et les mains croisées sur sa poitrine, mais déjà troublée par la beauté et l'air noble de l'étranger. Saeountala, un peu remise de sa frayeur, interroge Douchmanta. Le roi lui répond qu'il est un jeune hrahmatchari (élève brahme), qui vient étudier les Védas (livres saints) dans la retraite des pieux solitaires. Comme il a dépouillé les insignes de la royauté, cette réponse n'a rien que de plausible
Des cet instant, Douchmanta est admis comme un hôte dans la forèt sacrée. Sur l'ordre de Sacountala, Priyamwada, Anousouya et leurs compagnes, après avoir conduit le roi a un banc de mousse, lui présentent des corbeilles de fleurs et de fruits; Sacountala va elle-même puiser de l'eau, et l'offre à Douchmanta, dans une écorce de grenade.
Pendant qu'on lui rend tous ces soins, le roi fixe sur la jeune fille des yeux enflammés; il se lève, se rapproche d'elle, et veut lui exprimer sa passion. Sacountala l'évite avec une coquetterie pudique, mais il finit par la rejoindre, et danser avec elle un pas de deux, qu'il termine en la pressant sur son cœur,
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comme ivre d'amour.