avant Jésus-Christ, et n'eussent pas entrepris en vain de régler les mœurs et de corriger les hommes par la force seule de la raison; l'homme auroit pu faire honneur de sa vertu à la supériorité de sa raison ou à la beauté de la vertu même: mais ces prédicateurs de la sagesse ne firent point de sages; et il falloit que les vains essais de la philosophie préparassent de nouveaux triomphes à la grâce. C'est elle enfin qui a montré à la terre le véritable sage que tout le faste et tout l'appareil de la raison humaine nous annonçoit depuis si longtemps. Elle n'a pas borné toute'sa gloire, comme la philosophie à essayer d'en former à peine un dans chaque siècle parmi les hommes elle en a peuplé les villes, les empires, les déserts; et l'univers entier a été pour elle un autre lycée, où, au milieu des places publiques,' elle a prêché la sagesse à tous les hommes. Ce n'est pas seulement parmi les peuples les plus polis qu'elle a choisi ses sages; le Grec et le Barbare, le Romain et leScythe, ont été également appelés à sa divine philosophie ce n'est pas aux savants tout seuls qu'elle a réservé la connoissance sublime de ses mystères le simple a prophétisé comme le sage et les ignorants euxmêmes sont devénus ses docteurs et ses apôtres il falloit que la véritable sagesse pût devenir la sagesse de tous les hommes.
'Prot.8.t,5,4.
PETtTCARËME. i4