sive de la ligne, de l'arabesque, la mise en place et la disposition du sujet; conditions auxquelles il attache une importance de premier ordre. Et l'on peut concevoir le retour qu'il soit amené à faire vers les pratiques d'Ingres, qui est un des rares maîtres modernes ayant compris à ce point l'importance de ces éléments du dessin et de la composition dans ses portraits.
C'est pourquoi vous pouvez regarder la série de ses grandes œuvres sa Mère, Carlyle, Miss Alexander ou Lady Archibald Campbell, Rosa Corder ou Sarasate, malgré la désignation musicale qui accompagne le titre, ce qui nous frappe au premier abord, c'est incontestablement la mise en toile, la silhouette du personnage, l'arabesque fermement écrite qu'il dessine sur le fond, la disposition voulue, raisonnée des rares accessoires qui l'entourent. Cette forme du dessin prime même chez lui celle du modelé, car il a horreur de la saillie, du portrait qui sort du cadre; il l'éloigné même autant que possible sur un second plan, suivant l'habitude qu'il a déjà contractée, d'après Velazquez et les Japonais, en peignant la Fille blanche. A l'encontre de son ami Fantin, qui use de toutes les délicatesses du clair-obscur pour déterminer les volumes des corps, il ne prend du modelé que juste ce dont il a besoin pour exprimer le relief nécessaire à détacher doucement la figure du fond. On pourrait donc dire, sans être taxé de paradoxe, qu'à partir de cette date Whistler est surtout un dessinateur. Il est loin, certes, de le penser lui-même, car c'est là son éternel souci, c'est là la grande lacune qu'il se reproche. Il se prend pour un coloriste et, comme il dit, dans une lettre à Fantin datant de 1871, où il parle de lui envoyer une photographie du portrait de sa mère, récemment exécuté, s'il a « fait des progrès », c'est dans la science de la couleur « c'est dans la science de la couleur, que je crois avoir presque entièrement approfondie et réduite à un système. » Ce système, nous le connaissons. Il l'avait esquissé avec les Filles blanches. Il l'adopta tout le restant de sa vie bien mieux, il essaya d'y faire entrer tout son passé et il donna à des toiles très anciennes, comme le Music room, des dénominations harmoniques « harmonie en gris et vert », qui surprennent quelque peu, étant donné que l'application en paraît restreinte juste à un point du tableau. Ce système, nous le savons, se résume à un rapprochement de la peinture et de la musique, à l'observation méthodique des analogies qui existent entre les accords des tons et les accords des sons.