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Titre : Gazette des beaux-arts : courrier européen de l'art et de la curiosité

Éditeur : Gazette des beaux-arts (Paris)

Éditeur : G. WildensteinG. Wildenstein (New York)

Éditeur : Gazette des beaux-artsGazette des beaux-arts (New York)

Éditeur : Gazette des beaux-artsGazette des beaux-arts (Paris)

Date d'édition : 1905-07-01

Contributeur : Blanc, Charles (1813-1882). Directeur de publication

Contributeur : Reinach, Théodore (1860-1928). Directeur de publication

Contributeur : Wildenstein, Georges (1892-1963). Directeur de publication

Contributeur : Wildenstein, Daniel (1917-2001). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343486585

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343486585/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 86102

Description : 01 juillet 1905

Description : 1905/07/01 (T34,PERIODE3)-1905/12/31.

Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2031677

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'œuvre d'art n'est pas toujours le résultat d'une émotion qui s'extériorise. Ou, du moins, cette émotion peut naître, non plus de l'artiste lui-même, spontanément ou causée par le choc de la vie; la matière même de l'œuvre d'art, cette matière à l'état brut, couleurs, sonorités, mots et rythmes, pierre ou argile à modeler, peut suffire à plonger l'artiste dans le délire créateur. J'imagine mal un Rodin se demandant devant un bloc de marbre « Sera-t-il dieu, table, ou cuvette? » Volontiers je le vois tourmenté par une idée plastique, comme Beethoven par une idée musicale, comme Vigny par une idée poétique, cherchant fiévreusement l'expression de son inquiétude. Je songe à l'impalience auguste de Beethoven, haletant dans l'efi'ort d'asservir une forme rebelle. Je songe à cette volonté de Michel-Ange criant au marbre « Tu céderas »

En face de ceux-là je vois des artistes tranquilles un Bach, un Phidias, un Raphaël. La beauté de leur art est ce qui, d'abord et presque uniquement, les émeut. Ils ne veulent rien précisément traduira et ne cherchent point à leur œuvre d'autre nécessité que sa beauté. Mais l'émotion vient, naturellement, habiter cette forme belle, comme la vivifiante étincelle de Prométhée la Pandore qu'il modela.

Les premiers sont plus pathétiques. L'œuvre des seconds est plus impénétrable, plus solide, d'un plus grand poids. M. Maillol, ainsi, ne procède pas d'une idée qu'il prétende exprimer en marbre; il part de la matière môme, terre ou pierre, qu'on sent qu'il aura longuement contemplée, puis dégrossie, qu'il émancipe enfin à coups de puissantes caresses. Chacune de ses œuvres garde un peu de l'élémentaire pesanteur. Ses statuettes de l'an passé m'inquiétèrent, il est vrai; une sorte d'élégance allongée n'augmentait leur séduction qu'aux dépens de leur gravité. Mais voici son œuvre la plus grave.

Je constate en passant que chaque fois jusqu'à présent qu'un sculpteur s'est écarté du canon grec, c'est que quelque besoin de caractère et d'expression l'y poussait. Ici point; et c'est là ce qui, plus tard, semblera sans doute de capitale importance dans l'histoire de l'art l'accord parfait du corps humain est obtenu par d'autres chiffres; l'équation n'est plus la même et l'harmonie n'est pourtant pas rompue.

Que la lumière est belle sur cette épaule Que l'ombre est belle où s'incline ce front! Aucune pensée ne le ride; aucune passion ne