soiïftne des architectes. Il faut donc, dès le

Les souvenirs du comte Berchtold

Budapest, 31 mârs,

« J'ai pleine conscience de ma resporisabilitéj dans les événements de juillet 1.914, mais la res-j ponsabililé ne pèse sur moil que partiellement ,»,'• déelare;le comte Léopold Berchtold,. ministre des. alfaires étrangères de l'empire austro-hongrois- lors de la déclaration de guerre, dans une;intérview au Reggeli Ujsag.•̃ '•' "̃̃ "r-:> j Le comte Berchtold, qui vit à Rome avec son; iîls Sigisrriond, travaille actuellement à, ses'mé-' moires. Il ne sait .encore s'il les fera paraître:^ son vivant, !ou bien s'il les l.eguera>à son '/Us. JBji: ce', qui concçrne'la déclaration de guerre, il s'ét-j taclle à montrer qu'elle fut* moins l'œuvre de que]-( -ques hommes que le résultat" des faits et de'ctfm-j binaisons dont l'origine est plus lointaine. J" -,«

Arrestation, à Amsterdam et à Vienne, d'escrocs à l'assuran

Vienne, ,3i mars.

Hier a été arrêté, à Amsterdam, le,.joaillier Mau- rice Krakovviki, qui s'était fai^ërrvoyer d'Amster- dam en Autriche un paquet de pierres prétendues précieuses d'une valeur déclarée de 100,000 schil-; lings et qui ne' contenait en réalité que du menu i gravier. Cette arrestation a- eu pour pendant la misesous les verrous, à Vienne, du fonctionnaire autrichien Rœmer, chef d'un petit bureau de poste rural en Basse-Autriche, qui avait prêté la main à une manipulation postale illicite de cet envoi. Les polices de Vienne'et d'Amsterdam ont établi qu'il s'agissait d'une manœuvre au préjudice d'une compagnie d'assurances. Le complice' du diaman- ` taire'hollandais, le négociant Max Brumer, esteri fuite.

̃i ̃ ♦

(.:f' ~,(, -J.. <r'

pour le relèvement des pays danubiens (Budapest, 31 mars. Le grand obstacle au relèvement des pays danubiens provient, selon le professeur Hantos, ancien secrétaire d'Etat hongrois et expert des questions danubiennes, du fait que les Etats 'cré-' diteili's des pays danubiens'ont cessé d'être les principaux clients de' 'ces mêmes pays. f:Les créanciers se trouvent aux Etats-Unis, en Angle terre, en France et aux Pays-Bas cepend-ant que' les clients sont' principalement en -Allema- gne, en Italie et en- Pologne. •̃ ̃•• ̃& Bien i que ,1a Tchécoslovaquie, l'Autriche «t<>Ja Roumanie soient surtout intér.essée,s,.aulçommerce avec ^Allemagne, tandis que les échanges yougoslaves gravitent vers l'Italie, pour chacun des pays danubiens, l'ensemble de tous les autres reste un marché plus important que n'importe quel; pays étranger au groupe. Cette constatation* permet à M. Hantos de conclure qu'une reconstruction de l'Europe danubienne est encore possible.

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Agitation parmi las détenus politiques en Espagne

Agitation parmi tes P 9 en Espagne

¡~! n'. ~.1) 34 marsi i

'̃- ̃* Pontevedro, 31 mars. ;•

Les prisonniers politiques ont violemment protesté parce que l'un d'eux, incarcéré pour détention d'explosifs, n'était pas conduit à l'hôpital bien qu'il ait eu plusieurs accès d'hémoptysie. Le gouverneur civil, prévenu,: a fait hospitali^ ser le malade. Le président de la cour d'appel a estimé que le gouverneur avait outrepasse ses droits et il a fait reconduire le malade à ia prison, où il est mort quelques heures plus tard. Une vive effervescence règne parmi les détenus.

