sont heureux ou malheureux, ils aiment et
haïssent,. ils sont aimés et maudits. Des mes-
sieurs bien vêtus reçoivent une bonne paye de
l'Etat pour les avoir à l'oeil et les mettre dedans,
comme on dit, .quand ils gênent les autres sur
la voie publique du gouvernement d'en bas qui
ne leur est pas meilleur que le gouvernement.
d'en haut. Une fois dedans on pourvoit, en
effet; à leurs premiers besoins, mais dans le
plus strict inconforl et au prix de leur liberté.
Quelquefois même, quand ils sont trop gênants,
on les confie à un vilain petit homme clau-
dicant comme la justice qui, par la provi-
dence d'une ingénieuse machine, les coupe en
deux à la grande satisfaction de ceux qui de-
meurent entiers.
Nous sommes habitués à ces choses, et comm e
on se fait .à tout; particulièrement au malheur
d'autrui, nous prenons philosophiquement notre
parti-du trial qui n'est pas le nôtre. Convenez
cependant que tout cela est assez injuste, et
que si nous venions d'un globe où il y eût
quelque apparence d'ordre et.de règle, le
spectacle de.notre planète nous paraîtrait une
pure abomination.