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Titre : Les quatre soeurs / par Frédéric Soulié

Auteur : Soulié, Frédéric (1800-1847). Auteur du texte

Éditeur : Michel-Lévy frères (Paris)

Date d'édition : 1858

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31388513b

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 307 p. ; in-18

Format : Nombre total de vues : 310

Description : Collection : Collection Michel-Lévy

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k213604t

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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–U rompit un morceau, de pain, en mangea quelques bouchées, et alors, comme si le besoin comprimé sous la douleur de l'àme eût repris à son tour son empire, il dévora tout ce que je lui avais apporté.

Je'le regardais sans penser à m'éloigner, et lui-même semblait m'avoir oubliée lorsqu'on levant les yeux pour chercher la bouteille que j'avais placée près de lui, il me vit le considérant attentivement. La lune dans sa clarté frappait sur son visage, et je pus y voir une expression de dépit hautain quand il vit mon attention.

N'est-ce pas, dit-il amèrement, que cela ressemble assez à une bête fauve qui dévore sa pâture ? Vous avaz peut-être vu quelquefois les lions du jardin-des-PIantcs quand on leur jette la viande sanglante c'est un plaisir que les bons pères de famille donnent à leurs petits enfants.

En parlant ainsi, il prit la bouteille et parut chercher quelque chose; un nouveau tressaillement d'impatience lui échappa et il dit avec un rire force

Vous n'avez jamais vu ceci sans doute c'est comment boivent certains ivrognes.

II appliqua la bouteille à ses lèvres et bu t longtemps. Quand il eut Uni, il retomba dans sa rêverie, et je lui dis alors timidement

Tenez, monsieur, je me-suis souvenue qu'il vous manquait un chapeau, et je vous en ai apporté un.

-Un chapeau! me dit-il d'une voix singulièrement émue, un chapeau! vous .n'avez rien oublié, et je vous ai accusée.

Ah! dites-moi, qui êtes-vous? car il viendra peut-être un jour où je pourrai vous remercier comme vous le méritez. Oui, mademoiselle, un jour vous comprendrez mieux la hauteur de votre bienfait et la valeur de ma reconnaissance, quand vous saurez que celui que vous avez sauvé n'était ni un mendiant, ni un malfaiteur honteux.

Je le sais, monsieur, lui dis-je.

Vous )e savez?

Oui, monsieur. Lorsque je suis rentrée à la maison on s'y entretenait déjà des événements arrivés hier à Paris. Une idée tout à fait étrangère à ce qui se passait entre nous sembla exalter cet homme, et il me dit brusquement