Le sort des naufragés du « Tcheliouskine »

̃•.•̃•̃̃̃ Moscou* 31 mars; > ̃̃

Une dépêche de Vladivost'oSk' ànnonèe que d'ici quelques jours, environ diix-huit avions seront concentrés au cap Vancarem. Quant au Soviet, qui a pris à son bord deux tfirigeàbTç'S démontables, il fait route vers le détroit Beb>ring. Le professeur Schmidt a informé que l'oii ttVfttt- pétesï à reconstituer sur la; banquise ut} aérbdrome dé 450 mètres de lorigueùr sur 150 dè largeur, maïs le chenal qui s'est ;reusé entre lé nouveau terrain d'atterrissage et le camp s'àgraii-i dit sans cesse. Il est à craindre que ce terrain ne puisse être longtemps utilisable, car il sty produit de nouveaux ravinements. D'autre part, on mande de Nome (Alaska) que le professeur Ouchakov et deux de ses assistants; Levanevsky et Slepnev, sont partis: -en avion de la côte américaine pour rallier la station de Vancarem.

Retour de la commission du Chaco

.,̃̃̃̃ ̃ Santa-Cruz de Ténérjffe,' 31 mars. Le bateau qui ramène en Europe la commission nommée par la S. D. N. pour tâcher de trouver, une solution au conflit du Chaco a fait escate à Santa-Crûz.

M. Alvarez del Vayo, qui fait partie de cette commission,. a déclaré à la presse qu'il a bon espoir de voir le conflit réglé au cours de la réunion du Conseil de la S. D. N. qui commencera le 14 mai. Il pense que le Conseil fera sien le traité de paix préparé par fa commission après les démarchés que celle-ci a faîtes auprès des Boliviens et des Paraguayens sur les lieux mêmes du conflit..

M.' Alvarez del Vayo débarquera à Lisbonne et" perifee .être à Madrid mardi prochain. Vers fin avril il se rendra à Genève. [\ Les relations commerciales nippo:mandchoues

r

'^̃̃! ,<7 > ̃ y&iolMiwKo^~ Les ministres se' sont réunis en cons&n'd&icâ* feinèt pour' discuter des mesures à prendre en vue d'une organisation de la politique éôoriomique nippp-mandchouè. Le ministre des. affaires d'ûù-ï tre-mer, M. Ryutaro Nagai, a exposé devant ses collègues les raisons pour lesquelles il se propose de faire reposer les futures relations commerciales nippo-mandchoues sur l'exploitation du Chemin de fer sud-mandchourien. La Compagnie dudit chemin de fer sera désormais l'organe central de contrôle pour toutes les entreprises nippo-mandcho.ues ayant pour objet le développement des ressources naturelles de la Mandchourïe.

départ, et pour parer à cette infériorité, songer à former des architectes. Il convient, à ce sujet; de signaler le rôle des écoles régionales des beatixarts (sur lesquelles nous reviendrons- plus loin), dont les concours et examens sont jugés à Paris par un jury commun.

L'essentiel est que la marque d'origine des architectes soit connue. C'est là la thèse do la Société des architectes diplômés par le gouvernement, qui englobe les anciens1 élèves de l'Ecole

des beaux-arts. :̃]

dès belLùx-art§.

M. Maurice Gras v':

PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DÇS ARCHITECTES DIPLOMES PAR LE GOUVERNEMENT -«-Seuls, nous dit le président de /la société^ M. Maurice Gras, architecte, expert près le triîbunal civil de la Seine; les architectes diplômés de l'Ecole des beaux-arts ont droit à ce titre de .diplômés par le gouvernement, qui leur ta -èlé^ conféré par décret présidentiel." .•̃£: J ̃ :1 Tous, les autres' diplômes, .qu'il s' agisse "dû, diplôme de l'école spéciale d!arphitectare>l.dêiceltg, des arts décoratifs, etc., donnent uniquement à leurs titulaires le droit de s'appeler diplômés de- l'école spéciale d'architecture ou de l'école des arts décoratifs, etc. Aucun dé ces diplômes ne petit être suivi de' la mention « diplômé; par l'Etat », même s'il s'agit, comme c'est le., cas pour ces deux. écoles, de délivrer un diplôme. revêtu de la signas. ture d'un ministre ou d'un. sous-secrétaire d'Etat»- » Il importe d'ailleurs d'établir la différence existant entre ces diplômes et celui délivré par l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts et les écoles régionales dés beaux-arts, véritables facultés d'architecture provinciales. Alors que les diplômes des arts décoratifs ou de l'école spéciale d'âe-' chitecture peuvent s'acquérir en deux ans environ, -celui de l'Ecole des beaux-arts représente des études beaucoup plus longues et plus com-

plktes güisque la durée de e"e3-'6tudes ést d~aùa

plètes puisque la durée ?de ces 'éludes est d'au*

;moins cinq ou six ans.

