reçoit; ce sont des éclairs de ce feu sacré qu'il faut
lui reconnaître et des préoccupations de sa pensée.
Un vif instinct d'observation cultivé par l'étude, une
grande élévation d'idées fortifiées par l'épreuve de
diverses fortunes, une certaine indifférence de cœur
qui, certainement, n'est pas l'égoïsme, voilà les sail-
lies bien prononcées de son caractère.
« Elle peint et pourrait écrire; ses ouvrages au-
raient, je crois, -le mérite de ses tableaux, celui de
l'imagination et-de la vérité. »
Mmo Ancelot a écrit et a obtenu des succès popu-
laires dans son salon exclusivement lettré, elle
excellait à débrouiller le jeu des caractères et l'in-
térêt des actions elle était charmante dans l'inti-
mité, pleine de douceur, d'abandon, de bon sens et
de gaieté; les peintres Gérard, Guérin, Gros, Girau-
det, les quatre G comme on les nommait, venaient
fréquemment à ses réunions littéraires; Laplace et
Cuvier représentèrent parfois les sciences dans cette
notable et incomparable assemblée.
La sœur du poète Vigée, Mmo Lebrun, dont le ta-
lent considérable n'a fait que grandir avec la per-
spective du temps, et qui, malgré ses soixante-quatre
ans, paraissait jeune en 1816, était revenue se fixer
définitivement à Paris, après ses innombrables péré-
grinations en Europe, et avait ouvert un salon qui
se trouvait fréquenté par la société parisienne la
plus choisie dans le monde des arts et des lettres: