d'extase, et le lendemain dans un état d'inquiétude indicible. J'étais chez M. Malabry à six heures, il n'y avait encore personne mais, deux ou trois minutes après mon arrivée, le pédant de la veille entra.
Si je n'avais pas été si troublé de ma folle espérance, j'aurais pu voir qu'il entrait avec un chapeau et une canne que j'avais remarqués dans l'antichambre, et qui m'avaient fait supposer que je n'étais pas le premier arrivé. Il était donc avant moi dans la maison, et on me le dépêchait sans doute pour m'engluer par avance mais il fit comme s'il arrivait à l'instant même. Tout d'abord, il me salua comme quelqu'un dont on a peu d'idée mais bientôt, avec le clignement d'yeux obligé et le geste de main en abat-jour, il parut me reconnaître et s'approcha de moi en me disant du même ton de la veille
Pardon, monsieur Morland, je pense?
C'est moi.
Après quoi commença le dialogue suivant
III
Le pédant, que je nommerai ainsi jusqu'à 'ce que je sois
arrivé au moment où j'ai appris moi-même son nom, s'appuya le dos à la cheminée, tandis que je demeurai'assis à l'un de ses angles, et balançant un moment'sa tète, il me dit, en faisant ondoyer la sonorité de sa voix des notes les plus graves. aux sons les plus élevés
Ainsi donc, monsieur, nous voilà arrivés à l'une de ces grandes époques qui datent l'histoire des peuples et commencent l'ère d'une nouvelle religion d'idées- La société est adulte et demande à s'affranchir de la tutelle d'une organisation incompatible avec le but où tend l'humanité, et l'heure est venue où ceux qui sont prédestinés à faire entendre le cri à la fois gémissant et impérieux de cette vie nouvelle doivent trouver place parmi les représentants de la nation.
Je n'étais pas tellement bouvier que je n'eusse lu quel-