̃ » II; serait normal que, désuétudes de cette' importance :,pffic.iellemenit;sanctiQnnées jpw

,·y.

Les trafics d'armes clandestins

Des révélations de la « Politika » de Belgrade

Belgrade, 31 mars. ta Politika de Belgrade écrit aujourd'hui; r,i«;9. mars; est arrivera la, station frontière italienne .-San Candido, un;, train comprenant quatre wagons auirichiens et quatorze wagons italiens; accompagné de Aqidate italiens qui le remirent aux' Heimwehren. Les Ji^agone au trichions, étaient couverts de bâches. A Llnz, l^'babfcs 'furent changées, ̃. de sorte que. l'on put voir, ïbus 'dès choux-fleurs, qiiàtrë autois blindées. Dans lçe ïw&gons italiens '̃'se *rouvaierit: 'des armée divecSÈe et rà0 nmif ormes miMfcairee. Le train tut amené à'JPçtJt9Ch.w«Jhat, près de Vienne, puis à Kalserebers<}qrf à nuelques kilomètres. de Vienne, près du Danube.: On 'Ignore si ce train est resté en Autriche ou s'il a poursuivi en Hongrie. '•' '"̃ D'autres transporte J6nt été signalés à Jïraz, à .Brûnn

W à Felixëoiff;

̃ Ily-a dix .jours, quinze avions ont passé au-dessus «te Graz et ont atterri -àThalerhof. Ils étaient pilotés par des Italiens qui retournèrent dans leur pays par jçljemin de fer. :• Ces avions étaient des a-yions ,Flat de 750 C.% Trois, d'entre eux portent les chiffres A. 33, A. 43 et À. 53. Les autres ne sont pas encore numérotés. Douze sont munis de mitrailleuses; trois sont des avions de bombardement; Quelques jours auparavant, deux wagons contenant du matériel pour avion ont passé par Tarvis; fis ont été reçus par le colonel Moro, le même qui avait reçu les. armes d'Hlrtehberg; l'inspecteur géné.ral des chemins, de fer Feldmann a surveillé personnellement ,,le;-$r&n6port des .wagons," ils arrivèrent a

Yjliach. ̃̃.

-.Quant à la Hongrie, l'Italie a fourni à sa police, fluviale" huit avions Fiat de 400 C.V., douze avions Mackie .jde/,250 C.y,4iujjt avions Savoïa ;de. ,750: ,CY,; et. vingt avions de types différents. La Hongrie reçoit régulièrement des pièces détachées d'autos blindées du type Weiss-Man-Fred qui sont assemblées. dans lîusine hongroise de Djica. Récemment encore,; un train entier contenant des canons et des avions «st. arrivé. en Hongrie venant. d'Italie par Wiener-Neudstadt. ̃ .[Nous reproduisons ces révélations de la Politika éoue toutes réserves.]

t i -a

l"" Dépêb~,es de u~tranga~r

l" ,], Dépêohea de V<^tr-a,n.ger

V'; :̃̃̃' ̃̃̃" .Madrid, 31 mars^ La fédération patronale de la construction. annonce qu'elle ^.r^tjaEdô: au»..7f avriUJ^déclaration

tfu lock-où| •'•.•: > '*»

dli iock-ou~ v. ,.`, Oviiedo, 31 mars.

La nuit dernière, un groupe de, jeune* -gens ont lancé des pierres contre l'église de Mieres, en errant «Mort au fascisme!» Puis, les manifestants ont tenté de se rendre à la mairie. Les gardes d'assaut sont intervenus et, après sommations, ont tiré. Trois jeunes gens ont été blessés; un garde a été contusionné. ̃

Vienne, 31 mars,

h O'après le Neue Wiener Journal, la municipalité de Wiener-Neustadt a décidé de rétablir le mbiiument de l'empereur François-Joseph, enlevé d'une place publique lors de. la révolution de 1918.

Les travaux de la commission d'enquête sur les événements de février

Avant de se séparer, la commission d'enquête* sur les événements de février a adopté le pro? ranime suivant de ses travaux, qui avait été établi par son bureau dans la séance du 29 mars. Mardi 10 et mercredi. 11 avril, enquête sur la deuxième phase de la>nuit du 6 février, notamment, à 23 h. 30.

Jeudi' 12, la délégation du Conseil municipal de Paris à la Chambre.

Vendredi 13j la manifestation des Croix de feu. Lundi 16, mardi 17, mercredi 18, la préparation des manifestations de janvier et février audition des- représentants de l'Action française, du parti gornmuni.ste, des Jeunesses patriotes, de la Soliâarité française, de la Ligue des contribuable! Jeudi 19, audition des officiers commandant la garde mobile, laogarde républicaine de Paris, la gendarmerie. ̃ -'•'•' ç. « Vendredi 20, audition de MM. Marchand et Bonnefoy-Sjibour, j. Mardi 24, audition de MM. Frot et Dalàdiér. Mercredi 25, jeudi. 26, vendredi 27, rapports et auditions sur les journées des 7, 9 et 12 février Mardi 1" mai\et -jours suivants, délibérations et nomination des rapporteurs.

̃y II résulte de ce tableau que les travaux de la commission pourront être terminés vraisemblablement pour rentrée des Chambres, fixée au 15 mai.

-•.•̃̃, 'h- Au ministère des pensions

Le ministère^ dès* pensions communique ? .••̃̃••M. Georges Rivollet, ministre; des pensions, ̃ 'ap-compagne de M. le docteur 'Gallet, sénateur, ancien ministre, président du conijté d'administration de l'Office national des mtïtnés, combattants et victimes de la guerre, s'est rendu à Montmorencv, sur le chantier de construction de la maison des veuves et ascendantes des militaires morts pour la France. II a visité en détail toutes les constructions et a chaudement félicité les artisans de cette belle œuvre, 'grâce à laquelle un grand nombre de mères et.de veuves de la guerre âgées et sans foyer; trouveront .bientôt, dans un cadre magnifique; la Sécurité et le repos.

'̃̃f ̃

> ;ji: .̃•̃' A l'e&telde Ville

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:#i.v\ M çonowrsjl'a^ictie touristipe- -7T,,v..

Le jury du concours d'affiche touristique ouvert par la ville de Paris s'est réuni sous la présidence de M. Contenot, président de la quatrième cpmvmission du Conseil municipal.

Quatre projets ont été retenus pour participer au second degré du concours. Ces projets ont pour auteurs MMj Bard, Lucien Berteàux; Roland Hugoh et Mlle Madeleine Lizer. Ces artistes devront d'ailleurs, avant l'examen des projets définitifs, justifier qu'ils remplissent les conditions de nationalité, et de, domicile exigées par le programme du concours.

diplôme du gouvernement, études souvent plus longues que lés études de médecine et de droit d'où sortent les docteurs en médecine ou les docteurs en droit, assurent à ceux qui les ont effectuées une priorité dans l'attribution des travaux importants, travaux administratifs, travaux d& îa' collectivité, etc.

D'ailleurs nous pouvons dire qu'à part quelques exceptions de plus en plus rares, c'est parmi Iles architectes diplômé? par. le gouvernement que se retrouve la très grande majorité des valeurs professionnelles de l'architecture française. » En effet, à de bien <rares exceptions près, on peut dire. que la presque totalité des fonctions relevant de l'architecture dans les grandes adinï» nistratiôné' de l'Etat sont confiées à des architectes dîjflôMês 'par ïe gouvernement vprbf è'ssëûrs a.Jl'Ecôie des; beauxrarts, conseil général des bâti'nient§ .civils et palais nationaux' (inspecteijrs gehé,rjàuij/ areliilèctés en chef, architectes ordinaires des bâtiments cjyijs. et palais nationaux), arçhiîtisetes en chef des ministères, dé la ville dë; Paris, j âPéhitectes yoyers de là préfecture; de police, d.ff i résistance publique, architectes' départementaux,

̃ èt,ç. ".̃ ̃ ̃• ̃'̃ • ̃ .̃'̃

i "i 1} convient même, de npter-aque les lauréats \âe4 grands concours internationaux ou autres sont ipresque toujours des membres de la S, A. G., •à laquelle, appartiennent, d'ailleurs tous les mem- bres de l'Académie des beaux-arts. 1 » Une statistique exacte1 serait trop longue à létablir, iihais il-[ est facile rendre. compte de 'la place primordiale que tiennent les architectes diplômés par le gouvernement dans la vie architecturale ;mondiàle. '•• •:

1<

La réglementation de la profeasibn -d La S: A.- D. G. groupa rtent' en France qu'à l'étranger près de, £,000 membres,, se réclamant .de < la' même origineV'On peut donc dire qu'elle est comme qualité et comme quantité la plus importante defe sociétés d'architectos répandue et orga-.

niséo dé par le monde entier. ̃̃̃̃ -î.

Quelb est la position qua£\ous avez prise

%ir }a réglementation de- la profession? r ̃̃

L'assassinat de M. Prince Confrontation de Mlle Taris avec Jo-la-Terreur M. Lapeyre, doyen des juges d'instruction, doit confronter, cet après-midi, Mite Taris avec Jola-Terreùr.' Mlle Taris est cette infirmière qui', à la gare de Lyon, le '20 février, aurait vendu au conseiller Prince un billet de tombola et aurait été' abordê^ensuite par un individu qui cherchait' le magis-tEat. Sur- photographiej Mlle Taris pense avoir. recoïmu Jo-la-Terréur. Pour en être, certain, M. Lapeyçe a décidé de la confronter avec ce détenu.T-V '•'̃••̃• ̃ .̃•̃̃ Une perquisition dans une villa' appartenant à M. Garfunkel

Versailles, 31 mars.. Sur commission rogatoire du juge d'instruction de Dijon, chargé de l'affaire Prince, M. Belin, commissaire à la Sûreté générale, les inspecteurs Chenevier et Girard, accompagnés de M. Pihier, juge d'instruction à Versailles, MM. Albert, substitut, et Loquet, greffier d'instruction, se sont rendus, ce matin, dans la villa « là Maison blanche», 42, rue Aristide Briand, aux Mureaux, et, appartenant à M. Garfunkel.

Les magistrats ont perquisitionné dans les communs de la villa. Ils ont fouillé dans le greni'er, dans les sous-sols et dans le garage, mais aucun document n'a été découvert. Ajoutons que l'auto de M. Garfunkel, qui -avait été mise sous scellés le 20 mars dernier, a été restituée à son propriétaire. La voiture a donc regagné son garage. La perquisition a eu- lieu en présence de M.' et Mme Minche, domestiques au servi'ce de M. Garfunkel, ce dernier étant absent,

Spirito à Dijon

Dijon, 31 mars.

Spirito, venant de Marseille, est arrivé cette nuit a Dijon, et a été conduit au palais de justice dans un taxi où deux gendarmes avaient éga-

lement pris place.̃

En attendant l'arrivée du juge, les journalistes avaient^ intervie\yé, Spirito. Celui-ci leur a déclaré, è'n substance, qu'il ne resterait. pas longtemps a Dijon, car il avait la conscience tranquille. II a ajouté qu'ilji'ayait rien à se reprocher et qu'il était une victime.

A une question des journalistes qui lui demandaient ce qu'il allait dire au juge, Spirito a répondu qu'il allait retracer au magistrat l'emploi de son temps pendant lès journées des 18, 19 et 20 février. Il déclaré que, le 18 février, il était parti de chez lui avec Carbone, qui se trouvait à Marseille, et qu'ensemble ils étaient allés à Cannes, où' ils avaient passé-la journée aux courses. Le. soir, ils sont rentrés à Marseille, ils ont dîné ensemble et chacun est rentré se coucher. :Le 19, ils sont de nouveau allés ensemble passer la journée à Nice, où trace de leur passage a été, en effet, retrouvée dans différents endroits. Le 20 février, Spirito est rentré seul à Marseille, où il avait un rendez-vous avec un inspecteur municipal chargé des emplacements des forains sur le marché. Spirito a passé toute la journée avec lui, ainsi que l'après-midi, quittant l'inspecteur à 17 heures.

̃ Et après 17 heures? ont demandé alors les jour.nalistes.

Mais Spirito, prétextant sa fatigue, s'est dérobé aux questions qu'on lui posait.

A ce moment, est arrivé M. Rabut, qui a procédé à l'interrogatoire de Spirito.

