INTRODUCTION.
Dans tous les temps, et à toutes les époques, la civilisation a fait surgir des complots contre les hommes que la Providence jette à la tête des peuples pour affermir leurs destinées ou cimenter les bases d'un nouvel édifice social. Alexandre porte, dans Tes plis de ses drapeaux victorieux, les arts et les sciences dans la Perse et dans l'Inde, et quatre conjurations successives, ourdies au milieu même de ses camps, éclatent contre lui. César augmente de six grandes provinces le territoire du grand empire; il rétablit les lois méconnues, ramène le commerce sur les bords du Tibre, ressuscite cette sainte liberté que les proscriptions de Marius et de Sylla avaient hideusement transformée en licence, et César, tant de fois menacé du poignard, tombe enfin sous celui de Brutus! Dans les temps qui touchent aux nôtres, ne voyonsnous pas Henri IV vainqueur des factions, menacé maintes fois par le poison ou le fer des assassins, succomber enfin sous le couteau de Ravaillac? En Angleterre, Cromwell, pour prix de la gloire et de la puissance qu'il donna à la Grande-Bretagne, se vit sans cesse poursuivi par les ennemis de son gouvernement, comme si l'assassinat était le salaire habituel des hommes d'élite qui travaillent incessamment à la grandeur et à l'indépendance des nations!
Napoléon, plus qu'aucun autre des grands hommes des temps modernes, devait subir cette loi de la fatalité. Fils de la Révolution, mais pur de ses excès, il s'attira, dès le commencement de son consulat, la