ne pas s'alarmer de votre absence, et j'espère que vous nous amuserez du récit de votre visite.
En disant ces paroles, elle s'éloigna et rentra dans le parc,
n
Je demeurai un moment immobile, )e cœur plein de haine,
de fureur, d'humiliation; mais presque aussitôt le sentiment de ma douleur l'emporta sur celui de ma faiblesse, et je tombai assisé sur )e lord de ce même fossé où j'avais trouvé Victor, et mes larmes éclatèrent avec une violence que je ne cherchai point à contenir.
Au milieu de ces larmes, il me revenait encore des mouvements de haine, et je tressaillais en laissant échapper des mots entrecoupés, et je la maudissais, et le nom de Victor se mêlait aussi à ces malédictions.
Cependant j'essuyai mes larmes, je relevai ma tète et je me levai pour me rendre chez ma nourrice, lorsqu'à deux pas de moi, à ce même endroit où je l'avais vu si misérable, j'aperçus Victor debout devant moi, me considérant d'un air peut-être plus désespéré que le jour où il succombait aux tortures de la faim. Je poussai un cri de terreur, et il me dit aussitôt avec un accent amer et triste
Comment se fait-il que le pauvre boutiquier vous fasse toujours peur, qu'il ait été battu par un garde champêtre ou qu'il soit endimanché, comme vous diriez sans doute. J'étais, anéantie de suprise et de honte.
Monsieur, lui dis-je en balbutiant, que me voulez-vous? Oh! rien, me dit-il en me saluant; rien, pas un mot, pas une réponse; vous m'avez déjà fait assez de mal Toute mon âme éclata malgré moi; et sans savoir ce que je disais, sans comprendre la portée de cette parole imprudente, je m'écriai en reprenant
Et moi, monsieur, croyez-vous donc que je n'ai pas souffert ?
M me regarda avec une surprise pleine d'anxiété, et me dit doucement