Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 3 à 3 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1897-05-06

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 06 mai 1897

Description : 1897/05/06 (Numéro 13122).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2352262

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71%.


A l'Opéra, devait avoir" Heu la première lecture à j'orchestre du ballet l'Etoile.

Cette lecture était déjà commencée lorsque M. Gailhard, qui venait d'apprendre la triste catastrophe de la rue Jean-Goujon, est arrivé. Le directeur de l'Opéra a dit aux auteurs et aux musiciens: « Messieurs, dans l'épouvantable malheur qui a éclaté il y a quelques heures, quelques abonnés de l'Opéra, sans doute, auront été frappés. J'estime que dans une aussi pénible circonstance il convient do lever la répétition en signe de deuil. » La répétition a été alors remise à jeudi.

Au cirque Molier, la représentation organisée au bénéfice de l'Assistance par le travail, et où certainement devaient se retrouver beaucoup de personnes réunies dans la journée au Bazar de Charité, a été contremandée.

Des commissaires aux deux bouts de la rue Benouville faisaient arrêter les voitures et apprenaient aux arrivants l'affreux malheur qu'ils ignoraient. A LA PRÉFECTURE DE POLICE Au sujet de cette catastrophe, on nous fait la déclaration suivante à la préfecture de police: « Nous n'avons pas à intervenir dans ces réunions privées, où l'on entre sur invitation. On y est chez soi. Nous fournissons des gardiens de la paix pour assurer la circulation des voitures ;nous ne pouvons faire davantage. Aucun préfet de police n'a jamais fait ni pu faire davantage. Si nous devions nous méler de ces sortes de réunions, nous serions obligés d'intervenir aussi dans les soirées mondaines où l'on est nombreux et où si les cris « au feu » retentissaient, on périrait étouffé, comme rue Jean-Goujon; nous devrions aussi réglementer la sortie et l'entrée des grands magasins, où les visiteurs se pressent en grand nombre les uns contre les autres, et où une catastrophe analogue à celle d'hier ne manquerait pas, si un incendie se déclarait, de se produire. Cela n'est pas possible. »

LE BAZAR DE CHARITÉ ET L'OPÉRACOMIQUE

tl y a juste dix ans que la catastrophe de l'OpéraComique plongeait la capitale dans le deuil. C'était dans la nuit du 26 mai 1887. On jouait ce soir-là Mignon, qui avait été précédée du Chalet. Les pre- mières étincelles .tombèrent sur la scène à l'acte des « Bohémiens. »

Le malheur d'hier a rappelé à toutes les mémoires ce douloureux souvenir. On comparait les deux in.condies. L'un et l'autre ont fait de nombreuses victimes. Celui d'hier l'emporte, comme nous l'avons déjà dit, par l'étendue du désastre. Il y a eu 70 morts, dont 58 furent reconnus, à l'Opéra-Comique. Rue Jean-Goujon, on en compte officiellement 113, et il est à craindre que cette liste funèbre ne soit pas 'îlose sur ce chiffre, car combien sont sortis du brasier grièvement atteints et qui succomberont à leurs blessures 1

Comme à l'Opôra-Comique, dans les décombres, wi a trouvé dans les débris du Bazar de Charité des bijoux qui ont permis d'établir l'identité des cadavres calcinés et méconnaissables. Les tristes analogies se retrouvent ici et là jusque dans l'affolement des victimes, complice du feu dans son œuvre de destruction.

L'impression dans Paris à cette nouvelle, qui a couru comme une traînée de poudre, est un morne accablement qui se manifeste dans toutes les classes de la société. Dans les quartiers riches, le deuil a atteint la majorité des familles de l'aristocratie française; dans les quartiers pauvres, on songe que c'est afin de venir en aide aux déshérités de la vie que tant de nobles victimes ont été frappées par une mort affreuse. Et le deuil est ainsi général.

NOUVELLES DE L'ETRANGER

Allemagne

Dimanche 2 mai a eu lieu une grande réunion électorale à Rüdesheim, M. Lieber y a pris la parole pour défendre la candidature du baron de Fugger, candidat à l'élection partielle de Wiesbaden. Au cours de son discours, le chef du parti du centre a 'abordé la question de l'augmentation de la flotte. Le vrai but de la campagne qu'on mène actuellement, a dit l'orateur, est, outre l'augmentation de la flotte, le quinquennat maritime. On veut arriver à celui-ci comme on veut arriver au quinquennat militaire. (En vertu du quinquennat militaire, le budget de l'armée est fixé non pas annuellement, mais tous les cinq ans, sans préjudice pour las crédits extraordinaires que réclame annuellement le département de la guerre.) On prétend nous y mener encore dans la session actuelle. Mais le Reichstag ne consentira ni à l'un ni à Vautre le peuple des contribuables est épuisé, et, là où il n'y a plus rien, l'empereur a perdu ses droits. Ce discours, qui a été vigoureusement applaudi, Indique nettement quelle sera l'attitude du centre dans la question de l'augmentation de la flotte allemande. q g

Le lancement du Kaiser-Wilhelm-der-Grosse -{Empereur Guillaume-le-Grand), paquebot à vapeur du Lloyd de l'Allemagne du Nord, a eu lieu hier avec succès à Bredow, près de Stettin, en présence de l'empereur.

Ce bateau à vapeur est le bâtiment le plus grand 'et le plus rapide du monde. Il fera le service entre l'Allemagne et New-York. Il est aussi organisé de façon à pouvoir servir comme croiseur auxiliaire dans la flotte de guerre.

Le baptême du nouveau croiseur destiné à remplacer le Freya aura lieu le 11 mai à Danzig. Sur Pinvitation spéciale de l'empereur, c'est la reine Charlotte de Wurtemberg qui présidera la cérémonie du baptême. g q

';̃.̃̃ Italie

o.

Les journaux italiens annoncent que des nouvelles parvenues au ministère de la marine laissent croire que les deux prisonniers italiens, survivants de l'expédition Bottego, seraient le docteur Sacchi et le garde-marine Vannutelli.

Espagne

Une dépêche de Manille confirme la prise de Naïc aux Philippines. Les insurgés ont eu 500 morts; les troupes espagnoles ont eu 20 morts et 85 blessés elles ont fait 200 prisonniers.

Roumanie

On annonce de Bucarest la mort de M. Jon Ghika, un des hommes politiques et des diplomates roumains les plus connus on Europe.

M. Jon Ghika, qui était âgé de quatre-vingts ans, avait joué un rôle important dans son pays, depuis

le règne du prince Bibesco, jusqu'à celui du roi

Charles; il avait, en particulier, largement contribué dans les années qui précédèrent la révolution de 1848 à la chute du prince Bibesco, dans les rangs de l'opposition nationale que dirigeait alors Campineanu; il avait, en outre, puissamment aidé M. Alexandri et M. Cogolniceano dans lo mouvement de renaissance scientifique et littéraire que ces deux patriotes conduisaient avec tant d'ardeur. Pendant plusieurs années, il avait occupé les hautes fonctions de caïmacam de la principauté de Samos, où la Turquie lui avait décerné le titre de muchir.

