(aujourd'hui Mayer van den Berg, à Anvers) et du comte Carl zu Elz, à Eltville (Allemagne) un autre, exposé jadis par M. Waterton au South Kensington et son double, ou à peu près, de la 'collection Spitzer (n° 57), et sans doute aussi le fragment delà collection Hainauer à Berlin 3 ce sont toujours les mêmes personnages et les mêmes scènes dans les mêmes architectures mais, quelque excellent que demeure le travail, la vie semble avoir abandonné ces ouvrages et l'on pourrait même, à voir certains visages ou certains gestes comme figés dans leur grâce traditionnelle, prononcer le mot de poncif. Aussi bien, avec certains de ces morceaux, peut-être sommes-nous déjà plus loin de la fin du xmc siècle ou du commencement du xivc qu'il ne semble, car souvent, dans les arts mineurs, les ateliers répétaient encore leurs modèles, alors que la grande sculpture avait depuis longtemps modifié son style. Nous avons la preuve, d'ailleurs, que la tradition de celui-ci s'est prolongée jusque assez avant dans le xive siècle. Dans un fragment qui fait partie de la collection de M. Lebreton, à Rouen, la Crucifixion entre l'Église et la Synagogue, si caractéristique de notre atelier, tout alourdies qu'en soient les figures, parait comme un écho lointain de nos grands diptyques, et l'étrange plaque à jour du British Muséum, à laquelle une pièce de la collection Campe, à Hambourg, est étroitement apparentée, semble l'exacte et presque caricaturale transcription, par un artisan qui n'en comprenait plus le style, du volet droit de Berlin ou de celui de Soissons.
Peut-on aller plus loin et croire qu'au delà même des frontières de France les produits de notre atelier aient été imités? Dans le curieux petit triptyque monté sur piédouche, ayant appartenu au comte de Valencia, à Madrid, des traces de son influence se reconnaissent si l'Enfance de Jésus y est figurée sans doute tout autrement qu'au diptyque du Vatican, les mêmes architectures caractéristiques, avec gables et pinacles, se retrouvent, et même une palmette étrange dans les écoinçons n'est que la répétition d'un même motif au diptyque Spitzer; pourtant le style bizarre des personnages, la composition déchiquetée et là recherche du pittoresque que rendent 1. Exposé à Francfort-sur-le-Mein en 18î5, et reprod. pl. 18 dans Historischc Ausstelluncj zu Frankfurt a. M. 4SI 5 400 Tafeln mit erklxrendem Text. Frankfurt a. M., 1877, in-4».
2. Phot. par Thompson, photographe du musée, sous le n° 2878. 3. N° 133 du catalogue (Die Sammliing OskarHainauer,vonVf. Bode. Berlin, 1807, in-fol.). Une pièce très semblable a fait partie de la collection Hermann Sax, vendue à Vienne (Autriche) en 1803; reprod. au catalogue, n» 121.