taire dans le gouvernement, et voulait qu'on lui substituât l'élément civil. D'un autre côté, cette réapparition du Comité central l'irritait fort; il voyait que chaque jour la Commune perdait quelque chose de son autorité et en sacrifiait les dernières bribes à des pouvoirs qui n'étaient pas issus comme elle du suffrage universel. Le futur dictateur attaquait en même temps l'établissement d'une commission des barricades à la tête de laquelle on mettait Gaillard père, le sinistre idiot qui avait trouvé moyen de se faire remarquer sous l'Empire par son excentricité révolutionnaire; cela lui semblait un indice de crainte et de faiblesse Versailles était trop loin des portes pour que l'on prit de telles mesures de précautions.
Mais le Comité de salut public ne se laissait pas arrêter par l'opposition, si violente qu'elle fut; sentant la trahison autour de lui, il faisait arrêter sur de simples soupçons. Après Cluseret, ce fût le tour de Mégy puis vinrent Durasier, et l'ancien délégué aux relations extérieures, le citoyen Boursier, colo-.nel de la première légion.
Raoul Rigault dénonça un membre de la Commune, connu sous le pseudonyme de Blanchet, et dont le véritable nom était Panille; c'était un ancien banqueroutier de Lyon, successivement moine et secrétaire de deux commissaires de police; ses antécédents étaient connus du procureur de la Commune depuis longtemps il ne les divulgua que lorsqu'il vit la trahison s'introduire au sein même de la Commune. Panille fut frappé, non pas tant