M. Jon Ghika avait présidé, sous le règne du roi Charles, le cabinet roumain, comme ministre libéral et avait représenté pendant de longues années la Roumanie à Londres.

Afrique occidentale

On nous télégraphie de Livorpool

J'apprends à l'instant que le gouvernement anglais est sérieusement inquiet du sort de la mission Henderson et des mouvements de Samory. Il a l'intention d'envoyer une forte expédition dans le hinterland de la Côte d'Or et a donné des ordres pour l'entrée en campagne d'une partie du West-India régiment de Sierra-Leone. En conséquence, 200 hommes et 20 officiers se sont embarqués samedi à Freetown pour CapeCoast, et la gendarmerie militaire de la Côte d'Or, qui comprend 750 hommes, commandés par sir Francis Scott, a reçu des ordres de mobilisation pour tous les vapeurs anglo-africains faisant escale sur la côte. États-Unis

La commission des finances du Sénat fédéral a a déposé, hier, son rapport sur le projet de tarif. Le bill Dingley, voté par la Chambre des représentants, n'existe pour ainsi dire plus à cause des modificatiuns profondes que la commission lui a fait subir. La clause do la rétroactivité des droits a été supprimée et la réduction des tarifs proposés est presque générale, encore que la hausse sur les tarifs actuels soit encore considérable.

Le droit sur les laines et les lainages de première classe est fixé à 8 cents au lieu de 11, et, sur ceux de seconde classe, à 9 cents au lieu de 12. Les droits sur la troisième classe sont, au contraire, relevés les laines et lainages de cette catégorie valant moins de 10 cents la livre payeraient 4 cents au lieu de 32 0/0 ad valorem, et ceux valant 10 cents et plus payeraient 5 cents au lieu de 50 0/0 ad valorem. Les vins non mousseux, en caisses ou en paniers, ne dépassant pas 14 0/0 d'alcool absolu, payeront 30 cents par gallon, et, au-dessus de 14 0/0,50 cents. Les vins en bouteilles ou en cruches, mis dans des laisses ne contenant pas plus d'une douzaine de bouteilles, payoront un dollar 60 cents.

Les. caisses 'de- vins, etc., contenant plus de 24 0/0 î'alcooî absolu, payent les droits qui frappent les itcools.

La commission propose que le nouveau tarif n'en- ire on que le 1er juillet au lieu du 1er mai. Le projet, ainsi remanié; dft fond en comMe, comM>i'to une quantité de compromis ne donnant qui'une aemi-satisfaction aux divers groupes du Sénat, notamment à celui de l'Ouest dont le leader, le sénateur loups,, a exqrcc une. certaine, influence sur 1; ôlabora-

tiorî dfer nouveau projet. Aussi est-il difficile der préjuger du sort que lui fera le Sénat.

La Vie à, Paris

La catastrophe d'hier. Paris en deuil. Au palais de l'Industrie. -Les cadavres. Zumbo. Les martyres de la charité. Le cœur de Paris. La Passion. L'incendie de l'ambassade d'Autriche. Victimes du devoir. Les répétitions générales. Un document sur la Bataille d'llernani. Victor Hugo et sa liste de combattants. –Mais toute pensée va au malheur. Paris ce matin. Le téléphone. Les questions. Les Champs-Elysées au printemps et le champ de mort do la rue Jean-Goujon..

C'est la « mort à Paris », aujourd'hui. Paris terrifié est en deuil. L'épouvantable catastrophe d'hier jette sur le printemps qui fleurit un lugubre voile noir. Quel spectacle hier, autour du palais de l'Industrie et dans le dépôt funèbre où l'on avait aligné les cadavres Quelles scènes tragiques, pendant que les chars remontaient, comme aux autres beaux soirs de mai, l'avenue des Champs-Elysées pour aller au Bois! Quels tableaux pendant que, tassée à l'abord des portes d'entrée où, d'un côté, on allait reconnaître les morts et de l'autre on prenait connaissance de la liste des sauvés ou des condamnés, la foule pouvait voir, à travers les marronniers en fleurs, les illuminations joyeuses des cafés-concerts et entendre presque par-dessus la rumeur des chars, l'ironique musique des orchestres voisins. Quelle antithèse Les refrains de Polin d'un côté et ce charnier de l'autre, cette vision macabre, infernale, les corps à demi carbonisés et tordus, les tas de chiffons humains au-dessus desquels se penchent les agents munis de torches, les parents étranglés d'angoisse, des coiffes blanches de sœurs de charité. Et, la lumière rouge des braseros, les lueurs et les gouttelettes des flambeaux de résine, les corps à demi entrevus sous ces taches lumineuses, les aspects terribles d'eaux-fortes de Goyade toutes ces créatures vivantes quelques heures auparavant et maintenant réduites cet état qui n'a de nom dans aucune langue, comme dit l'orateur sacré. Je ne sais rien de plus atroce que ces scènes dont, des groupes de plâtre Rouget de l'Isle debout et je ne sais quel cuirassier blanc assis étaient, en ce dépôt de la sculpture, devenu une Morgue, les témoins ironiquement muets.

J'ai vu les morts de Sedan, de Champigny et de Buzenval. J'ai entrevu, dans la salle de la mairie de la rue Drouot, quelques morts arrachés à l'incendie de l'Opéra-Comique, ces atroces visions n'étaient rien comparées à celle que donnait, cette nuit, la salle des cadavres au palais de l'Industrie re Palais de l'Industrie dont l'histoire semblait terminée avec le Salon de cette année, et qui ajoute, en manière de post-scriptum, cet affreux chapitre à ses annales Il y a au musée de Florence des scènes en cire, des figurines d'un sculpteur sicilien nommé Zumbo,pestes, tremblement de terre, massacres, fin du monde, qui, par leurs épouvantes, leurs horreurs d'un réalisme fantastique donnent seules l'impression qui se dégage de ces tas de morts en paquets. Oui, devant ces cadavres arrachés au brasier, je songeais à ces sinistres chefs-d'œuvre de Zumbo.

Et ces haillons, ces débris, ces restes à demi calcinés, ces pauvres créatures dont les corps transparaissaient comme sous une gaze noire, sous les vêtements consumés, étaient des femmes, des filles, des mères 1 Elles s'étaient parées il y avait quatre heures à peine, pour porter leur obole au Bazar de la Charité. Ces collets garnis de dentelles, ces boas légers, tout ce tuxe exquis de la Parisienne, ces étoffes printanières et gaies devaient être pour elles comme le san benito dont on entourait les victimes des quemaderos. Elles étaient joyeuses, elles étaient heureuses 1 Elles allaient à la grande fête qui plaît au cœur des femmes; celle où l'on donne, où l'on secourt, où l'on console 1

L'Opéra-Comique brûlait au lendemain d'une représentation de charité la représentation d'une revue de M. de Massa Cœur de Paris. C'est pendant un battement du « cœur de Paris » que le Bazar de la Charité a pris feu. Ce grand hangar où je voyais s'engouffrer, avec une seule issue, il y a trois semaines, la foule accourue pour assister aux tableaux vivants de la Passion de Jésus-Christ. La passion 1 C'est hier qu'on l'a jouée, hélas Et ces draperies, ces tentures du baznr, ces décors du vieux Paris, comptoirs pittoresques, boutiques à auvents, et les enseignes joyeuses, le Lyon d'or, la Truie qui file, le cadre ingénieux et charmant qui donnait du piquant à la kermesse où roulait l'or- pour les pauvres tout a été un aliment un adjuvant du désastre. On songe à cette catastrophe qui s'abattit ainsi, pendant un bal, sur l'ambassade d'Autriche, courut de même le long des tentures, enveloppa de feu les danseurs et d'où Napoléon arracha Marie-Louise, dans ses bras.

