lion du jour et pouvoir décemment en parler. A peine
au sortir de Notre-Dame, les âmes pieuses n'allaient
point revêtir le cilice à pointes de fer, ni dormir sur
la cendre elles se rendaient aux Italiens applaudir
la Patti, ou bien aux Variétés admirer la diva Hor-
tense Schneider et ses grâces légèrement chahu-
tanles dans la Grande-Duchesse de Gerolstein, à. moins qu'elles n'allassent à la Biche au bois s'émer-
veiller des folles splendeurs de mise en scène d'une
féerie; après cela, on courait souper avec des bé-
casses aux truffes et se mortifier au champagne.
Le carême était donc généralement le plus fou et
le plus brillant des carnavals. A Pâques, les salons
ne fermaient pas encore; on annonçait de semaine
en semaine les dernières soirées de l'hiver, et c'était
toujours à recommencer; chez Mm° de Saint-
Agamemnon, écrivaient les courriéristes der-
nière soirée de l'hiver, on y entendra Fraschini.
Chez la princesse Labribescoff, dernière soi-
rée on y jouera un proverbe d'Octave Feuillet.
Chez le banquier W dernière soirée on y
essayera, sur une table à thé, une machine à vapeur
qui doit dégoter tout ce qu'il y a de connu sur les
chemins de fer.
Chez le major autrichien Zinzermann. en-
core irrévocablement dernière soirée de l'hiver.
on y imitera Thérésa.
Ainsi partout, fêtes de jour et fêtes de nuit.