ques données historiques ou au moins quelques-unes de ces gracieuses légendes qui vivent encore parmi le peuple, espoir qui a été déçu. Aussi fait-il peu de cas de cette histoire dont le style est peu remarquable, dit-il, et où l'on trouve quelques mots étranges
L'auteur de cette Vie a considéré Lalibala plutôt comme
un saint que comme roi. C'est pourquoi l'on y trouve si peu de données historiques, tandis que l'on y rencontre au contraire plusieurs traits destinés à faire ressortir les grandes vertus du monarque. Lalibala est en effet regardé comme un saint par l'Église d'Abyssinie, qui célèbre sa fête le 6 du mois de juin. Pensant que les Bollandistes, qui ont réuni dans un vaste recueil les vies de tous les saints, avaient peut-être reproduit celle de Lalibala, j'ai tenu à m'assurer, avant d'en commencer la copie, qu'elle n'avait pas encore été publiée. J'ai donc consulté leur recueil à la date du 6juin. Le nom de ce prince y eat mentionné, parmi lessaints omis ou renvoyés à un autre jour, avec cette remarque 4. « Lalibala, ou Gabra-Masqal*était roi d'une portion au moins de
l'Ethiopie, et comme l'histoire est sans détails sur cette époque, j'ai fait copier cette Vie, fort rare d'ailleurs, dans le vain espoird'y trouver quelques données historiques, ou au moins quelques-unes de ces gracieuses légendes qui vivent encore parmi le peuple. Lalibala était natif de Roha, plus connu sous le nom de Lalibala, et si remarquable par ses églises taillées en dehors comme en dedans dans un roc ferrugineux, de manière à imiter l'architecture grecque. Le style de cette Vie est peu remarquable, et l'on y trouve quelques mots étranges. Ainsi ce saint roi est mort au mois de haziran, hazirdn, Samson est appelé le qâdè (jJ* « juge ») d'Israël, Lalibala vit en prenant au piège des perdrix, pérdeksyât. Ce mot nepSi! étranger au gi'iz, peut d'ailleurs provenir de cette même influence étrangère qui a prévalu à Roha, comme l'atteste une courte inscription grecque sur l'une des églises (Catalogue mitonné de manuscrits éthiopiens appartenant à Antoine d'Abbadie. Paris, Imprimerie impériale, 1859, no 139).