Tout le monde des coulisses est là, mais plus vif, plus varié, plus amusant, car Gavarni, comme tous les grands artistes, méme~n restant exact, imprime à ce qu'il fait un cachet particulier; il élève par la fantaisie et le caractère ce qui n'aut'ail, qu'un attrait médiocre traduit en dessin de procès-verbal. Avec ces gravures en légendes, vous connaîtrez, n'eussiez-vous jamais quitté le Marais, les coulisses de l'Opéra, mieux que le lion le plus chevelu, mieux qne le membre du Jockey-Oub le plus anglaisé, mieux qu'un machiniste ou qu'un pompier. La Presse, 11 août 1845.
IV
LES LOB.ET~E3.
En aboTdant cet intéressant 'snjet, nous sommes arrêtés par une question de linguistique et d'étymologie. Ouvrez tous les dictionnaires, les bons et les mauvais, celui de l'Académie, celui de Restaut, celui de Boiste, celui de Wailly, voire celui de Napoléon Landais, à la lettre L, et parcourez du haut en bas leurs colonnes, et vous n'y trouverez pas le vocable Lorette.
C'est peut-être le plus jeune mot de la langue française; il a cinq ans à l'heure qu'il est, ni plus ni moins, l'âge des constructions qui s'étendent derrière Notre-Dame-dè-Lorette, depuis la rue SaintLazare jusqu'à la place Bréda, naguère encore à l'état de terrain vague, maintenant entouré de belles façades en pierre de taille, ornées de sculptures.