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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1912-11-25

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 25 novembre 1912

Description : 1912/11/25 (Numéro 18772).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k241051q

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOMMAIRE

En Marge, HENRY RotUJoN.

Chronique théâtrale, Adolphe Brisson. PAGE 2

LA GUERRE d'Orient l'Action diplomatique; Réunion des plénipotentiaires; les Faits de

guerre.

PAGE 3

Le Soldat turc et le soldat bulgare, RENÉ PUAUX. Nouvelles de l'Etranger. Le Colonel Largean en France. Armée Nominations et mutations. Marine Commencement d'incendie sur la « Jeanne-d'Arc ». Nouvelles du jour la Réforme électorale à la commission sénatoriale; la R. P. et les élections de 1914; un Livre de M. Joseph Reinach. Les Socialistes contre la guerre; le Congrès de Bâle, Charles Dulot. PAGE h

Promenades et visites La Fontaine chez M. Emile Faguet, JEAN LEFRANC. Revue des revues. Art et curiosité.

PAGE 5

Théâtres. Sport. Marchés étrangers. PAGE 6

La Semaine financière.

Paris, 24 novembre

nULLE11N DE L'ÉTRANGER i ~P

BULLETIN DEJL'ETRANGEB

L'INCERTITUDE EUROPÉENNE

L'Europe est en proie à un sentiment de malaise, conséquence naturelle de l'incertitude où elle- est sur l'orientation des événements et les intentions de plusieurs grandes puissances. Entre les belligérants, les négociations se poursuivent, appuyées de quelques canonnades. Mais on est très mal informé des conditions respectives. La Turquie est évidemment résignée à perdre ses possessions d'Europe. Mais elle se croit en mesure est-ce à tort? est-ce à raison? d'arrêter les Bulgares sur les lignes de Tchataldza, D'où les hésitations, les contradictions mêmes qu'on relève dans son attitude. Les alliés ont maintenu étroitement leur solidarité, et cette solidarité se manifeste par ce fait qu'ils traitent avec la Turquie au sujet de territoires qu'ils ne se sont pas encore distribués. Ils se sentent donc sûrs de s'entendre demain comme ils se sont entendus hier, et c'est pour eux la meilleure garantie. D'autre part le conflit austro-balkanique garde, quant au fond, toute son intensité. L'Autriche continue à refuser aux Serbes l'accès territorial de l'Adriatique et les Serbes continuent à réclamer cet accès. Mais dans la forme, les complications redoutées la semaine dernière ne se sont pas produites. On avait parlé d'une sorte d'ultimatum autrichien, du moins d'une réponse demandée à la Serbie à bref délai. Huit jours ont passé et l'on est toujours au même point. Cela permet de supposer que l'Autriche-Hongrie admet, comme l'Angleterre, comme la France et comme la Russie, qu'il faut réserver les initiatives décisives pour un règlement général, la guerre finie. M. de Ugron s'est, semble-t-il, borné à dire à la Serbie que 1 Autriche ne. reconnaît pas comme titres' définitifs les résultats de la guerre. C'est évidemment son droit et l'attitude qu'elle adopte ainsi témoigne d'un certain désir de conciliation. Néanmoins, l'Autriche arme et l'on entend retentir à Vienne et à Budapest le « bruit de ferraille » dont parlait l'autre jour le Berliner Tageblatl. C'est l'habituel danger des situations telles que celle où nous sommes que les préparatifs militaires destinés à appuyer les négociations diplomatiques risquent parfois de les troubler. Dans l'état de tension où est l'orient de l'Europe, il est naturel qu'on prenne un peu partout des précautions. Mais les précautions deviennent des griefs et on complique en voulant simplifier. L'accusation portée contre la Russie par la presse autrichienne est tout à fai>- injuste. La Russie n'a arrêté aucune disposition que l'on puisse juger provocante et il est

FEUILLETON OU <&tÏÏip5 DU 25 NOVEMBRE 1912

.GflHOfllQOE THÉflTHfliE

Variétés l'Habit vert, trois actes, de MM. de Flers et de Caillavet.

Odéon Madame de Châtillon, cinq actes, de M. Paul Verola.

Femina le Valet de cœur, trois actes, de M. Louis Gilbert.

BOUFFES-PARISIENS La bonne vieille coutume, de M. Benedict.

CHATELET le Roide l'or, pièce à grand spectacle, de MM. Victor Darlay et Henry de Gorsse. Comédie-Française débuts de Mlle Malraison dans On ne badine pas avec l'amour.

THÉATRE DES Arts une représentation de MarieMadeleine de Hebbel. Conférence de M. Paul Bastier.

La pièce nouvelle de MM.de Flers et de Caillavet, accueillie avec une grande faveur le premier soir, aura, comme les précédentes, un nombre indéterminé de représentations. Elle a plu, pour des raisons diverses qu'il est intéressant de rechercher. Le succès, et surtout le succès persistant qui s'attache à de certains auteurs et les escorte dans leur carrière, ne résulte pas d'une occasion, d'un hasard, d'un avantageux concours de circonstances. Des qualités rares, des dons exceptionnels l'expliquent. Jamais, jusqu'ici, MM. de Caillavet et de Flers n'ont subi ces revers que connurent à peu près tous les dramaturges, de Molière à Meilhac. Si l'opinion des juges difficiles leur fut quelquefois séyère, la foule n'imita point cette rigueur. Elle les a suivis. Elle leur demeure acquise. Ils ont maintenant sur elle, de par le prestige de leur perpétuelle réussite, un crédit illimité. Elle a confiance. Devant que les chandelles soient allumées, elle jouit du spectacle. Elle se dit, comme à la vue de l'acteur en vogue au moment où il entre en scène: « On va s'amuser ». Elle n'est pas déçue, elle s'amuse; elle trouve chez les heureux pères de l'Habit vert des choses propres à la séduire, des choses conformes à ses goûts, à ses traditions, à ses instincts. Qu'est-ce donc exactement qu'elle y trouve ?

D'abord une incomparable habileté; la pleine possession des ressources d'un métier exercé avec finesse et souplesse. MM. de Flers et de Caillavet en ingéniosité, en prestesse égalent Scribe. Ils savent, à l'exemple de cet aïeul, manier d'une main légère les fils du scénario,

fort naturel qu'elle ne veuille pas être surprise. Ce n'est pas à Saint-Pétersbourg qu'ont été

P bq

prononcées des paroles de menace. Il serait excessif de s'étonner que ces paroles, pronon cées ailleurs, aient provoqué 'chez nos alliés quelque émotion.

Les alliés de l'Autriche se déclarent solidaires avec elle. Mais, ici encore, bien des obscurités s'opposent à des conclusions fermer. L'Italie est loin d'être rassurée en ce qui concerne l'Albanie, L'Allemagne, dans ses rapports diplomatiques avec la Triple-Entente, para' pleine de bonne volonté et désireuse de maintenir la paix. Pourtant ses agents à Constantinoplo encouragent la Turquie à poursuivre la guerre. La politique allemande apparaît ainsi flottante entre des directions opposées. Peu'être hésite-t-elle effectivement sur ses propres intérêts. Tout son programme oriental est bouleversé. Il n'est pas facile d'en édifier un autre. C'est à quoi elle s'emploie sans doute en s'enveloppant de mystère. Que sortira-t-il de "e mystère? Nul ne le sait.

Toutes ces raisons expliquent le mieux du monde le malaise de l'opinion. Elle croit e' elle n'a probablement pas tort que toutes les puissances veulent la paix. Mais elle les voit si incertaines sur les moyens de maintenir cette paix qu'elle se sent environnée de périls. On voudrait espérer que cette équivoque va se dissiper et qu'on verra clair dans les jeux. Mais cet espoir est faible et la lumière esi, vacillante qui guide les chancelleries dans le labyrinthe oriental.

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DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU SeirtpS Berlin, 24 novembre.

D'après un télégramme adressé à la Post, des agents militaires allemands auraient fait à Camenetz-Podolsk (Russie), d importants achats de chevaux.

Madrid, 2i novembre.

Le cuirassé Pelayo en rentrant au port de Mahon a heurté un bas-fond et a subi des avaries à sa coque. Il a néanmoins pu rentrer à Carthagène par ses propres moyens pour être réparé.

On se préoccupe de réduire les effectifs de la garnison de Melilla qui, pour le prochain exercice budgétaire, sera ramonée à 25,000 hommes.

*&

DEHNlÉJFtE HEURE

LA GUERRE D'ORIENT

A Constantinople

On mande de Constantinople à Vlnformalion par la voie de Constantza

A la suite de la reprise de la bataille de Tchataldza, le gouvernement turc envisage de nouveau le départ du sultan pour Brousse.

Le yacht impérial Ertogroul se tient sous pression devant le palais.

Les avaries causées au croiseur Hamidieh par les torpilles bulgares ont mis ce navire hors de service. La censure ne m'a permis de vous l'annoncer de Constantinople.

D'après l'enquête gouvernementale, le comité Union et progrès aurait décidé de lancer des bombes dans le but, de provoquer un massacre général à Constantinople. ̃• ̃̃ 7 V Des patrouilles circulent toute la nuit dans le quartier de Galata.

Toutefois la tranquillité règne dans la capitale, bien que les milieux musulmans se montrent surexcités.

Mahmoud Chevket relâché

Constantinople, 24 novembre.

Mahmoud Chevket pacha, l'ancien ministre de la fuerre, qui avait été compris dans les arrestations des membres de Union et progrès, a été remis en liberté. p b mis en

La défaite d'El Heiba

(Dépêche de notre correspondant particulier) Tanger, 24 novembre.

Les derniers renseignements du Sous confirment la défaite des troupes d'Ël Heiba sous les murs de Taroudant par la mahalla du Glaoui. De ce fait, la

tirer de longueur les péripéties et dès l'apparition de leurs personnages les diriger, par de gentils détours, vers le plus aimable des dénouements. On devine que la comédie finira bien; on sent que tous ses ressorts sont disposés pour qu'elle finisse ainsi, Cet art des préparations nécessite, outre une extrême dextérité, l'emploi de méthodes très réfléchies et très sûres. Un auteur de l'empire, Bouilly, grisé par les applaudissements qui saluèrent Fanchon la Vielleuse, se proclamait fièrement le roi des « charpentiers dramatiques ». Scribe lui-même se comparaît volontiers à un « ingénieur ». Il dut à la perfection de sa technique la meilleure part de sa fortune. Le public de race latine hait l'incohérence, le désordre; il prise les œuvres bien faites, bien composées, où tout est bien lié, aisé à concevoir, limpide, où tout coule de source, où rien n'accroche. Sa paresse répugne aux efforts de.compréhension. Sa frivolité se complaît dans les illusions de l'optimisme. Considérez l'état d'âme de la majorité des auditeurs. Ils demandent qu'on les récrée, qu'on les charme en écartant de leurs regards les peines et les misères de la vie, ou que, pour les égayer, on leur en offre une image caricaturale. La peinture fidèle des mœurs, le comique moliéresque cruel et amer les attristent. La vérité nue les effarouche un peu. Ils l'aiment mieux adoucie, parée de menues coquetteries, rassurante et voilée. L'art suprême de MM. de Flers et de Caillavet consiste à déformer d'une façon agréable les caractères et à ne mettre de l'observation et de la sincérité que dans le détail. De telle sorte que leurs comédies offrent le double attrait d'une fiction romanesque et d'un croquis d'actualité. Elles sont artificielles par le fond; et par l'épisode, par le hors-d'œuvre, elles sont, d'une certaine manière, véridiques; les figures qui s'y meuvent agissent comme les héros et les héroïnes de l'ancien théâtre de Madame, mais elles parlent le langage et arborent le costume d'aujourd'hui. Ce mélange de réalité et d'artifice ravissait les spectateurs de 1840; il agrée à ceux de 1912. Les hommes, éternels grands enfants, ne varient guère. Durant quarante ans l'école du Gymnase et son chef régnèrent non pas uniquement dans leur patrie

dans tous les pays du monde, dans l'univers. Le

subtil architecte du Verre d'eau symbolisait aux yeux du public moyen (le plus nombreux) la gaieté, la malice, la sensiblerie françaises. « On le jouera l'année prochaine à Tombouctou, écrivait Théophile Gautier. On le joue dès ,à présent à l'extrémité de la Russie, aux confins de la Chine. A Tromsoë, dernière ville du nord én Scandinavie, on joue la Marmine et la Camaraderie. Lorsqu'il y a, en n'importe quel lieu, des gens désireux d'être à la mode, ils écoutent du Scribe. Paris et Scribe, pour eux, c'est tout un. » Je suppose que Papa, Y Amour veille, Primerose excitent partout la sympathie jadis témoignée à la Camaraderie et à la Marraine, et pour les mêmes raisons. MM. de Caillavet et de Flers ont de la belle humeur, de l'esprit, de la vivacité, une verve dont les saillies échauffent la température de la salle, le sens de l'Ségance littéraire (ils écrivent infiniment mieux, que Scribe3. Et s'ils diffèrent de Meilhac, à qui ils voudraient tant ressembler fon les sent trop ingénieux, trop attentifs à régler savamment les rouages 'de l'intrigue, trop préoccupés de plaire, plus sou-

situation du prétendant serait presque désespérée. Cerné de toutes parts par les troupes du makhzen il sera capturé ou oblige de se rendre. La plupart des tribus qui le soutenaient sont complètement démoralisées et l'abandonnent successivement La colonne Mangin, arrivée le 20 à Tazert, a été l'objet d'un accueil enthousiaste de la part des populations des montagnes voisines.

Hadj Madani Glaoui a annoncé la soumission complète de la tribu des Mesfioua. La situation générale dans le sud est très satisfaisante. Une catastrophe dans une mine 24 morts {Dépêches de nos correspondants particuliers) Montpellier, 24 novembre.

Un dégagement de gaz s'est produit cette nuit, à une heure, aux mines de Saint-Martin-de-Valgague, près d'Alais (Gard), et appartenant à la Compagnie du nord d'Alais. On compte jusqu'à maintenant 24 victimes. u .1

Le préfet du Gard et le sous-préfet d'Alais sont sur les lieux.

Alais, 24 novembre.

L'accident des mines de Saint-Martin-de-Valgague s'est produit au niveau 61, dans le quartier sud de la couche A, à 261 mètres de profondeur. On procède depuis ce matin à l'aération des galeries.

Une première équipe de sauveteurs a pu compter douze cadavres enchevêtrés dans les débris de boiseries et de charbon.

Une grande partie du quartier dans lequel s'est produit 1 accident est encore inexplorable. Une nou- velle équipe de sauveteurs va descendre. Alais, 2i novembre.

Un seul mineur a pu échapper, le chef de poste Chazal. On suppose que le dégagement a été provoqué par le pic d'un mineur occupé à creuser un trou pour un coup de mine.

SOPHISME MAJORITAIRE Le 3 juillet 1911, la Chambre, par 543 voix contre 4, votait l'article premier du projet de réforme électorale « Les membres de la Chambre des députés sont élus au scrutin de' liste avec représentation des minorités. » Hier. la commission sénatoriale, après avoir à l'unanimité décrété la mort du scrutin d'arrondissement, repoussait par 10 voix contre 3 la représentation des minorités,

Cette représentation des minorités, les majoritaires de la Chambre l'avaient acceptée comme une nécessité inéluctable; ils l'avaient inscrite jusque dans le contre-projet Augagneur, sur lequel ils jouèrent, en juin dernier. leur suprême carte. Les majoritaires de la commission du Sénat la font disparaîre en un tournemain.

Voilà ce qu'on appelle, au Luxembourg, la défense du suffrage universel et le respect des décisions de ses élus!

Et quand les minorités eurent été étranglées; quand les commissaires eurent proclamé ces axiomes monstrueux, défis insolents à l'aritl métique et au bon sens, que la majorité est tout et que la minorité n'est rien, que la moitié plus un vaut l'unanimité, que 51 font 100 et .que 49 font 0, alors ils adoptèrent une motion de M. Peytral repoussant tout système électoral « dont le résultat pourrait être de faire proclamer élu un candidat qui aurait oh-? tenu.moins de voix que son concurrent ». ->•' La manœuvre paraît habile et la .formule1* peut tromper. Un système électoral qui aurait effectivement pour conséquence de faire élire un candidat ayant obtenu moins de voix que son concurrent non proclamé heurterait le sens commun. C'est l'accusation que les majoritaires portent contre le système du quotient. Accusation injustifiée et purement sophistique, comme il est facile de le prouver.

Avec le scrutin de liste, chaque électeur inscrit sur son bulletin autant de noms qu'il y a de députés à élire dans la circonscription électorale où il est appelé à voter. Dans un département, le bulletin portera par exemple trois noms, dans un second il en portera six, dans un troisième douze. Qui donc oserait soutenir que l'électeur du troisième département a deux fois plus de pouvoir électoral que celui du se-

deux d'amuser que de s'amuser eux-mêmes, philosophes par volonté plutôt que par inclination naturelle, ardents et point du tout nonchalants), ils peuvent du moins se recommander d'Edouard Pailleron. A celui-ci les unit une étroite parenté. L'auteur de l'Etincelle leur a légué son entrain « brûleur de planches », ses allures piaffantes" et un peu son écriture prime-sautière et soignée, alerte et abondante, truffée de mots, bourrée de couplets il leur a appris à amalgamer le rire et les larmes, à montrer chez une jeune personne l'épanouissement simultané de la sensibilité amoureuse et de la turbulence enfantine. Suzanne de Villiers se jette au cou de son tuteur et l'injurie, l'idolâtre et le déteste, essuie un pleur furtif et se roule dans les convulsions d'une impertinente hilarité. Elle a mauvaise tête, elle a bon cœur. Comment résister à ces alternatives, à ces contrastes, à ces giboulées d'avril, à ce grésil ensoleillé? La foule raffola de Suzanne de Villiers elle a continué d'être amoureuse des mignonnes créatures bâties sur son modèle. 0 Miquette, ô Jacqueline, ôPrimerose, ô Brigitte, quel hommage ne devez-vous point à cette aînée? Enfin MM. de Flers et de Caillavet ont en commun avec Pailleron une extraordinaire aptitude à utiliser les dons innés des interprètes, à épingler sur eux des habits strictement ajus-" tés. « Vous n'appréciez point à sa valeur Jeanne Samary, disait Pailleron à Sarcey; vous ne soupçonnez pas ce qu'elle sera un jour. » Il lui lit les deux rôles du Monde l'on s'ennuie et de l'Etincelle elle ne les jouait pas, elle n'avait qu'à les vivre.De même les collaborateurs de l'Ane de Buridan et de l'Habit vert tirent un' parti miraculeux des moyens d'expression, de la taille, de la voix, de la beauté, de la laideur, de la physionomie, du tempérament, des tics de l'acteur ou de l'actrice en vedette. Tra- ] vaillant sur mesure, ils ne craignent pas de se 1 tromper. La jupe-tailleur ou la robe de bal va comme un gant. Max Dearly, Eve Lavallière, i Guy, Mlle Marthe Régnier ont juste à dire et à i faire ce qu'ils font et disent le mieux. Mlle ¡ Marie Leconte, grande comédienne d'ailleurs, ( est redevable à ces messieurs de ses plus écla-i i tants triomphes. Et tout cela profite à Voù- < vrage. Et tout cela en accroît l'agrément. Et i tout cela porte à son paroxysme le plaisir de; < l'amateur de théâtre. Et tous ces éléments sont autant de garanties infaillibles du succès.

Comme Scribe savants, adroits, ayant l'intuition des aspirations momentanées ou profondes du public, s'appliquant à ne les jamais contrarier; comme Pailleron brillants, allègres, spirituels toujours, tendres lorsqu'il est nécessaire, MM. de Caillavet et de Flers possèdent de plus et ceci leur appartient le « sourire ». Ils ne rient pas à gorge déployée, ils n'ont pas l'ironie corrosive et meurtrière, •ils ne se fâchent pas, ils ne grondent pas, ils ne désespèrent pas de l'humanité, ils ne la croient pas non plus excellente: ils sourient. Et ce sourire voltige au-dessus de leur prose il tempère les violences, atténue les hardiesses, rend inoffensives les agressions,.apaise l'auditoire, le prédispose à la bienveillance, le met à l'aise, le détend. Ce sourire signifie ne prenez ni au tragique, ni même trop au sérieux ce que nous allons vous conter; nous voulons vous délasser, vous distraire,, vous bercer, vous consoler, vous chatouiller par des

cond et quatre fois plus que celui du premier1* Chaque électeur n'a toujours droit pour soimême qu'à un seul mandataire. C'est la base -môme de l'égalité politique; et cette égalité n'est nullement altérée par le fait d'inscrire sur un bulletin trois, six, douze noms, ou même davan-

tage.

Le nonibre des députés d'une circonscription est proportionnel au nombre de ses habitants ou de ses électeurs, peu importe. Si elle a droit à 5 députés parce qu'elle compte 100,000 électeurs, la circonscription voisine, qui compte 200,000 électeurs, aura droit. à 10 députés. Le nombre des députés et celui des électeurs sont corrélatifs 100,000 électeurs supposent 5 députés, et inversement 5 députés supposent 100,000 électeurs. Sur quoi P. Laffitte faisait déjà, il y a vingt-cinq ans, la réflexion que rappelait, dans un article récent, M. Ferdinand Buisson « Il n'y a plus qu'à faire le raisonnement bien connu des élèves de l'école primaire. » Le voici

Si 5 députés représentent 100,000 électeurs. combien un député en représente-t-il ? Réponse Cinq fois moins, soit 20,000, Ou encore

S'il faut 100,000 électeurs pour faire 5 députés, combien faut-il d'électeurs pour faire un député ?

Réponse Cinq fois moins, soit 20,000. Et c'est là tout le mystère horrifique du quotient électoral la liste qui n'obtient que 60,000 voix, c'est-à-dire trois fois le chiffre exigé pour avoir un député, aura 3 élus H liste qui obtient 40,000 voix aura 2 élus. C'est ici que M. Peytral et ?es amis interviennent en voilant leur face indignée Alors, disent-ils, un candidat qui a obtenu 60,000 voix n'est pas élu, et son concurrent t »;-serâ, proclamé avec 40,000 suffrages ? On aperçoit le sophisme.

La vérité est que les 60,000 voix n'ont pas été données à 1 candidat, mais à 5, et comme il faut que chaque candidat, pour être légitimement élu, possède 20,000 suffrages, les 60,000 voix ne peuvent faire élire que 3 candidats de la liste qui les a recueillies, comme les 40,000 voix de la liste adverse font élire 2 de ses cardidats.

Donc la formule votée hier par la commission sénatoriale a tout juste la valeur d'un truisme. Elle ne saurait en tout cas atteindre le système du quotient électoral, seul capable d'assurer la représentation due aux minorités. Au surplus, ce n'est pas un mode de représentation des minorités, mais cette représentation elle-même que M. Clemenceau et ses commissaires ont repoussée. Ils ont affirmé leur résolution de refuser aux minorités même les sièges qu'elles ont incontestablement conquis. Par cette attitude intransigeante, la commission sénatoriale se dresse non plus seulement contre la majorité, mais contre l'unanimité de la Chambre. Le Sénat assumera-t-il la lourde responsabilité de suivre sa commission dans la lutte où l'on veut l'engager contre les élus du suffrage universel et contre le pays?

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EN MARGE .1

La mort de lady Layard a mis Venise en deuil. Voici désert ce palais Capello dont la porte savait Isi'bïgti s' ouvrit' aux bons pèlerins ffart. Le" maître du logis était parti le premier, il y a quelque vingt ans. Ancien ambassadeur à Constantinople, ancien gouverneur de l'Egypte, sir Henry Layard réalisait fièrement le type britannique supérieur. Les fouilles de Ninive l'avaient rendu archéologue avec le sénateur Morelli pour guide, il était devenu l'un des plus fervents chevaliers de la beauté italienne. Dans sa maison de Venise, sir Layard avait créé peut-être moins qu'un musée, mais quelque chose de mieux aussi ce qui s'appelait jadis « un cabinet ». Les œuvres rares n'étaient pas venues là, selon un ordre administratif ou à l'appel de la vanité, mais pour embellir la paix d'un home. Entouré de glorieux souvenirs, ce retraité du pouvoir ressemblait, avec sa large barbe de neige, à tous les sénateurs peints par Tintoret. Depuis qu'il n'était plus, sa veuve maintenait pour

traits piquants nous ne voulons pas vous assombrir. Et ce sourire est plein de séductions il chatoie; il change de couleur selon les situations (le plus ordinairement il est rose); il reflète les tons de l'arc-en-ciel; il est galant, libertin, sceptique, coquet, frondeur, insolent; et il est affectueux, et câlin, et mouillé, quand les circonstances de l'action l'exigent. Et ce sourire communique sa joliesse à l'ensemble d'une œuvre qui n'est qu'un monument élevé au culte du joli. Et ce sourire apparaît au lever du rideau; il ne s'éteint que lorsque le rideau tombe; et tantôt il s'étale, et tantôt il s'insinue il s'embusque au coin des scènes, il se faufile à travers les mailles du dialogue visible ou dissimulé, il existe; toujours il est présent-. Et ce sourire, notezle, ne concilie pas seulement à nos auteurs le suffrage du spectateur amusé, il leur apporte une force immense: l'impunité, la possibilité de traiter tous les sujets, sans responsabilité, sans risque. Frôler la question religieuse. Introduire sur les planches une nonnain défroquée. Unir un bon papa à la fiancée de son fils. Persifler les politiciens. Taquiner l'Académie. Dangereux cela, délicat, osé, irritant, de nature à éveiller les susceptibilités, à provoquer les représailles ou les rancunes? Nullement. Car il y ale sourire qui corrige, lénifie, arrondit, arrange tout.Peut-on tenirrigueur à des gens qui sourient? Les exercices où d'autres se casseraient les reins laissent indemnes, n'exposent à aucun péril MM. de Flers et de Caillavet. Leur sourire les sauve. Et si ce sourire affadit les pièces qu'il faudrait développer avec conviction et vigueur, il capitonne utilement des pièces qui seraient, sans lui, brutales. A leurs comédies sentimentales, sucrées et conventionnelles, je préfère de beauboup leurs comédies satiriques. Ici le perpétuel sourire ne nous agace plus. Il devient une grâce. J'ai vanté à cette place les grands mérites du Roi et je ne m'en dédis point. Le Bois sacré versait dans l'excès de bouffonnerie. Et c'est aussi sans doute par quoi pèche l'Habit vert. Cependant sur les quatre actes du nouvel ouvrage deux sont d'essence supérieure. Ils moussent, ils pétillent. On les a bus, comme on eut vidé à souper des bouteilles de champagne. On était un peu gris. On était charmé.

Nous sommes à la campagne au bord de la mer^ chez M. de Maulévrier, duc authentique, académicien notoire, seigneur d'antique race, cocu inconscient, majestueux et respecté. La tête de M. Guy résume et synthétise ces indications elle est creuse, hautaine, distraite, couronnée de deux cornes de cheveux blancs. C'est la tête de l'emploi. Le duc attache une énorme importance à sa dignité académique; on le pressent à la façon qu'il a de questionner et d'écouter M. Pinchet, secrétaire général de l'Institut. Ces occupations d'ordre élevé l'empêchent de remarquer ce qui se passe dans sa maison. Evidemment il ignore que la duchesse (une Américaine épousée naguère pour sa beauté et ses millions) eut une légion d'amants, qui tour à tour l'ont quittée. Il ignore que le dernier en date, M. de Vaujour, s'est marié la veille à Sainte-Clotilde, et que la duchesse ne se résigne pas encore à la tristesse do l'avoir perdu. Tous ses amis la plaignent, l'entourent. Un poète lui apporte des vers à mettre en musique.car Mme de Maulévrier élève du fa-

une élite de visiteurs la seigneuriale tradition d'hospitalité. La gondole s'arrêtait sous un dais de feuillages; on frappait doucement. En haut de l'escalier de marbre, une-dame, aux airs de dogaresse, vous accueillait d'un sourire sérieux. Et c'était une belle occasion de se recueillir mieux encore en la ville même du recueillement.

Anglais avant tout, sir Layard aurait stipulé, nous dit-on, que ses collections devraient faire retour au British Muséum. Comment s'en étonner ? Tout sera ainsi pour le mieux; sans doute, mais que ces tableaux d'Italie respiraient à l'aise dans la lumière d'argent du Grand-Canal! Sur la terre d'exil, ils vont s'attrister.

Pour le touriste haletant que son Bœdeker avait égaré au palais Capello, le clou de la visite, c'était le portrait de Mahomet II, par Gentile Bellini. La guerre des Balkans donne à cet inappréciable document historique comme un charme d'actualité. Dans quelques jours, cette peinture de Bellini sera la propriété d'une, nation superbe. Hâtons-nous donc d'avouer, pendant que l'aveu est sans danger pour l'entente cordiale, que ce portrait a été outrageusement repeint. Il va sans dire que sir Layard est innocent d'un tel méfait. Les retouches ont dû être pratiquées au dix-septième siècle, alors que tout collectionneur digne de ce nom considérait comme un devoir de récurer et de rajeunir. Je sais un grand musée de la Triple-Alliance où cette tradition est pieusement entretenue. Malgré les repeints, l'œuvre de Bellini conserve les traits essentiels du redouté vainqueur de Byzance. Il me souvient de la réflexion d'une charmante voyageuse inconnue, qui, le guide en main, jetait sur ce portrait un regard rapide « Eh bien, vrai, je ne me le figurais pas comme cela » Cette dame n'a point dit comment elle rêvait Mahomet II..Gentile Bellini a vu en lui le fantôme de la Ituse; et c'est le secret de cette âme sombre qu'il a révélé à l'Occident.

Le père de Mahomet II, Mourad, avait été le plus humain des princes osmanlis. Dès son premier jour de souveraineté, le fils se montra savamment cruel. Il avait un petit frère en bas âge qu'il prit soin de faire étrangler aussitôt. Son supplice favori consistait à faire scier entre deux planches les victimes de sa disgrâce. Il se flattait pourtant de recommencer Alexandre et Jules César. Vainqueur des Byzantins, Mahomet -II prétendait égaler en raffinements intellectuels un Paléologue ou un Comnène; il parlait le grec et l'arabe il savait l'histoire, et au mépris de la lettre du Coran, se plaisait aux arts des chrétiens. En dépit du Prophète, il permit à des peintres et à des médailleurs giaours de faire son portrait. Plusieurs artistes italiens prirent le chemin du Bosphore; entre autres le fondeur padouan Vellano, et un architecte de Vérone, cher aux Malatesta, Matteo de' Pasti. Le départ de Gentile Bellini fut décidé pour des raisons de haute politique. La Sérénissime République de Venise était au regret de s'être brouillée avec le Grand Seigneur. Elle venait de signer une paix humiliante et de céder aux Turcs ses places d'Albanie. 0 irrédentisme! Elle redoutait et ménageait en Mahomet II la vivante' incarnation du péril turc. La courtisane vaincue se mit en frais de coquetterie pour séduire cet ennemi d'hier et de demain. Gentile Bellini fut délégué à Constantinople, comme ambassadeur du génie vénitien. Fut-il choisi, ainsi que Vasari l'affirme, au refus de son frère Giovanni ? Question obscure et de peu d'intérêt. Qui pourrait dire lequel des deux frères était alors le plus. admiré? «Il faut, avait dit leur père Jacopo, que 'Giovanni me surpasse, et que Gentile l'emporte sur Giovanni et sur moi. » Venise, en choisissant Gentile, voulait faire au sultan une politesse du plus grand goût.

Bellini demeura à Constantinople plus d'une année. Il s'éprit des mœurs des musulmans et de l'appareil de leur vie; il revint à Venise orientaliste passionné.Deux dessins du British, un Janissaire et une Odalisque, trahissent sa curiosité en quête du caractère typique. Quant au monstre, terrible et joli, qui posait devant lui, ce félin dont la chrétienté s'épouvantait, il le fouilla d'un regard de sorcier. Mahomet II éprouva-t-il quelque trouble à se voir si pleinement confessé ? Selon Vasari, il aurait soupçonné l'artiste d'occident d'avoir usé de sortilège « Qualche divino spirito addosso. » II n'en conféra pas moins à Gentile le titre de bey; en prenant congé de lui, il lui passa au cou une

meux Parmeline, se mêle de composer. Elle caresse son angora Bobby, elle s'exprime dolemment et indolemment, en usant de mots détournés de leur sens normal. L'impropriété saugrenue de son jargon, l'accent britannique dont elle l'assaisonne sont une intarissable source de comique. Et puis Mme Jane Granier, qui fut une prodigieuse reine de Silistrie, retrouve dans ce rôle, en les variant, quelque effets déjà expérimentés. Donc, la conversation se poursuit, coupée de politesses apitoyées et de silences. L'ironie de cette déférence, de ces empressements marque que le monde honore comme autrefois les faiblesses des personnes de qualité et que les traditions de la vieille aristocratie française se conservent. Surgit le maestro Parmeline. Celui-ci est un type, le plus pittoresque, le plus original de l'ouvrage. L'humour de Max Dearly s'y déploie délicieusement, éperdument. Imaginez un petit homme chevelu, cambré, bombant le torse, promenant sur la scène, avec des mouvements d'automate, ses jambes ankylosées. 11 sue l'impudence et la fatuité. Il « tape » les gens à la première rencontre; il accapare l'attention; il narre ses aventures. Tout à l'heure il a voyagé avec un jeune musicien très entreprenant et une jeune fille horriblement laide, qui joueront probablement leur rôle dans la comédie. Des princesses italiennes l'ont aimé. Il les nomme. Il mime au piano les minutes d'extase qu'il leur a données. Vous voyez Max Dearly. Vous devinez notre joie. Anciennement comblé des faveurs de la duchesse, demeuré son confident, il lui a présenté tous ceux que successivement elle a choisis. Il lui présentera leur successeur. Et justement le voici. C'est le compagnon de voyage de Parmeline, le monsieur très entreprenant. Il s'assied discrètement à l'écart, tandis que Mme de Maulévrier, devant le clavier, appelle l'inspiration musicale et s'efforce d'adapter une mélodie aux ridicules versiculets du poète Ne me comprends-tu pas ?

I Ne me cemprends-tu pas ?

Ah! donne-moi tes lèvres.

Tes lèvres? Qu'à cela ne tienne! Le monsieur entreprenant apporte le baiser demandé' un baiser appuyé, robuste, plein de promesses. Stupeur, feinte indignation, ravissement secret de la chanteuse. Parmeline survient «Madame la duchesse, M. le comte Hubert de LatourLatour veut vous offrir ses respects.» Allons, le monsieur entreprenant ne s'ennuiera pas. Et la jeune fille laide? Elle accourt. Elle est dépêchée par son oncle, M. Durand, vice-président de la Chambre, à M. de Maulévrier, en quête d'une secrétaire laide, elle l'est à faire peur, ou plutôt gauche, timide, grotesquement nippée. Comment M. D'urand ne lui a-t-il pas payé un brin de toilette. Oncle négligent! Mais y a-t-il rien de plus plaisant que d'apercevoir Eve Lavallière, vêtue d'une jupe ultra-provinciale, coiffée d'un chapeau de quatre sous! Brigitte Touchard (c'est son nom) n'ouvre pas la bouche, répond par monosyllabes, rougit, pâlit, frémit et avoue finalement que son cœur a parlé et que celui qu'elle aime, c'est le jeune homme entreprenant. Elle l'aura pour mari. Nous n'en saurions douter. Les auteurs vont nous mener par les sentiers qui leursontcoutumiers vers cette conclusion prévue. Sur l'anecdote ils grefferont des réflexions, des incidents, des observations malicieuses visant l'Académie, puisque aujourd'hui c'est leur cible,* Par

chaîne d'or, du poids de deux cent cinquante ducats.

Qu'a bien pu devenir le portrait original de Mahomet II? Le tableau de là collection Layard est, selon toutes probabilités, la réplique que Bellini avait rapportée à Venise ? A la suite de quelles aventures Cette précieuse page était-elle entrée au palais Gapello ? Elle se trouvait, sans doute, dans la galerie qu'avait créée Paul Jove en son palais du lac de Côme. Le docte prélat, historien et collectionneur, auteur des Commentarii delle Cose dé Turci,n,\rait donné.j'imagine.uneplaced'honneur au fondateur de la question d'Orient. A leur tour, les conservateurs du British s'empresseront d'offrir à Mahomet II une cimaise. Cest le moins que l'Angleterre puisse faire pour sa vieille cliente, dont l'Europe va cesser d'avoir peur. H. R.