Encore à l'hôtel Schwarzenberg accourait-on pour le plaisir. Au Bazar de la Charité, on venait pour le devoir. Un devoir souriant, un devoir aimable. La femme est tout naturellement une sœur de charité qui tantôt porte la bure et tantôt la soie. Vendeuses et acheteuses, toutes avaient le même but, la même confiance et le même sourire, et les comptoirs s'enrichissaient des visiteuses. Une étincelle a tout consumé. Le fléau a passé sur ce hangar de la rue JeanGoujon et en a fait un cimetière, une terre noire d'où sort une étouffante odeur de mort. C'est une des plus sombres tristesses, ce sera un des souvenirs les plus atroces de Paris. Hier, en apprenant l'étendue du désastre, à huit heures et demie, je téléphonais au semainier de la Comédie de faire relâche. Mais la foule était entrée, la salle attendait et les spectateurs, la plupart étrangers, étaient à leurs places. Il y avait (ou il devait y avoir, car je ne crois pas qu'elle ait eu lieu) une représentation de charité, encore (les Parisiennes se prodiguent lorsqu'il s'agit des pauvres) au cirque Molier et le même public qui, dans le jour, portait ses billets de banque rue Jean-Goujon, allait donner son argent rue Benouville. La Comédie a joué, mais, ce soir, elle ferme ses portes. Elle a eu ses anxiétés dans la terrible soirée d'hier. Elle a sa part dans ce deuil d'une ville. Elle gardera comme Paris lui-même, ce grand Paris si vibrant et si bon, la mémoire de ceux et de celles qui ne sont plus les victimes du devoir de bonté, les martyres de la charité 1

Ce qui va suivre, je l'avais écrit avant la catastrophe, qui m'a fait tomber la plume des mains. Nous étions tous si loin de prévoir ce drame épouvantable. Hélas 1 le malheur invisible est toujours là tout prêt et qui guette.

Je prends, cette fois, mes notes sur la vie de Paris parmi l'avalanche de lettres que l'annonce de toute répétition générale future fait pleuvoir sur la tôle d'un directeur de théâtre. Toute répétition et tout vernissage sont devenus des sports, et la quantité est innombrable de spectateurs qui veulent avoir vu une oeuvre quelconque, tableau nouveau ou drame inédit, avant le public, l'humble public patient et corvéable. Je crois bien décidément que ce qui nuit le plus aux plaisirs de Paris, c'est le fameux ToutParis. Cette élite a toutes les qualités de grâce et d'esprit sans avoir la vertu suprême qui est, au delà comme en deçà de la rampe, la vie même du théâtre, je veux dire la naïveté. Je reviens de Londres, où j'ai voulu voir en moins de temps possible le plus de choses et d'œuvres nouvelles. Nous croyons aimer le théâtre, quelle fatuité! Nous n'avons pas pour lui cette passion sincère et un peu aveugle, comme toute passion, que lui garde le public anglais. Ce publiclà, visiblement, va écouter un drame ou une comédie non pour critiquer, mais pour s'amuser. Il n'a point, comme nos Parisiens, ce que j'appellerai le snobisme de la blague et, snobs pour snobs, j'aime mieux les braves gens qui y vont, comme on dit chez nous, bon jeu bon argent.

Il était curieux de voir, samedi dernier, dans le Slrand, les portes des théâtres après huit heures du soir. Presque partout, comme les étiquettes de nos omnibus portant le mot complet, de grandes pancartes de bois placées à l'entrée des théâtres indiquaient au public que telles ou telles places étaient combles. Stalls fulL Upper cirele ftell. Et, voulant entrer, çà et là, dans quelque salle où se jouait» soit une opérette comme the Frencfc Maid ou tke Git't Gif eus, soit une comédie ou uni drame comme à Adelphi pi» au L.yceum^ me heurtais à cet ayertisserae.n,t Joyeux p,ouç le. théâtre, un. peu. îtqnique pour le public: House fulll ^Maison pleinel t

Je crois &ïen rçu$ fe tMItaç $. IiQn^pe% sauf

ïés grandes éxcepfions artistiques, souffre de la concurrence terrible des cafés-concerts, et tel mime italien qui imite tour à tour dans un musichall les compositeurs illustres, Donizetti, Wagner, RossiniTGounod, Mascagni ou M. Sullivan conduisant leur orchestre (rien de plus original, du reste, que ces évocations qui rendent une vie saisissante à des spectres) attire le public autant et plus que pourrait le faire Shakespeare. Mais il n'en est pas moins vrai que les théâtres sont envahis, que la foule s'y porte avec entrain et que les salles pleines sont là-bas non pas l'exception mais la généralité.

Jecroirais volontiers que cette vogue continue tient surtout à ce que le public juge les spectacles par lui-même et ne se laisse guère influencer par les questions personnelles. Il ne va pas voir telle ou telle pièce parce qu'elle appartient à telle ou telle école, mais parce qu'elle aime le théâtre et qu'il l'aime au point de tout absorber, avec une curiosité un peu gloutonne. Je ne crois pas (je me trompe peut-être) que la foule se laisse là-bas influencer par ce public de la veille qui démolit ou surfait par avance une œuvre nouvelle et qui déclare quï/ faut ou qu'il ne faut pas avoir vu la pièce en question. Le public anglais a gardé ce don précieux de l'ingénuité qui ne gâte pas le plaisir qu'on se veut donner. Il a, comme tout autre, le don d'analyse, de critique et même de raillerie (c'est le pays de l'humour), mais il le subordonne à ce sentiment tout particulier et très simple la joie d'aller «s'amuser pour s'amuser». Aussi comme il écoute! Comme il s'émeut! Comme il rit, comme il pleure Quelles explosions de gaieté large, pareille à celle qui secoue le ventre de Falstaiï! Quelle sincérité dans les larmes! Je peux bien dire tout bas qu'une partie du public de notre cher Paris se rend au théâtre pour s'y montrer. La meilleure ] artie du spectacle, pour bien des gens, des Parisiens et surtout des Parisiennes, est celui qu'on offre soimême aux autres. « Ce qui me plaît surtout, au théâtre, me disait une charmante femme, c'est la salle. » Elle lorgne volontiers parce qu'elle sait qu'elle a tout à gagner à être lorgnée. Combien d'autres lui ressemblent (non pas physiquement) et pensent de môme 1

On tient moins je l'ai dit souvent à aller à quelque cérémonie très courue qu'a pouvoir dire qu'on y était. C'est ce qui fait le prix de ces répétitions générales d'où l'on sort en condamnant ou en exaltant d'avance la pièce que le vulgum pecus ne connaît pas encore. Aussi quelles ruses pour assister à ces huis clos où se pressent douze cents personnes! Quelles étonnantes raisons imaginées et trouvées 1 « Je suis en deuil, monsieur, et le profond » chagrin que j'éprouve ne me permet pas de » me montrer en public. Ne pourriez-vous me » trouver une baignoire obscure d'où je pour» rais avoir le plaisir d'écouter sans me montrer » l'œuvre nouvelle? »

C'est la raison la plus souvent mise en avant le deuil. Il serait malséant d'aller à la comédie le soir, mais, dans la journée, l'inconvénient est moindre. Une répétition générale?. C'est un spectacle demi-deuil.

