banquier, le prodigue marquis, le lord puissant, la
coquette légère y trouvaient d'élégants cabinets
préparés à leur intention, ou ils goûtaient la joie
indicible de jeter avec folie l'argent par les fenêtres.
Les plaisirs sous la Restauration étaient donc
nombreux à l'extrémité du grand carré des Champs-
Elysées, le jeu de paume avait repris ses droits; on
jouait aux boules et aux quilles avec passion ce
dernier amusement se nommait aussi le jcu de Siam;
l'industrie parisienne avait encore inventé la balan-
çoire du jeu de bague. De tous côtés, ceux que
n'abrutissaient pas les tripots du Palais-Royal se
livraient aux exercices physiques, à la natation, à
l'équitation, à la course et achevaient de fortifier
cette forte génération de 1830, qui peut être consi-
dérée à bon droit et à différents titres comme la plus
glorieuse de ce siècle étonnant.
La Restauration avait surtout apporté une nou-
velle forme d'équitation le long séjour en Angleterre
d'un grand nombre d'émigrés leur avait fait adopter,
entre autres modes du Royaume-Uni, celle de se
tenir d'une certaine manière sur un coursier et d'en
diriger l'allure. Aussi, tout dans les cavalcades
et la plupart des équipages de la Cour fut bientôt
à l'anglaise. L'art français d'équitation fut exclu un
instant des manèges, et dans les promenades pu-