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L'action diplomatique

Les pourparlers entre les plénipotentiaires des alliés et de la Turquie commencent aujourd'hui, tandis que la guerre continue. Sur les lignes de Tchataldza, où les conversations se tiennent entre les avant-postes des deux armées, il y a toutefois un temps d'arrêt, dont la raison peut être autant d'ordre diplomatique que militaire.

Il semble que la Turquie, suivant les conseils qui lui arrivent à la fois de Vienne et de Ber̃lin, revienne à son ancienne tactique et cherche à gagner du temps. Les possibilités de conflit entre l'Autriche et la Serbie et les perspectives d'une généralisation de la guerre ne peuvent que pousser la 'Porto aux atermoiements, dans l'attente d'un événement qui, affaiblissant ses adversaires, lui apporterait des chances de paix meilleure. La résistance militaire est également encouragée par la collaboration active des officiers allemands sur les lignes de défense da. 'I'chataldza et par le concours financier de banques allemandes.

Cette situation d'attente, qui maintient les armées serbes sur des champs de bataille éloignés, n'est pas pour déplaire iv Vienne, où l'on ne néglige aucun moyen de pression sur Belgrade. C'est ainsi que les journaux viennois relatent les mouvements de troupes, que le gouvernement interdit de fournir des renseignements militaires et paraît vouloir donner l'impression d'une mobilisation tant du côté russe que du côté de la Serbie, alors que depuis le début de la guerre il n'a pas cessé de prendre avec grande diligence des précautions militaires dont nous avons à différentes reprises entretenu nos lecteurs.

L'Autriche-Hongrie a actuellement. plusieurs corps d'armée sur pied de guerre, ce qui a amené la Russie à prendre de son côté certaines dispositions. C'est dans ces conditions troublées que l'Europe envisage les moyens de mettre diplomatiquement fin au conflit albanais dont l'incontestable gravité domine en ce moment toutes les autres questions. Les points de vue autrichien et serbe restent aussi éloignés l'un de l'autre qu'au premier jour, et l'opinion slave paraît tout entière favorable au moins à une partie des demandes de Belgrade. La solution éventuelle se complique encore des intérêts italiens qui seraient menacés gravement si Vallona, la clef de l'Adriatique, tombait aux mains de tiers et échappait au contrôle de l'Italie. Il est beaucoup question en ce moment d'une conférence pour régler ces difficultés, mais si cette réunion des puissances ne rencontre pas d'objection de principe sérieuse jusqu'à présent, il semble que l'Autriche désire qu'elle soit précédée d'un accord austro-serbe. Le conflit qu'on tâche de reculer ne serait, dans ces conditions, pas même ajourné. Si le pessimisme qu'on exagère systématiquement du côté autrichien ne paraît pas justifié, il est cependant impossible de ne pas reconnaître que la situation se présente comme fâcheusement embrouillée.

l'emploi minutieux et judicieux de ces proccdes, ils construiront leur idylle satirique. L'exposition de l'Habit vert, fantaisiste et animée, est suivie d'un charmant acte de comédie. M. et Mme de Maulévrier abritent sous le toit de leur somptueux château de Maiiy le comte Hubert de Latour-Latour, sigisbée de la duchesse, l'inévitable Parmeline, la bibliothécaire Brigitte. Celle-ci aide Hubert à réunir en volume les papiers de ses ancêtres, à préparer la matière du tome III. Que dis-je? elle y travaille seule ou à peu près, l'incapacité, la nullité, la veulerie du jeune gentilhomme faisant de lui un collaborateur illusoire. Au surplus il languit; l'affectueuse tyrannie de sa maîtresse lui pèse; il cherche des distractions au dehors, il s'intéresse à Mlle Arlette, des Folies-Bergère. Mais Brigitte veille au grain. La petite oie du premier acte (comme elle cachait son jeu !) est devenue une créature intelligente, avisée, lettrée, fine psychologue et diplomate accomplie. Ce sont les métamorphoses de l'amour. Défiante et jalouse elle s'applique sournoisement à éliminer ses rivales. Elle entreprend, sans avoir l'air d'y toucher, la conquête de ce benêt d'Hubert. Elle le lutine aimablement dans une série de scènes fringantes, attendries et spirituellement filées qui portent la marque Flers et Caillavet; elle est très Jacqueline, très Miquette elle protège son amoureux, elle lui ouvre les voies de la plus haute fortune; elle le conduit à l'Institut. Mais oui. Le vieux duc surprend le baron aux pieds de sa femme. Il va s'emporter et sévir. Brigitte intervient avec une étonnante présence d'esprit. Hé quoi! M. de Maulévrier n'a-t-il pas compris? Hubert est tourmenté de la «fièvre verte». L'indispensable appui du duc, voilà ce qu'il sollicitait de la duchesse. Le duc, rasséréné, accueille avec bonhomie ces explications, avec complaisance ces ouvertures. La candidature improvisée prendra corps. Rappelez-vous la théorie du Verre d'eau. Il ne faut pas mépriser les petites choses, dit lord Brolingbroke. C'est par elles qu'on arrive aux grandes. » Ainsi l'immortalité du comte sera l'oeuvre de l'humble Brigitte. Et admirez, je vous prie, l'industrieux artifice des auteurs, avec quelle souplesse ils accrochent aux péripéties de leur innocente historiette, leur principale affaire l'Académie. Les épisodes alternent, épisodes sentimentaux, épisodes satiriques, ayant toujours entre eux un point de contact. Des silhouettes traversent l'action, chargées d'exprimer quelques « idées sur le recrutement, le régime, l'avenir et le passé de l'institution académique. Le général Roussy de La Marnière proteste énergiquement contre l'intrusion d'un second général sous la Coupole. C'est assez drôle et ce n'est pas bien méchant. M. Pinchet, chef du secrétariat, déclare que « le candidat idéal est celui qui n'a produit aucun ouvrage, puisqu'il doit tout à l'Académie, puisque sans elle il ne serait rien ». Ceci, c'est plus grave. Mais la bonne duchesse s'empresse d'émousser les pointes de l'épigrammè, en retraçant dans un couplet prophétique précieusement ciselé, l'émotion, le trouble, le ravissement filial, la pieuse humilité du prochain élu. L'antidote auprès du poison. Ces brins de conversations, ces feux de mousqueterie, ces répliques alertes, ces jeux de scène qui semblent improvisés, tant ils ssRtsiit peu Fsffort (la seèns un iéiéphoR» est une trouvaille), tous ces ̃divertisscmcnls" `


La première réunion

des plénipotentiaires

[De notre envoyé spécial)

Constantinople, 24 no vembrb.

Les plénipotentiaires ottomans doivent se rencontrer aujourd'hui dimanche avec les plénipotentiaires bulgares pour négocier 1 armistice aux environs du quartier général de Hademkeui dans une gare de chemin- de fer.

Les plénipotentiaires ottomans sont le généralissime Nazim pacha et Reschid pacha, ministre de l'intérieur. Osman Nizami pacha, ambassadeur à Berlin, est encore en route,

La nouvelle que les Dardanelles sont fermées par des mines sous-marines et quun paquebot des Mes sageries maritimes a été forcé de s'arrêter est fausse et démentie officiellement, de même que la nouvelle relative à l'attaque de Gallipoli par les, Bulgares. ̃ ̃-̃̃ JEANRODES. La visite de l'archiduc héritier Une démarche de l'Allemagne à Saint-Pétersbourg

Notre correspondant de Berlin télégraphie L'empereur Guillaume et l'archiduc François-Ferdinànd, qui avaient quitté Sçringe hier à quatre heures et demie, sont arrives à neuf heures à la gare de Potsdam.

Les dépêches officielles insistent sur la cordialité qui marqua les adieux de l'archiduc. L'empereur et l'héritier du trône austro-hongrois s'embrassèrent à plusieurs, reprises. Au moment du départ du train l'empereur serra encore la main de#l'archiduc qui lui dit adieu jusqu'à ce que le train eût complètement disparu dans la nuit.

Arrivé à Berlin il dix heures vingt-six, l'archiduc est parti pour Vienne à onze heures quinze. Il semble que les conversations que l'héritier du trône des Habsbourg a eues à Berlin avec l'empereur Guillaume et les personnalités dirigeantes de l'empire ont eu pour effet d'augménter la méfiance des milieux allemands à l'égard de la Russie. La presse d'hier soir et de ce matin porte les traces de ce changement. Assurément le cabinet de Berlin continue d'envisager la situation avec sang-froid et de ne point croire à un dénouement tragique. Il ressent toutefois, à l'égard de son puissant voisin oriental, une inquiétude confuse qui ne cesse de croître. L'action de la Russie à Belgrade, à Bucarest, peut-être même à Constantinople, les préparatifs militaires à la frontière d'Autriche causaient ici depuis quelque temps un certain malaise que les entretiens de ces jours-ci paraissent avoir soudain rendu aigu.

On ne croit pas au danger sans doute, mais puisque l'Autriche paraît y croire, on ne1 peut pas refuser aux alliés de s'informer sur les* véritables intentions' du .cabinet de Saint-Pé-. tersbourg. Telle paraît être aujourd'hui la situation d'après les déclarations de la presse allemande la mieux informée.

Cetté presse est aujourd'hui fort instructive. Le correspondant berlinois de la Gazette de Cologné constate que les déclarations de la Russie Officielle sont pleinement rassurantes. L'attitude de la Russie, écrit-il, vis-à-vis de l'Autriche dans là question de l'Adriatique est devenue ces derniers jours plus amicale, semble-t-il, puisque la Russie ne cache pas qu'elle a des sympathies pour la Serbie et qu'elle ne 'la soutiendra que jusqu'à, un certain point. Les sympathies russes cessent là où commencent les prétentions territoriales de la Serbie sur l'Albanie. Les déclarations russes, dont la sincérité ne saurait être mise en doute, établissent que la Russie n'est point favorable au projet de partage de l'Albanie. La situation austro-serbe est donc meilleure en dépit des apparences. On a toutes raisons de croire que fa Serbie est dès à présent résignée à renoncer à une part de l'Albanie.

Par contre le correspondant berlinois de la Gazette, de Francfort dénonce l'activité d'une certaine diplomatie russe à Belgrade.

L'activité provocante de la Serbie, écrit-il, serait incompréliensible, si on ne savait pas que le ministre de Russie à Belgrade, M. Hartwig, joue, comme tant d'autres diplomates de la Russie, un rôle absolument indépendant.

Même note dans la Deiatsche Tageszeitung, qui depuis quelque temps reçoit des communications officieuses.

Ce journal soupçonne la Russie de poursuivre à Belgrade et à Bucarest une politique dangereuse. Une note de l'officieux Lokal-Anzeiger de-ce ma-

tin dit: ̃ :r '•.̃̃ ;;»'- ̃̃̃;

La Russie n'eut jamais autant de zèle -pour démentir énèrgiquemeht les bruits relatifs aux mouvements de troupes et aux préparatifs militaires. Il devient cependant toujours plus évident qu'à Saint-Pétersbourg et à Vienne on croit à la possibilité d'événements graves. Les Serbes espèrent que leur grand frère du nord ne les abandonnera point.

A Vienne, on'ne sait pas si la Russie officielle ne sera pas en dernière heure assez faible pour capituler devant la poussée populaire. Il faut ajouter à cela que la question roumaine n'est point résolue. Elle ne fera vraisemblablement qu'élargir la quadruple alliance balkanique. Cela n'ira pas sans amener une forte tension entre les grandes puissances.

ces mouvements de sensibilité, ces « sourires», groupés ensemble, communiquent au public une sensation de fête, d'ivresse légère. Le succès des deux premiers actes de l'Habit vert fut très vif, très mérité.

A partir, du troisième, la pièce tourne à la farce. Il se déroule dans la salle du palais Mazarin. C'est jour de séance. M. de LatourLatour lit sa harangue. Le duc, directeur de l'Académie, souhaite la bienvenue au récipiendaire il découvre, intercalée parmi les feuillets de sa brochure, une lettre intime de la duchesse au baron commençant par ces mots trop familiers My dear Coco. M. de Maulévrier sursaute, interrompt la solennité, congédie l'assistance, rumine des projets de vengeance atroces, repousse l'intervention d'un vieux singe gâteux, aveugle et sourd le doyen de la Maison et ne se rend qu'aux avis de l'honnête Pinchet, qui autrefois, dans une conjoncture analogue, pardonna. Le duc ne se montre pas moins magnanime; il immole ses griefs à la grandeur de l'illustre Compagnie. Il remonte au bureau, poursuit la lecture de son panégyrique. Les auditeurs expulsés ont regagné leur place. La séance continue. Cet essai de restitution, dans son décor, d'une cérémonie officielle de l'Institut, atteste la fertilité de ressources du directeur des Variétés; c'est un tour de force, fait pour les yeux; il ne s'exécute qu'au prix d'énormes invraisemblances. Et je sais bien que, en pareil cas, l'inexactitude matérielle importe peu. Nous admettons qu'un morceau oratoire d'une heure se réduise à dix minutes. Le théâtre, particulièrement le théâtre bouffe, s'accommode de ces conventions vaudevillesques. Aussi ne les reproche-je pas aux auteurs de l'Habit, vert. Il m'a semblé simplement que leur verve s'alourdissait ici et perdait de sa finesse. Le discours du comte de LatourLatour est une réjouissante parodie des discours de réception mais la simiesque apparition de M. le Doyen, les tergiversations du duc, le plaidoyer de Pinchet exhalent une gaieté laborieuse.

De, même, j'ai modérément goûté les facéties du quatrième acte, les flèches usées, empruntées à l'arsenal des revuettes et des chansons montmartroises, et décochées contre la résignation, l'impuissance et l'esclavage doré du président de la République. (Ceux de la « Lune Rousse » ont tout dit). C'est ce haut personnage qui joue le rôle de la Providence. Sa paternelle autorité, rapproche le duc et la duchesse, exile provisoirement M. de Latour-Latour afin de pouvoir l'unir Brigitte. La comédie s'achève en douceur, au milieu des effusions de tendresse et parmi les traits d'esprit. « II vous manque, dit la duchesse au président, le ministère de l'amour Je vous l'offre. -Je viens de donner ma démission. » En effet, la pécheresse s'amende. Brigitte sera comtesse. Et quelle comtesse délicieuse Le char de l'Etat continuera de rouJer sous une pluie de sarcasmes. L'Académie survivra à cette averse de confetti. Et la foule applaudira, pendant d'innombrables soirs, la science scénique, l'agilité, le prestigieux talent des auteurs qui, entre tous, lui sont chers. A ce succès, elle associera, en sa justice, les interprètes Mme Jeanne Granier, l'artiste parfaite, naturelle et profonde; Mlle Eve Lavallière, comme autrefois pittoresque, mais en plus maintenant sobre et sincère le sosie de Thiron, M. Guy; le cordial et malin Brasseur; l'aimable Prince; l'unique Max Dearly qui, clown extravagant, dissimule sous sa fantaisie

Il est difficile d'admettre que toutes ces déclarations de la presse officieuse alle,mande aient été faites en vain.

On doit probablement prévoir une démarche allemande à Saint-Pétersbourg. Cette démarche sera faite vraisemblablement avec la réserve et la prudence qu'imposent à l'Allemagne ses bonnes relations avec l'empire voisin. Mais à rapprocher certains télégrammes, on ne saurait douter quelle ait lieu.

En effet, le correspondant de la Gazette de Francfort à Vienne écrit

On a toutes raisons de croire que l'archiduc François-Ferdinand aura insisté auprès de l'empereur Guillaume pour qu'il accepte le rôle de médiateur entre la, Russie et l'Autriche. Les mesures militaires prises des deux côtés de la frontière sont le point le plus noir de la situation.

De même, le correspondant berlinois de la Gazette de Cologne écrit dans un télégramme daté d'hier

On doit s'attendre à ce qu'avant peu le gouvernement russe prononce des paroles d'apaisement. A peu d'années de distance, on voit ainsi se répéter, sur -la demande de l'Autriche, des événements qui marquèrent la fin du printemps de 1909, l'Albanie et L'Italie

Notre correspondant de Rome nous télégraphie La question albanaise continue à passionner les cercles politiques et la presse italienne. Pour rassurer l'opinion publique sur l'intangibilité de l'Albanie, l'agence Stefani a publié un télégramme affirmant que dans les milieux politiques autrichiens on assure que l'accord austro-italien de 1897 relatif à l'Albanie, sera appliqué au nouvel Etat constitué par l'Albanie autonome, de façon à assurer aux deux pays un traitement identique et des droits égaux.

L'officieux Popolo romano, discutant les derniers bulletins du Temps, estime que dans l'accord austro-italien le gouvernement italien n'a aucune raison de douter du gouvernement autrichien. Au dilemme posé par le Temps ou Albanie slavisée ou Albanie autrichienne, le Popolo répond ni l'une, ni l'autre, mais l'Albanie autonome. La Tribuna, dans une note officieuse, dit que l'Italie doit considérer la question albanaise, au point de vue de ses intérêts économiques, politiques et militaires, non seulement par rapport à l'Autriche, mais encore par rapport à la Serbie ou à toute autre puissance qui chercherait à s'établir militairement, par voie directe ou indirecte, sur l'Adriatique, au moyen des ports albanais. L'Autriche, poursuit le journal, par l'annexion de la Bosnie-Herzégovine et par l'abandon du sandjak de Novi-Bazar, s'est fermée elle-même les portes de la Basse-Adriatique et de la mer Egée. Avons-nous intérêt à les lui ouvrir?

Si le fait nouveau de la confédération balkanique et de la disparition partielle de la Turquie crée des situations nouvelles et de nouvelles responsabilités spécialement pour nous, ri' est-il pas utile, en vuetle l'ave:nïr, et nécessaire spécialement pour nous, gué nous réglions notre action suivant nos intérêts permanents, indépendamment de la fortune momentanée de tel ou tel groupement?

La question est à discuter, et la discussion ne peut pas offenser nos alliés. Durant la guerre avec la Turquie, la presse des Etats alliés et amis n'a pas discuté mais vilipendé l'Italie; nous nous bornons aujourd'hui à discuter pour la défense de notre position dans l'Adriatique les points de contact entre les engagements qui dérivent de nos alliances et de nos amitiés. Un télégramme do Vienne à la Gazetle de Cologne jette un jour singulier sur la manière dont l'Autriche, 1 Allemagne et l'Italie entendent appliquer la formule nouvelle l'Albanie aux Albanais. Dans les milieux bien informés, écrit le correspondant, on estime que les récentes conversations du comte Berchtold avec M. de TschiFschky, ambassadeur d'Allemagne à Vienne, et M. Avarna, ambassadeur d Italie à Vienne, ont eu pour objet l'avenir de l'Albanie. La question des futures destinées de l'Albanie n'a naturellement pas reçu de solution, puisque l'Albanie est encore a cette heure une province turque. Par contre, on s est entendu pour décider l'intégrité et l'autonomie de ce pays. On a tracé le programme de l'organisation économique et politique de cette province. Cette collaboration des alliés demandera quelque temps 1 exécution doit en être confiée à I Autriche et à l'Italie. Les points les plus importants à signaler sont l'organisation de la gendarmerie, l'établissement de postes, la construction de routes et de chemins de fer.

11 est absolument impossible que la Serbie puisse rester en possession d'un port. Par contre on lui en garantira le libre usage.

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Notre correspondant d'Athènes nous télégraphie Une version qui paraît assez vraie circule ici sur la façon dont Ismaïl Kemal débarqua à Duyfuzo. Il était monté à bord d'un navire autrichien allant de Trieste à Brindisi. En route le paquebot fit un crochet et débarqua à Durazzo Ismaïl Kemal, sa; suite et dix grandes caisses. Il paraîtrait qu'Ismaïl Kemal était porteur d ordres cachetés qu'il remit au cours de son voyage.

VHesperini publie une lettre de Rome affirmant qu'Ismaïl Kemal a été 1 agent autorisé de différentes propagandes étrangères en Albanie, même contre les intérêts autrichiens, quil sert maintenant.

le tact, la mesure et la délicatesse d'un vrai comédien.

Je ne saurais dire avec quel ravissement nous avons écouté dimanche la représentation de On ne badine pas avec l'amour, donnée à l'occasion des débuts de Mlle Malraison. La salle était pleine. Un auditoire enthousiaste s'y pressait et mettait une sorte de ferveur et d'allégresse dans ses acclamations. On n'aurait pu appliquer au poète ce qu'il écrivait sur Molière J'étais seul l'autre soir au Théâtre-Français Ou presque seul. L'auteur n'avait pas grand succès Ce n'était que Musset.

Musset recevait les hommages dus aux dieux du logis. Décidément, c'est un grand classique. Il survit aux variations de la mode, aux mouvements d'opinion qui, depuis un demi-siècle, accrurent1, ou diminuèrent l'influence 'qu'il exerça la masse du public. Une fois de plus,"j'évoquais aufond de ma mémoire ces oscillations, la curieuse histoire de la gloire littéraire du dramaturge si longtemps contesté. Au début, ses pièces excitèrent surtout l'étonnement. Elles tombèrent, comme d'étincelants aérolithes, au milieu d'un public mal préparé. Ce qu'apportait le poète était, par le fond et la forme, si nouveau Ce style ailé, cette éloquence, cette gaminerie, cette tristesse, cette belle humeur, cette désinvolture dans le débraillé, cette impertinence talon-rouge, cette insouciance des règles, tout cela ravissait et déconcertait les contemporains. Au fracas extérieur et par trop verbeux. du romantisme, Musset ajoutait quelque chose d'intime, d'éminemment personnel une sensibilité meurtrie, une façon, neuve de peindre l'amour, une bonne foi touchante. C'est par son extrême sincérité que ce théâtre émeut le public, par elle qu'il se conserve. Discuté, mais applaudi sous le second Empire, il eut ensuite un moment de déclin. Les vingt années qui suivent la mort d'un auteur illustre lui sont cruelles. C'est la période ingrate. On lui fait payer l'excès des politesses et des louanges. On cesse de le ménager. Cette inévitable réaction coïncidait pour Musset avec le triomphe de l'école parnassienne. Les jeunes gens aiTec-;taient de railler lés négligences de sa versification ils ne voulaient voir en lui que l'histprio-. graphe des grisettes, l'enfant malade de George Sand, le chansonnier de Mimi-Pinson. Nous sommes revenus de cette sévérité. Les murs du- Parnasse se lézardent nous n'avons plus la superstition û& la rime millionnaire; l'impassibilité de Leconte de Lisle nous laisse incrédules nous avons passé par le symbolisme d'Ibsen et de Wagner; nous aimons l'art dans ses manifestations les plus libres. Et voici que l'on «découvre» Musset, et qu'on le place à son rang, et qu'on l'adore. Nous goûtons tout de lui, sa gaminerie, son rêve, son imagination, son esprit. Quelques mots de ses « proverbes de salon » Un caprice, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée -r- ont vieilli. Mais quelle élégance, quel pétillement de verve! Que de grâce! Il est Parisien dans les moelles. Il juge à leur valeur les frivolités mondaines, il les persifle et elles sont nécessaires à sa vie; un secret amusement se cache sous sa moquerie légère. Ce côté dandy de son tempérament, ce,dialogue cavalcadant, cravacheur, qui n'est quel'expression delablague et de l'ironie boulevardière, on les retrouve dans la plupart de ses ouvrages, dans ses contes, dans le préambule de Namouna, dans les tirades de Valentin, « épatant » l'oncle Van Buck au prémier acte de II ne faut jurer de rien, dans les

L'autonomie albanaise n

Des informations diverses mais difficilement contrôlables circulent au sujet de l'organisation de l'autonomie albanaise. Nous les donnons à titre de renseignement.

On mande, de Constantinople qu" un iradô du sultan est attendu, proclamant l'autonomie de 1 Albanie, sous le gouvernement du prince impérial, afin de placer les Etats balkaniques devant un fait accompli. Les Albanais demanderaient ensuite di-, rectement la protection autrichienne.

D'autre part on affirme que les alliés reconnaîtraient une Albanie autonome placée sous leur propre contrôle,

Enfin la Wiener Allgemeine Zeitung reproduit une nouvelle de Durazzo d'après laquelle le chef albanais Ismaïl Kemal bey aurait proclamé l'indépendance de l'Albanie au nom de toutes les familles résidant en Albanie.

La Russie et la Serbie

Notre correspondant de Belgrade nous télégraphie J'apprends que les milieux gouvernementaux, de plus en plus optimistes quant à l'issue favorable et pacifique du conflit austro-serbe, se; montrent plus satisfaits de l'attitude du gouvernement rusëe-, eti confiants dans l'efficacité du secours que Sàint-Pé*-1 tersbourg prêterait jusqu'au bout à la Serbie. On 1 me dit que le cabinet de Belgrade doit avoir reçu' de récentes assurances dans ce sens.

On assure que les pertes des Serbes devant Monastir atteindraient 7,000 tués ou blessés. On cons dère à Londres

la situation comme incertaine Notre correspondant de Londres télégraphie «. Une grande incertitude règne ici dans les milieux politiques au sujet de la situation. On se rend compte d'ailleurs que cette incertitude est inévitable et que tout dépend actuellement de la tournure- que prendront les événements à Tchataldza. On continue à discuter les propositions de conversation générale faites par la Triple-Alliance, mais sans perdre de vue que ce sont là des discussions, comme on dit, dans le vide et que les événements risquent d'un moment à 1 autre de bouleverser toutes ces combinaisons. C'est pourquoi on ne s'étonne pas outre mesure de ce qu'on peut appeler le double jeu de la Triple-Alliance qui, tout en parlant de conférence, mobilise ou du moins fait circuler des bruits de mobilisation.

Nous croyons peu probable, dit l'Observer, que le règlement de la question albanaise puisse amener un conflit, mais tout dépend de la sincérité avec laquelle les puissances aborderont le règlement de cette question. Si l'Autriche désire simplement laisser l'Albanie aux Albanais, elle se place sur le solide terrain de la justice, mais si elle ne s'oppose aux aspirations des Serbes vers l'Adriatique que dans l'espoir d'absorber un jour elle-même l'Albanie, elle joue un jeu aussi dangereux qu'hypocrite.

Un rapport d'Hilmi pacha ;v Le Malin reçoit de Constantinople un extrait du rapportqu Hilmi pacha, ambassadeur ottoman à, Vienne, adressa à la Porte après son entrevue avec; le comte Berchtold a Budapest, entrevue à laquelle assista aussi l'ambassadeur d'Allemagne à Vienne., L'ambassadeur turc écrit textuellement Le ministre des affaires étrangères autrichien m'a déclaré que son gouvernement, d'accord avec ses alliés, désire que la Turquie continue la guerre. L'Aile-, magne et l'Italie ont commencé à mobiliser quant él l'Autriche, elle sera prête dans huit jours.

Si en présence des agissements de la Serbie, qu'i sont si contraires à ses intérêts, l'Autriche garde le silence et ne fait aucun préparatif militaire sérieux, c'est uniquement parce qu'elle attend le résultat définitif de la guerre'en Turquie.

Si la paix est conclue, l'Autriche fera connaître à la Serbie ses conditions d'une façon énergique. Si, au contraire, la guerre continue, elle fera tous les sacri' flees nécessaires pour soutenir le gouvernement otto-; man, à condition que la Turquie tienne ses promesses en ce qui concerne le sandjak de Novi-Bazar, 1. Hilmi pacha ajoute que son opinion personnelle est que l'Italie cherche à éviter un conflit austro-: serbe. D'après lui, un tel conflit provoquerait certai- 1. nement la rupture de l'alliance balkanique. Prohibition des nouvelles militaires Notre correspondant de Budapest nous télégraphie Le journal officiel hongrois publie ce matin uni arrêté gouvernemental interdisant la publication par voie de la presse de toutes nouvelles cancer-nant lesmativements d'eflectifs et 1 activité de l'ar- mée et, de la marine austro-hongroises, 1 état des-; forteresses et fortifications, la quantité d'armes,/

̃ tiïunitioTvs et équipements, les dèpèts,, la^qu^Jitej;)

'mu, itiol et '1., U.pe,' )Il~n,ts, ,le,8.4im!, B~¡; ,la, ".q~1i,t~

la quantité et' les transports dea subsistaneesr: V- A Les contrevenants seront passibles de la-priéoftV

d'Etat jusqu'à cinq années et d'amende j'usqu.'ji;

4,000 couronnes, Deux démïsitss officieux allemands, Notre correspondant de Berlin télégraphie Lo bruit a couru ces jours-ci dans la presse allemande que l'empereur avait envoyé à la princesse. Sophie de Grèce un télégramme de félicitations lors de la prise de.Salonique. Ce télégramme était, d'après ce que nous apprenons de bonne source,. une réponse à une dépêche de la princesse Sophie, sœur de l'empereur Guillaume, annonçant au souverain allemand la glorieuse conduite des troupes

saillies d'Octave, dans l'enjouement ironique de Mme de Léry, dans les avis taquins que Perdican jette au nez de dame Pluche. Oui, certes, Musset est bien un fils de Paris. Du Parisien, il a l'humeur indisciplinée, l'impatience du joug, quel qu'il soit, et qu'il déteste après se l'être donné. Plus romantique que Victor Hugo, il « bêche » le romantisme (rappelez-vous les sarcasmes de Dupuis et Cotonnet). Comme le Parisien, il abhorre la solennité pédante, l'emphase prudhommesque, tra-' vers haïssablesqu'il livre àlarisée sous les traitî du courtisan Mariani et du juge Tullio il ad-: met l'ivresse, mais à condition qu'elle sojfspi* rituelle, il verso uri doigt de Champagne à Van Buck, un verre de lacryma-cristi à Octave at note allégrement leurs propos, mais il bafoue. la pâteuse saoulerie de Bridaine et de Biasiusy ne prévoyant pas, hélas qu'un jour il JjerK1 drait le droit de la railler. Comme le Parisien, il. a du tact, un jugement sur, un sens critique: aiguisé cet amant cynique et ingénu, ce fan-, faron de vice, ce pierrot à la voix de rossignol, ce 'Chérubin abreuvé de larmes byroniennos avait toutes les qualités, toutes les faiblesses; d'un Parisien de Paris. Il était bien autre chose encore. Comme lui, son œuvre apparaît une et diverse. Toutes ses, comédies sont parentes et chacune d'elles vif, d'une vie propre; ces filles d'un même père lui. ressemblent et ne se ressemblent pas. Il écri-v vit à quelques mois d'intervalle les Caprices de, Marianne et On ne badine pas avec l'amour.: Pourtant les deux ouvrages diffèrent le pre-^ mier se ressent, beaucoup plus que le second,' de l'influence du romantisme; lorsqu'il le conçut, le poète partageait l'engouement du cénacle pour la frénésie du verbe et le pittoresque du décor.Ilrechercheêperdumentlacouleurlocale, il n'admet la passion que forcenée, sanguinaire,; sous les apparences d'un blême adolescent et d'une patricienne aux blonds cheveux,' au regard sybillin, au fin corsage. L'Italie lui inspire une sorte de superstition. Il ira plus tard s'y meurtrir Jes ailes; pour l'instant, ily transporte le refrain de ses chansons, le cadre de ses drames; il dévore Boccace, Leopardi, se les assimile, les transforme' en les parant des fleurs de son jardin. La plupart des figùres qu'a créées ou qu'enfantera le génie de Hugo, nous :en apercevons le reflet dans les Caprices, depuis la duègne entremetteuse de Rujl Bios jusqu'au spadassin du Roi s'amusa. La « loi des contrastes », article fondamental' de la charte de 'l'école, y est observée. La m'élan- colie y coudoie l'insouciance. Octave chante, Coelio gémit; la tragédie la plus sombre s'apprête au bruit des grelots, en un jour de carnaval. Ces jeux de lumière et d'ombre, qu'affectionnaient les spectateurs à'Hernani, plaisent à Musset: II en use, il en abuse. Il caresse, sculpte ses phrases, y sème à pleines mains l'or et les perles. Tout cela ne correspond plus à nos. habitudes d'esprit, à nos préférences littéraires.Cela est suranné. Et ce n'est pas ridicule. Ce théâtre éveille des émotions toujours fraîches; il survit au genre dont il s'inspira. Il reste debout sur des ruines. Une vertu miraculeuse le protège contre la sénilité, Les chefs-d'œuvre de Hugo ne se maintiennent au répertoire que par l'éclat d'une virtuosité incomparable. Les personnages qui y évoluent vivent d'une vie héroïque et lointaine. Ceux de Musset nous sont proches. Nous nous mirons en eux. Leur persévérante jeunesse tient encore à d'autres causes. Et d'abord le poète a soin de ne pas les situer dans un milieu historiquement trop exact, trop rigoureux. Ils n'appartiennent à

l grecques dans les combats qui se livrèrent devant la ville.

On dément non moins officieusement que 1 ambassadeur de Turquie à Berlin, Osman Nizami. pacha, qui a été mandé à Constantinople par son gouvernement pour prendre part éventuellement, aux négociations de paix, soit porteur d'une lettre de 1 empereur Guillaume II au sultan ou même qu'il ait été reçu par le souverain allemand.

A propos de Nizami pacha on annonce de Bucarest quil doit arriver dans cette ville aujourd'hui ou demain, qu'il aura une audience du roi Charles et qu'il conférera avec le premier ministre Majoresco.

LMdéal de la Roumanie

Sous ce titre M. J. Boldur-Epureanu, ancien sénateur, nous adresse la nouvelle lettre suivante qui formule le programme de l'irrédentisme roumain Une haute leçon d'idéal national se dégage de la guerre actuelle. Dans toute leur politique, les peuples balkaniques, avec une inébranlable patience, n'ont poursuivi qu'un but là reconstitution d'une grande Bulgarie et d'une grande Serbie. Pour atteindre et réaliser cetàdéal national, rien :n'â> coûté aux Bulgares et aux Serbes. Et aujourd'hui, après vingt-cinq années d'efforte -constants et soutenus, ils ont prouvé à l'Europe désorientée qu'ils savent vouloir et qu'ils savent agir. Or, tandis que la Bulgarie et la Serbie se révélaient tout d'un coup, comme se révélait il y a quelques années en Extrême-Orient le Japon, nous, Roumains, que faisions-nous et que continuonsnous a faire?

Nous dormons, emmitouflés, si je puis me permettre cette expression- familière, dans notre soidisant sagesse politique. Et il semble, hélas! que nous voulons continuer notre sommeil, attendant' que les alouettes nous tombent rôties du ciel. Inféodés à la politique allemande, et par suite à la politique autrichienne, c'est du ciel allemand et du ciel autrichien que nous atendons que les alouettes tombent.

Mais que peuvent pour nous l'Allemagne, et surtout l'Autriche?

Depuis 1886, nous contribuons à enrichir- leur industrie et leur commerce. Quel appui nous ont donné l'Allemagne et l'Autriche lorsqu'en 1878,. la Russie, mal inspirée, a commis la faute politique de nous enlever la Bessarabie? Et pourtant, loin d'en vouloir à l'Autriche, qui,, elle aussi, nous a jadis arraché la Bukovine, nous restons ses amis fidèles et dévoués.

Réveillons-nous. Abandonnons une politique qui ne nous a donné et qui ne peut nous donner rien de bon. r.

Notre idéal national doit être une grande Roumanie, comme l'idéal des Bulgares et des Serbes a été et est une grande Bulgarie et une grande Serbie.

Les Bulgares et les Serbes nous ont donne l'exemple d'un patriotisme rationnel. Ils viennent de prouver au monde ce que peuvent les peuples qui travaillent et luttent avec fermeté pour se reconstituer une grande patrie, qui soit eux et qui doit être à eux.

"Nous aussi, nous avons une grande patrie à reconstituer, une grande patrie qui fut à nous et qui doit être à nous. Notre idéal national et rationnel, le seul que nous devons poursuivre, doit être de. rapatrier la Transylvanie et la Bukovine. Pour l'atteindre et le réaliser, nous devons marcher non avec l'Allemagne, non surtout avec l'Autriche; mais avec la France et la Russie.

Vainqueurs avec la Triple-Entente, la Bukovine et la Transylvanie seront à nous. Vaincus?. Nous aurons du moins la consolatipn de tomber glorieusement pour une noble et grande cause.

