Le comte le comprit ainsi, et se garda bien de prêter un sens à son impatience, et répondit négligemment Eh,bien tout à l'heure. ou tout de suite; car vous avez peut-être quelque chose à faire, et je désire vous débarrasser de l'ennui de cette visite.
Tout est donc ennui, dit Jules, comme s'il était fâché de perdre l'espoir que cette visite pourrait le distraire. Ils partirent et furent introduits, comme on l'a vu, dans le boudoir de madame Del.
Le comte était à ce moment fort alarmé de la nouveJle disposition d'esprit de Jules comme tous les cœurs inquiets et indécis, il s'était pris d'humeur contre tout ce dont M. de M. lui parlait et, durant les quelques instants qu'il avait attendu dans le salon de madame Del. il avait tout critiqué, non pas avec le sérieux d'un novice qui s'indigne d'un luxe acheté au prix où l'avait acheté madame Del. mais avec le dédain d'un homme qui raille un étalage d'un goût équivoque.
Le sévère et modeste. Jules alla jusqu'à dire qu'on avait mis.du rouge aux croisées et des tournures aux rideaux. L'étrauge réception de madame Del. le rendit encore plus morose et plus glacé, et M. de M. crut avoir fait une démarche tout à fait inutile.
il n'avait eu garde de prévenir madame Del. de sa visite, se fiant mieux aux pensées de séduction qui lui viendraient proprio mo<M, qu'à celles qu'il pourrait lui suggérer.
III
Ils étaient assis tous trois dans le boudoir, elle sur son divan M. de M. expliqua le motif de leur ambassade.; madame Del. écouta fort sérieusement, les yeux tixés sur le comte, et sans grimaces, sans récriminations, sans prétexter ni fatigue, ni empêchements, elle répondit
Je chanterai, messieurs.
Et ce « messieurs » fut accompagné d'une inclination qu'elle répartit également entre Jules et M. deM.