Ne recevez-vous donc pas de journaux dans votre maison ?
–Nousenrecevons.
Mais ils doivent arriver ici de fort bonne heure?. Ne partaient-ils donc pas de ces événements?
J'avais quitté notre maison avant leur arrivée, et j'y rentrais seulement quand jé vous ai rencontré.
C'est vrai, me dit-il; et ne savez-vous rien de cesnements?
Je lui racontai le peu que j'en avais entendu.
Cela devait être, me dit-il froidement; on n'a pas voulu nie croire; Et maintenant, mademoiselle, ajoutez à votre bienlait d'aujourd'hui celui de garder un silence absolu sur ma rencontre.
Je n'en dirai rien à personne.
A personne, je vous eu prie, pas même à celui à qui on dit tout, pas même à. celui à qui vous disiez si joyeusement « A demain. »
A cette supposition, qui m'avait d'abord rendue si confuse, mais dont je n'avais pas d'abord songe âme défendre, je sentis un nouvel embarras, mais bien dinercnt de l'autre. D'abord c'était la honte d'avoir été surprise comme un enfant qui parle seule; à ce moment, c'était la crainte d'une jeune fille soupçonnée de manquer à la retenue qu'elle se doit;etjedisàcethomme:
Mais, monsieur, j'étais seule quand vous m'avez rencontrée, et je ne parlais à personne.
Je ne vous demande pas votre secret, dit-il en souriant. t.
Mais je n'en ai pas, lui dis-je vivement encore; je cours dans les bois, j'y chante, j'y parle, quelquefois j'y pleure, mais je'n'y cherche et je n'y attends personne.
C'était donc au jour, à'l'ombre, à la solitude due vous disiez:
« A demain? reprit-il d'une voix pleine de mélancolie. Oui, monsieu", et c'était aussi à mes pensées, qui nc sont libres qu'ici, et avec lesquelles je viens passer bien des jours toute seule.
Si jeune, me dit-il, si jeune vous vivez déjà avec votre cœur. alors vous n'êtes pas heureuse.