A PROPOS DU BÉNÉFICE
DE M~ ELSSLER A L'OPÉRA
Mademoiselle Fanny Elssler tient dans ses blanches mains le sceptre d'or de la beauté elle n'a qu'à paraître pour produire dans la salle un frémissement passionné plus flatteur que tous les applaudissements du monde car, il s'adresse à la femme et non pas à l'actrice, et l'on est. toujours plus ner *r de la beauté qui vous vient de Dieu que du talent qui vient :de vous-même.
L'on peut dire hardiment que mademois'elle Fanny Elssler est la plus belle des femmes qui sont maintenant au théâtre; d'autres ont peut-être quelques portions d'une perfection plus achevée, des yeux plus grands, une bouche plus heureusement épanouie, mais aucune n'est si complètement jolie que Fanny Elssler ce qui est séduisant chez elle c'est l'harmonie parfaite de sa tête et de son corps elle a les mains de ses bras, les pieds de ses jambes, des épaules qui sont bien les épaules de sa poitrine; en un mot, elle est eMse?H~/e/ qu'on nous passe ce terme d'argot pittoresque; rien n'est beau dans elle aux dépens d'autre chose. On ne dit pas, en la voyant, comme de certaines femmes « Dieu 1 les