Les faits de guerre

\1

La situation du 24 novembre

L'occupation d'Okhrida par un détachement appartenant à la division de la Morava souligne une fois de plus le désir qu'ont les Serbes d'étendre leuroccupation militaire à toute larégionqui les sépare encore de la mer. La division de la Morava figurait àla droite du dispositif– c'està-dire à l'ouest de Monastir dans le combat final livré autour de cette place le 20 novembre. Chargée de couper aux Ottomans la retraite vers la Haute-Albanie et vers Resna, elle réussit à atteindre ce dernier point le 22; le lendemain 23, elle portait un 'détachement dans Okhrida, qui n'en est qu'à 25 kilomètres. Si l'on réfléchit que dès la veille Dibra. (6Q kilomètres au nord d'Okhrida) avait été occupée parua détachement serbe, ;venu directement

jdj| Kjiphéyp ,-(cë, détachement ï>araAt mj' pas?;

avoir' figuré a la bataille de Monasti JV mais s'être employé dans le moine temps à nettoyer la région Kitchevo-Kruchevo), on conclura que l'armée serbe cherche à s'avancer vers la nier par tous les itinéraires et par tous les moyens,. Il n'est pas douteux aujourd'hui que l'idée de cette avance ne soit devenue le mot d'ordre de l'état-major serbe des le lendemain du succès de Kumanovo, le 24 octobre. Mais alors l'armée ottomane battue n'était pas encore détruite, et il était indispensable d'en finir avec elle par une nouvelle bataille avant de songer à des marches et à des occupations; Tel fut le

aucune époque, et c'est ce qui les garde de vieillir. Qu'est-ce que Perdican, Fortunio, Fantàsio, Cœlio, Octave? De quel siècle sont-ils? Do quelle race? On ne sait. Leur vraie patrie, c'est le pays de Watteau et des féeries shakespeariennes, c'est le songe. Et dans ce songe l'écrivain s'est mis tout entier; son cœur y palpite; partout on le reconnaît. Octave, c'est lui, et aussi Cœlio, et Perdican, chacun incarnant un des aspects de sa nature; et comme il est doué du génie créateur, il imprime à ces figures un durable relief, il les généralise, il les fait « types », il montre! la loi sous le cas particulier, et sous l'individu l'homme éternel. Voilà justement ce qui nous touche en ce divin: théâtre. Malgré son allure débridée et la fantasmagorie du paysage, c'est le moins artificiel qu'il y ait, le plus humain, le plus largement empreint de réalité psychologique. > Et de même Musset s'est minutieusement interrogé en modelant ses, femmes ». Il a tracé leur image d'après le bien ou le mal qu'H a reçu d'elles ou qu'il leur a fait. Ces figures féminines se ramènent à deux groupes, et dans chaque groupe elles ont ensemble comme un air de cousinage. Il y a la vierge, inconsciente des matérialités de l'amour, mais prête à aimer, la jeune femme honnête et fidèle à ses devoirs, Barberine, Deidamia, Elsbeth, Rosette, Carmosine, Cécile, Ninette et Ninon. (Musset adorait les jeunes filles; nul n'en a parlé avec une plus tendre et plus spirituelle délicatesse. C'est souvent ainsi. Les libertins sont épris de pureté.)

En opposition se dresse la femme perverse, dont'Muaset a souffert ou cru souffrir, que ce soit une courtisane, une épouse adultère (comme la Jacqueline du Chandelier), une créature ̃ étrange et cruelle (comme Camille). Marianne est un peu tout cela, ou sur le point de l'être, ce qui la rend très intéressante; elle n'a pas encore succombé, elle est au bord extrême du précipice, elle y va choir. C'est Jacqueline avant la faute; c'est plutôt Camille mal mariée et déeue, car elle est moins passive que Jacqueline; elle a du sang, de la fierté; elle frappe du pied comme une petite cavale impatiente qui bondit sous l'éperon. Le rôle est d'une netteté surprenante il se développe en cinq scènes qui sont des chefs-d'œuvre de logique, de sobre clarté; on voit, à chaque réplique, le caractère évoluer, s'arrondir, prendre forme comme un bloc ̃ de glaise entre les dgigfcs du sculpteur. Le caractère de Camille est plus complexé que celui de Marianne, plus substantiel, plus riche en nuances, moins ingénument superficiel c'est un caractère, si l'on peut ainsi parler, « prophétique », gros de choses non encore exprimées en 1834, annonciateur de l'avenir. Sous la guimpe de la nonne altière et coquette, on discerne une longue théorie de femmes compliquées, incomprises, impulsives, inconscientes, neurasthéniques. La moitié des héroïnes du théâtre moderne dérivent d'elle. On ne peut soutenir toutefois que ce personnage singulier soit énigmatjque. Il contient. deux êtres successifs et superposés, un être factice, un être sincère. Camille sort du couvent ello n'aperçoit le monde qu'à travers les confidences d'une de ses compagnes découragée et meurtrie. Elle l'ignore. Elle prétend le juger. Elle se montre vaniteuse, intransigeante, sûre d'elle-même, dure envers autrui. Puis au contact de la vie, sous l'aiguillon de la coquetterie, de la jalousie, son cœur s'émeut. Elle souffre, elle aime, elle se sent, comme toutes les créatures, faible et désarmée devant l'amour. A la fin du troisième .acte, bouleversée par la

but de la poursuite engagée par le prince Alexandre dans des directions d'abord divergentes et sans qu'on sût au juste la région où le gros des forces de Zekki s'était réfugié, puis l'objet mieux défini de l'opération dirigée vers Monastir.

Entre temps, la 2e armée serbe comprenant les divisions (du 2" ban) du Timok et du Da1nube avait été transportée devant Andrinople. Ces détachements une lois effectués, les forces disponibles pour l'opération contre Monastir comprenaient i° la 1™ armée, aux ordres du prince Alexandre, (4 divisions; 1er ban) de la Drina, du Danube, de la Morava, de Timok 2° la 3e armée, (3 divisions; 2e ban) de la Drina, de la Choumadia, de laMorava.

Il semble que le plan serbe ait consisté à n'employer que la lrc armée contre Monastir, et à porter au contraire immédiatement la 3" vers l'ouest, dans la double pensée de gagner du terrain vers la mer et d'intercepter aussi la retraite des détachements turcs vers la HauteAlbanie. C'est ainsi que 8 bataillons de la Drina (2e. ban). ont: marché, de Prizrend sur Diakovo,: puis sur Alessio, où ils ont fait leur jonction avec bataillons de la Choumadia (2e ban), venus aussi de Prizrend, mais par la ligne droite à travers le pays mirdite. On croit aussi pouvoir rattacher à la 3° armée le détachement venu de Kitchevo à Dibra.

La question se pose à l'heure présente de savoir lesquels devanceront les autres vers Durazzo, des détachements de la 3e armée, parvenue à Alessio, ou de celui de la iv° à Okhrida? La hâte des Serbes vers leur objectif maritime est devenue particulièrement sensible depuis qu'il avait été question d'un armistice. Elle peut s'accroître aujourd'hui du désir d'être à Durazzo avant d'avoir reçu sous une forme ou sous une autre le veto autrichien.

Sur les lignes de Tchataldza

Deux dépêches, l'une de notre envoyé spécial du côté turc, et l'autre, officieuse, du côté bulgare, donnent sur la journée de samedi des nouvelles contradictoires. Voici ces deux dôpêohes.

Constantinople, 24 novembre.

Hier samedi, le silence a été complet sur toute la ligne de Tohataldza. L'inaction est telle que certains croient que les Bulgares se sont retiré6. Les Allemands exploitent la situation et répandent le bruit que les Bulgares, écrasés, ont battu en retraite. En réalité, les négociations pour l'armiSrtice. entrent dans une phase nouvelle.

Les renseignements émanant du CroissantRouge égyptien, dirigé par les Anglais, et qui a apporté son concours sur les lignes, confirment les affirmations que je vous ai transmises dans mes ̃précédents télégrammes^ Dans les derniers jours,. par suite de mesures sanitaires sévères prises, la mortalité quotidienne est tombée de 3,000. à 100 par jour pour toute l'armée. Jean Rodes, On télégraphie de Sofia

Sofia, za novembre.

Ce matin à cinq heures, deux bataillons turcs ont entrepris une attaque contre une partie des positions bulgares sur la ligne de Tchataldza; ils ont été. repoussés avec des pertes sensibles.

Sur les autres points, le long de la ligne de Tchataldza, il ne s'est produit aucun combat.

Les opérations sur mer

Les renseignements suivants sont communiqués sur les actions dans la mer Noire et la mer Egée Constantinople, 23 novembre.

Le croiseur liamidié, qui se trouve déjà dans le dock de l'amirauté depuis son avarie due à l'attaque des torpilleurs bulgares, porte une voie d'eau à l'arrière, audessous de la ligne de flottaison; le bâtiment est en partie coule; le mât est à moitié arraché. Athènes, 24 novembre.

Le chef de la division navale de la mer Egée télégraphie que le torpilleur N" 14, commandant Argyropoulos, étant entré dans le port d'Aivali, a attaqué une canonnière turque.

A la vue du torpilleur grec, le commandant et l'équipage de la canonnière abandonnèrent leur- vaisseau, où des voies d'eau s'étaient produites, et qui commençait .à s'ouvrir. Un détachement de marins grecs monta alors à bord'de la canonnière turque afin d'essayer de boucher .les voies d'eau; mais n'ayant pu réussir dans cette tâche, ils quittèrent le navire.

-On su.pposB-,quecetle1.ican.Qi'mièrG, était le~2JpUr? dont

T&rniemeht' éjait/ constitué de trois, canons. K^upp,.

La promotion du diadoque ̃

Notre correspondant d'Athènes nous télégraphie Le diadoque vient d'être promu au grade de général, équivalant à peu près au maréohalat inexistant dans l'armée grecque. Cette promotion, dit le décret, est justifiée par des services exceptionnels. De fait le prince Constantin s'est surpassé depui. le début de la campagne. Outre les talents stratégiques dont il a fait preuve, il montre un courage, une llt'dc,t11" au travai), une encïuia>rco-qui'enÏùvent le cœur des soldats dont il partage toutes les souffrances en. une campagne exceptionnellement peu favorisée par la température. Ceux qui ont

mort de Rosette, elle saigne intérieurement et n'a plus d'orgueil. Mlle Malraison n'a pas exprimé avec assez de simplicité et de naturel les déchirements suprêmes de ce combat; elle est théâtrale là il faudrait être humaine. Mais elle a joué les deux premiers actes avec beaucoup de précision, d'intelligence, de délicatesse, de distinction- Dès qu'elle, se sera assouplie, elle jouera très bien le dernier. La voix est harmonieuse, les yeux expressifs, la ligne élégante. C'est un heureux début. M.Dessonnes met tout ce qu'il y a en lui d'éloquence et de flamme au service de Perdican. Emouvant dans la partie vibrante du rôle, il n'en rend pas la grâce légère. On ne le voit point lutinant les filles du village et « faisant des ricochets ». Le consciencieux M. Siblot est trop raisonnable, trop rassis, pour traduire les, aspects falots et lunaires, du baron.tM.- Bernard nous a -restitué lé regard amical* les bonnes grosses joues, la- joviale in- st dulgence, le ventre avonculaire de Barré. C'est une résurrection. Mlle Lifraud, touchante Ro- sette, a délicieusement nuancé l'adorable scè- ne du dénouement. Mme Fayolle est une dame Pluche aigre et pointue à souhait.

J'achève ce trop copieux feuilleton et je m'aperçois avec désespoir que je n'ai pas encore parlé des nouveaux spectacles de l'Odéon, de Femina, du Châtelet, des Bouffes-Parisiens. Quelques lignes, en hâte, sur chacun d'eux. L'érudition, la curiosité, le goût littéraire de M. Paul Verola nous ont révélé une Madame de Châtillon intéressante. Cette pièce n'offre pas l'amusement des drames mouvementés, pittoresques et un peu débraillés de Dumas père. Des gentilhommes, contemporains de Mazarin, y tirent l'épée, mais sans allégresse. On y procède à des enlèvements, mais sans beaucoup d'entrain. On >y médit de la reine et du cardinal, mais sans joie. La couleur de ces einqactesestuniformémentsornbre. Us contiennent toutefois une attachante étude de caractère et une romanesque aventure. Mlle de Boutteville .a appartenu au prince de Condé. Soucieuse de se réhabiliter dans l'opinion du monde, qui soupçonne vaguement sa liaison, elle sent la nécessité de s'établir. Elle se choisit un époux en la personne de. M.deChâtiÛon, compagnon dévoué et frère .d'armes du prince. Par le fait même de l'intimité qui lie les deux hommes ce ^mârjagfl coupera court aux méchants, bruità, On. p.ôUTFâ: pas croire qu'il se soit accompli à l'insu de Condé, et l'on ne croira pas que Condé ait donné sa maîtresse pour femme à son meilleur ami. Le prince éprouve un cruel embarras. Seconderat-il l'astuce de Mlle de.Boutteville? Trahira-t-il l'amitié? M. Paul Verola résout sommairement ce cas de conscience. II n'insiste pas assez. L'hymen se. conclut avec la' complicité du prince. La nuit de noces réserve à M, de Ghâtillon une fâcheuse surprise. Le mari, déçu, jaloux, s'applique vainement à découvrir l'auteur de sa honte. Désespérant d'y parvenir il va chercher sur les champs de bataille une mort libératrice. Ces épisodes et ceux qui suivent, les désordres de Mme de Châtillon, l'inclination que lui inspire M. de Nemours, ses ruses pour tromper la surveillance du grand Condé, sa confusion finale, son châtiment'sc déroulent en une série de tableaux qui ne manquent, pour être tout à fait attrayants, que d'un peu d'air et de lumière. Le public a écouté avec attention et respect cette œuvre distinguée.

II y a dans le" Valet de emir un acte neuf

suivi les marches terribles de l'armée de Larissa à Salonique et de Salonique à Florina, sans un seul jour de repos, reconnaissent que les soldats n'auraient pas supporté ces épreuves' avec tant de courage s'ils n avaient pas vu leur chef toujours au premier rang.

La bataille de Monastir

{Dépêche de notre correspondant particulier) Skoplié (Uskub), 23 novembre.

Voici des détails nouveaux sur la bataille de Monastir. Les Turcs y avaient trois corps et deux divisions indépendantes. L'aile gauche comprenait le 6e corps de Djavid. Au centre se trouvait le 7' corps de Fethi pacha. L'aile droite se composait du 5° corps, sous les ordres de Zekki pacha. Les troupes serbes furent réunies sur la rive gauche de la rivière Tcherna, très rapide en ce moment, dont la. traversée causa de nombreuses victimes. Les soldats.avaient de l'eau jusqu'à la ceinture. Les Turcsqui se trouvaient dans de grandes tranchées sur la rive droite furent repoussés. Ils occupèrent alors les hautes positions. autour de Monastir. Le second jour (18 novembre) de la bataille, les Serbes avaient comme aile droite la division de la Morava; comme icentre la division de la,,Drina;1;Comme aile gauche la division du Danube; sur le chemin de Prilep, l.a;. division du Timok. Les combats furent menés pour, la plupart à la baïonnette. Le quatrième jour, Zekki pacha commença le premier la retraite vers Florina Djavid pacha fit des efforts surhumains pour gagner Okhrida, tandis que Fethi pacha cherchait un passage vers Resna. Le soir de ce même jouf toutes ces troupes mises en déroute se dispersèrent. ''̃ Aujourd'hui on annonce la prise d'Okhrida par la division de la Morava.

La Serbie arme ses nouveaux sujets Notre correspondant de Belgrade nous télégraphie Depuis l'occupation des nouveaux territoires par ses troupes.le gouvernement serbe a donné l'ordre aux autorités militaires d'armer les Serbes qui habitaient la Turquie. A cet effet, les armes prises aux Turcs ont été distribuées à des volontaires, et ces nouveaux contingents, encadrés de sous-officiers serbes, ont reçu aussitôt une instruction militaire qui permettra de les utiliser immédiate ment.

Les Détroits seraient fermés

Notre correspondant de Berlin télégraphie D'après un télégramme de Constantinople au Lokal-Anzeiyer, le stationnaire italien qui devait amener l'ambassadeur d'Italie à Constantinople n'est pas encore arrivé. Le vapeur des Messageries, qui était également attendu hier, n'a pas eté signalé.

Ces deux faits portent à croire à une attaque imminente de la flotte grecque contre les Dardanelles, attaque en vue de laquelle la. fermeture des Détroits aurait été décidée.

Navires allemands;

/̃_̃;̃ ;dâîis'l¥svôi»ux 'd'Asie-

Berlin, 24 novembre.

Les croi'seurs allemands Breslau et Bertha qui devaient aller mouiller devant Smyrne et Salonique ont reçu par radiotélégraphie l'ordre de jeter rancre dans la baie d Alexandrette (côte du vilayet d'Adana).

Nouveau démenti des excès grecs à Salonique

Le gouvernement hellénique fait démentir les informations lancées dans la presse d'après lesquelles des soldats grecs se seraient livrés à des excès sur la population juive de Salonique. Dès avant la capitulation de Salonique, dit cette note, on remarqua nettement, tant en Turquie qu'en Europe, les efforts faits pour mettre en opposition les Grecs et tes Israélites dans la capitale de ia Macédoine. Dans ce but, on répandit le bruit que des soldats grecs avaient été empoisonnés par des ïsraélites et que des juifs avaient été maltraités par les Grecs; l'état d'anarchie qui suivit' la défaite turque permit aux douteux éléments qui pullulent dans cette ville de se livrer tant sur les juifs que sur les Chrétiens h de nombreux excès, mais dès le lendemain de l'installation grecque et de l'arrivée de la gendarmerie gréco-crétoise, l'ordre le plus parfait a régné.

La mise en circulation de pareilles rumeurs au moment où tous les étrangers expriment leur reconnaissance au roi et au gouverneme*nt grec pour le prompt et complet rétablissement de l'ordre, montre assez leur origine tendancieuse.

On sait que ces ''soi-disant excès avaient.servi 1 de prétexte à population israélite de Salonique, qui constitue un des éléments principaux du comi(,é Union «^ progrès, pour demander la pro|

îtibn^é'TAilemaghe.; "(f;:

'En Serbie

La Tribuna de Belgrade apprend d'une personnalité bien informée que rindemnité de guerre exigée de la Turquie est d'un milliard, dont 350 mi>liqns reviendraient à la Serbie.

Deux trains spéciaux ont. amené à Belgrade 861 blessés dont 11 officiers venant de Monastir et d'Àiidiïnople.

Suivant une dépêche d'Uskub, parmi lés canons pris .aux Turcs à Monastir, figurent douze pièces que les Turcs avaient enlevées aux Grecs à Banitza a et Florina.

Le général d'artillerie français Herr ancien

le deuxième. Le décor représente l'intérieur ripoliné d'une cuisine de bonne maison, Le chef, tandis que son pot mijote, achève une réussite; le chauffeur marivaude avec la femme de chambre; le sommelier, pénétré de son importance,. jordonne et .bouscule les valets. Ces gens se haïssent, se querellent et ne s'accordent que pour dauber sur les maîtres. Lorsque ceux-ci paraissent, instantanément l'ordre renaît, les échines se courbent. La servilité succède à l'arrogance. Mais aussitôt après, quelles représailles Que d'insolent mépris! Vous croyez boire du lait pur, monsieur? Une main criminelle y a versé l'eau du robinet. Vous vous régalez, madame, d'une succulente bouillabaisse? Des doigts crasseux en ont ramassé à terre les morceaux épars. Cela ppufrait être lugubre. Et cela, déchaîne une incoercible hilarité. T^pltérfte féminine à qui nous devons cette pochade en écrira d'autres elle écrira des comédies. Peut-être est-ce déjà fait? Mme Louis Gilbert me'paraît douée d'une qualité que la nature n'accorde qu'à de rares élus: la gaieté, la vraie gaieté qui coule.de source, et lave, et balaye, comme une onde abondante et fraîche, tout ce qui est amer et noir. Nous attendons de Mme Louis Gilbert des pièces joyeuses. Et ce seront de très bonnes piè«es, si l'auteur prend la peine d'y réfléchir davantage et de tes mieux com* poser. -.̃̃̃;̃ Les fées seraient-elles mortes? Le Châtelet leb néglige. Il ne demande plus ses miracles qu'aux ingénieurs, qu'auxsavants, qu'aux explorateurs, qu'aux milliardaires- du Nouveau-Monde. Les trente tableaux du Roi de l'or nous promènent de Paris à Marseille, de Marseille à Alger, course folle à la poursuite d'un papyrus envolé, vagabondage entremêlé de divertissements chorégraphiques, odyssée agrémentée d'intermèdes facétieux, de coqrà-l'âne, de calembours. Les fées de Rothotnago, blotties dans le grenier du théâtre, ne pouvaient s'empêcher de rire en écoutant les lazzi de Vibert, d'Hamijtoni de Morissey, en contemplant le nez fripon de Mlle Reuver mais elles étaient, au fond, mélancoliques,

Je n'ai que peu do choses à dire du fabliau puéril et grivois, joué sur la scène des Bouffes, mais je m'en voudrais de passer sous silence la tentative de littérature -et- d'art- de Paul Bastier, Cet éminent confrère, journaliste et professeur, enseigne la langue française dans les universités allemandes. Il a conçu le projet d'offrir un vieux chef-d'œuvre allemand à l'admirative sympathie des Français. Au cours d'une conférence éloquente dans sa simplicité, nourrie d'idées et de rapprochements instructirs, il a évoqué la figure de Friedrich Hebbel, dramaturge issu du peuple, dénué de culture, plein de génie et de foi. Hebbel écrivit MarieMadeleine au moment des fureurs romantiques. Les spectateurs de Dumas et d'Hugo passaient, en hurlant leur enthousiasme, sous les fenêtres du petit hôtel garni où le pauvre homme composait son drame. Or ce drame rustique ne reflète en aucune façon le romantisme victorieux. Il est sobre, nu-, ramené à l'essentiel, ramassé, puissant; il devance, il annonce les tragédies intérieures d/Ibsçn. L'auteur et la pièce méritent un examen détaillé. J'ajourne cette étude à la première semaine de loisir et je me borne à louer le zèle' et le dévouement des interprètes M. Dullin, Mlles Barthe et Des vergers. AOOLPHS BRtSgQîl.

AOOLPHS BMS80!<.


commandant de l'artillerie du 6e corps, qui veut se rendre compte des qualités des différents systèmes de canons employés car les belligérants s est arrêté à Belgrade. Il a lait une visite au ministre de la guerre et s'est rendu à l'hôpital de la CroixRouge russe, où il a remis des cigarettes aux blessés turcs et serbes en traitement. Le général Herr se rend à Uskub.

Le retour du roi Pierre I" à Belgrade Le retour du roi Pierre dans sa capitale a donné lieu à une imposante nianif estafion d'enthousiasme à laquelle a pris part la population tout entière.

Le souverain était attendu à la gare par les princes, M. Pachitch, président du conseil, le corps diplomatique et nombre de députés à la Skoupchtina.

A sa sortie de la gare le roi Pierre a été saiué par une longue ovation qui lui a été faite par la foule au premier rang de laquelle se tenaient le maire, tout le conseil, municipal, les délégations des vétérans de la guerre de 1876, les dames de la Croix-Rouge, et les étudiants avec leur bannière. .-̃“ Une «horale-' a entonne alors'la marche..royale au milieu d'uh silence religieux, puis le'maire, M. Davidovitch, a' adressé au monarque un discours de bienvenue dans lequel il a salué le roi comme un vainqueur et comme le libérateur des populations serbes. La fin de son discours a produit une sensation particulièrement profonde quand il a proclamé que le peuple serbe était résolu à défendre jusqu'au bout le fruit d'une campagne qui fut arrosée par le sang de ses soldats.'

Sire, s'est-il écrié, tant de succès n'ont pas pu s'obtenir sans victimes et pertes sensibles; gloire et reconnaissance à ceux qui sont tombés!- Mais si on veut nous contester les fruits des victoires gagnées par les enfants du peuple serbe au prix de leur sang, s'il faut de nouvelles victimes, ni Belgrade ni la patrie tout entière n'hésiteront à verser leur sang plus largement et plus chèrement encore ou nous jouirons complètement de nos conquêtes, ou nous cesserons d'exister. Ces dernières paroles ont été accueillies par les exclamations « Très bien! » proférées par les assistants et particulièrement par les ministres qui se trouvaient aux côtés du roi.' Un autre fait à remarquer aussi est qu'en énumérant au début de son discours les nouvelles villes placées sous l'égide du roi, le maire a nommé Salonique et Durazzo.

Le.roi a lu une réponse dont tous les termes ont été soigneusement pesés. II n'a pas relevé l'allusion du maire visant l'Autriche, mais il a dit que l'armée, après cette guerre, resterait l'espoir de' la nation. Et en énumérant les pays conquis il y a. compris le littoral de l'Adriatique, sans toutefois désigner les points dont il a été question pour le futur débouché sur la mer Durazzo; Saint-Jean-de-Médua ou Alessio.

Après avoir exprimé toute l'émotion, que lui causaient les dé,mpnstratian& ;d'âf f ection *dê la population de Belgrade, le foï a terminé ainsi son discours

Grâce à la miséricorde de Dieu, les flls de la Serbie actuelle ont montré qu'ils ne le cèdent en rien à leurs illustres aïeux par les innombrables exemples de brillantes vertus guerrières; par l'esprit de sacrifice, par le mépris du danger.

L'armée, notre source d'espérance, comme nous, l'appelons à juste titre et avec orgueil, à vengé les affronts que nous avons pu subir autrefois et a promené triomphalement, avec cœur et joie, son drapeau dans les pays de la Vieille-Serbie..

Du sang de nos enfants répandu sur les plaines et les montagnes de la Vieille-Serbie, de la Macédoine, de la Thrace et du littoral de l'Adriatique surgira une vie nouvelle, pleine d'ardeur.

Les serfs oseront lever la tête, les campagnes dése et dévastées porteront des moissons et les villes s'ouvriront tout grand à la culture et à la civilisation. Pour tous ces biens 'inappréciables, nous devons remercier l'armée serbe qui a dignement accompli son devoir dans l'alliance balkanique.

Vivent le peuple serbe et sa glorieuse armée! Ensuite le roi, accompagné de M. Pachitch et des autres ministres, s'est rendu à l'église de l'Ascension où il a été reçu par le métropolite entouré du chapitre.

Après un Te Deum d'actions de grâces, le souverain est remonté en landau et a gagné directement le palais royal. Sur tout l'itinéraire pavoisé aux couleurs de la Serbie et des pays alliés, se pressait une foule nombreuse qui a salué le roi par des acclamations enthousiastes, jetant sur son passage des rameaux et des fleurs.

.Quelques instants après sa rentrée, le roi est verni' à un balcon pour saluer 'fa foule qui était restée massée devant le palais. -iuv •̃̃̃̃ Un public nombreux a stationné tout l'aprèsmidi devant le palais royal dans l'espoir de voir apparaître le roi au balcon, mais le souverain est resté dans ses appartement pour s'y reposer. En quittant le palais un groupe de manifestants est allé faire une démonstration de sympathie devant les légations de Bulgarie, de Grèce, de Russie, d'Angleterre et de France.

Une musique a joué les hymnes nationaux de chacune de ces nations.

'A 8 heures, une grande retraite a' défilé dans les principales rues de la ville et s'est arrêtée devant le palais royal où une délégation des autorités et des commerçants 'est allée saluer le souverain.

Le roi étant apparu au balcon a été salué par de chaleureuses ovations.

Le. président de l'association des commerçants de Belgrade, M. Vouletitch, a salué le roi au nom de la bourgeoisie libre, et a célébré le roi, libérateur du peuple serbe en Turquie.

Le roi a remercié les manifestations en son honneur par un bref discours, interrompu à plusieurs reprises par des acclamations frénétiques. La rue du Roi-Milan dans laquelle est situé le palais royal était hier soir brillamment illuminée à l'aide d'ampoules électriques aux couleurs nationales. Quatre motifs lumineux qui représentaient les effigies des anciens tsars de l'empire serbe entourés des noms des villes nouvellement conquises qui se détachaient transparents sur un fond sombre, étaient suspendus au-dessus de la chaussée.

Le soldat turc et le soldat ̃ y: ?.ivn< bulgare}. ̃

Notre envoyé spécial, M. René Puaux, actuellement surles lignes de Tchataldza, d'où il nous télégraphiait hier, nous fait parvenir les- derniers feuillets de son carnet de route.

Visa, 7 novembre.

Nous avons traversé le champ de bataille des 29, 30, 31 octobre, 1" et 2 novembre, entre Bunar-Hissar et Visa. Ce qu'il y a de stupéfiant dans ces combats, c'est que les Bulgares aient pu déloger avec tant de célérité les Turcs de leurs positions successives. Il n'y en a que deux explications: la démoralisation des fuyards de Kirk-Kilissé et la perfection du tir de l'artillerie bulgare. Sur ce dernier point le champ de bataille'fournit des preuves évidentes. Il y avait par exemple au sudest du village de Chiflik-Teké, de l'autre côté d'un vallon assez profond, une ligne de tranchées turques admirablement placée. Le repérage des batteries bulgares fut si précis que les obus éclatèrent dans un rayon de cent mètres, l'un d'eux fauchant même toute la première tranchée. Il y a des flaques de sang coagulé à côté des fez écarlates et khakis Qui gisent dans la tranchée. Les morts ont été enterrés, mais cette1 preuve reste et les témoins oculaires confirment le fait quand on. arriva à la baïonnette, en remontant la dure pente du coteau, on ne trouva plus qu'une rangée d'agonisants et de morts.

Les prisonniers ont d'ailleurs avoué qu'il avaient deux terreurs les canons bulgares et les charges à la baïonnette ou plutôt au couteau (nog /.)$ car la baïonnette bulgare est courte et large comme, un. feouteau de chasse au sanglier;.

L'examen des tranchées turques, .démontre aussi quelque chose d'assez intéressant la prodigieuse consommation de cartouches. Les douilles vides s'accumulent en gros tas à côté des paquets neufs, que nous connaissons bien maintenant une boîte en carton marron avec une large étiquette-bande rouge foncé, contenant trois chargeurs de cinq cartouches chacun. Les champs en sont pleins, fleurs tragiques de cet automne lugubre, dans s cette immensité de territoires sans arbres où l'incurie turque n'a rien changé depuis des siècles. Le fantassin turc n'est pas lâche, il reste tant qu'il peut dans sa tranchée en tirant sans arrêt, mais il ne vise pas, sait à peine se servir de sa hausse et lance son coup de fusil « au jugé » dans la direction. de l'ennemi.

Le soldat bulgare au contraire est ménager de ses munitions. Il aime les résultats tangibles, il vise son homme et préfère par-dessus tout la charge à la baïonnette, charge d'ailleurs intelligente et nullement folle. Il avance par bonds successifs, se couche, avance de. nouveau. Les Turcs ne comprennent rien à cette manœuvre, ils disent « C'est extraordinaire, les Bulgares tombent quand nous tirons, mais. il, se. relèvent et avancent quand

même.

Quant aux artilleurs turcs, ils ne connaissent pas leurs pièces, instruments extrêmement délicats qui demandent une longue pratique. Eux aussi tirent « au jugé » et si à Lule-Bourgas leurs batteries ont été plus heureuses, c'est, affifcnet-on, aux officiers allemands volontaires dans l'armée turque qu'elles le doivent.

Je vous ai déjà parlé du cadavre de l'un d'eux retrouvé au nord de Kirk-Kilissé. On en a fait t deux autres prisonniers, on en a trouvé un autre mort à l'ouest d'Audrinople. D'une part, à Kirk-Kilissé, dans les papiers du cercle militaire, on a trouvé une dépêche parlant' d'un aviateur allemand qui s'était blessé au retour d'une reconnaissance au-dessus de la frontière bulgare, le jour de la déclaration de guerre (aéroplane qui a été en effet aperçu par. la armée), et d'autre part, à Lule-Bourgas, des habitants ont témoigné avoir logé des officiers allemands dont l'Un s'appelait, disaient-ils, von der Golz et serait un fils du f eld-maréchal (?).

Pour dire encore un mot de l'artillerie bulgare, je mentionnerai le nom du capitaine Mavrodijski, du !"̃< régiment d'artillerie. Ce jeune officier, 'qui est populaire dans toute l'armée bulgare et qui est acclamé quand il passe, tire le canon comme d'autres font des cartons à la carabine. Le « musellement » des batteries turques est sa distraction favorite, et il a fait des merveilles. Saraï, 9 novembre.

Pour venir de Viza à Saraï la route traverse les marais de la Bagazkœjdéré. Les fuyards do Bunar-Hissar devaient y connaître une nouvelle catastrophe. On ne sait pas encore ce qui s'est passé. Le commandant d'une des brigades d'avant-garde bulgare rapporta simplement au quartier général que dans la nuit du 2 au 3 novembre ïï, -avait entendu une fusillade assez importante, mais qu'il ne savait pas de quoi il s'agissait, aucune de ses troupes n'étant sur la route de Saraï. Quand on arriva le surlendemain, ce fut un spectae'e d'horreur. Les Turcs s'ëtaient entre-tués, des troupes de renforts ayant sans doute été prises pour del contingents bulgares opérant un mouvement tournant. Les fuyards s'étaient enlizés dans les marais. Il y avait des blessés sur leurs brancards qui avait agonisé avec de l'eau jusqu'à mi-corps. Il y avait aussi, spectacle macabre, une automobile qui contenait quatre officiers blessés. Les malheureux sont morts là, dans l'impossibilité de s'échapper, transis de froid. On évalue les morts de cette nuit là à 2,000. Je n'ai pas personnellement suivi cette route d'agonie, ayant fait à cheval un détour de 10 kilomètres au sud pour voir le village d'Asboa, un des nombreux villages chrétiens incendiés par les soldats turcs. Ceux qui peuvent avoir encore des sympathies diplomatiques pour la nécessité du maintien du régime ottoman én Turquie" d'Europe 'auraient m'accompagner. Ils seraient édifiés. Du village il ne reste que des ruines. L'armée turque a non seulement incendié les maisons, mais massacré les inoffensifs habitants. Quand je suis arrivé on finissait d'ensevelir ces malheureux dans le fossé d'un champ voisin. Il y en avait 80. Mais tous les cadavres n'ont pas encore été ramassés. J'ai vu de mes yeux un pauvre bébé d'un an, le côté droit du visage écrasé d'un coup de crosse ou de talon, une fillette de 6 à 7 ans percée d'un coup de baïonnette.

Sous les décombres on distingue encore d'autres corps. Les soldats turcs ont tout massacré, n'épargnant qu'une dizaine de jeunes filles qu'ils ont emmenées.

Une cinquantaine d'habitants s'étaient réfugiés dans l'église. On mit le feu à l'édifice en empêchant les malheureux de sortir. Ils périrent brûlés. A Asboa, j'ai eu pour guides un petit groupe de vieillards qui s'étaient enfuis avant l'arrivée des troupes. Il y en avait un dont les larmes brisaient le cœur. Il avait tout perdu, famille et biens.

A Saraï, les Turcs n'ont pas eu le temps d'assassiner, mais leur vengeance s'est exercée sur la petite église grecque. A coups de bâton, ils ont brisé les lustres, crevé les pauvres icones, déposé des ordures dans le lieu saint, fait cuire leur viande dans les stalles, déchiré les évangéliaires. C'est une vision lamentable que cette jolie petite église, à la 'curieuse architecture, avec son balcon intérieur grillé (l'habitude orientale du mouchara-

bieh- derrière lequel se cachent les; femmes), .sa

grande' pàroi'au" fond 'de chœur, àvëc"toùfës"ïes! naïves peintures qui la décorent, et tout cela seuil lé, ruiné, parsemé de boites de cartouches vides avec l'éternelle étiquette rouge « Dûsseldorf ». On se croirait à Baieilles, en 1870.

Quand on a vu cela on ne plaint plus les fuyards enlizés dans les marais de la Bagazhœjdéré. Les crimes ont leur châtiment.

RENÉ PUAUX.

Nouvelles de l'étranger

ANGLETERRE

L'élection législative de Bolton

Une élection législative complémentaire a eu lieu hier à Bolton.. 0

M. Taylor, libéral, a été élu par 10,011 voix contre 8,835 à son concurrent unioniste, M. Arthur Brooks. Il n'y a pas de changement. Les libéraux l'avaient emporté aux élections précédentes 'par 1,661 voix.

