mais nous voudrions en même temps nous mettre a l'abri des remords qui viennent empoisonner nos plaisirs car pour peu qu'il reste de sentiment de religion dans'une âme, le remords est inséparable du vice; et pour calmer les alarmes d'une conscience quin'estpas encore endurcie,il fautlui persuader qu'elle n'est pas coupable. Que faisonsnous donc ? Nous avons recours à mille subtilités, à des subterfuges, à des exceptions, à des modifications, qui, laissant subsister le précepte en. luimême, anéantissent totalement pour chacun de nous en particulier l'obligation de l'accomplir. Ainsi la conscience est rassurée contre les terreurs de là loi; elle apprend à ne plus redouter ses menaces. Que craindroit-elle en effet? La loi ne punit que les prévaricateurs; or, où la loi cesse d'obliger, -il n'y a point de prévarication. Que fait Massillon? Afin de dissiper ces ténèbres qui pour être volontaires n'en sont pas moins épaisses, il. vous met votre propre cœur sous les yeux, selon l'expr.ession du Prophète il vous force de vous y voir tel que vous êtes, et tout autre que vous ne croyez être, c'est-à-dire, le jouet déplorable de mille passions qui obscurcissent, les lumières de votre esprit, et corrompent la droiture de votre coeur il vous force de reconnoître que ce n'est pas de ce fonds de lumière et de droiture naturelle que Dieu a mis en,