soient par ledit seigneur, d'une partie, et religieus homme frère Guiitaume de Moreus~ moine de Cluniee secrestain du prieurté S' George de Didonne et procureur de religieus homme et puyssant rnons*~ Pierres, par la divine miseracion lionnorable ministre du moustier de Cluniec litteratorement establi~ d'autre partie; ledit procureur, en dressanz ses parrolles audit seigneur de Didonne, dist
« Mon seigneur ge_, qui suys procureur démons~ l'abbé « de Cluniec,vous voy yci endroit soir et tenir et fazent tenir « Assize en ycest lieu qui est en et dedens les bonnes de la « liberté St George de Didonne, qui appartient a mons~ « l'abbé de Cluniec par reyson de son moustier lequieulx, « aveques touz ces prieurtez, mesons, granges~ drois et ju« risdictions, sont et ont esté d'ancien en la sauve et espe« cial garde de nostre seigneur le Roy par quoy vous « requier, comme procureur dudit mons~ l'abbé de Cluniec, « que vous levez d'iqui endroit et en fetes lever vostre juge « et que, en mesprisement et préjudice de la sauve et espe« cial garde royal, gref et domage dudit mons~ l'abbé et de « sondit prieurté, vous ne veulhez yci endroit tenir ne fere « tenir assize de novel et que toutz ce que vous avés fet « vous metez à néent. ))
Auquel procureur ledit seigneur respondit que il avoit bon droit de tenir yqui endroit s'assize, comme sires duchastel et de la chastellanie de Didonne, et plus près de l'iglize si il li plezet, comme ceu soit en et dedens les bonnes de sadicte chastellanie et il soit fundé de droit commun si 4. C'est la célèbre abbaye de Cluny, diocèse de Mâcon, qui possédait plusieurs beaux prieurés en Saintonge et dont le .Ministère de l'Instruction publique va faire publier le très-précieux Cartulaire.
2. La minutieuse exactitude avec laquelle le notaire saintongeois; remplissant les fonctions de greffier de l'Assise de Didone, raconte les circonstances du procès dans lequel le seigneur comparaît en personne et plaide luimême sa cause, et la reproduction des paroles prononcées par le procureur de l'abbé de Cluny, puis par le juge seigneurial, donnent à ce document un véritable intérêt historique et littéraire. H donne aussi de la justice féodale une opinion plus favorable que celle admise généralement.