A la suite de cet interrogatoire, qui a duré un quart d'heure, Spirito a été conduit, vers 2 heures du matin, à la prison et écroué.

Une affiche sur les murs de Marseille Marseille, 31 mars. M. Simon Sâbiani, député de Marseille, a fait placarder, ce matin, sur' les murs de la ville, une affiche intitulée: « Pâques policières », dans laquelle, en té'rihes violents, il dénonce le rôle joué, dans l'affaire Prince; par la Sûreté générale, et plus particulièrement par l'inspecteur Bony, qu'il traite de « grand metteur en scène, de commis à là besogne" infâme ».

M. Sabiani ajoute

Ne pouvant dénoncer les Instigateurs de l'affaire Prince, ne voulant brûler les auteurs du crime qui sont, sans doute, dans son propre sein, la Sûreté générale affolée brouille les pistes et jette en pâture à l'opinion publique tout ce que ses indicateurs lui mettent, au hasard, sous la main.

Après avoir ainsi protesté contre les méthodes d'instruction de l'affaire, M. Sabiani s'élève avec véhémence contre l'arrestafi, n, sous l'inculpation d'assassinat du conseiller; de Carbone et de Spirito, et conclut ainsi

SI à Marseille, Carbone et Spirito sont des coupables, qu'on frappe dur et fort, mais nous ne reconnaissons à personne le droit de condamner sans preuves et, par anticipation. Encore moins que leur « suicide involontaire ne serve pas à répéter avec des airs sous-entendus « Sabiani a trempé dans l'affaire Stavisky » contre Sabiani, toutes les armes sont bonnes. Ni hier, ni aujourd'hui, je ne me laisserai faire. Carbonne est mon ami et demeurera mon ami. Tant que sa culpabilité ne sera pas démontrée je serai toujours sur pieds d'armes, et si je fais litière de ces procédés lâches, la population marseillaise saura, elle aussi, briser les coalitions perfides qu'à chaque instant on dresse contre mol.

La 10e foire du Havre

̃ jl y ïi- r .̃•̃̃;•̃• •̃̃ ̃̃

̃ :V.- £, xt .• Le -Çavre, 31 mars.

La ld" foire. du Havre a été inaugurée, ce matin, à 11 heures,- par M. Léon Meyer, député-maire, qui a été reçu au palais des Expositions par M. Camille Salacrou, adjoint, président fondateur de la foire; M. Hermann du Pasquier, président de la chambre de commerce et du port autonome, en présence de M. René Bouffet, sous-préfet, et des autorités. A la foire du Havre a été organisée, cette année, une exposition rétrospective de la marine marchande et de la construction navale, depuis le règne de François I", fondateur du Havre, jusqu'à ce jour, collection détachée du musée créé au Sémaphore par M. Brindeau, sénateur.

La réglementation de la profession doit avoir comme conséquence d'affirmer plus nettement encore l'importance du diplôme du gouvernement et de l'enseignement donné à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts ou dans les écoles régionales des beaux-arts, émanations de l'école de Paris.

» II est évident, en effet, que la réglementation de la profession doit être basée sur la « technicité ». Chacun des groupements existant actuellement doit y occuper sa place, mais il est nécessaire que chacun porte son étiquette véritable e: sans confusion possible avec celle du voisin, c'est ] à-dire sans confusion possible entre les diplômes, et cela en toute loyauté.

» Un bel exemple de cette loyauté vient d'être donné par. Je i directeur; de. l'école spéciaVé > d'architecture, notre éminent confrère Prost, membre de l'Institut, qui, lors de la création d'un diplôme /officiel .od,é. livré, par le sous-secrétaire s d'Etat de l'enseâgaernent teclïnique 'dans le but d'assurer ses' ^titulaires installés à l'étranger dértificàtr officiel" d'étùdès' faites ̃ en- Fr.ànce, a adressé "aU; président de Société des architectes D. P. L. G. une jéttre écartant toute idée de confusion possible avec te titre de diplômé du gouvernement.

» D'ailleurs notre maître Pontremoli, dans-un remarquable article, récemment parti, a exposé ses idées sur l'organisation de l'enseignement qui doit permettre l'organisation de la profession. tElles sont la. clarté; et la logique, mêmes et. -c^est dans cette voie ^certainement que se trouvera la

v -8, -rue" des Italiens, 'Parts ̃ abonnements »'un AN

France et' co0njes" -• 110 FR.