Après la raison morale, la raison matérielle* le prétexte de la santé

« Mon médecin me défend de me coucher » trop tard. Je ne voudrais cependant point n partir sans avoir vu la pièce de M. X. (la » plupart du temps c'est la pièce de mon ami » M. X.) et je vous saurais gré de me réser» ver une loge pour cette répétition. Je n'aurais » pas, du reste, l'indiscrétion de vous deman» der quoi que ce soit, pour une représentation » ordinaire. »

Les clients et amateurs des répétitions générales se figurent, en effet, qu'en demandant un coin quelconque pour une représentation où les bureaux de location sont clos, ils ne demandent rien du tout. Or, le malheureux auteur, accablé autant que le directeur, de sollicitations pareilles, les comédiens qui jouent dans la pièce, assiégés de prières, de supplications tournant facilement à l'aigre, ne peuvent arriver à satisfaire leurs amis les plus intimes et les indifférents, croyant peut-être que les salles sont en caoutchouc et peuvent s'élargir à volonté,' continuent à faire valoir leurs droits à une invitation en donnant encore des prétextes comme celui-ci

J'aime tant le théâtre 1

ou comme cet autre

Depuis dix ans, je n'ai pas manqué une seule répétition générale! ̃ ;«^i"«4 Une des traditions de la Comédie-Française, que m'a contée le bon vieux chef machiniste Devoir, retiré aujourd'hui et si bien nommé, est celle de la répétition générale à'Adrienne Lecouvreur la salle entière plongée dans l'ombre au fond du parterre, une unique lampe à huile donnant l'impression d'un œil rouge qui regarderait et, derrière la rampe, les comédiens. Puis, aux fauteuils d'orchestre, seuls, absolument seuls, les auteurs, Scribe et M. Legouvé avec, de temps à autre, Samson qui venait s'asseoir auprès d'eux, lorsque, jouant dans la pièce le rôle du prince de Bouillon, il n'était pas en scène.

C'est devant ce petit public à peine visible dans les ténèbres de la salle que le drame se répétait généralement, décors, costumes et accessoires,comme dit le bulletin. Au dernier acte, lorsque Rachel mima, râla la mort d'Adrienne, MM. Legouvé, Scribe et Samson étaient pâles comme s'ils assistaient réellement à une agonie que la demi-obscurité rendait plus poignante et dramatique encore.

Voilà toute l'assistance de la répétition d'une grande pièce, autrefois. M. Legouvé pourrait me dire si le brave Devoir m'a exactement renseigné. Mais ce qui est certain, c'est qu'au temps jadis l'auteur avait, pour ses répétitions et ses premières, des ressources que les nécessités des services actuels ne lui laissent plus. Il est déjà fort difficile au public, au bon public dont nous dépendons tous et qui fait notre réputation à la fois et notre fortune, il lui est presque impossible d'assister aux premières représentations comme je pouvais le faire, avec quelque patience, dans ma jeunesse, en me présentant au guichet. Quant à l'auteur, il voudrait aujourd'hui composer une réunion d'amis, faire sa salle, comme on dit, que matériellement il ne le pourrait pas. Tout est pris d'avance, méthématiquement, et toute œuvre médiocre est officiellement soumise au jugement d'un public identique, se retrouvant inévitablement à la -même place, sans les adjonctions, les alluvions d'un autre public qui, par sa diversité, apporterait une physionomie, une vie inattendues à la représentation.

Je sais bien que les amis, un soir de première, deviennent immédiatement publics, font par un phénomène intellectuel très singulier, partie intégrante du grand jury, et jugent autant qu'ils écoutent. « Les amis? disait un auteur dramatique chevronné. Je les connais: leurs cœurs battent quelquefois, leurs mains jamais » »

Boutade d'un dramaturge mécontent. Il n'en est pas moins vrai que, telles que les salles sont composées et constituées par les mœurs nouvelles, la célèbre bataille d'Hemani, par exemple, serait impossible dans les conditions où Victor Hugo la livra.

M. Paul Mcurice vient, tout justement, de faire don, aux Archives de la Comédie-Française, d'un précieux document qu'il m'apportait naguère sous une enveloppe où il avait, de sa main, mïs cette suscriplion Bataille d'Hcrnani. Liste des combattants. Rien de plus curieux que ces deux feuillets écrits sur un papier jauni par Mme Victor Hugo, je suppose et annotés par Victor Hugo lui-même. Tous les noms glorieux de la génération de 1830 s'y retrouvent, comme dans le Château du Souvenir, de Gautier

Les vaillants de dix-huit cent trente

Je les revois tels que jadis.

Comme les pirates d'Otrante,

Nous étions cent, nous sommes dix.

Ils ne sont même plus dix, et tous ceux qui figurent sur le vieux papier, véritable page de notre histoire littéraire ont leurs noms aujourd'hui gravé sur des pierres, je ne sais où, quelque part.

Mais l'auteur d'Hemani les énumère tous en ces feuillets, les groupe tous et détail intéressant-les divise en ce qu'il appelle des tribus. Tel un consul romain organisant ses troupes en phalanges. Il y a la tribu Pétrus Borel et la tribu Joseph Bouchardy. Pétrus Borel le Lycanthrope et Bouchardy au CœuF de Salpêtre! Il y a la tribu de Vaielier d'architecture de Duban et la tribu des camarades de Jehan du Seigneur. Que de noms illustres I Et Victor Hugo place ses e,Qpaiw,Ua,rtta à la façon d'un général postant ses sentinelles et ses éclaireurs. Le plan de la prefère, d'Oman* est vraiment tracé comme un

plan de bataille. Auguste Maquet Auguslus Mac Keat conduit une tribu. Pétrus Borel est au parterre; au parterre Jean Gigoux, à côté du critique d'art Laviston, qui se fera plus tard tuer en 1849 à Rome, auprès des défenseurs de la ville. Barye est au parterre, non loin de « Philothée O'Neddy », l'auteurde Feu et Flammes, qui sera l'imprimeur Dondey-Dupré. Les poètes montent aux galeries, aux troisièmes loges, dans les bonnets d'évêque.