AUTRICHE-HONGRIE

Renforcement de la flotte

Notre correspondant de Budapest nous télégraphie Le Budapester Tagblatt signale qu'aux dernières séances de la Délégation hongroise, des orateurs ont déclaré que la flotte austro-hongroise avait besoin' de 12 à 16 grands vaisseaux de combat. Cependant l'administration navale de l'AutricheHongrie n?a pas formulé de pareilles exigences elle ne songe pour le moment qu'à remplacer les cuirassés du type Monarch construits il y a dixsept ans, trois navires de petit tonnage, mais formidablement armes. Les crédits nécessaires pour cette nouvelle augmentation de la flotte de guerre seront demandés, croit-on, aux prochaines Délégations qui siégeront à Vienne dans quelques mois.

ESPAGNE

Les arrestations d'anarchistes

Notre correspondant de Madrid télégraphie Les arrestations d'anarchistes continuent. Deux d'entre eux viennent d'être mis à la disposition de la justice.

L'un d'eux, Martin, aurait servi de témoin à Pardinas pour toucher un chèque dans une banque de Santander.

La démission du chef supérieur de la police vient d'être accepté par le gouvernement. On sait qu'une violente campagne avait été menée par la plupart des journaux contre ce fonctionnaire quils accusaient d'avoir apporté une négligence coupable dans l'accomplissement de ses devoirs et que certains voulaient rendre responsable de la mort de M. Canalejas.

Mais le chef de la police affirme pour sa défense qu'il avait été laissé dans l'ignorance la plus complète au sujet de l'anarchiste Pardinas et que ni la photographie, ni la' fiche anthropométrique de cet individu ne lui avaient été communiquées.

COLONIES ET PROTECTORATS

I*E COLONEL* liA^GERU EN FÎWiCE

Notre correspondant de la Rochelle nous télégraphie: Le colonel Largeau, commandant du territoire du Tchad, est arrivé hier samedi à la RochellePallice à bord du paquebot belge ElisabethviUe, venant de Matadi (Congo). « Je rentre en France, m'a dit le colonel, pour me reposer durant quelques mois. » Le colonel est parti le soir même pour Paris.

J'ai interwievé les officiers d'ordonnance du colonel, le capitaine Lauzanne, frère du rédacteur en chef du Matin, et le lieutenant Ferrand. Le Tchad, ml'o'nt-ils dit, est maintenant pacifié et en pleine voie de prospérité commerciale. Ses terrains sont d'une grande fertilité. Les populations sont très calmes et manifestent d'excellentes intentions à l'égard de la France. Le territoire conquis par les colonels Moll et Largeau est d'ailleurs grand comme celui de la France. Les Massalites, qui avaient assassiné le colonel Moll et chez lesquels s'était réfugié le sultan Doudmourah, ont restitué les 80 fusils Lebel dont ils s'étaient empares. Le sultan Acyl. que nous avions place à la tête du

Ouadaï, a été, ainsi que vous le savez, destitué, et.le pays est maintenant administré directement par la France.

Les deux officiers m'ont également parlé du Borkou, ce territoire situé à 700 kilomètres au nord du Tchad. La Turquie l'avait revendiqué et avait été jusqu'à occuper Aïn-Galaka, mais l'Italie a reconnu les droits que la France possède sur cette région en vertu du traité franco-anglais de 1899 et la question peut désormais être considérée comme réglée..

AFFAIRES MILITAIRES

ARMÉE

Nominations et mutations

Le 'Journal officiel public les nominations et mutations suivantes Le colonel Grandjean, commandant le 3e zouaves, est nommé général de brigade dans la i" section ^u, cadre de- J'état-major général de l'armée. :i;rEtat-major général. Le général de division Chailley, commandant la 21"- division d'inf., est nommé au commandement de la division, au Mans. Le général de brigade Grandjean est nommé au commandement de la 29e brigade d'infanterie, à Màcon. Le colonel Bernard, commandant par intérim le 59' rég. d'artillerie, est nommé au commandement par intérim de l'artillerie en Algérie..

Etat-major. Le commandant d'infanterie Schmidt est nommé à l'état-major du commandement des troupes d'occupation du Maroc occidental.

Infanterie. M. Diébold, lieut.-col. du 63e au 82e. Les chefs de bataillon de La Forest-Divonne, du recrutement, au 16e; Bolelli, du 134° au 123e. Cavalerie. Les chefs d'esc, Pulpin de Piépape, du 7e cuirass. au 3" chass. d'Afrique (détaché à l'état-major de l'armée) Rozat de Mandres, état-major du 11e corps d'armée, au cuirassiers.

Artillerie. Sont classés dans le corps de troupe les chefs d'escadron Desprès, au 2e rég.; Fauvel-Gallais, section technique de l'artillerie, au 17e Brunet, 3° rég., au commandement du 2e groupe de campagne d'Afrique Romant, commandant le 2° groupe de campagne d'Afrique, au commandement du 4° groupe de campagne d'Afrique (Maroc occidental); Gerdolle, parc d'artillerie de Versailles, au rëg. à pied. Sont classés à l'état-major particulier et services divers les chefs d'escadron Le Rond, 4e groupe de campagne d'Afrique (Maroc occidental), à la section technique de l'artillerie; Largouet, du ministère, au 8e rég. à pied.

Cadre des troupes auxiliaires marocaines. Sont remis à la disposition de leur arme ou de leur service, Goubeau, capitaine d'infanterie; Sallet, Arrondeavi, lieunants d'infanterie; Auclair, sous-lieutenant du génie: Martin, médecin-major de 2e classe; Mosier, Vendeuvre, médecins aides-majors de 1™ classe.

Sont mis hors cadres eijf mission pour l'encadrement des troupes auxiliaires marocaines les lieutenants Durand, du 1er zouaves; Arveng, du 4e zouaves-, les souslieutenants Rais-'Cherrabaoui, du 1" tirailleurs algérien Ghrib, du 4° tirailleurs algériens; les lieutenants Champeaux, du 1" chasseurs d'Afrique; Chemet, du train des équipages militaires.

Service des renseignements du Maroc. occidental. Sont mis à la disposition du commissaire résident général au Maroc pour être employés au service des renseignements du Maroc occidental les lieutenants Mellier, du 2e tirailleurs algériens Britsch, du 3° tirailleurs algériens.

Génie. Les chefs de bataillon Pare, de l'état-major particulier à Orléans, est nommé chef du génie dans cette place; Cazalas, de la chefferie de Paris-Sud, au 1" rég.

Gendarmerie. Les chefs d'esc. Weiss, de la garde républicaine, à Clermont-Ferrand; Debeugny, de Vesoul, à la garde républicaine (infanterie).

Service de santé. Le médecin principal de 2e classe Camentron, d'Orléans, à l'hôpital Bégin, Saint-Mandé., Les médecins-majors de '1" classe Saltet, du 78e rég d'inf., aux troupes d'occupation du Maroc occidental; Baumevieille, du 17" rég. d'inf., au 6e d'artillerie de. campagne; Pous, du 6e d'artillerie de campagne, est désigné pour l'Algérie.

Service de l'intendance. Le sous-int. mil. de 2" classe Chayrou, membre de la section technique de l'intendance, est désigné pour les troupes d'occupation du Maroc occidental.

Infanterie coloniale. Sont désignés pour servir au TonWn le chef de bataillon Gaillemain, du 7° rég. En Chine, le chef de bataillon Gautier, du 23° rég. A Madagascar, le chef de bataillon Régnier, du 5° rég. Affectations en France. Au 4" rég., le chef de bataillon Vallier, de rétat-major' particulier au Ton∈ au 5e rég., le chef dç' bàtï' Ôa'dbffrë; du'iS» r£g. âli' 8e reg., le chef de bat. Lemoine, du 4e régiment. Afrique orientale. Le chef de bat. Véron, du bataillon de Diégo-Suarez, passe au 3° malgaches. Troupes d'occupation du Maroc occidental. Le3 lieut.-col. Ruef, du 1er rég. de marche, au 2" rég. de marche de tirailleurs sénégalais; Dardignac, du 2° rég. de marche de tirail. sénégalais, au 1" rég. de marche d'infanterie coloniale.

Corps de santé des troupes coloniales. Sont affectés au Tonkin, le médecin-major de i" classe Doreau, précédemment désigné pour l'Afrique équato- riale française; à Madagascar, le, médecin-major de 1™ classe Bourdon, du 4* rég. d'inf. col. à Toulon (médecin-chef de l'hôpital de Diëgo-Suarez) en Afrique occidentale, le médecin principal de 2e classe Guerchet, en résidence libre, à la Côte-d'Ivoire; le médecin-major de 1" classe Coulogner, du 6e rég. d'inf. col. à Brest; en Afrique équatoriale, le médecin-major de 1™ classe Aunac, du 1er rég. d'artil. col. à Lorient; à Taiti, le médecin-major de i™ classe Gautier, du 3° rég. d'art," col. à Toulon.

MARINE

Commencement d'incendie

sur la « Jeanne-d'Arc »

Le croiseur cuirassé Jeanne-d'Arc, école d'application des aspirants, qui poursuit actuellement sa croisade d'hiver, a, pendant sa traversée de l'Atlantique, éprouvé un commencement d'incendie. Un court-circuit s'est produit dans le compartiment du servo-moteur, les fils électriques brûlèrent ainsi que leur enveloppe, et une fumée âcre et épaisse se dégagea emplissant le compartiment et les voies d'accès.

Pour éviter toute propagation de J'incendie, oh ferina le compartiment, et pour prévenir tout danger en- ce qui concerne les munitions, les soutes voisines du compartiment furent noyées, ou plutôt deux soutes, une contenant des munitions de 19 et une du f ulmi-coton la grande soute de 14 n'a pas été noyée.

Après quelque temps, la fumée s'étant dissipée, on put pénétrer dans le compartiment et se rendre mailre du feu.

L'incendie éteint, on a procédé aux réparations par les moyens du bord et tout était en ordre quand a Jeanne-d'Arc est arrivée lé 2 novembre au cap Erio. p

Le commandant a adressé un rapport au ministre sur l'incident et fait l'éloge de la conduite des officiers et de l'équipage en la circonstance. Une victime de l'explosion de la « Liberté » Hier on a procédé à l'hôpital Saint-Mandrier, où il était en traitement, à l'amputation de la jambe droite de l'apprenti torpilleur Massé, qui en se portant au secours de l'équipage de la Liberté au moment de l'explosion, reçut des morceaux de métal qui lui firent de graves blessures. Massé avait reçu la médaille militaire à la suite de la catastrophe.

flOPMES Ofl JOUR La réforme électorale

A LA COMMISSION SÉNATORIALE

La commission de la réforme électorale a tenu hier sa seconde séance, sous la présidence^ de M. Clemenceau. MM. Sarrien, Decrais, Lourtîés et Poulie n'assistaient pas à cette séance et s'étaient excusés. Le procès-verbal suivant a été communiqué Sur le procès-verbal de la précédente séance* M. Clemenceau fait observer que dans des comptes rendus communiqués à la presse lors de la dernière réunion et en dehors' du coihmuniqué de la commission, on a dit que M. le président du conseil avait prié la commission d'apporter la plus grande hâte à ses travaux, Le président du conseil n'a pas prononcé cette phrase, sans quoi M. Clemenceau lui aurait demandé d'indiquer à la commission à quelle époque il pensait que la discussion pourrait être portée devant le Sénat. Sous le bénéfice de cette observation, le procès-verbal est adopté.

La commission aborde l'examen du projet de loi voté par la Chambre des députés. La discussion générale est ouverte.

M. Maujan défend l'article. premier du projet de la Chambre, qu'il considère comme exprimant, seul le principe de la loi.

Après une longue discussion, à laquelle prennent part MM. Bérard, Régismanset, Bepmale, Ferdinand-Dreyfus, Couyba, Jeanneney, Peytral, Théodore Girard, Trouillot et Ratier, on passe au vote de l'article premier. A la demande de M. Bérenger, la commission se prononce d'abord sur la question suivante « Y a-t-il lieu de modifier le système électoral actuel? ».

Cette proposition est adpotée à l'unanimité. Sur le texte de l'article premier, la division est demandée.

La première partie, ainsi conçue Les membres de la Chambre des députés sont élus au scrutin de liste, est adoptée à l'unanimité.

La deuxième partie avec représentation des minorités, donne lieu à un échange d'observations entre MM. Ferdinand-Dreyfus, Maujan, Couyba, Peytral et Hégismanset, à cause de l'équivoque que laissé subsister cette rédaction. Sous la réserve des droits de tous les auteurs de contre-projets, cette deuxième partie de l'article premier 'est repoussée par 10 voix contre 3 et une abstention. On met ensuite aux voix une motion de principe présentée par M. Peytral en ces termes « La commis\sion déclare repousser comme une atteinte au suffrage universel tout système électoral dont le résultat pourrait être de. faire proclamer élu un candidat qui aurait obtenu moins de voix que ses concurrents. » Cette motion est adpotée par 11 voix contre 3. A

M. Jeanneney a été désigné à l'unanimité comme rapporteur provisoire de la commission.

TA R. P. ET L12S ÉLECTIONS DE. 1914

'p.au4-,iin£,.ré.uniôn .donnée par la' fédération rç- jpubBLcainë au théâtre de Tours, sous la présidence' ;d.a.-M.Ch. Prevet, ancien sénateur, M. Charles Benoist, membre do l'Institut,, député de la Seine, a prononcé un discours dont nous détachons la déclaration suivante Au lendemain de l'élection de la commission sénatoriale, M. Jaurès écrivait dans V Humanité « Quant aux conséquences possibles, nous y avons pensé peut-être un peu plus qu'on ne croit. » C'est précisément ce que j'avais moi-même écrit dans le Temps, à la veille de la rentrée « Notre plan est fait, et il est fait dans toutes les hypothèses. »

Toutes les hypothèses, en effet, se réduisent à quatre. Ou bien, comme nous le désirons, comme nous l'espérons, un système acceptable, honorable, de représentation des minorités sera finalement adopté par les deux Chambres. Alors chacun rentre chez soi, redevient soi, combat pour soi. Ou bien majorité du Sénat, complaisante à la minorité de la Chambre, nous impose soit le scrutin de liste par département, soit le scrutin de liste coupé,' soit le maintien du scrutin d'arrondissement. Alors, et dans ces trois cas, tant que nous n'avons pas la R. P. ou du nft)ins la R. M. tant qu'on nous refuse la juslice, tant qu'on méconnaît notre droit, tant qu'on usurpe notre part, il est bien entendu que nous demeurons unis pour obtenir notre part, faire reconnaître notre. droit, instituer enfin la justice électorale.

Unis rien que pour cela, mais pour cela étroitement unis. D'accord seulement sur la R. P., mais parfaitement d'accord jusqu'à ce que la R. P. ayant été inscrite dans la loi, cet accord n'ait plus d'objet. Liés non point par des coalitions secrètes, par des combinaisons personnelles ou locales entre candidats, mais par une alliance déclarée, publique, générale, entre partis. •En 1914, si l'on nous y oblige, le cartel pour la R. P., la Chambre de la R. P. et aussitôt la R. P. votée, le cartel rompu, la Chambre dissoute de nouvelles élections par la R. P. chacun reprendra ses positions et son programme.

SDans-ces trois cas aussi, scrutin de liste pur et simple, scrutin coupé, scrutin d'arrondissement, aux élections de 1914, il va de soi que les proportionnantes considéreront, les uns envers les autres et de parti à parti, leur bloc comme intangible, et que les 340 se traiteront réciproquement commele firent jadis les 363. Mais dans ces trois cas, et au surplus dans le quatrième, dans l'hypothèse toujours probable où les élections de 1914 se feraient au scrutin de liste avec représentation des minorités, il nous faudra une exacte discipline, et il n'y a point de discipline utile où il n'y a point une forte organisation. Il n'est donc point de tâche plus urgente pour chaque parti que de se grouper, se resserrer, se définir, en un mot de s'organiser.

UN LIVRE DE M. JOSEPH REINACH

Sous le titre te Réforme électorale, paraîtra mardi un volume de M. Joseph Reinach. L'éditeur, M. Fasquelle, nous communique les1 bonnes feuilles de l'avantpropos, dont nous extrayons les pages que voici Le système du quotient, c'est toute la proportionnelle mais bien qu'il soit aussi simple qu'il est rationnel, les adversaires de la réforme n'en continuent pas moins à répéter qu'à supposer juste le principe même de la loi, le mécanisme en est si compliqué, « qu'il sera impossible aux électeurs, affirme M. Clemenceau, de vérifier par 'eux-mêmes la série d'opérations mathématiques » d'où sortira la nouvelle Chambre. Il faut être au moins membre de l'Académie des sciences pour comprendre quoi que ce soit au fonctionnement de la redoutable représentation proportionnelle. La machine serait-elle compliquée que ce ne serait point une raison pour ne pas l'employer; on embarrasserait peut-être quelques-uns des plus. notables partisans du scrutin d'arrondissement si an Jeui* demandait d'expliquer' le .niëçanisnae de la machine à vapeur, du télégraphe avec ou;sansfM et du" téléphoné, ce qui ne les empêche point d'en faire usage. Mais la machine n'est point compliquée du tout, et il n'y a pas un enfant dés écoles primaires qui ne puisse comprendre en cinq minutes ces « opérations mathématiques », et y procéder lui-même.

« L'Assemblée, qui légifère au nom de la nation, ne doit-elle pas être, dirait. Socrate, une représentation exacte du pays? Cela est vrai, II faut donc que la majorité et que les minorités soient représentées en raison de leur nombre ? Oui, certes. Comme il est impossible de faire voter tous les citoyens pour des listes' de cinq à six cents candidats, ne convient-il pas de donner à chaque département sa représentation particulière?– C'est ainsi que nous procédons,– La députation de chaque département ne doit-elle pas être une représentation fidèle de toutes les opinions ? Assurément. Si une liste de candidats obtient 60,000 voix, une autre 40,000 et une troisième 20,000, est-il juste que la première liste ait tous les sièges et que les deux autres n'en aient aucun? Cela est très injuste. Ne serait-il pas équitable de répartir les six sièges entre les trois listes en raison du nombre de voix que chacune a obtenues? J'en conviens. S'il en est ainsi, comme il y a eu 120,000 votants et comme il y a 6 députés» à nommer, ne diviserons-nous pas 120,000 par 6 pour avoir le nombre de voix qui doùne droit à un député? C'est cela même. Le résultat de la division ne s'appelle-t-il pas le quotient? Précisément. Quel est le quotient dans l'espèce? II est de 20,000. Si le quotient est de 20,000, à combien de sièges aura droit la liste qui a obtenu 60,000 voix? Je divise 60,000 par 20,000, ce qui fait 3. Vous attribuez donc trois sièges à la première liste? Oui. Combien-en donnez-vous à la deuxième liste qui a réuni 40,000 suffrages? Elle aura droit à deux sièges. Et à la troisième qui a eu 20,000 voix? Un siège. Ainsi tous les électeurs ne seront-ils p?fâ représentés, et cela n'est-il pas mieux que de donner tous les sièges à, la majorité, fûtTelle d'une voix, et de n'en accorder aucun à la minorité, qui trouve sa revanche dans une autre circonscription où les voix sont annihilées à leur tour? C'est ce que je pense et tu le comprends bien. » Et voilà tout le secret de la proportionnelle. Et jJentends bien que les listes en présence n'obtiendront pas un nombre de suffrages exactement divisible par le quotient électoral d'où le problème des « restes », parce qu'il reste, après la première, .opération, dés suffrages qui ne sont pas rétribués et des sièges qui ne sont pas attribués. Mais ici encore c'est proprement se moquer de l'électeur français, qui n'est pas plus sot que l'électeur suisse ou que l'électeur bavarois ou bulgare; que le supposer incapable de se rendre compte soit du système qui accorde les sièges en suspens aux restes les plus forts calcul qui consiste à retrancher du nombre total des suffrages qu'a obtenus une liste le nombre des suffrages qui ont reçu leur dû par 'l'opération du quotient, soit du système, plus équitable, qui attribue ces sièges aux plus fortes moyennes calcul qui consiste à diviser le total de leurs suffrages par le nombre de sièges qui leur ont déjà été attribués plus un. Aussi bien les protagonistes les plus résolus de la réforme électorale ne sont-ils intransigeants que sur le principe du quotient, parce qu'il s'impose, sans ambiguïté, avec toute la force d'une idée juste. Sur les modalités, importantes sans doute, pourtant secondaires de la loi, ils ont déjà accepté successivement prèsque toutes les solutions imaginables, bonnes ou médiocres, au gré changeant de leurs adversaires, sans pour cela les désarmer, et leur esprit de conciliation n'est pas épuisé. Mais ce qu'on ne. saurait attendre d'eux, c'est l'abandon de l'idée qui les a mis en, mouvement, qui sort, en droite ligne, de la Révolution et dont aucune résistance n'empêchera plus le succès, prochain ou lointain, dans tous les pays qui ont la notion du droit et le culte de la liberté.

« Quand ma femme, disait le président Lincoln, veut que la fenêtre soit fermée et que je la désire ouverte, elle me propose un compromis, et elle ferme la fenêtre. » Ce compromis-là, les républicains que nous sommes ne l'acceptent pas. Notre fenêtre restera ouverte sur la justice. JOSEPH REINACH. ,'v

La commission

de la dépopulation

À l'issue de la séance tenue hier par la commission extraparlementaire chargée d'étudier les questions relatives à la dépopulation, les différentes sous-commissions se sont réunies. Elles ont com- plété leurs bureaux de la manière suivante Sous-commission flnancière, présidée par M. Cail- laux. Vice-présidents MM. Méldne, Messimy, Fernand Faure, docteur Jacques Bertillon. Secrétaires MM. Ai- mond, Honnorat, J.-L. Breton, Corréard. 2" Sous-commission administrative et juridique, pré- sidée par M. Bienvenu-Martin. Vice-présidents MM,

René Bérenger, Massé, Ballot-Beaupré, Raoul Rousset. Secrétaires MM. Landry, Dusevel, Massigli, Jn.cobson. 3° Sous-commission militaire, présidée par M. Cochery. Vice-présidents MM. Chapuis, Joseph Reinach, général de Lacroix, Charles Laurent. Secrétaires MM. Bou.rély, Lachaud, Nadaud, Kleine.

Sous-commission sociale, présidée par M. Jonnart. Vice-présidents MM. Strauss, Dron, le professeur Pinard, Liesse. Secrétaires MM. Herriot, Doizy, Bluzet, de Jouvcnel, publiciste.

Les membres des bureaux ainsi constitués et les rapporteurs qui seront désignés ultérieurement composeront la sous-commission centrale qui sera chargée, sous la présidence de M. Ribot, de coordonner les différentes propositions.

Le général Lyautey à Paris Le général Lyautey s'est arrêté hier à Arceau, .dans les environs de Dijon il arrivera,à Paris demain lundi. J

Promotion

dans la Légion d'honneur

M. Morel, administrateur à la direction générale des manufactures de l'Etat, est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur.

Conseil supérieur des beaux-arts M. Darboux, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, et M. Boeswilhyald, professeur dhistoire de l'architecture française à l'Ecole des beaux-'arts, sont nommés membres du conseil supérieur de l'enseignement des beaux-arts.

Dans la magistrature

Sont chargés de l'instruction les juges suivants A Bayeux, M. Deshayes à Bourges, M. LavalletteSimon à Constantine, M. Laiton à Mortagne, M. .Brugière à Saint-Lô, M. Guillot..

Par décret, les justices de paix des cantons nord et sud de Dourdan sont réunies sous la juridiction du juge de paix du canton nord.

Les personnels

des travaux publics

L'Association des personnels des travaux publics, sous-ingénieurs, conducteurs et contrôleurs des ponts et chaussées et des mines, a donné hier soir son vingt-sixième banquet annuel à l'hôtel Continental. M. Jean Dupuy présidait, assisté du directeur, des chefs de service de son ministère et de nombreuses personnalités politiques.

Le président de l'association, M. Fouqué, sousingénieur des ponts et chaussées, a exposé les principales revendications du personnel.

Dans sa réponse très applaudie, M. Dupuy a rendu hommage à la haute valeur du personnel des travaux publics. Il a ensuite indiqué les améliorations' qu'il se-propose d apporter à'la situation'des fonc-, tionnaires des ponts et chaussées et des mines. ,'̃̃ Malheureusement, a ajouté le ministre, il y a un obstacle à la réalisation des réformes c'est l'insuffl-'sance budgétaire. Ainsi en ce qui concerne la majoration réclamée des traitements, 700,000 francs seraient nécessaires. Or les disponibilités ne dépassent pas 400,000 francs. Il faut donc attendre et le ministre ne s'y montre pas opposé une. action du Parlement. Après avoir rappelé les avantages d'ordre matériel qui ont été déjà accordés au personnel des travaux publics, M. Dupuy a ajouté

Je constate avec une très grande satisfaction que si vous entendez défendre vos intérêts professionnels, vous n'oubliez pas les intérêts généraux du pays. A ce sujet, vous avez la conception exacte du rôle du fonctionnaire.

Si vous n'abandonnez rien de vos droits ni de vos prérogatives, vous n'admettez pas que des fonctionnaires se mettent en révolte contre l'Etat et qu'ils cessent subitement les services dont ils sont chargés, paralysant ainsi la vie nationale d'un grand pays comme le nôtre.

De cela, messieurs, je vous félicite, en mon nom personnel et au nom du gouvernement de la République.

A l'issue du banquet, M. Dupuy a décerné diverses distinctions honorifiques.

Les fraudes

sur les denrées alimentaires Le Journal officiel publie deux circulaires du ministre de l'agriculture contenant les instructions données aux agents du service de la répression des fraude.s.pcmr l&pplication du -décret du J5 avril et de l'arrêté du "28 "Juin Î912 concernant tes denrées alimentaires en général et spécialement les produits de la charcuterie et les conserves. La circulaire rappelle qu'il est interdit, en principe, d'ajouter aucun produit chimique (conservateurs, antiseptiques) aux boissons et denrées alimentaires en vue de permettre leur conservation. Celle-ci doit être exclusivement assurée par les moyens physiques (stérilisation, pasteurisation, réfrigération, dessiccation] ou par le fumage. Toutefois, l'addition de sel ordinaire reste naturèllement permise et, dans certains cas, l'addition d'acide sulfureux.

Les récipients étamés destinés à recevoir les boissons et denrées alimentaires doivent être étamés à 1 étain fin. Mais ces dispositions ne visent pas les appareils et ustensiles constituant la poterie d étain les mesures, brocs, pots, bols, plats, etc. Il y a lieu de considérer que les boissons et denrées alimentaires n'y sont jamais conservées que pendant un temps très court. Aussi l'arrêté permet-il de continuer à fabriquer ces appareils et ustensiles avec un alliage renfermant du plomb, mais à. la condition que la proportion de ce métal soit inférieure à 10 0/0 et que 1 alliage ne renferme pas plus de 10 milligrammes d arsenic pour 100 grammes.

En ce qui concerne les papiers d'emballage, est interdit dune façon absolue et générale, Pusage, même indirect, de papiers moirés ou peints au moven de sels de plomb ou d'arsenic. C'est ainsi qu'il est interdit de placer des dragées, des bonbons, des fruits contits, par exemple, dans des sacs confectionnés avec lesdits papiers et même dans des boîtes revêtues extérieurement de ces papiers, notamment de ceux qui sont moirés et dont l'usàgeî en raison de leur aspect séduisant, s'est répandu malgré les dangers, que présente leur emploi. p Les récipients dans lesquels sont vendus les huiles, les graisses comestibles et les produits de là sucrerie, de la confiserie et de la charcuterie doivent porter une inscription indiquant, en caractères apparents, soit le poids net (ou le volume pour les huiles), soit le poids brut et la. tare d'usage. p Enfin les circulaires énumèrent les dispositions spéciales,aux viandes, produits de la charcuterie et conserves alimentaires dont nous avons déjà indiqué les principales. Elles précisent que « la dénomination de vente des préparations contenant du cheval doit être accompagnée du mot « cheval » et non de mentions telles que « hippique », « hipp», qui peuvent prêter à contusion ».

Il en est de même en ce qui concerne les préparations contenant de l'âne ou du mulet, dont la dénomination de vente doit être accompagnée de l'un des mots « âne » ou « mulet ».

La participation aux bénéfices Le premier congrès national. de la participation aux bénéfices s'est ouvert hier à Bordeaux, sous la présidence 'de M. Doumer, sénateur, assisté de MM. Paul Delombre, ancien ministre; Charles Cazalet, vice-président du congrès; Decrais, sénateur, etc.

M. Delombre, qui est président de la Société pour ,1'étude de la participation aux bénéfices, a prononcé ensuite une courte allocution fort applaudie.

Puis M. Doumer a développé cette thèse que la participation aux bénéfices s impose dans toutes les entreprises concédées par 1 Etat ou les collectivités. En ce qui concerne les entreprises privées, il signale toutes les difficultés, toutes les résistances auxquelles se heurtent les bonnes volontés patronales. ''̃•• MOUVEMENT SOCIfll»

Les socialistes contre la guerre LE CONGRÈS INTERNATIONAL EXTRAORDINAIRE DE BALE (De notre envoyé spécial) w

Bâle, 23 novembre.

Bâle n'a pas été choisi sans raison par le bureau socialiste international comme siège du congrès extraordinaire qui doit examiner la situation internationale et chercher à établir « une entente pour une action commune contre la guerre ». Le président du gouvernement local, le docteur Blocker, étant membre du parti socialiste, il a été fait, sous son impulsion, un prodigieux effort pour donner à cette manifestation internationale le plus grand éclat. Pour seconder le comité d'organisation, que préside un conseiller d'Etat, on a créé un comité de, réception, un comité de logements, un comité de l'ordonnance du congrès, un comité pour l'ordonnance du cortège et même un service sanitaire. C'est qu'on attend pour le congrès lui-même plusieurs centaines de délégués étrangers; et pour la. manifestation qui se déroulera a travers la ville et qui se clora par un grand meeting tenu demain r– à l'heure des,vè-

près sous les voûtes- du célèbre Munster, 1S vieille cathédrale du prince-évêque de Bâle, des milliers- et dès- milliers d'assistants, amenés par trains spéciaux des principales villes de Suisse et d'Alsace.

Les grandes afficbes qui annoncent la Friedens-Demonstration arrêtent par leur menaçant appel Krieg dé m Kriege! Guerre a la guerre! les passants les plus insouciants. Les congressistes, au fur et à mesure de leur arrivée, s'empressent vers l'hôtel où sont réunis '•' depuis ce matin les membres de la commission: qui doit chercher à élaborer lainotion que le bureau international pourrait proposer dans le but,. de faire l'unanimité.

La commission est composée des représentants des cinq nations qu'on considère comme les plus intéressées par la situation internationale. Elle comprend MM. Bebel et Kuiitsky, pour l'Allemagne Jaurès et Vaillant, pour la France Keir Hardie, pour l'Angleterre Adler, pour l'Autriche, et Roubanovich pour la Russie. Elle a discuté des heures durant sans être dérangée autrement que par le grondement du Rhin dont le flot impétueux vient battre sous les fenêtres du salon mis à sa disposition. Igt quand "elle s'est séparée, aucun des délégués installés dans Je hall de. l'hôtel 'n'a posé de questions. La crinière blanche de Bebel a passé au milieu de cette assemblée sans provoquer lo moindre émoi.

Les décisions de cette commission seront soumises au bureau international une heure avant l'ouverture du congrès, qui est elle-même fixée à dix heures.

Sans être grand prophète, on peut affirmer qus1 la proposition soumise au congrès ne préconisera en aucune façon.la grève générale insurrectionnelle comme moyen à employer contre la guerre, II suffit, pour en être sûr, de se rappeler ce que M. Bebel a dit à Stuttgart, dans la séance de corn- mission qui a précédé la discussion publique sur l'antimilitarisme. Comme on était entre soi, entre" délégués, M. Bebel avait cru pouvoir donner les vraies raisons do son opposition systématique à la motion de M. Hervé.

Nous ne sommes pas ici, avait-il dit, pour répéter toujours ce que nous disons dans la propa- gande quotidienne, pour esquisser l'abomination du militarisme et les horreurs de fa guerre. Enyi-J sageons les conséquences du militarisme au pointde vue financier, économique et technique. Et le voilà qui se mit à faire un décompte \'r que je vous épargnerai, des hommes qui seraient mobilisés en cas de guerre entre la France et l'Allemagne et des sommes effroyables dépensées par jour pour la mobilisation. Après quoi, il ajoutait Où trouverions-nous alors les hommes pour faire la grève générale? Quatre millions de familles seraient dans le plus grand besoin et elles souffriraient plus de., cet appel sous les armes que de la grève générale. Imaginez-vous alors la situation et la mentalité des masses en cette conjoncture. Nous recevons de l'étran-,» ger une grande partie de nos aliments. Or le jour de la déclaration de grève l'importation s'arrête. Nous n'avons plus à vendre de produits industriels parce qu'une grande partie de la production est..devenu,© impossible par l'impossibilité de l'exportation. Tout cela signifie le chômage et la misère, une cherté considérable, peutêtre la famine. Un général a dit que dans les batailles., d'aujourd'hui nous ne saurions même pas qui se chargerait des blessés et qui ensevelirait les morts. Et c'est dans. de pareilles circonstances que nous nous amuserions à faire des déclarations de grève générale? Je ne sais ce qu'il adviendra, mais je crois que si« cette guerre éclatait, elle serait probablement la dernière et mettrait en jeu l'existence de toute la société, bourgeoise. A un certain point de vue, on pourrait dire comme social démocrate qu'une grande guerre" européenne favorise plus notre cause qu'une propagande de dix ans, et pour ce motif nous ne pourrions. que la souhaiter. Mais un moyen si effroyable pour atteindre notre but n'est pas désirable. Si ceux qui ont" le plus grand intérêt à la conservation de la société bourgeoise ne voient pas qu'ils détruisent par, pareille guerre la base même de leur existence, nous n'y pou-" vons rien, et alors je leur dis «Allëz-y! Nous sommes vos héritiers I Cette conclusion avait provoqué d'après le procès-verbal lui-même des « rires sur le banc hervéiste ». Mais depuis lors, nous avons entendu M. Hervé lui-même au congrès national ex-' traordinaire tenu jeudi dernier à Paris argumenter et conclure d'une façon à peu près semblable.' Obligés de reconnaître l'impossibilité d'une grève générale à la veille d'une guerre, et partant l'inefficacité d'une pareille menace, ceux d'entre" les socialistes qui restent hantés par cette crainte stupide et folle d'une « saignée » que les capitalistes voudront tenter un jour ou l'autre pour mettre un terme à l'agitation ouvrière, pour arrêter la fièvre qui gagne les travailleurs de tous les pays,; se sont alors avisés qu'ils pourraient peut-être « donner à réfléchir aux gouvernants » en appelant l'attention sur la situation nouvelle faite aux familles ouvrières depuis la dernière guerre européenne par le développement intensif de l'industrie. II. y a encore quarante ans, chaque famille de travailleurs installée à la ville avait encore un lien avec le village natal, avec la. terre; il lui restait quelque part une petite maison, une masure quelconque au milieu d'un lopin de terre où, pendant la crise, la femme, les enfants pouvaient aller se réfugier près d'un vieux père ou d'une vieille parente et y vivre de rien, comme cela peut se faire seulement à la campa-' gne. Mais maintenant il n'en est plus de même. Les travailleurs arrachés à la terre par le progrès de l'industrie sont en grande majorité déracinés pour employer l'expression chère à M/Maurice Barrés à tel point qu'ils n'ont plus ni parents, ni abri au village. Aussi, en cas de guerre, en seraient-ils réduits à laisser femme et enfants dans leur pauvre logement de faubourg, dans une ville où, par suite de la difficulté d'approvision- nement, les denrées seraient bientôt hors de prix. En peu de jours, ces femmes et ces enfants se-: raient donc à bout de ressources. Les familles" ouvrières n'ont en général aucune réserve, aucune épargne dans certains pays étrangers c'est' pire qu'en France. Elles vivent bien' souvent au jour le jour du salaire que gagnent ceux de leurs membres en état de travailler. Partant de ces constatations nos socialistes tirent les conclusions suivantes « Privées de leur salaire par l'arrêt inévitable des usines et la fermeture- de beaucoup d'ateliers, par le départ de tous les hommes valides, les femmes du peuple, les mères" de famille auront vite fait de s'affoler puis de se- révolter. Vous avez vu à quels excès elles se sont livrées dans quelques départements du nord de la France alors qu'il ne s'agissait pourtant que. d'un renchérissement intéressant quelques den^ rées. "Leurs violences ont arrachie à dés spectateurs, ce cri « Mais c'est la révolution! A Vienne, en- Autriche, il y a eu aussi une véritable émeute* qu'on n'a réprimée qu'en laissant des morts. Alors de quoi ne seront-elles pas capables, ces femmes;' lorsqu'elles se trouveront avec leurs enfants li-vrées par la faute de la guerre à la famine, à la misère? Nous le demandons à ces « capitalistes >*> qui attendent de la guerre une « diversion » à l'agitation populaire. »

Nous voilà donc prévenus. On ne nous menacera plus d'une grève générale avant la guerre. Mais on essayera de nous inspirer la terreur d'une révolution consécutive à la guerre. Charles Du–

lot.

lot. (Dépêche de notre envoyé spécial)

Bâle, 24 novembre.

