au Salon qui ait plus d'attrait que ce nu d'enfant entre les deux baisers du jour et de la nuit.
Parmi les nus, celui de M. T. Robcrt-Fleury, le Lever de l'ouvrière, est un des plus intéressants, non seulement parce qu'il est en soi une très belle œuvre, mais encore par la noble probité qu'il révèle chez son auteur, qui, arrivé au sommet de la réputation et des honneurs, n'a pas hésité à renouveler sa conception artistique dans le sens le plus large et le plus vivant, ce dont il n'a qu'à se louer d'ailleurs, jamais son rare talent n'ayant eu plus de jeunesse et de charme.
Si le tableau de M"0 Dufau, Femme et bibelots, présente le bleu
d'une étoffe et le jaune d'un vase qui voisinent fâcheusement, son panneau Jeunesse montre toujours de belles qualités. M"e Dufau sait composer un ensemble décoratif avec agrément elle en ordonnance les détails avec goût elle sait aussi peindre savoureusement un morceau; le malheur est, qu'à force de se l'entendre dire, elle sait maintenant qu'elle sait ces choses et, devant la nature, subit plutôt l'influence de ce qu'elle a appris que de ce qu'elle voit. Pour si savoureuse qu'elle soit, sa peinture est mince le sens de l'aquarelle, un art essentiellement féminin, y prédomine. On peut s'en rendre compte ici, où la masse des cheveux de la femme du premier plan est lavée des mêmes « jus » transparents que la nature morte