ce thème 'très simple rappelé, repris, répète en variations d'une éxécution picturale aussi sûre que l'était jusqu'ici le dessin. Et des yeux, des yeux noirs, profonds, où tout le charme de la femme déjà, dans la fillette, est inclus. En outre, un délicieux Po?'<?'6!< de jeune fille. Après, l'âme des paysages et des êtres, l'âme des villes. M.'Cottet vient de s'en pénétrer avec une singulière puissance d'assimilation. Ségovie, .Sa~MHaM~M~, Avila, les remparts, les places, les cathédrales, tout ce vieux décor romantique, M. Cottet l'a rendu avec la robustesse de talent qui fait de lui un si vivant artiste. Sous son ciel gris, Avila avec ses muraiHes d'ocre, rappelle d'anciennes images de villes gravées avec des pointes de clous aux angles des cartes et des portulans. Corrodées par le feu des bûchers et des guerres, leurs flèches incendiées par le couchant, les cités espagnoles peintes par M. Cottet, sous la coupole de leurs ciels de turquoise, ont l'air d'étranges et somptueux bijoux barbares de-pierres précieuses, d'émail et d'or enfumé. La matière solide des constructions, la coulée des terrains, la pâte épaisse et grasse, et quand même transparente et profonde, dont sont peints les ciels, l'exécution libre et sûre a la fois, et surtout la préoccupation du renouvellement incessant que les toiles de M. Cottet dénotent lui font le plus grand honneur.
L'âme des villes, l'âme élégante de Paris, M. Béraud nous la montre ici. On n'a pas oublié le Co'c/e du Salon dernier c'était une petite toile dé!icieuse et qui y obtint le plus vif succès. Les envois de M. Béraud cette année ne seront pas moins favorablement accueillis. Les Belles de nuit, le petit Portrait de M. D«~OM de /'E~my, le Défilé surtout, où les noirs juxtaposés sont vus et rendus avec une dé !icatesse infinie qui ne le cède en rien à l'ingénieux arrangement de la composition et à l'étonnante variété d'expression des physionomies, c'est là de très jolie peinture où l'esprit ne nuit pas à la qualité d'art, ce qui est doublement précieux.
Par contre, rien n'est plus triste qu'une plaisanterie avortée un mot, prétendu d'esprit, pétard qui refuse d'éclater et fuse, est doublement attristant de l'effort inutile et du but manqué. Les farces en couleur de M. Jean Veber sont, comme tous les ans, sinistres. Le Voyage en ~M<OH!o6!7e, c'est l'irruption du monstre des temps nouveaux dans quelque bourg perdu, l'affolement des popù'lations, les ruades des mules, l'effarement des volailles, et cela n'est ni dessiné, ni peint. Casino de /?'on/ze?'e une table de roulette, âpreté des mains agrippeuses; d'autres mains au premier plan retiennent le gain du tripot, mains symboliques puisqu'elles sont