Oùest Théophile Gautier? Sous les combles. Victor Hugo lui a donné vingt-sept places que le poète d'Albertus a distribuées à sa tribu spéciale. Et ceci me rappelle du bon et grand Gautier un acte exquis dont il m'est doux de fixer le souvenir. J'allais donner ma première pièce il l'Ambigu. J'étais tout jeune. Théophile Gautier, qui témoignait volontiers aux débutants une bienveillance particulière et qui avait été déjà charmant pour moi, tenait à assister à cette première et, par je ne sais quelle erreur de la direction, qui croyait l'illustre critique en Russie, les places de son service habituel n'étaient point parvenues au domicile de Gautier, à Neuilly.

Le feuilletonniste du Moniteur réclama son service à la dernière heure et vint lui-même au contrôle. Il était trop tard. Les places du service habituel avaient été louées. Il ne restait rien pour cette première, rien que de mauvaises places, oh très mauvaises places 1 à la seconde galerie.

Gautier était un maître admirable, un critique tout-puissant, un grand poète. Il ne se fâcha pas, il sourit au contrôleur qui lui parlait de le hucher là-haut, presque parmi les titis. Si vous n'avez que ça, donnez-moi vos secondes galeries! dit-il. Cela me rappellera ma jeunesse 1

Et c'est ainsi que Théo, l'écrivain magistral, assista, en des stalles exécrables de cet Ambigu, à la première d'un débutant qu'il honora le lendemain d'un maître feuilleton je le relisais avec émotion récemment sans se souvenir du juchoir d'où on lui avait fait écouter la Fdtnille des Gueux.

Je regarde cet autographe de Hugo. Il fait, avec soin, le total du service dont il peut disposer, des troupes qu'il peut lancer dans la bataille. Il a 285 parterres, 100 amphithéâtres, 10 secondes galeries et de plus 126 places, non désignées sur sa liste, mais auxquelles il ajoute cette indication 126

Tli. Gautier. 27

Gérard la B. (c'est Gérard de Nerval). 25

PaulFoucher. 11

De Roche. 14

1.. 203

Et des noms oubliés, comme Célestin Nanteuil. Aujourd'hui, il serait difficile, impossible de promettre à l'auteur d'Hemani de livrer le combat dans ces conditions. Et la simple constatation de la différence des temps, ainsi marquée par des chiffres, les chiffres d'une éloquence irréfutable, me permettrait, amènerait bien des réflexions. Mais voilà que sur le point d'achever ce tableau comparatif, commencé avant l'horrible incendie, ma pensée se reporte à l'épouvante d'hier et tout ce que je pourrais dire de ce qui n'est pas ce drame vrai, plus sinistre que tous les drames inventés, me paraît vain, inutile et comme sacrilège.

Dans quel état d'esprit s'est réveillé Paris, ce matin, et combien de visites, çà et là, d'interrogations anxieuses, de fébriles sonneries de téléphone; tout le monde a un ami, s'il n'a pas un parent dans cette foule et peut-être parmi ces morts. Il en a entendu des exclamations diverses, des cris de douleur ou de joie, le téléphone parisien!–» J'étais sortie du bazar à trois heures 1 J'allais y entrer quand le feu a pris 1 Et Mme A. Sauvée Et MmeB.?– Morte! D Quels affreux dialogues transmis ainsi mécaniquement par l'instrument implacable où se sont collées, où se posent encore tant de lèvres tremblantes 1

Imaginez donc des Iragédies modernes comparables à celles-là, à cet incendie qui est pour la haute société parisienne ce qu'est l'horrible coup de grisou pour les mineurs que l'explosion 'défigure, couche dans la terre qui brûle comme les pauvres mortes sur les planches du palais des Champs-Elysées 1

s Et le soleil est beau ce matin, sur les arbres, les verts marronniers d'où les fleurs tombent une à une, comme des larmes blanches. Et la journée printamère éclaire l'avenue riante, la place de la Concorde, blanche et gaie, le coin le plus aimable de Paris, tandis' éternelle antithèse humaine, férocité de la vie qui continue et de la nature qui regarde tandis que, rue Jean-Goujon, on déblaye encore le champ du martyre et que, derrière les planches, salle 8, dans le campo santo improvisé, on interroge, on fouille, on retourne, on reconnaît toujours des cadavres et que les faces pâles des vivants se penchent, terrifiées, sur les visages bouffis ou carbonisés des pauvres morts 1

JULES CLARETIE.

NOUVELLES DU JOUR

Par décret, rendu sur la proposition du ministre de l'intérieur, M. Frigoult, premier adjoint au maire de Cherbourg, est nommé chevalier de la Légion d'honneur. (Professeur de l'Université en 18i0, cinquante-sept ans de services.)

M. Mesureur, député de Paris, a informé M. Méline, président du conseil, qu'il lui adressera une question dès la rentrée des Chambres, sur les intentions du gouvernement à l'égard du tarif Dingley que le Sénat de Washington va discuter sous peu et qui, s'il était adopté, compromettrait gravement plusieurs de nos industries. P

La 1" commission du Conseil municipal s'est' réunie hier à l'Hôtel do Ville, pour recevoir communication de la réponse que fait la Compagnie générale des omnibus à la mise en demeure d'exécuter les nouvelles lignes de tramways votées récemment.

La compagnie déclare qu'elle est disposée à se rendre aux désirs du Conseil municipal, à la condition qu'il lui soit accordé une prorogation de son privilège jusqu'à l'amortissement du capital de premier établissement nécessaire à la construction, ou à la condition que la ville de Paris prendra cet amortissement à sa charge à dater de L'expiration de sa concession.

La commission a été unanime pour repousser ces propositions, et elle a chargé M. Puech de présenter un rapport dans une des premières séances du conseil. p

Le prolongement de plusieurs lignes existantes a été ensuite adopté sur la demande de M. Sauton, notamment celui de la ligne du square Monge, qui aurait son terminus au Jardin des plantes. On nous télégraphie de Carmaux

M. Jaurès s'est rendu hier à Pampelonne. Une réunion publique avait été organisée à cette occasion. Quand, à cinq heures, la séance est ouverte, le député socialiste propose à ses cinq cents auditeurs la constitution du bureau; les assistants proposent le docteur Sudre, président du comité républicain. M. Jaurès déclare que le président devrait être un électeur du canton et, malgré les protestations de l'auditoire qui propose alors M. Jean de Gineste, il installe au bureau M. Maffre, conseiller municipal socialiste de Pampelonnc. Aussi, à peine le député de Carmaux a-t-il commencé son discours que, de tous les coins de la salla, partent des huées, des siflets, des cris :.« A l'eau 1 A la verrerie d'Albi » » La Marseillaise est entonnée par l'auditoire qui chante ensuite en patois des chants funèbres. Quatre fois, M. Jaurès essaye vainement de dominer le tumulte. Il doit quitter la salle.

A sept heures, M. Jaurès réunit, à l'aide de ses amis carmausins qui l'ont accompagné, une cinquantaine d'habitants et leur fait une conférence sur 1 impôt sur le revenu. Procès-verbal a été dressé contre M. Jaurès et le président de cette seconde réunion pour défaut de déclaration.

