LECTURES HISTORIQUES
UN PARTI SAN
Louis de Frotté avait vingt-trois ans lorsque l'Assemblée nationale, le 4 août 1789, supprima les privilèges de la noblesse. Sa famille, originaire du Bourbonnais, s'était établie dans le pays d'Alençon au quinzième (1 ) J'ai emprunte tons les traits de cette étude à un ouvrage considérable de M. de La Sicotière Louis de Frotté et les Insurrections no~mandes, 1793-1832 (3 vol. Paris, Plon, !880). C'est un titre digne non seulement d'estime, mais de respect. L'auteur y a consacré une vie de collectionneur, d'investigateur, de savant. Il a voulu tout savoir, tout voir et tout tirer à clair dans cet inextricable fouillis de la chouannerie normande. Il a voulu anssi tout dire, et it l'a dit. L'immensité des défaits en cache la valeur. Cette valeur est inestimable. II y a des noms de villages perdus, des noms de chouans ignorés ou de républicains inconnus qui ont coûte des semaines de recherches. M. de La Sicotière a ouvert aux historiens et aux romanciers, il a disposé et aménage une mine inépuisable. Le livre est plein d'aventnres et de caractères. L'auteur, très érudit, y a semé la poésie dans les épisodes et répandu partout nn noble sentiment d'humanité. J'ai suivi la vie du personnage autour duquel it a groupé les homme* et lès événements. Je ne juge point les gens et les choses tout à fait comme lui; je les considère d'un autre point de vue, sous un autre angle, à une autre heure aussi et dans