lumières que nous possédons, d'arriver à une conclusion certaine. Ces ivoires français ont d'ailleurs été négligés par les spécialistes, peut-être parce qu'ils étaient attirés de préférence par l'étude d'ivoires réputés plus importants et d'une plus grande antiquité. Néanmoins, -quelques-uns d'entre eux méritent une considération spéciale pour la remarquable habileté technique dont ils offrent l'exemple. Tels -sont les diptyques marqués des numéros 59, 63, 64 et 68, le beau triptyque numéro 68, le fragment de triptyque numéro 65, et -quelques échantillons destinés à un usage profane, tels que la tablette n° 165, seul fragment qui nous reste d'une table à écrire, -et les quatre étuis à miroirs, marqués des numéros 162, 163, 164 du Musée profane, et 33 du Musée chrétien. Le polyptyque numéro 59 -(0,27 x 0,19) que nous reproduisons, composé de quatre volets terminés en forme de flèches et réunis entre eux au moyen de charnières, est divisé en deux registres qui contiennent, dans de 'petits -édicules aux arcs trilobés~ des scènes tirées de la vie de la Vierge l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Adôration des Mages, la Présentation au Temple. Sous les arches terminales de chaque tablette, on voit de petites figures d'anges qui tiennent des fleurs et -des couronnes dans les mains. La forme actuelle n'est certainement pas celle que l'artiste lui donna à l'origine, et qui devait être évidemment celle d'un polyptyque le panneau central à été perdu, et les parties qui subsistent aujourd'hui sont lés volets latéraux. Le -'fragment perdu devait représenter la Vierge avec l'Enfant, dans des proportions assez vastes pour occuper les deux registres, une formule Iconographique souvent adoptée par les sculpteurs français du xiu" et du xiv" siècle, et visible aussi dans le polyptyque d'ivoire marqué du n° 60 dans cette même collection vaticane. De cette façon, le cycle des scènes sacrées représentées dans le triptyque apparaissait complet, tandis que dans son état actuel l'épisode de l'Adoration des Mages à perdu toute signification. Il y manque la partie iconographique principale, la Vierge et l'Enfant au moment -de recevoir les offrandes.
Dans la détermination chronologique de cette oeuvre, il est diflicile dj arriver à des résultats très précis à cause de la ressemblance technique et iconographique qu'elle a avec presque tous les ivoires français exécutés entre la fin du xiu~ siècle et le suivant. Toutefois les caractères déterminants ne lui font pas entièrement défaut, la .plastique des figures, la structure des visages, leur expression solen-nelle tempérée par un sourire quelque peu froid, le sérieux et la