Académie do médecine

Candidature. Lecture est donnée d'une lettre du professeur Reverdin, de Genève, posant sa candidature au titre de correspondant étranger. Commission des sérums. L'Académie nomme membre de la commission des sérums en remplacement du professeur Strauss, le professeur Landouzy.

Election. L'Académie procède à l'élection de deux correspondants nationaux (pathologie médicale).

La liste de classement des candidats avait été dressée ainsi qu'il suit

Première ligne M. Prosper Lemaistre, de Limoges

Deuxième ligne M. Vidal d'Hyères

Troisième ligne M. Marvaud, de Toulouse, et Bertin, de Nantes:

Quatrième ligne MM. Le Double, de Tours, et Moniez, de Lille.

Au premier tour de scrutin, MM. Lemaistre et Vidal ont été nommés à la grande majorité des suffrages.

M. Lemaistre est l'auteur d'ouvrages et de travaux estimés sur la pathologie médicale, l'hygiène publique, et notamment sur la tuberculose et les affections des ouvriers porcelainiers, faïenciers, émailleurs; etc., etc.

M. Vidal, ancien médecin de la marine, est connu dans le monde scientifique par ses études sur les sanatoria, la tuberculose pulmonaire, etc., etc., et d'autres questions du ressort de la thérapeutique et de la médecine interne.

FAITS DIVERS

La dépression du nord-ouest de l'Europe s'est creusée et amène une tempête du S.-S.-E. à Skudesness, tandis que la zone de faibles pressions qui couvrait hier l'Italie s'étend vers l'Est. Des pressions supérieures à 7t>5 mm. persistent sur la France et l'est de la Russie. Le vent est fort de l'O. avec mer houleuse vers le Pas-de-Calais, modéré du Havre à Lorient; il est assez fort du N.-O. en Provence, très fort au cap Béarn. Des pluies sont tombées sur le centre de l'Europe et l'Italie; en France, le temps sec persiste.

La température s'abaisse en Europe, excepté dans le Nord-Ouest. Le thermomètre marquait ce matin + 4° à Prague, Haparanda, 8° à Paris, 11° à Stockholm, Biarritz, 180 à Alger.

On notait: au mont Ventoux, –3° au puy de Dôme, 4° au pic du Midi.

En France, le temps reste au beau, avec température un peu basse, quelques ondées sont probables dans le nord.

A Paris, hier l'après-midi, beau.

Moyenne d'hier, 4 mai, 1000, inférieure de 2°3 à la normale.

Depuis hier, midi, température maxima, 15°5 minimum de ce matin, 1°5.

Baromètre à sept heures du matin 766 mm. 9. A la tour Eiffel, maximum ll°0; minimum 5°5. Variations atmosnhérioues du 5 mai

JOUR HEURES THERMOMÈTR.B BAROMÈTRE Mercredi,. 8 h. matin 11 1/2 au-dessus 767nl1 »/» 10 h. 13 »/• 767°"» »/» 12 h. 17 »/• 767»1» »/» U. soir 18 »/o 766aia »/»

Ce matin, à dix heures, a eu lieu le 89° tirage des obligations de la ville de Paris (emprunt 1875). Le numéro 337,269 gagne 100,000 francs. Le numéro 11,663 gagne 50,000 francs.

Les trois numéros suivants gagnent chacun 10,000 francs 395,591,45,180, 226,626!

Les quatre numéros suivants gagnent chacun 5,000 francs 474,789, 13,832, 351,171, 442,126. Vingt-cinq numéros gagnent 1,000 francs. La catastrophe d'hier rappelle, ainsi que le mentionne M. Jules Claretie dans sa Vie à Paris, celle du 1" juillet 1810, qui mit fin à un bal donné par l'ambassadeur d'Autriche. Le futur maréchal de Castellane, alors jeune capitaine aide de camp de Napoléon Ier note ainsi cet événement dans son Journal Le 1er juillet, fête donnée parle prince de Schwarzenberg, ambassadeur d'Autriche l'empereur et l'impératrice y assistaient; il y eut un ballet exécuté par les danseurs de l'Opéra, un feu d'artifice; cela était charmant. A minuit, le feu prit. Je venais de causer avec la princesse 'Pierre de Schwarzenberg, née d'Arenberg, ma cousine, fort agréable personne elle fut écrasée par un lustre dans un bassin qu'on avait couvert de planches pour danser. On retrouva son corps le lendemain. J'étais à l'endroit même où le feu prit; un rideau s'alluma dans une tente construite contre la maison, sur le jardin. Je grimpai le long de la fenêtre pour l'éteindre; au moment où j'arrivais au feu, le toit tout entier, recouvert d'une toile résinée, s'embrasa à la fois; le jardin, un instant après, était chose horrible à voir.

On entendait les cris des brûlés, parmi lesquels on distinguait ceux du prince Kuraldn, ambassadeur de Russie. Les maris demandaient où étaient leurs femmes les femmes réclamaient leurs enfants; chacun craignait d'avoir à apprendre la perte d'un parent ou d'un ami. L'empereur reconduisit l'impératrice, revint et resta jusqu'à la fin. A trois heures du matin, le peu de Français s'y trouvant encore soupèrent avec les officiers autrichiens. Je me rappelle que je trinquai un verre de champagne avec un beau housard; sa figure me frappa: il était borgne. C'était le comte de Neipperg. Je ne me doutais guère que je le verrais un jour, le muri de cette impératrice Marie-Louise pour laquelle il y avait alors à la cour, chez les grands dignitaires et les ministres, de si brillantes fêtes. On nous télégraphie d'Albi

Un fait qui est l'objet de toutes sortes de commentaires s'est produit hier. Mme Baudot, épouse de M. Baudot, président du syndicat des verriers, cause de la grève de Carmaux et indirectement de la création de la verrerie ouvrière, a tenté do so suicidt»1 avec ses deux enfants.

Si cette tentative n'a heureusement pas abouti, c'est grâce à l'intervention inattendue du frère de Baudot. Un docteur, appelé par lui à la hâte, a pu, après quelques soins, rappeler femme et enfants à la vie. q q pp

Le bruit s'accrédite que la misère a poussé la femme Baudot à cet acte de désespoir,

INFORMATIONS DIVERSES

L'Association des études grecques tiendra sa séance annuelle demain jeudi 6 mai, à quatre heures très précises, à l'Ecole des beaux-arts, sous la présidence de M. Michel Bréal. Au cours de cette séance, on exécutera pour la première fois le second Hymne à Apollon, découvert à Delphes par l'Ecole française d'Athènes et restitué, comme le premier, par MM. Henri Weil et Th. Reinach. Un accompagnement de harpe a été spécialement écrit pour cette occasion par M. L. Bœllmann.

ff»OSJI* ÎL.ES « BLEUS » La période la plus pénible pour les jeunes soldats est celle des débuts à la caserne; aussi leurs chefs ne sauraient-ils trop veiller à la santé de leurs hommes. Les médecins devront donc ordonner aux recrues VApenta, dépuratif souverain, qui leur enlèvera toute fatigue.

