creusé d'une une fossette, et, dans l'ensemble, une nuance d'asymétrie qui a son charme et qui fait penser à ce sourire dit. « éginétique » de certaines statues grecques du v** siècle, voilà ce qui compose le caractère très frappant de ce buste, et voilà ce que seul Mino a pu mettre dans cette sculpture où respire un sentiment délicat et contenu: Du reste, au revers du bas-relief est gravée en creux une signature (reproduite ici en cul-de-lampe) qui occupe la plus grande largeur de la ?M<m</M'/a. une signature en belles lettres du xv" siècle, franchement incisées: OPVS.MINI.
C'est cependant cette œuvre d'un caractère si net que deux critiques qui se sont occupés spécialement de Mino da Fiesole ont dédaigneusement déclarée fausse, il y a peu d'années. Dans son /y<OM'e (le l'art italien, M. Adolfo Venturi inscrit le marbre du Cabinet des Médailles à la table de proscription des sculptures selon lui faussement attribuées à Mino, et il y ajoute cette mention « Plus que suspect. » Mais sa table de proscription, comme jadis celles de Sylla, ne porte point les « attendus » d'un jugement si sévère. Quant à M. Diego Angeli, dans le livre2 qu'il a consacré tout entier à Mino da Fiesole, et où cependant il s'est montré souvent scrupuleux et ingénieux, il écrit: « Le médaillon de la Bibliothèque Nationale n'appartient en aucune façon au ciseau de l'artiste toscan. C'est une tête de femme assez grossière, dans un cadre ovale: en bas un cercle décoré de deux ailes fait songer à des armes qui n'existent pas Mais ni le style de cette mauvaise sculpture, ni la technique, ni même l'habillement de la femme, qui est évidemment postérieur à l'époque de Mino, no nous autorisent à lui attribuer ce bas-relief lourd et sans goût. »
Des affirmations si légères font présumer que ni M. Venturi ni M. Angeli n'ont étudié sur place ce marbre du Cabinet des médailles. Il est, en effet, facile de leur répondre par deux ordres d'arguments, les uns extrinsèques et les autres analytiques, qui permettent d'établir indiscutablement l'authenticité du bas-relief. Notons d'abord que la Bibliothèque Nationale le possède depuis la Révolution. S'il n'a pas été publié avant 1877, il est resté exposé pendant tout le xixe siècle sans jouir d'aucune notoriété, ce qui n'est nullement étonnant pour une œuvre du ~M<!«y'ocpM<o. Comment est-il entré à la Bibliothèque? 11 y a été vraisemblablement porté 1. Venturi, Storia dell'arte italiana, vol. VI :~aScM~MMdetgMo«)'oeeM<o(Mitan, 1908), p. 654.
2; Diego Angeli, Mino da Fiesole (Florence, 1905), p. 69.