pour lui-même, qu'à cause des soupçons vagues qui posaient sur toutes les têtes'. Les journaux n'étaient pas plus heureux, et le nouveau délégué à la sûreté, Cournct, en faisait une hécatombe qui dut rendre jaloux Rigault lui-méme.
Coup sur coup, on apprit la saisie de r.E'cAo du soir, de la Paix et de la ~Va~'on souveraine, peu après, ce fut le tour du Petit Afont'<€t<?', du Petit ~Va<t'o)it< du Bon sens, de la Petite Prêtée, du Petit Journal, de la France et du .yemps. Mais ce n'était pas assez; on songea à supprimer toutes les feuilles publiques, à l'exception du Journal o~ci' Le temps manqua pour accomplir ce beau projet. C'était bien la peine d'avoir fait quatre révolutions, d'avoir eu des tribuns comme Benjamin Constant et Royer-CoUard, pour qu'un beau jour un -ramassis d'intrigants vint, au nom du salut public, interdire la pensée et supprimer la presse. Et ils ont trouvé des défenseurs, et ils en ont encore ) 1 La création du Comité de salut public donna lieu à un incident qui aurait pu devenir funeste à la Commune. Félix Pyat, dans son journal le Vengeur, s'appliquait à prendre un masque libéral, et faisait de l'opposition à des décrets qu'il avait signés luimême. Il aHa plus loin, et quoique sachant combien les finances, sous un pareil gouvernement, étaient chose délicate, il réclama du délégué une sorte de bilan hebdomadaire; l'idée ne pouvait trouver grand écho dans ce monde d'aventuriers qui gouvernaient Paris.
Cependant, Pyat fut nommé membre de ce terri-