TRIBUNAUX

L'affaire Arlon. On télégraphie de Marseille qu'en exécution d'une commission rogatoire de M. Le Poittevin M. Camille Richard, ancien député de la Drôme, actuellement pourvu d'une recette buraliste à Marseille, a été interrogé parle juge d'instruc. tion Aron.

M. Richard a été invité à fournir des renseignements sur une somme de 4,000 francs reçue des administrateurs du Panama.

M. Richard avait déjà été interrogé une première fois par M. Le Poittevin lui-même. Il avait répondu qu'il avait reçu la somme des mains de M. de Lesseps à titre d'honoraires d'avocat; il avait d'ailleurs déclaré que ces 4,000 francs lui avaient été remis postérieurement à l'émission des valeurs à lots. Une lettre trouvée depuis cette époque ayant paru démentir cette allégation, M. Richard a été convoqué à Marseille pour fournir des renseignements complémentaires. Il a maintenu devant le juge d'instruction ses premières affirmations en répétant qu'il avait été payé comme avocat et non comme député.

Viandes corrompues. Le tribunal de Troyes a condamné un boucher, nommé Rincent, à quinze jours de prison et 50 francs d'amende pour avoir débité la viande d'une vache tuberculeuse.

NËGROLOGIE

Notre correspondant de Nice nous annonce que M. Gustave Cavalier, président du tribunal de cette ville, atteint par la limite d'âge au mois de mars dernier, et depuis président honoraire, est décédé cette nuit. Au début de l'audience de la cour d'assises des Alpes-Maritimes, ce matin, M. Henriet, qui présidait, s'est fait l'interprète des regrets de la cour d'Aix.

DÉCLARATIONS DE FAILLITES

(Jugements du 3 mai)

Leprévost, épicier, rue d'Amsterdam, 46.

Cornuat, nég. en beurre et œufs, boul. Raspail, 94. Perrin, nég. en épiceries, rue Tournefort, 17. Delchambre, md de vins et liqueurs, restaurant, rue Grégoire de-Tours, 17.

Vve Moinaux, mde de vin-traiteur, rue du FaubourgSaint-Denis, 81, act. sans dom. connu.

DEPECHES COMMERCIALES

Blés. On a vendu 500 qx dur Tunisie disp. à 21 fr.; 2,000 qx Ghirka Nicolaïef à 16 25 sous palan;, 8,000 qx Alexandrof (p. g. 119 kil.) embarq. mai à 15 75 sous palan; 3,000 qx Nicolaïef (p. 120 kil.) prompt embarq. à 15 50 sous palan.

New-York. 4 mai.

Change sur Londres 4 87 1/4: sur Paris 5 17 1/2; sur Berlin S5 1/16.

Blès. Roux d'hiver mai 76 3/4, baisse 13/8; juillet 75 »», baisse 1 1/4.

Cotons. Recettes 10.000 balles contre 7.300 balles l'an dernier. Total des i jrs 29.000 balles contre 19.900 l'anàermer. Middling uoiana 7 5/8, baisse 1/8. Ventes 1,300 balles. Marché soutenu.

Futurs: cour. 727: juillet 7 34: sept. 7 03. Marché calme. Ventes 113,000 baiies.

Cafés. Rio fair n° 7. futurs: cour. 7 50: juillet 7 50; sept. 760. Ventes 15,000 sacs. Marché soutenu. Sew-Oriêana, 4 mai.

Cotons àispon. 7 1/2, baisse 1/16. Faciles. Ventes 400 balles.

Futurs cour. 7 33: juillet 7 33: sept. 6 71. Marché languissant. Ventes 25,600 balles.

Cafés. Recettes de 3 jrs: 8.000 sacs. Marché calme. Stock 247.000 sacs. Rio 7,9,650 reis, baisse 150. Change 7 5/8 ou ».»»• reis par franc. inchanaé.

Santos, 4 mal.

Cafés. Recettes de 3 jrs 6.000 sacs. Marché calme. X?"_oâ average 9,900 reis, inchangé. Stock 998,<IO<)s«8fc. Fourrages. La Chapelle, 4 mai.

110 voitures de pailles et 40 de fourrages, formant 71,400 bottes de pailles et 22.700 de fourrages. Marché ordinaire, acheteurs nombreux, affaires active», cours fermes. Les besoins sont pressants et les stocks en consommation modérés. Les luzernes sont très recherchées et en hausse, les autres fourrages sont calmes.

l"qt6 X'qte 3<qM

Paille de blé.. 27 à 29 25 à 27 23 Î 2S doseigle. 31 33 28 31 26 28 d'avoine. 25 27 2S 25 21 23 foin. 49 51 47 49 45 41 Luzerne. 53 55 49 53 45 49 Regain. 43 45 41 43 39 4t Sainfoin 42 4t 40 42 38 40

(Les 100 bottes de 5 kilos, bonification 4 0/0) Le tout rendu dans Paris, au domicile de l'acheteur,, frais de camionnage et droits d'entrée compris 6 fr. pour foin et fourrages secs, 2 fr. 40 pour paille. Pour.boire 1 fr. par 100 bottes.

LIBRAIRIE

Guerre gréco-turque. Demandez chez tous.les libraires le Panorama, contenant 35 photographies» 2cartes et 30 petits drapeaux grecs et turcs. {Voir aux annonces.)

AVIS ET COMMUNICATIONS FICH ES TP «%K33!i£Sm»

THÉÂTRES

L'assemblée générale annuelle de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques a lieu, aujourd'hui, à deux heures, salle Kriegelstein, sous la présidence de M. Victorien Sardou.

Le rapport est lu par M. Jacques Normand, secrétaire.

Le rapporteur constate d'abord que les droits, pendant l'exercice 189G-1897, se sont élevés à 3 millions 754,622 fr. 03, en augmentation de 168,032 fr. 86

sur l'exercice précédent. C'est, depuis la fondation,

l'année 1889 non exceptée, le chiffre le plus élevé qui ait jamais été atteint. La commission a distribué en pensions 70,950 francs; en secours 35,750 francs. Le rapporteur fait allusion aux difficultés pendantes entre la Société et celle des auteurs, compositeurs et auditeurs de musique l'affaire est devant les tribunaux. Il souhaite ensuite la bienvenue aux nouveaux sociétaires de l'année, et prononce l'éloge funèbre des disparus Bernard Lopez, Emmanuel Arago, Paul Lagarde, Orav, Trianon, Maxime Boucheron, Maurice Drack, Eugène Devaux, Noël Parfait", etc., et, enfin, Paul Arène et Edmond de Goncourt; sur ce dernier, M. Jacques Normand s'exprime ainsi

L'amour de son oeuvre, la fièvre qu'il mettait à la défense do boe idôoe, ses ardentoe préoccupations da novateur entretenaient en lui une juvénile robustesse, et c'est à peine si les années comptaient pour lui, tant leur poids lui semblait léger 1 Sans parti pris d'école, réserve faite du crédit plus ou moins grand que les tendances littéraires d Edmond de Goncourt ont pu trouver en chacun de vous, je crois être l'interpréta de tous, en rendant, au nom de notre société, un dernier et grand hommage d'admiration à cet artista da haut vol, à cet écrivain si magnifiquement sincère et si ardemment convaincu.