Le congrès s'est ouvert ce matin dans un concert de Rebgasse, mais n'a tenu qu'une séance de pure forme.

Tous les délégués venus des cinq parties du* monde portent épingles au revers de leur paletot un ruban rouge, avec inscription en français « Congrès socialiste internationnal de Bà-^ le ». Dans la salle, chaque nation a sa place marquée au-dessus de la scène, des pancartes por-i tent, en trois langues « Guerre à la guerre! »̃ L'entrée des membres de la commission est accueillie par des acclamations et le Chant des travailleurs, chant de la Social Democratie allemande. M. Bebel est l'objet d'une ovation. En l'absence de M. Vandervelde, président du bureau international, retenu à Bruxelles par son mauvais état de santé, M. Anseele ouvre la séance et donne la parole au président de la commis^ sion d'organisation. Le conseiller d'Etat WuIschlegerV félicite les délégués d'être venus si nombreux, « Le prolétariat, dit-il, 'attend de vous une inspiration et une indication. » II termine son discours en donnant lecture d'une adresse au gouvernement bâlois qui félicite le congrès de chercher à préserver les nations des sacrifices et des désastres horribles qu'entraînerait une guerre européenne.

M. Anseele, répondant au nom du congrès, félicite le gouvernement bâlois de reconnaître l'internationale ouvrière comme la grande force de la paix. « Les délégués, ajoute-t-il, pénétrés de leur responsabilité, sauront arriver à l'unanimité dans leurs résolutions. Nous ne pouvons pas tolérer que les routes et pays soient jonchés de cadavres quand, par l'arbitrage, il est possible de résoudre les difficultés. ».

Après ce discours et la vérification des mandats, la séance est levée, et on se donne rendezvous pour la manifestation de cet après-midi. I.A C. G. T. CONTRE LA GUERRE

Tandis qu'à Bâle se tiennent les assises socialistes internationales contre la guerre, la Confédération générale du travail française tient, à Paris, également contre la guerre, un congrès extraordinaire qui s'est ouvert ce matin à la « Bellevilloise ».

La G. G. T. se Fép«giiaii SHlteHassi à l'iéée d'œ» congrès international; mais les groupements syn-


dicalistes étrangers ayant déclaré que l'organisation d'une telle manifestation appartenait surtout au parti socialiste international, les dirigeants de la nie de la Grange-aux-Belles décidèrent de ne point se' faire representer à Bâle et de préparer le congrès, qui a commencé, ce matin, ses travaux. Il n'y a pas eu de véritable séance. Les organisateurs du congrès ont seulement procédé à la vérification des pouvoirs. Sept cents délégués environ sont venus de tous les points de la France pour prendre part à la manifestation.

Le congrès proprement dit a commencé à 2 heures 1/2. Il se poursuivra demain. Deux questions seulement figurent à l'ordre du jour l'action à faire avant la guerre (il pourrait se faire que le congrès décidât une grève de 24 heures en guise d'avertissement aux gouvernants); attitude à prendre après que serait faite une déclaration-de guerre.

Promenades et visites

La FoRtaiTie cbezj/î. Emile Fagu.t J Il semble bien que le logis de M. Emile Fa- guet est l'un des lieux où celui qui se rit d'être appelé le Bonhomme aime à fréquenter. Rien de moderne ne l'y gêne, rien de luxueux ne l'y contraint, rien de solennel ne l'y intimide. Il y trouvé un grand nombre de livres, qu'il lit peu, mais qui font sur les murs une tapisserie agréable à ses yeux. Et puis, à travers les vitres, ayant soulevé les rideaux ternis, il aper- çoit de vieilles pierres romaines, et sur le sable des enfants qui jouent, des chiens qui gamba'dent, et au-dessus d'eux des arbres, des arbustes, des buissons, quelques fleurs, des oiseaux piaillards et des chats fureteurs Jean de La Fontaine est chez lui.

M. Emile Faguet, bien qu'étant son confrère en gloire académique, ne l'accueille qu'avec déférence. Derrière les trois murailles de livres entassés qui font de son bureau une cita'delle branlante, il écoute sa voix calme et si jolie avec le ravissement qu'eut La Fontaine luimême en entendant pour la première fois celle de Malherbe dans l'ode révélatrice. Et le poète, comme lorsqu'il n'était pas encore une ombre charmante et divine," se plaît à le gratifier de ses mots les meilleurs, de ses traits les plus fins, de ses réflexions les plus malicieuses. Lui qui se taisait obstinément chez les sots et ronflait même, le festin achevé, se montre à M. Emile Faguet avec toutes les grâces que goûtèrent les « quatre amis ».

Ce commerce de confidences et de leçons s'est noué voici bien longtemps. M. Emile Faguet, tout pleiîi de l'enseignement du fantôme adorable, a déjà révélé au public plusieurs des secrets qui lui furent appris à l'ombre de ses livres. 11 a fait en Sorbonne un cours sur La Fontaine qui dura toute une saison scolaire, et pour les adolescents il a écrit un ouvrage où les principales parties de l'œuvre du poète sont analysées et commentées de la bonne manière pédagogique, c'est-à-dire clairement. Et voilà que 'dès le commencement de l'an prochain, il reparlera de son ami merveilleux, cette fois devant l'auditoire de la Société des conférences, celui-là même qui entendit Ferdinand'Brunetière juger l'Encyclopédie et M. Jules Lemaître apprécier librement Jean-Jacques Rousseau. Racine, Fénelon, Chateaubriand. Alors nous saurons tout, car c'est le La Fontaine inconnu. ou peu connu, ou méconnu, que son intime confident va nous montrer, le La Fontaine élégiaque, philosophe, critique littéraire, romancier auteur dramatique, et aussi le paysagiste, et aussi.le conteur.

Et c'est bien un La Fontaine inconnu que ttous découvrirons, car à part quelques complices de M. Emile Faguet en la science cabalistique de l'évocation littéraire, nous ne savons rien de l'homme singulier qui passa dans la vi? sans. paraître la voir et qui pourtant dit sur elle des paroles vraies avec un accent qu'on n'avais pas eu avant lui. Si tous les Français et même les autres connaissent ses fables, si quelquesuns ont lu certains poèmes où, en souriant, à la française, il agrémentait Bôccace, qui se souvient des Amours de Psyché et de Cupidon, ro-

man qui n'est pas ;un^b.c|-d'œuy8§» jaaaÀg -$ùe

parsèment des vers leu et -Philémon et Baucis, et les opéras, les comédies, la Coupe enchantée, le Florentin, et VEpîlre à Huet, et le Discours à Mme de La Sablière, et les Epigranmes, et les Poésies religieuses, et les Lettres, et tant d'autres morceaux ornés de pensées et d'images toutes empreintes de cet art à la fois naturel .et savan,t; de l'écrivain qui semble avoi" joué à dissimuler son génie. C'est que ce pa.. resseux et ce distrait a beaucoup écrit. M. Emue Fagut dit de lui, avec un regard ironique et résigné à sa propre plume « Il était comme tant d'autres parmi nous, il ne savait pas résister à une prière et quand une grande dame lui demanda des vers sur le Quinquina, il les fit, et car le poème est médiocre il eut

tort. »

Mais qu'est cela, sinon le gentil travers de quelqu'un qui choie ses. amis et renonce d'avance à ne pas leur plaire? Il est^ourtant poète sincère presque toujours. Mme de La Sablier'. assurait qu'« il ne mentait jamais en prose ». Et comment eût-il menti, même en vers, lui qui allait tout droit, jusqu'à oublier ceux qui l'accompagnaient dans l'existence ?. Il a toujours aimé ce qu'il regardait, car il ne regardait guère que ce qu'il aimait.

L'innocente beauté des jardins et du jour

Allait fajre à jamais le charme de ma vie.

avait-il prévu, et ainsi toute sa vie fut charmante. Il devrait être donné en exemple aux égoïstes grossiers, lui qui eut l'égoïsme délicat. Ce vœu n'est pas de M. Emile Faguet. Il m'a dit néanmoins Bonhomme, La Fontains. oui, je veux bien. Mais ce qu'on a convenu d'appeler bonhomie est bien plutôt de la simplicité malicieuse »

Il faut s'entr'aider; c'est la loi de nature. L'âne:un jour pourtant s'en moqua;

Et ne sais comme il y manqua

Car il est bonne créature.

i> Evidemment, il y a de la bonhomie pourtant on y-voit aussi de la malice, surtout quand on sait la fin de l'aventure, surtout quand on sait que ses bêtes n'étaient jamais que des gens, avec leurs ridicules, leurs faiblesses, leurs mérites. Il y a du La Bruyère dans La Fontaine, critique des mœurs de son temps et de tous les temps, du La Bruyère sans le trait, sans la touche. Oui, en somme, La Fontaine, c'est un La Bruyère nonchalant. »

Voilà comment parle de La Fontaine, non sans bonhomie ni sans malice, lui aussi, M. Emile Faguet. Il prise assez ce Saint-Marc-Girardin qui, autrefois, a loué le poète avec flamme et a laissé un La Fontaine et les fabulistes qui n'est pas sans prix. Enfin le livre de Taine, il le connaît complètement, et je soupçonne même qu'i' en a découvert, avec toutes les beautés, les défauts. Mais il se rencontre sans doute avec l'historien philosophe sur ce point que l'œuvre de La Fontaine est la floraison la plus pure du génie français « Telle est cette race la française dit Taine au commencement de son étude,– la plus attique des modernes, moins poétique que l'ancienne, mais aussi fine, d'un esprit exquis plutôt que grand, douée plutôt de goût que de génie, sensuelle, mais sans grossièreté ni fougue, point moçale, mais sociable et douce, point réfléchie, mais capable d'atteindre les idées, toutes les idées, et les plus hautes, à travers le badinage et la gaieté. Il me semble que voilà La Fontaine presque tout entier décrit, et d'avance. »

Et à propos de l'ingénuité du poète, nous entendrons, je l'espère, M. Emile Faguet nous narrer maintes anecdotes savoureuses. Nous sourirons au récit de ses « distractions, philosophiques », car il nous sera rappelé que le fabuliste oubliait volontiers un festin et ses hôtes quand Platon ou Rabelais, ou quelque grande dame, ou d'industrieuses bêtes occupaient son esprit. On le vit arriver un jour comme le repas finissait « D'où venez-vous? » lui dit-on. k< De l'enterrement d'une fourmi », répondit-il. Et il décrivit le spectacle auquel il venait d'assister dans le jardin, « oubliant, dit M. Emile Faguet, de dîner à en parler, comme il l'avait oublié à le regarder ». Quand il s'ennuyait, ̃! quittait la table. « Où allez-vous ? fit ur. jour l'hôte surpris. A l'Académie. Mau il n'est pas l'heure Oh bien! je prendrai gar le plus long »a. dit naïvement le poète.

Et M. Faguet ajoute « Cette naïveté res-, semble terriblement à une malice. » Il arrivait du reste à l'Académie régulièrement en retard « Paraissant un jour après l'heure où la liste des membres présents était close, raconte encore M. Emile Faguet, perdant ainsi le bénéfice du « jeton de présence », il s'installe cependant sans rien dire. Ses collègues, qui l'aimaient, voulurent qu'il fût compté comme présent, quoique en retard; car le jeton représentait une certaine somme, et La Fontaine n'était pas riche « Non, messieurs, dit-il avec insistance, ce ne serait pas juste. Je suis venu trop tard; c'est ma faute. » Ce qui fut d'autant mieux remarqué à l'honneur de La Fontaine, qu'un moment auparavant, un académicien fort riche, et qui, logé au Louvre, où siégeait alors la Compagnie, n'avait que la peine de descendre de son appartement pour venir à l'Académie, en avait entr'ouvert la porte, et ayant vu qu'il arrivait trop tard pour être payé, était remonté chez lui. »

En vérité, La Fontaine ne peut hanter qu'avec plaisir le logis de M. Emile Faguèt. L'air.,qu'on y respire lui est salubre. C'est un vieux logis meublé de vieux meubles, orné de vieux objets et où seuls les livres neufs, jaunes, verts, bleu-1, blancs apportent des couleurs gaies. C'est le logis modeste d'un étudiant qui a pris de l'âge et de la gloire mais qui chérit ses habitudes et juge sons doute incommode le moderne confort. Une odeur y flotte, l'odeur des vieilles choses respectées qu'on n'a pas dérangées depuis longtemps. Le maître, à l'abri de sa forteresse de volumes, considère ce qui l'entoure d'un regard railleur et doux. Il vénère tont La Fontaine qu'il lui a pris un peu de ses usages. Un fez écarlate le coiffe sous le jeune veston, uu gilet rouge apparaît mais ce n'est point un gilet romantique c'est seulement un gilet chaud.

Naguère, chaque après-midi, un promeneur tranquille, qui ressemblait comme un frère à M. Emile Faguet, descendait le boulevard SaintMichel et s'asseyait bientôt à la terrasse d'un café. Il regardait" passer les étudiants et les grisettes bien changées les omnibus et les mendiants, les agents et les bouquetières, les rapins et les jolies femmes toute la vie, quoi M. Emile Faguet est de ceux qui trouvent leur contentement à suivre le cours mon,)tone des jours, parce qu'ils observent plus encore le passé que le présent ou parce qu'ils perçoivent des réalités au delà des apparences. Il n'est rien

Qui ne me soit souverain bien

Jusqu'aux sombres plaisirs d'un cœur mélancolique. Il goûte cette sage philosophie du fabuliste qui est faite de résignation, d'ingéniosité, d'énergie même. Et le soir, quand la lune éclaire," sous ses yeux, les murailles ruinées du cirque romain, il rêve et il croit voir La Fontaine, l'habit mal ajusté, s'accouder près de lui. Jean Lefranc.

FAITS DIVERS LA TEMPÉRATURE Bureau central météorologique

Dimanche 24 novembre. Une aire de fortes pressions s'étend ce matin de l'ouest à l'est de l'Eu-

rope.

On note 771 mm. à Biarritz, 776 mm. à Kharkof. Les basses pressions s'étendent de l'Islande et l'Ecosse au nord de la Russie un minimum (750 mm.) se trouve vers les îles Shetland. Le vent est assez fort du sud-ouest au pas de Calais,- du nord-ouest en Bretagne il est faible et de directions variables en Gascogne et en Provence. Des pluies sont tombées sur tout le nord-ouest de l'Europe. En France, on a. recueilli 4 mm. d'eau à Cherbourg et à Calais, 2 à Brest, 1 à Dunkerque et à Lorient.

La température a baissé sur presque tout le conùnent elle était ce matin de –5° à Belfort, –1° à Toulouse, 0° à Marseille, +4° à Paris, 9° à Brest, 10° à Monaco, 12° à Malaga.. ie On notait –1* au puy de Dôme, –6° au pic du Midi.

En France, un temps pluvieux et frais est probable dans le nord et 1 est. a -été

A. -Paris, hier.la température- moyenne, &a£, a.etè

inférieure de 1°1 à la normale (4°9). ̃•-̃̃ i A la tour Eiffel, maximum 7°7 minimum, 5»4. Observatoire maaicioal (TOUR sa-int-jacques) Le ciel, qui présentait de larges éclaircies pendant l'après-midi et la soirée d'hier, est couvert de nouveau ce matin, et la pluie tombe faible, mais à peu prés continue depuis 8 h. 45.

Le vent souffle d'entre sud et ouest-sud-ouest, avec une vitesse voisine de 4 m. par seconde. La température s'est relevée à 9 heures la hausse sur la veille est de 2°5.

La pression barométrique, en baisse lente, accuse à midi 768 mm.

Nteuvéllepoiupë àla caserne de 1b Cité. En présence du préfet de police, du lieutenantcolonel Cordier, commandant le régiment des sapeurs-pompiers, et d'une commission composée de conseillers municipaux, on a expérimenté hier après-midi, à la caserne de la Cité, un nouveau fourgon de'pompe automobile, ïlit « pompé^'de; premier secours ». Cet engin d extinction comporte un réservoir de 500 litres d'eau environ, qui peuvent être projetés sur le foyer d'incendie à laide d'une pompe foulante, actionnée par le moteur électrique du véhicule. Les expériences ont donné d'excellents résultats.

La trantffOTiaiatlon des omnibus. Aujourdhui la Compagnie générale des omnibus de Paris substitue la traction automobile à la traction par chevaux sur la ligne K, place de Rungis-place de la République.

Les principaux points desservis par cette ligne sont la place d Italie, la rue' Monge, la Halle aux vins, 1 île Saint-Louis et la place des Vosges. Sections 1° place de Rungis-boulevard Saint-Germain 2» boulevard Saint-Germain-place de la République. Un luoaaiuent à Lannelonsnc. Les amis, élèves et admirateurs du regretté professeur Lannelongue, membre de l'Académie des sciences et de 1 Académie de médecine, sénateur du Gers, ont résolu d'élever un monument à la mémoire de l'illustre chirurgien, sur une place de sa commune natale, le Castéra-Verduzan (Gers).

Un comité s'est constitué sous le patronage de

MM. Fallières, Emile Loubet, Antonin Dubqst,.

Raymond Poincaré, Léon Bourgeois, Clemenceau, etc., etc., et sous la présidence effective du docteur Léon Labbé, sénateur. Les vice-présidents sont le professeur Bouchard, M. Paul Strauss, sénateur, le général Brugère, MM. Debove, Le Dentu, Henry Roujon, Sancet, sénateur, et Noulens, député du, Gers, le docteur Maurice de Fleury, secrétaire général.

Prière d'envoyer les souscriptions à M. Charles Delagrave, éditeur, trésorier du comité, rue Soufflot, 15.

Distribution des prix des écoles Clerinain-PîIon et Beniard-E'aiSèsy. La distribution des récompenses aux élèves des écoles Germain-Pilon et Bernard-Palissy a eu lieu aujourd hui dans la salle des fêtes de la mairie du, dixième arrondissement.

M. H. Galli, président du Conseil municipal, a prononcé le discours d'usage. M. Galli a fait l'éloge de 1 œuvré entreprise aux écoles Germain-Pilon et Bernard-Palissy et qui consiste à « réveiller, stimuler, développer » dans l'industrie française. « l'incomparable génie créateur de la France ». L'accaparement du sacre. Sur mandat de M. Bourgarel, juge d instruction, qui suit activement la plainte en accaparement du sucre déposée par M. Gaston Menier, M. Poncet, commissaire aux délégations judiciaires, a opéré hier des perquisitions chez plusieurs courtiers de Paris, et, la Sûreté générale s'est livrée à des vérifications! chez des usiniers dans l'Aube et dans la Somme. Des correspondances ont été saisies et mises à la disposition de M. Pons, expert comptable. De u Si le tentative de suieide aux Champs Elysées. Deux femmes de mise .correcte s'étaient assises hier, vers trois heures, sur un banc,

en face du Jardin de Paris, aux Champs-Elysées. Elles paraissaient en proie à la plus vive exaltation un cantonnier de la Ville, M. Radary, qui passait là à cet instant, les entendit échanger les paroles suivantes « Nous sommes véritablement trop malheureuses nous avons trop souffert; il faut en finir Quelques instants plus tard, deux détonartions retentissaient. La moins âgée des deux femmes s'était d'abord tiré un coup de revolver dans l'oreille' droite ayant pris l'arme des mains de la blessée, l'autre l'avait à son tour dirigée contre elle-même et avait fait feu. Le cantonnier Radary avait assisté de loin à cette scène.

Il accourut et prévint des gardiens de la paix qui transportèrent les deux malheureuses à l'hôpital Beaujon où M. Chanot, commissaire de police, se rendit pour les entendre. Les blessées se nomment Marie et Léonie Gros, âgées, l'une de cinquante-six ans, l'autre de cinquante ans. Originaires de Nantua, elles étaient descendues à l'hôtel de Normandie, rue d'Amsterdam. Elles ont déclaré au magistrat qu'elles étaient persécutées par les gouverne-

ments français, autrrchien et espagnol; elles se

ments français, autrichien et espagnol; elles' se

considèrent comme les seules vraies et authen-, tiques descendantes de Louis XVII et disent qu on a voulu à tout prix obtenir d'elles leur, renoncement au trône de France. Elles étaient Paris de^, puis un an a peine. Des renseignements recueillis à Nantua sur ces deux déséquilibrées, il résulte qu'elles appartiennent à une excellente famille. Longtemps établies comme modistes à Nantua, les pauvres filles se sont ruinées en cherchant un trésor, caché dans' leur maison aux dires de cartomanciennes. Cette maison fut démolie en pure perte après avoir été fouillée de fond en comble.

Leur état, quoique grave, n est pas désespéré. KmlèvcBaienS «Tune fillette. Nous avons relaté hier les circonstances dans lesquelles la petite Suzanne Delorme, âgée de six ans" fille d'un négociant de Lille, avait, été enlevée par un jeun» homme qui était venu la demander à l'école libre) où elle est élevée, près du domicile de ses parents. On sait que le ravisseur fut arrêté au moment où un commissionnaire lui remettait une- enveloppe contenant, croyait-il, la somme de 25,000 francs fixée par le maitre-chanteur comme rançon de la fillette.

L individu arrêté, qui avait d'abord refusé de parler, s'est enfin décidé à faire des aveux. Il a déclaré que 1 enfant se trouvait avec une femme à 1 hôtel de la Bourse, place de la Gare, à.Roubaix. Aussitôt le commissaire central et le commissaire de la brigade mobile se rendirent en automobile à cette adresse où ils trouvèrent en effet, dans une chambre de 1 hôtel, la petite Suzane Delorme, en compagnie d'une jeune femme. A quatre heures de 1 après-midi, la fillette était rendue à ses parents dont on devine la joie. Elle n'avait nullement souffert de son enlèvement ni de sa détention de vingt-quatre heures. Le ravisseur est un nommé Arthur Lasson, âgé de vingt-cinq ans, originaire de Cambrai, déserteur du 110e d infanterie sa complice se nomme Henriette Lemaire, âgée de. vingt et un ans, née à Yillers-Outréaux (Nord). Tous deux ont été amenés à la maison d'arrêt de Lille. .r< Cttmbt ioîajge d'u.'ne pharimaete à M&coo De nombreux cambriolages sont commis depuis quelque temps à Màcon par des individus que l'otÉ croit appartenir à une bande organisée. L'avant^, dernière nuit, une pharmacie située dans cette ville,, rue Rambuteau, a reçu la*risite des insaisissables bandits. L'argent n'était pas 1 unique objet du cambriolage. Les malfaiteurs ont fracturé l'armoire où sont enfermés les poisons, et ont emporté de la strychnine et du curare.

L'émotion provoquée par ce nouveau méfait s'est accrue dans la soirée quand on apprit qu'un notaire, M" Collot, qui possède une des études les plus, importantes de Mâcon, avait trouvé son chien mort empoisonné. On croit que les cambrioleurs de la pharmacie ont essayé sur le chien de Me Collot lea poisons volés et qu'ils avaient l'intention de dévaliser cette nuit l'étude du notaire.

VîctSmc de l'alcool à quatre ans. Laissée seule à la maison par sa mère, la jeune Emilienne Patou, âgée de quatre ans, s'est emparée d'un flacon d eau-de-vie qui était à sa portée et l'a vidé. En rentrant le soir à son domicile, la mère a trouvé l'enfant ne donnant plus signe de vie. La.muniçipalité de Saint-Patrice-du-Désert(OrneJj où s'est passé cet accident, a chargé un médecin d'examiner le petit cadavre.

INFORMATIONS DIVERSES

r^ On annonce le prochain mariage de ï M. Pierre Crabos, rèdacteur au ministère 'de 'lai' la guerre, avec Mlle Anne Bernard ideCourviYle, fille du directeur aux établissements Schneider, du Creusot. M. Pierre de Chavagnac avec Mlle Marie Tuffier, fille du chirurgien des hôpitaux, professeur agrégé à.. la faculté de médecine. ̃ Le mercredi 27 novembre sera célébré en l'église Notre-Dame-de-Grâce de Passy, rue de l'Annonciation, le mariage de M. Désiré Wuillaume, administrateur, aux Galeries Lafayette, avec Mlle Georgette Péron, fille de M. Louis Péron, ancien administrateur du Louvre.

NECROLOGIE v- Un directeur honoraire des postes et télégraphes, Ml Charles Bourseul, àgé de 83 ans, est décédé hier à Saint-Céré (Lot). Il est mort pauvre et ignoré de la foule. Et cependant, il y a plus de trente ans, Graham Bell et Edison avaient salué au congrès international d'électricité, en Charles Bourseul, 1 homme de génie à qui le monde était redevable d'une des plus merveilleuses découvertes dont s'honore la science la téléphonie.

Né à Bruxelles en 1829, fils d'un officier d'étatmajor français, Charles Bouiseul, après avoir fait d'excellentes études scientifiques, fit partie de la première brigade de huit agents constituée à Paris pour 1 établissement de la télégraphie électrique. C'est ainsi qu en étudiant la transmission de la phrase écrite, il fut amené à déeouvrir. la transmission électrique de la phrase parlée. L'étude, Bourseul, alors employé au bureau télégraphique de la Bourse, définissait le principe du téléphone, fut publiée en 1855 dans l'lllustration. Avant.de donner sa copie au journal, Bourseul, en fonctionnàk-e discipliné, consulta ses chefs, qui lautorisèrentiii.: la publier, mais en le priant, assure-t-on, de s'oc-? cuper de choses sérieuses. Bourseul n'insista pas, et 1 inventeur du téléphone avait depuis longtemps pris sa retraite quand son nom fut révélé aux congressistes de Philadelphie.

Nous apprenons la mort de Mlle Anne d'Hauteville, décédée chez sa mère, la comtesse dHauteville, née Mallet, avenue de Paris, 64, à Versailles. Les obsèques auront lieu à l'église protestante de Versailles (rue Hoche), le mardi 26 du courant à deux heures. ̃/

On se réunira à l'église. Il ne sera envoyé aucune invitation, le présent avis en tiendra lieu. Nous apprenons le décès de Mme veuve Alex Daniels, à Anvers, à l'âge de 80 ans. De la part des familles Daniëls, Salomons, Sanders, Bloch et Lioni. Les obsèques de Mme Gustave Gotèhaux auront lieu demain lundi. Réunion à onze heures à la porte principale du cimetière Montparnasse. Ni fleurs ni couronnes. De la part du docteur, Mme Emile GôVchaux et leurs enfants, M. Henri Meyer-Gotchaux', élève à l'Ecole polytechnique, M. et Mme Simon Kahn.

rr RIBU ÏST.A.TT X

La substitution de « GaiBégion ». Le tribunal correctionnel de Joigny vient de statuer sur un différend dont, depuis de longs mois, on parle beau-; coup dans le monde des courses. L'inculpe était, M. Etienne-Jean Juge, éleveur à Villec^étivie"

(Yonne).. -.m

Le 16 octobre 1908 arrivait au haras de Villeché-r,, tive, qui appartint autrefois à M. Arnaud de lAriège, la jument Collégienne, saillie par l'étalon- anglais Collard. Le 1er février 1909, naissait un poulain de si fragile constitution qu'il fut, le 16 février, tué à l'aide d'une masse par M. Schubb, entraîneur anglais de M. Juge, et enterré sur l'ordre de 1 éleveur.

-Quelques mois après, M. Lazare Michel, banquier à Paris, achetait à M. Juge un poulain venant deDeauville et représenté comme étant le produit de Collard et de Collégienne. La bête fut payée 3,200 francs. Or ce poulain, qui courut à MaisonsLaffitte sous le nom de Collégien, fut loin de répondre aux espérances de M. Lazare Michel, qui Jinalement le vendit 900 francs.

Stir ces entrefaites, M. Lazare Michel apprit, par une indiscrétion de l'entraineur Schubb, que tué et enfoui, le poulain Collégien avait été remplacé par Gaston, issu de Barberousse et de Gamine.. Collégien 2 avait la même robe bai brun que la bête tuée, sauf une petite lune blanche en tête. Ce cheval avait été acquis par M. Juge à M. Labat, propriétaire à Pujot (Hautes-Pyrénées), et rétrocédé avec les papiers réguliers de Collégien n° 1. M- Juge qui était assisté à l'audience de M0 Silvy, du barreau de Paris a nié la substitution

qu'on lui reprochait. Quarante témoins éleveurs, propriétaires décuries de courses, agents de la Sûreté et habitués du turf ont été entendus. L'entraîneur Schubb a maintenu formellement ses déclarations premières. Mme Schubb a fait connaître également dans quelles circonstances le poulain Collégien le vrai fut tué. Comme pièces à conviction figuraient les ossements d'un poulain déterré à Viilechétive et qui seraient ceux du fameux Collégien.

Convaincu de «tromperie sur la qualité de la marchandise vendue M. Juge a été condamné à une amende de 1.500 francs et à 1 insertion du jugement dans les deux journaux de Joigny. Sur plaidoirie de Me Mennesson, membre du conseil de l'ordre, la Société d'encouragement a obtenu le franc de dommages-intérêts qu elle sollicitait.

Un témoin qui ne jure que devant le Christ.–A 1 audience du tribunal correctionnel de Brive, où Ion jugeait une banale affaire de vol de châtaignes, se trouvait appelé comme témoin le jeune Pierre Marchive, âgé de dix-huit ans, domestique chez le docteur Lajugie, à JuillaC. Invité par le président à jurer de dire la vérité, il s y refusa .obstinément, objectant qu'il n& jurait pas devant

les~ hommes.

Le procureur l'ayant menacé de requérir contre lui une peine, s'il faisait encore preuve de mauvaise volonté, Marchive tira de sa poche un christ, et l'élevant de la main gauche, il jura de dire la vérité..̃̃'̃̃̃ .i L'incident n'alla pas plus loin. ̃•̃•:̃

Notes et lectures

REVUE DES REVCES >

t

Conspirateur malgré lui

C'est en 1820. Les Bourbons sont encore tout étonnés du retour de fortune qui leur a rendu un t trône. Autour d'eux, on est sur le qui-vive. C'est 1 que l'Autre, le monstre, n'est pas mort, et l'on re- s doute sans cesse de voir surgir son ombre. Le f moindre geste d'un demi-solde, la présence d'un c membre de la famille Bonaparte en tel ou tel lien, ( un voyage, une visite «vxcitent la méfiance at- ( mosphère de suspicion au milieu de laquelle va se ( dérouler la plus amusante aventure policière qui 1 soit et que M. François Rousseau raconte dans U i prochain numéro du Correspondant à l'aide de documents inédits. t Le sieur Laurans, dit Périn, a été jadis employé ( à l'armée d'Italie en qualité d'adjoint au commis- < saire des guerres. Nommé percepteur dans le Var' ] en 1815, il a commis des irrégularités, il a pris la .( fuite,'il erre de ville en ville, vivant chichement au hasard de l'escroquerie. Au mois de novembre, 1820, il est à Bâle, il flâne un jour chez un m&v-. chand de tabatières. Le colonel V. agent du di -r recteur de la police générale de France, envoyé spécialement en Suisse pour y surveiller les me- nées bonapartistes, l'aperçoit, lui découvre natu- rellement un air de ressemblance avec le prison- j nier de Sainte-Hélène, s'approche, lui montre un portrait de Bonaparte, et à brûle-pourpoint dit « Voilà un portrait qui vous ressemble vous êtes peut-être un de ses frères. » L'ancien percepteur ne sourcille pas, hausse les épaules et s'en va. C'est un trait de lumière pour le colonel. « C'en esL un » pense-t-il. Il le suit, découvre son domicile, manœuvre près de l'aubergiste, se présente au pauvre hère comme un officier proscrit, offre ses services et sa bourse, le tâte « Je parie que vous êtes Louis Bonaparte », n'obtient qu'une réponse évasive qui le confirme dans sa supposition et aussi triomphant que convaincu, envoie au baron Monnier, directeur de la police générale, ce bulletin glorieux

« J'ai rencontré par un hasard extraordinaire Louis Bonaparte, l'ex-roi de Hollande. En trois jours, j'ai gagné sa confiance, et aujourd'hui je l'ai tout entière. »

Le faux Louis Bonaparte n'avait pas cherché cette aubaine. Puisqu'elle se présentait, pourquoi n'en profiterait-il pas? Le colonel, escorté d'un autre agent, qu'on avait envoyé en renfort, avait de l'argent et payait. Notre homme prend le parti de jouer le personnage qu'on veut qu'il soit et les deux policiers sont au comble de la, joie. Leurs rapports sont chargés de détails précis sur la grande, conspiration dont ils, doivent toujours avoir.la clef le lendemain; ils intriguent auprès du malheureux pour l'amener à Paris, où la capture sera faite lorsqu'il aura compromis les autres conjurés. Périn ne demande pas mieux. Avec l'or de la police, il fait la fête en joyeuse compagnie. C'est toujours ça de pris. Tout à une fin cependant. Un beau jour, on se décide à arrêter le pseudo-roi et nous imaginons sans peine la mine des deux agents quand leur prisonnier explique la supercherie « Ça faisait tant -plaisir à ces messieurs que je fusse roi! » Et ça lui coûtait si peu! Le tribunal de la Seine lui fit expier l'erreur et l'emballement du colonel V. par trois mois de prison. Plus tard, Périn voulut recommencer, mais un aussi joli coup de fortune ne réussit pas deux fois. On l'envoya moisir dans la maison centrale d'Embrun. Ainsi finit le conspirateur malgré lui qui mériterait bien de devenir le sujet d'un vaudeville.

« Il est des lieux qui tirent l'âme de sa léthargie, des lieux enveloppes de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l'émotion religieuse. » Par ces lignes s'ouvre le nouveau roman de M. Maurice Barrés, dont la Revue hebdomadaire commence la publication, la Colline inspirée. Quelle est cette colline inspirée choisie' par l'auteur de Colette Baudoche pour nous faire comprendre l'âme lorraine?

C'est la colline de Sion-Vaudémont, faible éminence sur une terre la plus usée de France, sorte d'autel dressé au milieu du plateau qui va des falaises champenoises jusqu'à la chaîne des Vosges. Elle porte sur l'une de ses pointes le clocher d'un pèlerinage- à Marie, et sur l'autre la dernière tour du château d'où s'est envolé jusqu'à Vienne l'alérîon'des: L'oirMàe-Halsbôurg: Dans tous nos cantons, dès que le terrain s'élève, le regard découvre avec saisissement la belle forme immobile, soit toute nette, soit voilée de pluie, de cette colline, posée sur notre vaste plateau comme une table de nos lois non écrites, comme un appel à là fidélité lorraine. Et sa présence inattendue jette dans un paysage agricole,: sur une terre toute livrée aux menus soins de la vie pratique un soudain soulèvement de mystère et de fierté. C'est un promontoire qui s'élève au milieu d'un océan de prosaïsme. C'est comme un lambeau laissé sur notre sol par la plus vieille Lorraine.

Elle est « dévastée, dépouillée, toute pauvre, avec une église, un monastère et une auberge à l'une des cornes du croissant, un petit village à l'autre extrémité, un autre village dans le creux, des petits bois sur le plateau ».

Mais ce qui vit sur la colline ne compte guère; ce qui compte, c'est l'horizon et le vaste paysage de terre et de ciel.

