En sortant de l'Institut, je montai chez madame Chassériau, qui demeurait à l'Académie même, grâce a la position qu'y occupaitsonpère.M.AmauryDuval.
Madame Chassériau, qui s'est appelée depuis madame GuyetDesfontaines, est une de mes plus anciennes amitiés; je crois avoir déjà parlé d'elle, et dit que sa maison, avec les. maisons de Nodier et de Zimmermann, était de celles on j'avais toujours de l'esprit. Qu'on ne s'y trompe p.qint, ce n'est pas un compliment que je me fais, c'est une justice que je rends à madame Guyet-DesContainës; elle est sibonue, si gracieuse, si affable; elle rit si bien et avec de si belles dents, qu'il faudrait être le plus grand niais de la terre pour ne pas avoir près d'elle au moins l'esprit qu'elle donne~
Elle était, comme to.ut le monde, assez préoccupée des évenements elle ne pouvait, au reste, tarder à recevoir des nouvelles M. Guyet-Desfontaines était allé consulter. ce grand thermomètre de l'esprit parisien qu'on appelle la Bourse. La Bourse était à l'orage: le trois pour cent était tombé de soixante et dix-huit francs à soixante et°douze. N'était-ce pas curieux que, dans la même journée, en même temps, a la même heure, la science et l'argent criassent anathème? que l'Académie et la Bourse fussent du même avis?
J'allai dîner chez Vcfour. En traversant le jardin du PalaisRoyal, je remarquai une certaine agitation des jeunes gens montés sur des chaises lisaient ~ptM~Uf à haute voix; mais cette imitation de Camille Desmoulins n'obtenait pas un grand succès.
Après mon diner, je courus chez Adolphe de Leuven, dont le père était, comme on sait, un des principaux rédacteurs du CpMrr~r. Madame de Leuven était fort inquiète de son mari, qui, sorti depuis deux heures de l'après-nnd:, n'était pas encore rentré à sept heures du soir. Elle avait chargé Adolphe d'aller aux informations; mais Adolphe n'était pas plus revenu que le corbeau de l'arche. Je me mis à mon tour à la poursuite d'Adolphe.
M. de Leuven n'était pas. rentré parce qu'il y ayait réunion