faire, et par mon absence un chagrin, et par ta cause de cette absence une douleur au duc dé Chartres. Je pris le parti d'accepter.
Les invitations portaient Huit heures et demie; le roi Charles X arrivait a neuf heures.
En m'apercevant, le duc d'Orléans vint à inoi; j'étais fout étonné de cette marque d'attention.
Il s'agissait, non pas d'une faveur à nié faire, mais d'un conseil à me donner. Son Altesse royale me supposait assez peu ferré sur l'étiquette, et voulait me chausser d'un fer neuf, afin que je ne glissasse point sur le parquet du PalaisRoyal.
Monsieur Dumas, me dit le duc, si, par hasard, le roi vous faisait l'honneur de vous adresser la parole~vous savez qu'en lui répondant vous ne devez dire ni ~M'e ni m<~M<6, mais simplement ~6 roi ?
Oui, monseigneur, repondis-je, je sais cela.
Comment, vous savez cela?
Oui, monseigneur; et même je sais pour quel motif on doit parler ainsi. Les mots ~M'e et m~'e~c ont été profanes du moment qu'ils ont été donnés a l'usurpateur, et les vrais courtisans ont pensé, avec beaucoup de sagacité, qu'ils ne pouvaient plus être donnés a un roi légitime.
Très-bien dit le duc en tournant sur ses talons, et en indiquant visiblement par l'accent de sa voix qu'il eût auta'nt aimé que j'eusse été un peu moins instruit des choses de cour. Dix minutes après, on entendit battre aux champs. Le duc d'Orléans prit la duchesse par le bras, fit signe à madame Adélaïde et au duc de Chartres de le suivre, et s'avança avec tant de rapidité au-devant dn royal visiteur, qu'il perdit sa femme dans la chambre des gardes, comme avait fait, trois mille ans auparavant, Ënée en'sortant de Troie, et comme devait faire, dix-huit ans plus tard, le duc de Montpensier en sortant des Tuiteries.
Le duc se trouva dans le grand vestibule du Palais-Royal au moment'où.Charles X, descendant de voiture, mettait le pied sur le premier degré de l'escalier qui y conduisait.