Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 164 à 164 sur 310

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Les quatre soeurs / par Frédéric Soulié

Auteur : Soulié, Frédéric (1800-1847). Auteur du texte

Éditeur : Michel-Lévy frères (Paris)

Date d'édition : 1858

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31388513b

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 307 p. ; in-18

Format : Nombre total de vues : 310

Description : Collection : Collection Michel-Lévy

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k213604t

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96%.


position que dans ma pensée, et je m'étais armée contre ce désespoir; mais je ne me doutais pas qu'un rien, un bruit, un mot, l'aspect d'une maison pouvaient agir assez puissamment sur cette douleur pour me la rendre cruelle comme au premier moment que je l'ai soufferte. En Angleterre, j'ai vécu sous le nom de madame Benoît; hier vous avez donné à mes Ilotes le seul nom que j'ai le droit de porter, celui de mademoiselle de Mandres, et vous avez bienfait. Mais quand on est entré chez moi après votre départ pour me demander si mademoiselle de Mandres avait besoin de quelque chose, je ne puis vous dire', combien ce nom, oublié dans l'habitude d'un autre, a raisonné cruellement à mon oreille; il me disait ma position dans toute son horreur. Hélas la résolution sous laquelle j'avais cru contenir mon désespoir était bien faible. Ce seul mot l'a rompue comme une digue de sable, et toutes mes tortures passées et d'autres que je n'avais pas prévues, se sont précipitées dans mon cœur. Me voici donc à Paris, moi, mademoiselle de Mandres, à deux. pas de la maison de nia mère,-où je ne veux. rentrer qu'en ennemie. Je veux protéger mes sœurs mais contre quoi? contre la ruine, contre l'improbité de leurs maris. Mais si la ruine leur vient, on les plaindra comme d'honnêtes femmes indignement sacrifiées et trompées, tandis que ma misère n'excitera jamais que le mépris. Et, tenez, monsieur Morland, je m'égare encore, je le crains. Ce que je veux appeler justice, c'est la révolte insensée du coupable contre le monde. J'ai tort.

En parlant ainsi, elle se mit à pleurer comme un enfant sans force ni courage. Cette façon de voir allait amener cette nonchalance naturelle qui m'empêche volontiers de rien entreprendre, jusqu'àce qu'irrité par l'obstacle, je mette dans mes entreprises une rare obstination lorsqu'une fois j'y suis engagé. Je n'osais cependant pas dire à Géorgina qu'elle avait raison, ne voulant pas profiter de la première occasion pour me départir de mes promesses,, et je nageais entre deux eaux, lorsqu'elle me tira d'embarras en me disant avec vivacité

Vous me trouvez bien faible et bien sotte, et vous n'osez pas me le dire. Non, non, non! reprit-t-elle en se levant avec action, cet homme ne m'aura pas impunément perdue.