Cet horizon, écrit M. Maurice Barrés, où les formes ont peu de diversité, nous ramène sur nous-mêmes en' nous rattachant à la suite de nos ancêtres. Les souvenirs d'un illustre passé, les grandes couleurs fortes et. simples du paysage, ses routes qui s'enfuient composent une mélodie qui nous remplit d'une longue émotion mystique. Notre cœur périssable, .notre imagination si mouvante s'attachent à ce coteau d'éternité. Nos sentiments y rejoignent ceux de nos prédécesseurs. s'en accroissent et croient y. trouver une sorte de perpétuité. Il étale sous nos yeux une puissante continuité, des moeurs, des occupations d'une médiocrité éternelle;, il nous remet dans la pensée notre asservissement à toutes les fatalités, cependant qu'il dresse au-dessus de nous le château et la chapelle, tous les deux faiseurs d'ordre, l'un dans le domaine de l'action, l'autre dans la pensée eti^dajis la sensibilité. L'horizon qui cerne cette .plaine, c!est celui qui cerne toute vie il donne, une, place d'honneur à notre soif d'infini, en même temps qu'il nous rappelle nos limites. Voilà notre cercle fermé, le cercle d'où nous ne pouvons sortir, la vieille conception du travail manuel, du sacrifice, militaire et de la mé-,ditation divine. Des siècles ont, passé sur le paysage moral que nous présente cette plaine, et l'on ne petit dire qu'une autre conception de la vie, tant soit peu intéressante, ait été entrevue. Voilà les plaines riches en blé, voi}à la ruine dont le chef est parti, voilà le clocher menacé où la vierge reçoit un culte que, sur le même lieu, nos ancêtres païens, adorateurs de Rosmertha, avaient déjà entrevu. Paysage plutôt grave, austère et d'une beauté intellectuelle, où Marie continue de poser le timbre fermé et'pur d'une' cloche d'argent. Tous ceux qui ne subissent pas, qui défendent leur sentiment et qui se lient aux choses éternelles trouvent ici leur reposoir. C'est toujours ici le point spirituel de cette grave .contrée; c'est ici que sa vie normale se relie à la vie surnaturelle.

Un homme, un prêtre, encadré de ses deux frères, prêtres eux-mêmes, les trois frères Baillard, a souffert là au siècle dernier. C'est le roman qui commence dont ce prêtre sera peut-être le héros, dont la colline est déjà l'héroïne. Car une nouvelle fois =-= et personne ne s'e»

plaindra M. Maurice Barrés glorifie la terre lorraine, pieusement, comme le fils célébrerait sa mère, aimée et meurtrie, d'autant plus aimée qu'elle aurait été plus meurtrie.

Pour la Nouvelle Sorbonne »

Les lecteurs du Temps connaissent la controverse. Les méthodes en honneur actuellement à la Sorbonne, l'esprit qui y prédomine, bref ce qu'on appelle la « Nouvelle Sorbonne » ont provoqué des critiques. M. Alfred Croiset, plus intéressé qu'aucune autre personnalité puisqu'il est le doyen de la faculté des lettres de Paris, a répondu il y a quelques jours, et 'dans le Temps même, à certaines d'entre elles. II le fait à nouveau aujourd'hui dans la Revue blette et c'est un véritable plaidoyer qu'il prononce. Peut-être se rend-il la tâche un peu facile, en présentant ces critiques sous le jour le moins favorable. D'aucuns n'y reconnaîtront qu'à peine les leurs. Mais il ne s'agit ,pas de ce qu'ils ont dit. Il. s'agit de ce que dit M. Croiset. r~

Une « Nouvelle Sorbonne »? Le mot lui plaît. Il exprime à son sens le triomphe d'une « révolution .intellectuelle qui a « transformé le classicisme ,dogmatique et absolu du dix-septième et du dixhuitième siècle ». Ce classicisme reposait sur les principes fixés une- fois pour toutes du vrai, du beau, du bien. Ce qui s'en rapprochait était bon. Ce qui s'en éloignait était mauvais. Donc peu de.place pour l'érudition et l'histoire. Mais la transformation se produit au début du dix-neuvième siècle, « le sens du relatif, le sens historique » s'éveillent et se substituent « peu à peu à la préoccupation d'un absolu chimérique ». On s'aperçoit « que l'homme n'est pas le même dans tous les temps; que le vrai, le beau, le bien, apparaissent aux diverses sociétés sous des formes incomplètes et éphémères, des éléments de vérité dignes d'être recueillis avec amour et piété que la littérature n'est pas un domaine séparé du mouvement général de la vie et ne se suffit pas à elle-même; que les sociétés évoluent, et avec elles, leurs arts, leurs littératures, leurs croyances, leurs idées; qu'il existe entre toutes ces choses des rapports infiniment complexes et qu'il est indispensable de les démêler pour apprécir chaque détail avec justesse; bref que l'absolu est un rêve de la pensée abstraite et que la

vie l'igiiore ».

Les vieilles règles tombent. L'érudition minutieuse, « savoir précis et sûr, méthode critique et souplesse d'esprit » deviennent indispensables « à qui veut se mêler d'écrire ou de parler sur la littérature ». A un « humanisme étriqué », à un enseignement plus éloquent que précis succède peu à peu un enseignement fondé « sur la science, sur une science méthodique, rigoureuse, largement investigatrice .et. pénétrée du sens de là vie >?. Villemain, Guizot en ont déjà le sentiment. Victor Leclerc seconde l'évolution en obligeant « les candidats au doctorat à composer des thèses d'érudition et de recherches personnelles au lieu des modestes dissertations scolaires qui avaient suffi jusque là ». Duruy, en fondant l'Ecole pratique des hautes études, la Revue critique, la Société pour l'étude des questions d'enseignement supérieur, les travaux de Taine, Renan, Berthelot, Boutmy, Gaston Boissiér, Gaston Paris, Fustel de Coulanges accentuent le mouvement. La « Nouvelle Sorbonne »,. telle qu'elle enseigne aujourd'hui, est l'expression de cette révolution intellectuelle.La doctrine de la « Nouvelle Sorbonne", termine M. Alfred Croiset, « ne consiste pas à regarder l'érudition comme une fin en soi, mais elle y voit le seul moyen sensé, au vingtième siècle, de se faire une opinion personnelle sur un sujet donné, et elle estime qu'une opinion qui ne se fonde pas sur ces recherches. préalables est sans valeur »

Il ass.ure « qu'il n'y a là ni mépris des idées générales ni mépris de la beauté », qu'il y a seulement « prudence et probité intellectuelle »: Voilà, en gros, l'apologie de la « Nouvelle Sorbonne » par M. Alfred Croiset. Ceux qui l'ont attaquée ne seront pas en peine de dire, je pense, qu'ils ne méprisent, eux, ni la prudence ni la probité intellectuelle, ni la méthode, ni l'esprit d'investigation, ni la science et que la question est précisément de savoir si d'autres personnalités que M. Alfred Croiset n'ont pas poussé la méthode jusqu'à la manie et si par passion maladive pour l'é-

rudition., «lies, .ne sont pas allées., jusqu'au .mépris.

des idées générales et au mépris de la beauté. C'est la question, dis-je, mais Dieu me garde d'y répondre J'entrerai dans la bataille.

La colline inspirée

Dédié aux ministres présents et futurs Voici un conte que nos hommes d'Etat permettront qu'on leur dédie. Il est de source musulmane évidemment. Il figure dans l'histoire de la famille illustre de vizirs, dite des Barmécides, publiée par la Revue du monde musulman à côté de beaucoup d'autres tout aussi savoureux Une haine réciproque existait entre Djafar et un gouverneur d'Egypte.

Un faussaire se présenta chez ce dernier avec une lettre supposée de Djafar le priant de faire bon accueil à un de ses amis désireux de voir l'Egypte. Croyant que le vizir lui était devenu favorable, le gouverneur reçut avec joie cet homme et le traita avec une grande déférence. Mais au bout de quelques jours il eut des doutes sur l'authenticité de la lettre et l'envoya à Bagdad pour la faire examiner. L'intendant de Djafar, après l'avoir regardée, la porta à son maître. Celui-ci, l'ayant lue, la montra à ses amis. « Elle es,t sûrement fausse, dirent-ils. Comment alors punir le coupable? dit Djafar. Divers châtiments furent proposés. « II n'y a donc ici personne de raisonnable s'écrie Djafar. Il est bien heureux que quelqu'un se soit chargé de réconcilier deux anciens ennemis! » Et il écrivit au gouverneur d'Egypte que la.lettre était de lui.

Quel est le sot qui prétendra que nous sommes les inventeurs de l'opportunisme? En voilà et du meilleur.

Ils sont de M. Charles Péguy la Tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc. C'est la Grande Revue qui les publie dans son numéro de demain. Rien de ce qu'écrit M. Charles Péguy n'est banal. Les strophes que donne la Grande Revue .constituent une sorte de jeu où le poète soutient la gageure de recourir à deux rimes seulement, en age et en ans. Mais il y a autre chose que le succès du procédé. Et c'est une fois de plus un bel hymne la Pucelle.

Il commence ainsi

Comme Dieu ne fait rien que par compagnonnage, II fallut qu'elle vit ces mauvais compagnons, Les Anglais (les Français), les traîtres Bourguignons Dépecer le royaume ainsi qu'un apanage.

Vingt-six strophes ̃ énumèrent ce qu' « il fallut qu'elle. vit » et cette répétition est aussi pittoresque que puissante. Voici la fin

II fallut qu'elle vit dans tout ce gribouillage Se raidir les devoirs que nous nous enjoignons, Et les soucis aigus et dont nous nous poignons Nous percer jusqu'au cœur dans tout ce barbouillage Pour qu'elle vit venir du fond de la campagne, Au milieu de ses clercs, au milieu de ses pages, Vers l'arène romaine et la roide montagne, Traînant les trois Vertus au train des équipages, Sa plus fine et plus ferme et plus douce compagne Et la plus belle enfant de ses longs patronages. C'est aussi dans le numéro de demain de la Grande Revue que M. Félix Le Dantec se livre à un « paradoxe sur les honnêtes gens ». Nous sommes tous honnêtes gens. Cela nous regarde. À propos de l'élection présidentielle L'élection du président de la République est prochaine. Et cela fait un sujet de- chronique, de' dissertation et d'enquête. La Revue des Français a ouvert une consultation sur les trois questions suivantes

1° Conviendrait-il de changer le mode d'élection du président dé la République?

2° Conviendrait-il de modifier les pouvoirs présidentiels ?

Le maintien du statu quo supposé, ne faudraitil pas souhaiter que le prochain président usât de ses pouvoirs et de son influence autrement qu'il n'a été fait jusqu'ici?

Elle cite et résume dans son numéro de demain les réponses qu'elle a reçues sur le premier point. M. Jules Lemaître crie « Vive le roi! » M. Frédéric Masson affirme « Le plébiscite c'est le droit et c'est le salut! » M. Duthoit, professeur à la faculté de droit à Lille, réclame un collège spécial où les délégués des professions auraient leur place. Bref les interrogés ne sont pas d'accord. Ceux qui appartiennent au monde politique sont en général favorables au maintien du statu quo. M. Yves Guyot dit du mode actuel d'élection présidentielle

U est le plus économigue au point de vue des frais.

Il est le plus rapide. Il enlève à l'élection tout caractère plébiscitaire. Les luttes actuelles pour la présidence des Etats-Unis, avec leur agitation, leurs énormes dépenses, leurs violences, sont un exemple décisif en faveur du mode français. M. Sembat :«̃ Le mode actuel de désignation n'a qu'un seul avantage, mais du moins il a celuilà il donne une garantie contre le césarisme. » Et que deux hommes d'opinions si opposées se' rencontrent dans la même conclusion ce n'est pas sans valeur.

Le mot de M. Gqstave Le Bon plaira aux philosophes

Le gouvernement nominal d'un peuple est sans in-. fluence sur ses destinées. Ce sont les individus et noa les gouvernements qu'il importe d'améliorer! Eh! eh! Voilà qui n'est pas si mal dit!

ART ET CIJRIOSITË La conservation des églises

Abordant franchement le problème de la conservation des églises rurales, problème dont la solu-

tion intéresse tous les amis de l'art, M. Maurice

Barrès, député de Paris, déposera demain sur le bureau de la Chambre le projet de résolution dont nous avons hier publié le texte. M. Barrès appelle la sollicitude de l'Etat non sur les monuments que le classement protège, mais sur « l'ensemble de nos églises et de nos monuments d'architecture, religieuse, dont il y a lieu d'assurer par des règles légales la préservation, et la conservation ». Le député de Paris n'invoque pas le caractère artistique des monuments et ne s'adresse pas à la commission des monuments historiques, mais au ministre de l'intérieur, tuteur des communes et juge, de leur gestion.

L'importance de cette résolution ne saurait échapper à personne. Outre que son adoption par la Chambre entraînerait une immense extension du domaine dont la conservation incombe à l'Etat, elle constituerait un retour à la législation antérieure à la loi du 2 janvier 1907. Mais de quelle manière pourrait être appliqué le principe posé par M.-Barrès, et réalisée l'œuvre de conservation qu'il réclame? Le distingué chef de la division des services d'architecture au sous-secrétariat d'Etat des beaux-arts, M. Paul Léon, a bien voulu nous en indiquer les conditions.

« M. Maurice Barrès, nous a dit M. Paul Léon, pose la question sur son véritable terrain. Dans l'état actuel de la législation, l'administration des beaux-arts ne peut assurer que la conservation des monuments présentant pour l'art et l'Histoire un intérêt national. Tous les autres lui échappent, quelle que soit leur valeur documentaire ou pittoresque; ils restent livrés àja; bonne, volonté des communes propriétaires. II y à état de fait, qui n'est pas sans danger, si l'on veut conserver à la France son caractère et sa beauté. L'église, indépendamment de toute question confessionnelle, est sans doute le monument le plus intéressant du village qu'on traverse. Beaucoup possèdent d'ailleurs des vestiges curieux de leur structure primitive, reconnaissables sous les restaurations qui ont altéré l'ensemble. Faut-il abandonner à la ruine l'œuvre de nos vieux constructeurs? » Sous le régime concordataire, l'administration des cultes assurait l'entretien de ces églises non classées. Jusqu'en 1848, il appartint au ministre seul d'accorder à cet effet les subventions nécessaires. La deuxième République créa une « commission des arts et édifices religieux n que remplaça, en 1853, le comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains. Celui-ci, aboli seulement en 1905, est annexé depuis au service des monuments historiques. Ce service des monuments cultuels intervenait près des communes et des fabriques, après avis du comité compétent, par voie de subventions. Les établissements propriétaires se chargéaient de réunir le complément des ressources et exécutaient les travaux hors de tout contrôle ar-

tistique.

» C'est en quelque sorte ce régime que M. Barrés propose de rétablir. C'est l'ancien service paroissial de l'administration des cultes qu'il veut ressusciter. Car si la loi de séparation l'a annexé, en ce qui concerne les édifices classés, au service des monuments historiques, le lien est aujourd'hui rompu entre l'Etat et les églises non classées., La. rupture. d'ailleurs ne résulte pa.s. de; la loi de séparation, telle que l'avait conçue et'fait voter M. Briand. Prévoyant la formation d'asso- ciations cultuelles, héritières, au titre d'établissements publics, des fabriques abolies, et partageant avec les-communes propriétaires la charge de la conservation des églises, celle-ci assurait le maintien d'une garantie nécessaire. Cette garantie, détruite par la loi du 2 janvier 1907, M. Briand voulut encore l'établir en 1908. Le projet de loi qu'il déposa le 23 décembre, et dont le Temps rappelait récemment les intéressantes dispositions, réservait sur la répartition de l'ancien budget des cultes une somme de trois millions expressément affectée à « l'entretien des édifices communaux ».

» Sans doute, si la proposition de M. Barrès est adoptée, le gouvernement ne rétablira pas le service des édifices diocésains. Le ministère de l'intérieur s'est dépouillé de. tout moyen d'interven* tion. L'administration des beaux-arts possède au contraire un organisme qu'il serait aisé d'adapter l à des attributions ainsi élargies. La commission des monuments historiques est précisément qualit fiée pour examiner les propositions préfectorales, i et le personnel des architectes départementaux t contrôlé par elle exécuterait les restaurations avec une érudition qui manqua trop souvent aux architectes locaux auxquels, sous le régime concordataire, les travaux étaient confiés. La procédure s même ne serait pas modifiée les fonds de coni cours recueillis sur place s'ajouteraient aux sub- ventions fournies par. les administrations régulières;. le, service des monuments historiques n'agit pas autrement. Et la création de la « Caisse des mo» numents historiques » qu'élabore le gouvernement faciliterait encore les- ̃opérations. Si lourde que puisse être une telle surcharge, conclut M. Paul L Léon, l'administration des beaux-arts n'en mécon? naîtra pas l'utilité, s'il s'agit d'arracher au vant dalisme les trésors d'art de France. »

®

î A l'Académie des beàux-arts Lecture est donnée par M. Widor de son rapport sur les envois de Rome (section de composition musicale) qui sont jugés satisfaisants par la commission.

s Sur la proposition de plusieurs membres, 3 l'Académie décide qu'elle examinera, au cours d'une de ses plus proches séances, s'il n'y a pas lieu de désigner dorénavant, par roulement, et non plus au choix, les membres des commissions de classement des candidats aux fauteuils d'associé étranger.

Cette question une fois tranchée elle procédera a l'élection d'un successeur au fauteuil du peintre sir Laurence Alma Tadema, de Londres, décédé l'an dernier et qui appartenait à cette section depuis 1891. ̃ ̃

AVIS DIVERS

Des vers

LE RELÈVEMENT BU TA! DE L'ÏNTÉRE ET L'ASSURANCE SUR LA VIE

Au, moment où le taux de l'intérêt se relève et va permettre aux compagnies d assurances des placements plus rémunérateurs, la Compagnie du SOLEIL, société anonyme d'assurances sur la vie, entreprise privée assujettie au contrôle de l'Etat (loi du 17 mars 1905), a émis une nouvelle police qui permettra aux assurés de bénéficier pour partie de cette situation financière particulièrement favorable.

Nous voulons parler de la police « Mixte spé ciale incontestable, universelle et avec accumulation de bénéfices ».

La compagnie abandonne gracieusement la moitié des bénéfices qu elle réalise sur cette combinaison et les porte au crédit du compte d accumulation qui sera réparti entre les assures vivants lors de Féchéance des contrats. e

Nul doute que ce compte d'accumulation donnera des résultats intéressants et permettra aux assurés vivants de retrouver à l'échéance le total de leurs primes versées, augmentées d'un intérêt rémunérateur.

Renseignements confidentiels au siège social de la Compagnie du SOLEI/VIE, rue de Châteaudun, 44, à sa succursale, bbulevard de Magenta, 87, à Paris, et en province dans toutes ses agences.

rriiNfûi! assure wûiI

I LUiwiyiI contre le VlILI

^S'aiJfasser: 9. Place Vendôme, SiE^KdeL'UNION-IHCENDIE^


M. Pierre Baudin el Fart contemporain M.'Pierre Baudin vient de réunir quelques études qu'il a consacrées à l'art contemporain (1). Pour être un homme politique, on n'est pas obligatoirement un béotien. M. Pierre Baudin le prouve avec une jolie élégance. Entre deux rapports sur des questions ardues de politique étrangère 'ou do travaux publics, l'ancien ministre du cabinet Waldeck-Rousseau a trouvé moyen d'écrire sur les choses de l'art des chroniques alertes, vivantes, où le bon goût et le bon sens ont la meilleure part. Il y plaide notamment avec beaucoup de force dans l'argumentation pour une meilleure adaptation de l'art à l'industrie. Il ne croit pas que l'industrie ait pour fonction de tuer l'art. Les récentes expositions du mobilier l'attestent. Mais il faut « cultiver le goût inné de la masse » et là se pose le problème de l'enseignement professionnel. Ce n'est pas le seul point qu'aborde M. Pierre Baudin. Il en examine d'autres comme celui des rapports de l'art et de l'Etat avec la même finesse. C'est qu'au rebours de tant de gens qui écrivent sur l'art, il le comprend et il l'aime.

Une histoire générale de la peinture

L'excellente revue l'Art et les artistes publie aujourd'hui le premier volume de l'Histoire générale de la peinture, établie sous la direction de M. Armand Dayot, inspecteur général des beaux-arts. Sous une forme condensée et substantielle, on y trouvera les études criticaies les plus judicieuses sur l'histoire des différentes écoles d'art. M. Camille Mauclair, traitant de la peinture italienne, M. L. Maeterlinck, de la peinture flamande, M. Léonce Bénédite, de la peinture française, M. Léon Rosehthal, de la peinture allemande, ont résumé en quelques pages des mouvements d'art portant sur un ensemble de faits dont ils ont su dégager la leçon et la synthèse. Une riche illustration comportant environ trois cent cinquante reproductions d'œuvres de maîtres, dont cinq hors-texte en couleurs, complète une documentation abondante, qui jamais ne tombe dans une sèche nomenclature.-

Le tirage de l'ouvrage est limité à mille exemplaires ^numérotés. Présenté sous une élégante couverture en deux couleurs repliée, dans un embottage spécial, le volume forme un grand in-8° de 240 pages, vendu au prix de 25 francs à la revue l'Art et les artistes, quai Voltaire, 23. Ce premier volume sera suivi, l'an prochain, d'un second, qui traitera de la peinture russe, polonaise, hollandaise, espagnole, anglaise, scandinave, américaine et d'Extrême-Orient.

Vit musée du théâtre

MM. Camille Jullian, membre de l'Institut, et Courteault, président de l'académie de Bordeaux, vont, nous' dit le Figaro, créer à Bordeaux un musée historique du théâtre.

Us ont retrouvé dans le Grand-Théâtre de cette ̃ville, œuvre de Louis, l'architecte de Marie-Antoinette" et de Louis XVI, un véritable trésor, d'accessoires du dix-huitième siècle. Tous les objets delà première décoration et de l'éclairage, jusqu'aux godets à huile innovation qui supplanta les fameuses chandelles, ont été, par miracle, conservés dans les combles de ce théâtre, où l'on pourrait reconstituer aujourd'hui une représentation identique à celle de l'inauguration d'il y a cent trente ans! y a

Ce sont ces objets que l'on veut exhumer de leur poussière séculaire, pour les exposer, avec maintes reliques d'auteurs et d'acteurs du dixhuitième et du dix-neuvième siècle, dans une des pajJés du Grand-Théâtre.

Au musée de Cherbourg

Le docteur Collignon, membre de l'Institut, conservateur du musée de Cherbourg, vient de recevoir à titre personnel une collection d'objets ethnographiques du Labrador (extrême nord de l' Amérique), qui vont être exposés dans les galerie du musée, salle du préhistorique.

Plusieurs des pièces qui la composent s'apparentent aux objets d'époque magdalénienne découverts dans les cavernes préhistoriques fran.çaises.

Les expositions de cette semaine

Galerie Allard, rue des Capucines, 20. Exposition de la Société internationale de la « Gravure orginale en noir ».

Galerie Bernheim jeune, rue Richepance, 15. Exposition François de Hatvany.

Galerie Marcel Bernheim, rue Caumartin, 2 bis. i Exposition de gravures anciennes du dix-huitième siècle, anglaises et françaises.

Galerie Brunner, rue Royale, 11. Quatrième exposition de la Société des peintres et graveurs de.. Parjs; exposition ^rétrospective d'œuvres deStanislas Lépiiie (inauguration le 2 décembre). Galerie Chaîne et Simonson, rue Caumartin, 19. Peintures et dessins de Paul de Castro. Exposition Hilda Rix.

Galerie Devambez, boulevard Malesherbes, 43. i Douzième exposition de la Société des peintres-graveurs français,

Galerie Durand-Ruel, rue Laffitte, 16. Tableaux de Maxime Maufra. 29.

Gâlerie Haussmann, rue Là Boétie, 29. «Les Châteaux de la Loire », aquarelles et despins de Frank Boggs.

Galerie La Boétie, rue La Boétie, 64 bis. mi Les Ironistes de la femme ».

Galerie Henri Manuel, rue du Faubourg-Montmartre, 27. Exposition des œuvres de Robert Chauveau, sculpteur, et de M. de Lassence, peintre.

Galerie Mànzi-Joyaht, rue de la Villé-l'Evêque, te. Salon d'Art contemporain.

Galeries Georges Petit, rue de Sèze, 8. La Société de la « Gravure originale en couleurs ». h- Peintures et aquarelles de Vitelleschi, tableaux et aquarelles de Louis Bausil, paysages de Marcel Bain.

Galerie A.-M. Reitlinger, rue La Boétie, 12. Exposition des œuvres de Yves-Edgard Muller (peintures, pastels et dessins).

V–

(1) Pierre Baudin Sur t'art contemporain (Henri Koury).

MARCHÉS ÉTRANGERS

(Lettres de r nos correspondants particuliers.) Londres, 23 novembre.- Le bilan de la Banque d'Angleterre donne à penser que le taux officiel de l'escompte n'aura pas été majoré. La réserve et l'encaisse métallique sont en augmentation sensible. Toutefois il est à remarquer que le niveau du portefeuille escomptes et avances est de 2,700,000 liv. st. au-dessus de ce qu'il était à pareille époque en 1911. C'est là une situation qui pourrait, si de fortes sorties d'or se produisaient inopinément, déterminer un resserrement assez vif des taux de l'argent. On a beaucoup parlé de la possibilité que les Etats-Unis prennent pas mal d'or à Londres prochainement. En fait, 150,000 liv. st. d'or en barres offert par le marché hors banque ont été achetées à destination de New-York. D'autre part, on croit savoir que la Banque elle-même ne sera pas appelée à fournir des montants d'or importants pour envoi dans cette même direction.

Les mouvements d'or de la huitaine entre Londres et le dehors ont fait bénéficier l'encaisse métallique de 239,000 liv. st. pour solde, à quoi s'ajoutent 599,000 liv. st. rentrées de la circulation intérieure. Depuis la clôturation du bilan la Banque a acheté hier pour 238,000 liv. st. d'or en barres. Le paquebot postal du cap de Bonne-Espérance a embarqué 757,000 liv. st. d'or à destination de Londres. q

L'argent en lingots n'a pas eu de tenue marquée. On reste à 29 pence par once à une fraction d'écart au-dessus ou au-dessous de ce niveau.

Les Consolidés 2 1/2 0/0 ont conservé pendant toute la huitaine des cours supérieurs à 75. La fermeté dont a bénéficié la rente depuis quelque temps, alors qu'on aurait pu s'attendre à de la faiblesse en présence d'un taux officiel de l'escompte de 5 0/0, est attribuée, de certains côtés, non pas seulement aux achats du Trésor pour compte de l'amortissement de la.dette, mais aussi au fait que la commission qui a charge de l'administration de l' « Insurance Act » aurait placé en Consolidés une partie des sommes encaissées déjà depuis le 15 juillet, jour où entrait en vigueur l'obligation de timbrer les cartes d'assurance. On débute, ce matin, à 75 1/8 à 1/4.

La situation des fonds ottomans fait l'objet de bien des commentaires en ce moment. L'avis que des arrangements ont été conclus pour la négociation de 3,000,000 liv. st. de bons du Trésor, à60/0 est accompagné de la réserve que la Banque ottomane et le conseil de la Dette ne prêtent leur concours à l'opération qu'à titre d'intermédiaires non responsables.

Il est parlé d'une émission, dont le prospectus paraîtrait incessamment, de 120,000 liv. st. d'obligations hypothécaires 5 0/0 de la municipalité de Gênes à 97 1/2. Il s'agit de travaux pour l'alimentation de la ville en eau potable.

La province d Alberta, Dominion du Canada, fait émission de 1,000,000 liv. st. d obligations décennales 4 0/0 à 97.

Le discours de lord Harris à l'assemblée générale de la Consolidated Goldfields n'a rien fait pour améliorer l'impression défavorable produite par la lecture du rapport distribué aux actionnaires quelques jours avant. Il est difficile d'y trouver les éléments d'une4 ëâpérance que l'exercice nou-

Musée des Arts décoratifs, rue de Rivoli, 107. La « Société de la gravure sur bois originale». Exposition de l'oeuvre de Bernard Naudir..

THEATRES

Au théâtre Michel

« La Réussite », « l'Escapade », « la Cruche Il Nouveau spectacle répété hier devant un public d'invités élégants. La Réussite est une comédie en un acte, de M. Beslay, où l'on voit une habile bonne personne déjouer les projets aventureux de maris maladroits et de leurs «épouses qui s'ennuient. C'est un léger épisode de la vie du château. Mmes Warley, Sylvère et Rousseau, MM. Bélières, Vibert et Buarini, qui interprétaient cette petite comédie, ont été applaudis.

Dans l'Escapade, comédie en trois actes de M. Gabriel Trarieux, une jeune fille naïve et audacieuse s'enfuit du domicile conjugal le soir même de ses noces, abandonnant ainsi un mari monstrueux pour se réfugier chez un homme du monde qu'elle connaît à peine mais en qui cependant elle a une confiance ingénue et instinctive. Charmé, mais embarrassé, son hôte la reconduit chez une vieille marquise indulgente et maternelle. Mais l'aventure fait du bruit et les potins causent la rupture d'une liaison très ancienne et officielle et qui allait même se terminer en mariage que le monsieur choisi par l'enfant étourdie avait nouée avec une femme mariée, veuve depuis peu de temps. Il n'épousera cependant pas la petite fille qui vint lui demander asile et cela par scrupule, par déférence envers celle qu'il vient de quitter. Mais son ancienne amie arrange toutes choses à son avantage, et la marquise fait le reste. Le quadragénaire sentimental épousera la fi!lette amoureuse. Mlle Madeleine Dolley et Mlle Lucienne Roger ont remporté un très vif et très mérité succès M. Rosemberg a joué son rôle avec son adresse et sa sincérité accoutumées et tous les autres interprètes ont eu aussi leur part de succès. La Cruche est cette comédie en deux actes, de MM. Georges Courteline et Pierre Wolff, qui fut naguère représentée à la Renaissance. Elle est d'une vérité amère et douloureuse, et Mlle Margel en a exprimé le pessimisme résigné avec un émouvant et sobre talent. Son succès a été très grand. M. Galipaux et M. Claude Garry ont joué leurs rôles avec la maîtrise qu'on leur connait. Mme Marie Marcilly et M. Bellières ont eux aussi été très applaudis. Ce stsir s

A la Comédie-Française, 150° représentation de Primerose.

A la Porte-Saint-Martin, relâché pour répétition d'ensemble de la pièce Y tes Flambeaux.

NotBw@îles

Premières représentations ou reprises annoncées pour la semaine

Mardi, à la Porte-Saint-Martin, les Flambeaux (répétition générale lundi soir).

Mercredi, au Palais-Royal, la Présidente (répétition générale mardi après-midi) au théâtre Im-. périal, SI. Collerette, veuf, et Pousse l'amour. Samedi, à l'Odéon, dans l'après-midi, le Double madrigal et l'Heure des tziganes.

M. Le Bargy et la Comédie-Française. On n'a pas oublié les retentissants démêlés de M. Charles Le Bargy avec la Comédie-Française, démêlés à la suite desquels M. Le Bargy donna sa démission, qui fut acceptée. Ce conflit va sans doute prochainement entrer dans une phase plus active, à l'occasion de la représentation de la nouvelle pièce de M. Henry Bataille, au théâtre de la PorteSaint-Martin Les Flambeaux. On sait que M. Le Bargy, qui n'avait pas joué à Paris depuis qu'il a quitté la Comédie-Française, doit créer un des principaux rôles de la pièce de M. Bataille, dont la répétition générale est fixée à demain lundi. Or un des articles du règlement de la Maison de Molière interdit à tout ancien sociétaire de paraître sur une scène parisienne, sauf le cas d'autorisation particulière.

Il est donc probable que l'administration du Théâtre-Français saisira l'occasion de cette première infraction de M. Le Bargy à son statut pour lui envoyer par ministère d'huissier une assignation qui marquera l'aurore du débat et aboutira sans doute à l'ouverture d'un procès; c'est du moins -ainsi qxre la Comédie-Française a' agi pré- cédemment, en diverses occasions semblables, envers Mme Sarah Bernhardt, Mme Marthe Brandès et Coquelin. C'est ainsi, croyons-nous savoir, qu'elle agira envers M. Charles Le Bargy. M. Le Bargy n'ignore pas qu'il s'expose, en paraissant sur la scène de la Porte-Saint-Martin, à un procès analogue à ceux que ses camarades eurent à soutenir et perdirent dans un cas identique. L'ex-sociétaire nous disait hier à ce sujet

« Je m'attends à un procès. Je le plaiderai. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai déjà dit mainte et mainte fois sur le fonctionnement de la Comédie-Française. J'ai quitté la Maison parce qu'il ne m'était plus possible d'y rester, après toutes les réformes que j'y ai inutilement demandées. Je ne' la quitte pas pour les mêmes raisons que mes devanciers, Brandès, Coquelin, Sarah Bernhardt, mais dans de toutes autres conditions. Le procès ne s'engagera donc pas sur le même terrain et ne portera pas sur les mêmes points. Je le plaiderai. » A l'Opéra.

M. Maurice Renaud continuera demain lundi ses représentations dans les Maîtres chanteurs. On a. répété hier Namouna, le ballet d'Edouard Lalo, qui sera repris prochainement.

A l'Opéra-Comique*

Mme Marie Lafargue chantera demain lundi pour la dernière fois avant son départ en congé. Elle interprétera Charlotte dans Werther.

veau donnera de meilleurs résultats, et le fait subsiste que le dividende, qui fut il y a deux ans de 7 shillings par action, ne ressort aujourd'hui qu'à à 3 1/2 shillings.

Ce n'est lord Harris l'a constaté lui-même que le succès de la compagnie dans ses opérations en Bourse qui lui a permis d'attribuer ce dividende aux actionnaires. L'exploitation de son actif normal n'a, par contre, donné lieu qu'à des déboires. Ainsi, tandis que d'une part les mines oit elle a des intérêts ont travaillé à 9 1/2 pence par tonne moins cher que l'année précédente, d'autre part le rendement lui-même s est abaissé de 2 shillings, de sorte au'en fin de compte les recettes de cette source "ont diminué de quelque 200,000 liv. st. En outre, la liquidation de la Simmer and Jack East, non encore bouclée, laissera environ 300,000 liv. st. de perte à la Goldfields. Lord Harris ne pouvait évidemment rien tirer de fort séduisant de cet état des choses.

La campagne de création graduelle d'un grand trust des moyens de circulation dans Londres, menée par le groupe Spoyer depuis plusieurs années déjà, fait en c e moment un autre grand pas en avant. La Underground Electric Railways Company qui imposa tout récemment, pour ainsi dire de haute main, à la London General Omnibus Company, l'obligation de fusionner, fait rentrer cette fois-ci dans son rayon d influence le Central London Railway le principal des « tubes » souterrains, celui qui va de la Cité au West End ainsi que le City and South London, et en outre deux réseaux de tramways. Le capital du groupe entier se chiffrera à plus de 46,000,000 liv. st., soit 1,150 millions de francs.

Bruxelles, 22 novembre. Nous avons assisté cette huitaine sur le marché du terme à une vigoureuse reprise de toutes les valeurs, mais la semaine ne termine cependant pas sur les plus hauts course un peu d'indécision marque la dernière séance, et comme la spéculation est actuellement très réservée, des prises de bénéfices ont eu lieu qui impriment à la cote un mouvement rétrograde, assez léger cependant pour être plus salutaire qu'inquiétant.

Le Rio-Tinto a passé de 1,900 à 1,947 pour revenir à 1,922, conservant cependant une très bonne allure qu'explique la fermeté du cuivre-métal; les autres valeurs de mines sont fermes également, la Randmines à 164 et la Tanganyika à 68. Les chemins espagnols, très calmes, ne s'écartent pas sensiblement de leurs cours précédents. Des valeuts de traction, la Québec Railway est celle qui a le mouvement le plus important, la portant de 68 à 90 on parle de la reprise de cette société par un autre groupe. Les Nitrates Railway ont passé de 327 à 335 sur la publication de recettes de la première quinzaine de novembre, qui accusent une plus-value de 3.517 liv. st. sur celles de la période correspondante de l'année dernière. Les valeurs canadiennes ont eu des négociations très actives qui ont abouti à des résultats contradictoires la hausse pour l'Argentina Railwav et le Mexico Tram, la baisse pour la Brazilian Traction qui revient de 4911/2 à 486.

Sur le marché du comptant, à part quelques groupes spéculatifs, les affaires ont été plus restreintes, et dans bien des cas le cours des valeurs s'en ressent légèrement. Le 3 0/0 à 79 50 reperd un demi-point et les rentes congolaises sont diversement traitées le 3 0/0 en baisse à 68 75 contre

Le 350e anniversaire de Lope de Vega. Le grand tragique espagnol est né à Madrid le 25 novembre 1562. Cet anniversaire sera célébré demain, à l'Ecole des hautes études soeiales, par M. Camille Le Senne, président d'honneur de l'Association de la critique, qui consacrera tout son « feuilleton parlé » à Lope de Vega. En outre les adaptations, dont M. Camille Le Senne est l'auteur avec M. Guillot de Saix, la Estrilla de Sevilla, et Castigo sin venganza, el Caballero de Olmedo, la Dorotea, el Mejor Alcalde el Rey, seront représentées.

Sur l'auteur espagnol qu'il rappelle ainsi au public français, M. Camille Le Senne a écrit une fort savante étude dont nous sommes heureux de pouvoir publier ces pages inédites

Sur la grisaille de cette fresque de demi-disparus se détache l'énergique profil de Lope-Félix de Vega Carpio. Il connut ce qu'on pourrait définir la grande gloire viagère. Ses confrères lui rendirent justice sous une forme grandiloquente ils l'appelèrent « le phénix » Les pauvres gens dont il appréciait le suffrage, car le théâtre espagnol n'était pas, comme chez nous, un article de luxe destiné à la consommation des classes dirigeantes, donnèrent à, sa popularité la consécration, du proverbe » es de Lope. » appliqué à toute chose parfaite/ ̃̃>. Il fut une gloire, resplendissante; les témoignages contemporains où, cette fois, l'hyperbole nationale n'a rien à voir, nous le montrent en pleine possession, de son vivant, d'un tel renom que les grands seigneurs, les prélats, les hauts dignitaires, les confrères illustres tenaient à honneur de le connaître. Le pape Urbain VIII lui écrivait de sa propre main pour le nommer intendant honoraire de la chambre apostolique; le cardinal Barberini marchait à sa suite dans les rues de Madrid; le roi Philippe III faisait arrêter son carrosse pour le regarder; son nom figurait sur toutes les affiches de théâtre; la popularité de ses œuvres était si étendue qu'elle avait pénétré jusqu'en Asie et qu'on le jouait dans le sérail même de Constantinople bref, comme dit son biographe et disciple Montalvan, il il fut le plus favorisé et le plus fêté de tous les hommes Lorsqu'il mourut, on lui flt des obsèques nationales, et tous les poètes espagnols, et beaucoup d'Espagnols qui n'étaient pas poètes, se hâtèrent de composer à sa louange des pièces de circonstance, des quatrains, des odes, des dizains, des sonnets, des gloses, des épitaphes, des oraisons funèbres, jusqu'à des comédies, affluence d'hommages dont l'ensemble fournit à Montalvan un volume de quatre cents pages in-quarto, intitulé Fama postuma (renommée posthume).

A tout cet éclat devait succéder une période d'oubli presque complet, suivi d'une demi-résurrection, et maintenant, pour l'immense majorité du public, même dans son propre pays, oit l'on s'efforce, tardivement mais sincèrement et inutilement, de réparer plus de deux siècles de négligence, à plus forte raison en France où sa mémoire a été victime d'une sorte de conspiration du silence, Lope ne représente qu'une évocation confuse.

Comme dans cette décoration de l'ancien Théâtre historique dont parle Théophile Gautier, et où le peintre avait inscrit dans un cartouche les lettres d'or de ces trois mots Lope de Vega, pour compléter le cycle littéraire d'Eschyle, Sophocle, Euripide, Shakespeare, Corneille, Racine, etc., l'illustre auteur espagnol n'est plus qu'un nom.

Mine Sarah Bernhardt a quitté Paris hier matin se rendant au Havre d'où elle s'embarquera pour l'Amérique.

A la Comédie-Royale. Mlle Louise Balthy ayant renoncé à interpréter le rôle qui lui avait été confié dans tes Phares Soubigou, de M. Tristan Bernard, ce rôle a été confié à Mlle Jane Thomassin.

Dozulé. de M. André Picard, qui sera donnée le même soir, aura pour interprète principale Mlle Marcelle Lender.

A l'université des « Annales », demain lundi, à deux heures, « la Patrie » conférence par M. Emile Faguet; auditions de M. Mounet-Sully et Mlle Roch. A cinq heures, « Marguerite de Valois », conférence par M. Edouard H erriot; audition de Mlle Yvonne Garrick.

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SPORT

Un ordre du jour intéressant

La pratique des sports dans l'armée se développe heureusement tous les jours. On ne compte plus maintenant les régiments qui ont formé des équipes de football rugby ou d'association; certains ont jnême installé des courts de tennis, car on dispute aussi chaque année des championnats militaires de: lawn-tennis. L'escrime et la boxe sont également pratiquées, mais il est indéniable que le football est le sport en honneur parmi nos troupiers. A la suite d'un match de rugby, qui s'est disputé il y a huit jours à Saint-Mihiel et qui opposait une équipe régimentaire à celle d'un club de Nancy, l'ordre du jour suivant a été lu aux troupes de la place

« Dimanche dernier, après une partie très1 animée et très disputée, l'équipe de football rugby du 29° bataillon de chasseurs a battu l'équipe première du Stade lorrain par 3 points contre 0. » Le général, président de la commission des sports, félicite l'adjudant Quétin et les joueurs du 29° bataillon. Il encourage les équipes qui se forment dans les autres corps à rivaliser d'ardeur avec celles du 29'.

» Le général prie les chefs de corps de laisser dans la mesure du possible un peu de temps aux équipes pour s'entraîner. Le football est un exercice de gymnastique de premier ordre qui développe chez ceux qui le pratiquent les qualités les plus utiles à la guerre. »

Cet ordre du jour émanait du général de Maud'huy, gouverneur de Saint-Mihiel, qui déjà dans d'autres circonstances, avait indiqué aux régiments sous ses ordres, les bienfaits obtenus par la pratique des sports. P. R.

70 50, le 4 0/0 amortissable en hausse de 93 à 94. Les autres fonds d'Etat sont très bien tenus, et pour plusieurs, c'est la hausse qui domine. Il y a quelques déplacements de cours assez importants sur les valeurs industrielles dés fers et des charbons, mais ils sont dus bien plutôt à la raréfaction des ordres qu'à la situation industrielle, très bonne dès à présent pour la métallurgie, et présentant d'agréables perspectives d'avenir pour les charbonnages, grâce à la censommation toujours plus importante qui entraîne forcément la hausse des combustibles. L'année 1913 s'annonce comme devant être meilleure que 1912, celle-ci étant déjà eh grande amélioration sur 1911, qui fut d'ailleurs très peu favorable à cette industrie. En effet, du rapport du directeur général des mines sur les opérations des charbonnages belges pour 1911, il ressort que les conséquences de la loi de délimitation des heures de travail dans les mines ont été désastreuses; sur 127 mines en activité, 59 présentent un bénéfice total de 17,677,000 francs et 68 un déficit de 20,801,000 francs, soit donc, pour l'ensemble des charbonnages, une perte de 3,124,000 francs le bénéfice à la tonne, qui ressortait à 0 50 en 1910, s'est transformé pour 1911, en une perte de 0 14 à la tonne. Depuis, une hausse importante des prix de vente a amélioré la situation, mais cependant le capital n'y participera pas entièrement, car depuis l'année dernière, non seulement la duréo du travail a de nouveau été diminuée d'une demi-heure, mais encore les charbonnages ont dû faire face à des charges importantes occasionnées par de nouvelles installations imposées ainsi que par la création de pensions ouvrières.

Les valeurs coloniales sont en nouvelle hausse avec un bon mouvement d'affaires.

Les valeurs russes maintiennent leur dernière reprise. L'émission des 24,000 actions nouvelles Kolomna aura lieu le 2 décembre.

Berlin, 22 novembre. Les premières séances de la semaine ont été très faibles, le 20 étant un de ces jours fériés qu'on appelle « de prière ou de pénitence » les Bourses font relâche dans tout l'empire. Hier le marché s'est un peu raffermi sous l'impression d'une amélioration de la situation entre la Serbie et VAutriche-Hongrie et l'espoir que bientôt on pourra sérieusement songer au rétablissement de la paix dans les Balkans. Des hausses assez sensibles se sont produites dans tous les compartiments, et des rachats précipités sur certaines valeurs où les baissiers s'étaient imprudemment avancés ont encore accentué ce mouvement. On ne peut pourtant pas encore parler d'une hausse véritable.

Les emprunts allemands ont retrouvé le cours de 78 pour le 3 0/0, 88 50 pour le 3 1/2 et le consolidé prussien, et 100 75 le 4 0/0.

Les chemins de fer ont été bien demandés, les Canada-Pacifie surtout. De Londres il y avait d'importants ordres d'achat pour cette valeur. Elle a coté 268. Les Chemins orientaux ont fait 151, favorisés par l'espoir de la paix prochaine; Prince Henri 154 75, Autrichiens 145 50, Lombards 18 50. Les sociétés de nagivation maritime se tenaient très fermes, les Hansa surtout; les Hamburg Amerika et les Norddeutscher Lloyd s'amélioraient de 2 à 3 0/0. En fait d'actions de banques ce sont surtout les banques russes qui furent demandées. Les valeurs métallurgiques ont aussi avancé de 2 'à 3 0/0 Laura 166, Bochum acier 217, Gel-

AÉRONAUTIQUE

UNE AVIATRICE ANGLAISE

(Lettre d'un correspondant)

Douai, 23 novembre.

L'aérodrome de la Brayelle compte depuis longtemps une fervente habituée, Mme Buller. Cette aviatrice, nièce du général anglais bien connu, sir Edward Buller, a accompli, depuis le mois de janvier dernier, c'est-à-dire depuis près d'un an, de très nombreuses envolées sur des biplans Bréguet.

Non seulement, c'est une excellente aviatrice au-dessus de l'aérodrome, mais elle a effectué de très jolis vols, au-dessus de la campagne. Elle se livre à ce sport uniquement pour son agrément personnel et trouve dans la pratique de l'aviation des satisfactions plus grandes que celles qu'elle ressent quand elle conduit son automobile de 60 chevaux. Elle est ce que les Anglais appellent une sportswoman, dans toute l'acceptation du mot, et elle en remontrerait à bien des aviateurs du sexe fort.

Il y a quelque temps, Mme Buller désirait s'attaquer au record de durée avec passager; malheùrèusenfe'nt elle a' été arrêtée au bout de deux heures et uemie de vol par suite de l'engorgement d'une canalisation.

Mme Buller pratique tous les sports avec autant de succès qu'elle en obtient sur son Bréguet. Ajoutons qu'elle est mère de deux charmants enfants., DIRIGEABLE EN PANNE

Le dirigeable Conté, parti hier matin d'Issy-lesMoulineaux, à 8 h. 50, 'avec sept personnes à bord, pour faire ses essais de duree, avait été signalé à 11 h. 30 à Châteaudun.

En revenant vers Paris, l'aéronat a eu une panne de moteur à 1,300 mètres de hauteur, et il a atterri à Poupervilliers, à 9 kilomètres d'Etampes. L'atterrissage s'est effectué dans de bonnes conditions. Le ballon va être dégonflé sur place pour être ramené au hangar. Il sera regonflé pour continuer ses essais.

LÈS CENTRES D'AVIATION MILITAIRE

M. Gabriel Bonvalot, membre de la commission exécutive du Comité national d'aviation militaire, vient d'adresser un appel au patriotisme des populations de l'Aube, « département situé si près de la frontière » pour les engager à ouvrir des souscriptions publiques en vue de l'installation de deux stations d'aviation militaire prévues par l'administration de la guerre à Troyes et à Briennele-Château.

À Troyes, le terrain déjà est choisi. C'est PortHubert, qui fut le but de la première étape du Circuit de l'Est, Deux hangars y sont édifiés. L'un appartient à un aviateur local, l'autre à la commission' des fêtes. Deux autres hangars demandés par le ministère de la guerre y seront incessanlment construits.

.\0::«'. J.J. LE CONCOURS DE L'AVIETTE

*iW y,J.- ̃

Ce matin, une trentaine de concurrents du concours de l'aviette se sont rendus au vélodrome du Parc des Princes pour disputer le prix de 10,000 francs offert par la maison Peugeot à la première bicyclette ailée qui, par la seule force humaine, franchirait dix mètres sans toucher le sol. Plusieurs essais intéressants furent tentés, mais en vain, et a midi les concurrents repartaient Sans avoir réussi à gagner le prix.

AUTOftiOBIUSME

LE CONGRÈS DE REIMS

Sous les auspices de l'Association française de motoculture vient de se tenir à Reims lé premier congrès international d'électroculture auquel ont participé un grand nombre de savants et d'agronomes ainsi que plusieurs délégués des gouvernements étrangers.

M. F. Basty, pour la France; M. Kœvessi, pour la Hongrie; "M. Pilsoudsky, pour la Russie, etc., ont montré tout le parti que l'on peut tirer de l'électricité en agriculture pour la nitrification du sol, pour accélérer et pour accroître le rendement des récoltes et augmenter la qualité des pro.duits.

M. Armand Gautier, membre de l'Institut, délégué par l'Académie des sciences; M. Berthault, directeur de l'enseignement et des services agricoles au ministère de l'agriculture; M. P. Lecler, ingénieur des arts et manufactures, ont insisté sur le rôle qu'est appelée à jouer l'électricité, aussi bien au point de vue de l'électro-mécanique que dans son utilisation directe comme moyen de fertilisation efficace et économique.

Le second congrès international d'électrôculture seréunira à Paris en 1914.

*f- x,a isortÉT^SËë' ̃automobiles"' mors ,La Société des automobiles Mors fait connaître que les bruits relatifs à sa cession ou à une fusion sont erronés. Elle a, durant ces derniers mois, développé sa fabrication et sa vente dans des proportions considérables. Au prochain Salon de l'Automobile, elle exposera, au centre de la grande nef, ses nouveaux modèles 1913 à soupapes et sans soupapes (type Knight).

AU SALON DE L'AUTOMOBILE

Les travaux sont poursuivis activement au Grand-Palais et tous les stands sont définitivement dessinés maintenant dans toutes les galeries, Ils l'étaient depuis longtemps dans la grande nef. Les installations annexes sont également en bonne voie. A ce propos, signalons au sujet du service téléphonique pour les exposants qu'il sera assuré par un multiple central à 300 directions que desserviront vingt lignes téléphoniques, du 597-31 au 597-50, et douze autres lignes d'appel. Jamais un service de ce genre n'aura été assure d'une manière aussi complète.

ATHLÉTISME

LES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES

Le comité olympique allemand a commencé l'organisation des jeux olympiques qui se disputeront en 1916 à Berlin.

Un bureau destiné à renseigner les journaux

senkirchen 195, Harpen 186 50, Deutsch Luxembourg 176 75, Electricité générale 257 50. L'argent a été un peu plus abondant report à courts jours 4 1/4 à 4 1/2 0/0, escompte des traites :5 1/4 à 5 1/2 0/0, pour la liquidation de* findu mois 5 1/4 à 5 1/2 0/0. Change sur Londres 20 49 1/2, sur Paris 81 12 1/2.

Berlin, 23 novembre. La Bourse ne s'est pas émue des bruits d'une mobilisation des armées autrichienne et russe. On n'a enregistré que des reculs peu importants. Pourtant la rente allemande a perdu 1/4 de point.

Vienne, 22 novembre. Les premiers jours de la semaine, la Bourse de 'Vienne a été très faible. Après l'élévation de l'escompte à Berlin, Vienne a suivi le lundi, et la Banque austro-hongroise a porté son taux d'escompte a 6 0/0. Le conflit austro-serbe a donné de sérieuses inquiétudes. Les dernières séances, par contre, ont été meilleures, quoique la Bourse ne soit qu'à moitié rassurée. Les cours sont très irréguliers. Les valeurs du parquet se tenaient pourtant mieux que celles de la coulisse.

Les empruùts autrichiens sont de nouveau faibles. On cote le 4 0/0 autrichien 84 55, le 4 0/0 hongrois 84 40, le 4 20 0/0 autrichien 87, rente or autrichienne 108 80, rente or hongroise 104 70. Les valeurs métallurgiques étaient relativement dépr&iées; on avait escompté une élévation des prix de vente dui fer, et ce bruit a été démenti. Les Alpines oscillaient de 980 à 992, puis sont tombées à 965 pour regagner 975. Les Fers de Prague restaient entre 3,315 et .3,340, les RimaMuranyi de 700 à 710, les Skoaa de 745 à 750. Les actions de banques ont des cours très variables Crédit autrichien, de 600 à 610, pour rester à 605 50; Crédit hongrois, 790; Crédit foncier, 1,175; Anglobank, 318; Lsenderbank, 484. Actions de chemins de fer assez faibles Autrichiens 680, Lombards 103 30, Orientaux 700.

tes pétroles sont assez déprimés sous l'impression de la formation d'un monopole en Allemagne Galicie-Karpathes 735, Schodnicza 406. L'argent est assez cuer pour la liquidation de fin du mois report à courts jours 5 1/2 à 5 3/4 0/0, à fin décembre 6 1/2 0/0, escompte privé des traites 5 3/4 0/0. Change sur Paris, 95 90; sur Londres, 24 20.

Madrid, 22 novembre. Un décret du ministre des finances suspend l'impôt transitoire de deux piécettes et demie par cent kilos de blé et de quatre piécettes par cent kilos de farine établis par le décret du 23 juin 1911, ces marchandises devant acquitter les droits qui leur sont respectivement assignés dans les articles 620 et 621 du tarif des douanes.

La Gazette a promulgué un décret-loi autorisant le ministre de la guerre à ajouter aux crédits de son budget de 1912 des suppléments de crédits s'élevant à 28,988,269 pesetas 35.

Les changes sur Paris et Londres se sont roidis,' le premier à 6 70 et le Londres à 26 95. A propos des changes, lo ministre des finances est disposé à donner au marché les sommes nécessaires pour contenir la hausse; en effet, depuis deux jours, la. Banque d'Espagne a fait sentir son intervention. Au dernier bilan, le solde des disponibilités or du Trésor a diminué de 84 millions 87 à 82 millions 79;

sur la prochaine olympiade et qui a pris le nom de Der Stadionbote, vient de s'ouvrir dans la capitale allemande. M. Hans Borowik en est le directeur. C23X~

BOXE

BOMBARDIER WELLS CONTRE GROGNET

On annonce de Londres qu'un match sera disputé dans cette ville le 6 décembre prochain entre les boxeurs Bombardier Wells, champion d'Angleterre poids lourds, et Grognet.

La rencontre aura lieu en vingt reprises. Il semble que Grognet a peu de chances de vaincre. L'ENTENTE INTERNATIONALE

On sait qu'une réunion a eu lieu il y a quelques jours à Londres entre les représentants du National Sporting-Club anglais, de la Fédération française de boxe et le délégué de la commission athlétique de l'Etat de New-York qui, en quelque sorte, régit le sport de la boxe aux Etats-Unis. L'entente entre l'Angleterre et la France était un point acquis. Jeudi la Fédération française de boxe a reçu deux lettres de New-York, l'une du chairman (président) de la commission athlétique, lir. Franck O'NeilI, qui saluait l'avènement de la Fédération internationale de boxe l'autre du secrétaire, M. Harvey, annonçant que la commission avait, le 6 novembre, envisagé l'entente avec une grande attention, envoyant la nouvelle échelle des poids, enfin disant que les règlements internationaux vont être examinés. Le secrétaire approuvait la réunion tenue à Londres.

LE CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL POIDS LÉGERS Le titre de champion de France de boxe poids légers ayant été déclaré vacant par la Fédération française de boxe, une compétition a été ouverte par ce groupement.

Cinq boxeurs, qui prétendent à ce titre et qui vont le disputer, ont fait constater leurs poids. Ce sont Papin, 60 kil. 500; Herbert, 59 kil. 800; Barrett, 61 kil. 50; Jeanmenne, 60 kil. 700; Berger, 62 kilos.

Les combats se disputeront au Wonderland. THOMAS BATTU PAR BADOUD

Le match qui a mis hier en présence au Wonderland français les boxeurs Badoud et Thomas a été fort intéressant. La lutte entre les deux hommes fut vive. Tour à tour ils prirent l'avantage, puis vers la dixième reprise Badoud s'assura nettement le meilleur et Thomas, manquant un peu peut-être d'énergie, abandonna à la reprise suivante.

Le « manager » de Thomas Descamps, qui est aussi celui de Carpentier a jugé utile de permettre au public d'apprécier une fois de plus son manque de tenue, en injuriant et en frappant même son boxeur.

LA PRÉFECTURE DE POLICE ET LES SÉANCES DE BOXE Par arrêté en date du 15 novembre courant, la préfet de police vient d'instituer une commission chargée d'étudier la réglementation des séances publiques de boxe, dans le ressort de la préfecture de police.

Cette commission sera composée comme suit Le directeur du cabinet, président; MM. Mouquin, représentant la Fédération française de boxe et de lutte; Roux, représentant la Mutuelle des boxeurs professionnels; Soullière, commissaire de police divisionnaire; Guillaume, officier de paix, et le chef du deuxième bureau du cabinet, membres le sous-chef de la première section du deuxième bureau du cabinet, secrétaire. CYCLISME

.hE GRAND-PRIX DE 1913

L'Union vélocipédique de France vient de fix^r les dates des trois réunions du Grand-Prix cycliste de 1913. Ce sont celles des 29 juin, 3 et 6 juil-

let. ̃•̃••̃

let. ÉDUCATION PHYSIQUE

L'EXPOSITION DE LA faculté DE MÉDECINE

La section industrielle de l'exposition de l'éducation physique et des sports, qui se tiendra à la faculté de médecine en mars 1913, sous le patronage du ministre du commerce et de l'industrie, sera définitivement installée dans ta rue de l'Ecole-de-Médecine, entièrement couverte par une tente hermétiquement close. Des aménagements artistiques mettront en valeur les produits exposés. »

Les adhésions ou demandes de renseignements doivent être adressées au directeur général de l'exposition, le docteur Albert-Weil, au bureau de l'exposition, à la faculté de médecine, à Paris. YACHTING

LES GRANDES RÉGATES DE 1913

Ainsi- qu'il>.en.a.été, .décidé au dernier congrès international de yachting, les régates internationales européennes de 1913 se disputeront au Havre. Les dates de ces régates viennent d'être fixées par la Société des régates du Havre pour une période s'étendant du 20 au 27 juillet 1913. L'avant-programme sera publié incessamment. FOOTBALL RUGBY

NOUVELLE VICTOIRE DES JOUEURS SUD-AFRICAINS Une dépêche de Londres annonce que l'équipe des Sud-Africains a joué hier contre l'équipe d'Ecosse, à Edimbourg, le premier de ses matches internationaux. Les Sud-Africains ont triomphé de l'Ecosse par 16 points contre 0.

MARCHE

NOUVEAUX RECORDS

Le pédestrian Anthoine a réussi dans sa tentative de record que nous avions annoncée. Il commença hier matin, à quatre heures, par une température de 4°, une marche qui ne se termina que

12 h. 34 m. 46 s. 4/5 plus tard, après un parcours

de 101 kilomètres. Il battit les records détenus par Peguet à partir de la troisième heure. Il couvrit en 3 heures, 27 kil. 520; en 6 heures, 51 kilomètres 521; en 9 heures, 73 kil. 912 et en 12 heures, 96 kil. 724. Le nouveau record des 25 kilomètres est 2 h. 42 m. 20 s. 4/5; des 50 kilomètres, 5 h. 48 m. 28 s. 4/5; des 75 kilomètres, 9 h. 8 m. 56 s.; des 100 kilomètres, 12 h. 27 m. 3 s. 4/5.

par contre, on voit déjà figurer cinq millions or de réserve pour les payements de coupons en janvier pour le compte du gouvernement. Au même bilan, le solde débiteur du Trésor en argent avancé par la Banque a augmenté de 89 millions 28 à 106 millions 40.

La commission du budget a entendu d'importantes réclamations contre les augmentations d'impôts affectant les sociétés de crédit, les banques et le commerce en général. On proteste surtout contre l'augmentation de 6 à 10 0/0 de l'impôt sur les utilités l'augmentation de 1 à 2 0/0 de l'impôt sur le timbre des négociations cumulant avec les 2 0/0 précédents, la modification de l'impôt portant de 2 a 3 0/0 les droits sur les dividendes des compagnies fermières des concessions minières, etc. On proteste également beaucoup contre le projet d'aggraver l'impôt sur le sel que M. Reverter maintient..

A la suite d'une maigre récolte, les prix des avoines et autres grains se sont élevés d'une façon sensible. Des députés se sont constitués en commission et sollicitent du gouvernement une réduction même temporaire des droits du tarif sur ces produits.

Les recettes du Trésor dans la première quinzaine de novembre ont révélé une augmentation de 4,287,130 pesetas en 1912, provenant pour3,493,969 des douanes.

Le ministère des finances a obtenu les réponses à l'enquête qu'il a fait faire sur 1 opinion des ayuntamientos et corporations sur la loi supprimant les octrois et créant en leur lieu et place de nouvelles contributions. 535 soit 7 0/0 seulement des 8,658 ayuntamiontos sont sans réserve partisans de la suppression des octrois 8,123 estiment qu elle devrait être modifiée; 668 opinent pour Je retour à celle de 1898. Beaucoup d'ayuntamientos demandent plus d autonomie municipale. Les Bourses espagnoles sont fermes. Les valeurs de placement ont été demandées, particulièrement la rente 4 0/0 intérieure, le 5 0/0 et le 4 0/0 amortissables, les actions de la Banque d'Espagne, les valeurs de chemins do fer. On signale de nouveau quelque agitation des cheminots sur le Sud-Espagne.

Lisbonne, 21 novembre. Les changes se maintiennent au même cours environ qu'il y a huit jours chèque sur Paris 512, sur Londres 46 11/16. Les livres varient entre 5,120 et 5,160. Les changes postaux ont été fixés à 205 reis pour le franc, 258 pour le mark, et 46 5/8 pour la livre sterling. La Junta n'a pas fait d'adjudication cette semaine. Le dernier bilan publié par la Banque du Portugal se référant au 30 octobre, fait passer la circulation des billets de 82,082 contos à 82,527, et le solde débiteur au Trésor de 25,790 à 26,095 contos.

Les délibérations du conseil de la Banque sur le nouveau contrat qui lui a été soumis par le gouvernement ont continué presque journellement. Il est" peu probable que ce contrat pourra être discuté par les Chambres dans le courant de la session, pas plus 'que celui concernant le payement des droits de douane en or. D'ailleurs le ministre des finances est retenu depuis quelques jours chez lui par une indisposition. La hausse du change de ces dernières semaines a beaucoup diminué le zèle des adhérents à ce projet qui n'étaient déjà pas très nombreux. La chambre de commerce de Lisbonne qui l'avait d'abord accepté vient de voter

HIPPISME

COURSES DE VINCENNES

Le steeple pour chevaux de demi-sang est devenu le « clou des réunions de Vincennes, grâce à l'extraordinaire jument de M. L. Olry-Rœderer, Harmonie III, fille de Trinqueur et de Shadella, qui non seulement est imbattable, mais qui trouve le moyen de gagner des courses de bout en bout et de passer le poteau à une huitaine de longueurs de ses adversaires désorientés, et cela sous le poids de 98 kil. 1/2 un véritable record. La gagnante du prix de Petit-Bry (4,000 fr., 5,000 m.) était montêefpar E. Ferrès; elle donnait au mutuel: 14 fr. et6fr,50.

Le Manchester novembre handicap (37,500 fr., 2 400 m.), qui se courait hier à Manchester, a été remporté par Wagstaft (Foy), battant Columbus ( Winter)) 2e Electra (W. Huxley) 3" et treize autres concurrents. Wagstaff était à 8/1. L. G.

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COURS ET CONFÉRENCES LUNDI 25 NOVEMBRE

Association pour l'enseignement secondaire des jeunes filles. 1 h. 1 /2 M. Leduc, « Acoustique et optique. 2 h. 3/4 M. Delbos, « les Grandes î doctrines morales » (Sorbonne).

Collège libre des sciences sociales, rue Ser-r < pente, 28. 4 h. 1/2 Mlle de Pissarjevsky, « Histoire comparée du féminisme ». 5 h. 1/2 M. Barriol, « les Dépenses de la famille ouvrière ». Conservatoire des arts et métiers. 8 h. du soir: M. Rosenstiehl, cours de chimie appliquée aux in- dustries des matières colorantes (amphithéâtre B). Ecole d'anthropologie, rue de l'Ecole-de-Médecine, 15. 4 h. M. Anthony, « le Problème de l'origine de l'homme ». 5 h. M. Capitan, « la Question des pierres-figures ».

Ecole des hautes études, rue de la Sorbonne, 16, 3 heures: M. René Worms, « la Théorie de l'ordre social, d'après Auguste Comte ». 4 h. 1/4 M. Camille Le Senne, « la Semaine théâtrale Matinée Lope de Vega »; M. Eugène Fournière, « la Grève de la verrerie ouvrière ». 5 h. 1/2 M. Idoux, « les Diverses lois sur la presse au cours du dix-neuvième siècle et la législation actuelle ».

DÉCLARATIONS DE FAILLITES

(Jugement du 22 novembre)

Brebion, fab. d'accessoires de musique, rue des Inlçmeubles-Industriels, 3, act. à Taverny..

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MAISON FONDÉE EN 1844 |

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une motion dans laquelle elle ne donne son adhésion à cette mesure financière que si elle est accompagnée de la création d'une caisse de compensation destinée à régulariser les transactions financières de l'Etat et les changes, et à abaisser le taux de l'intérêt sur les capitaux nécessaires atf commerce et à l'agriculture, c'est-à-dire à ne pas permettre à la Banque d'élever son escompte, audessus de 5 0/0, ce qui forcerait les autres banques à ne pas exiger plus de 6, tandis que depuis plus d'un an les taux de 7 et 7 1/2 sont devenus courants.

La Dette flottante, au 30 septembre, s'élevait à 87,988 contos, en augmentation de 5,930 contos depuis juin 1910 et de 560 contos durant le mois de septembre.

Les importations sont toujours en progrès; durant la semaine elles se sont élevées à Lisbonne à 702 contos dont 69 environ de provenance française. L'augmentation totale pour l'année à Lisbonne atteint actuellement près de 6,000 contos. On vient d'installer une commission chargée de soumettre au gouvernement un projet pour une exposition internationale coloniale qui se tiendrait à Lisbonne en 1915 à l'occasion du 500° anniversaire de l'expansion portugaise dans les colonies. Il est beaucoup question des projets d'impôt que le ministère doit présenter aux Chambres, et parmi ceux-ci une loi taxant les serviteurs au-delà d'un par famille, les véhicules à usage personnel, les logements au-dessus d'un certain prix. Il est peu probable que ces mesures donnent des excédents de recette sensibles, comme par exemple sur les douanes qui pour la première quinzaine de novembre ont produit 176 contos de,plus que l'année précédente ou que sur les chemins de fer de l'Etat qui sont actuellement de 180 contos en avance pour l'année.

On vient d'autoriser l'importation d'une nouvelle quantité de céréales pour suppléer au déficit do la récolte 18 millions de kilos de blé et 6 millions et demi de kilos d'orge. Le .droit de douane pour ce dernier produit a été fixé à 3 reis par kilo. Pour le moment l'importation de maïs n'a pas été autorisée, car la récolte dans les îles et colonies semble assez satisfaisante.

L'administrateur délégué de la 'Compagnie de Mozambique a eu, avant son départ pour Paris, plusieurs conférences avec le ministre des colonies au sujet de la construction du chemin de fer quo cette société doit établir de Beïra au Zambèze, et dont les conditions de construction doivent être traitées à Paris incessamment.

Diverses compagnies de vapeur faisant le service de l'Orient ont proposé au gouvernement de faire escale à Lisbonne si on les dispensait du payement des droits de port; le résultat serait la communica1tion directe avec les colonies de l'Inde et de l'Océanie sans subvention spéciale. > La rente intérieure est en avance; on a coté entre 38 80 et 39 10; Banque du. Portugal 154,500,Lisboa,Açores 99,500, Tabacs 66,500, Gaz 57,500, Transafricain 89,500, Allumettes 58,500, Moçambique 4,900, Zambèze 2,950,. Cazengo 1,600.

New-York, 23 novembre. Les transactions excessivement calmes n ont porté que sur 128,000 titres environ. Le marché, faible dès l'ouverture, clôtura lourd Canadian Pacific 265 3/8, U. Steel Common 74 5/8, Union Pacific 171 7/8, Readiiig171 3/4, Amalgamated 84 1/2, Anaconda 43 1/2, Cuivre 17 15. ̃• ̃••̃̃


REVUE DU MARCHÉ DES SOIES ET DES SOIERIES (De notre correspondant)

Expectative des détenteurs et des producteurs de la matière première, temporisation des employeurs, abstention des spéculateurs, tel est encore le caractère de cette semaine, qui ressemble à ce point de vue à ses devancières depuis que les événements d'Orient sont venus surprendre le marché de la soie. Néanmoins la cote continue à faire bonne contenance les écarts de prix que 1 on peut en effet enregistrer sont très faibles dans toutes

SPECTACLES DU DIOTCflE 24 NOVEMBRE THéâ.t37e3

Opéra, relâche.

Lundi les Maîtres chanteurs. Mercredi Gwendoline les Bacchantes. Vendredi Rigoletto les Bacchantes. Samedi le Cid. Théàtre-Frar.ç; is, 8 h. 3/4, Primerose.. lundi, mercredi, vendredi, samedi: Bagatelle. Mardi, jeudi: l'Ecran brisé Blanchette. Jeudi (mat.) la Fontaine de Jouvence; On ne badine pas avec l'amour; Poil de Carotte.

Opéra-Comique, 8 b. Manon.

Lundi: Werther. Mardi, jeudi, samedi: le Jongleur de Notre-Dame; Thérèse. Mercredi: la Danseuse de Pompéi. Jeudi (mat.) Louise. Vendredi: la Tosca. Odéon, 8 h. 1/2. L'Arlésienne.

Lundi: Madame de Châtillon. -Mardi: le Cid. Mercredi: l'Arlésienne. Jeudi (mat. soirée) la Locandiera; le Dépit amoureux. Vendredi, samedi: Vieil Heidelberg, Gatté-Lyrique, 8 h. La Flûte enchantée. Lundi, jeudi, samedi l'Aigle. Mardi, vendredi: Lakmé. Mercredi la Flûte enchantée. Jeudi (mat.) laFille de Madame Angot.

jBytr.rEsr, 9 h. 1/4. Le Détour.

Vaudeville ,9 h. 1/4. La Prise de Berg-op-Zoom. Variétés, 8 h. 3/4. L'Habit vert.

Renaissance, 8 h. 1/2. Le bon moyen; l'Idée de Francoise.

Th. Sarah-Bernhardt, 8 h. 3/4. La Maison de Temperley:.

Th. Réjane, 8 h. 3/4. Monsieur l'Adjoint; Un coup de téléphone.

Porte-Saint-Martin, relâche.

Th. Antoine. 8 h. 3/4. Le Mirage; Crédulités. Châtelet, 8 h. 1/2. Le Roi de l'or. Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2. Les Mousquetaires au couvent.

\undi, mercredi, vendredi Amour tzigane. Mardi la Fauvette' du Temple. Jeudi (mat.), samedi les Mousquetaires au couvent. Jeudi le Pré aux clercs.

Palais, py. ah. Le i em café. Athénée, 8 h. 1/4. Le Journal de l'Athénée le Diable ermite.

Bouf.-Parisiens-Cora Laparcerie, 9 h. La Bonne vieille coutume.

SEMAINE FINANCIÈRE 24 novembre 19i2. Nous avions quelque raison de dire la semaine dernière, après avoir constaté les dispositions très optimistes de la Bourse, qu'il ne fallait pas escompter trop vite les événements d'Orient. « Qu'on y réfléchisse, ajoutionsnous, il y a encore tant de questions graves à résoudre dans les Balkans ou à propos des Balkans. » II ne fallait pas être devin pour tenir ce langage; il suffisait d'examiner les choses avec sang-froid et sans parti pris.

L'événement a donné raison aux réserves formulées. D'une part, aux premiers échanges de vues et de conditions d'armistice et de paix entre les plénipotentiaires des deux groupes belligérants, les vaincus se sont cabrés dans un sursaut trévu. D'autre part, le dialogue a commencé entre l'Autriche et la Serbie au sujet d'un ou plusieurs débouchés demandes par celle-ci sur l'Adriatique et de l'autonomie de l'Albanie.