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DÉPÊCHES ET INFORMATIONS FiaSTA.2SrOlÈ3R,ES.

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DU MIDI. Dans sa dernière séance, le conseil d'administration de'la Compagnie des chemins de fer du Midi a décidé proposer, à rassemblée générale des actionnaires, convoquée pour le mercredi 25 avril 1934, à 15 heures, de fixer au chiffre de 50 francs le dividende afférent à l'exercice 1933. AUGMENTATION DES SALAIRES DANS LÈS GRANDES INDUSTRIES AMERICAINES. Le correspondant de l'Agence économique vt financière h Newr York télégraphie que^ l'augmentation de '10 0/0 des salaires accordée, à. partir, du. 1" avril au 1,000,000 d'ouvriers qu'emploient i'Çiiiteii States Steel Company, la 'Général Ëléctric,' les charbonnages de Penhsylvanié et l'industrie automobile constitue un- épisode fort important de la lutte entreprise contre ceux qui veulent introduire la politique dans les syndicats ouvriers. D'autre part, les partisans du National Recovery Act espèrent que cette décision stimulera l'œuvre de restauration entreprise par le président Rdosevelt. Ils voient la justification de la. politique économique de ce dernier dans le fait que depuis un an le nombre des "chômeurs a diminué de 4,600,000 et que les exportations du mois de janvier dernier ont dépassé de 60 0/0 celles de janvier 1933.

,CÇ.

NEW-YORK, 31 mars

BOURSE DE NEW-YORK. La tendance apparaît aujourd'hui samedi, S l'ouverture de la séance," assez irrégulière mais l'ensemble est néanmoins soutenu. Fermeté de TAmericah Cari. !>'

CIStura Cours Clôture Court

pracSd" du jour pr«e«dw du leur

V. S. Steel. 50 34 &0 3/S Alctiison. 6^3/8 Gêner' Eleetr.. 21 5/8 215,8 Standard N.J. 44 7/8 45 .(. Gener'Motors 37 3 8 37 3,4 Socony. ,16 1/4 16 1/3 Americ. Can.. 98 3,4 99 3J4 Royal Dutch.. 36 1/4 Amenc.ïelep. 119 US 5/8 Anaconda 14 7/8 14 5/8 Oonsolid. Gas. 39 1/4 38 1,2 Kennecott. 19 18 7/8 Radio. 71/2i 7 3 S Béthlehem. Si) 7,8 40 .1. WesternUn". 55 3/8 Montgomery. 31 î/4 31 i/2

Westinghouse 36 7 8 36 5/S Allie Cbem.. ir.0 149 1/4

Canad. Pacillc. 16 7<8 Du-Hom ï 94 1/2 >̃ 94 1/2

iV.-Y- Central. 35 1/4 35 1 S totHtatioii.liarastet. 41. 411/2

Hennsylvania. 34 J. I. Case. 71 3/4

Union Pacifie 125 .1. J. 1. Case, 683

Union Pacific 125 Aneneu T»l»c« (B). 68 3/4 68 7/8

L'affaire Stàyisky

Une protestation de M. Chipot

Paris, 31 mars., .i

M. Roger Chipot, ayant été mis -eij «ause; au cours des diverses réunions de la commission d'enquête Stavisky, a adressé à M. Guernut, président, une protestation dans laquelle il déclare notamment '̃̃̃̃̃• 'Je me trouve dans l'obligation de demander à la commission d'inscrire au procès-verbal de sa prochaine réunion et de communiquer à la presse la déclaration suivante Je tiens à la disposition de la commission Toutes 'les cartes d'électeurs qui m'ont été; régu-< lièrement délivrées, sans interruption, depuis ma ma* jorlté ;.(̃ ̃

2° Mon casier judiciaire vierge;'

3° Mon livret militaire constatant que je suis ancien combattant et gradé de l'armée française. M. Chipot ajoute que ces trois pièces, jointes à la déposition faite par M. Chiappe, le 28 mars, établissent, sans contestation possible, le mal fond4 des allégations portées contre lui., ̃

