DE LA PERSISTANCE DU COSTUME ORIENTAL A PALMYRE 1
Le département des Antiquités orientales, au Musée du Louvre, s'est enrichi depuis quelque temps de toute une.série de monuments palmyréniens, qui forment un groupe ïntéressant à étudier pour les archéologues et aussi pour les artistes. Ce. sont pour la plupart des bustes d'hommes et de femmès en haut-relief, arrachés par les Arabes aux sépultures monumentales en forme de tours, qui s'élèvent encore en grand nombre dans le désert aux environs de l'antique Palmyre et qui attestent la richesse de la cité par la magnificence de la nécropole.
L'usage même de ces tours funéraires était une tradition asiatique, conforme aux rites de la religion des anciens Perses. Mais plus tard on prit l'.habitude de les décorer à la grecque, en y disposant de véritables frises d'encadrements, destinés à recevoir, comme autant de métopes, les portraits sculptés des morts. A côté des simples bustes, on y rencontre aussi assez souvent des scènes plus compliquées, où le défunt apparaît entouré des parents qui lui sont chers. La matière de ces reliefs est un calcaire compact, très blanc, parfaitement. choisi pour le travail du ciseau et dont le grain a quelque chose de la finesse du marbre. Grâce à la saillie des cadres qui les protégeaient, beaucoup de sculptures sont comme neuves et conservent jusqu'aux touches de couleur qui en relevaient les détails. Cette polychromie était d'ailleurs très limitée la prunelle des yeux était souvent teintée en gris bleu, avec un point noir au centre; les bandes ornées des vêtements se 1. Mémoire inédit de Léon Heuzey, obligeamment communiqué par son petit-fils M. Jacques Heuzey. — Béd.