A tous ces égards, la Bourse estime toujours que le point acquis et qui était pour elle, il y a peu de temps un point d'interrogation fort troublant, est la quasi-certitude de la paix entre les grandes puissances européennes. Il lui semble encore aujourd'hui que la conversation entre l'Autriche et la Serbie n'entraînera pas de complication guerrière en dehors du cercle des intéressés immé- diats, àsupposer même que la diplomatie ne réussisse pas à les mettre d'accord.

Quant aux hostilités entre la Turquie et les alliés balkaniques, se peut-il qu'après avoir esquissé un mouvement vers la paix, on y renonce sérieusement et définitivement ? Les raisons qui l'ont déterminé ont-elles disparu? Chaque jour, au contraire, les fortifie en affaiblissant les combattants.

De ce côté, la Bourse n'a guère de doute sérieux. Comme on peut s'en rendre compte, elle n'a fait cette semaine que se mettre à l'unisson des événements; elle s'en est inspirée avec beaucoup de calme. On ne peut lui demander davantage après l'avoir blâmée il y a huit jours, de son trop de confiance.

Le marché de notre rente a suivi les mouvements qui se sont manifestés sur les autres groupes le 3 0/0 finit à 90, au lieu de 89 97, l'Amortissable a passé de 93 50 à 94.

Les fonds russes ont été résistants le 5 0/0 de 103 35 à 103 05, le i i/% 0/0 de 100 75 Il 100 60, le Consolidé de 92 05 à 91 45, le 3 0/0 1891 de 76 40 à 76 25, le 3 0/0 1896 de 74 10 à 73 90.

L'Italien a été calme de 98 80 à 98 85. Il est de nouveau question de l'emprunt qui avait été démenti il y a quelques semaines.

L'Extérieure a consolidé l'avance acquise la semaine dernière de 91 75 à 91 40. Le Turc a progressé de 83 60 à 84 85, la Bourse" estimant que dans la solution du problème oriental les intérêts des porteurs seront respectés. Le Bulgare 5 0/0 1902 a été calme de 509 à 503, le 5 0/0 1904 de 507 à 497, le 4 1/2 0/0 1907 de 475- à 472.

Le Serbe a reculé de 83 20 à 81 55, influencé par ,1 le différend entre l'Autriche et la Serbie. L<e Portugais a passé de 64 20 à 64 50.

Le Brésilien i 0/0 a varié de 83 70 84, l'Argen- tin 4 1/2 0/0 1911 de 97 40 à 97 95.

Le Chinois 5 0/0 1903 s'est traite de 515 à 523. BANQUES

Banques d'émissions

La Banque de France s'est avancée de 4,500 à '4,720 pour revenir au premier de ces cours. L'encaisse or et l'encaisse argent ont augmenté cette Semaine, la première dé 1,541,428 francs, la seponde de 1,227,865 francs. Le portefeuille a fléchi fle 83,255,312 francs et les avances ont diminué de 6,033,704 francs. Les particuliers ont retiré à leurs comptes 38,736,650 francs, tandis que le Trésor a versé au sien 31,697,203 francs. Les bénéfices nets provisoires de la Banque pour la partie écoulée du deuxième semestre de 1912 s'élèvent à 15,379,295 francs contre 14,239,576 francs en 1911.

On a parlé de la possibilité d'élever de 10 francs le dividende du second semestre par rapport au dividende correspondant de l'année dernière. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue qu'en vertu de la loi du 29 décembre 1911 le taux de la rede vance à payer par la Banque à l'Etat est porté au septième du taux de l'escompte, lorsque celui-ci dépasse 3 1/2. Or il est depuis quelque temps à A 0/0..

La Banque de l'Indochine a été plus ferme de 1,565 a 1,574. La Banque de l'Algérie revient à 3,106 au lieu de 3,188.

On a remarqué depuis quelque temps la hausse des changes étrangers en Belgique. Notamment sur France la perte du Belge varie entre 5 et 6 0/00. Cette perte a même atteint dans le courant de l'année dernière 7 1/2 0/00. Cette circonstance dénote une situation monétaire gênée qui elle-même est la conséquence de faits économiques et financiers qu'il peut être intéressant d'exa-

miner.'

Le cours des changes dans un pays est, on le sait, la résultante de la balance des payements et des recettes de ce pays. Paye-t-il plus qu'il ne reçoit, les changes lui deviennent contraires et inversement les changes lui sont favorables s'il est, comme solde, créancier de l'étranger. N'est-il pas superflu de rappeler aux lecteurs de ce journal que les occasions de payements et de recettes sont multiples. Marchandises, titres mobiliers, frets, voyages, dettes et créances de l'Etat et des particuliers sans compter les spéculations sur la monnaie métallique, le drainage, sont autant

Lyon, 23 novembre.

les provenances. Il y a à cela deux explications: la première, c'est que les cours sont très modérés; la seconde, c'est que jusqu'à présent l'activité des ateliers de tissage s est à peine ralentie et que l'appoint de la consommation américaine, qui fait en partie défaut depuis deux ans, semble devoir apporter un contingent plus important au marché international de la soie.

Si en Eurqpe.il devait, dans la suite de la campagne, se manifester un resserrement des affaires, on estime généralement que ce déiicit éventuel serait compensé par un excédent des emplois américains. Le monde commercial et industriel de notre place escompte d'ailleurs une solution pacifique du

ftmbîpt',8 h. 1/2. Cœur de Française. Comédie-Royale, 8h. 3/4. La Peau de l'ours; l'Affreux homme; Souper d'adieu; le Suiveur On dit que! Quand il y en a pour deux.

T fr Aroilc, 8 h. 3/4. Le comte de Luxembourg.

Lundi àsamedi le Soldat de chocolat. Th. Impérial, rue du Colisée757x84-S7, 8 h. 3/4. Le Voile d'amour; Comme on fait son lit. Capucines, 8 h. 3/TT– La Mèche" fatale; Potins et Pantins: Flirt pour deux.

Cluny, 8 h. 1/4. Le Crabe; le Loustic. Th. des Arts, 9 h. L'Homme de confiance le Grand nom.

Déjazet, h. 1/2. On opère sans douleur; Tire-au-Flanc.

GrEnd-Guirrc!, 9 h; L'Esprit souterrain; Pendant l'armistice; la Bienfaitrice le Grand match le Sacrifice.

Th. Femina, 8 h. 1/2. Tu vas un peu fort! Le Valet de cœur; la Casquette blanche. h. Molière, 8 h. 1/2. la Loupiote. E F ectacles-Co&certs

Folies-Bergère, 8 h. 1/2. La Revue des Folies-Bergère.

Olympia, 8 h. 1/2. La Revue de l'année. Grands Magasins Duiayel. Concert et cinématographe tous les jours, de £ h. à. 6 h., sauf le dimanche.

Coliseum, 65, r. Rochechouart, 282-13, 8 h. 1/2. Dufleuve, Ohio, les Kola, Wania, Villepré. Nouveau-Cirque, 8 h. 1/2. La Grande chasse à courre. Attractions diverses. Palais de Glace. Patinage sur vraie glace. Tous les jours de 2 h. à 7 h. et de 9 h. à minuit. (V8agic-Ciiy(T.707.65)ouv.midiàminuit.Knt.lf, donn'droitàuneattr.skating3 séances pr jour. IViusée Grévin, la France au Maroc, Palais des mirages, Danses lumineuses, Cinéma. t cur fc,uie delOh. àla nuit, ] étage. Rest'T s rti in d'acclimatation. Attractions diverses ALHAMBRA.- BOÎTE A Fursy. Cigale. CirQUE Médrano.– Eldorado.– Luna-PaRk. MOULIN DE LA Galette. Moulin Rouge. SCALA. Th; Michel. i

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d'occasions donnant lieu à payements ou à recettes.

Or, il apparaît que la balance monétaire de la Belgique persiste à lui être défavorable. Le conseil d'administration de la Banque nationale disait aux actionnaires dans son rapport du 26 février 1912

« En ce qui concerne le change étranger, l'année avait commencé dans dés conditions favorables et l'abaissement du cours du Paris avait amené un ralentissement marqué de l'exportation des ressources métalliques du pays. Nous avons pu profiter de cette accalmie pour renforcer notre encaisse or, qui de 125,694,390 francs est passée à 189,114,130 francs. Malheureusement le rapatriement, en automne, d'une grande quantité de capitaux' étrangers, a suscité un mouvement de hausse rapide des changes qui ont été portés à des taux inconnus jusqu'ici et par suite la spéculation sur nos pièces de 5 francs a,été plus intense que jamais nos rapatriements d'écus se sont élevés à 45,000,000 de francs pendant le premier semestre et à 82,000,000 de francs pendant le second. »

En effet, la spéculation sur les pièces de 5 francs sous forme de drainage de ces pièces a été et est t encore très vive. Les draineurs retirent à la Banque nationale de Belgique des pièces de 5 francs contre remise de billets de banque. Ces pièces sont transportées en France où elles ont cours légal. Sans l'union latine la situation monétaire de la Belgique serait grave. En représentation des écus de 5 francs les draineurs rachètent en France du papier à vue ou des billets belges, profitant ainsi de la perte sur le change belge. Donc, raréfaction de la monnaie d'argent et augmentation de la circulation fiduciaire. Voici d'ailleurs les chiffres des rapatriements d'écus que la Banque nationale de Belgique a effectués en France pendant les dernières cinq années 1907, 98,500,000 francs; l"908, 79,500,000 francs 1909, 90,500,000 francs; 1910, 184,500,000 francs; 1911, 129,500,000 francs.

Rapatriement fort onéreux pour la Banque. En 1911, cette sorte de ravitaillement monétaire a coûté à la Banque près de 8,000,000 de francs. Il est possible d'ailleurs que ce soit la Banque de France qui directement ou indirectement y ait pourvu, car son encaisse argent a diminué depuis un an d'une cinquantaine de millions environ. Cette sortie de numéraire a obligé la Banque nationale de Belgique à augmenter sa circulation fiduciaire elle a émis surtout des billets de 20 francs; de 1907 à 1911, le montant de la circulation dé ces billets s'est élevé de 143 millions 606,000 francs à 186 millions 300,000 francs. Une autre cause du resserrement monétaire en Belgique est l'excédent des importations sur les exportations dans le commerce de la Belgique avec la France. Ensuite une bonne partie des capitaux français existant dans 'les Banques belges sont employés par celles-ci à l'étranger.

En septembre et octobre 1911, après Agadir," au moment du rapatriement de ces capitaux, par suite des remises considérables à faire à la France, la perte du change, comme nous l'avons dit, a atteint 7 1/2 0/00.

Il va sans dire que l'absence complète d'une marine marchande nationale oblige le pays, chaque année, à de lourdes, dépenses de frets à payer à l'étranger.

Une intense et incessante exportation des capitaux belges qui, chaque année, s'en vont créer des entreprises aux quatre coins du monde, ou simplement se dépensent en voyages et en acquisitions au dehors, concourt aussi à la mauvaise situation monétaire du pays. De cet appauvrissement métallique résulte, nous le répétons, un accroissement de la circulation des billets de banque passés de 596 millions fin 1900 à 929 millions fin 1911.

La circulation fiduciaire belge se trouve ainsi insuffisamment gagée.

Voici en effet, à cet égard, la situation, en novembre 1912, des quatre grandes banques natio(en millions de francs)

Circulation Encaisse

fiduciaire or argent

Banque nationale de Bel-

gique 943 213 70 Banque de France 5.499 3.221 750 Banque d'Angleterre. 707 916 Banque d'Allemagne. 2.393 1.022 376

Comme on le voit, alors qu'en Angleterre l'encaisse représente 130 0/0 de la circulation, en France 72 0/0, en Allemagne 58 0/0, la proportion en Belgique n'est que de 33 0/0.

Aux causes de dépréciation monétaire belge on pourrait ajouter le remboursement à Paris de bons du Trésor, placés il y a un certain nombre, de mois; le payement de coupons de rente, payables à Paris; dans une certaine mesure, le payement en Belgique, de coupons de titres que le public français a exportés dans ce pays. A cet égard, on peut faire observer que les capitalistes français qui ont déposé des titres dans- les banques belges pour se soustraire aux indiscrétions présentes et futures du fisc français ne doivent pas négliger la perte au change qu'ils subissent du fait du détachement et du payement de leurs, coupons domiciliés à Bruxelles.

Les banques belges dépositaires de ces titres bénéficient des changes étrangers sur Bruxelles puisqu'elles sont payées du montant des coupons de ces titres, sur les places internationales; mais elles ne transfèrent pas ce bénéfice, à moins de stipulations expresses aux comptes de leurs déposants. En résumé, peut-on demander, pour remédier à cet état de choses, que les Belges entrepren-

conflit oriental et écarte toute appréhension d'une conflagration européenne. La prudence dont il fait preuve est exempte d inquiétude mais on attend d être renseigné sur les repercussions que les événements pourront avoir sur les affaires d'étoffes au printemps prochain.

Comme prix cotés cette semaine nous citerons grèges Piémont 1er ordre titres fermes 46-47 fr.; Itahe 1er ordre 10/12, 46 fr.; Syrie 9/11 1er ordre, 42-43 fr.; 2e ordre, 40/41 fr.; 3e ordre, 38-39 fr.; Brousse 13/15 14/16 1" ordre, 42-43 fr.; ordre, 40-41 fr.; Japon filatures 1 1/2 9/11, 43 50; 1 1/2 10/12, 42 50-43 fr.; 1 1/2 13/15, 40 50-4150; Chine filatures best 19/11, 46-47 fr.; n° 1 9/11, 44 50-45 fr.;

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nent moins d'affaires à l'étranger, et y placent moins d'argent, restent plus chez eux, consomment moins de produits exotiques? Evidemment non. Ce serait contraire au principe de la liberté économique et financière et à la loi du progrès. Mais la Banque nationale de Belgique doit, comme gardienne de la circulation monétaire du pays, défendre son encaisse et même la fortifier par le moyen classique de l'élévation du taux de l'escompte, le commerce dût-il en souffrir quelque peu. Le taux de son escompte est à 5 0/0. S'il n'est pas suffisant pour retenir l'or et l'argent dans ses caisses et pour ralentir les escomptes qu'elle le porte à 5 1/2 0/0 et même à 6 0/0. L'escompte est à ce dernier taux en Italie, en Allemagne, en Autriche. En Russie, il est à 5 1/2 0/0. G'jast le seul moyen d'attirer à soi la monnaie étrangère or et argent.

Quant à recourir à un emprunt extérieur, nous croyons que ce serait un moyen un peu brutal qui d'ailleurs n'aurait qu'un effet momentané et, qui ne se justifierait qu'en cas d'aggravation très sérieuse de la gêne monétaire.

A un malaise chronique il faut simplement opposer des pratiques d'hygiène. Et la mieux appropriée en la circonstance est, nous le répétons, ( le relèvement du taux de l'escompte, parce qù'iPa a un retentissement immédiat au dedans sur toutes les transactions qu'il contribue à modérer, sul^'la circulation qu'il ralentit et au dehors un effet salutaire sur les changes du pays considéré. SOCIÉTÉS DE CRÉDIT

Sociétés cie crédit françaises

Le marché des titres de ces sociétés maintient ses bonnes dispositions prêt à s'animer dès que les difficultés en Orient s'aplaniront.

Le Crédit foncier de France s'est raffermi de 848 à 852.

La Banque de Paris et des Pays-Bas action ancienne s'est tenue de 1,719 à 1,720, l'action nouvelle se retrouve à 1,640.

Le Crédit lyonnais s'est négocié de 1,582 à 1,583; la Société générale de 823 à 820, le Comptoir national d'escompte de 1,013 à 1,002, le Crédit industriel et commercial est sans changement à 710, la Société marseillaise de crédit industriel et contmercial a fait 'un pas de 860 à 869.

La Banque (le l'Union parisienne est en léger progrès de 1,123 à 1,130. La Banque française pour le commerce et l'industrie de 294 à 298. On sait que cette banque, avec la Société centrale.des banques de province et la Caisse commerciale- et industrielle, prête ses guichets à l'émission des actions de préférence du Banco el Hogar Argentine

Le Crédit mobilier français est bien disposé -de 668 à 671. La Banque suisse et française' est revenue à 675, au lieu de 680. La Banque Privée s'inscrit à 424. Le Crédit français, de. 510 à. 503. La Compagnie française de banque et de mines a ,,passé de 496 à 492. Le Crédit f oncier d'Al^érï^-et- de Tunisie, de 716 à 706. La Société centrale des banques de province^ est à. 65.1.

Le Crédit foncier d'Orient, constitué av£c son "concours, il y a deux ans, est en bonne situation. Un dividende de 5.0/0 sera, dit-on, proposé à la prochaine assemblée. Les nouvelles satisfaisantes de la récolte en Egypte où le Crédit foncier d'Orient a actuellement son siège d'exploitation, la hausse du prix du coton et enfin la perspective d'une ère d'affaires dans les pays balkaniques où il exercera ultérieurement son activité sont de nouveaux éléments de réussite pour cette société. La Banque, franco-américaine s'est traitée de

488 à 490.

On sait que cet établissement avait prêté son concours à la Société franco-suisse de chemins de fer et travaux publics pour le placement des obligations destinées à la construction du chemin de fer d'Asti à Chivasso, dont l'ouverture officielle a eu lieu le 20 octobre dernier. L'ouverture à l'exploitation de la ligne s'effectue ainsi près d'un an avant l'expiration du délai imparti par le décret de concession, ce qui avance d'autant la date à laquelle les subsides kilométriques et participations dans les recettes accordes par le gouvernement italien et affectés en garantie aux obligations se trouvent définitivement acquis.

La Société auxiliaire de crédit se retrouve' à 594, la Prévoyance aux environs de 740. Les actions de l'Industrielle foncière, libérées dt moitié, se sont tenues de 640 à 635, les obligations 4 1/2 0/0 de 501 50 à 500, les 4 0/0 sont ù ffio.

0 a0,

Sociétés de crédit étrâîijïèraî T

La Banque des Pays-Autrichiens a été ramenée de 525 à 521.

La.Banque ottomane est sans grand changement entre 638 et 639. Le maintien de Constantinople comme ville turque aurait l'avantage pour la Banque de lui conserver son siège social en Europe, au lieu de le rejeter en Asie-Mineure.

La Banque russo-asiatique s'est avancée de 790 à 804, la Banque de l'Union de Moscou se retrouve à 745, au lieu de 758.

Le Crédit foncier argentin est sans changement à 790.

Le Crédit foncier franco-canadien est ferme de 825 à 822.

La Banque nationale du Mexique a été plus régulièrement traitée de 930 à 935.

La Bauque de Rome est restée ferme à 112. CHEMINS DE FER

Chemins de fer français

Les recettes de la 44e semaine ont présenté en-

1 11/13, 43-44 fr.; n° 2 9/11, 43 fr.-43 50; Canton filatures bestl 11/13, 39 fr.-39 50; 1" ordre 13/15, 36 50; 1"- ordre 14/16, 35 50.

En fabrique on constate un ralentissement des demandes des pays de l'Europe centrale les marchés de Paris et de Londres payent un moins lourd tribut aux événements. Les 'débouchés les plus éprouvés sont les pays du Levant. De Vienne on annonce des suspensions de payement et la fabrique autrichienne qui exporte une partimportante de sa production dans les Balkans doit réduire sa production dans une large mesure. Dans ces régions il faut prévoir une large diminution de la consommation des soiries.

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core une fois une grosse augmentation du trafic. Cet indice économique joint aux autres atteste l'activité des affaires en France.

Les bénéfices résultant pour l'Etat de l'exploitation des cinq grandes compagnies pendant l'exercice 1911 a été ensemble de 268,432,891 fr. 76, dont voici le détail par compagnie

Est, 50,023,523 fr. 76; Midi, 25,069,000 fr.; Nord, 44,962,368 fr.; Orléans, 55,416,000 fr.; P.-L.-M., 92,962,000 fr. Chemins de fer étrangers

Les Chemins autrichiens sont calmes à 730. Le Sud de l'Autriche (Lombards) a réagi de 111 à iP5. On espère qu'une combinaison acceptable sera mise prochainement sur pied pour donner satisfaction aux obligataires de la compagnie. Le Saragosse a conservé une bonne tenue à 433 et 432, le Nord de l'Espagne à 458 et 457, les Art dalous de 312 à 308.

Le Brazil Railway ordinaire est à 513. On persiste à parler à Londres d'une fusion de la Sâc~ Paulo Railway avec cette société.

Les travaux du grand tunnel de Granges-Moutiers (section Moutiers-Longeau de la ligne Berne-Lœtschberg-Simplon) avancent très régulièrement, et à tin octobre l'avancement pour les attaques nord et sud était au total de 1,734 mètres de galerie (sur 8 kil. 565 de longueur totale). 1,364 ouvriers sont employés sur le chantier. Cette partie du Chemin de fer des Alpes bernoises, bien que moins importante que celle du Lœtschberg, viendra compléter l'œuvre entreprise par la compagnie en offrant le trajet le plus avantageux entre l'Europe occidentale et le nord de l'Italie.

VALEURS INDUSTRIELLES

Canaux et ports

Le Suez n'a pas conservé toute sa récente reprise et est revenu de 6,140 à 6,115.

Du 1er janvier au 20 novembre 1912 les recettes se sont élevées à 120,730,000 contre 118,830,000 en 1911 et 114,690,000 en 1910 malgré les détaxes successives consenties par la compagnie..

Les actions de préférence et ordinaires du Port de Para ont été transférées cette semaine du marché en banque sur le marché officiel. Les premières sont négociées à 360 et les secondes à 223 50. Inauguré le 12 octobre 1909, le port dispose aujourd'hui d'une longueur de 1,924 mètres de quais et de 11 entrepôts, et, d'après l'état d'avancement des travaux, la compagnie pourra être en possession, dès la fin de cette année, de la presque totalité de son outillage.

Les recettes d'exploitation du port n'ont pas cessé d'enregistrer de constantes progressions. Recettes brutes en 1910 6,549,555 fr.; en 1911 9,612,141 fr.; en 1912 10,000,000 francs. Recettes nettes en 1910 3,095,542 fr.; en 1911 5,529,122 fr.; en 1912 6,300,000 francs.

(Les recettes de 1912 sont évaluées d'après les résultats" des dix premiers mois;) ̃ Transports et transmissions

Les Messageries maritimes présentent peu de variation de 157 à 155, la Compagnie générale transatlantique de 209 à 210 50.

Les Chargeurs réunis ont reculé de 655 à 640, la Compagnie internationale des wagons-lits de 449 à 447.

La Compagnie générale française de tramways a été un peu moins ferme de 528 à 520, les Tramways sud de 189 à 184.

Les Omnibus se sont alourdis de 795 à 779. L'augmentation des recettes du 1er janvier au 10 novembre 1912 est de 8,342,649 francs par rapport à la période correspondante de 1911. Ces recettes d'environ 44 millions atteignent à 2 millions près celles du Métropolitain pour la même période.

Le. Métropolitain reste à 638, au lieu de 647. L'augmentation hebdomadaire des recettes n'excède guère maintenant une cinquantaine de mille francs. Le Nord-Sud a passé de 237 à 234. Les augmentations sur le Nord-Sud ne sont pas beaucoup plus importantes.

Les Voitures à Paris ont été mieux disposées de 189 75 à 195.

Les Tramways de Rouen se retrouvent à 680, au lieu de 692, les Tramways de Bordeaux qui ont détaché un coupon de 5 francs restent à 250, contre 254.

Les Tramways de Buenos-Aires ont conservé une grande fermeté à 140 et 139.

Les recettes du 1er janvier au 18 novembre se .sont élevées à 59,750,910 flancs contre 56,930,010 francs en 1911. La Thomson-Houston s'es|- traitée de 770 à 764.

Les Tramways de Tunis n'ont presque pas varié de 127 50 à 128.

Le conseil d'administration a décidé la distribution à valoir sur les bénéfices de l'exercice 1912; de l'intérêt statutaire soit 4 francs net par action payable à partir du 15 décembre prochain. Gaz, électricité, eaux

Le Gaz de Paris est sans différence sensible de 295 à 293, le Gaz de la banlieue de 285 à 283, le Gaz pour la France et l'Etranger de 852 50 à 850, la Société Gaz et Eaux de 605 à 607, la Compagnie générale des eaux a passé de 2,100 à 2,080. La Distribution parisienne d'électricité est revenue de 674 à 669, le Secteur Popp de 956 à 950, la Compagnie générale de distribution d'énergie électrique de 465 à 460, l'Eclairage électrique de 149 à 140 50, l'Energie électrique dit littoral médi- terranéen s'est avancée de 439 à 444, la Compagnie générale d'électricité a peu varié de 1,360 à 1,348. Les Forces motrices du Rhône se sont quelque peu relevées de 630 à 639, la Part de 835 à 875.

Par contre les courriers américains présagent une bonne saison de printemps et ne semblent pas trop se préoccuper des éventualités d'un remaniement du tarif d entrée sur les soieries d'origine européenne, qui sera sans doute la conséquence de clion du nouveau président et de la majorité du parti démocrate au Sénat et à la Chambre des représentants.

DÉPÊCHES COMMERCIALES

New-York, 23 novembre.

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Le Creusot a consolidé sa reprise de 2,139 à 2,130, les Ateliers et chantiers de la Loire se sont élevés de 1,794 à 1,860, les Forges et aciéries de la marine et d'Homécourt, de 1,949 à 1,959, les Forges et aciéries dit Nord et de l'Est de 2,430 à 2,450.

Fives-Lillc est à 1,180, au lieu de 1,200. Les bénéfices nets de 1911-1912 se sont élevés à 3,867,584 fr. 55, ce qui a permis le vote d'un dividende de 45 francs et d'un report à nouveau de 209,983 fr. 47.

Les Chantiers et ateliers de Saint-Nazaire (Penhoët) sont revenus de 1,314 1,292.

La Briansk a été plus calme de 478 à 473, la Sosnowice a fléchi de 1,474 à 1,430.

La pénurie du charbon s'observe en Russie et les industries font des approvisionnements de précautions. -On dit qu'à Odessa les représertants de plusieurs usines et de chantiers navals viennent de solliciter de l'administration l'autorisation d'acheter du charbon à l'étranger.

L'exercice de la Sosnowice clos le 30 juin 1912 se solde par un bénéfice de 1,693,905 roubles contre 1,600,986 roubles en 1911. Avec le report de l'exercice antérieur le total des bénéfices disponibles se chiffre par 1,705,227 roubles contre 1,620,153 roubles.

Le dividende de 1911-1912 sera égal à celui de l'exercice précédent soit 80 roubles par action entière.

Les Sels gemmes et houilles de la Russie méridionale ont été plus. animés et se sont avancés de 296 à 302.

Le Naphte de Bakou est calme de 1,980 à 1,971 Le Naphte russe s'est relevé de 588 à 604. L'Azote s'est avancé de 260 à 264.

L'exercice clos au 30 juin 1912 termine la période d'adolescence de cette société. En effet, c'est le dernier dont les bénéfices doivent n'être répartis encore qu'entre les actions de préférence et les actions ordinaires enciennes. Depuis le 1" juillet 1912, les différentes catégories d'actions ordinaires et celles cotées au parquet sont de ce nombre sont toutes entrées en jouissance de dividendes, et de ce fait les subdivisions vont disparaître pour ne laisser subsister que deux types distincts les actions de préférence et les actions ordinaires. Celles-ci seront au nombre de 211,885. Mais la société aura alors à percevoir les bénéfices d'usines qui cette année ont été reportés à nouveau. Le rapport du conseil ajoute que « dans ces conditions, on peut envisager avec confiance les résultats des prochains exercices, cela d'au tait plus que la fabrication profite tous les jours d'améliorations nouvelles et que ses produits continuent à être très recherchés ».

Le Rio-Tinto a passé de 1,928 à 1,905; le Boléo de 849 à 845.

Mines d'or et divers

Malgré les nouvelles concernant 4es-éyénements de la politique européenne, le marché minier offre une fermeté remarquable. Cependant les fluctuations perdent de leur amplitude. Cette situation est la seule qui convienne en ce moment; elle oblige les intermédiaires à n'accepter d'ordres que d'une clientèle sérieuse.

La Randmines qui finit .a 163 constitue le premier trust de valeurs minières. Son dividende actuel est de 11/. Ses principales-filiales qui rémunéraient son portefeuille sont en voie d'amélioration, et des nouvelles comme la Modderfontein B et la City deep sont à la veille de déclarer un premier dividende.

La City deep s'inscrit à 76, la Modderfontein B à 85 25.

Parmi les valeurs de comptant, la Crown Mines se maintient à 178. La Crown Mines et la Randmines sont intimement liées l'une à l'autre, car la première constitue le fonds même du portefeuille de la Randmines qui en détient 852,277 sur 1 million 881,000 émises; et la seconde est le banquier auquel s'adresse la Crown Mines quand les besoins de l'exploitation l'exigent.

L'East Rand finit à 7125, la Ferreira Deep à 86 50, la Robinson Deep à 59, la Robinson Gold à 91, la Rose Deep à 76.

Les valeurs territoriales sont sans grand changement.

Les valeurs diamantifères, au cours de cette semaine, se sont signalées par leur fermeté; les achats permanents de Londres sont une indication que la. De Beers, en particulier, est nettement orientée à la hausse et que seuls les événements mettent momentanément un frein au mouvement en préparation.

La De Beers ordinaire s'inscrit à 528, la De Beers Preferred à 436 50, la Jagersfontein à 166. Les valeurs caoutchoutières suivent la tendance générale, mais lè^, comme, ailleurs, la spéculation est bien réduite et les fluctuations qu'enregistrent les cours sont insignifiantes.

La question de la réforme du contrat d'assurance est, depuis longtemps, à 1 ordre du jour. Un projet de loi ayant pour but de soumettre ce contrat à des règles précises a été déposé à la Chambre. Mais sa discussion ne semble pas devoir être prochaine. Le projet vient même de perdre beaucoup de son intérêt, a la suite d une entente qui s est produite entre assureurs et assurés sur un texte type de police d'assurance contre l'incendie.

Cette réforme accomplie sans grand bruit par les parties intéressées elles-mêmes aura une portée importante. En effet, tous les assurés contre l'in cendie'sont appelés à bénéficier des améliorations ainsi apportées à un contrat dont les conditions générales » contenaient nombre de clauses trop rigoureuses ou tout au moins surannées. On sait ce que sont les conditions générales d une police d'assurances. Imprimées à l'avance sur la police, elles sont les mêmes pour tous, et au moment de contracter une assurance il n'est guère possible de la discuter. Leur texte varie un peu,. mais fort peu, suivant les compagnies. Et ces variantes sont encore une source de complications.

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Il fallait améliorer les clauses des conditions générales de 1 assurance contre 1 incendie et les unifier, en faisant adopter le même .texte par les diverses compagnies. Ce résultat va être réalisé à partir du 1er janvier prochain, grâce à la Ligue des assurés.

Cette ligue fondée il y a environ trois ans, dans le seul but de défendre les intérêts généraux des assurés, avait entrepris de discuter avec les représentants les plus qualifiés des assureurs les termes de nouvelles conditions générales destinées à devenir en quelque sorte le code de l'assurance contre Tinccendie. Elle rencontra immédiatement le plus large esprit de conciliation du côté des grandes compagnies à primes fixes et mutuelles représentées par le comité des intérêts généraux de l'assurance contre l'incendie que préside le baron Cerise, directeur de l' « Union ».

Deux commissions furent nommées pour étudier en commun les modifications à apporter au texte et chercher une rédaction nouvelle susceptible de sauvegarder à la fois les intérêts de l'assureur et ceux de l'assuré. La commission représentant la ligue des assurés était composée de M. Thaller, professeur à la faculté de droit de Paris Marc, président de la chambre des propriétaires de Paris et de l'Union de la propriété bâtie de France; Droz, avocat à la cour d'appel Constant Bernard, architecte-expert; Joseph Guôrin, avocat à la cour d'appel. Celle émanée du comité des intérêts généraux de l'assurance contre l'incendie était composée de MM. Drouault, chef du contentieux de la Nationale Weber, chef du contentieux de l'Union; Cléry, chef du contentieux de la Confiance; Devimeux, chef de l'industrie à la Compagnie des assurances générales Pivert, chef du contentieux de la Mutuelle de la ville de Paris.

Ces deux commissions, en tenant compte des avis recueillis de divers côtés, notamment auprès des chambres de commerce, ont établi un texte transactionnel qui fut ensuite approuvé par l'assemblée plénière des directeurs de compagnies s réunis par les soins du comité des intérêts généraux.

Il a été décidé que la nouvelle police entrerait en vigueur le 1er janvier 1913 et qu à partir de cette date les conditions générales améliorées et unifiées seraient app iquées, non seulement aux assurances à venir, mais même, lorsque les assurés en feront la demande, aux assurances en cours. En ce qui concerne les so iétés mutuelles, comme les conditions générales de l'assurance font partie inté grante de leurs statuts, ceux-ci devront être modifiés en assemblée générale, ce qui, pour quelquesunes, retardera quelque peu la mise en pratique de la réforme. Mais d'ores et déjà celle-ci est acceptée par les principales compagnies à primes fixes et sociétés mutuelles d assurance contre lincendie. Il serait trop long d'énumôrer tous les changements apportés aux clauses des conditions générales. La plupart tendent à procurer à 1 assuré des facilités et une sécurité plus grandes. Les déclarations à faire par l'assuré ont été restreintes. Les délais, pour certaines de ces déclarations, ont été prolongés. Les clauses de déchéance ont été. preèf que complètement supprimées et remplacées par des sanctions beaucoup moins sévères. En cas de non-payement de la prime, 1 assurance ne pourra être suspendue, qu'après une- mise en demeure. Contrairement à.ce qui se passe à l'heure actuelle, c'est la compagnie 'qui devra prouver qu'un incendie provient d une émeute ou d'un mouvement populaire pour être dégagée de sa responsabilité. L expertise après sinistre ne pourra pas se prolonger indéfiniment. A l'expiration de la police, celleci ne pourra se renouveler par tacite reconduction pour plus d une année. A côté de ces dispositions, citées à titre d'exemple, bien d'autres réalisent d heureuses innovations.

Tous les desiderata formulés par la Ligue des assurés n'ont pu être accueillis parles compagnies. Mais, de part et d autre, des concessions ont été faites, sans lesquelles la réforme eût échoué. C'eût été infiniment regrettable, car, telle qu'elle est, elle constitue un progrès considérable dans le domaine de l'assurance contre l'incendie. Elle est aussi une preuve éclatante des bons résultats qui peuvent être obtenus lorsque les intéressés s'occupent de faire eux-mêmes leurs affaires au lieu de réclamer l'intervention législative.

L'histoire des chemins de fer, c'est l'histoire, de l'activité humaine elle-même, des besoins de transport, des échanges. Tous ceux qui s'intéressent aux efforts de 1 homme trouveront toujours, cette histoire attachante.

Mais c'est surtout en Amérique que la construction des chemins de fer a été à 1 origine pleine d'imprévu et aussi de risques.

Ces chemins de fer ne débutèrent pas comme les nôtres au milieu d'une population rurale dense et établie de longue date, n'attendant plus que de grandes améliorations à ses moyens de transport. Ils furent lancés à travers des territoires mouvementés, habités par des bêtes sauvages ou peuplés de Ppaux-Rouges et ils ressemblent a ces fils de la Viergf que l'on voit aux jours d été flottants et légers dans le ciel.

Les lignes à voie unique résistaient tout juste à un trafic très modéré.

Les chemins de fer américains souffrent encore des conséquences de linsuflisanpe du début. Dés capitaux énormes ont été engloutis dans la transformation de ces lignes trop légères en d'autres plus solides qui desservent aujourd'hui une population nombreuse et affairée.

Le Times de Londres vient de consacrer un volume fort intéressant à l'histoire de ces origines et de ces transformations. En même temps que le travail est fort attrayant en raison des aventures qu'il rappelle, il constitue une véritable encyclopédie l'homme d affaires trouvera tout ce qu'il doit savoir sur les conditions d exploitation des grands réseaux américains (1).

(11 The Times. Numéro des chemins de fer américains à Londres. Bureaux du Times, Printing House Smiare, E. C., ou à Paris, rue de la Chaussée-d'Antin, 2.

Paris. C. Pariset, imp.-gérant, 5, rue des Italiens,