A la fin de ce rapport, M. Jacques Normand com.munique aux sociétaires une nouvelle importante: « La commission a pensé que, cette année, ello pouvait faire profiter les vétérans de la société do son heureuse situation. Elle a décidé sous réserve de l'approbation de l'assemblée de porter la pension de 600 à 1,000 francs. »

près la discussion du rapport, il sera procédé à l'élection de cinq membres nouveaux,, quatre auteurs et un compositeur, en remplacement de MM. Georges Feydeau, Ludovic Halôvy, Henri Lavedan, Georges de Porto-Riche, auteurs dramatiques, et J. Massenet, compositeur, membres sortants et non réôligibles avant une année.

Les candidats en présence sont MM. Jules Barbier, François Coppée, Maurice Donnay, Paul Ferrier, Philippe Gille, Henri Maréchal et Louis Varney.

M. Henri Meilhac, sollicité par un grand nombro de membres de la société, a déclaré décliner toute candidature.

La commission des théâtres municipaux s'est réunie hier, ainsi que nous l'avions annoncé, pour entendre la lecture du rapport de M. Deville. Les conclusions de ce rapport ont été adoptées, mais sur la proposition de plusieurs membres de la commission, le crédit à demander au Conseil municipal pour lo fonctionnement du théâtre jusqu'en 1900 est porté à un million.

Au Conservatoire, l'exercice public des élèves, qui était annoncé pour demain jeudi, est remis au mardi 18 mai, à huit heures et demie.

Les invitations déjà envoyées et portant la date du 6 mai resteront valables pour le 18 mai. Au théâtre des Variétés, la répétition générale du Petit Faust est remise à demain soir jeudi,' huit heures et demie précises, et la première représentation à après-demain vendredi.

A l'Opéra-Comique, on a répété généralement aujourd'hui le Vaisseau fantôme dans les décors, avec l'orchestre et avec les artistes et les chœurs en costumes. Samedi 8 mai, le palais de Glace, transformé en concert-promenade, fera sa réouverture pour la saison

SPECTACLES DU MERCREDI 5 MAI 4 Opéra. Français. Opéra-Comique. Odéon RELACHE, par ordre.

Vaudeville. 8 h. 1/2. En Visite. La Douloureuse. Gymnase. 8 h. 1/2. La Carrière.

PaL-Royal.8 8 h. »/». Pourquoi? Séance de nuit. Parfum. Renaissance. 8 h. 3/4. Snob. -? Variétés. Relâche. I Porte-St-Martin. 7 h. 3/4. La Montagne enchantée. Ambigu. 8 h. 1/4. Les Deux Gosses. • ̃< Gaîté. 8 h. 1/2. -La Mascotte.

Châtelet. 8 h. 1/4. Michel Strogoff.

FoL-Dram. 6 1/2.– L'Ablette. Auberge du Tohu-Bohu.' Nouveautés. 8 h. 1/2. Tom. Le Sursis.

Bouffes. 8 h. 1/2. Le Diapason. La Peur des coups. Niobé. Cluny. 8 h. 1/2. Le Papa de Francine.

Eldorado. 8 1/2. Jarretière. Dormez, je le veux 1 Hior-FIrog. Ath.-Comique. 8 h. 1/4. –Séraphin. Le Jour et a Nuit. Déjazet.8h.lj4. Paire de bottes. Locataires de Blondeau. Th. de la Répub. 8 1/2. Je me tuerai à 11 h. Voyage en Suisse. Lyrique (g. Vivienne). 8 h. 1/2. La Fée aux roses. Cas. de Paris. 81/2.0'ConnoretBrady. L'athlète Paxton. Fol.-Bergère. 8 h. 1/2. La belle Otero. Phryné. Olympia. 8 12. Pierrot au Hammam. Mariage auviolon. La Cigale, 120, bd Rochechouart.8h. La Sainte-Barbe. Nouv.-Ciroue. 8 h. 1/2. Les « 100 kilos ».

Cirq. d'Eté. S h. 1/2. –La Mâchoire de diamant. Cirq. Fernando. 8 1/2. OversGaard's. Sisters Harrold'S. Ambassadeurs et Alcazar d'été. 81/4. Spectacle-concert. Rob.-Houdin. S 1/2. Rêve de Coppéiius. Le Kinétographe. Théâtre Isola. 8 h. 1/2. Attractions féeriques. Musée Grévin.- Couronnement du tsar, Moscou. Tr Eiffel. De tOh. àlanuit(lr« ét.: bras"0), bars àtousétaff.. SPECTACLES DU JEUDI 6 MAI

Opéra. Relâche.- Vendredi, 8 h., Lohengrin. Français. 8 h. 1/2. -Le Monde où l'on s'ennuie. Opéra-Com. 8 h. 1/4. La Dame blanche.

(Les autres spectacles comme mercredi)

CM AH I ItlC-tftBGEEGflOUVEAUI DENTIERS l»tea beH«

EM IlILlIIIE-OREFFE 1IOUVEAUI DENTIERS r.. pllU! f>eJl8

ElnJllLLirsE UnCtTE i»t>ei.ttou de l'art dentaire,

IVE. ATtT.BP., 4. K.TO-E IHBYERBBBK. 4*

ILa Pondre lîogé

On peut la conserver indéfiniment chez soi; on peut l'emporter avec soi en voyage; elle est toujours prête à servir quand on en a besoin. Aussi n'hésitonsnous pas à la recommander comme le meilleur des purgatifs, d'autant plus que sa formule a été approuvée par l'Académie de Médecine de Paris. -9, rue du 4-Septembre, Paris, et toutes Pharmacies. SOCIÉTÉ ÉTRANGÈRE D'ASSURANCES lr VIE demande pour Paris, départements de la Seine et de la Seine-Inférieure, inspecteurs avec personnel d'auxiliaires. Appointements et remises contre garantie minimum d'affaires.

S'adresser par écrit Life Insurance, New-York Herald, avenue de l'Opéra, Paris. «

EAU DE nntBBI S B K Bouter. Sébmlopol, sa F, MIM.OT

Oot.OCiMErntmeKS.E Bernr: co.M.t <7"&p~

Marseille. 4 mai.

Rio, 4 mai.

Pourquoi quittez-vous mon service ?

C'est que Madame la Marquise n'emploie pas l'Eau

de Cologne Prlraiale, de Millot.

CREME d POUDRE FELICIA F. MILLOT __r~

-r–

r Rairport favorable de l'Aca&émie de Uédtdne

UHH Antiseptique, Cicatrisant, Hygiénique Puniie lair chaîné de mijime».

fTéierr* dee maladie* «pldémlquei at contagieuses. Précieux pour le» soins Intimes da corps.

Exiger Timbre de VBtal. TOUTES PHARMAÇtBS _J

f^JTTgPTg AMÉRICAIN Tube slmpie.

Au. R.do l'échiquier. B |r *^B la IlM &m tmm 'I

-<Ani8 BHrMlllBPilifc ̃̃̃ m