time d'une supercherie artistique, ce qui n'est guère plus rare en Orient qu'en Occident, mais ce fait est également rapporté par l'un des écrivains les plus judicieux de la littérature arabe. Dans l'un de ses meilleurs ouvrages historiques, le Livre de F Avertissement, Ma-
soudi raconte qu'en l'année 303 de l'hégire,il eutl'occasionde voir à lslakhar, dans le Fars, dans la bibliothèque d'une vieille famille persane, un manuscrit contenant les portraits des vingtsept souverains de la dynastie sassanide; il ajoute ce détail curieux qu'il ne put arriver il déterminer sur quelle substance, papier ou parchemin, ces portraits étaient peints. On raconta à Masoudi qu'à la mort de chacun des Sassanides on avait peint le portrait du défunt et qu'on l'avait déposé dans le trésor royal. C'était ce qui se faisait, bien des siècles plus tard, à la cour des Grands Mongols de l'Indoustan, et le cé-
MISIATUKB T I H É DE L' n 11 I S X 0 I H DES MONGOLS » DE IIASIIID ED-DIN, MANUSCRIT EXÉCUTÉ
DANS LES PREMIÈRES ANNÉES DU XV" SI K CLE SANS DOUTE POUR LE SULTAN EULDJAÏTOU (Bibliothèque Nationale, supplément persan 1113.)
lèbre voyageur Manucci affirme que tous les portraits qu'il a rapportés en Europe, même celui de Tamerlan, sont des copies des originaux officiels conservés dans le trésor de Dehli. Masoudi a pris soin de décrire plusieurs de ces portraits des souverains sassanides, et il n'y a pas à douter que l'auteur inconnu du Modjmel n'ait eu sous les yeux un exemplaire identique à celui que Masoudi feuilleta, au fond du Farsistan, à l'aube du ivc siècle de l'hégire