Le problème du blé

Le prob~me t!u blé

M. Queuille, ministre de l'agriculture, a adressé aux préfets une circulaire pour leur. signaler qu'en raison des difficultés créées vaux. populations agricoles par la mévente du blé(<le Parlement et le gouvernement attachent une importance de tout premier ordre à ce que la, loi du; 17, mars 1934 soit appliquée sans délai et dans l'esprit qui a présidé à son élaboration. ̃

La circulaire rappelle ensuite les dispositions fondamentales de la loi, qui tendent

1° A donner aux agriculteurs qui souffrent particulièrement de la mévente et qui n'auraient pu écouler la totalité deieîïr récolte avant la moisson prochaine l'assurance de pouvoir reporter leurs blés sur la prochaine campagne et de les vendre au prix minimum de base do 131 fr. 50 les» quintal. ̃ ̃ ̃ ;̃̃̃ .̃.̃ 2° A dpnner au gouvernement, chargé de prendre en temps utile et dans le cadre de la loi, les riesures nécessaires à la défense du marché du blé, une connaissance exacte des stocks existants sur l'ensemble du territoire et des vues précises sur les possibilités de la récolte prochaine. 3° A préciser les obligations de la meunerie et notamment à réglementer la circulation et l'utilisation de ses produits; 4° A définir les conditions dans lesquelles se pratiquent les échanges du blé contre du pain; 5° A organiser le contrôle effectif de' l'application de la législation en vigueur et à préciser les conditions dans lesquelles les infractions pourront être poursuivies.

» m'

PETITES DÉPÊCHES

Limoges, 31 mars.

Le conseil général 'de la Haute-Vienne ayant refusé à neuf communes l'autorisation de traiter aveo un concessionnaire de leur choix pour ,1a fourniture du courant électrique^ les municipalités des localités intéressées ont décidé d^jdéniissionner. ̃ > ̃ "f. SS^P*?1^ -K^s-

•'̃ L"é ébloriël Vincent, 'Commandant lé; 6* règlmènl

d'artillerie coloniale, est décédé.

Les taits-dlvers d'aujourd'hui; ̃̃•'•' Rftuen, 31 mars.

L'entrepôt de liquides de '.M. Nicole, situé routè dQ Dieppe airHouime, dans la banlieue de Rouen, aété dé-t truit par un incendie d'une rare violence. 170 hectolitres d'alcool ont été la proie des flammes. Au coure des nombreuses explosions qui se sont produites trois sapeurspompiers, de Rouen ont été brûlés aux mains et à la figure. Les dégâts s'élèvent un million.

solution du problème quLse pose actuellement d'une façon si aiguë. » Une conséquence logique de ces efforts dqit être, en conclusion; l'assurance donnée, a.ux jeûnes gens qui auront satisfait à. ces ..examens qu'ils n'auront pas. travaillé inutilement -et qu'ils auront devant eux un autre avenir que celui d'employés d'administrations étatistes ou de- firmes industrielles. ̃ ̃ ̃ .̃'̃' » L'Ecole des beaux-arts ou -les" ëboles régionales des beaux-arts permettent d'acquérir le. grade supérieur, c'es-à-dite le.' diplôme du'gpuvernement, ainsi que le doctorajt s'acquiert dans les facultés. Les autres écoles telles. ,1'Ecoïe polytechnique, l'Ecole centrale, l'écoie spéciale d'ar-, chitecture, l'école des arts décoratifs, qui peuvent former des constructeurs, pourront également assurer à leurs élèves une sécurité pour l'avenir, ùe leur profession en rapport avec leurs connais^ i sances, par le. fait même que les. indésirables ou i les. ignorants seront éliminés. '><••. j>: II 'faut éviter, répétOHS-ler l'inflation, d'uçè part^ret-Vde l?autrej ce nivellement par ;la base, qui permetà ceux qui n'ont qu'une habileté d'hommes d'affaires de déposséder les { véritables architectes. '̃'

En résumé, il est nécessaire que les véritable^ architectes luttent ensemble pour la sauvegarde ds leurs intérêts professionnels et le respect ;de la profession, mais il est indispensable que çhay i cun combatte sous son drapeau, et qu'il n'y aït pas confusion possible pour le public dans les

es divei's,,àiplômes.

̃ appellations ̃ dlbrigine et tes divers, diplômes.

̃<̃>: QUY iiABORDE.^