les gants de peau de renne, la cravache en rhino-
céros ou la badine de chez Verdier complétaient par-
fois le costume. La coiffure variait; on portait soit
le chapeau de gros de Naples à plumes d'argus, soit
la casquette ou la toque, soit ericore le feutre qui
donnait aux gentilles amazones une allure un peu
garçonnière, un air tapageur et souvent une singu-
lière figure ai la Colin.
L'été, les Tuileries, les Champs-Elysées atti-
raient toute l'élégance parisienne. Les promeneurs
affluaient aux Tuileries de huit. *neuf heures du
soir aux mois de juin et juillet; la grande allée res-
semblait plutôt à une galerie encombrée de monde
qu'à un lieu où l'on se promet de flâner à son aise
et de respirer à poitrine que veux-tu. C'est là que
les dandys, tout en causant politique, révolution,
plaisir et femmes, venaient remplir un entr'acte
de spectacle ou se rafraîchir en sortant d'un bruyant
dîner. Les gillettes guêpées, les poupées du jour,
les coquettes mondaines y arrivaient par groupes,
accompagnées de joyeux mirliflores, pour montrer
de jolies toilettes, faire deux fois le tour de l'allée
des orangers, puis s'asseoir en cercle afin de bavar-
der alternativement d'une pièce nouvelle, d'une
émeute passée ou à venir, d'une forme de chapeau,
d'une polémique des journaux, d'un scandale galant
arrivé à l'un des derniers ministres, des cata-
strophes du Brésil ou de la Pol03ne, et parfois aussi