trop troublées pour qu'elle ait eu le loisir de s'adonner à une œuvre de longue haleine telle qu'eût été celle de réaliser la pensée du roi défunt en rasaût/l 'espace compris entre le Lotivre'et les Tuileries et en joignant.les: deux palais des deux côtés de cet espace1. Elle n'a même guère trouvé le temps de. faire travailler activement les architectes qu'avant le crime de Ravaillac où après le meurtre de Concini et sa propre chute du pouvoir. A peine faut-il faire exception pour quelque œuvre comme le tombeau de Henri IV à Saint-Denis, dont elle chargea l'architecte Melezeàu; encore ce tombeau, auquel on était occupé en 1613, n'était-il pas terminé en 1618 2.
Son principal titre de gloire est d'avoir attaché à sa personne l'architecte le plus éminent de l'époque, Salomon de Brosse. C'est vers la fin de 1608 que Salomon de Brosse reçut le titre d' « architecte et conducteur des Bàtimcns du Roi et de la Reine ». Successeur de son oncle, Jacques Androuet du Cerceau, lequel, après avoir élevé son neveu à Verueuil-sur-Oise, au milieu des plans du magnifique château de l'endroit qu'il construisait en collaboration avec le père de Salomon, Jean, architecte comme lui, avait introduit le futur auteur du palais du Luxembourg dans la maison royale, Salomon était préparé par de longues traditions familiales aux grandes œuvres. Marie de Médicis lui fit bâtir en 1613 l'aqueduc d'Arcueil afin de capter les eaux de Rungis et de fournir de l'eau potable à Paris en arrêtant les inondations désastreuses de la Bièvre. Elle le chargea ensuite de travailler au château de Monlceaux-cn-Bric3. 1. Ad. Berty n'est pas sûr qu'Henri IV ait eu cette idée (Topographie hist. du Vieux Paris, Il, 97). Un texte de Malherbe (Lettres, III, 59) et un autre de Palma Cayet (Chronobgie septennaire, éd. Michaud, p. 283) ne laissent aucun doute sur la question. Voir aussi A. Babeau, Notes sur les plus anciens plans d'achèvement du Louvre, 1893, in-8°.
2.. Ces renseignements surMetezeau (Bibl. Nat., Cinq-cents Colbert 89, fol. 174 r° et ms. Dupuy 128, fol. 70) ne sont pas connus des biographes de Metezeau (Ad: Berty, les grands architectes de la Renaissance, Paris, 1860, in-8°). 3. La lettre de Marie de Médicis qui mentionne la nomination récente de Salomon de Brosse comme architecte date environ du 10 janvier 1609 (Bibl. Nat., Cinq-cents Colbert 87, fol. 284 r°). Ce détail n'est pas connu de Ch. Read, Salomon de Brosse, l'architecte de Henri ]V et de Marie de MéJicis, Nogent-lc-Hotrou, 1881, in 8°; Les De Brosse et les Du Cerceau (dans Bulielin de la So- de l'hist. de Paris, 1882, P., 148-131 1; doJ.-J. Guifïrey, Les De Brosse et les Du Cerceait, architectes parisiens, et la famille de Salomon de Brosse (Ibid., juillet-déc. 1882), de Cofiard-I.uys, .Salomon de Brosse et ses enfants (Ibid., 1883, p. 83-95), de De Marsy (Réunion des Sociétés des Beiux- Arts des départements, 1881, p. 159-161). Sur les Du Cerceau, voir H. de Geymiiller (Les Du Cerceau, Paris, in-4°, p. 270, et Bibl. Nat., nouv. acq. fr. 1408. l.es détails de la pose de la première pierre de l'aqueduc d'Arcueil