non-seulement la représentation mais encore la simple lecture de toutes les pièces de théâtre sans distinction ce qui a fait dire au célèbre Arnauld, dans une lettre qu'il adressoit à Boileau, le 10 avril ]6gi, « ce ne sont pas les scrupules du P. ~as» sillon qui ont été .cause que j'ai tant différé à vous » écrire de l'Athalie. » Or il est difficile de croire qu'un ecclésiastique, qui s'étoit signalé parl'aus.térité de ses mœurs et de sa doctrine, ait tenu une conduite assez peu régulière pour faire prendre à son égard une mesure aussi rigoureuse que son renvoi de sa congrégation.
Quant à l'arrivée de Massillon à Vienne, et à son début dans le ministère de la chaire, les suppositions de l'anonime tombent devant le propre témoignage du jeune oratorien. En effet, dès le août 1689, Massillon mandoit au général de l'ordre, que son talent et son inclination l'éloignoient de la chaire, et qu'il croyoit qu'une philosophie ou une théologie lui conviendroit mieux. Comment eût-il porté ce jugement sur son talent oratoire, s'il ne se fût pas déjà essayé dans la prédication ? s'il n'avoit pas fait de bonne heure quelques essais qui n'avoient pas satisfait son propre goût? Il est vrai qu'au gré de ses désirs, il fut chargé de professer .les belles-lettres et la théologie, d'abord à Pézenas, ensuite à Montbrison, et enfin à Vienne. Mais voici ceque lui-même nous apprend encoredans l'oraison